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#mais surtout la pastèque il adore ça
perduedansmatete · 1 year
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objectif: trouver quelqu'un qui me regarde comme tokyo regarde de la pastèque
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cequilaimait · 5 years
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PictureS[...] – 0. Photo n°0 : Comment je suis tombé amoureux
Je m’appelle Cléo Clébert, et j’ai changé.
Les choses sont parfois étranges. Elles se déroulent d’une certaine manière et suivent leur cours sans qu’on ne comprenne bien comment. Prenez « moi », par exemple. Je suis un jeune homme de dix-huit piges. Sans vouloir me venter, je suis beau. Je n’ai aucun doute à ce sujet. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’effet que j’ai toujours pu faire aux autres, à commencer par certaines personnes dont la fréquentation ne serait pas recommandable.
Mais que voulez-vous ? Est-ce ma faute si certains sont prêts à payer uniquement pour avoir le droit de poser leurs doigts gras et dégueulasses sur les cuisses d’un adolescent en fleur ? Est-ce ma faute si ma peau très blanche, mes cheveux très noirs, la douceur de ma peau, ma taille fine et mon sourire éclatant et pervers, rehaussé par l’étincelle de mes yeux gris bleuté, attirent les ours affamés de miel ? De mon miel ?
Et est-ce ma faute si, au lycée, j’ai si souvent accepté leurs caresses, sans trop leur en donner mais toujours en essayant de tout leur prendre ?
Certains seraient tentés de répondre que non, qu’on ne choisit pas ces choses-là, qu’on ne se présente pas sur une place publique pour subir des gestes infamants, que nul jeune homme ne mérite de passer ses nuits à pleurer en se trouvant dégueulasse, en haïssant sa vie et en voulant parfois en finir. Personne.
Ils se trompent.
Je mérite ce qui m’est arrivé. Non pas parce que je l’ai cherché ou voulu, ni même provoqué. Je le mérite car je suis moi. Je ne sais pas très bien comment l’expliquer, comment exprimer ce sentiment. Mais c’est ma vie, telle que je l’ai vécue, mes choix, mes erreurs et surtout mes névroses.
Bien sûr, les personnes les plus avisées auront vite fait de me trouver des circonstances. Perdre ses parents si jeune… se retrouver avec sa sœur jumelle placés chez un oncle, ne plus jamais ressentir l’amour d’une mère, la fierté d’un père, l’étreinte protectrice d’un adulte… Ça casse. Tout comme comprendre trop jeune que son propre corps est à la fois une marchandise autant qu’une arme. Un collégien ne devrait pas avoir ce genre de considérations, pas plus qu’un lycéen. Personne, en fait.
Mais savez-vous à quelle introspection un jeune garçon ne devrait jamais être confronté ?
« Pourquoi j’aime ma sœur ». Une question qui en entraîne d’autres. « Pourquoi je la désire ? Pourquoi suis-je à ce point en perdition quand je pense à elle ? Pourquoi ces idées traversent-elles mon esprit ? Pourquoi suis-je incapable de maîtriser mes rêves quand je me caresse ? Pourquoi je pleure en le faisant ? Pourquoi suis-je comme ça ? Pourquoi un tel monstre ? Pourquoi ne puis-je rien faire pour elle qui se détruit de son côté ? Pourquoi suis-je si lâche ? Pourquoi j’existe ? Pourquoi je ne meurs pas ? »
Toutes ces questions, je me les suis posées. Charmer des filles et des garçons de mon âge et rendre fou de désir des vieux schnocks était alors pour moi une façon d’y répondre. J’étais un salaud qui faisait du mal aux autres et qui souffrait en retour. La réponse était tellement simple. Elle m’allait.
Aujourd’hui, je fais près d’un mètre quatre-vingts. Je suis plutôt grand, élancé, et toujours aussi beau. J’ai une tête de bébé, qui n’a presque jamais besoin de connaître les joies du rasoir, mais qui sait faire fondre n’importe qui d’un seul regard. Mes cheveux sont lisses et brillants. Ils me tombent sur les oreilles, parfois sur les yeux. J’entretiens mon corps à la perfection, ne laissant rien pousser ou dépasser, chassant la graisse comme la peste. Je suis beau. Au zénith de ma beauté. Je le sais. Je ne peux plus que me faner, vieillir et devenir un jour le miroir de ceux que je déteste. Et je m’en fiche éperdument. Cela ne revête aucune forme d’importance. Je m’appelle Cléo Clébert, et je viens de rentrer en première année de classe préparatoire scientifique au lycée du Lac, à Lyon, un des meilleurs de la région, voire de France. Je m’appelle Cléo Clébert, et j’ai changé.
J’assume avoir mérité le mal que je me suis fait. Parce que j’en ai fait aux autres, et que j’en cherchais en retour. Était-ce utile ? Non. Fut-ce efficace ? Encore moins.
J’ai failli tout perdre. Je n’ai à propos de mon comportement passé presque que des regrets. Je me suis moi-même détruit, encore plus que ce que la vie m’avait prévue. Mais je ne suis pas à plaindre. Les gens peuvent bien passer leur chemin et me regarder d’un air dépité sur le bord de la route. Ils ont raison. Si j’étais eux, j’en ferais de même. Non, c’est en réalité exactement ce que j’ai décidé de faire, avec ce garçon qui n’est plus moi.
Il m’aura fallu une année de première bien tourmentée et presque une année de terminale pour m’en remettre, pour enfin pouvoir sourire comme je le fais aujourd’hui. Alors que j’étais au bord du précipice, des camarades de classe m’ont rattrapé, m’évitant une chute mortelle. Je les avais tous blessés, je pense, mais ils n’en eurent rien à faire. Ils m’ont offert leur amitié, à condition que j’apprenne à m’aimer. J’ai accepté de les écouter.
Je n’ai jamais cessé de désirer ma sœur, je n’ai jamais cessé non plus d’admirer sa folie, sa créativité incroyable, sa façon de voir le monde et de se moquer de tout. Je n’ai jamais cessé de me soucier d’elle, de vouloir la protéger, voire la servir. C’est en acceptant la nature de mes sentiments que j’ai réussi à m’en détacher. J’ai pu m’apaiser en la laissant dans les bras d’un garçon qui la méritait et en vivant ma propre vie à côté. Forcément, j’aurais souhaité pour elle que son histoire d’amour dure toujours. Mais son petit copain, un véritable ami à côté de ça, a choisi de suivre une bonne partie de la bande à Paris, là où sa dulcinée a préféré rester dans la région. Elle souhaite se lancer dans divers projets artistiques, faire du théâtre, créer. Notre oncle l’a convaincue d’au moins essayer une année de fac. Du coup, elle s’est inscrite dans un cursus d’histoire de l’art à l’Université Lyon 2. Elle semble heureuse, mais elle parle encore de Gabriel comme s’il était toujours à elle. Elle dit s’être remise de son récent départ et le prendre bien, mais elle m’a tout de même confié vouloir l’étriper s’il remettait les pieds dans le département. J’ai quelques doutes sur le fait qu’elle ait réellement accepté leur séparation, mais je lui fais confiance pour avancer et gérer ses sentiments. Elle aussi, elle a grandi.
Je me sens tellement plus libre aujourd’hui en ayant renoncé à me détruire. Je n’ai toujours pas vraiment compris comment ma vie avait pris ce chemin, et je ne cherche même pas à savoir. Cela ne représente plus grand-chose. Mes camarades de classes actuels ignorent tout de cette partie de mon passé. Ils voient en moi celui que je suis maintenant. Une tête en maths qui mâchouille du chewing-gum à la pastèque en cours, qui résout des systèmes d’équation en se léchant les lèvres d’excitation, qui grogne en bossant la nuit, qui s’amuse de la vie et la croque à pleines dents en essayant de se construire un avenir. À vrai dire, cela ne fait que deux semaines que les cours ont commencé, mais je me suis déjà fait des amis. Deux en particulier, et ce de manière assez imprévue.
Alors que je logeais toujours chez mon oncle, dans la banlieue lyonnaise, j’ai fortement balisé le premier jour de classe en prenant conscience du temps que j’allais perdre dans les transports. Pas de chance pour moi, m’y étant pris bien trop tard, il n’y avait plus la moindre place de disponible dans l’internat. C’est en me voyant ruminer et stresser que deux camarades se sont retournés vers moi. Potes de collège, ils avaient poursuivi leur scolarité dans le même lycée, avaient été acceptés dans la même prépa – dans des sections différentes – et s’étaient mis en coloc dans un super appart de 120m² situé à à peine cinq minutes du bahut. Le pied total, idéalement placé, bien orienté, avec un grand salon et trois chambres séparées. C’était d’ailleurs là leur seul problème. Ils avaient signé le bail au début de l’été. Mais c’était avant que celui qu’ils avaient choisi comme troisième ne leur fasse faux bon pour des raisons personnelles. Il leur restait une place de libre qu’ils avaient bien envie de combler afin de payer le loyer, et je leur semblais sympathique.
Voilà comment, moins de trois jours après le début des cours, j’emménageai en coloc avec Mika – en MPCI comme moi – et Fab, en Khagne. Les deux sont adorables, mais n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Mikaël est plus jeune et plus petit que moi. En avance scolairement de deux ans, il a survolé son lycée. Avec sa petite taille, on dirait un gosse tout droit sorti des jupes de sa mère découvrant le monde et même pas foutu de se laver lui-même ses chaussettes sales ou de se faire cuire un steak. Toujours en t-shirt à manches longues, il ne boit que des jus de fruit, si possible pressés par sa maman qui lui dépose un stock tous les lundis. Puceau gêné de l’être, il n’a même jamais embrassé une fille, alors qu’il est mignon comme tout. Un vrai gamin aux cheveux blonds et aux yeux bleus avec une tête de bébé, mais mieux faites et plus rapide à calculer que la majorité de celles qu’il m’ait été données de rencontrer.
Fabien, lui, est son exact opposé. Grand, plus âgé – il a retapé une classe au primaire à cause d’un déménagement compliqué–, châtain, possédant des yeux sombres et doté d’une barbe hirsute aux reflets orangés qui lui descend jusqu’en haut de la poitrine, il porte avec une certaine classe un béret sur ses cheveux longs, noués par un chignon. Quand en plus il sort ses vieilles chemises à carreaux achetées dans une brocante et se fout devant la Playstation 4 une bière à la main en parlant de sa toute dernière copine, on se croirait transporté dans un tout autre univers que celui des classes prépas. Fab, c’est tout un personnage, différent, mais aussi attachant que Mika. Ces deux-là n’ont vraiment rien à voir, et pourtant, ils s’apprécient comme des frères. Leur seul point commun ? L’intelligence ! Mon barbu de coloc est un tueur niveau culture G. Du niveau intellectuel d’un insupportable brun vaniteux que j’avais dans ma classe au lycée et avec qui j’ai pu faire, une fois, des choses qui ne me rendent pas fier. Foutu passé. Et dire que je le compte aujourd’hui dans le rang de mes amis sincères…
M’être retrouvé en coloc avec Mika et Fab a été une sacrée veine. Fabien est une vraie mère de substitution pour Mikaël, et moi, je profite des bons petits plats que cet hédoniste lui prépare. Il n’y a pas à dire, il y en a qui savent se faire plaisir dans la vie. Si nous n’avions pas déjà autant de boulot, je crois que nous passerions tous les trois nos soirées de libre à nous éclater sur Rocket League à refaire le monde en parlant tantôt d’Histoire, tantôt des grandes théories scientifiques de ce monde. En attendant, on se retrouve surtout pour bouffer avant de nous enfermer dans nos chambres respectives. La prépa, ça ne pardonne pas. Il faut travailler, encore et encore si on peut avoir une chance de réussir. Du coup, cela laisse bien peu de temps pour les loisirs, et encore moins pour s’occuper de son petit copain. Ou de sa petite copine. Dans mon cas, les gens peuvent dire les deux, cela ne me dérange pas, et lui non plus. Des fois, cela m’arrive de passer d’un genre à l’autre, usant du masculin quand j’en parle, m’adressant à lui au féminin, surtout lorsqu’il ressent le besoin d’afficher cette apparence. Les termes sont trop limités pour décrire tout ce qu’il est.
Camille. Son prénom, c’est Camille. Il partage avec moi le poids d’un passé douloureux. J’ai perdu mes deux parents, lui sa mère et sa sœur. Chacun, nous avons vécu nos traumatismes à notre manière. Moi en me dégradant, lui en se cherchant. Peut-être ne s’est-il pas encore vraiment trouvé, même si je souhaite de tout cœur lui apporter le bonheur qu’il mérite. Parce que de tout ce qui a pu m’aider à aller mieux et à me reconstruire, c’est son sourire et les frissons qui parcouraient son corps quand je l’embrassais dans le cou qui ont été le plus décisif. Je lui dois mon bonheur actuel. Je lui dois donc tout. C’est aussi simple que cela.
Cet essai que j’écris, à destination de je ne sais qui – peut-être personne, peut-être un inconnu qui tombera un jour dessus par hasard –, c’est un peu l’histoire de comment je suis tombé amoureux. Ou plutôt, comme cet amour m’a sauvé. C’est en tout cas ce que je souhaitais coucher sur papier entre deux exercices de maths, alors qu’il est déjà si tard.
Si je remonte à cette année de première ou tout allait si mal, je ne peux que penser que le temps et le destin ne connaissent pas de hasard, qu’il ne faut pas chercher à comprendre le cours des évènements mais simplement se laisser porter par son flot. Seul Camille, un amour transgressif, pouvait me libérer d’une passion transgressive et destructive, celle qui me rongeait de l’intérieur et que je nourrissais pour ma sœur. Seulement dans ses yeux sombres « bleu de minuit » pouvait se refléter mon portrait. Seules ses lèvres couleur grenadine pouvaient happer mon souffle. Seulement à sa poitrine pouvait se caler le rythme de mon cœur. Seules nos deux âmes tourmentées pouvaient se rencontrer et s’enlacer ainsi, jusqu’à ne faire plus qu’un. C’était écrit.
À lui aussi, pourtant, j’ai fait du mal. Peut-être plus encore qu’à d’autres. Dès le collège, Camille s’est mis à douter. Non pas seulement de lui, mais aussi de son genre. Le départ de sa sœur l’a chamboulé au point qu’au tout début, il a essayé de lui prêter son corps pour qu’elle continue à vivre à travers lui. Je n’étais pas là pour découvrir son premier travestissement, ni les suivant. Je n’étais pas présent lorsqu’il a compris que sa douceur, ses traits féminins, son comportement et son androgynie naturelle lui permettant de se fondre dans l’un ou l’autre sexe sans se faire repérer n’étaient pas un hasard. Que son besoin de se sentir fille n’était pas une lubie, mais une partie de lui.
Beaucoup se sont fait avoir. Moi le premier. C’était à l’anniversaire de Gabriel, en tout début de première. Camille avait été invité pour faire plaisir au blond de service, qui s’en était pris d’affection pendant l’été, après l’avoir longtemps pris pour une véritable demoiselle. Sur le moment, je l’ai trouvé adorablement mignonne, tout à fait à mon goût. Un petit sucre d’orge venant tout juste d’entrer en seconde, prêt à être dévoré par le garçon que j’étais. J’avais envie de tenter ma chance, mais je me retins. Ce n’était sans doute qu’une autre gamine inintéressante qui pouvait peut-être me plaire, mais guère plus. Je me trompais lourdement. Ce ne fut que de retour au lycée que je découvris la vérité. Sous cette robe et cet air triste et esseulé se cachait une vigueur masculine que je n’avais pas suspectée. J’ai trouvé ça merveilleux, sincèrement. Alors que tout dans ma vie n’était que mensonge et faux semblant, je faisais face à un garçon qui avait trouvé en lui les couilles de s’en affranchir. Qui avait le courage de se pointer à une soirée non pas comment les autres le voyaient, mais comment il voulait être vu.
Et moi, tout ce que j’ai trouvé à faire, ce fût de le draguer lourdement, espérant égoïstement que sa subversivité, que je trouvais à la fois poignante et hautement érotique, n’irrigue mon corps et mon esprit.
Cette année fut pour lui un calvaire, largement à la hauteur du mien. La puberté n’est pas l’ami des jeunes adolescents qui sont plus heureux en jupe qu’en jean. Certes, Camille n’a jamais prétendu être une fille, et ce de manière exclusive. Il n’a jamais nié être né garçon, acceptant la vérité de son corps et de ce qu’il pouvait en faire, jouant sur les deux tableaux au grès de ses envies et du temps qui passe. Cela ne fut pas simple. Sans le blond de service et l’odieux brun de la classe pour s’occuper de lui, je ne sais pas comment Camille aurait fini l’année. Son organisme, son apparence pourtant si féminine mais encore trop masculine à son goût, sa voix douce mais pas assez, le règlement interne du lycée qui lui interdisait de se vêtir comme il le souhaitait, les disputes avec sa meilleure amie Margot… Tout le faisait souffrir, le poussant parfois à s’enfermer chez lui pour pleurer.
Notre rapprochement s’est fait de manière naturelle, au moment-même où, tous les deux, nous cherchions des raisons d’aller mieux. Je m’étais calmé, moins agressif, moins lourd, mais pas moins motivé. Il me plaisait. Lui tout entier, y compris elle. Ce qu’il voulait être, je m’en foutais. Ce n’était ni le Camille garçon, ni le Camille fille qui m’intéressait. C’était Camille tout court, comme pille et face n’appartiennent jamais qu’à une seule et même pièce. Alors je l’ai embrassé, on s’est enlacés, aimés, et très rapidement assumés.
Je n’ai pas de genre préféré. Les gens peuvent trouver cela étrange, mais c’est ainsi. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. À l’âge où les garçons commencent à s’intéresser aux filles, j’avais déjà pris conscience de mon corps et de son potentiel, je savais à qui je plaisais et à qui je pouvais plaire. Je ne voyais dans toutes ces histoires d’orientation sexuelle que de l’hypocrisie. L’un ou l’autre, je m’en tape, aujourd’hui encore. Le désir n’est pas quelque chose d’assez rationnel pour qu’on y colle des mots. Qu’y puis-je si Camille est tout simplement merveilleux ?
L’année de terminale fut la plus belle de toute ma vie. Nous étions ensemble, au même endroit, moi préparant le bac, lui me suivant de près. J’étais avec l’être le plus merveilleux qui soit. Tourmenté, Camille se renferme sur lui. Libre, « elle » rigole, s’affirme, s’amuse et nous entraîne. Sa beauté m’apaise. Son charme me séduit. Son tempérament me fait voyager. Nous étions heureux. Tellement que je chéris chacun de ces instants, ceux qui ont fait de moi le Cléo bien dans sa peau qui n’a plus peur d’avancer. Même mes proches ont noté ma transformation. Pour me féliciter pour mon bac, mon oncle m’a offert un appareil photo, un Canon EOS 80D de grande classe dont je me sers à présent presque tout le temps, afin de garder en mémoire les images qui font mon bonheur. Cela me fut étrange de me replonger dans ce qui représentait ma grande passion d’enfance avant que les aléas de la vie ne m'en détournent.
Puis juillet est arrivé à toute vitesse. Entre amis, nous avons loué une maison au bord de la plage pour passer un peu de temps ensemble, avant que chacun ne trace sa propre route. Si je suis rentré en prépa, Camille est resté derrière. Toujours prisonnier des murs du lycée Voltaire. Il me dit qu’ils ne lui ont jamais semblés si froids depuis que je n’y suis plus. J’aimerais tellement vivre avec lui. Si seulement j’avais moins de travail le soir et un peu plus de temps à lui consacrer…
Camille est fort, je le sais. Quand il est lui-même, quand il peut être « elle » sans être jugé, il rayonne. Je ne me suis jamais vu comme le protecteur du couple. Peut-être que je joue parfois ce rôle, mais au lit comme dans la vie, nous partageons bien plus que ça. Certes, même si je n’en ai rien à foutre, il est sans conteste bien plus souvent ma copine que mon copain. Je le soupçonne même un jour de vouloir franchir le pas et de se lancer dans des démarches sérieuses, ou tout du moins de se poser de vraies questions quant à l’identité qu’il voudra plus tard assumer au quotidien et sur ce à quoi devrait ressembler son corps pour qu’il s’y sente vraiment bien. Mais il n’a que seize ans et demi, en aura dix-sept, en décembre. Il a le temps. Je sais qu’il doute. Au fond de lui, il existe une fille qui cherche à se libérer. Mais son corps est ce qu’il est, et s’il voudrait parfois qu’il en soit autrement, tout n’est pas aussi simple dans la vie qu’un coup de ciseaux dans du papier. C’est vrai que de mon côté, je ne veux pas qu’on me l’abime, mon Camille. Je l’aime comme il est. Je ne suis pas tombé fou amoureux d’un garçon ou d’une fille, mais simplement d’une belle personne, affichant sa force pour cacher sa fragilité, capable de me comprendre, qui a souffert comme moi et qui mérite de laisser tout ça derrière.
Je veux lui offrir son bonheur, tout comme il m’offre le mien, ce soir encore alors que défilent devant mon nez sur, mon écran d’ordinateur, des photos de lui, de nous, des photos qui me font l’aimer encore plus et qui mouillent mes doigts lorsque je me frotte les yeux.
*****
Extrait de l’album photo de Cléo
Emplacement n°0
Nom de la photo : « Comment je suis tombé amoureux »
Filtre : noir et blanc
Lieu : sur la plage, en Corse, devant un coucher de soleil
Date : un des derniers soirs des vacances, en juillet
Composition : Kilian, Aaron, Martin, Jarno, Gabriel, Justin, Camille, et moi. Toute la bande, nous posions devant l’appareil, installé sur un muret avec un minuteur. Kilian enlaçait Aaron, ce dernier souriait. Justin accroupis devant lui avec sa casquette faisait le signe « V » de la victoire avec la main droite. Gabriel posait avec un air classe. Martin rigolait. Jarno se trouvait un peu à l’écart, le regard perdu. Je me tenais à gauche, la paume de Camille dans ma main, sa tête sur mon épaule. Nous étions tous heureux. Sans eux, je ne me serais sans doute jamais rapproché de Cam. Bien que prise un an plus tard, cette photo symbolise pour moi la façon dont je suis tombé amoureux.
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lamaventures · 6 years
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Philippines : îles de Palawan et Coron
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Notre périple aux Philippines se termine par l'île la plus réputée pour ses plages de rêves au sable blanc et autres joies translucides : l'île de Palawan. Avant même de se décider à aller aux Philippines, ce sont les photos d'El Nido qu'on a vu défiler sur Instagram, alors forcément... On s'attend à des fractures régulières de la rétine. Par contre, on n'est pas dupes, on sait qu'on va y croiser notre pote, le touriste de masse.
Port Barton
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Avant de se jeter dans le bain de foule, on fait un stop à Port Barton, un petit village de pêcheurs reculé en bord de mer. On est d'ailleurs comblés dès notre arrivée : 3 rues de terre se battent en duel avec 1 coq et 2 chiens. Mise à part les maisons des locaux, il y a quelques restaurants branchés qui ont ouvert leur porte depuis peu dans ce petit bled. C'est encore très tranquille mais ça ne le restera sûrement pas éternellement. En tout cas, nous, on se sent coupés du monde. Pas électricité donc pas de wifi. Pas bien grave. On va vivre au rythme des cocotiers et des coqs. On réserve dès le lendemain un island hopping tour en bateau car c'est en prenant le large qu'on en prend plein les yeux. Et ça tombe bien, c'est l'anniversaire d'Antoine !
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Au programme, plusieurs stops dans de superbes spots de snorkeling. Les coraux sont intacts et forment un véritable jardin aquatique. On croise des anémones habitées par des poissons clown, tout un tas de petits poissons tropicaux et puis une tortue. Pour le déjeuner, on s'arrête sur une île déserte. On s'installe dans des hamacs le temps que notre capitaine fasse griller du poisson. On mange les pieds dans le sable. Pas terrible quand même. Au moment du dessert, on a le droit à un plateau de fruits frais avec une composition trop touchante, parce que "Happy 33rd Birthday Anton" !
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L'après-midi se fait plus smooth, entre deux séances de nage, on s'arrête sur d'autres îles aux plages paradisiaques. C'est vraiment très beau et préservé. On adore !
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Pour notre deuxième et dernière journée à Port Barton, on décide d'aller poser nos fesses sur une plage de rêve, la prénommée "white beach". On traverse la jungle et on longe la côte pour rejoindre ce petit bout de paradis perdu. On profitera de la plage sous l'orage et la pluie, mais ça a son charme aussi !
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El Nido 
Nous y voilà ! El Nido ! On se croirait presque toujours en Amérique latine avec un nom pareil. C'est le lieu le plus touristique de toutes les Philippines. Mais pourquoi attire-t-il tant les foules ? C'est l'archipel de Bacuit qui vend du rêve. Avec ses magnifiques rassemblements d’îles et de lagons au milieu de pics et de roches karstiques, le paysage vaut la carte postale. L'archipel se visite en island hopping, on réserve donc un bateau à la journée pour le lendemain. On sait qu'il y aura du monde, mais si ça vaut le détour, alors...
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Et du monde, il y en a. Avant même de monter sur le bateau. Tous agglutinés sur la plage, on attend une bonne heure avant de se frayer un chemin, l'eau jusqu'à la taille, parmi les multiples bateaux accostés. Nous sommes plus d'une vingtaine à bord. Un bien bel équipage. Il y a le couple Ken et Barbie avec un Ken aussi musclé que Dwayne Johnson. Mais c'est pratique, il peut porter Barbie dans l'eau, car Barbie a très peur de l'eau et pousse des cris (pratique pour une journée snorkeling). Il y a kéké en plein tourisme sexuel. Plutôt que de prendre des photos du paysage, il préfère zoomer sur les fesses en string des deux jeunes allemandes qui, il faut le dire, exhibent leurs formes très (trop ?) généreuses à l'avant du bateau. Et puis, il y a ceux qui ne savent pas nager et qui ont besoin d'être tractés par de multiples bouées en plus de leur gilet de sauvetage, tout ça en criant. Un peu plus au fond, il y a un jeune pirate mystérieux. Avec son bandana noir et ses cheveux au vent, il observe l'horizon d'un air pensif. Le coude sur le genou et la main soutenant le menton, il dévoile un bras tatoué d'une enclume et d'une carte au trésor. Serait-il en quête de Barbe Noire ? Et puis, au milieu de tout ça, il y a nous, dont l'attention se serait presque égarée du paysage pour observer l'intéressante composition du bateau.
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Finalement, ce qui nous a le plus attristé dans tout ça, ce n'est pas d'être perdus au milieu du tourisme de masse, c'est plutôt la destruction des coraux et de la vie sous-marine liée au tourisme de masse. Les spots de snorkeling sont morts. Il n'y a plus rien à part quelques poissons égarés. Mais si la croisière s'amuse...
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On décide donc de quitter El Nido dès le lendemain matin et de rejoindre Coron, une île au nord dont les paysages ressemblent à El Nido, mais en moins touristique et plus joli, avec à la clé, quelques plongées en épave. On nous reconnait mieux là.
Coron
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Ici aussi, on peut faire un tour en island hopping. La différence, c'est qu'on peut privatiser un bateau pour un très bon prix. Et puis, on choisit le parcours que l'on veut faire. Et aussi, on achète au marché avant de partir le poisson, les légumes et les fruits que le capitaine va cuisiner. Royal.
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Nous voilà donc partis avec un couple de français croisés sur la route dans notre bateau privé. On s'est levé aux aurores pour profiter des premiers sites seuls au monde. On commence par le Kayangan lake. Un petit escalier nous permet de prendre de la hauteur pour profiter du magnifique panorama, seuls. Ça en jette bien plus qu'à El Nido. On se dirige ensuite vers le lac, caché de l'autre côté de la falaise. L'eau est chaude et translucide. Un vrai paradis.
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Deuxième stop, Twin lagoon. L'afflux de touristes se fait beaucoup plus ressentir ici. Le bateau jette l'ancre dans le premier lagon et on rejoint le deuxième à la nage en passant par une arche en pierre. L'eau est toujours aussi translucide mais ça grouille un peu trop de touristes à notre goût. On continue ensuite avec le premier spot de snorkeling de la journée, Siete pecados. Sublime. On contourne à la nage un îlot. La richesse des coraux est impressionnante et surtout, on croise de gros poissons perroquets et poissons à bosse, des bancs de barracudas. Un vrai spot de snorkeling en somme ! 
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Pour le déjeuner, on s'arrête sur un petit bout de plage paradisiaque pour déguster nos victuailles. Avec de la mangue et de l'ananas cette fois-ci merci (berk la pastèque) ! On finit le tour sur deux sites de snorkeling dont une épave peu profonde. La journée fut vraiment superbe !
On ne va pas quitter les Philippines sans faire quelques dernières plongées hein ? En plus, Coron offre quelques unes des meilleures plongées en épaves au monde. Après la 2ème guerre mondiale, plus d'une dizaine de navires de guerre japonais furent coulés suite à un bombardement américain. Il y a donc l'embarras du choix !
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On réserve 3 plongées, une au Barracuda lake et deux dans des épaves. Le Barracuda lake est un superbe lac translucide dans lequel on peut expérimenter l'halocline (rencontre entre l'eau douce et l'eau salée) et plus particulièrement des changements de température impressionnants. Si en surface, l'eau avoisine les 30°, en profondeur, elle peut atteindre 38° ! Pas besoin de combinaison donc, on saute dans le lac cul nu uniquement avec notre bouteille. Plus on s'enfonce, plus l'eau est trouble et plus on se sent littéralement bouillir. C'est limite si ça ne donne pas mal à la tête ! Au moment où on longe une superbe parois rocheuse, on peut observer distinctement le phénomène de l'halocline. L'eau en profondeur est trouble et brûlante, l'eau en surface est froide et transparente, les deux univers étant séparé par une ligne distincte.
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On se dirige ensuite vers les épaves. Les deux paquebots sont couchés sur la tranche et mesurent plus de 150 mètres de long. La visibilité n'étant pas optimale, on a du mal à se rendre compte de leur gigantisme. Dans les deux épaves, on a la possibilité de s'engouffrer à l'intérieur et de visiter les immenses cales obscures. Dans l'une d'elles, on croise même un tractopelle. C'est impressionnant. Lorsque l'on ressort des épaves, on longe la partie supérieure sur laquelle la vie sous-marine a pris le dessus : des immenses coraux s'y sont installés. On finit sur une touche vraiment originale notre voyage aux Philippines !
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Ça sent un peu la fin... la fin des Philippines ! Pour quitter le pays, on n'a d'autre choix que de prendre un ferry d'une quinzaine d'heures jusqu'à Manille. On attend près de 7h dans une chaleur suffocante avant de monter à bord. Une fois embarqué, on découvre avec horreur le "confort" qui nous y attend. Il y a deux espaces, un à l'intérieur, climatisé et plus "intime" avec une cinquantaine de lits couchette. Un à l'extérieur avec une bonne centaine de lits dans lesquels tous les philippins sont entassés. Même si nous avions réservé dans la pièce climatisée, on change rapidement d'avis en découvrant... que ça grouille de bestioles sous les matelas. L'horreur ! On s'installe donc à l'extérieur sur des matelas qui ne sont pas moins sales mais qui ont le mérite de ne pas être habités ! On passe finalement une nuit pas si mauvaise avec tous nos amis les philippins. Ça aura au moins eu le mérite d'être très local !
On quitte les Philippines avec ce sentiment de béatitude et de satisfaction. On ne regrette pour rien au monde ce gros détour qu'on a si longuement hésité à faire. On connaissait la réputation des Philippines pour ses sites de plongée exceptionnels mais on était loin d'imaginer qu'ils étaient aussi beaux et diversifiés ! Et puis, on aura réalisé notre rêve : la rencontre avec le requin baleine.
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sparkingmoon-blog1 · 7 years
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Day 3 - mercredi 10 mai
Pfiou ! J'ai dormi comme un bébé, un koala, un phacochère ou une fourmis rouge comme vous voulez. La notion du temps m'échappe complètement ici : il est 9h et puis d'un coup il est 15h ... Puis tu te rends compte que la nuit est déjà tombée ... Premier contact avec le sable mega fin de la grande plage d'Arambol, c'est beauuuuuu ! Mais c'est chaud !! Déjà 35 degrés le matin et pas une petite passerelle d'ombre (ah oui ça change de la Bretagne !!). C'est assez dingue de se sentir en vacances et de se surprendre à ne rien faire ... manger une mangue sur la plage, regarder des enfants s'amuser dans l'eau sans penser aux exams à venir. Je n'ai pas osé me baigner, il n'y avait personne dans l'eau et comme nous sommes en hors saison, les touristes se comptent sur le bout des doigts, on se fait déjà dévisager en tee shirt Quechua alors en maillot de bain ... Ne tentons pas le diable !!! Demain j'irai sur une partie déserte de la plage où je compte bien piquer une tête ! La mer est dangereuse ici alors attention à rester près du bord. Petite rencontre bien sympathique d'une française, Laurence et d'une Danoise qui sont dans la même auberge que moi, à l'étage du dessous. Laurence est en Inde depuis 4 mois et elle a principalement voyagé dans le nord alors elle m'a donné un paquet de bon plans pour les prochaines semaines !! Je me suis rendue compte qu'Arambol était principalement réputée pour sa plage et qu'à côté de ca il n'y avait pas grand chose à faire, alors je compte passer cette semaine à profiter de la mer, du sable fin, des mangues et des pastèques (oui parce qu'il faut savoir que j'ai acheté une pastèque pour 60 roupies soit moins d'un euro avant de me rendre compte que tout ce dont je disposais était ... d'un couteau en plastique piqué dans l'avion pour Goa ... du coup je vous tiens au jus demain pour connaître l'issue de ce massacre à la dînette). Goa, ville de l'arnaque (surtout pour les touristes, mot d'ordre : savoir négocier, tenir tête et ne pas se laisser marcher sur les pieds. C'est comme ça que j'ai obtenu un pantalon pour 200 roupies au lieu des 650 annoncés initialement... sinon j'ai rencontré deux copains : 8 ans et 12 ans et déjà à la tête d'une boutique. Adorables mais on sent qu'ils sont briffés pour le commerce et le marchandage... si seulement tous les petits français pouvaient voir ca ... Ce soir j'avais pour plan d'assister au mythique coucher de soleil de Goa mais voilà ... après être entrée dans une boutique, j'ai commencé à discuter avec le vendeur, adorable et pas dans l'esprit attrape touristes de toutes les autres petites boutiques du même genre ... il était assis sur son tapis à créer ses bijoux et m'a proposé de rester boire le thé et "smoke weed" ... bon Agathe ... non. "Maybe tomorrow." De retour à la plage ... il faisait nuit haha loupé ! Le coucher de soleil ça sera donc pour demain sans faute ! J'ai finit ma journée par un petit Resto indien, le premier (je ne suis pas trop sure que mon estomac apprécie tellement si je me nourris uniquement de mangues pendant 3 semaines ...). J'ai donc commandé un curry de légumes avec du riz qui était délicieux, les pieds dans le sable, face à la mer pour 210 roupies (un peu moins de 3€). C'est là que j'ai rencontré Kunda (alors là je ne suis pas certaine du nom), le serveur avec qui j'ai eu une super conversation sur le veganisme et ... Les frigos, chose quasiment totalement absente ici. Encore une belle journée donc, marquée par de belles rencontres (j'ai oublié de vous présenter les vaches : marguerite 1, marguerite 2 et marguerite 3, du coup je vous poste une petite photo, et je vous épargne l'histoire du mec à mobylette qui m'a rattrapé pour savoir si j'étais russe, encore une sacrée histoire !), mais aussi par ma première piqûre de moustiques (pourtant je suis h24 aspergée de spray anti bébêtes !!) qui je l'espère, ne va pas me refiler le paludisme ou autre connerie du genre. Suspens donc, on verra si je me réveille avec 50 degrés de fièvre demain !! Il est déjà 22h passées dans mon petit coin de paradis alors à la douche et au dodo, demain je compte faire rouler le podomètre ! Bonne nuit les pandas 🐼
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olive-yes · 8 years
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Myanmar Chapitre 4
Nyaung Shwe - Sur les rives du Lac Inle
 La lueur du soleil, déjà haut dans le ciel, viens me tirer de mon sommeil tout doucement. Quel bonheur de dormi dans un bon lit moelleux à souhait et se réveiller propre. La wifi n’est pas au rendez-vous mais le petit déjeuner servi ce matin-là est tellement délicieux et frais qu’il parvient à m’ôter cette contrariété assez vite. Banane, pastèque, jus d’orange, thé eeeet omelette ! Le tout, sur le toit du bâtiment, une légère brise venant me caresser le visage et me chatouiller les bras. Après avoir bien pris mon temps, je décide de me mettre en quête d’un cyber café… en vain. Tous les cybers sont fermés ou n’en sont plus. Toujours accompagné de Roxy (CAN) et Grace (UK) je déambule, la tête légère et l’esprit vagabond dans les petites rues/chemins de la petite ville pour un repérage nécessaire. Malgré un bon petit déjeuner, je ne résiste pas à l’appel de ce café du coin de la rue. De petites tables en bois usée disposées le long du trottoir offrent une vue imprenable sur le carrefour et sur les nombreuses infractions au code de la route, sûrement inexistant ici ! Mais je ne m’en soucie guère car devant moi sont disposés une ribambelle de petits biscuits tous plus succulents les uns que les autres et une tasse de thé indien – c’est-à-dire avec du lait concentré dedans – qui n’a pas fait long feu.
 La journée suit son cours tranquillement et nous amène jusqu’au moment du diner. Je vous vois venir de loin avec vos gros sabots ! Et cette fois je ne parlerai pas de nourriture, non non ! Cette fois-ci, la gérante sera à l’honneur. Du haut de son mètre 50, Sanita est la plus dynamique et enthousiaste des gérantes de resto. Elle possède, avec sa famille, un restaurant indien et adore prendre soin de ses clients. A peine nous voilà attablés que Sanita se joint à nous et nous parle comme si elle revoyait ses amis d’enfance perdus de vue. Sanita, en bonne vendeuse sait jouer sur la corde sensible et m’ensevelit sous une montagne de compliments. Les filles en ont pour leur argent, elles-aussi ! Et bien évidemment, ça marche et nous consommons. La fin du repas se fait sentir et après un bref calcul nous nous faisons une vague idée du montant de l’addition. C’est à notre plus grande surprise que l’on se rend compte que Sanita nous a carrément rincé et nous a fait cadeau de certains plats/boissons ! Ce n’était donc peut-être pas que du baratin.
 Le lendemain, l’alarme de nos téléphones respectifs retentissent à la même heure : 4h00 du matin. Comment peut-on avoir l’idée de se lever aussi tôt ? Eh bien tout simplement pour faire une excursion sur le Lac Inlé. Avant même que le soleil ne se lève j’embarque dans une barque (jusque-là, rien d’anormal) et nous traversons le lac à toute allure, le bruit assourdissant du moteur dans les oreilles et le sourire au visage. Le lac dépasse rarement les 2,50 mètres de profondeur et se sépare en de nombreux cours d’eau avant de se déverser dans un deuxième lac beaucoup moins visité et donc moins touristique [Tu m’étonnes… J’en connais pas beaucoup des touristes qui se lèveraient à 4h]. La barque file telle une flèche sur la surface lisse de ce petit océan. Le miroir immense sur lequel je me trouve reflète la couleur bleu grise du ciel. Seules quelques hirondelles nous accompagnent en effectuant des pirouettes, se mettant à notre niveau pendant un bref instant et frôlant l’eau avec une précision inattendue.
 Comme le lac se scinde en différents cours d’eau il arrive parfois qu’il n’y ait pas assez de fond pour que les barques passent. On naviguait donc tranquillement quand ce qui devait arriver arriva… stop en plein milieu de la rivière. Tout autour de nous, des birmans faisaient leurs affaires et au moment même où notre barque s’arrête je les vois tous s’activer, remonter leur Longyi et s’élancer dans la rivière pieds nus. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous voilà entourés de 10 hommes et jeunes hommes qui, dans un effort groupé, nous pousse pour franchir la zone en question. Je dois vous avouer que ça m’a fait tout bizarre de voir cette manifestation de solidarité immédiate. Sous l’emprise de cette vague de bonne vibration je décide moi aussi de mettre la main à la pâte et d’aller leur filer un coup de main : short remonté, les pieds dans l’eau, on pousse donc tous ensemble la barque dans la joie, la bonne humeur et la rigolade. Je visiterai aujourd’hui un endroit avec plein de… trucs qui ressemblent à des temps mais qui n’en sont pas… A vrai dire je ne sais pas trop ce que c’était. Le reste de la journée se passe sans trop de truc à raconter à part que le retour s’effectue sous un soleil de plomb qui me dessèche jusqu’à la moelle. De retour sur le plancher des vaches je me rue dans un petit supermarché et m’achète ce qui m’a semblé être la meilleure des glaces du monde entier !
 Plus qu’un seul jour à passer dans cette ville tranquille. Aujourd’hui le rendez-vous est fixé devant le marché. Je retrouve un groupe d’étrangers silencieux qui attendent patiemment. Un homme arrive et nous explique que nous allons d’abord acheter les ingrédients dont nous aurons besoin pour cuisiner car oui mesdames et messieurs, je vous le donne en mille, aujourd’hui c’est le jour où j’apprends à cuisiner comme un vrai Myanmarois ! Au menu je vous propose une salade de tomate, mais pas n’importe laquelle… Une salade de tomate Birmane, un poulet curry. Un délice et surtout une grande fierté pour moi qui n’avait cuisiné que des pâtes toute ma vie.
 Pour finir cette journée au plus grand des calmes, ça part sur un massage traditionnel birman. Mais alors qu’est-ce qu’un massage traditionnel birman, vous demandez-vous sûrement. Eh bien c’est un massage, comme son nom l’indique, qui implique de se faire marcher dessus. On s’allonge sur des matelas et un masseur arrive et vient se cramponner à une barre accroché au plafond et piétine traditionnellement le client. Eh bien croyez-le ou non, ça fait un bien fou.
 Ce soir je change de décor et m’en vais en train de nuit en direction de Pyin Oo Lwin.
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