Tumgik
#rapeculture misogynie homophobie
Text
TA GUEULE
Toi, oh toi, mais alors toi.
J’ai cherché ma Gentillesse qui était partie décompresser, ma Douceur s’occupait des fractures du dernier qu’elle n’avait pas été là pour épargner, ma Compréhension va plus auX victimeS de violS et de harcélementS de rue, alors avec ma Colère, on va s'occuper de toi, et, dirait Brassens, putain de toi.
Quand tu juges une fille, explicitement sur son apparence ou ses moeurs sexuelles, je ne sais pas trop à quoi tu penses et ce que tu crois faire, mais personnellement, quand je t'entends faire je pense aux siècles qui ont attendu mai 1969 pour que les femmes accèdent aux droits de base (gardons en tête que le salaire égal est encore hors de notre portée) auxquelles elles sont attitrées du fait de n'être génétiquement pas si loin des hommes qui jusque là naissaient héritiers, prenaient femme, et avaient autorité sur leurs filles et fils pour que la boucle des mariages forcés et des grocesses en jeune âge ne se brise surtout pas. Je pense à ses femmes et filles, qui ont fini par pouvoir se dire “Je vais voter ce que je veux, porter ce que je veux et dire ce que je veux. (et baiser qui je veux dans les limites du consentement, respect et des circonstances)” C'était sans compter sur les Hommes, grandes créatures qui, comme toi, nous rappellent que certaines choses ne nous seront jamais accessibles. Selon comment je m'habille, j'incite au viol des hommes qui ne sont que victimes de leurs instincts et de mon décoleté et incapables du discernement nécessaire à prendre en compte mon consentement et ma santé mentale dont la destruction avance au rythme où s'oublient les lois de l'éthique de base quand apparaissent d'entre tes lèvres les mots “Nan, mais cette file… Comme elle s'habille… faut pas qu'elle se plaigne, quoi.” Si je parle de ma condition, neuf fois sur dix, la réponse ne se fait pas attendre, je suis une féministe frustrée au plumard, je ferais mieux de fermer ma gueule, pourtant un homme qui parle de la condition féminine, à la place des femmes, en ne connaissant les faits qu'en théorie et en nous stigmatisant au passage en disant aux autres hommes “voyez ces pauvres brebis égarées, c'est malheureux leur sort” faisant de nous des victimes sans nom, sans visage et sans paroles, ce gars est un héro, c'est moi qui n'ai rien compri. Si je mentionne mon acoutrement, je suis superficielle, voire une “attention whore”, bien qu'un homme qui me fait savoir ce qu'il en pense, de manière intrusive, me manquant de respect, se foutant de ma gueule ou tout simplement me faisant des avances lourdes, vogue entre les eaux de l'avis exterieur raisonnable au gars chevaleresque (en parlant de chevalerie, ça a quoi de romantique de courire après une fille qui t'a fait comprendre que NON ? Déjà une fois, c'est pas simple, maintenant il faut le fiare à répétition et se faire dire qu'on est des tortionnaires qui vous mettons dans la friend zone ou vous refusant trop sèchement, bouh…) un peu éméché. Et si dans le processus je me suis sentie blessée, mieux vaut que je n'en parle pas, c'est sans doute parce que “j'ai mes règles ou besoin d'un bon vieux Prozac” alors je fais mon poing dans ma poche. On apprend tellement à le faire, celui-là. Chaque chose que je fait, prend la teinte du “en tant que femme”. Il n'y a pas besoin d'une attention particulière pour remarquer que je suis moins respectée, écoutée et prise au sérieux qu'un homme, et je prends moins la parole et les initiatives. L'éducation est tellement genrée que tous ces aspects de mon quotidien sont comme invisibles aux hommes, parce que normaux. Parce que toi, MEC, tu peux me dire ce que tu penses que je devrais faire de mon existence. Je vais prendre un droit similaire, rien que sur ce texte. Tu ne vas pas modeler ton existence à mes désirs (ce serait se comporter en femme… n'allons pas jusque là), par contre tu vas prendre quinze minutes, te procurer King Kong Theory, le mettre sur ta table de nuit et advienne que pourra. Parce que j'ai suffisament été baffouée. Parce qu'après un traumatsime qui arrive à de trop nombreuses femmes (et une part d'homme qui ne le vit pas mieux) je ne peux pas échaper aux abrutis rudimentaux qui me hèlent dans la rue pour me faire savoir quel désir je provoque chez aux, ni à toutes les autres stigmatisations qui voudraient faire de moi un être inférieur ou de seconde classe, je vais te proposer un truc. Descend de ton trône. Apprends que je n'ai pas plus mérité le viol que les 30% de la population féminine à laquelle ça arrive et que je n'ai AUCUN BESOIN de ton avis sur mes façons de me comporter, de picoler, de me gratter dans le décoleté ce qui étrangement passe moins bien que quand un couillon se gratte là où je pense, que je ne travaille pas moins bien qu'un mec au point d'avoir son salaire moins un quart et que mes ambitions soient bien moins joliment vues et cent fois plus questionnées tout comme CHACUN de mes choix et qu'on me questionne quinze fois plus que mon frère sur une éventuelle parantalité dans “quelques années”, ce qui me semble absurde du haut de mes dix neuf ans, que je veux vivre ma vie sans restrictions particulières dues à mon sexe et CERTAINEMENT PAS qu'on appelle ça vivre comme un homme, parce que c'est me dire que je ne suis qu'une imitation et parce qu'également, du côté masculin on observe presque pire. IL est poussé à se montrer moins sensible, effeminé, plus friand de sexe (d'ailleurs, qui ne sait pas qu'un homme violé n'existe pas, puisque, par déffaut, il est consentant ?), plus bruyant, sobre vestimentairement, plus avide d'alcool (qu'il faut bien sûr mieux suporter -pas comme une fille). Tout ce qu'on t'a appris dans ta jeunesse te mène à penser que tu as un gros (évidemment) sexe sale, les filles en ont un pûr, profond, et celles qui se salissent avec leur sexualité t'emasculeront en quelques sortes, feront de toi la pire chose possible, une pédale (ne parlons même pas du statut social du gay, au pire un joke, au mieux un pote homo), une tantouze, une fillette. Fillette. Vois plus loin que le bout de ta queue, refuse ce carcan sur un piédestal et arrête de me remettre le mien, tu vois bien qu'il me rend irritable.
0 notes