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The Belter one
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thebelterone · 5 years ago
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“La Haine” de Mathieu Kassovitz, un film miroir de notre actualité.
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« Jusqu’ici tout va bien ». Malheureusement, en 1995 comme en 2020, nous sommes encore loin de pouvoir l’affirmer. 
Aujourd’hui, la France débat autour de la "proposition de loi relative à la sécurité globale » qui vise à interdire la diffusion d’image des forces de l’ordre, et suscite la controverse. Ce projet fait échos à une société en rupture, et à la méfiance générale envers les force de l’ordre, pourtant, il s’agit de tensions qui existent depuis bien trop longtemps.
Au cinéma, en 1995, après une bavure policière survenue lors d’une nuit d’émeutes, en banlieue parisienne, « La Haine » retrace la journée d’un jeune trio, en quête de justice. Un film à la beauté tragique du noir et blanc, et un récit touchant, merveilleusement interprété, qui mêle la douceur de portraits à fleur de peau, à la colère d’une jeunesse opprimée.
Le film défile sur une bande originale rap et hip-hop, une approche de la culture des banlieues, et de celle des communautés contestataires noires américaines des années 70. Parmi les musiques, une devenue culte, celle de Cut Killer composée pour le film «Assassin de la police». 
Si 25 ans après sa sortie au cinéma, il a encore sa place aujourd’hui et a de nouveau été diffusé en salles cette été, c’est parce qu’il reflétait bien les dérives policières et le racisme ancré dans notre société.
En effet, à l’heure du mouvement « Black Lives Matter », ce film est plus que jamais d’actualité puisqu’il illustre une société aux nombreuses problématiques, dans laquelle notamment les minorités, ici représentées à travers Vincent, Saïd et Hubert, sont injustement victimes de dérives policières. 
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Le regard de Lucille Bion, journaliste ciné pour Konbini : 
 “Un film, mais également une arme contre les violences policières, même si malheureusement, en 25 ans, rien n’a changé. La preuve avec « Les Misérables», de Ladj Ly sorti en 2019 qui aborde des thèmes similaires. On tend cependant à penser que Les Misérables auront à terme, moins d’impact, le cinéma ayant désormais moins de pouvoir que les réseaux sociaux qui relayent sans cesse, de nombreuses images choc. La Haine, elle, perdure non seulement parce qu’elle était innovante en terme de mise en scène mais aussi parce qu’elle est sortie avant cette forme d’hyperconnectivitée.
Il y a 25 ans, le film prenait les devants en soulignant les bavures policières comme personne ne l’avait jamais fait, ou ne s’était risqué à le faire. Si le film ne laisse pas de place à l’espoir, c’est tout simplement car le réalisateur l’a fait en sachant que le problème serait récurrent.”
Aujourd’hui, les mots de cette formule finale, ont plus de sens que jamais:
« C’est l’histoire d’une société qui tombe et qui au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. .. Le problème ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». 
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