TRAJETS demande aux musiciens de se remémorer leur point d’entrée dans la musique et toutes les bifurcations qu’ils ont connues et qui ont nourri leur imaginaire et leur pratique. Following the turning path of musicians successive epiphanies, discovering artists route through all the musics that made them what they are today.
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Trajet de Eskimo
Eskimo n’en finit pas de brouiller les pistes avec délectation. Un chant en anglais, français, japonais ou coréen, une voix impressionniste, des musiques qui ne veulent pas choisir entre pop et jazz, un univers riche et singulier, exigeant mais accessible : tout ce qui constitue le 1er album “Que faire de son cœur ?“ sorti en début d’année 2020. Pour Trajets, nous suivons Marie, l’âme du projet Eskimo, au gré de ses voyages et des concerts auxquels elle assiste, comme autant de jalons géographiques et musicaux.

Eskimo © Indira Dominici
MON ENFANCE sera baignée par la musique de mon Père qui écoutait avant tout Bach, Monteverdi mais également Michel Portal, Eddy Louis, Ferrat, Messiaen, Simon & Garfunkel et Pink Floyd surtout dans la voiture. Et quand il mettait ça pour partir en vacances dans l’auto j’étais déjà loin dans mon esprit.
Ces deux morceaux je les ai écouté tellement de fois avec lui. J’ai le même ressenti à leur sujet : Ils sont énigmatiques et beaux.
1/ EDDY LOUIS - Blue for Kook https://www.youtube.com/watch?v=9t1ganCGlQ4
2/ MICHEL PORTAL - Mozambic https://www.youtube.com/watch?v=Z3LMTYNotGY
MON ENFANCE dans ma chambre se résume surtout aux Platters, ils m’ont submergé d’émotion en les écoutant. Et quelque chose s’est produit dans ma tête tel un déclic. Je chantais déjà tout le temps mais il y a eu un avant et un après.
3/ THE PLATTERS - My prayer https://www.youtube.com/watch?v=DE0UMnrQBD0
4/ TINA TURNER AND IKE - Proud Mary https://www.youtube.com/watch?v=hzQnPz6TpGc
Ella Fitzgerald, James Brown qui étaient sur une compile que j’avais trouvé et qui trainait dans la maison. Et j’écoutais tout ça en boucle.
5/ ELLA FITZGERALD - Stormy Weather https://www.youtube.com/watch?v=teXOPAFMOp0
Petite, j’allais à la danse. La première année où il y eut un gala, j’avais dansé sur Moments of love de Art of Noise et The Race de Yello qui avaient été mixé ensemble pour notre prestation. Et je me souviens encore du début des pas. J’adorais tellement ces deux morceaux. Des univers qui me plaisaient et que j’entendais peu à la radio ou chez moi.
6/ ARTS OF NOISE - Moments of love https://www.youtube.com/watch?v=ux3u31SAeEM
7/ YELLO - The Race https://www.youtube.com/watch?v=Y4QbJRAWvRU
ADO ce sera Lauryn Hill que je chante en m’enfermant dans la salle de bain tout le temps. L’album Miseducation c’était le truc qui me faisait le plus vibrer à cette époque.
8/ LAURYN HILL - EX Factor https://www.youtube.com/watch?v=JfvMHO6Y8kw
Il y avait eux aussi que j’aimais tant The Roots
9/ THE ROOTS - The panic https://www.youtube.com/watch?v=yLu3Q3ObkjM
Sonic Youth, je préférais ça à tellement d’autres trucs rock. Ça semblait vrai.
10/ SONIC YOUTH - Crème brulée https://www.youtube.com/watch?v=jKhB0Fldusc
Puis le choc Bjork.
Je sais pas si c’est le fait que ce soit une femme ou bien qu’elle soit d’Islande ou bien de ou bien mais j’ai tout de suite aimé ce qu’elle faisait.
Chez moi c’est assez spontané quelque chose de l’ordre des viscères, du tréfonds et des vibrations. Et là, il y avait reconnaissance.
11/ BJORK - Anchor Song https://www.youtube.com/watch?v=-IyoLPvFU5Y
Et puis, il y aura aussi un morceau de Ravel qui marque aussi mon envie de plus de musique classique. Le mystère qui s’installe et qu’on ne cherche pas à approfondir car on veut qu’il reste un trésor.
12/ RAVEL - Introduction et allegro pour harpe, flûte et clarinette et quatuor à cordes https://www.youtube.com/watch?v=bBm1w8J63mg
En musique contemporaine Arvo Pärt : il emmène dans les profondeurs de l’âme.
13/ ARVO PÄRT - Spiegel im spiegel https://www.youtube.com/watch?v=TJ6Mzvh3XCc
Et puis, je pars vivre en Angleterre. On est en pleine jungle dans les clubs en 2000 en Angleterre. Mais j’écoute plutôt Massive Attack, Portishead. Je suis comme d’habitude pas dans l’époque et j’adore ce son trip hop, ainsi que Morcheeba.
14/ MASSIVE ATTACK - Better things https://www.youtube.com/watch?v=M-muSqqvFio
15/ PORTISHEAD - Roads https://www.youtube.com/watch?v=Vg1jyL3cr60
Portishead c’était cette femme que je trouvais si fragile, si touchante. Elle arrive avec le dos vouté en live et cette voix si folle. Je tombe sous le charme de cette mystérieuse personne. Et c’est ça qui me plaît je me dis : "l’étrange".
Tom Waits, sublime texte et sublime orchestration pour l’album Blood Money.
16/ TOM WAITS - All the world is green https://www.youtube.com/watch?v=mg7wRhtYXnw
Beck avec l’album Midnite Vulture, il se renouvelle toujours et dans cet album il s’essaie même à rapper dans le morceau Hollywood Freaks
17/ BECK - Debra https://www.youtube.com/watch?v=rpv-CcRX4X4
Nico, une trouvaille dans un disquaire londonien. Et je suis transportée par cette voix et son harmonium indien qui fait un peu "temps anciens".
18/ NICO - Janitor of Lunacy https://www.youtube.com/watch?v=fgG3EaOCh_c
Je suis fascinée par Radiohead et cet album d’une beauté simple et froide qui te mets dans une condition de nostalgie et de bien être en même temps. Grosse influence !
19/ RADIOHEAD - How to disappear completely https://www.youtube.com/watch?v=6W6HhdqA95w
Discographie sublime venant d’un monsieur pourvu d’une grâce dans son écriture.
20/ BRIAN ENO - By this river https://www.youtube.com/watch?v=SrZYP8SzlN8
Et puis, je rentre sur Paris et je découvre Sigur Ros par le magazine Trax.
21/ SIGUR ROS - Ny Batteri https://www.youtube.com/results?search_query=sigur+Ros+ny+battery
Gil Scott Heron, grosse révélation avec l’album Winter in America
22/ GIL SCOTT HERON - Rivers of my fathers https://www.youtube.com/watch?v=LmXz9I0zI5w
23/ ALI FARKA TOURÉ - Allah Uya https://www.youtube.com/watch?v=339uFnhymM4
et la musique Gnawa et beaucoup de jazz comme Miles Davis, John Coltrane, Katonoma.
24/ JOHN COLTRANE - A love supreme, Pt 4-Psalm https://www.youtube.com/watch?v=yjZc7KIFlNs
J’habitais pas loin de la Fnac Bastille et c’était assez magique pour écouter plein de choses diverses : Daniel Johnston, Syd Barrett, Slowdive, Nick Drake…
Et je tombe sur Cat Power et là tout bascule. Je trouve celle qui va m’inspirer pendant un bon bout de temps à faire de la musique et à créer. Je suis déjà dans une école de musique mais je sais vers où je dois aller.
25/ CAT POWER - Metal heart https://www.youtube.com/watch?v=kx6F1jesJ5o
Bashung, peu de musique française mais lui me fera renouer avec le français. Avant il y avait Gainsbourg, Colette Magny, Brigitte Fontaine. Mais Bashung je comprends son texte, il parle à mon coeur.
26/ BASHUNG - Des bras https://www.youtube.com/watch?v=CrzF8yBOEEA
Et puis des choses plus expérimentales comme Haino Keiji, Fred Frith, Makoto Kawabata.
27/ HAINO KEIJI - An Untroublesome Defencelessness https://www.youtube.com/watch?v=nZy-g8Dx8PU
Ensuite, je pars vivre à Cophenhague. je vais écouter Pavement, Atlas Sound, Animal Collective, Connan Mockasin, Field Mice, Deerhunter, Felt, Destroyer, Mazzy Star, The Clientele, Stereolab, Ben Watt, Karen Dalton et Nina Simone, Sibylle Baier, Mojave 3 et Five or Six. Et cette période fut celle où j’ai écrit les morceaux de mon Ep "Dancing Shadows". C’était une période sombre et d’introspection. Il y régnait une grande solitude et tristesse.
Ce morceau de Ben Watt et Robert Wyatt est magnifique. C’est simple et beau.
28/ BEN WATT - ROBERT WYATT - Walter and John https://www.youtube.com/watch?v=3ySNVcJ4v6s
29/ DESTROYER - Painter in your pochet / album Destroyer ’s Rubies, j’ai écouté de si nombreuses fois. Il me soulageait. https://www.youtube.com/watch?v=bdPbBglm7lc
Je retourne sur Paris, Villette Sonique, groupe Nisennenmondai et je n’en reviens pas de la claque monumentale qu’elles m’ont mise.
30/ NISENNENMONDAI - A https://www.youtube.com/watch?v=NNKA7i4i9GA
31/ ATLAS SOUND - Quarantined (à l’Alhambra mémorable) https://www.youtube.com/watch?v=Rl-Ed5B8sI0
Dirty Beaches à la maroquinerie avec juste un sax … moment suspendu
32/ DIRTY BEACHES - Casino Lisboa https://www.youtube.com/watch?v=WOZFVFF-ATw
33/ JEAN FRANÇOIS PAUVROS - Mon homme https://www.youtube.com/watch?v=RmpLdJRIRKE
34/ MATANA ROBERTS - Mississippi Moonchild (j’entends parler d’elle pour la première fois en lisant Wire et choc émotionnel) https://www.youtube.com/watch?v=JbNKUAy0Qik
Mon morceau préféré aurait pu être The River Man de Nick Drake mais je choisis Nina Simone qui est l’unique.
35/ NINA SIMONE - Wild is the wind https://www.youtube.com/watch?v=CiVDzTT4CbE
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Trajet de Régïs Boulard
Batteur touche-à-tout, à l’aise dans tous les styles qu’il approche, Régïs Boulard n’en a pas moins une patte reconnaissable. Mais il ne se repose jamais sur une formule : à chaque projet son approche, minimaliste, maximaliste, fruit d’expérimentations en tout genre. L’orthodoxie ne le connait pas. Qu’il officie dans Trunks, aux côtés d’Arnaud le Gouëfflec, avec Olivier Mellano (NO&RD), chez les doux-dingues de The Sons of the Desert, ou en solo, chaque sortie est l’occasion de vérifier son appétit pour la recherche sonore mêlée d’engagement… et d’humour. Son dernier disque sorti en 2020 chez Signatures (Radio France) avec Louis Soler s’intitule There is Ground Under Ground. Pour Trajets, il nous conte ses rencontres avec la musique, le rythme.

Régïs Boulard - Trunks (2010) - Crédit photo : Frank Laurent/Inactu
La première chanson identifiée dont je me souvienne est associé dur comme fer à un endroit, et je ne sais pas pourquoi. Je ne suis pas du tout sûr qu'il y avait un autoradio dans la 404 paternelle, mais quoiqu'il en soit, je suis dans cette auto, traversant le pont St Hélier à Rennes, et "il est 5 heures, Paris s'éveille". Je dois avoir 5 ans. J'ai un camion Norev avec moi, un Berliet vert pâle en fort mauvais état, et orphelin de sa remorque, mais il est à moi et je l'aime beaucoup. Je m'éveille, faut croire, mais à quoi ?
Jacques Dutronc - Il est cinq heures, Paris s'éveille https://www.youtube.com/watch?v=J8Wi6wr4bGs La deuxième, à coup sûr, un chouïa plus tard (nous étions livrés tardivement en province) c'est The Beatles : Yellow Submarine. Je le chante à tue-tête. Antoine massacre la chanson ("le sous marin vert") et ça m'énerve, je ne sais pas pourquoi, sa voix pénible peut-être. C'est l'époque où j'ai une blouse avec "les Beatles" (pas "the") brodé sur la poitrine, avec deux guitaristes, un gaucher et un droitier. C'est aussi l'époque où je dessine sans cesse des fusées, 1969-70, que voulez-vous ?Cette chanson me mettait en grande joie, ce qu'elle fait toujours.
The Beatles - Yellow Submarine https://www.youtube.com/watch?v=m2uTFF_3MaA Le match Stones / Beatles a toujours été plié pour moi, Beatles. Mais ma mère a eu un bar pendant quelques années qui s'avèrent décisives musicalement, finalement. Et dans le juke box il y avait Angie, qui m'empoignait et me faisait souvent sangloter. Je ne pouvais pas savoir le fond (à 7 ou 8 ans) mais la forme est quand même sacrément raccord.
The Rolling Stones - Angie https://www.youtube.com/watch?v=RcZn2-bGXqQ Et dans le même juke box, dans les mêmes années, il y avait cet OVNI, qui me racontait une histoire qui m'échappait mais que je comprenais quand même. Raconter des histoires m'a toujours semblé une bonne idée, une forme de courtoisie aussi, d'essayer de ne pas ennuyer les gens. Cette chanson me foutait un peu les jetons, et la production est impeccable.
Michel Sardou - Les villes de solitude https://www.youtube.com/watch?v=MTAn0IN3CGY Mais bon... à cet âge, la musique pour moi c'était comme l'idée du Merveilleux, peut-être même de Dieu, une bénédiction offerte par des gens tellement hors du commun... jusqu'au jour où un ami de ma mère a laissé une pile de 45 tours derrière lui. Des trucs qu'on entendait pas ou peu chez nous, radio, TV...Sur le dessus de la pile, il y avait Shoking Blue, "Venus". Le premier morceau que j'ai essayé de jouer sur mes oreillers, et le premier morceau que j'ai joué en public, qui coïncide -la vie est bien faite- avec la première fois que j'ai touché une batterie. Il y avait George Harrison, Lennon & Ono + Plastic band, Ten years after... et deux trucs qui allaient changer ma vie.Tout d'abord un 45T de The Who. Je ne sais pas pourquoi, j'écoutais d'abord la face B, "My wife". Déjà à l'époque, et ça c'est aggravé aujourd'hui, j'écoutais plusieurs fois la même chanson, soit que je sois lent, soit que j'ai besoin de m'en imprégner totalement. Et donc, j'adorais ce morceau. Et puis un jour j'ai retourné le disque... déjà, dès les premières secondes, l'arpégiateur me rendait zinzin d'entrée, mais surtout, à 2:22 le sol s'est ouvert sous mes pieds :"c'est ÇA que je veux faire". Vraiment, comme je vous le dis, ça m'a ravagé de part en part, alors que j'étais plus que raisonnable, côté extraversion. Mais là, impossible de se tenir et retenir. Écoutez bien, la batterie bouge sous les coups, on entend l'air compressé... j'ai remis cette relance 50 ou 100 fois, j'ai bousillé le disque, mais mon compte était bon...
The Who - Baba O'Riley https://www.youtube.com/watch?v=gY5rztWa1TM Et dans les mêmes jours, deuxième couche, avec cette perle issue de la même pile :
Xit - Reservation of education https://www.youtube.com/watch?v=d3oz4RpP7_s Faut que j'arrête d'être lyrique, mais punaise, cette pulse, quand la semaine d'avant tu as compris que tu veux faire ta vie avec "tambour", ou "tambours", ou "batterie"...J'avais 10 ans, et il s'en faudra encore d'un lustre avant que j'ai ma première batterie.Mais je suis resté bloqué là, et aussi, j'ai toujours 10 ans, ça ne veut pas partir : ouf ! Je trace un peu, les années collège, entre le rock "rétro" des Rubettes qui me mettait en joie, la découverte sur le long court des Beatles... le punk qui me plaît 15 mn, j'avoue, et m'ennuie tout aussi vite. Et puis le choc du tube déjà has been "Smoke on the water", de Deep Purple. Ça sera le premier album acheté avec mes sous, un exploit pour moi, une fortune. Finalement, le tube me fatiguera rapidement, mais cette chanson m'a remué durablement, de la pure électricité, et cette drôle de pulse pour moi, pas habitué au ternaire dans l'énergie rock...
Deep Purple - Pictures Of Home https://www.youtube.com/watch?v=O3sESUVreFk&list=OLAK5uy_mhmVTfMgQ7f2i0I4x7i4yF1PKciXinB8k&index=3 Je me souviens aussi m'être fait prêter Harvest de Neil Young, des potes nettement apprentis hippies avaient insisté pour que j'apprécie à sa juste valeur "Old man", mais moi c'est Words qui devait me bouleverser, et me bouleverse encore. Allez, je vous mets cette version incroyable, déjà par le casting, et puis à 8:46 la voix de Neil Young me fait pleurer, en deux secondes tout est là, même son mouvement... si je suis ambitieux c'est là : je voudrais pouvoir transmettre autant de choses en aussi peu de temps.
Neil Young - Words https://www.youtube.com/watch?v=59r5kNRaoLQ A l'époque ça défrisait mes potes ce morceau, ils le trouvaient bancal. Moi j'étais loin de savoir ce que pouvait être une mesure composée, mais je savais déjà que la musique se nichait là aussi. Et que c'était un vrai pouvoir de sorcier que de donner envie que ça ne s'arrête jamais, même sur un truc à 11 temps.
J'ai donc 15 ans, une première batterie achetée en loucedé (la tête de ma mère !!!) et nous massacrons les Stones, The Who, des embryons de compos. Mais le lycée allait m'amener vers des horizons de beauté, de complexité inouïe pour moi, de richesses harmoniques, rythmiques, mélodiques, et en quelques semaines j'allais me faire mettre la tête à l'envers un paquet de fois. Ça a commencé avec mon frère qui a ramené "Wind and wuthering" de Genesis juste avant les grandes vacances qui séparaient la 3ème du lycée. J'ai aimé ce disque, et quand je me suis retrouvé avec mes nouveaux collègues de bagne ( :) ), là où j'avais fait un sérieux bide avec mes vieilleries de rockeur, j'ai pu accéder à un petit groupe d'apparence rébarbative en disant mon plaisir à découvrir Genesis. Et dans ce groupe, il y avait mon pote pour toujours Christophe, qui vivait chez sa grand-mère, dans un vieil appartement bourgeois délatté. Et là il m'a fait découvrir King Crimson, et on riait de plaisir, on empilait les heures à rêver de faire une musique de ce calibre, on essayait aussi de comprendre, et surtout, on jouissait de cette musique si puissante. Et en même temps Magma débarquait dans ma vie, presque par hasard au début, mais punaise, le choc... là aussi, comme avec Baba O'Riley, les ondes sismiques me secouent encore. A la suite ou en même temps, j'avoue avoir des souvenirs flous sur la temporalité, tout déboulait à vitesse grand V, il y aura Yes, Soft Machine, Gong, Art Zoyd... Mais c'est Crimson et Magma qui me ventousaient le plus, haut la main. Alors faire un choix dans toute cette musique... allez :
King Crimson - One More Red Nightmare https://www.youtube.com/watch?v=ZVKirxPRxkY
Magma - Stöah https://www.youtube.com/watch?v=w_e3f8xeLHw&list=OLAK5uy_lknnw3iSAC73rF8yEV5YArvrX8xKDbvX4&index=9 Mais voilà, le temps de découvrir le Crimson arrêté en 74, Fripp débarque avec The League of Gentlemen et à suivre, Discipline. Rebelote, la tronche sans dessus-dessous, avec en prime des sons que nous n'avions jamais entendu : le Chapman stick par exemple. Et les polyrythmies si fun de Brufford ! Donc, cette merveille :
The league of gentlemen - Trap https://www.youtube.com/watch?v=FfNFdSoL51c Et cette dinguerie qui m'explose toujours autant, LE PLAISIR !!!
King Crimson - Indiscipline https://www.youtube.com/watch?v=dc6huqPzerY Cette époque bénie, c'est donc en gros de 79 à 82. Je joue dans divers groupes, et je m'essaie à faire du sous (sous-sous-sous) Magma... Je me rends compte aujourd'hui que je ne défendais rien, que le plaisir de jouer, et de faire "comme si", finalement.Mais la musique me rendait très heureux, presque plus à écouter qu'à jouer, peut-être. Une espèce d'hyper confort à parcourir ces univers sans jamais m'en fatiguer.Et boum... à lire Christian Vander parler avec tant d'amour de John Coltrane, comme beaucoup d'autodidactes dont l'inculture est synonyme de curiosité sans tabous, il fallait bien que j'écoute. Alors j'ai acheté mon premier album au pif, c'est-à-dire avec ce que j'avais en poche. Dans la série des Pablo live, "le" quartet... "Mr PC" m'a décoiffé d'office, pour moi ça fonctionnait comme un riff de rock, ce thème. Et très vite j'ai acheté le deuxième album, toujours au pif. Bon, là c'est le deuxième chapitre de ma vie qui s'ouvre, enfin cette vie-là :
John Coltrane - OM https://www.youtube.com/watch?v=ci42tem7PWM Le truc, pour le dire le plus précisément possible, c'est que ça ne m'a posé aucun problème d'entrer dans cette musique. Et apparemment ça aurait dû, vu le rejet de mon entourage. Il me faudra du temps pour trouver des gens qui allaient m'en filer plus, qui allaient plus loin. Mais de fil en aiguille, je passais de Coltrane à Albert Ayler, qui lui me renvoyait direct à la fanfare de mes très jeunes années qui me remuait tellement... ça commençait à sentir bon pour moi.
Me restait à découvrir le jazz européen, singulièrement Terje Rypdal, et avec lui Jon Christensen.
C'est l'album "Descendre" qui a été une claque magistrale. Une leçon, qui dure et dure encore, je suis loin d'avoir tout compris, ou compris tout court. Le morceau Avjsked me hante et m'obsède.
Si vous avez YT "music premium" (LOL et tristesse, "music premium", comme les couches culottes premium...) :
Terje Rypdal - Avskjed https://www.youtube.com/watch?v=tpSUQ5p6fmU Il faudrait que je vous parle de the Art ensemble of Chicago", de Jack deJohnette "Special Edition", d'Eric Dolphy, de Debussy, de Jan Garbarek, de Peter Gabriel, de Eurythmics, de Bill Frisell, de Steve Reich, de Stravinsky...
Nous sommes en 1984 ou 85 quand je découvre Rypdal. C'est la fin de quelque chose pour moi, et le début d'autre chose : je me mets à travailler la batterie. Je commence à avoir une idée et à la défendre, et j'y suis toujours.
En 2015 j'ai vu The Who pour la première fois. Zak Starkey, le fils de Ringo Star et filleul de Keith Moon à la batterie... En 2016 j'ai vu King Crimson pour la première fois... en 2018 rebelote. La vie est belle.
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Trajet de Charles-Eric Charrier
Productif, Charles-Eric Charrier? Pensez-vous... Quelques dizaines d’albums au compteur, quelques centaines de concerts. Maximaliste de la production, minimaliste de la forme, souvent réduite en concert à l’osmose voix et basse. Connu et reconnu par le duo Man, Charles-Eric a également travaillé avec des danseurs, des comédiens, des peintres, et des musiciens aussi divers qu’Orange Blossom, Matthias Delplanque, Rob Mazurek, et a sorti sa musique sur des labels de tous horizons. Pour Trajets, il revient sur son parcours de mélomane, des premiers souvenirs aux derniers chocs.

1964....
1 : mon grand-père chantant pour m'endormir “la chanson de Lara” dans le film « Docteur Jivago » https://www.youtube.com/watch?v=weRqvURKrWI
et
2: "fais dodo mon bel ange" https://www.youtube.com/watch?v=38TOh-h_-pw
après, mais pas trop définie...flou quoi
promenade dans les rue une mélopée arabe, je dirais peut-être Enrico Macias, car vu l’époque !
puis:
3 : Claude Francois "le téléphone", ben oui, big fan https://www.youtube.com/watch?v=oMLVgTbo3Ns et 4 : Henri Salvador : tout, a l’époque.
et de là :
5: John Lee Hooker : "Tupelo"
entendu chez mon oncle et ma tante, énorme influence. https://www.youtube.com/watch?v=_OAA8SHlTho
6: AC/DC : "whole lotta rosie »
en live et sur disque, le riff, angus, angus. https://www.youtube.com/watch?v=UKlO0hM-zMw
7: Diana Ross :"upside down"
il faisait chaud et je regardais en même temps "angélique marquise des anges" https://www.youtube.com/watch?v=4GtyMeEcPPE
8: Sex Pistols "never mind the bollocks"
Celui la pour synthétiser mon punk a moi. La claque, changement de vie, je veux faire de la musique et je me dis que c'est possible. Les yeux et les textes de John Lydon, the saints et les Ramones. https://www.youtube.com/watch?v=xnNpY3KA6GM&
9: Taxi Girl
Amitiés fortes et adolescentes avec mes amis de l'Est. https://www.youtube.com/watch?v=5MzEvbTzkmw
10: Gun Club "Miami" https://www.youtube.com/watch?v=ARtqAgaPML8& Marquis de sade "rue de siam" https://www.youtube.com/watch?v=d5qzf4RKBsk talking heads "remains in light" https://www.youtube.com/watch?v=ilcD1fHcGB0& joy division "unknown pleasures" https://www.youtube.com/watch?v=dkOaBlIKSkY&list=PL226780F9FEE5BE26 suicide "second" https://www.youtube.com/watch?v=f4BujbAqeTw
voila, je les ai tous mis ensemble, écoutés en boucle, boucle et boucle, intégrés transformés, Adn.
11 : Rick James "Superfreak"
l'ancetre de :..... plein de monde. https://www.youtube.com/watch?v=QYHxGBH6o4M
12 : Gainsbourg “melody nelson”
je connaissais avant mais là j'ai aimé vraiment. Bouleversé. https://www.youtube.com/watch?v=xZDDDFNHApI
13 : Miles Davis "Ascenseur pour l’échafaud", "Sketches of Spain".
Influence en silence. https://www.youtube.com/watch?v=NNmbDg5UV_c https://www.youtube.com/watch?v=tSGUPsAeL34
14 : Marc Almond "the stars we are"
J’adore Marc, fanatique au sens Gainsbourien du terme. Même quand c'est moins bien. https://www.youtube.com/watch?v=a4CwsXuWp4I
15 : Talk Talk "Laughing Stock"
Ben la je saisis que je peux être moi-même, c'est pas rien et ça évolue depuis. Changement de vie....je n'ai même plus besoin de l’écouter.
https://www.youtube.com/watch?v=ckNZljhwLfs&list=PL169FE4304299DB21
16 : Alla "Foundou de Bechar"
Père spirituel….découvert sur un marché parmi les fruits et légumes d’été.
https://www.youtube.com/watch?v=IArPnMKq-X0
17 : Labradford "Mi Media Naranja"
Après une pause de plusieurs années dans l’écoute et la découverte, retour de la musique au premier plan avec lui, ce disque. https://www.youtube.com/watch?v=CCua02uRPq0
18 : Supersilent "6" et Neubauten "Silence is Sexy"
J’ai hésité pour Neubauten, j'aurais pu mettre des trucs d'avant, mais je les aime mieux maintenant. https://www.youtube.com/watch?v=zHQMklkB7q0
Supersilent excellent celui-là, et les autres aussi.
https://www.youtube.com/watch?v=ZX0cYQc0EJQ&list=PLldmRfjvTXsHgp9zMXJnfLmQpwhuepaqm
19 : Joe Henry "Scar"
Ben il y a entre autres le Saxophone d'Ornette Coleman dans une tuerie lacrymale.
https://www.youtube.com/watch?v=YtG3VUlDW-0
20 : les Rita Mitsouko "la sorcière et l'inquisiteur"
En France, et de France, avec Pierre Bastien, Noel Akchoté, Brigitte Fontaine et d'autres anciens et nouveaux. https://www.youtube.com/watch?v=oNj1LQQyoYU
21 : Gil Scott Heron "I'm new here"
Rien que pour le titre....et le reste aussi.
https://www.youtube.com/watch?v=fkwjIDITti8&list=PL8887D870AE65BE49
22 : Madonna "hung up"
Merde https://www.youtube.com/watch?v=EDwb9jOVRtU
23 : Nick Cave "Jubilee street"
la chanson, le clip, le disque qui va avec "push the sky away"
https://www.youtube.com/watch?v=QyRFAw5La38
2015.....
24 : redécouverte de "Dying Happy" disque de 1996 by Baby Bird.
nouvelle mort/nouvelle vie. https://www.youtube.com/watch?v=CxwvDTjy87o
25 : Bernard Lavilliers & Catherine Ringer "les Idées Noires"
Fixette sur la Ringer, qui pour moi Transcende. https://www.youtube.com/watch?v=ubL_hVPm6Oc
26 : Dean Mcphee
TOUT https://soundcloud.com/deanmcphee/smoke-and-mirrors
27 : Komlanvi
TOUT. https://soundcloud.com/komlanvi/en-route-vers-togoville-3
ET AUSSI :
28 : Neil Young "Dead Man" https://www.youtube.com/watch?v=fi-S9lrnLZ8
Mahler "5 Symphonie" - je crois "mort a Venise" quoi https://www.youtube.com/watch?v=4kpJehOi2p4
29 : Ennio Moriconne, Coltrane, Loren Connors, Meshell N Degeocelo, earth wind and fire, my Concubine, Pauline Drand, Watine son projet francais, E Joung Ju et d'autres.
Pour finir, le titre préféré :
30 : Mahler "5 Symphonie" - je crois "mort a Venise" quoi https://www.youtube.com/watch?v=4kpJehOi2p4
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Trajet de Noël Akchoté
Noël Akchoté est un musicien libre. Libre dans sa musique, avec laquelle il a voyagé au fil des années de jazz en musiques d'aujourd'hui (comme si c'était antinomique!), d'improvisation en lecture puis relectures, d'idomes en langages et même de siècle en siècle... Libre dans son positionnement, passant de compagnon de route des plus beaux labels à une totale autonomie, synonyme de liberté. Libre il est, et libre il restera; Il le démontre ici aussi, suivant à sa façon le canevas chronologique que nous avons fixé pour ces Trajets.
Noël Akchoté a du mal à rentrer dans les cases, et ça n'en est que plus inspirant.

Music in Movement & Changes by Noël Akchoté
Henri Salvador – J'aime Tes Genoux (1974) https://youtu.be/y9BDUYxy9N0
That's about the very first record I remember listenting to and getting into it, there were some arrangements of Basie with french lyrics too, I must have been five or Six.
So that Very soon I also got this one and this was another whole world opening to me
Henri Salvador – C'est pas la joie (1971) https://youtu.be/PCN3dPONf1o
Duke Ellington & Ray Brown – This one's for Blanton – Pablo (1973) https://youtu.be/CVP2Zd5E7p8
This is very hard to explain or even tell why but since earliest age I was fascinated and totally captivated by those swing and jazz sounds, particularly Ray Brown, which leaded me to craft an upright bass of my own, consisting in a long piece of wood, a bass string and a a bridge and tuner at the end. I always feel when hearing the great artists of that time that It was before me and I just sliped into it while being born.
This became my regular food, pretty shortly after, I really liked the Pablo session records type of formats, cause they seemed more relaxed, more loose in a way but very intense too, closer to me, and most of them happened now for me.
Herb Ellis & Joe Pass – Two For The Road (1974) https://youtu.be/gVjifEgSD_o
in fact a lot of things happened back then at the same time, Disco, Hip-Hop, Modern Jazz, Fusion, and so much more like those sounds Miles Davis – Code MD – CBS (1984) https://www.youtube.com/watch?v=hH60cY1xoCk which I was kind of aware from being totally into Disco and early Hip Hop
Tracks like those two had a big influence me already Anita Ward - Ring My Bell (1979) https://www.youtube.com/watch?v=URAqnM1PP5E & Sugar Hill Gang - Rapper's Delight (1979) https://youtu.be/rKTUAESacQM later came in this Herbie Hancock – Rockit (1984) https://youtu.be/GHhD4PD75zY for me all those new sounds were already totally in the jazz tradition I didn't really asked myself about it had a very natural flow I guess I could also see artists such as George Benson – Breezin' (1976) crossing easily all forms and genres https://youtu.be/GeJjEPGwZ_0
Kinda losing any sort of chronology now but again albums and artists that really changed and teached me a lot.
John Abercrombie Marc Johnson Peter Erskine – ECM (1989) https://www.youtube.com/watch?v=dXQueMxZ568 I was listening to John a lot from records but this trio is the moment where I started to see him live much more and it was again the crossing road of standards, new technology and such a personal approach all this was incredibly inspiring for me
Michel Petrucciani – The Days of Wine & Roses – OWL (1981) https://www.youtube.com/watch?v=rcfyo07SIhg This one I remember very well buying when it came out and it was as touching as Bill Evans before but it was now also deeply european too, I could totally relate to this, like you could reach these people with your hand, and I actually did, starting to follow many of them in clubs, talking and again learning a lot.
Elliott Sharp & Carbon – Morphing (1991) https://www.youtube.com/watch?v=7MY_X-Nw8bE Elliot was like Paul Stanley to me, when I first came to New-York and saw Carbon live it was such a shock, I came from jazz still and never heard anything like that, like his approach, all the sorts of different areas he was exploring as well as guitar techniques, I was a complete fan.
Arto Lindsay – The Golden Palominos – Celluloid (1983) https://youtu.be/AXBkNWRjDVE this is a funny story too because Celluloid was in Paris and all this also happened here in fact, even when mostly recorded in New York City, those sounds were for many reasons often heard on radio, even TV back then, and when I started to be aware of such artists, it was like I knew that sound already, raw and soft at the same time.
Fred Frith – Gravity (1980) https://www.youtube.com/watch?v=8ARXsaNN2Os Fred was a major turn for me too, but we are so many that we could call ourselves a sort of family, the Universal Frith Army, he encouraged so many of us, and me in particular, also it was first time maybe that I got aware of someone totally reinventing his own langage but not coming from jazz fields.
Larry Schneider (Marc Ducret) – So Easy – Label Bleu (1988) https://www.youtube.com/watch?v=YzEgC48t4RE I used to hang with/to Marc a lot in those days, it was like another family here, he took me to hear Tim Berne, Django Bates & Steve Argüelles, many other new music that was happening right now and that was again contemporary of our times – there was this belief also amongst such artists like Marc, Louis Sclavis, Yves Robert, etc. that you could step out of the jazz image and make music of your own time without borders and frames.
Here is another list of albums and tracks that applies to what I said before, each of them are artists that I've continued to listen to since and follow when alive with the same passion and interest to hear what was next, their inner voice through time and moments. I have been contemporary to each in different ways, some like the earlier swing masters where a bit in a difficult moment, and played live often in Paris, others where on the peak of the modernity wave and I could also see them live in festivals, others were just very close in times, like ten years before or so.
Larry Carlton – Friends (1983) https://www.youtube.com/watch?v=WPw1D5sxjM0
Sonny Sharrock – Monkey Pookie Boo – BYG (1970) https://www.youtube.com/watch?v=FkRbRm0ZWvw
Bill Frisell – Before we were born - Steady Girl – NoneSuch (1989) https://www.youtube.com/watch?v=ScesZhaFRXE
Rick James – Ghetto Life (1981) https://www.youtube.com/watch?v=dLLL0YfISjw
Michael Jackson – Don't Stop 'til You Get Enough (1979) https://youtu.be/ZorRGrDiMsA
Major Holley (1974) https://www.youtube.com/watch?v=oadgZPBNkYk
Jim Hall & Red Mitchel – Artists House (1978) https://www.youtube.com/watch?v=Z52Lq04xHsY
James Blood Ulmer – Tales of Captain Black – Artists House (1978) https://www.youtube.com/watch?v=x7TFRa-U1SI
Derek Bailey & Steve Lacy – Company 4 – Incus (1976) https://www.youtube.com/watch?v=F-UunuJtUQk
Ornette Coleman (Bern Nix) – Of Human Feelings – Antilles (1979) https://www.youtube.com/watch?v=MO7rPupQbRM
Pat Metheny – 80/81 – ECM (1980) https://www.youtube.com/watch?v=MZ__rBZjPkU
Mick Goodrick – In Passing – ECM (1978) https://www.youtube.com/watch?v=Lfu0V05sdwg
Its my actual question in fact, what is today contemporary to us (?). I never had nostalgia its something that I never could really figure out nor understand, because I was contemporary each time, and other times totally out of sync but simultanously so that it equals the same. I can understand that I probably started to have less things to discover, and also less needs to embody one's playing like I needed when studying hard, partly because I found my own inner voice (nothing's for ever but you will understand me here), and I tend to hear more and more my own music inside. Though I don't feel I heard something really different in a long time (Drum & Bass or Jungle is probably last clear anew sounds and that's already 20 years ago). But paradoxally (or not) I totally love this present moment where all seems totally mixed and mashed in a way, without always any order needed. I think internet for that brought really a lot, and its a dream came true that you could just call any title and find it online now. After Paul Motian died, Jacques Thollot, Charlie Haden and others I realized for myself that a whole chapter had turned probably, but this coming along with a whole new world opening. And Nothing will ever be the same because nothing was ever the same twice (unless revivalism). Still I'm really so ready to hear and witness new sounds, styles, players, individuals.
All the tracks that I chosed here are tracks that really changed my ears and mind at the time, most are albums that I still would listen from time to time today, it could also have been other ones, but would resume the same. Its no dogma or school, no hierarchy else than what it raises in each of us, including a total reject if needed for the moment.
Lost Island or Favorite Track :
Pat Martino - Sunny – LIVE! - Muse Records https://www.youtube.com/watch?v=TKvs0eyGLSg
I could talk about this one track for ever, and every jazz guitarist knows it by heart anyway, but I would like you to hear it at least 3 or 4 times in a row. Something happen's here that I cannot explain, and I must have heard it about a 1000 times now. This is certainly one element that I need in music : total surprise leaving me speechless.
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Trajet de Manuel Bienvenu
Manuel Bienvenu a publié son troisième album en 2015, un double LP qui fait suite à deux disques sortis en 2005 et 2007. Autant dire qu’il a pris son temps, mais ce souhait de ne pas se précipiter s’entend à chaque instant dans « Amanuma », qui se place dès à présent comme un disque qui tiendra l’épreuve du temps. La musique de Manuel Bienvenu est riche de sonorités et d’harmonies, et ouverte à de multiples influences. Son trajet n’en est que plus passionnant.

1975
1 - Nino Ferrer: « La maison près de la fontaine » (« metronomie » - 1971)
Selon internet le hit du jour de ma naissance, c'est "le Sud". Mais je préfère celle-ci, sortie quatre ans plus tôt. Elle passait peut-être encore à la radio pendant mes premières années ?
https://www.youtube.com/watch?v=sL70J3hS4zY
1983
2 - The Kinks: « You Really Got Me » (« Kinks » - 1964)
Premier souvenir d'avoir été captivé par une musique, son énergie, son évolution harmonique (ça … monte). Le son était fort parce que c'était dans une fête (une fête d'adultes). Je guettais le retour de "You Really Got Me" qui me faisait un effet que les autres ne me faisaient pas. Quelque chose de différent, une étincelle en plus ou un clin d'oeil à mon adresse. Et comme je ne comprenais pas les paroles cette voix et cette guitare semblaient me dire d'autant plus clairement "gars, t'as tout compris c'est nous qu'il faut suivre, laisse tomber les autres niaiseries que tu entends". Mon premier achat de CD c'est une compil des Kinks chez Continent.
https://www.youtube.com/watch?v=fTTsY-oz6Go
3 - UB40: « Food for Thoughts » (1980)
Même fête, même sono, c'est la deuxième chanson que je guette, mais plus anxieusement que "You Really Got Me", parce qu'elle touche à quelque chose d'addictif et ecoeurant comme le sucre : le mode mineur et son pathos, exacerbé en plus par les pleurs du saxophone. Mélancolie. Cette basse et ce saxophone se plantent en moi comme un premier chagrin d'amour sans vécu ; je tente en vain de les chanter ensemble par la suite, pour retrouver seul le goût du sirop, et de là viendra peut-être mon attirance pour le multi-piste, l'onguent qui apporte un semblant de soulagement à cette frustration - l'impossibilité de chanter plusieurs instruments en même temps ou de chanter l'harmonie sous la douche.
https://www.youtube.com/watch?v=lNIRBvZugTM
1986
4 - The Cure: « Fire in Cairo » (« Three imaginary boys » - 1979)
A cette époque on commence à s'approprier la musique. Des copains ont ça en cassette, sinon on guette la radio. Parmi tous les tubes 80's celui-ci traîne encore en 86. Aujourd'hui il ne me procure pas seulement un shoot de nostalgie pure. Si je le découvrais demain, je ne vois pas comment je ne tomberais pas instantanément sous le charme.
https://www.youtube.com/watch?v=oP04aWWCDeQ
5 - Mylène Farmer: « Vieux bouc » (« Cendres de lune » - 1986)
Bon voilà, première sortie à la Fnac avec l'argent de Noël. Tellement de disques, soudain je ne connais plus rien. Il faut frapper fort, pour le prix je veux de la nouveauté, du CD fraîchement sorti d'usine. J'investis en tremblant 110 francs dans "Cendre de lunes", est-ce assez (une somme colossale pour moi) pour accéder à quelque monde inconnu et vaguement canaille ? Passé la caisse de la FNAC de Rouen, me voilà déniaisé - par Mylène. Seule chose qui m'ait durablement marqué dans ce disque : cette espèce de cocotte déglinguée à la fin de "Vieux bouc", on dirait le petit frère gothique de Hiram Bullock.
https://www.youtube.com/watch?v=nVWAQQ0YZEw
1987
6 - Soft Machine: I & II (1968 - 1969)
Une cassette, Soft machine I et II et un peu de Prokoviev pour compléter la fin de la face B, tombe chez moi par l'intermédiaire d'un ami musicien de ma soeur. Cette musique me semble au début une sorte de blague, mais m'intrigue tellement que je l'écoute en boucle. Je FWD, je RWD pour me repasser certains passages jusqu'à m'habituer à l'ensemble. Ca devient mon truc que les autres ne peuvent pas comprendre. Ca leur casse les oreilles, haha ! Moi je m'en gave. A la suite de ça je fais écouter à mon ami Manuel Decocq, ça lui plaît. Lui est un chercheur rigoureux : il potasse le dictionnaire du rock, fait des recoupements et emprunte le vinyle de Rock Bottom à la médiathèque. Nous voici embarqués dans une longue histoire.
https://www.youtube.com/watch?v=Lzhc8MIaw10 https://www.youtube.com/watch?v=KkVYoHJbGEw
1988
7 - Suzanne Vega: « Solitude Standing » (« solitude standing » - 1987)
"Luka" m'a profondément marqué, mais après l'avoir enregistrée à la radio, avoir guetté le clip, j'ai eu l'album entier sur cassette et je crois que je l'ai écouté une centaine de fois. Je ne peux pas vraiment isoler un morceau, mais "solitude standing” m'a toujours plu pour sa franchise, son côté affirmatif. Et puis ce clip me plaît beaucoup. La pompe construite avec des attaques de guitare folk dans une instrumentation très "studio" m'a toujours plu. Par ce disque j'ai trouvé pour la première fois satisfaction dans une musique hors style mais pas marginale ou bizarre. La production de ce disque sert au mieux la musique. L'album ne boude aucun instrument de son époque sans se faire représentant de commerce de l'un deux (c'est clairement la bonne vieille guitare folk qui "drive" du début à la fin). Et puis Suzanne Vega, sa voix, sa façon d'articuler, de finir ses notes… je suis toujours complètement accro.
https://www.youtube.com/watch?v=05AHPFPpHIM&list=RD05AHPFPpHIM#t=0
8 - Tom Waits: « Underground » (« Swordfish trombones » - 1983)
Encore un disque qui a commencé par me faire rire. Cette voix ! Ce mec dégueule dans son micro et j'ai moi-même vaguement la nausée au début. Et pourtant je ne cesse de reposer l'aiguille de la platine au début de "Underground", ce dialogue guitare-tuba (en fait guitare-saxhorn baryton) en fond m'obsède, quand je ne l'entends plus, j'ai besoin de l'entendre encore, il me faut des doses de trente minutes minimum. On me dira plus tard que la guitare, c'est Marc Ribot et je le croirai pendant longtemps. Je ne me rends pas compte que pendant ce temps-là, la partie percussive est en train de me laver le cerveau. Dur de se satisfaire d'une batterie complète qui fait son numéro propret après ça, et puis ce timbre harmonique du marimba qui éclaire et brouille à la fois la limite entre rythme et harmonie... Le guitariste c'est Fred Tackett et je ne l'échangerais pas contre deux barils de Marc Ribot.
https://www.youtube.com/watch?v=_CDgzy9zvdA
9 - David Sylvian: « Orpheus » (« Secrets of the Beehive » - 1987)
J'adore ce disque tout en trouvant la voix trop pathétique. Ca ne me semble pas contradictoire. Pas que je range le chant de Sylvian au rang de mal nécessaire, mais c'est un élément musical qui justifie et donne lieu à tout ce qui l'accompagne, sans être la raison pour laquelle j'aime cet album. Ça m'est souvent arrivé de totalement passer outre une voix ou un instrument pour profiter du reste. Sur ce morceau, "Orpheus", l'arrivé des accords de synthétiseurs au refrain, dans l'orchestration principalement acoustique est mon moment préféré. Ailleurs ("The Boy WIth a Gun"), c'est la guitare de David Torn qui me rend fou. C'est une voix à elle seule. Il a travaillé son son jusqu'à faire de la guitare électrique un nouvel instrument, en utilisant aussi un système mécanique qui permet de tendre et détendre les cordes sans perdre la justesse (Trans-Trem). Sinon, toutes ces guitares folk en accords majeur-sept très ouverts, avec la contrebasse, le piano, cette production acoustique généreuse et renforcée par le synthétique sans qu'il prenne le pas, tout ça m'a durablement marqué.
https://www.youtube.com/watch?v=SOYMOd6a6sA
10 - Carla Bley: « Musique Mecanique 1 » (« Musique mécanique » - 1979)
J'ai entendu ça, je ne connaissais absolument pas Carla Bley. J'ai tout arrêté et j'ai regardé ma vie musicale faire un virage vers de nouvelles contrées. Je suis toujours épris de Carla Bley. Ce que je crois confusément chercher, elle l'a trouvé à de multiples reprises et mis au jour d'une façon libre des formes attendues, et d'une façon pourtant très lisible. Sur les deux disques qui m'ont foutu les deux plus gros coup de pied au cul de ma jeunesse (quand j'avais encore la fesse tendre), "Musique Mecanique" et "Rock Bottom", on peut noter que Gary Windo intervient par des solos de clarinette basse complètement extravagants. J'ai mis plusieurs années à faire le rapprochement. Gary is the key !
https://www.youtube.com/watch?v=4CrWS60mxCc
11 - Devo : « Mongoloid » + « Gut feeling » (« Q: Are We Not Men / A: We Are Devo » - 1978)
"Mongoloïd" avec cette batterie claquante au phrasé presque mélodique, genre "ce n'est qu'un début, le combat continue" et son synthé bizarre, m'a longtemps obsédé. Je crois que c'est là que Brian Eno, ici producteur et devoyeur de Devo qui y perdra certains de ces fans de la première heure, a mis à incuber des oeufs de batraciens mutants dans ma tête. Mais c'est ce "Gut Feeling", son arpège de guitare et sa progression parfaite et infinie en cinq accords majeurs, qui a clairement ma préférence sur ce disque. Même si je goûte volontiers un bon zouk, un twist again ou un one-step-beyond, ce genre de tension psychiatrique me donne la plus pressante envie de bouger mon corps.
mongoloïd : https://www.youtube.com/watch?v=KY3mBkRenAM gut feeling : https://www.youtube.com/watch?v=Cwx_Qq56YTA
1989
12 - Kevin Ayers: « May 1 » (« Shooting at the Moon » - 1970)
Encore un CD qui a failli fondre sur la platine. Mike Oldfield ici à la basse m'a fait beaucoup de mal, ce bougre, car j'ai voulu l'imiter, ce qui n'est pas gagné d'une part, et une très mauvaise idée vu que c'est un guitariste et qu'on ne trouve donc pas dans son jeu les humbles commandements du bon bassiste, en tout cas débutant. J'ai longtemps pensé que la basse devait s'amuser un max et que la batterie se débrouillait avec le rythme... On ne voudrait pas de moi à la basse encore aujourd'hui pour jouer du Police à un goûter d'anniversaire.
https://www.youtube.com/watch?v=PhH7pNZn17Q
À écouter aussi cette fin qui me rendait béat, après le long et malheureux passage bruitiste, à partir de 3:50 - https://www.youtube.com/watch?v=XE2u8DFr1_8
1990
13 - Sun Ra: Enlightment dans "100 and de jazz"
Tombé là-dessus sur FR3 au milieu d'une émission sur le Jazz dont j'avais (bingo !) programmé l'enregistrement sur magnétoscope. Je ne suis pas remis de cette séquence.
https://www.youtube.com/watch?v=dfnOZpojsyo
1991
14 - Kurt Weil: Opera de quat'sous (1928)
Découvert bien après avoir écouté tout ce que je pouvais de Carla Bley. J'imagine que Weil a marqué beaucoup de musiciens. Ce n'est pas forcément une musique sur laquelle on a besoin de s'attarder, ni qu'on cite volontiers comme influence primordiale. Mais il suffit de l'entendre une fois, le message est passé. De Henry Cow à Martin Gore, on trouve beaucoup de traces de ce qu'il a apporté en 1928 avec Die Dreigroschenoper. On pourrait peut-être le placer (heu, si on était musicologue !) comme ancêtre commun d'une famille musicale populaire (par opposition, disons, aux musiques qui cherchent à s'élever en se détachant des musiques populaires) qui ne se reconnaît ni dans les codes du rock, ni de la pop, ni du jazz. L'opéra ou le cabaret n'ont pas grand chose à voir là-dedans, ce sont plus des marques de l'époque. Kurt Weill a choisi un banjo, un accordéon et deux saxophones comme base pour son opéra, mais il se serait très bien débrouillé avec un orgue bontempi et des guitares électriques.
https://www.youtube.com/watch?v=KyP2WutwKhg&list=PLF016038928C41E0C
15 - Dick Annegarn: « La transformation » (« Dick Annegarn (Sacré géranium)» - 1974)
Acheté le "Best Of Bruxelles" après avoir entendu un Dick Annegarn un peu oublié et totalement inconnu de moi faisant un modeste come-back sur le plateau du "Cercle de minuit" de Michel Field, avec sa guitare folk. A la maison on ne croyait pas que j'étais sérieux quand je disais que j'aimais vraiment ça. C'était un peu gamin, ringard et puis cette voix… Ce genre d'expérience permet de prendre conscience qu'on a pas le rapport de tout le monde à la musique. Moi cette "Transformation", avec son texte pour une fois si cohérent avec la musique, ces voix doublées dans un grave atone, elle m'a abasourdi, et ce solo à deux guitares en picking à la fin s'est tout de suite placé dans ma liste des moments les plus incroyables enregistrés par un hominidé.
https://www.youtube.com/watch?v=QlcYbSdY0r0
16 - Astor Piazzola : « Prologue » (« The Rough Dancer and the Cyclical Night » - 1989)
Ce que c'est que d'avoir un ami Argentin. Les disques de Piazzolla passaient de main en main, et je lui ai emprunté plusieurs fois et longuement "The rough dancer and the cyclical night" qui est je crois le dernier disque enregistré par Piazzolla. Le son est particulier sur la longueur, moderne et doux, un peu émoussé et plastique, moins naturaliste que sur beaucoup d'enregistrement de tango. Cette production (la bande à Bill Laswell je crois) et la musique hyper carrée de Piazzolla en faisaient une sorte de quadrature du cercle pour moi, comme si enfin on avait su sortir les timbres classiques de leur carcan d'ennui symphonico-hi-fi, sans plonger ni dans la fusion ni dans un grand n'importe quoi world-music. https://www.youtube.com/watch?v=T8bm8le5oL0
Sinon, il y a cet autre disque avec la guitare électrique, rien que pour l'intro… https://www.youtube.com/watch?v=toBl4Xfvk2E
17 - Charles Mingus: « Moanin’ » (« Blues and roots » - 1959)
Mingus pour moi ça a toujours été une terre étrangère, intimidante, un pays désiré dont je ne maîtrisais pas la langue et où je n'avais pas envie d'aller en touriste. Longtemps j'ai observé de loin, pesé la charge et la force, sans oser y mettre les deux pieds. Ce disque - et en particulier ce morceau facile à suivre - m'a permis de me sentir assez à l'aise chez lui pour peu à peu explorer le reste.
https://www.youtube.com/watch?v=WyOlc8BaR0A
18 - Soft Machine: « Virtually Part1 » (« four » - 1971)
Les sillons de mon vinyle doivent être lisses à force, il faut que je pense à en trouver une copie en meilleur état. Je ne mets pas ce disque sur le plan ni de la musique progressive, ni du jazz ni d'une école quelconque issue de Bitches Brew (qui est certainement une source majeure pour le Soft Machine de cette époque) : c'est une matière sonore brute qui se suffit. Les quatre musiciens qui constituent le groupe sur ce disque, j'avais cette impression fantasmée de les connaître intimement à force, au moment où je l'ai découvert. Voilà ce qu'ils avaient fait ensemble à un moment donné. Il en étaient arrivés à créer ce petit monde à part. Le son est unique aussi. C'est pour ça que je l'ai choisi plutôt que le Third qui est encore bricolé. Le Fourth album m'a modelé de l'intérieur comme un paysage dans lequel il grandit peut modeler un montagnard ou un marin. C'est aussi la fin de Wyatt dans Soft Machine, il n'est déjà plus vraiment là, il s'en fiche un peu, peut-être, et ce retrait laisse de la place à l'essence du groupe, au-delà des caractères qui ne s'accordaient pas. C'est peut-être aussi le chant du cygne de Hugh Hopper, un musicien pour qui j'ai une grande affection.
https://www.youtube.com/watch?v=fTZvwDf-GFg
19 - Robert Wyatt: « Left on man » (« Dondestan » - 1991)
Première fois de ma vie, et sans conteste la meilleure fois, où j'ai pu écouter une musique de Robert Wyatt qu'il venait juste d'enregistrer. Bu comme du petit lait, ce disque m'a marqué par son apaisement, sa limpidité et sa générosité. Malheureusement il a été réédité ensuite ("Revisited") de façon je crois désastreuse. La version CD de 1991 est la seule qui lui fasse justice m'a t'on dit. C'est la seule que je connaisse.
https://www.youtube.com/watch?v=tIkr_Ar1Uvw
1995
20 - Portishead: « Mysterons » (« Dummy » - 1994)
Soudain je sors la tête de mes vieux disques et je découvre qu'il se passe des choses en 1995. J'avoue que j'ai été déçu par la suite. Non pas par Portishead dont au contraire la parcimonie me plaît bien, mais par ce qu'a finalement donné cette promesse d'une musique vraiment nouvelle sur les bases du trip-hop. https://www.youtube.com/watch?v=t3baifH7bhI
bonus : https://www.youtube.com/watch?v=0Y9ldSw1Dtk
21 - Michael Mantler: « the sinking spell » (« More Movies » - 1980)
Peut-être le moins revêche des disques de Mantler. Avec trois musiciens cruciaux pour Carla Bley et Carla Bley elle-même. J'aurais voulu mettre "Movie Nine" qui ouvre l'album et incarne la plus parfaite fusion des styles Mantler/Bley que je connaisse, mais il est introuvable sur le net. Je viens donc de l'écouter sur CD, sur mon ordinateur, et quelle différence par rapport à Youtube. Aïe ! Toutes ces musiques, les amis, il faudrait aussi les écouter avec une version de bonne qualité. Pour comprendre où ça tape vraiment, comme certains espaces sont uniques et vivants. Ce n'est pas toujours important mais parfois quand même…
https://www.youtube.com/watch?v=7gdsWhmcUKI
1996
22 - Talk Talk: - The Laughing Stock (1991)
Comme pour beaucoup, il y a un avant et un après.
https://www.youtube.com/watch?v=R7FxqsNO4-Y
1997
23 - Bed: « The Ball » (Live - 1996)
Je choisis ce morceau qu'il jouait à l'époque, pour représenter le Bed d'avant "The Newton Plum", entendu sur scène autant que sur cassettes micro-diffusées. J'ai beaucoup appris à voir, de près, cette musique se créer et évoluer en temps réel.
https://www.youtube.com/watch?v=BSXFQzumVII
24 - Francoiz Breut : « la femme sans histoire » (« Francoiz Breut » - 1997)
Sous le nom de Françoiz Breut, mon disque préféré de Dominique A. On peut dire peut-être "de Dominique A et B" (Ané et Brusson). À n'être que compositeur-producteur, Dominique A donne ce que je préfère chez lui. Une construction à base de timbres riches, profonde, qui ne vise qu'une chose à la fois sans se laisser distraire. Françoise Breut incarne cette musique à la perfection, c'est toujours mon disque préféré d'elle. A l'époque, c'est un bol d'air ou une branche française à laquelle se rattraper, au milieu de l'indé chargé de références mourantes ou déjà enterrées.
https://www.youtube.com/watch?v=KZ4HNmzsQns
1998
25 - Brian Eno: « The great pretender » (« Taking Tiger Mountain (By Strategy) » - 1974)
Découverte fascinée du Brian Eno en solo, qui renverse mes habitudes. Je le connaissais ponctuellement soit comme producteur (j'aurais pu mettre "Born Under Punches" des Talking Heads dans cette liste), soit comme accompagnateur. Je me rends compte avec lui qu'il n'est pas besoin de chercher des harmonies tordues ou des métriques impaires pour envoyer sur les roses les conventions ennuyeuses et ouvrir des mondes nouveaux. En se concentrant sur la singularité des textures, ménageant des ouvertures lumineuse, des oasis, des clairières dans sa jungle psychiatrique, Eno arrive à tout se permettre en restant souvent très pop et sans tomber dans le grand-guignol malsain.
https://www.youtube.com/watch?v=r1zQ6euUrD4
26 - Carla Bley: « Little pony soldier » (« Escalator Over the Hill » - 1971)
Quand j'ai enfin mis la main sur ce double CD, je m'en suis fait de nombreuses séances d'écoute complète du début à la fin sans rien faire d'autre. "Little Pony Soldier" est une des chansons les plus ambitieuses que je connaisse. L'oreille de l'auditeur forcée au pied de biche, dans une intention précise. Car le jus sombre qui sort de ces rencontres harmoniques et mélodiques finalement, on ne le goûte nulle part ailleurs et comme certains goûts qui tordent la bouche la première fois, on peut finir par en redemander. C'est mon cas. Une chanson à ne pas passer en soirée !
https://www.youtube.com/watch?v=N089wD6fuz0
2002
27 - Red House Painters: « Katy song » (« Rollercoaster » - 1993)
J'ai découvert un peu tard les Red House Painters. Une quintessence. Adopté.
https://www.youtube.com/watch?v=NFQ4nuUuwNo
28 - Steely Dan: « Babylon Sisters » (« Gaucho » - 1980)
J'aime particulièrement "Babylon Sisters". Rien que le duo rythmique, d'une exquise délicatesse, Hiram Bullock + Bernard Purdie, me fait planer à 100 000.
https://www.youtube.com/watch?v=O5e_1_ySlaY
2003
29 - Andy Partridge & Harold Budd: Through The Hill
Merci aux médiathèques de la Ville de Paris. Je pensais emprunter ce disque "pour voir", mais c'est devenu un de mes classiques. J'aurais voulu trouver un des morceaux ou Partridge joue de la guitare, mais youtube ne propose que le morceau titre.
https://www.youtube.com/watch?v=XQ_CSrKTNn4
Et le morceau préféré-du-monde est:
30 - Naked City : “the sicilian clan” (”Naked City” - 1990)
https://www.youtube.com/watch?v=sWQuQ-K2eqU
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Trajet de JL Prades aka Imagho
Imagho est le projet principal de JL Prades, depuis 1997. Après 5 albums sous ce nom, 2 EP et 4 albums en collaboration avec Ultramilkmaids, Fragile, Lunt et Mocke, il prépare un nouvel LP pour mi-2015 avec un invité de taille: un chant parlé en français sur tous les titres. Imagho est la somme de toutes les influences citées ci-dessous, bien que le plus souvent il soit le seul à pouvoir les y retrouver... Laissons-lui la parole.
1982
1/ Iron Maiden- the number of the Beast (« the number of the beast », 1982) A 13 ans je n’écoutais pas vraiment de musique, je connaissais seulement les tubes qui passaient à la radio et m'en faisais des cassettes, comme tous mes camarades. Un copain de classe me suggère d'écouter l'émission sur le hard-rock de la FM locale le vendredi soir. “The number of the beast » vient de sortir et ouvre l'émission. Je succombe dès la première minute. Ma vie bascule, je sais immédiatement que je serai musicien. Mes résultats scolaires s’effondrent. https://www.youtube.com/watch?v=7mHe6FMs46o
1983-1984
2/ Venom - Witching hour (« welcome to hell », 1981) Comme tous mes amis du collège, je suis tombé dans le heavy-metal et le hard-rock depuis 2 ans. Avec Venom, mais aussi Metallica, Slayer et même Morsüre, j’écoute enfin quelque chose que même mes amis n’aiment pas, ne comprennent pas, et méprisent. C'est la première fois que je défends des goûts personnels. Emancipation. https://www.youtube.com/watch?v=bVnhN1-dhZI
3/ The Stooges - Down on the street (« fun house », 1970) Etant passé directement de la variété au heavy-metal, je ne connais pas le rock et trouve tout ce que j'écoute fade en comparaison de mes héros du moment. Je découvre dans “Fun House” une énergie et une intensité que je ne pensais jamais trouver en dehors du metal, et y adhère totalement. https://www.youtube.com/watch?v=qannFs974gg
1985
4/ King Crimson – Red (« red », 1974) Je commence à chercher une musique plus élaborée, dans des groupes de heavy-metal comme Blue Oyster Cult et Boston, et chez Pink Floyd notamment, mais c’est chez King Crimson que j’arrive à étancher cette soif sans sacrifier à l’intensité. (il n'est pas possible de trouver “red” ou “starless”, je poste donc l’album complet) https://www.youtube.com/watch?v=L_zmD-14XIE
1987
5 / Pat Metheny - Lonely woman (« rejoicing », 1983) A 18 ans je n’écoute toujours que du heavy-metal et un peu de rock, Stooges, Who, Hendrix... Un soir d’été je tombe par hasard sur le concert de Metheny/Haden/Higgins à Juan-les-Pins sur M6 et deviens fan de cette musique. J’entrouvre les portes du jazz. https://www.youtube.com/watch?v=WYbqFwFHAGQ
6/ John Coltrane - A love supreme (« a love supreme », 1965) Venu au jazz par la guitare, en grande partie par admiration pour la virtuosité, je m’en émancipe et découvre, puis vénère, le plus grand des saxophonistes. La virtuosité devient totalement accessoire: même si elle est renversante chez Coltrane, ça n'est pas ça qui me parle mais l'implication totale du musicien dans sa musique, l'âme offerte à qui veut la partager. https://www.youtube.com/watch?v=fth9UUa1Mfw
1988
7/ Power Tools - strange meeting (« strange meeting », 1987) Ma venue au jazz se poursuit par l’exploration de tous les jazz, y compris le free jazz. Dans ce cadre, je découvre par hasard en médiathèque le guitariste qui va le plus m’influencer: Bill Frisell, au sein de Power Tools, puis en solo. J’achète tous ses disques! https://www.youtube.com/watch?v=-l0zAUXTFqk
8/ Claude Debussy - la mer (1905) L’ouverture vers le jazz m’amène à m’ouvrir à d’autres musiques: Debussy (et Ravel puis Stravinsky) seront mes portes d’entrée dans la musique orchestrale moderne. Claude Debussy restera mon musicien favori, toutes époques et tous idiomes compris. https://www.youtube.com/watch?v=BppVlpagweo
9/ Edgar Varèse – amériques (1921 - 1927) Debussy et Ravel m’amènent à Stravinsky, qui m’amène à Schoenberg, Bartok, Prokofiev, Dutilleux etc… Mais c’est Zappa qui m’amène à Varèse, en citant sur la pochette de “Absolutely free” son credo « today’s musicians refuse to die ». La force visionnaire d'Egar Varèse, la puissance tellurique de sa musique orchestrale, l'étrangeté et la beauté de sa production électronique resteront toujours comme des modèles pour moi. https://www.youtube.com/watch?v=Nq8SKwi-ycE
10 / Robert Wyatt - sea song (« rock bottom », 1973) Je ne sais plus exactement à quelle époque je découvre Robert Wyatt, mais il me traumatise avec la mélancolie de “rock bottom”. Je découvre le noir qui illumine. 25 ans après, Rock Bottom reste mon disque préféré. https://www.youtube.com/watch?v=8Co0_BZiLdg
1990
11/ Fred Frith - the as usual dance towards the other flight to what is not (« step across the border OST », 1990) Je commence à écouter de la “nouvelle musique” : Glass, Reich, ainsi que toute la scène d’improvisation libre. Fred Frith, découvert au Festival des Musiques Innovatrices à Saint-Etienne, m’ouvre les oreilles sur les sons non musicaux, field recordings et sons concrets, ainsi que sur le jeu non-conventionnel. https://www.youtube.com/watch?v=1zAesK2I3SE
1992
12/ Sonic Youth – 100% (« dirty », 1992) + Hüsker Dü - I will never forget you (« zen arcade », 1984) Avec ma passion maintenant bien affirmée pour le jazz, la musique contemporaine et les musiques innovatrices, je n’écoutais plus du tout de rock, sauf un peu de rock progressif. J’étais bien snob. Arrive Nirvana et “smells like teen spirit” qui me retourne, mais la vraie claque c’est la découverte de “dirty”. “zen arcade” suivra de très près. https://www.youtube.com/watch?v=N3gN9Up6hmc
https://www.youtube.com/watch?v=ogHIUNfu2vY
1995-1998
13/ Ex Sonant – At (compilation « that's the way cookie crumbles », 1997) Plongé dans la noise, je découvre la scène noise française avec Exsonant lors d’un concert commun avec mon trio jazz, et plonge la tête la première dans cette scène-la: Hint, Bästard, Condense, Portobello Bones, Sloy, My Own, Electric Buttoks, Drive Blind, Sister Iodine, Heliogabale, Pregnant, Purr, Prohibition, je les ai quasiment tous vus (au Pez Ner plusieurs fois par mois) et adorés. J'adhère à cette scène française, la suis, la documente (j'écris dans des fanzines, crée le mien), contribue à la faire vivre avec mon association, bref, j'en fais partie et vis pour une fois la musique de mon époque. https://www.youtube.com/watch?v=cHZj_aY3GeI
14/ Scorn - White irises blind - minimal mix (« White irises blind EP», 1993) Comme pour beaucoup de gens dans la scène noise, Hint en tête, l’émergence de Scorn et l'arrivée d'Autechre, Aphex Twin, Pan-Sonic, Oval ou Amon Tobin m’ ouvre de nouveaux horizons et je bifurque vers cette musique toute nouvelle. https://www.youtube.com/watch?v=rmHxAKdFpgk
15/ Microstoria - 16:9 (« init ding », 1995) Après la première vague electro rythmée, je rencontre l’electro à base de textures, à la Fennesz… Microstoria est le coup de coeur à l’origine du projet Frz-imagho: j’achète un macbook et me mets à traiter le son de ma guitare en temps réel, fantasme enfin réalisé. https://www.youtube.com/watch?v=VBIvE-h3xXg
1999
16/ Dominique A - comment certains vivent (« remué », 1999) Après une vie à n'écouter que de la musique anglo-saxonne (dans le texte ou en pseudo-anglais des groupes d'ici) ou des albums instrumentaux, ignorant totalement toute expression francophone, “remué” est le premier disque chanté en français auquel j’adhère sans aucune réserve. https://www.youtube.com/watch?v=DqI8dVbrx60
17/ Nick Drake - River man (« five leaves left », 1969) C’est la première fois que j’écoute vraiment des gens qui s’accompagnent avec une guitare acoustique, et Nick Drake est celui qui me touche le plus. Je découvre la puissance du songwriting et commence à écrire des chansons à la guitare folk. Etonnamment je le découvre chez Franck Lafay lors des séances d’enregistrement du premier album de Baka!, alors que nous nous sommes rencontrés grâce à notre amour de Bob Mould et avons fondé Baka! pour mêler noise et électronique. https://www.youtube.com/watch?v=o9VtfyqgiFE
18/ Talk Talk - Inheritance (« spirit of eden », 1988) Plus de dix ans après sa sortie, je découvre “spirit of eden” après une décennie à baigner dans le larsen puis les ondes électroniques. J'apprécie enfin le son clair, leur sens de l’espace, la retenue de Mark Hollis et la douceur mêlée de douleur de leur monde sonore. « Laughing stock » puis l'album solo de Hollis sauront me combler de la même façon, définissant un idéal toujours d'actualité dans ma musique. https://www.youtube.com/watch?v=ZWThDKGVZJI
19/ Luc Ferrari - presque rien n°2 (« presque rien », 1977) Dépouillement à l’extrème: je “tombe” dans le field recording grâce à Luc Ferrari et ce “Presque Rien n2” qui m’ouvre de nouveaux horizons. Je m’équipe et pars en extérieur à la chasse aux sons… Dernière révolution en date. http://fresques.ina.fr/artsonores/fiche-media/InaGrm00425/luc-ferrari-presque-rien-n-2.html
20/ the Beatles - a day in the life (« sergent pepper's lonely hearts club band », 1967) Pour finir ce parcours, retour sur ma chanson préférée de tous les temps, curieusement une chanson pop alors qu’aucun disque pop n’apparaît comme jalon dans cet historique. La raison est simple: la pop nous accompagne toute notre vie en nous tenant la main, et nous ne nous rendons pas toujours compte de son influence. Pas de cassure et de révélation avec la pop, juste un flux qui nous porte. Cette chanson, qui en contient deux, contient aussi deux mondes, la pop et la musique expérimentale, intimement mêlés comme dans toute la production des Beatles à partir de Revolver. https://www.youtube.com/watch?v=P-Q9D4dcYng
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