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Les avancées médicales pour les greffes de peau
Marie-Pier Filion
Chaque année, 300 personnes sont admises dans l’un des deux Centres pour grands brûlés du Québec. Majoritairement, ces brûlures se produisent directement dans les maisons. Selon une récente étude, les greffes de peau de poissons pourrait être bénéfiques pour ces victimes.
Graphique représentant les endroits les plus fréquents où les gens se brûlent.
Actuellement, le traitement pour les grands brûlés est principalement l’autogreffe. Cette technique consiste à prélever un morceau du tissu de peau qui est sain pour l’étirer et le greffer à la partie de peau brûlée. L’allure de cette peau ressemble alors à un filet de pêche.
Les désavantages de la méthode actuelle
L’un des désavantages de l’autogreffe est qu’il peut y avoir un accès restreint à de la peau saine lorsque les brûlures couvrent une grande partie du corps. De plus, cette technique nécessite plusieurs interventions chirurgicales, car il faut parfois attendre que la peau se cicatrise pour l’utiliser à nouveau dans une greffe. La peau est très immunogène, ce qui entraîne la formation élevée d’anticorps pour la protéger. De ce fait, la peau rejette une greffe lorsque les cellules proviennent d’un autre patient. Par exemple, il n’est pas possible d’utiliser la peau d’un autre patient afin d’effectuer une greffe, contrairement aux greffes d’organes.
Image du fonctionnement d’une autogreffe. Il y a prélèvement d’une partie de la peau saine, étirement de cette peau qui donne l’allure d’un filet de pêche et greffe sur la brûlure. Source: https://medlineplus.gov/ency/imagepages/19083.htm?fbclid=IwAR0x4gAQ40Kkmn74vFd_c3HADqBVkuJKArfxGzogIpFfk6E85n7B6_eRnAw
La peau de poissons comme nouvelle méthode de greffe
Récemment, l’utilisation de la peau de poissons pour une greffe de peau a fait son apparition. Cette technique se fait à l’aide du tilapia et est utilisée afin d’accélérer le processus de guérison. Les propriétés biologiques de cette peau telles que la concentration élevée de collagène et une faible immunogénicité entraînent une cicatrisation et une régénération rapides. De plus, cette méthode représente une baisse du coût de traitement.
« La peau de poissons s’utilise seulement comme pansement sur les brûlures, comme l’utilisation de la peau de cadavres pour couvrir des blessures qu’on utilise déjà ici. Cela permet d’aider la guérison, mais lorsque les brûlures sont très graves, une greffe de peau va être nécessaire », affirme Karel Ferland, étudiante au doctorat en sciences cliniques et biomédicales au Centre de recherche du CHU de Québec. De ce fait, les greffes de peau de poissons permettent d’accélérer les guérisons des brûlures, mais il ne s’agit pas d’une solution pour les victimes de brûlures graves.
Une peau poussée en laboratoire
Mme Ferland travaille sur un projet pour son doctorat sur la croissance de peau en laboratoire à partir de cellules souches du patient. Cette peau poussée en laboratoire peut être ensuite utilisée pour une greffe de peau sur les personnes brûlées. Comparativement à l’autogreffe, cette méthode ne nécessite qu’une petite quantité de cellules souches pour ensuite devenir un gros morceau de peau qui sera utilisé pour une greffe sur ce patient.
Image d’une peau poussée en laboratoire. Source: Karel Ferland étudiante au Centre de recherche du CHU de québec.
« Cette méthode possède un avantage pour les enfants qui ont besoin d’une greffe de peau. En effet, la peau construite en laboratoire va pouvoir grandir avec celui-ci après la greffe », rajoute Karel Ferland.
Il semble donc que les avancées médicales actuelles permettront aux victimes de brûlures d’obtenir un traitement efficace pour apaiser leurs blessures. Malgré tout, ces victimes sont dans la majorité des cas marquées à vie physiquement, mais aussi psychologiquement. La réadaptation fait aussi partie des traitements à fournir à ces personnes.
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