Ces projets sont issus de la collaboration entre artistes et chercheurs. Tous sont soutenus par l'IdEx Bordeaux.
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[VIDEO] Bleu comme une orange
Reconnaitre un objet visuellement n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Notre cerveau construit cette signification, puis il reforme les contours de l’objet et c’est ainsi que nous le voyons. Qu’est-ce que la forme et la couleur apportent à la perception humaine ? Pour répondre à cette large question, « Bleu comme une orange » associent deux points de vue : celui du psychologue et celui de l’artiste.

Un exemple de dessin issu de l’univers de Vincent Debats. Crédits : Vincent Debats
Quand l’art devient sujet d’expérience…
Sandrine Delord est maître de conférences au sein du Laboratoire de psychologie de l’université de Bordeaux. Elle travaille sur le fonctionnement cognitif des processus visuels et attentionnels. Une part importante de ses recherches porte sur la perception des couleurs et c’est donc naturellement que dans le cadre de ses cours, elle illustre les phénomènes qu’elle analyse grâce à l’art pictural. Aussi, quand elle découvre le programme arts et sciences en 2015, lui vient l’idée d’approfondir ses réflexions en faisant venir en résidence un artiste avec lequel elle pourra ouvrir le champ de ses expérimentations. Cet artiste, c’est Vincent Debats, plasticien, scénographe mais également dessinateur et illustrateur quand il a le temps. L’intérêt de ce dernier pour le projet est immédiat. Avec Samuel Brockbank-Chasey, doctorant, l’équipe entame alors un travail qui s’échelonnera sur plusieurs résidences entre 2015 et 2016.
Et de débats…
Au programme de ces résidences : des expériences auxquelles l’artiste se prête volontiers. A partir d’une base de 80 croquis et 20 grands formats que ce dernier produit, l’équipe teste, évalue, observe et surtout discute des résultats obtenus. Car outre les questions que la science pose, la rencontre entre artiste et chercheur interroge en retour l’objet artistique : sa création, son achèvement, son ambiguïté,… A quels imaginaires ouvrent l’objet ? Les résidences sont à ce jour terminées : restent les croquis de toutes tailles pouvant faire l’objet d’une exposition, mais aussi des résultats et de nouvelles interrogations.
Bleu comme une orange est un projet qui se prolonge au travers du regard des autres. Dans cette optique, une rencontre-performance avec l’équipe du projet est proposée au grand public. Elle se déroulera à Darwin, lieu alternatif situé sur la rive droite le 7 mars 2017.
youtube
Au-delà
Site du collectif Râ dont Vincent Debats est un des artistes associés.
Site du Théâtre du Jeu de Paume pour découvrir la dernière création pour laquelle Vincent Debats a fait la scénographie et les costumes.
Site du laboratoire de psychologie de l’université de Bordeaux
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Le Chant des Nanos
On se situe dans le monde du nano, de la picoseconde : de l’infiniment petit, rapide, de l’invisible et de l’inaudible. Le chant dont il est question s’exprime en giga et térahertz, des fréquences suffisamment importantes qu’elles dépassent de très loin les capacités de nos sens, aussi affutés soient-ils. D’où les questionnements naturels qui en découlent, et la tentation très grande de ramener les vibrations de ces nano-objets au niveau de notre champ de perception.
Forme d’onde générée à partir de tungstène (280 nanomètres) représentée dans Soundforge - I2M APY - Sony SoundForge
Lors de leur rendez-vous mensuel, Clément Rossignol-Puech, chargé de recherche CNRS à l’Institut de Mécanique et d’Ingénierie (I2M)* de Bordeaux, au département Acoustique-Physique (APY), retrouve un ou plusieurs membres de l’équipe artistique du projet, pour un point sur son avancement. Compositeur, graphiste, réalisateur, écrivain… ici, chacun « apporte sa pierre à l’édifice », comme il le peut, avec le temps dont il dispose. Pas véritablement de deadlines, mais un calendrier prévisionnel partagé, dont les objectifs sont très clairs pour l’année 2016 : la production d’une œuvre musicale, accompagnée d’animations visuelles et de textes, ainsi qu’un prototype d’installation autonome.
En ce milieu de mois de janvier, le chercheur a rendez-vous avec Laurent Soulié le compositeur sollicité pour la partie musicale du projet - dans le studio octophonique du Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musiques Expérimentales (SCRIME, rattaché à l’équipe Image et Son du Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique)*, sur le campus Talence de l’Université de Bordeaux. Laurent Soulié est professeur au Conservatoire Jacques Thibaud, et artiste membre du SCRIME.
L’atmosphère est sérieuse mais détendue, le musicien et le chercheur semblent avoir depuis quelques temps avoir trouvé un idiome commun – visuel, dans un premier temps - celui de la forme d’onde.
Donner corps à ce que l’on ne peut ressentir
A partir d’un système d’impulsions laser très courtes (de l’ordre de la pico/femtoseconde), ainsi que d’instruments de mesures sophistiqués, Clément Rossignol-Puech et son équipe sont à même de générer, d’observer et d’enregistrer les signaux vibratoires de nanomatériaux ciblés. Il en résulte de multiples sons dont la fréquence s’exprime en giga et térahertz, soit respectivement en milliards et billions de cycles (oscillations) par seconde, ainsi que des longueurs d’onde se situant autour du nanomètre.
D’abord inaudible (l’oreille humaine ne capte et ne transmet que des sons allant de 20 à 20 000 hertz en moyenne), le matériau brut que constituent ces formes d’ondes s’importe, se modélise et s’interpole dans l’instrument virtuel du musicien, l’un des synthétiseurs actuels les plus performants en matière de gestion de tables d’onde (wavetables).
L’esthétique que ces tables et ces logiciels peuvent proposer rejoint l’atmosphère de la salle d’étude de l’I2M, composée de lasers, de labyrinthes de miroirs et d’instruments de mesure spectro/oscillo-scopiques. L’intérêt du projet se porte tout particulièrement sur la dimension expérimentale qu’il met en jeu. Une bonne chose, pour le compositeur : « Pour l’instant, j’ai l’impression qu’on a beaucoup tâtonné. On se voit souvent pour discuter de la teneur du projet, de ce que l’on a déjà fait, ce que l’on est en train de chercher et ce vers quoi on pouvait aller. Je crois que pour l’instant rien n’est vraiment déterminé, ce qui est plutôt très bien, on a beaucoup de pistes différentes… ��.

Le compositeur travaillant sur la transposition en tables d’onde - studio octophonique, SCRIME
Laurent s’empare des données fournies par Clément, les étudie, les manipule, patiemment, minutieusement, puis les décrit/traduit à son tour dans son langage, non sans rappeler le scientifique devant ses propre outils. Une analogie qu’il avoue reconnaître : « effectivement, j’ai l’impression que je fais un peu la même chose que Clément, mais dans un autre domaine. Lorsque Clément a l’air de tâtonner, en faisant des essais, sur tels types de matériaux, de bactéries, avec tels réglages, c’est vrai que c’est similaire à ma méthode par rapport aux données qu’il m’a transmis, j’essaie de les utiliser de telle manière ou de telle autre, avec tels filtres ou telle intensité, en les mélangeant les unes avec les autres… »
L’objectif est bien de transposer ces signaux que l’on ne peut appréhender dans le domaine audible, de les replier dans le spectre sonore commun, en les révélant, en les composant, les esthétisant. Il s’agit en cela d’un vrai travail de sonification, pouvant se montrer quelque peu complexe méthodologiquement. « C’est une question que je trouve vraiment délirante » continue le compositeur, « de savoir que ces vibrations existent, mais que l’on ne les ressent pas. C’est plus de la connaissance que de la vraie sensation physique, donc potentiellement musicale. ».
Questionner la science
La même forme d’onde « tungstène » importée et représentée dans l’éditeur de tables d’onde du synthétiseur Serum - © Xfer Records
On pourrait donc qualifier les matières premières du Chant des Nanos « d’images sonores », qu’il convient ensuite de transposer et d’une certaine manière de « re-sonifier ». Un jeu entre les deux sens que le scientifique explique très clairement : « On est dans une science de l’image. Les représentations de phénomènes physiques, de données physiques, se font par l’image, car l’image peut contenir une large quantité d’information. Par ailleurs, elle est stable, facilement stockable et réutilisable par d’autres. Les équations, elles-aussi, sont écrites… Cela reste de l’image, de la représentation visuelle ». A partir de cela, la question suivante devient pour le chercheur inévitable : « Pourquoi n’a-t-on pas développé une science sonore ? Pourquoi ne représente-t-on pas, ne transmet-t-on pas ces informations par le son ? ».
Mais avec ce projet, Clément Rossignol-Puech cherche à soulever un questionnement plus large encore, allant au-delà de celui des nano/technosciences ou de la sonification. Il s’agit ici d’interroger et de re-contextualiser véritablement la Science, la connaissance elle-même : son appréhension, ses fondements... Pour lui, cette dimension semble par ailleurs absolument essentielle : « ça rejoint des questionnements d’ordre épistémologique que je me pose actuellement, à savoir : « qu’est-ce qu’une connaissance, comment elle s’acquiert, comment peut-on la développer…».
L’occasion d’introduire aussi dans ces réflexions une dimension sociétale : « Je trouve que la Science a pris un peu trop de place actuellement dans notre société. On a tendance à tout vouloir expliquer par la science, de tout observer à travers son prisme. Lorsque l’on se confronte à une problématique, notre premier réflexe est de l’appréhender avec l’outil technique et scientifique. De la même manière, quand on se projette dans notre futur, il nous apparaît comme étant scientifique ou technologique. Je pense qu’il s’agit pourtant d’une toute petite partie de l’activité humaine. Notre société n’est pas seulement basée sur cet aspect-là ».
Les catalyseurs de cette réflexion - outre le nano - sont l’art et la philosophie, auxquels le chercheur s’avoue être très sensible. « Ces questionnements restaient un petit peu en annexe de mon activité professionnelle centrale, mais […] il s’agit d’essayer de mieux comprendre ce que je fais, finalement. Et pour mieux comprendre ce que je fais, pour mieux prendre du recul, et étudier ma propre pratique scientifique, cela passe – en tout cas pour moi – par de l’épistémologie, et une collaboration avec des artistes ».
Un lien Arts-Sciences naturel

Le dispositif expérimental d’acoustique picoseconde / Laboratoire I2M - APY
La relation Art-Science semblait alors pour le projet un cheminement tout naturel, qu’il s’agissait un jour ou l’autre de décider d’emprunter. « Quand on parlait de nano-xylophone, tout de suite, ça semblait évident de faire un lien avec le son, je parle du son du quotidien, c’est-à-dire le son sensible, l’expérience sensible » se souvient Clément Rossignol-Puech. « On s’était dit qu’un jour on devrait faire un concert à partir de cela, mais ça n’a jamais été beaucoup plus loin. C’est resté quelque part dans mon inconscient, puis c’est ressorti, dans l’atmosphère du LaVeX*, en visitant le SCRIME, avec la rencontre de certaines personnes… c’était l’un de ces projets que l’on garde dans les tiroirs, et qui ressortent à un moment donné. »
Le chercheur et son équipe y pensaient effectivement depuis longtemps. Lorsqu’on lui demande de préciser son souvenir, il se met à rire, un peu gêné. « Peut-être cinq, voire dix ans ? Je pense que c’était lors de ma thèse en fait, donc un peu plus encore […] plutôt 15 ans… ».
Il restera alors à patienter encore quelques mois pour pouvoir finalement entendre, écouter et apprécier ce Chant des nanos.
L’équipe du projet
Clément Rossignol-Puech (chargé de recherche CNRS - I2M APY)
Laurent Soulié (compositeur, professeur CRR Bordeaux)
Antonin Dubuisson (dessinateur, graphiste)
Allain Glykos (philosophe, écrivain)
Christian Richard (réalisateur - CRDP d’Aquitaine, association Kiosque)
Au-delà
*LaVeX (Langage Vérité Exactitude) : Projet Exploratoire Premier Soutien (PEPS) 2014 - IdEx Bordeaux - CNRS
*SCRIME-LaBRI (Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musiques Experimentales)
*I2M (Institut de Mécanique et d’Ingénierie) - Bordeaux
Le SoundCloud de Laurent Soulié
Le blog d’Antonin Dubuisson
Le site internet de l’association Kiosque
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[VIDEO] L’Arbre Intégral
Sur scène, un danseur évolue au sein d’une sculpture monumentale en 3D, qui se métamorphose au fil d’une poésie, dont les mots résonnent avec la musique accompagnant le dispositif. Découvrez L’Arbre Intégral, œuvre totale à l’interface de l’homme, l’univers, et les réseaux qui les composent.

Une (toute petite) portion de L’Arbre Intégral. Crédit : Axel Domenger
Au départ, L’Arbre Intégral est un projet de texte. Dans un premier calligramme sur la forêt morbihannaise en 2011, Donatien Garnier explore l’arbre biologique, de la graine à sa forme déployée, des racines à la canopée, du premier végétal aux dernières espèces. Puis sa réflexion s’élargit : l’arbre est confronté à l’homme, tous deux évoquant le concept de réseau. Au fil des recherches bibliographiques, Donatien s’appuie peu à peu sur des ouvrages scientifiques devenant déterminants sur l'écriture du texte, puis du projet dans son ensemble. Sélectionné lors de l’appel à projets arts-sciences 2015 de l’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux, L’Arbre Intégral sera présenté lors de la première édition du Festival Arts, Création, Technologie, Sciences (FACTS) organisé par l’université. Une version web est également attendue.
Du texte à l’expérimentation chorégraphique et technologique
La forme actuelle de L’Arbre Intégral, détaillée dans la vidéo en fin d’article, est née de plusieurs rencontres. En 2014, Donatien participe à l’écriture de MatcH, recueil de textes mis en scène par le chorégraphe, danseur et fondateur du laboratoire chorégraphique du Malandain Ballet Biarritz, Gaël Domenger. Celui-ci voit dans L’Arbre Intégral un moyen de poursuivre la réflexion et les recherches qu’il entame dès 2006 avec Debussy 3.0, ballet augmenté en temps réel qu’il a réalisé en collaboration avec l’École supérieure des technologies industrielles avancées (ESTIA). L’équipe de Debussy 3.0 rejoint Donatien en 2015, dans le cadre de plusieurs résidences en salle d’immersion et d’expérimentation de l’institut de recherche Inria Bordeaux, “inventeurs du monde numérique”.
La science comme matière artistique
"Dans le dispositif de L’Arbre Intégral, la science a la place d’un autre médium, une autre forme d’art parmi la danse, le texte, la musique et les animations en 3D” confie Gaël Domenger. En plus d’évoquer plusieurs thématiques scientifiques, l’œuvre devient support de recherche et de défis technologiques. Plusieurs types d’interactions en temps-réel ont lieu entre chaque forme d’art, parmi lesquelles un modèle 3D gigantesque qui se révèle en évoluant jusqu’à atteindre 8 millions de fois sa taille initiale. Ajoutez à cela une projection en 3D stéréoscopique en guise d’éclairage et de décors scéniques, laissez travailler votre imagination et vous aurez une idée du spectacle qui vous sera présenté lors de FACTS en novembre 2015 au Centre de développement chorégraphique d’Artigues (Le Cuvier).
En attendant, regardez un aperçu de leur travail réalisé lors de leur seconde résidence à Inria Bordeaux.
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Au-delà
Un résumé des différentes étapes de création de l’Arbre Intégral depuis ses débuts en 2011
Integrating Augmented Reality to Enhance Expression, Interaction & Collaboration in Live Performances: a Ballet Dance Case Study, la publication dirigée par Alexis Clay issue des premiers travaux avec Debussy 3.0
Le site de Debussy 3.0, regroupant de nombreuses ressources sur les processus de créations artistique et technologique mis en oeuvre
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[VIDEO] (Rencontre) artistique/robotique (autour du geste)
La robotique et la danse ont au moins un objet en commun : le mouvement, pour sa fonction tant effective qu’émotive. Avec la volonté de “créer un désir moteur”, les artistes de Comacina-Capsule créative explorent cette jonction en collaborant avec les concepteurs du robot Poppy Humanoid.

Danse macabre, apprentissage de la marche et illusion de l’effort. Crédit : université de Bordeaux
Depuis 2011, une équipe bordelaise d’artistes et de scientifiques travaille sur les rapports entre mouvements et émotions, entre corps et machines. L’entremetteuse ? Anne-Karine Peret, co-fondatrice de l’Espace29, lieu d’expérimentations artistiques et transdisciplinaires, alors hôte de rendez-vous arts-sciences. L’artiste plasticienne Amandine Braci y rencontre la danseuse Marie-Aline Villard, et Pierre-Yves Oudeyer, directeur de recherche à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
Leur collaboration, à voir comme un long processus expérimental, a déjà mené à plusieurs résidences et rencontres avec le public. Sélectionnés à l’appel à projet arts-sciences 2015 de l’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux, ils préparent une nouvelle performance, Monstration, qui sera révélée en novembre, lors du Festival Arts, Créativité, Technologies, Sciences (FACTS).
Poppy : plateforme de recherche, développement, création, et médiation
Leur travail a commencé avec Acroban, premier robot humanoïde développé au sein de l’équipe Flowers à Inria, en collaboration avec le Laboratoire bordelais de recherche en informatique (LaBRI). En 2013, Flowers dévoile Poppy Humanoid, léger, robuste, open-source, et plus facilement reproductible et modifiable que son prédécesseur Acroban. Aussitôt, Amandine et Marie-Aline, en pleine création de l’association Comacina-Capsule créative, adoptent Poppy Humanoid : leur projet (Rencontre) artistique/robotique (autour du geste) prend racines.
À plusieurs reprises, elles accompagnent ce robot-enfant hors du labo et le confrontent à différents contextes : milieu urbain, campagne, élèves et professeurs de lycée, public du centre de culture scientifique Cap Sciences, ainsi qu’à son homologue taille humaine, incarné par Marie-Aline (liens dans l’Au-delà, en fin d’article). Chaque sortie, chaque expérience est l’occasion de collaborer avec d’autres artistes, afin de croiser de nouveaux regards, de nouvelles pratiques. De plus, la présence quasi systématique de chercheurs de l’équipe Flowers facilite l’échange entre Inria et Comacina, et aide à faire face aux pannes techniques de Poppy Humanoid, constamment en développement.
(Monstration) : leur nouvelle expérience présentée lors de FACTS
En juillet et août 2015, deux nouvelles résidences ont eu lieu en salle d’immersion à Inria. Avec un simple cube et des draps blancs, Marie-Aline et Amandine tentent de créer l’illusion de Poppy Humanoid ayant conscience de la gravité, des objets qu’il porte, et du poids de son propre “corps”. Ce travail, dégageant une grande force poétique, sera complété et présenté au Pôle culturel Ev@sion d’Ambarès, à l’occasion de la première édition de la biennale FACTS organisée par l’université de Bordeaux.
Nous avons rencontré l’équipe lors de sa résidence de 5 jours en août à Inria. Comment travaille-t-elle ? Comment les chercheurs s’impliquent-ils ? Quelles retombées scientifiques ? Comment Amandine et Marie-Aline ont apprivoisé Poppy Humanoid ? Les réponses en vidéo :
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Au-delà
Page du projet sur le site de Comacina, avec accès à toutes les expériences. Par ordre chronologique :
Recherche chien noir à tête d’ours : résidence au lycée Sainte-Famille (Saintonge), avec le compositeur Jean-Marc Weber
Ronde et recherche : 1ère résidence à l’Inria ; Poppy Humanoid en ville
Étude d’après nature : Poppy Humanoid en cadre rural, avec la plasticienne Rafia Khadhar
FabLaB Cap Sciences : à travers plusieurs ateliers et performances
(Monstration) : expérience en cours, qui sera présentée lors de FACTS
Poppy : Open source 3D printed and modular humanoid robot for Science, Art and Education, la thèse de Matthieu Lapeyre, l’un des papas de Poppy, retraçant (en anglais) toute la vie du robot
Poppy-Project, comprenant les plans, les instructions de montage de Poppy, et les contributions d’une communauté mondiale de scientifiques, d’enseignants et d’artistes
Sous-partie de la plateforme Poppy-Project pour discuter avec les participants aux projets artistiques utilisant Poppy
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[VIDEO] Cette part de beauté qui nous échappe
Deux chercheurs de l’Institut de mécanique et d’ingénierie (I2M) capturent les échanges de chaleur du corps en mouvement de Véronique Lamare, vidéaste. Regardez cette part d’invisible que révèle une caméra thermique.

Image issue d’une vidéo prise en thermographie infrarouge. © V. Lamare 2015
Tout commence en 2011, année internationale de la chimie (Unesco), lorsque Véronique Lamare et Marta Romano se rencontrent autour du projet Chimie Show. Marta, qui cherchait alors à capter la chaleur émanant de micro-réactions chimiques à l’aide d’une une caméra thermique, aide Véronique à utiliser cet outil. C’est lors de la fête de la science que les projets du Chimie Show seront présentés à Cap Sciences, centre de culture scientifique bordelais. Suite à cela, une collaboration s’entame entre la scientifique et l’artiste, menant à une performance en live, trois ans plus tard, lors d’une conférence internationale sur les dernières avancées en matière de thermographie infrarouge.
De nouvelles perspectives de recherche
Entre temps, le binôme est complété par Christophe Pradere. Docteur en physique habitué à travailler sur les propriétés thermiques de matériaux issus de l’industrie, il est curieux des utilisations alternatives pouvant être faites d’une caméra infrarouge.
L’équipe décide de participer à l’appel à projets de l’Initative d’excellence de l’université de Bordeaux. En imaginant de nouvelles perspectives à ses recherches, le trinôme est finalement sélectionné pour participer à la première édition du Festival Arts, Créativité, Technologies, Sciences (FACTS) de l’université de Bordeaux. Un nouvel élan est donné au projet.
Véronique réalise de courtes performances filmées en infrarouges, impliquant son corps dans l’effort, sollicitant sa chaleur corporelle. À partir de ces vidéos, Marta et Christophe développent des analyses et des processus retravaillés ensuite avec l’artiste. Grâce à cet échange, le physicien espère établir de nouveaux liens entre comportements humains et chaleur émanant du corps. De plus, ils explorent les moyens de résumer un film thermographique en un unique objet imprimé en 3D : toute la durée de la mesure serait alors observable en un instant. Vous pouvez voir un premier test d’impression dans la vidéo en fin d’article.
Hybrider art et médiation scientifique
Avant de formaliser ces nouvelles méthodologies dans l’idée de publications futures, le trio décide de concentrer ses efforts sur ce qu’elle présentera lors de FACTS. Véronique, Marta et Christophe y trouvent une motivation forte pour faire évoluer leur projet et parvenir à une réalisation concrète, où l’interaction avec le public est essentielle. Un aspect “médiation” est prévu, en donnant au public de quoi s’impliquer et comprendre.
En attendant FACTS en novembre, vous pouvez visionner cette vidéo issue de leurs temps de résidence au sein des laboratoires de l’I2M.
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Au-delà
Le site de Véronique Lamare, présentant ses travaux depuis 2001
Son compte Vimeo, riche de 25 vidéos performances
“L’art et la science : quel rapprochement ?” (20′) documentaire réalisé par Anne-Karine Peret, à l’occasion du Chimie Show
Le site du département TREFLE (Fluides, transferts) de l’I2M
Le travail présenté en 2011 pour le Chimie Show
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Pale Blue Dot
En 1990, la sonde Voyager 1 pivote à 180° juste avant de sortir du système solaire, et photographie la Terre, qui apparaît alors comme un minuscule point bleu pâle. Il représente notre portrait le plus éloigné jamais réalisé, perspective profonde de notre place dans l’univers. C’est aussi le nom choisi par Andrea Brunello, docteur en physique quantique, pour sa prochaine pièce de théâtre.

© Daria Akimenko
Après deux premières pièces sur la physique quantique (The Principle of Uncertainty, 2013) et le concept de relativité (Taking out Grandpa, 2014), Andrea Brunello, auteur de théâtre et ancien physicien, décide d’aborder le sujet qu’il “estime comme le plus important de notre ère : la protection de l’environnement et la notion de changement climatique”. Créé par Andrea, le Jet Propulsion Theatre (JPT), qui produit ces trois pièces, “n’a pas l’intention d’enseigner la science, mais de parler du milieu scientifique et de rendre les gens curieux de sciences. La difficulté est d’écrire des pièces susceptibles d’être jouées en festivals, dans des théâtres, et non cantonnées aux musées de sciences.”
Les deux premières pièces écrites — et jouées — par Andrea concernent la physique, son domaine d’étude. Mais Pale Blue Dot ne s’y cantonne pas : les problèmes liés à l’environnement sont transdisciplinaires. Ils impliquent aussi la chimie, l’écologie, la climatologie, ou encore l’économie, la politique, la sociologie, la géologie, et de nombreux autres champs d’études. Une première phase de documentation transverse est nécessaire à Andrea. Livres, revues, Internet, films, etc. lui permettent de cibler les grandes axes, les points d’entente, de discorde, l’état de la connaissance sur le sujet et les différentes visions de celui-ci. “La pièce doit pouvoir être comprise par des personnes curieuses sans bagage scientifique, elle n’inclura pas de données particulièrement techniques. Pour autant, j’ai besoin du maximum de matière provenant directement de chercheurs, afin de bien saisir les enjeux scientifiques du sujet, et avoir une “caution” pour monter sur scène.” Cette matière, il la récupère d’abord auprès de ses collègues de l’université de Trente, au nord-est de l’Italie, mais pas seulement.
Ateliers d’écriture théâtrale pour scientifiques
Avec le JPT, Andrea organise des workshops auprès de médiateurs et de scientifiques pour leur faire découvrir de nouvelles manières d’écrire et de parler de leurs travaux, et surtout leur donner l’envie de le faire. Pour écrire Pale Blue Dot, Andrea est allé rencontrer des chercheurs du Laboratoire d’excellence COTE, qui travaillent sur l’observation et la gestion de l’environnement. “D’abord, ce workshop me permet de les connaître, de leur transmettre des notions d’écriture pour le théâtre, de storytelling, tout en collectant leurs suggestions pouvant être utiles pour ma pièce. Ensuite, cela me permet de m’éloigner de ma routine en Italie, et de consacrer du temps à ma pièce, pour y réfléchir, l’écrire, l’aborder d’une autre perspective loin de chez soi”, avoue Andrea, interviewé pour l’occasion.
L’implication des chercheurs dans le façonnage de la pièce est essentielle. Bien qu’ils soient contributeurs plus que co-auteurs, tous ont été conquis par le workshop. Clarisse Cazals, chargée de recherche à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea)), révèle que “les ateliers et entretiens individuels avec Andrea [lui] ont permis de porter un autre regard sur [ses] travaux notamment sur de nouvelles formes d’écriture et de communication en lien avec certains codes issus du théâtre”. De plus, lors du workshop chaque chercheur a été amené à mieux échanger avec les pairs des laboratoires voisins dans un contexte non scientifique. Clarisse précise avoir “eu des retours positifs de la part de l’ensemble des collègues ayant participé au workshop. Tous montrent la volonté de s’impliquer dans une démarche de réflexion sur le renouvellement de modes de diffusion de leurs recherches”. Leurs échanges avec Andrea se poursuivent, notamment dans l’intention de rendre compte de leurs travaux en novembre, lors du festival FACTS (arts, création, technologies et sciences) organisé par l’université de Bordeaux.
Une première lors de FACTS
Si la phase d’écriture de Pale Blue Dot est maintenant terminée, Andrea et son équipe doivent encore créer la mise en scène, la musique, les décors, le jeu des acteurs. La pièce doit être prête pour novembre 2015, car elle sera inaugurée le 24 lors du festival FACTS, à Saint-Médard-en-Jalles. Sera-t-elle finie à temps ? Pour Andrea, “une pièce de théâtre est un peu comme un gâteau : elle n’est jamais terminée, car on peut l’améliorer chaque fois qu’on l’a reproduit”.
En attendant, vous pouvez visionner le teaser de la pièce.
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Au-delà
Présentation de Pale Blue Dot (en anglais)
Site du Jet Propulsion Theatre (en anglais)
Site d’Arditodesio (en italien), la compagnie à l’origine du JPT, elle aussi fondée par Andrea Brunello
Une présentation du LabEx COTE, de leurs champs d’études et de leurs activités
L’origine de la photo du monde, “Pale Blue Dot”, et un article du Jet Propulsion... Laboratory (NASA) sur le sujet
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[VIDEO] Le chant du filament
Nicolas Villenave et son équipe rendent hommage aux ampoules à incandescence en faisant vibrer ces objets, quotidiens auparavant, aujourd’hui en désuétude.

Le dispositif en 2013, dans la salle du dortoir des moines de l’abbaye de l’Epau, dans le cadre du festival Tériaki. Crédit : N. Villenave
Ici, la vibration est électromagnétique (lumière émise), mais aussi sonore. Créé en 2013, ce dispositif de 81 lampes suspendues enveloppe le spectateur-auditeur d'un cocon de filaments vibrants et chaleureux.
En mai 2015, le temps d’une semaine, les membres du projet résident dans une salle d’Inria Bordeaux pour rendre la matrice d’ampoules à la fois vivante, autonome, et influençable. En d’autres termes, leur intention est de pouvoir scénariser le comportement de l’installation tout en conservant des possibilités d’improvisation. Pour y parvenir, ils se basent sur le logiciel “chef d’orchestre” i-Score, né au LaBRI (Laboratoire bordelais de recherche en informatique), et encore en développement. Ils travaillent en étroite collaboration avec l’équipe PoSet d’Inria, dont les recherches portent sur la conception de nouvelles interfaces permettant de simplifier l’accès à la multitude de possibilités artistiques qu’offre l’informatique.
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L’installation sera présentée à la première édition du festival FACTS de l’université de Bordeaux, qui aura lieu en novembre prochain. Le programme et les infos du festival seront là très prochainement !
Au-delà
Le blog du projet (avec plein de photos)
Le site d’i-Score, séquenceur intermédia open-source
Le site du SCRIME, studio de création et de recherche en informatique et musique électroacoustique, sous la tutelle du LaBRI
Formal models to compose and execute interactive multimedia scores in real time, une publication du LaRBI sur la conception d’i-Score
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