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valentin-jozellet · 1 month ago
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Umm er-Rasas (première partie)
Ce travail est le fruit d’un effort personnel solitaire de synthèse réalisé dans le cadre d’un projet scolaire sur les églises d’Umm er-Rasas. Les contenus présentés (textes, images, cartes, etc.) proviennent de diverses sources que j’ai scrupuleusement mentionnées dans la bibliographie. Je n’ai aucune prétention d’auteur sur les photographies ou extraits de textes tirés d’ouvrages spécialisés (mis à part que ce sont des diapositives que j'ai réalisé) : ils sont utilisés ici dans un but strictement pédagogique et non commercial. Mon objectif est de rendre accessibles les connaissances sur ce site archéologique remarquable, en regroupant les informations disponibles et en les présentant de manière claire et structurée.
En vous souhaitant une bonne lecture :)
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Introduction :
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Um er-Rasas ou Kastrom Mefa’a se situe à 30 km au sud-est de Madaba, à 767m d’altitude sur un  haut-plateau désertique, ce qui la rend visible de loin... Le site isolé dans la steppe semi-aride comprend des vestiges et ruines d'un bourg chrétien datés de la fin du IIIe à la fin du IXe siècle, couvrant les périodes romaine, byzantine et proto-musulmane. 
Le site et ses environs présentent les traces d’anciennes activités agricoles et l'utilisation de citernes d’eau de pluie. Il se situe sur l’isohyète des 180 – 200 mm annuels avec un sol relativement fertile de terre rouge (déposition de calcaire et matières organiques) A titre de comparaison, on situe la limite des cultures sèches c’est-à-dire sans irrigation sur l’isohyète des 250mm.
Umm er-Rasas, site archéologique jordanien, abrite des églises byzantines décorées de mosaïques qui révèlent la pratique religieuse chrétienne dans la région. L’étude de leur architecture et mosaïques permet de comprendre l’expression de l’identité chrétienne dans un contexte de coexistence.
En quoi l’architecture et les mosaïques des églises d’Umm er-Rasas reflètent-elles l’expression d’une communauté chrétienne en Jordanie sous les Omeyyades ?
I/Les Découvertes Archéologiques à Umm ar-Rasas, le développement d’un castrum en un centre religieux byzantin
II/ Une densité de construction d’édifices de culte sous l’impulsion de bienfaiteurs
III) Des cartes de vignettes mosaïquées : rayonnement chrétien des complexes d��Umm er rasas
I/ Les Découvertes Archéologiques à Umm ar-Rasas, le développement d’un castrum en un centre religieux byzantin
A) Quand la mère du plomb Mephaat devient Umm er-Rasas
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Dans l'Ancien Testament Umm er Rasas est Identifié comme Mowpha’at, qui signifie en hébreu : "splendeur, beauté " ou "hauteur", et elle  apparaît dans ces 4 versets.
Située le long de l'ancienne « route des rois », elle aurait été habitée à l'époque biblique par les  Moabites et serait devenue une ville d'asile pour les homicides involontaires après avoir été conquise par la tribu de Ruben.
Dans les sources romaines du IIIe-IVème siècles de la Notitia Dignitatum et d’Eusèbe de Césarée, Kastron Méphaa est un camp fortifié militaire romain sous la gouvernance du Dux de la province d'Arabie ; qui deviendra un centre de vie religieuse et civile à partir du Ve siècle. S’y trouvaient des troupes et un détachement de la cavalerie auxiliaire arabe ; suite à la réorganisation par Dioclétien de la défense du limès à l’issue du conflit contre la reine Zénobie de Palmyre.
L’abondance des constructions de la région de Madaba,  témoigne d’une activité forte à partir du règne de Justinien avec un point culminant à la fin du VIème siècle.
Sous l’empire byzantin, la religion dominante est le christianisme et de nombreux monastères et églises sont érigés pour renforcer la foi dans la région. Également des fortifications et structures militaires ont pour objectif de résister aux conditions désertiques et aux menaces extérieures dans cette région périphérique de l’empire marqué par des tensions avec les tribus arabes nomades (Ghassanides, Lakhmides) ; ou l’empire Sassanides.
Les sources arabes montrent Mayfa'ah comme le lieu où le moine chrétien Buhaira, aurait prédit au jeune Mahomet sa future mission de Prophète de l'Islam.
Puis la région est tombée sous le contrôle islamique après la conquête arabe du VIIème siècle et notamment la défaite à Yarmouk en 636, face aux troupes musulmanes de Khalid Ibn Al-Walid. Ce qui n’a pas empêché la construction d’églises et de mosaïques pendant encore cent ans ou plus. Une mosaïque découverte à Umm ar-Rasas mentionne d’ailleurs : « un évêque de Madaba » datant de 785.
B) Deux siècles de découvertes : des premiers explorateurs du XIXe aux enjeux archéologiques du XXe siècle
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Au XIXe siècle -  Les premiers explorateurs
L’origine du nom d'Umm ar-Rasas viendrait des Bédouins soit en référence à des sarcophages en plomb ou à la signification du verbe « Ras » qui veut dire « empiler » sous-entendant de potentielles constructions.
Ainsi en 1807, Ulrich Seetzen entend parler d’Umm er-Rasas par un guide bédouin ; en 1816  James Silk Buckingham découvre en premier les ruines ;  puis ce sont  Irby et Manglesen 1818 qui succèdent sur ce champ de pierres sans « monument debout dignes d’être notés » .
Ensuite dans les années 1870, une deuxième vague d’explorateurs tels que Edouard Henry Palmer et Le Chanoine Henry Baker Tristam.
En 1896, le père Simeon Vailhé est le premier à identifier cette « grande ville carrée » comme un « camp romain » « enfermé dans d'épaisses murailles flanquées chacune de sept fortes tours ».
Et l’année suivante, Clermont-Ganneau avance que l’origine du nom Rasas ne serait pas bédouine mais syro-palestinienne, vraisemblablement du terme Mourassas  qui  désigne une maçonnerie bien faite.
La même année, Brunnow Rudolf Ernst et Alfred von Domaszewski font des photos et un plan général du fort.
Par la suite, en 1933, l’archéologue américainNelson Glueck trouve de la céramique byzantine, arabe et Nabatéenne ; et en 1948, le père Bagatti  établit un plan schématique des ruines au nord du fort et des édifices à abside identifiés comme des églises.
13 des 16 églises de l'époque byzantine et leurs pavements de mosaïque ont été découverts lors des 5 campagnes de fouille saisonnières de l’été 1986 à l’été 1990 et dirigée par le père franciscain Michele Piccirillo. Par sa dense bibliographie et ses 31 fouilles menées entre 1973 et 2007, il est la référence au niveau des connaissances relatives aux premiers temps chrétiens de la Jordanie ; de la préservation des églises paléochrétiennes et de leur sols de mosaïques.
De 1988 à 1990 3 campagne de fouille d’une mission archéologique SUISSE de la fondation Max van Berchem, qui réalise des recherches au sujet de la transition entre le christianisme et l’islam. A cette occasion ont été découvertes 2 églises accolées à  Umm er Rasas ; une mosquée palatiale et un qasr à Umm el Walid.
Les éléments retrouvés en place ou effondrés ont permis une anastylose.
Umm er Rasas a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco lors de la 28e session en 2004.
Les fouilles suisse de La Fondation Max van Berchem en vue d’une étude des étapes de l'islamisation de Byzance dans une région profondément marquée par plusieurs siècles de christianisme, ont été réalisées non seulement à Umm El Rasas, mais aussi à Umm El Walid ; deux sites de la région de Mādabā, région de steppe semi-aride particulièrement riche en sites de l’Antiquité tardive et de la Haute époque islamique.
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Contrairement à Umm el Rasas, il n’y a aucun vestige d’église à Umm el-Walid mais un abandon important d’objets byzantins utiles et facilement transportables , retrouvés en surface supposant donc un tremblement de terre : cruches, bouilloire zoomorphe, balance, bassines, brûle-parfums en bronze, récipients en verre, en céramique ; et parmi d’autres de la céramique peinte caractéristique de la période de transition entre les dynasties omeyyade et abbasside ; similaire à celle retrouvée dans l’église saint Etienne d’Umm er Rasas.
Sur le plan régional les chercheurs ont pu ainsi déterminer un TPQ à 755 au lieu de la date de 785 de la mosaïque de saint Etienne.
On peut aussi se demander pourquoi un tel contraste entre la mosquée palatiale d’Umm al Walid et les 16 églises d’Umm er rasas, malgré la courte distance entre les deux sites.
L’intérêt du pouvoir omeyade par l’implantation d’un qasr à Umm el Walid à la limite entre les terres cultivées et le désert témoigne d’un désir de développer l’agriculture tout en affirmant leur légitimité par des construction monumentales le long d’axes de communication.
L’implantation omeyyade s’est faite en périphérie de l’agglomération et sans aucune destruction d’édifice antérieur, ce qui témoigne de leur volonté de s‘inscrire dans la continuité d’un pouvoir local traditionnel tout en ménageant la population et en évitant les affrontements.
C) La Tour de l’ascèse : un refuge de dévotion
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Le complexe de la Tour est situé à 1,5 km du castrum.
Construite au milieu d’une cour carrée, enfermée dans un mur d’enceinte, une tour haute de 13 m en pierres alternées de taille longue et courte ; avec la présence de croix sculptées sur les murs qui souligne son caractère religieux ; et la présence de trous de boulins, comme au rang 12.
A la base de la haute tour, une petite église, dont les trois portes s'ouvraient dans le mur nord en direction de la tour, un pressoir, de nombreuses citernes d’eau de grande dimension, creusées dans la roche, également des anciennes carrières et enfin les ruines d’un 2ème bâtiment à base quadrilatère, composé à l’origine de 3 niveaux.
Le constructeur de la tour est inconnu.
A l’origine militaire ou agricole, c’est une tour sans escalier de méditation au moine stylites, avec une pièce en forme de dôme au sommet comme l’attestent certaines pierres de taille concave, une fenêtre par face et une porte côté sud. 
A l’intérieur du mur de la tour, un canal servait probablement de latrine.
Les moines stylites solitaires vivaient au sommet d’un pilier. Pratiquant l’ascèse, la nourriture était fournie souvent par les disciples ou admirateurs puisque ces moines gagnaient la vénération de fidèle et pèlerins pour leur extrême mortification et austérité, ce qui leur donnait une grande influence.
En dehors de la prière et de leur isolement, certains stylites pouvaient donner du temps à l’instruction spirituelle, aux controverses théologiques, aux guérisons, à la réconciliation, aux conseils, aux bénédictions et même à la conversion.
Ils considéraient Siméon Stylite comme leur fondateur et des exemples sont mentionnés à partir du Vème siècle en Syrie, Mésopotamie, Egypte et Grèce, ne restant d’eux que leur pilier, souvent une église construite autour.
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II/ Une densité de construction d’édifices de culte sous l’impulsion de bienfaiteurs
A) Les jumelles : un voyage à travers l'architecture
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Le site n’a pas été fouillé entièrement mais recense au moins 16 églises et chapelles. Les ruines couvrent une superficie de 3 ha, sont visibles dans un rayon de 20 km et comportent 2 parties:
4 à l’intérieur d’un castrum de 158 x 139 m
12 au nord du camp, couvrant la même surface
Deux églises jumelles au nord-est du camp ; sans passages entre elles indiquant peut-être qu’elles n'ont pas été construites à la même époque. Les églises sont abandonnées à l’époque omeyyade puisqu’on retrouve 20 cm de Loess accumulés sur les sols.
L'église des Rivières au nord, d’une superficie de 125 m2 est la plus ancienne des deux. Elle est mono-abside aveugle inscrite dans la muraille, avec un presbytèrium surélevé.  3 portes au mur ouest dont 2 condamnées par un banc, donnent accès à la nef rectangulaire de 14,2m x 9.8m, à 3 vaisseaux séparées par 2 rangées de 3 arches. Le mur nord ouvre sur une petite chambre rectangulaire couverte par 2 arcatures. Le chœur est quant à lui flanqué de 2 petites chambres rectangulaires fermées par une porte.
Les parois de l’église étaient recouvertes d’enduit blanc à la chaux et certaines parties étaient décorées de peintures polychromes.
Toute l’église est pavée de mosaïques dont la moitié est encore en place. Le chœur est décoré d’un champ de fleurs et de 2 agneaux dont les têtes ont été détruites par la construction d’un maître-autel en maçonnerie. Cependant les hommes intercalées entre les 3 arbres fruitiers à côté d’un mouton, sont défigurés par les iconoclastes.
En bordure des motifs géométriques avec dans la partie inférieure deux paires de perdrix affrontées à une grappe de raisin.
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La nef est décorée d’un tapis de 9 rangées de volutes d’acanthes commençant par un animal marin, et dans certaines on peut voir le portrait de bienfaiteurs ou encore des inscriptions de Saul, Jean et Ulysse… Puis le cadre est décoré quant à lui de médaillons de rinceaux de sarments de vigne, qui dans les coins sortent de jarres tenues par la personnification des rivières.
On voit développé sur deux médaillons une scène d’un homme moustachu qui tient un ours par une corde. 
Les mosaïques de l'église sont datées de l'année 578/579 ou de l'année 593/594. L’Eglise a probablement été construite un demi-siècle plus tôt.
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Ensuite, l’église sud du Palmier, de 220 m², est la dernière construite. Elle a la même organisation architecturale que celle des Rivières.
Comme pour toutes les autres églises, on la même construction de pierre locale de différentes natures, non taillée. Les murs sont constitués de deux parements de blocs de différentes tailles et nature, avec un remplissage moyen de terre. Également avec un mur intérieur de l’abside construit comme d’habitude à partir de matériaux plus compacts, de meilleure qualité en blocs de calcaire plus réguliers sur des assises horizontales.  Enfin, elle est conservée aussi parfois sur 3m de haut.
Il n’y a pas d’inscription mentionnant la date de construction ; cependant par comparaison d’autres mosaïques du diocèse, elle aurait été construite au milieu du VIe siècle. Les églises doubles étaient répandues dans le monde paléochrétien et leurs fonctions variées : église d’été et d’hiver ; églises dédiées à des saints ou à des martyrs différents ; ou encore comme ici une en l'honneur d’un martyr, et l'autre dédiée à la récitation des prières quotidiennes habituelles.
B) Le complexe Saint Paul : une vie religieuse et agricole
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Entre l’église de Saint-Etienne au nord et le castrum au sud, il comprend :  l'église Saint Paul au nord, la chapelle des Paons au sud et le pressoir à vin. Le complexe est entouré sur trois côtés par des routes.
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Le nom de l’Eglise est tirée d’une invocation à l’apôtre Saint-Paul incisée sur une tuile du dépôt d’effondrement: « Saint Paul et Germanus sauvent les Bleus et Papiona fils de Georges le Lecteur »
Il y a un certain nombre de carreaux incisés par l’artisan anonyme, qui présentent diverses incisions comme un paon, un serpent, une fille terrifiée.
Encore une église basilicale , avec un presbytère surélevé et une abside.
Comme habituellement il y a des décombres qui atteignent 3 mètres, notamment de pierres des arcs tombés et de moulures.
Il y a 2 entrées sur le mur sud, qui donnent sur un portique couvert soutenu par trois arcs, qui repose sur deux colonnes et des pilastres. Le toit est soutenu par deux séries de larges arcs.
En tout il y a 3 portes dont le linteau est décoré de croix contenu dans des cercles ou des carrés.
Dans la mosaïque du presbytère à abside, deux taureaux se faisant face à travers un arbre chargé de fruits sont posés sur une composition géométrique créée par un champ de fleurs sur fonds blanc. La nef centrale est divisée en trois panneaux distincts.
La manque d’inscription du nom de l’évêque ou de l’année ne nous permet pas de dater la mosaïque autrement que sur des critères stylistiques.  En revanche une inscription sur la marche du presbytère : « la douzième indiction » concerne les années 578 ou 593
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La chapelle des Paons est couverte d’une série de 5 arches. Elle est effondré au cours d’un tremblement de terre de la période abbasside.
Dans la zone de l'abside, deux éléments du mobilier liturgique sont conservés : les base de l'autel contre la courbe de l'abside, avec 4 socles des colonnes,  et  peut-être la base de la table d'offrandes.
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Dans la cour intérieure, entre les deux églises se trouve un grand chai. Il se compose d'un pressoir avec une salle centrale couverte et carrée, entourée de neuf petites caves à vin, et 2 caves de stockage souterraines. Les raisins ont peut-être été cultivé dans les vergers autour de la ville et dans la vallée en terrasses.
La collecte d’eau de pluies dans les citernes, le réservoir d’eau public, les champs aux abords du village, le grand pressoir, et la probable existence de barrages ; constituent la preuve de l’économie de la population basée sur l’agriculture et l’élevage de chevres et de moutons.
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C) Serge le grand constructeur
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Le complexe Saint-Etienne d’une superficie de 2500 m2, est un grand ensemble ecclésiastique en forme de trapèze irrégulier situé à l’extérieur du castrum, et comprenant quatre églises : Saint-Étienne, l'évêque Serge, l’Église de la cour et de la Niche… construites en l'espace de deux siècles (du VIe - VIIIe). Les travaux de réparations et d'embellissement se sont poursuivi jusqu'au milieu du VIIIe siècle puisque l'on répare encore les mosaïques en mars 756.
La bonne conservation des structures, a permis à Anne Michel de mener une étude sur la liturgie qui se déroulait dans ces lieux - Le installazioni liturgichè.
On a vu que  Kastron Mefaa, devint peu à peu une ville, après son abandon par l'armée au Vème s.
Ensuite vient à la seconde moitié du VIe siècle une période  de construction des premières églises pour la plupart à l'époque de l'évêque Serge de Mådabå qui fut en poste de 574 à 603 après JC. Il est également  à l’origine de l’accomplissement artistique de tout son diocèse.
Et il a eu un successeur : Leonce, qui a continué son œuvre.
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Construite en 586 et recouverte de mosaïques en 587 par l’évêque Serge…  C’est une basilique mono-abside dans laquelle il y avaitapparemment un synthronon, le banc du clergé ; avec un presbyterium surélevé de deux marches et une sacristie. L’entrée se fait par une cour pavée et sur la façade occidentale 2 portes mènent à un baptistère cruciforme recouvert d’un enduit rouge imperméable ; et une chapelle funéraire…
Devant l’autel une scène encadrée de motifs de carrés avec des méandres au centre, alternés de nœuds de croix gammée ; représente un médaillon flanqué de deux béliers avec un arbre de chaque côté. L’inscription dans le médaillon signifie : « dans les beaux temps de notre Seigneur, le très saint et très béni Evêque Serge, toute l’œuvre de cette très sainte église fut pavée de mosaïques par le prêtre Procope, au mois de Gorpiaus, dans la 6ème indiction de l’année 482 de la Province d’Arabie » c’est-à-dire l’année 587/588.
La mosaïque de la nef est composée d’un tapis central décoré de 10 rangées de 4 volutes d’acanthes dans lesquelles se trouvent à l’est :  la personnification de la mer et à l’ouest la personnification de la terre avec entre, encore une fois, les portraits et noms des bienfaiteurs, dans des scènes agricoles, de chasse ou de parade auxquelles pouvaient s'ajouter des motifs de la mythologie classique comme le phénix à la tête radiée.
Le cadre est formé de volutes de sarment de vignes provenant de cornes d’abondance tenues aux angles par les 4 saisons représentées comme une jeune femme avec les cheveux soigneusement coiffés en boucles, et vêtue d’un manteau couvrant son bras droit et son épaule. Les volutes de vignes sont décorées de 2 paons affrontés et de scènes de chasse, de pèche et de vinification : des paniers remplis de raisins, un paysan les transportant sur le dos d’un âne vers un pressoir, un chasseur avec un bâton et une cage essayant d’effrayer 2 oiseaux perchés dans un arbre,… et tous ces motifs se répètent dans le reste des volutes. Sur la porte centrale ouest on a inscrits dans un médaillon les noms d’autres donateurs et entre les colonnes au nord cette inscription : « seigneur, aie pitié de tous ceux qui ont travaillé à cette mosaïque. Leurs noms sont connus de toi. Elle a été réalisée au temps de Soel, de Kasiseus, d’Abdalla, d’Obed, et d’ Elie, tes fidèles. »
Il y a des similitudes du style et du programme décoratif de mosaïque de cette Eglise de Serge avec celle des Rivières, ce qui conduit à émettre l’hypothèse que ce serait le même atelier de mosaïstes qui aurait travaillé sur ces deux édifices.
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L’Eglise de la Cour est originellement une cour transformée en église. Elle est entièrement recouverte de dalles rectangulaires en pierres sous lesquelles se trouvent des tombes dont plusieurs de femmes ;  et certaines ont révélé des bracelets, des bagues et des colliers avec des croix de bronze.
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Aedicula, l’église de l’Edicule tire son nom de la niche. Dans la cour au nord de l’église on a une citerne. Dans une tombe fouillée sous le sol pavé de l'église, sont retrouvés plusieurs métaux, objets en bois et en verre dans un panier en paille. Ce serait le coffret de beauté d'une dame, composé d’un objet cylindrique en os recouvert de deux bandes de métal sur les bords dans lequel était insérée une sorte de petite cuillère utilisée pour l’application du Khôl. Il y a les restes d’un onguent dans un récipient et également 2 bouteilles et une boite ronde en bois qui présente des décors géométriques et une série d’animaux ailés.
III) Des cartes de vignettes mosaïquées : rayonnement chrétien des complexes d’Umm er-rasas
A) L’église Saint-Étienne - à travers une cartographie chrétienne de l’Orient
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Un escalier relie l’église de Saint-Etienne et celle de Serge qui se ressemblent architecturalement.
C’est encore une basilique avec une abside et un presbytère surélevé de deux marches au-dessus de la nef. Une procession des portraits des bienfaiteurs se situant le long de la marche du presbyterium intercalés entre des arbres fruitiers ; ou ceux des nefs latérales revêtus des insignes de leurs charges publiques et ecclésiastiques ; ont été détruits.
Le nettoyage des cimaises des murs de l'abside a amené la découverte de deux pierres irrégulières, portant des graffiti safaïtiques révélant ainsi un édifice antérieur à l'église.
Les inscriptions ont permis de donner de datation du site, et révèlent les dons, offrandes, prières des donateurs et prêtres.
L’inscription grecque dédicatoire aux mosaïstes, située des deux côtés de l’autel «  Staurachios Ezbondinos et Eurémios » d’Hesban, qui est une petite ville à 7 kms au nord de Madaba, laisse penser à des ouvriers locaux sûrement de Madaba, qui ont pavé le presbytère en l'an 138 de l’Hegire c’est-à-dire en mars 756. Il y a également dans le chœur une inscription verticale qui indique que « la mosaïque fut terminée au temps de l’évêque Job au mois de mars 650, la 9ème annee de l’indiction » c’’est à dire en 756.
Les travaux furent achevés en octobre 785 à l’époque de l’évêque Serge II en l’honneur de Saint Etienne, titulaire de l’église. C’est sur la 4ème et 5ème ligne de l’inscription dédicatoire de la nef centrale, le long de la marche du sanctuaire, qu’on lit le nom du protodiacre et protomartyr Etienne, ainsi que le nom de l’évêque Serge. Egalement le Diacre Jean, archonte et économe de la ville, de nombreux chrétiens de Kastron Méphaa, ainsi que les noms de l’archiprêtre, du prêtre, de l’archidiacre, des diacres apparaissent ; ce qui montre encore la vitalité de la communauté chrétienne du diocèse déjà à l’époque abbasside jusque dans la seconde moitié du VIIIème s.
On a aussi une inscription antérieure qui date de l’an 99 de l’Hegire c’est-à-dire 718 qui retranscrit l’ancien nom d’Umm al Rasas : Kastron Mayfa’a, que l’on retrouve trois fois dans l’église Saint Étienne et une fois dans l'église des Lions.
Par ailleurs l'onomastique des nombreuses inscriptions dédicatoire des églises a permis de constater que  sur 56 noms de personne, une dizaine seulement sont des noms « gréco-romains » et les restants sont en majorité sémitiques et relatifs à la population chrétienne palestinienne de l'époque byzantino-omayyade. Il n’y a qu’ un seul nom féminin : Marie, le rôle de la femme dans la vie publique étant restreint comparé à celui des hommes
Le tapis de la nef est le plus grand sol en mosaïque découvert en Jordanie ; représentant une série de scènes de pêche et de vignettes architectoniques de villes de Terre sainte qui s'inscrit dans une tradition bien représentée à Madaba et à Khirbet ; d’une cartographie du monde religieux de promotion des patriarcats et sièges épiscopaux d’Orient.
Si les représentations des bienfaiteurs, de scènes de chasse, de la vie pastorale ou agricole de la partie centrale ont été défigurées ou rendues presque illisibles, la double bande géographique d’encadrement dans les espaces inter-colonnes est restée intact :
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- le cadre extérieur de la mosaïque, on y trouve un certain nombre de vignettes de villes de Jordanie et de Palestine chacune accompagnée de leurs toponymes en grec:
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* 8 villes palestiniennes au nord comme la première Jérusalem ; Néapolis-Naplouse, Césarée, Diospolis-Lidda ou la dernière Gaza…
*et 7 localités jordaniennes au sud comme le double panneau de Kastron Mefaa-Umm er-Rasas, Philadelphie – Amman, Madaba, ou Esbounta- Hesban et d’autres.
Les mosaïstes ont repris un thème déjà connue par la décoration de l'église sur l'acropole de Ma'in, datée de 719-720, et ils ont disposé dans les entrecolonnements une double série de villes de la région.
Les double-vignettes de TransJordanie commencent par celle de Kastron avec :
- en haut le castrum enfermé dans ses hautes murailles ;
- en bas, le quartier extra-muros, caractérisé par une église à 3 lampes suspendues ; et par une colonne qui se dresse au centre d'une place.
Le schéma général des  villes est polygonal entouré de murs et de tours, à l'intérieur desquels se dressent des édifices à toit en pente ou à coupole, à plan basilical ou central.
*Et 2 autres localités jordaniennes sont placées dans deux panneaux à l'extrémité orientale des deux nefs avec les portraits des bienfaiteurs Limbon et Diblaton.
*Un autre toponyme sans illustration accompagne le nom du supérieur probable du monastère du mont Nébo, connu dans la Bible sous le nom de Phisga.
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- Le cadre intérieur en bandeau courant autour du tapis central, sur fond noir est décoré de chasseurs, pasteurs et vendangeurs ; de scènes nilotiques comme le cours d’un fleuve où alternent des plantes aquatiques, des navires avec des bateliers demi-nus occupés à pêcher, à ramer ou à chasser, des poissons ou des oiseaux ; et des Amours pêcheurs.
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La scène continue est interrompu par 10 localités du Delta du Nil comme Alexandrie, Kasion, Thénésos ou Eraklion et d’autres pour lesquelles les mosaïstes ont utilisé des variations du schéma d'un édifice isolé.
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L'ensemble des motifs figurés humaines ou animales, tant sur les mosaïques que sur le mobilier liturgique, ont subi les mutilations des destructions iconoclastes (les seules figures préservées sont celles qui avaient été masquées par des aménagements ultérieurs) avec un terminus fixé à 719/720.
Les parties endommagées ont été réparés parfois même sans se soucier de l'harmonie d'ensemble avec la récupération des tesselles polychromes des figures détruites, d’autres tesselles, et encore avec de l'enduit de chaux mêlé à des tessons de céramique. On s'est aussi efforcé de remplacer les figures détruites par des motifs géométriques et floraux.
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Enfin on a trouvé du mobilier liturgique  : plaques de chancel, piliers de balustrades, chapiteaux et colonnettes, fragments de tables à offrande, un bénitier, des reliquaires, une croix grecque en bronze, des lampes et cruchons en verre, des objets en terre cuite, des tessons de la période du Fer II mêlés à de la céramique permettant de dater la  construction de l’église saint Etienne à l’époque  omeyyade...  
Ce n'est pas fini. La suite en deuxième partie !!! :)
Voici la bibliographie, aussi présente sur la deuxième partie.
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valentin-jozellet · 1 month ago
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Umm er-Rasas (deuxième partie)
B) Entre Lions et Gazelles : l’origine d’une valorisation de Kastron Méphaa
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Le complexe de l’Eglise des Lions se situe au sud du complexe de Saint-Etienne et se compose : de l’église de dimensions 26 × 15 m ; d’une série de pièces annexes et de cours, délimité par des rues. Le groupe nord est effondré, deux portes communiquent avec le groupe central.
Des tombes sont retrouvées devant l’entrée de l’église et sont sous des dalles.
- C’est la plus grande église d’Umm el rasas et la seule à posséder un chevet à 3 absides, dont la centrale présente un synthronon. Les deux absides latérales ornées de petites niches semi-circulaires sont voûtées en cul de four à 90 cm du sol.
2 rangées de 5 arcs portés par quatre piliers à impostes et aux extrémités par des pilastres, divisent l’espace intérieur en 3 nefs.
Un escalier de 6 marches maçonnées mène à l’ambon duquel le prêtre lisait les Ecritures ou prêchait. La base de l’ambon est retrouvé dans sa position originelle. 4 colonnettes, et des parapets pleins qui sont sculptés de motifs géométriques avec des croix.
Le premier autel était une table contemporaine aux mosaïques dont il subsistait encore des pieds lors des fouilles. Ensuite un second autel substitue le premier, celui-là maçonné.
L’entrée principale se trouve mur ouest. Une deuxième petit entrée donne sur une pièce fermée couverte par un toit en pierre soutenu par deux arches.
On a découvert la cuve d’un petit reliquaire de marbre en forme de sarcophage.
Il y a eu des  remaniements, que les fouilleurs datent de l’époque omeyyade, 
L’ensemble de l’église est couverte de tapis de mosaïques polychromes indépendants, incomplète notamment dû à la crise de l’iconoclasme et les destructions.
Le nom de l’Evêque Serge peut être lu sur le nom de la Mosaïque de l’église des Lions dans le quartier extérieur de la cité décrite. La 8ème indiction de l’année donnée avec le nom de l’Evêque Serge dans l’inscription grecque dans le rinceau d’acanthe central du tapis de la nef principale permet de retenir l’année 574 – 589 pour cette mosaïque.
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La Mosaïque des Lions se trouve devant  l'autel et est composée d’un tapis rectangulaire cadré d’une double bande.
Une bande intérieure continue, formée de médaillons sur un fond noir, figurant des motifs de volatiles alternés avec des fruits et des grappes de raisin.
Celle extérieure au motif géométrique fait d’un entrelacement de lobes et de fleurs.
Trois arbres chargés de fruits, grenades et pommes, servent à diviser l'espace intérieur du tapis, où sont représentés, au centre, deux lions affrontés, suivies sur les côtés de deux gazelles qui broutent les feuilles - en hébreu gazelle se dit « tsévi » signifiant la beauté.
C’est le motif iconographique du lion, expression de la force,  gardien de l’arbre de vie accompagné de gazelles pour témoigner de la concorde paradisiaque.
Dans les rinceaux d'acanthes du tapis qui feraient allusion au thème de la source de vie, les bienfaiteurs désormais défigurés, apparaissaient comme des personnages occupés à des scènes de chasse. Il en reste quelques noms comme: Jean l'Égyptien, Paul de Cassien, et d’autres .
Le pavement des deux absides latérales était décoré avec des aigles ou des volatiles affrontés à un vase.
Dans l'abside sud on peut lire les noms des bienfaiteurs : Paphanon de Talita et Jean de Soelos.
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Il reste de la mosaïque au nord de l'entrecolonnement, la vignette de Kastron Méphaa.
Les mosaïques du Kastrum Mephaa découverts dans l’Eglise des Lions (574 ou 589) sont similaires à celles trouvés dans celle de Saint-Etienne (718), et ont été réalisés à deux siècles d’intervalle.
On peut voir l’intention des mosaïstes à décrire le Kastrum Mephaa toujours de la même manière avec :
Au registre supérieur, le castrum fortifié d’une muraille polygonale. 
Au registre inférieur, le bourg, avec la colonne qui se dresse au centre de la place et des bâtiments.
Les mosaïques semblent placer les vignettes dans le pavement selon la géographie du pays.
Certains chercheurs comme Noël Duval  ont émis l’hypothèse qu’à l’exact opposé du panneau, en symétrie, devait se trouver un second panneau de même taille qui aurait représenté la ville de Jérusalem.
D’autant plus que pour la  bordure topographique de Saint-Étienne, le Kastron Mefaa, en tous points similaire, fait le pendant à celle de Hagiopolis (c’est à dire Jérusalem,)
On a donc ainsi l’hypothèse qu’elle permettrait une sorte d’émulation entre cités en donnant à Kastrum Mefaa qui est un bourg, un statut équivalent de cité comme Jérusalem.
Sachant que Kastron Mefaa comparée aux autres villes de cette bordure qui sont des cités reconnues ; n’est quant à elle ni cité, ni évêché. Les vingt-cinq villes figurées à Saint-Etienne sont dans un ordre qui suit parfaitement le réel réseau des routes en respectant une division ouest-est et exprimeraient une hiérarchie administrative qui régit l’Empire, comme le propose Gabriele Canuti.
Il s’agirait ce cette façon d’une promotion du bourg placé sur le même plan que la Ville Sainte ; sa valorisation traduirait une volonté d’accéder à ce rang prestigieux.
C) Wa’il et les quatre patriarcats d’une unité théologique
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Le complexe de l'église Tabula Ansata situé au Nord ouest du castrum comporte 2 églises : Wa il et Tabula Ansata
l’église mono abside du prêtre Wa il  en grec Walesos, est la plus petite, et parmi les premiers édifices chrétiens identifiés par les explorateurs parmi les ruines. Elle a une porte sur le mur Est qui la relie à l’église de la Tabula Ansata.
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Elle a été construite et mosaïquée en 586 comme indiqué dans l’inscription en grec sur le tapis central daté : « A l’époque du très pieux Evêque Serge, ce saint temple fut construit et achevé par les soins du prêtre Wa’il au mois de Dios de la 5ème indiction de l’année 481. C’est le prêtre et son serviteur ».
D’ailleurs, le prêtre serait représenté debout, les bras tendus pour recevoir une petite branche d’un personnage qui serait son serviteur, assis sur le dos d’un cerf.
Il y a eu des réparations des mosaïques avec des tesselles blanches qui sont indépendantes des dommages iconoclastes.
Le presbytère est décoré d’un quadrillage d’octogones se croisant, formés d’un carré au centre et autour des hexagones oblongs. La partie du chœur faisant saillie dans la nef est ornée d’un panneau rectangulaire représentant 3 zébus face à une touffe de feuilles d’acanthe d’où jaillit des sarments de vigne avec des raisins et des vrilles qui encerclent les bêtes ; et fermé d’un ruban ondulé polychrome sur fond noir.
Le tapis de la nef est encadré d’une série continue de médaillons blancs sur fond noir remplis de pots dans les coins, de fleurs, de fruits isolés, une cage et des oiseaux qui ont été défigurés.
Il y a divers motifs de personnages tenant un bâton, une scène de voyage avec une calèche rouge, des poursuites de chiens et cavaliers après du gibier, des scènes nilotiques avec des bateaux, pêcheurs nus, poissons et monstres marins, et des motifs de fleurs et de rouleaux d’acanthes remplis de moutons, chèvres, cerfs et un cavalier.
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Pour finir, dans l’espace intercolonne, on a la représentation de 4 bustes féminins à moitié nues couvertes d’un voile, et tenant dans leur bras gauche des cornes d’abondance d’où coule l’eau. Ces figures alternent avec des vignette topographique non légendées composées chacune d’un bâtiment avec un toit rouge duquel pend un rideau, de trois tours crénelées, symbole d’un rempart de ville. Elle serait peut-être les personnifications tyché de 4 cités ; et même des patriarcats d’Orient : Antioche, Alexandrie, Constantinople et Jérusalem (patriarcat créé en 451 au concile de Chalcédoine). Cela serait en lien avec la querelle autour du miaphysisme attribué à Cyrille D’Alexandrie qui met l’accent sur une nature composite sans séparation ni confusion du Christ ; du monophysisme attribué à Eutychès qui affirme qu’une seule nature au Christ, soit divine, soit synthèse du divin et de l’humain ; et du nestorianisme d’après Nestorius qui proposait une distinction radicale ; toutes trois condamnées au profit du diophysisme qui soutient 2 natures distinctes coexistentes au Christ : une divine et une humaine.
Il s’agirait donc ici de rétablir une d’unité théologique entre ces 4 cités représentées et de facto dans toute la région.
Toutefois, ces quatre personnages selon Piccirillo pourraient être interprétés aussi comme les quatre saisons souvent attestées dans les mosaïques jordaniennes, mais ici il manque leur attribut.
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Cependant, si l’on admet que ce sont les représentations des villes-sièges des patriarcats alors cela démontre l’importance de figurer le monde religieux oriental dans lequel s’insère la province d’Arabie comme pour l’Eglise de St Georges à Madaba, les églises que l’on vient de voir précédemment ou encore l’église de l’Acropole de Ma‘in figure une douzaine de villes, toutes sièges épiscopaux de premier plan pour la province d’Arabie.
Ces mosaïques de vignettes topographiques révèlent l’intérêt des commanditaires, bienfaiteurs et fidèles de situer les communautés chrétiennes au sein du maillage administratif et religieux comme conscience de soi et de l’autre. On a de ce fait une cartographie schématique du monde contemporain environnant qui situe dans notre cas le bourg, au sein de sa région, dans l’objectif de promouvoir son statut de cité et d’affirmer la place de l’Église dans les provinces orientales.
De plus il apparaît que le atelier de mosaïste travaillent aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans au moins jusqu’à la fin du VIIIe siècle, ce qui atteste de l’esprit de tolérance de l'autorité musulmane
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église de la Tabula Ansata,  est l’église principale du complexe ecclesiastique. Construite au VIe siècle et antérieure à l’église Wa’il, elle a été restaurée dans la première moitié du VIIe siècle  .
Elle est classique, avec 3 nefs séparées par 2 rangées de 4 arcatures. Elle a deux salles de service rectangulaires couvertes par un arc ; et situées de part et d’autre de l’abside. A divers endroits de l’église il y avait des décors de croix. L’embouchure d’une citerne, reliée à 3 canaux d’eau des toitures est visible dans la nef centrale.  Les mosaïques ont été recouvertes et remplacées par un sol en dalle d’albâtre local.
Le presbytère était fermé par un chancel en pierre.
Une tabula ansata incisée sur une dalle de pierre du presbytère, présente une inscription en grec dont seules quelques lettres sont encore visibles.
Conclusion
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À travers les choix iconographiques et architecturaux, les inscriptions dédicatoires et la disposition des espaces, ces églises reflètent la volonté des chrétiens de cette région de maintenir leur foi tout en s’adaptant à leur contexte socio-politique.
La richesse de ces œuvres témoigne de la continuité de la pratique chrétienne par la diversité des rapports entre les chrétiens et la nouvelle autorité omeyyade, illustrant ainsi la capacité d’Umm er-Rasas à s’intégrer tout en affirmant ses croyances et son héritage.
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Travail réalisé seul par Valentin Jozellet.
Ce travail est le fruit d’un effort personnel de synthèse réalisé dans le cadre d’un projet scolaire sur les églises d’Umm er-Rasas. Les contenus présentés (textes, images, cartes, etc.) proviennent de diverses sources que j’ai scrupuleusement mentionnées dans la bibliographie. Je n’ai aucune prétention d’auteur sur les photographies ou extraits de textes tirés d’ouvrages spécialisés (mis à part que ce sont des diapositives que j'ai réalisé) : ils sont utilisés ici dans un but strictement pédagogique et non commercial. Mon objectif est de rendre accessibles les connaissances sur ce site archéologique remarquable, en regroupant les informations disponibles et en les présentant de manière claire et structurée.
Merci à vous.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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the big jump
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valentin-jozellet · 3 years ago
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valentin-jozellet · 3 years ago
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valentin-jozellet · 3 years ago
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valentin-jozellet · 3 years ago
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Figurine en pâte à modeler articulée grâce à une armature en câble électrique.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Vol vers les ruines
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valentin-jozellet · 3 years ago
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On peut voir des effets de déformations derrière le ptérodactyle, comme si le souffle provoqué par le battement de ses ailes était lourd et puissant.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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extrait d’Hârzàck grimaçant et interjetant à son ptérodactyle d’aller plus vite.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Extrait d’Hârzàch, vol au dessus de la citadelle
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Quelques photos capture de scènes de Xizang
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valentin-jozellet · 3 years ago
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Dans l’histoire l’homme a toujours admiré les héros, figures d’espoir luttant contre l’effondrement de la civilisation, que ce soit dans la mythologie gréco-romaine, légendes scandinaves et arthuriennes. 
Je lis beaucoup de comics surtout de chez DC mais mon superhéros préféré reste Batman, le plus sombre et réactionnaire, luttant contre la criminalité prolétarienne et des actions terroristes de grands vilains.
Héros torturé, sa lutte violente contre le crime est vaine, ne pouvant réussir sa mission vengeresse et punitive tant que les disparités sociales existent. Milliardaire philanthrope, il incarne en réalité des valeurs aristocratiques, protégeant finalement les intérêts des puissants. Gotham City restant ainsi dans les ténèbres (décors gothiques), primitive, où règne l’insécurité et la violence. Ce que je préfère chez Batman ce sont ses ennemis réalistes, pour la plupart des psychopathes criminels en marge de notre société, incontrôlables, monstres engendrés par notre système et conséquences des dérives négatives de notre structure sociale.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Une des scènes du démarrage de la Elvis dans le brickfilm du Guerrier de la route.
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valentin-jozellet · 3 years ago
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Une des scènes où les héros courent sur la nouvelle planète dans Xizang.
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