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Parlons films
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vincentchpt · 7 years ago
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Les veuves
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Après le succès de l'excellent Twelve years a slave, on aurait pu penser que Steve McQueen aurait croulé sous les propositions. Et si cela a peut-être été le cas, il a pris son temps pour se décider, puisqu'il aura fallu attendre cinq ans avant de voir son nouveau film à l'affiche.
Les Veuves est un film de gangsters adapté d'une série télévisée britannique. Après un casse raté et la mort de tous les membres d'un groupe de braqueurs, leurs veuves vont reprendre le flambeau pour surmonter leurs difficultés financières. En plaçant des personnages que personne n'attend dans ce type de rôle, le film peut reprendre les codes habituels du film de casse tout en gardant un côté original et décalé qui rend son pitch alléchant. Ainsi le film respecte les étapes du genre avec la constitution du groupe, l'élaboration du plan puis le casse en lui-même, tout en suivant le personnage principal incarné par l'excellente Viola Davis qui trimballe son petit chien d'appartement dans ses bras de scène en scène. En dehors des personnages principaux, le film reprend également les archétypes que l'on retrouve dans ce genre d'histoire, et on remarquera au passage la prestation de Daniel Kaluuya qui campe un tueur sadique dont la tension qu'il provoque lorsqu'il apparaît à l'écran n'est pas sans rappeler le Mr. Blonde de Reservoir Dogs qu'interprétait à l'époque Michael Madsen.
Steve McQueen a ce talent qu'ont les grands cinéastes de parvenir à véhiculer l'émotion et la tension avec leur caméra et leur façon de filmer chaque scène et il ne nous déçoit pas dans ce film. Les premières secondes et leur montage nerveux suffisent à nous happer et cette excellente réalisation couplée au pitch prometteur auraient pu suffire à faire des veuves un chef d'œuvre du film de casse. Voire un chef d'œuvre du cinéma tout court, puisqu'au-delà des codes du film de casse, le film se permet un propos autour de ces personnages féminins “ordinaires” que personne n'attend là où elles se dirigent. Elles vont d'ailleurs chacune se révéler au cours de l'histoire, là où l'ensemble des personnages masculins du film sont soit absolument horribles, soit trop faibles pour survivre.
Malheureusement le film fait l'erreur de ne pas s'en tenir là. Il est vrai que les scénaristes de film de casse sont friands de retournements de situation, souvent ratés, et celui-ci ne fait pas exception. Ainsi le scénario cherche à nous surprendre au milieu du film avec un retournement d'un conformisme affligeant et s'empêtre ensuite dans cette intrigue supplémentaire aussi mauvaise qu'inutile. Steve McQueen nous épargne au moins la scène d'explication souvent amenée en fin de film pour essayer de justifier les moments un peu mystérieux, nous laissant avec la possibilité de reconstruire nous-mêmes l'histoire a posteriori pour essayer d'en trouver une explication cohérente. Je me suis même demandé s'il n'avait pas laissé cela volontairement en suspens parce qu'il ne croyait pas lui-même à son propre scénario, qu’il a co-écrit avec Gillian Flynn.
Comme souvent je regrette que des cinéastes ne fassent pas assez confiance à leur pitch et leur talent de réalisation en se sentant obligés de compliquer inutilement leur scénario. Ici le même film épuré de ce retournement aurait été plus court et bien plus percutant et c'est dommage. Pour autant les veuves reste un bon film avec des personnages marquants et une réalisation impeccable, que je conseille sans hésitation.
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vincentchpt · 7 years ago
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Le grand bal
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En sortant du grand bal mon compagnon était bouleversé, peu de films ont la capacité de le mettre dans cet état. C’est donc avec un peu d’appréhension que j’y suis allé à mon tour, avec toutefois l’envie d’aimer ce film qui l’avait ému à ce point, ce qui me mettait dans de bonnes dispositions pour l’apprécier.
Le grand bal est un documentaire sur un festival qui a lieu chaque été en Auvergne et où se rassemblent pendant deux semaines quelques milliers de personnes pour danser ensemble des danses traditionnelles d’origines diverses. Le festival alterne entre les cours de danse en journée et les bals en soirée. On y croise les habitué·e·s et celles et ceux qui y viennent pour la première fois, les expert·e·s de la danse et les autres qui bougent encore avec raideur.
La réalisatrice Laetitia Carton s’attache à filmer au plus près les danseurs et danseuses, à capter leurs expressions pour nous transmettre cette sorte de bonheur pur communicatif qui se lit sur leurs visages. Ici la danse traditionnelle fait partie de ces activités qui lient entre eux des êtres aux profils différents, où les différences sont gommées le temps d’une danse. Rien ne semble plus universel que le contact des corps qui se cherchent, même si chaque culture l’exprime à sa façon.
Cette recherche de l’extase dans le moment présent, dans le fait d’être au monde, anime les êtres humains depuis longtemps et notamment les cinéastes. Je n’ai pu m’empêcher de penser à Bertrand Bonello et son film « De la guerre » où nous suivons le personnage interprété par Mathieu Amalric dans sa quête impossible de bonheur et son incapacité à être au monde. Ici et là on opère à grand renfort de danses et de transes collectives, mais là où Bonello ne parvenait pas à capter ce qui en faisait l’essence et rendait le voyage stérile, le grand bal en est une réponse magnifique. L’objet de cette quête est d’une simplicité qui paraît désarmante, qui a l’air si accessible. Là où certain·e·s parcourent le monde pour l’élucider, d’autres y parviennent en dansant dans leur village avec un grand-père en baskets.
Le film n’élude pas pour autant les difficultés que peuvent ressentir des personnes qui ne parviennent pas à trouver leur place au grand bal, et c’est un sujet dont les participant·e·s discutent également. Le film ne s’attarde pas trop sur cette question cependant et on peut le regretter car il me semble que c’est un sujet important. Il fait d’ailleurs écho à des discussions similaires dans d’autres communautés où l’on se pose régulièrement la question de l’accueil des nouvelles personnes qui ne parviennent pas toujours à se sentir à l’aise.
Il faut dire que pour les personnes conquises par l’événement, même si elles ont conscience de la difficulté parfois d’être touchées et transportées, elles savent aussi que cela peut tomber n’importe quand au milieu d’une danse et elles oublient vite ces obstacles, se montrant « accros » à la multiplication de ces expériences, à l’image de ce garçon qui participe à d’autres bals dans l’année et qui demande avec une angoisse qu’on devine dans la voix : « Tu imagines, toi, ne pas danser pendant un an ? »
Le grand bal est un documentaire qui se sert de ce festival de bal traditionnel comme d’un prétexte pour rendre avant tout hommage à tous ces rites que nous créons pour nous lier les un·e·s aux autres, pour vivre intensément le moment présent et qui peuvent se nicher partout, même aux endroits où on les attend le moins.
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vincentchpt · 7 years ago
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Utoya, 22 juillet
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Je le confesse, j’aime souvent les fictions « basées sur des faits réels ». J’en ai un peu honte car je sais que ces histoires pour être racontées au cinéma doivent amputer une bonne partie des faits et manipuler un peu (parfois beaucoup) les spectateurs et spectatrices. Pour autant il me semble que ces fictions permettent également d’atteindre une forme de connaissance qu’un simple énoncé de faits, même exhaustif, ne permet pas. C’est bien souvent parce que suis ému par des personnages dans un film que je dévore ensuite des articles pour en apprendre plus sur l’histoire « réelle », avec toutes les nuances que l’étude historique peut apporter. À l’heure où le biopic est devenu un genre quasi incontournable au cinéma, je ne semble pas être le seul.
Ces dernières années il y a un type d’événement sur lequel les films se sont multipliés : les attentats terroristes. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant lorsque l’on constate à quel point ces événements marquent profondément nos sociétés contemporaines. Ces films abordent souvent le sujet du point de vue des victimes, dans un objectif avoué de montrer au reste du monde ce qu’elles ont pu vivre. Dans Utoya, 22 juillet, le réalisateur norvégien Erik Poppe adopte également ce point de vue, et va même au bout de ce que cette idée implique.
Le massacre sur l’île d’Utoya en juillet 2011 par le terroriste d’extrême-droite Anders Breivik a duré un peu plus d’une heure et Erik Poppe nous propose donc de « vivre » cet événement à travers un plan-séquence de 72 minutes, caméra à l’épaule, centré sur Kaja, une jeune militante du parti travailliste norvégien. Cette radicalité formelle fait de ce film l’un des plus traumatisants que j’ai pu voir au cinéma ces dernières années. Mon compagnon ne s’y est pas trompé et a quitté la salle au bout d’à peine quelques minutes, sachant qu’il ne pourrait supporter pendant toute la durée du film la tension qui s’installe immédiatement.
Le procédé nous interdit en effet toute distanciation et nous force à ressentir avec Kaja l’horreur de ce moment, la tension permanente et la peur. Aux questions théoriques que l’on se pose parfois sur la façon de réagir à de tels événements, le film répond de façon glaçante. Les personnages sont contraints de réagir constamment avec peu d’informations en devant faire très rapidement des choix cruciaux pour leur survie et celle de leurs proches. Impossible de prendre le temps de réfléchir ou de savoir à l’avance si une décision s’avèrera bonne ou non. Je suis ressorti de la salle fébrile, sans pouvoir dire si cette expérience cinématographique pouvait être bénéfique ou non pour moi.
La question de réaliser des films sur des événements traumatiques proches se pose régulièrement et celui-ci n’y a pas échappé. Après visionnage je peux m’imaginer que si j’étais un survivant d’Utoya, il me serait sans doute impossible de voir ce film. Mais Utoya, 22 juillet ne s’adresse pas aux victimes, il cherche à agir comme une piqûre de rappel pour toutes celles et ceux qui ne voient ces événements qu’à travers l’actualité, pour leur donner un récit auquel ils peuvent s’identifier plus concrètement et provoquer leur réaction. Une rescapée disait d’ailleurs qu’elle avait décidé d’aider à la réalisation de ce film parce qu’il racontait une histoire que beaucoup de rescapés n’arrivaient toujours pas à raconter, sept ans après. Je comprends aisément pourquoi.
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vincentchpt · 8 years ago
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Détroit
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Ma rencontre avec le cinéma de Kathryn Bigelow m’avait laissé un peu sur ma faim. J’étais allé voir Démineurs en 2009 et j’avais trouvé que le film confinait à l’exercice de style. Il y avait certes de la virtuosité dans sa façon de filmer ces scènes de déminage, mais le film était assez répétitif et manquait de profondeur dans les rapports humains qu’il décrivait. Je suis donc allé voir son nouveau film en espérant que le sujet soit un peu plus adapté à son style.
Détroit raconte l’incident de l’Algiers Motel, qui a eu lieu en juillet 1967 pendant des émeutes particulièrement meurtrières qui secouèrent la ville de Détroit. Alertée par des coups de feu, la police va investir le motel et interroger brutalement les occupants pour trouver le tireur. Plusieurs d’entre eux, tous des hommes noirs de moins de 20 ans, vont être abattus pendant l’incident. Le film nous expose d’abord rapidement le contexte des émeutes, puis consacre sa plus grande partie à l’incident en lui-même, avant de finir par ses conséquences judiciaires et le traditionnel « Que sont-ils devenus » lorsque l’on raconte une histoire inspirée de faits réels. La construction est certes un peu convenue, mais efficace.
Dès les premières minutes du film, la caméra nerveuse qui passe d’un visage à l’autre et le montage saccadé installent une tension qui ne disparaîtra pas avant le générique de fin. Le film cherche à nous raconter émotionnellement cette violence et ne va pas nous épargner. L’incident du motel est décrit minute par minute, à la façon d’un film d’horreur. On ressent son côté interminable, l’envie que tout cela se finisse. Même lorsque la nuit se termine, le répit est de courte durée. Les suites judiciaires sont filmées avec la même tension ainsi que le choc post-traumatique chez les survivants. Une telle violence ne peut pas se résoudre aussi facilement.
Dans un fait criminel de ce type où il est difficile de savoir exactement ce qu’il s’est passé, il faut bien sûr romancer et raconter un point de vue. Même si les recherches de témoignages ont été nombreuses pour retranscrire au mieux ce qu’il s’est passé cette nuit-là, le scénario s’appuie particulièrement sur la version de Melvin Dismukes, interprété dans le film par John Boyega, en cherchant à le réhabiliter. En effet cet agent de sécurité noir fut accusé de complicité avec les policiers blancs et reçut après l’incident des menaces de mort de la part des Black Panthers. Ce parti-pris conduit à rendre plus caricaturaux d’autres personnages, mais c’est malgré tout un choix intéressant lorsque l’on souhaite s’adresser davantage aux tripes des spectateurs plutôt qu’à leur réflexion. Un choix cependant éthiquement discutable, puisqu’il passe sous silence plusieurs éléments de contexte, ce qui a valu à Kathryn Bigelow de nombreuses critiques. J’ai tendance à penser que ce genre d’événement peut susciter des œuvres aux traitements différents et toutes aussi valables, et même si je comprends la frustration du manque de contexte politique, le film reste cohérent dans ce qu’il cherche à montrer. Son défaut principal étant selon moi son titre, faisant croire qu’il va nous parler plus largement des émeutes alors qu’il se concentre sur la narration au plus près d’un incident précis, selon un point de vue particulier.
Cinquante ans après les faits, on pourrait espérer le ranger parmi les films historiques un peu lointains dont on ressort en se disant que le monde a heureusement bien changé depuis. Mais les incidents encore récents à Baltimore ou Charlotte aux États-Unis, ou plus près de nous la mort d’Adama Traoré ou l’affaire Théo nous rappellent à quel point la violence policière décrite dans Détroit est encore bien présente. La boule au ventre n’est pas prête de partir.
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vincentchpt · 8 years ago
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Blade Runner 2049
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En consommateur influençable que je suis, j'ai cédé à la tentation d'aller voir le nouveau blockbuster de SF dont tout mon environnement geek parlait. Je n'avais pas vu Blade Runner depuis de nombreuses années et je n'en gardais que des souvenirs assez flous, un petit visionnage préalable m'a permis de me replonger dans cette ambiance. Malgré les relents de culture du viol bien gerbants comme seuls les vieux polars en ont le secret, je me suis rappelé ce qui faisait que ce film était toujours considéré comme un chef d'œuvre du cinéma de science-fiction, voire du cinéma tout court. Les ressemblances et divergences avec le nouvel opus n'en ont été que plus flagrantes, pour le meilleur et pour le pire.
Comme son nom l'indique, Blade Runner 2049 se déroule trente ans après l'original. La Tyrell corp a été remplacée par la Wallace corp, on a incrémenté un peu les numéros des modèles de Nexus, et on a toujours des Blade Runners en activité. Oui mais maintenant les nouveaux modèles de répliquants sont tellement dociles qu'ils ne sont plus illégaux, voire sont eux-mêmes des Blade Runners, comme le personnage principal dont le métier est donc d'éliminer les vieux modèles de Nexus qui n'ont rien à voir avec lui, juré.
J'ai beaucoup lu que le film était très beau et je ne peux qu'approuver, c'est magnifique. Denis Villeneuve sait filmer et il le montre. Si l'on ajoute à cela la musique envoûtante qui accompagne parfaitement l'ambiance visuelle, on ne peut qu'applaudir l'esthétique du film.
Oui mais malheureusement, le film est loin de n'avoir que des qualités. Comme dans beaucoup de films depuis une dizaine d'années, le scénario est inutilement compliqué et se perd dans des méandres causant un nombre incroyable d'invraisemblances, multipliant les arcs narratifs sans les approfondir vraiment, voire en les effleurant à peine. À vouloir traiter trop de sujets, le film se disperse et juxtapose des scènes qui ne s'enchaînent pas vraiment. Si l'idée de l'histoire d'amour entre le personnage principal et une IA domestique pourrait être intéressante, elle est perdue au milieu d'éléments d'intrigues qui n'ont pas grand-chose à voir et manque cruellement de développement, là où Her de Spike Jonze traitait le même thème infiniment mieux. Ce problème se ressent sur tous les thèmes développés par le film et c'est bien dommage.
Pire encore, malgré sa beauté plastique, le film tient mal la comparaison avec l'original. Blade Runner avait su créer un univers visuel foisonnant de détails, que ce soit dans les bas-fonds de Los Angeles ou l'intérieur baroque et flippant de l'expert en génétique avec ses jouets animés. Blade Runner 2049 reprend certains de ces éléments, notamment les rues de L.A., mais nous sert des intérieurs sobres et épurés qui sont à la mode dans la SF plus récente et qui détonnent un peu, sans apporter vraiment d'imaginaire neuf. Les quelques tentatives pour faire exister cet univers, comme le fait de montrer le personnage principal comme un paria rejeté par ses congénères parce qu'il est un répliquant, ne durent guère au-delà des scènes d'exposition et n'ont pas vraiment d'influence sur l'histoire, ce qui les rend assez artificielles. Tout cela est très beau mais sent le réchauffé et ne fera sûrement pas date comme avait pu le faire l'ambiance de l'original.
Si ce film est censé être un nouveau chef d'œuvre de la science-fiction comme j'ai pu le lire parfois, cela en dit long sur la qualité des productions actuelles.
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vincentchpt · 8 years ago
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Le jeune Karl Marx
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La semaine dernière, en écoutant Olivier Besancenot et Raoul Peck discuter avec passion de Marx et de communisme sur le plateau de France Culture, je me suis laissé gagner par leur enthousiasme et me suis dit qu’il fallait absolument que j’aille voir ce film. J’avais déjà trouvé remarquable le précédent film de Raoul Peck, I am not your negro, ce qui me donnait un double a priori positif.
Le film retrace donc la jeunesse de Karl Marx, plus précisément depuis son arrivée à Paris alors qu’il a 25 ans, jusqu’à ses 30 ans en 1848 et la rédaction du manifeste du parti communiste, peu avant les révolutions qui suivront. Le film raconte surtout l’histoire de son amitié avec Friedrich Engels et la façon dont les deux hommes vont se trouver confrontés au milieu intellectuel de la gauche radicale de l’époque, à tendance anarchiste, et de ce qui va les mener à écrire le manifeste du parti communiste. En effet ils sont peu satisfaits de ce qu’ils voient, leur histoire c’est celle de la jeunesse aux idées nouvelles, qui observe d’un côté des intellectuels éloignés des réalités concrètes, et de l’autre des révolutionnaires qui savent quel système ils veulent détruire, mais qui n’ont pas réellement d’idéologie à proposer pour le remplacer. Marx et Engels vont faire voler cela en éclats et proposer un projet politique concret qui permet d’associer la lutte à la réflexion.
De même que lorsque Raoul Peck nous racontait l’histoire de James Baldwin, il cherchait à mettre en lumière des réalités actuelles à travers les réflexions de l’intellectuel, il ne fait pas différemment ici. Cette recherche d’une philosophie concrète est au cœur des réflexions de Marx et Engels et nous rappelle qu’elle doit sans cesse se réactualiser, car elle prend son essence même dans la réalité du monde qui est par nature changeant.
Bien sûr comme tous les biopics, si vous êtes déjà incollable sur la vie de Karl Marx, vous n’apprendrez probablement rien, peut-être même que vous vous offusquerez du traitement léger de certains personnages ou des raccourcis nécessaires lorsque l’on veut raconter une telle histoire en moins de deux heures. Mais dans le cas contraire, je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce film qui non seulement vous en apprendra sûrement beaucoup sur l’histoire des mouvements de la gauche à cette époque, mais fera écho à des luttes actuelles bien présentes et réveillera le révolutionnaire idéaliste et néanmoins pragmatique qui sommeille en vous. Mais si je vous assure.
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