“ J’avais cherché l’aventure toute ma vie...” — Robert Louis Stevenson (extrait de "Voyage avec un âne dans les Cévennes")
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Cerveau ? Non, cerneau.
Vers Saint-Jacques - Jour 11 - 20/09/2020
Troisi��me et dernier jour pour cette escapade automnale sur la Via Turonensis. Il s'agit d'arriver à Tours, 27 km à parcourir en bord de Loire et dans les vignobles. Je décide de suivre La Loire à Vélo, la voie cycliste, Sylvain reprend le train pour Paris, son pied gauche ne lui permet pas de continuer.
Le chemin jusqu'à Montlouis alterne entre les bords sauvages du fleuve et les vignobles bien alignés. J'y apprends le vocabulaire ligérien, je découvre les îlots boisés qui abritent des fruiticés et des espèces animales, je découvre également les ripisylves.
Les neurosciences ont aujourd'hui réponse à tout ou presque. Les études menées sur des rats ou des êtres humains nous apprennent que telle hormone favorise tel comportement. La modernité, c'est donc aussi cet irrésistible besoin de tout rationaliser, de savoir que l'endomorphine conduit à ceci et que la dopamine à cela. Mais connaitre les fonctionnements neuronaux nous aide-t-il à mieux marcher, à abandonner davantage notre corps au paysage ? Sommes-nous plus heureux de connaître la loi de la gravité pour sentir la terre sous nos pieds ?
J'arrive à Tours à 15h00 pour reprendre un train vers Paris. Prochain tronçon : 4 jours de marche pour parvenir à Poitiers en passant par Sainte-Maure de Touraine.
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Vers Saint-Jacques - Jour 10 - 19/09/2020
Deuxième jour de ce nouveau voyage post-confinement covid19 en bord de Loire. Nous quittons la rive pour monter au château de Chaumont. La porte du parc est ouverte et nous déambulons dans les differents jardins du domaine. Nous sommes seuls, nous rencontrons parfois des ouvriers qui entretiennent les espaces. Moment unique !
Direction Ouest pour relier Amboise en 24 km. Le chemin quitte le bord de Loire vers Mosnes et monte dans les vignobles de Touraine. La route serpente entre les hameaux et les carrés de vigne situés sur le plateau qui surplombe la Loire sur sa rive gauche.
La modernité, c'est aussi ces grosses machines qui ramassent les grappes de raisin et remplacent les êtres humains. Ce sont les sulfates qui protègent les fruits et endommagent les sols. C'est cette industrialisation du vin, cette mécanisation qui frappe tous les secteurs de l'agriculture.
Nous arrivons à Amboise en milieu d'après-midi. Nous ne rencontrerons jamais la propriétaire de l'hébergement que nous avons loué. Tout est géré par téléphone, nous correspondons par des SMS assez confus. Perlin qui m'accompagne depuis Blois, souffre de son pied gauche.
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Vers Saint-Jacques - Jour 9 - 18/09/2020
De nouveau sur le chemin jacquaire après ces longs mois de restriction de déplacement ! Mais la crise sanitaire est toujours bien présente : des masques cachent nos visages, les lieux publics affichent des consignes écrites "Respecter les distances !", "Le covid19 tue encore" rabâchent les médias.
Nous vivons une époque troublante où tous nos comportements sociaux doivent être repensés pour éviter de contaminer et d'être contaminés. Nous avons une urgence majeure à traiter : imaginer le monde d'après. Le covid19 a mis en évidence les impacts mortels de la mondialisation et du consumérisme. Mais comment construire ce nouveau monde ?
De Blois à Chaumont sur Loire, 30 km de marche le long du fleuve ou à travers bois. Nous bifurquons pour aller saluer Bouddha au temple de la Gendronnière. Nous marchons dans la propriété, nous ne rencontrons personne. Le temple est désert.
Arrivés à Chaumont sur Loire, je m'aperçois que j'ai réservé un hôtel à Chaumont dans la Marne ! Nous trouvons in extremis une chambre, nous ne dormirons pas dehors ce soir. Demain, départ pour Amboise.
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Vers Saint-Jacques - Jour 8 - 17/01/2020
Aujourd'hui, une étape de 36 kilometres se présente à nous, de Beaugency à Blois en empruntant la piste cyclable et partiellement le GR 3. Notre topoguide nous conseille de scinder cette portion en deux, mais finir à Blois ce soir est tentant.
Nous partons sous une pluie fine, le soleil n'est pas encore debout, il est caché derrière nous, à l'horizon. Le chemin est très agréable. Nous arrivons en fin de matinée à la centrale de Saint-Laurent Nouan. Les deux cheminées géantes de la centrale nucléaire crachent des nuages blancs qui montent dans le ciel.
Si pour autant la vapeur n'est que de l'eau qui part en fum��e, eau qui refroidit les réacteurs, les déchets nucléaires resteront dangereux pour des millénaires. A ce problème majeur, d'autres risques viennent aggraver l'exploitation des centrales nucléaires : les risques sismiques, les négligences de maintenance des équipements, qui peuvent provoquer l'exposition des populations à la radioactivité.
Nous reprenons le train pour Paris. Les pieds de Perlin sont meurtris. Il nous faudra 3 jours lors du prochain voyage pour relier Blois à Tours.
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Vers Saint-Jacques - Jour 7 - 16/01/2020
Malgré les grèves de transport qui se poursuivent, nous arrivons à Orléans, en train. Nous marchons jusqu'à la Loire que nous longerons toute la journée. Il fait beau, le soleil nous accompagne dans cette descente du fleuve sur sa rive droite.
Le paysage a changé : finies les éoliennes, place aux maisons en bord de Loire à l'atmosphère paisible, loin du stress urbain, loin des magasins qui regorgent d'équipements en tous genres, de pléthores de vêtements, de nourriture en surabondance.
La modernité est malheureusement aussi cette opulence inutile, cette soif de posséder, consommer pour ne pas être frustré, puis sécuriser les biens, même si parfois la porte ceinture un vide. Fermer, se fermer, se renfermer...
Nous dormons à Beaugency, nous avons parcouru 29 kilomètres. Nous partirons demain pour Blois.
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Vers Saint-Jacques - Jour 6 - 14/11/2019
Aujourd'hui, nous relions Artenay à Orléans. Nous quittons la Beauce dans le froid et la grisaille qui se sont installés depuis quelques jours. Sylvain, dit Perlin le pèlerin, marche à mes côtés pour ce sixième jour depuis Paris.
Nous longeons le rail de l'aérotrain, transport qui ne sera jamais mis en service. Il ne reste que le rail en béton construit sur 18 kilomètres au nord d'Orléans. Ce train, imaginé dès la fin des années 1950, est le précurseur du TGV. L'objectif de ce véhicule moderne était d'aller plus vite, de gagner du temps, importante notion dans une civilisation de rentabilité. Mais pour faire quoi au juste ?
Gagner en quantité de temps pour en faire plus. Mais qu'en est-il de la qualité du temps ? Nous pourrions la mesurer en présence, en attention, en conscience d'être pleinement ici et maintenant. Le train à grande vitesse est tout l'inverse de notre progression lente, de notre marche itinérante où nous observons tout ce qui nous entoure et rencontrons ceux qui souhaitent être rencontrés.
Nous arrivons dans l'agglomération orléanaise dans l'après-midi après 26 kilomètres de marche et reprenons un train le soir-même pour Paris. Nous marcherons le long de la Loire lors de la prochaine étape.
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Vers Saint-Jacques - Jour 5 - 18/10/2019
Etape de plus de 36 kilometres entre Angervile et Artenay, nous quitterons enfin l'Ile de France aujourd'hui pour rentrer dans la région Centre Val de Loire. Sylvain m'accompagne pour cette grande journée. Nous parvenons à monter dans un train malgré une grève sans préavis qui paralyse les lignes qui desservent Orleans.
Nous descendons à Angervile, la pluie nous accueille, il y fait encore nuit. Nous traversons les champs de betteraves, des norias de camions les acheminent vers les usines de transformation. L'odeur des sucreries dont les cheminées fument au loin me renvoie à mon enfance, l'odeur âcre de la betterave sucrière.
La modernité, c'est aussi et malheureusement l'absorption en masse de produits sucrés qui conduit vers l'obésité, puis souvent vers le diabète, l'une des grandes maladies du 21ème siècle.
Les trains ayant été supprimés, nous repartons à Orléans en taxi puis à Paris en covoiturage. A quand le jour 6 et l'arrivée dans Orléans ?
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Vers Saint-Jacques - Jour 4 - 20/09/2019
Plus de 4 ans se sont écoulés sans avoir marché sur ce chemin ! Fort heureusement, rien n'a bougé : Etampes est toujours situé dans l'Essonne, le chemin de Saint-Jacques est bien là, traçant de grandes lignes droites entre les champs de céréales et de betteraves.
L'agriculture intensive est bien installée dans la Beauce. Tout y est mécanisé, industrialisé, gigantesque, sans arbres à l'horizon, uniquement des champs surexploités. On y respire l'engrais chimique et le pesticide.
La révolution verte de la seconde moitié du vingtième siècle, cette mécanisation qui devait nourrir plus de gens à moindre coût, a bien impacté l'environnement et l'humain. Moins cher mais à quel prix ?
Nous traversons ces plaines sans relief avec Sylvain qui m'accompagne aujourd'hui. Nous arrivons à Angerville après six heures de marche et rentrons à Paris par train, interloqués d'avoir sillonné ce désert.
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Ruta de Pedra en Sec - Jour 7
Voilà, le voyage prend fin ce soir. Le chemin s'arrête au bord de l'eau, dans le Port de Pollença là où les montagnes de la Serra Tramuntana plongent doucement dans la mer au nord-est de l'île. Une variété de paysages avec mer et montagnes en alternance, des villages harmonieux aux bâtiments préservés, personne sur le chemin excepté quelques marcheurs, font de ce.voyage à pied un moment inoubliable et hors du temps.
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Ruta de Pedra en Sec - Jour 6
La montée du refuge de Tossals Verds au pied du Puig de Massanella (1365 mètres de hauteur) est très agréable. Nous traversons des bois où serpente un cours d'eau puis une combe pour arriver au Coll des Prat. Nous redescendons 600 mètres en cheminant sur le Cami de ses Voltes d'en Galileu. C'est la photo postée du jour. Nous trouvons des puits de glace sur le chemin. Les Majorquins construisaient des édifices en pierre pour conserver la glace de l'hiver. Le chemin que nous prenons leur permettait d'approvisionner les villages de la vallée. Nous passons la nuit au monastère de Lluc. Demain soir, nous serons au bord de la mer après avoir traversé l'île à pied du sud-ouest au nord-est.
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