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Le rejet
Dater, c’est aussi essuyer beaucoup de rejet. Des petits comme des un peu moins petits. Ça va de l’absence de réponse après un « Allô! » sur Tinder à un ghosting en bonne et due forme.
Ou c’est même moi qui rejette. Ça va dans les deux sens.
Ça fait mal. À différents degrés, mais ça écorche l’égo.
Ce qui m’est arrivé à quelques reprises, c'est le vide textuel après une première date. Quand tu échanges des textos avec quelqu’un pendant un certain temps et qu’après la première date, même si tout s’est bien déroulé, y’a plus de conversation.
Le sujet est clos. La magie left the chat. Merci à tous et à toutes, mais c’est terminé. It’s a wrap.
Vous vous dites peut-être: « Ben, pourquoi tu ne lui réécris pas dans ce temps-là? »
C’est que je vais toujours être celle qui réécrit. Toujours être celle qui demande l’heure juste. Souvent je le fais, j’écris. Parce que je préfère une réponse qui fait mal plutôt que pas de réponse pantoute.
Mais à force d’aller tirer ces vers du nez, on dépense une énergie qui ne reviendra pas. Souvent, il faut mettre ses énergies ailleurs. Rediriger ses énergies vers soi. Ou vers ses ami·es pour qu’iels te consolent.
Ce ne sont pas des gros deuils. Heureusement, je suis facilement capable de passer à autre chose. L’expérience y est pour beaucoup.
Mais quand j’étais moins habituée à ce monde fascinant-effrayant du dating, je me remettais en question.
Qu’est-ce que j’ai pu faire? Peut-être qu’il n’a pas aimé que je dise ça? Peut-être que j’aurais dû faire ça? Et si j’avais dit ça à la place? Comment aurait-il pu m’aimer autrement?
Ça ne sert à rien de se poser ces questions. Ça ne sert à rien d’aller creuser dans quelque chose qui ne nous appartient pas, dans lequel on n’a aucun contrôle.
Si la personne ne nous aime pas à la première date, elle ne nous mérite pas, point final.
Parce qu’il y a un contexte, parce qu’on doit être clément, bienveillant. Parce qu’il y a un monde entre le textage et la réalité en personne. Le nombre de fois où j’ai eu des vibes en textant et qu’en vrai c’était complètement autre chose… Ça se peut.
Je pense qu’il faut se rappeler qu’on n’est pas fait pour tout le monde. En tant qu’ancienne people pleaser maladive, qui voulait plus plaire aux autres que se plaire à elle-même, faut se rappeler qu’on n’est pas conçu pour être aimé·es de toutes les personnes qu’on rencontre. C’est difficile à accepter, mais c’est la vérité. Parlant de vérité, quand on est authentique et qu’on n’est pas dans la performance de plaire à autrui, c’est plus facile de passer à autre chose si ça ne fonctionne pas.
Quand on performe pour plaire et que la personne nous rejette, le sentiment d’abandon est d’autant plus cruel. Quand on reste nous-même, sans être dans l’espoir de plaire à tout prix, c’est plus facile à digérer comme « défaite ».
Parce que la personne qui saura reconnaître notre valeur va en avoir pour son argent.
Et, dans mon cas, elle va devoir accepter que j’écrirai sur notre histoire.
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Nicolas
On est la semaine précédant celle de mes vingt ans. Je suis à l’Abreuvoir (je répète, j’avais 19 ans) avec une de mes amies. On s’apprête à aller au sous-sol.
C’est aussi l’époque où je me commandais des Sex on the Beach au bar, et que j’avais toujours un petit sourire de la part des barmans. Heille, je voulais pas goûter l’alcool dans mes drinks. J’ai le droit. À l’époque, l’Abreuvoir était mon temple et j’étais une adepte depuis plusieurs années. Il y avait tout là-bas; le premier étage style bar sportif pour rencontrer des jocks, la terrasse chauffée pour aller fumer et parler à des p’tits bums et le sous-sol avec les fameuses poles dance pour possiblement frencher. Tout y était. Pourquoi aller ailleurs?
Mon amie et moi on danse au sous-sol. Le genre de place qui nous transporte directement dans un épisode de Fugueuse. La musique est bonne, c’est du Rihanna. Je sens quelqu’un me regarder au loin. Mon prochain french qui m’attend? Let’s go. Je le regarde en retour et je constate qu’il s’est approché. Wo, il me veut? Alright.
Oh, ça sera pas mon prochain kiss celui-là. C’est un ami d’enfance, je le connais depuis que je suis née. Je suis contente de le voir par exemple, ça faisait un bail. On jase un peu avant qu’il m’introduise à son ami, Nicolas. Nicolas est cute. Il a un regard perçant, les cheveux en bataille et est vêtu de noir. Il a l’air mystérieux. J’ai peut-être envie de percer le mystère.
Les gars sont dans le mood pour fêter. Mon amie et moi aussi. Un mariage heureux, rien de moins.
On décide de migrer vers la terrasse pour que les gars puissent fumer et qu’on s’entende un peu plus parler. Nicolas s’assoit tout de suite à côté de moi, nos cuisses se touchent volontairement. Ok, il ne perd pas de temps, me dis-je. On discute tous les quatre ensemble, on a du fun. On parle du dernier album de Drake, que j’ai dévoré. Nicolas et moi avons la même chanson préférée.
Tu me parles d’un bel adon.
Plus je regarde Nico, plus il me rappelle quelqu’un. J’ai l’impression que c’est un acteur, mais il vient de me dire qu’il travaille pour la compagnie de son père. Peut-être que j’ai bu trop de drinks sucrés portant un nom risible.
Mon amie et moi, on veut rentrer chez nous, on est un peu fatiguées. Mon amie est déçue de ne pas avoir frenché, je la comprends. On quitte les gars et je les invite par la bande à ma fête la semaine prochaine au Salon Officiel. Nicolas accepte tout de suite. D’accord, on se verra la semaine prochaine mon beau.
« Damn, y’est down le gars. As he should. » me dit mon amie.
Je donne un bec sur la joue à mon amie. J’aime ça quand on me donne des compliments.
On est le 24 avril 2015, c’est le jour officiel - comme le Salon - de mes 20 ans. Mes ami·es de l’université et moi on fait une tournée des bars sur St-Denis: on va au 3 Amigos manger, on va au St-Bock prendre des shots, on va caler des pichets au St-Sulpice et on fait un arrêt au Pub du Quartier Latin prendre je sais plus quoi. Ça commence à être flou.
On termine notre course à la boisson au Salon Officiel. Je suis complètement ivre. J’ai pris des shooters, j’ai mélangé les drinks, mais j’ai un bon fond de bouffe donc tout est bien géré. On n’a 20 ans juste une fois, hein?
On arrive au Salon Officiel et je ne vois que Nicolas au fond de la salle, pas loin du DJ booth où Ajust s’en donne à cœur joie. Je vais le rejoindre. Nicolas, pas Ajust, même si son set est excellent.
« T’es tout seul? », lui lance-je. Mon esprit logique n’était pas invité à ma fête.
« Ouais, j’étais dans le coin. Ton ami d’enfance va arriver plus tard. », me répond Nicolas.
On se met tout de suite à danser ensemble. Mes ami·es et moi et Nicolas sommes au centre du petit Salon Officiel et on est là pour mettre de l’ambiance. La musique est bonne, il fait chaud, tout est réuni pour que…
Nicolas m’embrasse. Un bec un peu timide, mais sincère. Il ne perd pas de temps. Mes pauvres ami·es vont devoir m’endurer en train de frencher pour un ti-bout. Je suis aussi timide que Nico à ce moment précis, mais l’alcool me donne le kick pour l’embrasser en retour. Y’a beaucoup de va-et-vient dans toute l’histoire.
On est collés, on se french à grands coups d’insouciance. On a clairement plus conscience que mes ami·es nous regardent se manger la face. Oh well. 20 ans, right?
Mon ami d’enfance nous rejoint finalement. Il doit être 2h du matin. La soirée a passé cruellement vite. Je lui donne le plus gros câlin du monde. T’sais, un bon câlin de fille saoule qui vient d’entrer dans la vingtaine. Ça saute dans les bras du monde, ça.
On danse tout le monde ensemble, mes ami·es de l’uni décident de rentrer au bercail. Iels ont été vaillant·es toute la soirée. Allez dormir, mes ami·es. Vous êtes exceptionnel·les.
Mon ami d’enfance, Nicolas et moi, on n’a pas le goût de se coucher. Nico me dit qu’on peut aller chez son père, vu qu’il n’habite pas loin. Je ne suis pas en état de rencontrer le daron, pense-je. Il nous confirme que son père est à Los Angeles pour le travail. Bon, parfait dans ce cas.
Que la fête continue.
On arrive chez le père de Nicolas et… Wow. Quessé ça cette belle maison-là qui n’a l’air de rien à l’extérieur? Les plafonds sont tellement hauts, mais c’est pas écho. Bien pensé, architecturalement parlant.
On continue à boire, d’autres amis de Nico sont venus nous rejoindre pour un after party qui bat visiblement son plein. C’est l’fun, la vingtaine. On continue à faire des shots, à boire des gin tonic plus gin que tonic. Je suis bien partie, mais étonnement encore présente mentalement. C’est ça l’important.
On se réchauffe des pizz’ congelées qu’on mange comme de vrais affamé·es. Je suis comblée. C’est comme ça que je voulais fêter ce soir.
Nicolas m’invite à rester dormir. Il doit être 4h du matin. Je ne me vois pas retourner chez ma mère à ce moment-là, je pense que je lui avais dit que je dormais chez une de mes amies de toute façon. Ton lit ce sera, mon Nico.
On monte et… pardon? Les escaliers flottants, les immenses chambres, les rideaux qui se baissent automatiquement… Mais où suis-je?
« Ton père il fait quoi? », demande-je à Nicolas, de la façon la plus indiscrète possible.
« Il travaille beaucoup disons », me répond Nico. J’oublie cette réponse incomplète et me jette sur le lit. Nicolas me déshabille, c’est cute. Il m’embrasse partout sur le corps. Sur le ventre. Les seins. Les joues. La bouche. Mmm.
« Nico… Je suis trop saoule. Je te vois flou. Hahahaha. », lui dis-je, en toute honnêteté, en simulant un fou rire afin d’étouffer le possible malaise.
« Y’a tellement pas de stress Gen. Moi aussi je suis complètement drunk. Hahahaha. » me revient-il, en respectant mes limites et les siennes.
Une belle fête, quoi.
On s’endort en cuillère dans son lit terriblement confortable.
Je me réveille le lendemain matin, ou le matin même, vers 10h. J’ai un mal de tête monstrueux. Je remarque un peu plus le paysage et je suis toujours aussi impressionnée. Nicolas a un énorme projecteur dans sa chambre. Ça doit valoir cher, me suis-je passée comme remarque.
Moi, je vaux pas grand chose en ce moment. Nico est encore endormi, j’en profite pour me rendre au rez-de-chaussé me claquer un bon verre d’eau.
La place est encore plus belle que la veille. Immenses œuvres d’art qui maquillent les murs, une cour intérieure digne d’une revue d’architecture. Je me sers un verre d’eau dans la somptueuse cuisine et je me retourne vers… des prix?
Voyons. C’est un Golden Globe, ça? Et ça, un Emmy? Quoi?
Attends.
Je m’approche d’une photo regroupant plusieurs personnes et je vois Matthew McConaughey. Puis…
Jean-Marc Vallée.
Attends minute. Attends. Attends. Attends.
Je suis chez… Jean-Marc Vallée.
Je ne vois que des photos de lui par la suite, avec Nicolas et son grand frère.
Je sais où j’ai vu Nicolas. Dans C.R.A.Z.Y. Le petit frère.
Tout devient clair. Mon mal de tête est quasiment parti tellement que mon cerveau est illuminé en ce moment.
Nicolas descend. Il me voit devant toutes les décorations d’or. Il comprend que je comprends.
« Ton père c’est fucking Jean-Marc Vallée? » lui lance-je, visiblement sous le choc.
« Le seul et l’unique! » me répond-t-il, avec un beau sourire. Il a l’air fier. Il a raison de l’être.
Je suis terriblement hangover, mais fière aussi d’être chez un homme que j’admire.
Je ne pouvais pas mieux commencer ma vingtaine. *** Aujourd'hui, c'est émotif pour moi de partager cette nouvelle-là. Je n'ai pas revu Nicolas après ça, mais je suis chanceuse d'avoir eu connaissance de la fierté et de l'amour qu'un fils porte envers son père aussi prolifique. La mort de Jean-Marc Vallée est une tragédie, tant pour sa famille que pour le cinéma et la télévision. Je chéris réellement cette histoire, plus particulièrement depuis son décès. J'aurai toujours une pensée pour ses fils.
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Le vide
La réalité est que c’est parfois lonely, cette vie d’éternelle célibataire. Quand je suis en couple, j’envie cette solitude et quand je suis seule, je rêve d’avoir quelqu’un à mes côtés.
Je ne suis jamais réellement satisfaite. Je ne crois pas être la seule. J’ai l’écriture, la radio, la lecture, mon chat, mon bain, des séries, des films.
Je ne suis jamais vraiment seule. Et c’est sans compter ma famille et mes ami·es.
Mais il y a parfois ce vide qui se trace entre les espoirs et la réalité.
Comme un vertige qui prend forme devant toutes ces choses à accomplir. Je sens le compte à rebours de l’horloge biologique.
Vais-je être mère? Vais-je trouver quelqu’un qui saura me plaire? À long terme? Comment pourrai-je envisager ma vie si je n’ai personne? Comment vais-je occuper mes soirées quand mes ami·es auront tous et toutes des enfants?
J’essaie de revenir dans le moment présent le plus possible. Je pourrais spinner là-dessus longtemps et franchement, ça ne servirait à personne. Mon dieu qu’on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Elle me surprend constamment. Pour le meilleur et pour le pire.
Outre le fait d’être seule, c’est souvent le rejet qui fait mal. Quand ce n’est pas un bon timing. Quand il a déjà une blonde. Quand il se prépare à avoir un enfant. Quand il n’est plus down. Quand il n’a jamais été down. Ça écorche au passage mon petit cœur attaché à des idées.
Je ne m’imagine pas systématiquement avoir des enfants avec chaque gars que je rencontre, mais j’entretiens une idée d’aventure. Je m’imagine simplement tenir la main de quelqu’un et voir jusqu’où ça peut nous mener. Des fois, ça dure une semaine. Des fois, un mois. Des fois, un an. Mais je vais au bout des choses. Peu importe ce qu’est ladite chose.
Dernièrement, rien ne va très loin. Y’a des phases comme ça. Le danger, c’est de remettre tout en question quand rien ne semble fonctionner. Suis-je assez désirable? Suis-je assez en forme? Devrais-je arrêter de texter en premier? Devrais-je me laisser désirer?
La réponse à tout ça, c’est: quelqu’un va s’accrocher à ce que je suis. Point barre. Y’a une personne (ou plusieurs) qui va aimer ce que je propose. Qui va apprécier le fait que je sois straight forward. Que je sext. Que j’écrive des nouvelles sexus. Que je publie beaucoup de selfies.
Parce que ce sont toutes des choses que j’aime chez moi et que je ne changerai pour personne. J'aime beaucoup de choses chez moi, même si on est dans une société qui nous pousse constamment à nous détester, à nous diminuer. Que la confiance chez une femme est vue comme de l'arrogance ou de la naïveté. Que le fait que je ne plais pas à tout le monde m'importe peu. Ça, c'est mal vu, quand on est une femme. Parce que notre première arme est de plaire. My god qu'on doit plaire. Mais ce n'est pas ma vérité, plaire à tout prix. Ce ne l'est plus, en fait.
On n’a pas besoin de s’aimer au complet. Mais on doit s'aimer. Aimer ce qui nous distingue. Embrasser notre différence. C'est ce qui fait notre force. On veut trop suivre une méthode, une façon de faire. Par peur d'échouer. Parfois, ça marche. Mais c’est souvent une méthode aseptisée qui ne montre pas réellement qui nous sommes.
Montrons qui nous sommes vraiment, et les personnes qui nous méritent nous aimeront en retour.
Aussi simple que ça? Plus facile à écrire qu’à faire. Mais we’re getting there.
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Marcel (partie 2)
Il arrive devant chez moi. Il est venu à pied, me dit-il. Il n’habite pas loin. J’aime la proximité. On se regarde longtemps. On éclate de rire. Qu’est-ce qu’il se passe? Qu’est-ce qui nous prend? On est des enfants au service de garde sans surveillance.
On s’assoit sur mon balcon avant. Il fait froid, me dis-je. Pas grave, on risque de se réchauffer. J’ai apporté ma poutine et je vais lui manger ça dans’ face.
On parle de nos vies. Je lui dis que j’ai trois sœurs, il est impressionné.
« Wow, ton père devait capoter un peu! », s’exclame-t-il.
Ce commentaire. On me le sort tout le temps. Ça ouvre surtout la porte à un tout autre genre de conversation. Je me lance, je me sens en confiance.
« Ouais, mais mon père aimait tellement ses quatre filles. », lui répond-t-il. Je me demande s’il va comprendre.
« Aimait? À l’imparfait? »
Il a compris.
« Oui, malheureusement. Mon père est décédé il y a trois ans. », lui confie-t-il.
« Oh my god, je suis désolé. ��
Je lui dis que c’est correct. On parle de deuil en finissant ma poutine froide. Ça me fait du bien, ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise avec le sujet. Encore moins avec des frites pas chaudes. La vision de la mort est changeante d’une personne à l’autre, d’une expérience à l’autre. Je détecte chez lui une sensibilité et une empathie qui me consolent. C’est vraiment un nounours.
« Et toi! Ta vie? Y’a tu des morts dans ta famille? », lui dit-il, en riant.
« Haha, non! Mais j’ai une situation un peu particulière. »
Ah non. C’était trop beau pour être vrai. Il doit être père de 5 enfants, tous et toutes dans des pays différents. Il a de l’argent caché chez lui pour protéger son père dans les Hell’s. Il a un micropénis.
Je spin.
Il renchérit en me disant qu’il habite encore avec sa blonde, mais que leur statut est… nébuleux.
« Nébuleux? », lui demande-t-il.
Il me dit qu’elle repart vivre en Suède vers la fin de l’année. Elle était seulement en stage ici. Je déchante complètement. Mon prince charmant mélomane a une blonde.
« Et vous comptez entretenir une relation à distance? » lui relance-t-il, pour qu’il comprenne que hey, là, moi, je suis investie.
« Non. », me répond-t-il aussitôt.
Tiens, tiens. Mais bye, bye.
En ce moment, tu as une blonde, Marcel. Moi je ne touche pas à ça. Je lui dis que j’ai soudainement un coup de fatigue et que je dois absolument allonger mon pauvre petit corps sur mon lit.
Je suis déçue. Une blonde. Of course. Y’a toujours une blonde dans le portrait.
Il quitte mon balcon dubitatif, comme s’il avait fait quelque chose de mal. C’est mal, être en couple et jaser à une fille jusqu’à 4 heures du matin sur son balcon en mangeant de la poutine frette.
Très mal. Une fin de semaine passe.
On se croise souvent au bureau par la suite, évidemment. Il vient faire son tour à mon étage, le 21ème, alors qu’il est assigné à celui du 13ème. Tiens donc. Je le salue à chaque fois, mais on reste distants. En revenant d’un meeting, je vois qu’il m’a écrit. Il m’a envoyé une chanson sur Google Chat.
C’est Is This It de The Strokes. Je comprends ce qu’il veut me dire. J’embarque dans son jeu mélodique. Je réponds Don’t Know Why de Norah Jones.
Il me renvoie Do I Wanna Know des Arctic Monkeys.
Je lui réplique avec une toune de Yes McCan. Il comprend. Il me partage la chanson Jaser jaser de Fanny Bloom avec un point d’interrogation après.
Je lui envoie Le Pyromane de Karkwa. Il rit. Je dis que je suis libre ce soir. Il l’est aussi.
J’espère que sa blonde ne l’attend pas pour souper.
On se donne rendez-vous au parc Lafontaine pour marcher… avec des bières. Activité de date très COVIDienne, ce qu’on ignorait à l’époque. L’insouciance allait être le thème de la soirée.
On marche avec une bière à la main, et plusieurs autres dans un sac, comme si on était en Europe. Manque juste la clope. Pourquoi est-ce que je le vois? Il a une blonde? Ça peut être un ami. En ce moment, tout est très amical.
« Tu sais que, techniquement, c’est un peu comme si j’étais séparé en ce moment. », me lance Marcel. J’attrape la balle au bond. Je lui demande pourquoi.
« Ce que je voulais te dire l’autre soir, c’est qu’on ne couche plus ensemble, on ne s’embrasse même plus. C’est comme une amie. Une coloc, même, on ne se voit jamais. Elle travaille ou étudie tout le temps. »
Je me mets à avoir un peu pitié. C’est triste, ça. Je comprends qu’elle reste chez lui jusqu’à la fin de son stage au lieu de se chercher un autre appart. Drôle de configuration, mais des fois, la vie, hein.
« Qu’est-ce que tu veux faire Marcel? », riposte-je, visiblement tannée de tourner autour du pot.
« T’embrasser. J’y pense depuis- »
Je lui saute dans les bras. C’est fusionnel. On s’embrasse en plein milieu du parc Lafontaine, à la vue de toustes. J’ai des flammèches dans le ventre, mon cœur explose. Nos bières, bien shakées par la marche, pourraient faire office de feux d'artifice si elles explosaient. Je me sens appartenir à quelque chose de grandiose.
On s’embrasse avec tellement d’amour. On arrête. On se regarde. On sourit. On colle nos fronts. Puis on recommence. C’est d’une tendresse infinie.
Il fait froid. Nos corps réchauffés par la tension ne parviennent pas à chasser la fin de l’hiver Québécois. On tente de trouver refuge quelque part. On voit la grande bâtisse du parc, près des terrains de baseball et on décide de s’y aventurer. On cale une bière avant de rentrer.
Pourquoi? Pourquoi pas.
On trouve un placard de ménage au deuxième étage de cet étrange bâtiment. On entre. Il y a trois mopes, cinq balais, 8 rouleaux de papier de toilettes et une perdrix dans un poirier (joke de chanson de Noël, anyone?). Il m’accote sur les étagères en métal et on s’embrasse.
On s’embrasse bien. On se renvoie la balle comme des joueurs.euses professionnel.les de balle molle. Sauf que là, elle est dure, si vous voyez ce que je veux dire. On se colle. On rit. On se trouve ridicules, mais attachants. On construit un complot enfantin juste à nous.
Le concierge de la place ouvre la porte. Woupelaye. On se fait sacrer dehors, avec toutes les raisons valables du monde. On pue la bière en plus.
On sort du manoir de la tentation et des mopes, crampé.es. Faut qu’on se trouve une autre place. On pourrait aller chez moi, mais on perdrait notre momentum. C’est plus loin.
On marche sur De Brébeuf entre Marie-Anne et Rachel et on aperçoit le Château Brébeuf. Une soirée royale, rien de moins.
On sonne à un numéro d’appartement random pendant qu’on brainstorm sur ce qu’on sortirait ben comme raison. Une dame nous répond, un peu en beau ciboulot, il est maintenant 23h.
On dit à l’unisson: « oN a PeRdU nOs cLéS !!!! ». La dame nous croit semi. Elle nous ouvre la porte pareil. Merci madame. Vous êtes une reine.
On cherche un endroit où disposer nos corps et nos canettes de bière vides. On trouve la buanderie de l’immeuble. Parfait.
Marcel me fait asseoir sur une laveuse. J’aime comment il prend mes fesses, mes cuisses. Il est capable de me soulever. Il a l’air d’aimer ça. On s’embrasse alors que je suis de la même grandeur que lui. J’aime cette vue. Je lui caresse le visage, j’enlève sa casquette. Je lui donne un bec sur le front. Sur le nez. Sur la joue de gauche. Puis celle de droite. Je descends vers le cou, je le mordille. Il frissonne. Je le veux tout entier. Pas en garde partagée.
On a chaud. Et on est chauds. On enlève quelques vêtements pour sentir nos peaux se fondre dans l’autre.
Il descend sa main direction mon entrejambes. C’est bien humidifié, malgré le froid dehors. Il caresse mon pantalon avec vigueur. J’aime ça. Normalement ça brûle ce genre d'affaires-là. Pas en ce moment.
On cogne à la porte.
Joke. Aucune personne n’est venue faire son lavage, étonnement.
Je lui dis que j’aimerais qu’on attende avant de faire quoi que ce soit. Il est d’accord. Je l’embrasse encore plus fort parce que le respect des limites de l’autre, c’est mon plus grand turn on. On a parlé, rit et on s’est embrassés jusqu’à 3 heures du matin dans la buanderie.
On est reparti en se tenant la main. On s’est serré tellement fort dehors. Cette étreinte m’a réparée. J’ai versé une larme.
« Tu pleures? Je t’ai serré trop fort? », s’inquiète Marcel.
« Non, je suis juste heureuse. Et complètement saoule. », lui dis-je, en éclatant de rire.
*
La suite dans mon livre.
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Marcel (partie 1)
Oui, la prochaine histoire s’appelle Marcel parce que - fun fact - c’était son vrai nom de code à l’époque. J'ai voulu le garder.
On est en avril 2019.
Je travaille à Radio-Canada, dans la grande tour brune. C’est un jeudi, on est festifs et festives, même si c’est plus morose qu’à l’habitude. On souligne le départ de notre collègue vers de nouveaux horizons.
Plusieurs personnes se joignent à la fête, dont un que je ne connaissais pas. Il travaille aux TI - y’a pas quelque chose de moins sexy dans mon livre à moi. Il s’appelle Marcel.
Y’est pas laid. OK, joins-toi à nous.
On se dirige en autobus vers le Yïsst, l’endroit de prédilection de notre cher collègue. Il a même un sous-verre à son nom là-bas. C’est sa place. On s’attable à la plus grande table de tout le bar. On n’arrête pas de joindre des petits carrés de bois à notre grande rallonge.
C’est la fête. On est là pour passer un bon moment.
Les places, dans ces contextes-là, sont cruciales. Avec qui tu vas être « pogné » à jaser toute une soirée durant? C’est stressant. Direction banquette pour ma part. Je choisis toujours la banquette. Elle est coussinée, il va falloir qu’on m’extirpe de là à 2h du matin. Il est 18h.
Marcel décide de s’asseoir en face de moi. Bon, d’accord. I guess que je vais devoir parler d’informatique pendant 8 heures de temps? Qu’on m’apporte une bière et vite. Je demande la IPA la plus forte qu’il soit. 7% ? Parfait.
J'observe un peu Marcel. Il arbore une casquette d’un band de musique. Il porte une veste en jeans alors qu’il fait 3 degrés dehors. Y’a pas peur. Ou il ne connaît pas l’application de MétéoMédia. Il a les yeux clairs, le regard douillet. Il est bien bâti, il m’a tout l’air d’un nounours. Je n’aurais pas peur de lui dans la forêt.
Je suis près d'autres collègues à qui j’aime jaser. Ça va peut-être être plus smooth que je l’avais imaginé. Iels semblent connaître Marcel et sont content·es de le voir. Sont-iels juste poli·es? On verra ça.
On jase. De tout, surtout de rien.
Finalement, le Marcel, il connaît ben des affaires. Maudits jugements, me dis-je. J’suis vite sur la gâchette côté anticipation des fois. On se met à se parler directement.
On parle de Radio-Canada, des émissions de radio. J’adore la radio. Surtout celle de la société d’État. Il connaît Aujourd’hui l’histoire, Médium Large, Plus on est de fous, plus on lit, La soirée est (encore) jeune. Il les écoute religieusement. Je le crois. Il me donne assez d’informations pour que je sois en mesure de valider tout ce qu’il me raconte.
Ouf, ok. Je ne sais pas si c’est le début de quelque chose, mais ma curiosité est piquée. Elle démange.
« As-tu un chum? », me lance-t-il out of the blue.
Woooohohoho, menute papillon!
Aussi, assumer mon orientation sexuelle juste de même, me refroidit. Même si je suis excessivement attirée vers les hommes et que je rêve à beaucoup de pénis la nuit, ce n’est pas une excuse.
« Non, je me suis séparée au début de l’année », lui renvoie-t-il. Je ne veux même pas savoir, c’est quoi de son côté. Je ne suis pas si intéressée, finalement.
Il me sens plus distante. Il tente de me repêcher. Il lance l'hameçon.
On se met à parler de musique. C’est un mélomane, un vrai. Je sens qu’il cherchait mon attention à plusieurs moments de la soirée, mais là j’ai consommé assez de bières pour être bien ballonnée et être assez parlable. Je me sens légèrement séduite. Je change vite mon violon d’épaule.
On parle de nos goûts respectifs et tout s’assemble. La musique, le langage universel de l’amour. Je dis que je trippe sur Khruangbin, un groupe de rock psychédélique instrumental et il me réplique que c’est aussi un de ses groupes préférés.
Shit. Ça me parle. C’est niche.
J’aime quand quelqu’un a les mêmes référents. Merde, est-ce que je lui demande s’il a une blonde? À ce moment, j’assume qu’il est hétéro. Ou très attiré envers les femmes. Les contradictions, des fois.
On s’échange des regards complices, on s’étouffe de rire en prenant des gorgées.
Nos collègues se sentent de trop auprès de nous. J’ai un TOC, hein. Quand j’obsède sur quelque chose, plus rien n’existe autour. Je sens une nouvelle obsession s’emparer de tout mon être. On se consume. Tout en consommant.
Il est 1 heure du matin et je commence à avoir faim. Je m’imagine en train de manger une délicieuse poutine chaude, avec des morceaux de soucisses dedans. Je ne peux plus être sur une banquette, faut que je sois dans mon petit 2 ½ du Plateau right now.
Je dis aux collègues, et à Marcel, que je quitte le navire de la boisson pour la chaloupe de la poutine.
Marcel décide de partir au même instant.
Ah ouais?
Drôle d’adon.
On se fait la bise à l’extérieur et il me dit qu’il a apprécié me parler ce soir. Voyons, c’est donc ben fin. Je lui dis que c’est réciproque et je le pense. Il est facile d’approche et a un bon sens de l’humour. On décide d’échanger nos numéros. Wow, j’étais en première date sans le savoir.
Je retourne chez moi, heureuse. Je baigne dans le bonheur et le gravy. Qu’est-ce que je pourrais demander de plus?
Marcel me texte.
« Vraiment belle soirée. Merci pour tout. »
Je suis comblée. Quelle gentillesse. Ça me fait vivre de belles émotions. J’ai envie de saupoudrer un peu de dopamine sur ce texto.
« Veux-tu qu’on continue de se jaser sur mon balcon? »
« Je m’en viens. », répond-t-il.
Je ne suis pas prête de me coucher, mettons.
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Jean-Philippe (partie 4)
Minuit. JP parti.
Je me sens complètement vidée. Je sens les dernières 24 heures me frapper de plein fouet. Je suis écrasée sur mon sofa, en train de texter mes ami·es.
« Il vient de partir. », leur copie-colle-t-iels. Je suis autant sur un nuage que six pieds sous terre. Pourquoi je me sens ainsi? Je devrais être contente, j’ai eu ce que je voulais, non? Je me sens un peu triste. Je sais que c’était le début de la fin, cette histoire-là. Que rien n’allait vraiment commencer. C’était voué à l’échec et je savais dans quoi j’embarquais. Mais j’ai un down d’adrénaline. Ma MD, JP, vient de quitter mon système.
Quand je ne vais pas bien, je texte généralement des gars. Question de validation. J’écris à JP.
« Contente que tu sois venu (dans tous les sens du terme). Passe une belle nuit x »
Trois minutes plus tard, il me répond: « J’adore ta plume (dans tous les sens du terme… j’pense). J’ai encore mon sourire d’épais. Dors bien xoxo »
Je ne le crois pas. J’aimerais croire que je le fais sourire comme un épais en ce moment, mais je pense seulement qu’il me parle bien. Il sait quoi me dire. Il sait me charmer.
Je repense à notre soirée. Il avait l’air fatigué, pas tant intéressé. Je veux quelqu’un qui va me poser des questions, qui va s’investir moindrement dans un échange. Je suis contente parce que c’était… un acteur? Ouache. Je m’écœure un moment. Je ne fan girl plus. Je suis déçue. De moi, de lui, du showbiz québécois.
Je pense qu’il a seulement assouvi son besoin d’attention. Quoi que j’ai assouvi le mien aussi. J’ai tellement besoin d’attention et de validation. Je pense que juste ça, ça me donne au moins 15 crédits UDA.
Je me couche cette soirée-là, lessivée. L’important c’est de se reposer.
4h du matin
Ting!
Les yeux grand ouverts. Je suis en grosse, grosse insomnie. Je repense aux lèvres de Jean-Philippe. À sa langue. Je suis horny. Je lui écris tout ça. On verra bien comment il réagit.
Je me rendors vers 8h du matin, question de finir ma bonne nuit de sommeil. Je me réveille vers 10h, environ.
Il me dit: « Juste avec ce que tu m’écris ce matin, je suis à nouveau turbo turn on. »
Ah oui? Génial. It’s still on. Je viens pour poursuivre ma lancée coquine quand je reçois:
« Et c’est bien ça le problème je pense. Comme je te disais, j’aimerais vraiment pas m’éparpiller en ce moment avec ma blonde et là je vois clairement le chemin que je suis en train de prendre. J’aimerais mieux que ce soit un one time thing honnêtement. Mais ouf. »
C’est vrai, y’a une blonde. Je l’avais laissée au pas de la porte hier et ne l’avais jamais faite rentrer. Pauvre blonde. Je comprends maintenant, sans me forcer. À cet instant précis, je sens que j’ai échoué. J’aurais aimé qu’il laisse sa blonde et qu’il court encore vers chez moi, pour qu’on fasse l’amour et qu’on se fasse rire. J’aurais aimé me perdre dans ses yeux encore un peu. Sentir sa peau sur la mienne. L’embrasser tendrement et recevoir le même traitement en retour.
J’aurais aimé être aimée.
C’est pas juste parce qu’il est acteur. J’ai réellement cru en quelque chose. Souvent l’espoir me sert. Aujourd’hui, il me nuit. Je mets une enveloppe de condom en berne. C’est jour de deuil.
On décide (il décide) d’arrêter de se parler. Pour ne pas rouvrir cette porte. Qu’il doit rester fidèle à ses promesses. On reverra la définition de la fidélité.
Je suis triste. Même en sachant que j’allais foncer dans un mur, je ne peux pas m’empêcher d’être éprise d’une énorme mélancolie. Tous ces échanges, tous ces mini espoirs qui se sont construits au fil des mots, sont partis en fumée.
J’aurais eu envie de tellement de choses. Jean-Philippe a été la meilleure bouchée discontinuée du Costco. Et je me compare à la blonde, au couple, en me disant que c’est toujours les autres qui gagnent. Je sais, je sais, je ne dois pas penser comme ça. Je me sens comme une fille de joie, une fille de rien, sans Garou.
Adieu Jean-Philippe. Ou à plus tard. Je le sais plus.
Je suis allée prendre une bière chez mon ami après, pour décompresser de toute la montagne russe d’émotions vécues. Ça m’a fait du bien. Je l’ai fixé en train de faire le ménage de son appart. C’était exactement ce dont j'avais besoin.
Faire le ménage. Faire de la place pour autres choses. Donc j’ai eu une date ce soir-là.
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Jean-Philippe (partie 3)
Je lâche tout.
Quoi? Un bébé?
Je ne comprends rien. Tout ce flirt hier, toutes ces limites castrantes aujourd’hui. Il ne sait pas sur quel pied danser. J’aurais bien aimé le guider.
Et je suis dans un dilemme moral extrême. Je continue ou je pars? On a vu des affaires bien plus insignifiantes en philosophie au cégep, j’aurais aimé me pratiquer en vue de cette situation fâcheuse.
Ma raison me dit de ne pas toucher à ça avec une pôle de 120 mètres. Ma raison a terriblement raison. Je ne devrais pas y aller. Il ne faut pas que j’aille là. Il est en train de fabriquer une autre vie humaine. Avec quelqu’un qu’il aime.
Mais ce diable, ce petit diablotin qui veut s’amuser me dit de continuer. Me dit que « hey, c’est pas ta réalité à toi. » Mon féminisme est mis à mal, je pense à la blonde. Je vais toujours penser aux blondes, même si c’est le couple le plus ouvert qu’il soit. Mais ma curiosité! Ma maudite curiosité me pousse à tenter l’exercice. Quitte à ce que je coule l’examen.
Bref. Faudrait que je réponde, hein.
Je dis que je comprends, même si je comprends fuck all, et que j’apprécie l’honnêteté. Ça, c’est vrai. Je lui dis que ce n’était pas ce que j’avais compris hier, parmi la horde de messages séduisants qu’on s’était envoyés.
Il me répond sur le champ.
« Je me sens poche de te dire ça ce matin. Je me suis laissé aller hier et honnêtement, j’hésite à refermer cette porte-là avec toi pour le moment parce que tu m’attires beaucoup (terriblement). »
My god, JP. Pour une fille insécure qui a envie de se laisser porter par ses pulsions, qui a envie de vivre des amourettes, qui a envie de goûter l’autre, de vivre nos passions communes, je suis conquise.
Fuck. Je suis conquise. Il m’a eu. Il m’écrit bien.
Je réponds qu’il est (terriblement) mon genre de personne et que je lui ferais passer des beaux moments. Ha. Tiens. Il veut entretenir quelque chose à un cellulaire de distance. Ça ne marche pas pour bibi, désolée. Geneviève doit se respecter et le réquisitionner en date. À chacun ses limites castrantes.
On se dit à plus tard si le p’tit Jésus le veut. Qu’on laisse une tite craque dans’ porte si jamais. Le « si jamais » a le dos large ce matin. Je n’aime pas cette fin. Moi, j’aime les bonnes histoires. Et il est un bon personnage.
Je suis laissée sur ma faim et j’ai une faim de loup. J’ai le goût de lui.
Ma journée de travail est un vrai pain in the ass. Désolée à mon employeur, mais j’ai beaucoup d’émotions à gérer en ce moment.
15h40
Je lui réécris. Fuck it. Je sacre beaucoup aujourd’hui.
« Je pense encore à toi, ça me gosse. Encore un peu ébranlée de ce qu’on s’est dit ce matin (j’t’une crisse de sensible). J’ai quand même le goût de toi. »
Dans la vie, je n’ai peur de rien. Encore moins de quelque chose d’aussi excitant.
« Fuck » « Je suis dans le même mood » « Ça joue dans la tête pareil hein »
On est sur la même longueur d’onde. On se comprend. On vit la même chose, chacun chez soi, épris de nos tourments passionnels respectifs.
Faut que j’aille au bout de ça. Pas le choix.
On se dit que nos cœurs battent, qu’on a les mains moites, qu’on est on the edge. Ça y est: on doit se voir. Je lui dit que j’ai envie de lui jaser ce soir.
JASER LE SOIR Déf.: Être sur le sofa, verre de vin à la main, pour jaser de nos vies respectives, jusqu’à temps que la tension soit si intense qu’on finisse par s’embrasser et peut-être… faire autres choses.
Il accepte. J’ai un souper et lui aussi, mais on conclut qu’on se soit tout de suite après.
Parfait. Je ne vais pas être capable de vivre jusqu’à ce moment, mais all good. Je vais me gérer.
Ma journée de « travail » se termine enfin. Je prends une douche et je m’en vais chez mes voisin·es pour mon fameux souper. Je leur déverse toutes mes pensées, mes ressentis, en mangeant des huîtres. Aphrodisiaque. Je n’ai même pas besoin de ça, je suis déjà chatte. Je suis dans le mood, rien ne peut m’arrêter.
Mes ami·es me disent de quitter le souper. Je les aime. Je ne peux pas les contredire, même si les huîtres étaient délicieuses. Mon amie me dit que je ne peux pas perdre le momentum. Maudit, elle a raison.
Je texte à Jean-Philippe: « Dans 15 chez nous ».
C’est faisable de son côté. Il va courir. Il me dit qu’il est motivé.
Ouf. La panique s’installe en traversant le parc.
J’arrive chez moi et les seuls mots qui sortent de ma bouche sont:
omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg omg.
Ça sonne à la porte.
Je le vois à travers la vitre et je pense que mon cœur va arrêter. L’adrénaline embarque. (J’écris ces lignes avec les mains moites.)
Je lui ouvre, on se fait la bise. Il a apporté le vin. Une belle pensée. Il me demande un verre d’eau avant que je lui en propose un. D’accord.
Je le sens un brin stressé, je le suis aussi. Mais je suis bonne en performance et là je sens que ce soir, c’est soir de première. Je donne tout.
Je porte une légère camisole, qui dévoile malheureusement les bleus que j’ai sur mon bras. Ces bleus-là viennent d’une autre histoire d’un soir. En espérant qu’il ne me pose pas de question là-dessus.
Il est beau. Dans toute sa simplicité. Il ne sent pas quoi que ce soit précisément, mais la fragrance de ce soir c’est Sexe no. 5. Faut que je me calme.
On est sur le sofa, comme prévu, on parle de nos vies, comme prévu. Je m’étais jouée ce scénario, j’avais répété. J’étais prête. On parle de ses shows, de la difficulté d’être un artiste. Je lui dis que je n’ai pas de la difficulté à imaginer.
Il me pose peu de questions, mais je m’en fous. Ce n’est pas le but ce soir. Peut-être veut-il en savoir le moins possible sur moi, pour ne pas tomber en amour. Je me dis ça, imaginez. On devient tranquillement complices dans les blagues qu’on se lance. Ma répartie est aiguisée et elle fait des ravages.
Je lui demande c’est quoi son deal avec sa blonde. (Faut croire que c’est ma marque de commerce.) Il me répète ce qu’il m’a dit précédemment, que leurs libertés occasionnelles sont plus serrées vu qu’ils planifient donner la vie, éventuellement.
« Ok. Mais t’es là ce soir. »
« Je suis là ce soir », me réplique-t-il.
Nos regards se transpercent. Je me perds dans le gris-bleu de ses yeux, qui sont particulièrement pétants ce soir. Comme si je l’avais vu avant. Comme si je le connaissais bien.
On s’embrasse. Avec passion. Dévotion. Comme la première et la dernière fois. Ce french est une tragédie grecque. C’est une tragédie. Tout est une tragédie ce soir. La blonde est loin dans ma tête.
On se déshabille. Rapidement. Intensément. On veut se manger tout rond. Il commence avec une entrée en matière pas piquée des vers: un cuni. Et il le fait bien. Doucement, avec la langue aussi dure que son sexe en ce moment, probablement. Je suis tellement excitée que tout coule de partout. Je suis sur le point de venir, rapidement. Wow, il fait mauditement bien ça. Je viens. Ayoye, ok, ça part bien.
Je m’attable à un art que j’ai eu la chance de pratiquer à *hum hum* quelques reprises: sucer. Je m’applique, je m’occupe bien de lui. Il aime ça. Il ne se gêne pas pour me le dire. Je crois entendre: « Wow » quelques fois. Je l’enrobe de tout mon être. Ça bave. On se veut. Je le veux.
Terriblement.
On décide de passer à l’autre étape. Disons qu’en protégeant sa fleur, elle a malheureusement fanée. Qu’est-ce que tu veux, ça arrive. Je ne le prends pas personnellement, même si je reste sur ma faim. On va se goûter autrement. On s’embrasse encore avec ferveur.
Puis on décide de jaser, nus dans mon lit. Mes jasettes préférées. Je lui demande s’il fume, il me dit non, mais qu’il m’accompagnerait dehors. Toute cette tension a besoin d’être relâchée avec un peu de tabac, pour ma part.
On continue à parler, à jacasser, à se faire rire. Il décide de quitter peu de temps après. Oh, ok? J’aurais eu plusieurs services à ce délicieux repas.
Shit.
What’s next?
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Jean-Philippe (partie 2)
La journée suit son cours, je suis plus ou moins concentrée à la job. Mais ça, c’est juste parce que c’est le 4 à 6 du jeudi. Je suis toujours fébrile à l’idée de boire du vin. Je parle de la situation à mes ami·es.
« Est-ce que je lui réécris? », leur demande-je, sachant très bien que je vais pondre une belle petite phrase accrocheuse à Jean-Philippe dans deux verres de vin no matter what. Je ne fais qu’assurer mes arrières.
Mes ami·es me conseillent autant qu’iels me déconseillent de renchérir avec une phrase timidement coquine. OK, les chum·es. Je vais écouter mon petit cœur dans ce cas-là. C’est correct.
On est deux verres de vin plus tard. It’s time.
Je largue mon attaque en DM : « Si jamais ça te tente d’avoir une compagnonne d’écriture pour un de tes shows, on pourrait se motiver dans un café. SI JAMAIS! »
Ew, j’ai dit « compagnonne ». Moving on.
Il prend du temps à répondre.
Fuck. J’ai tout gâché.
Je vis mon 4 à 6 comme tous les jeudis: j’enchaîne les verres de blanc. J’embarque sur le rouge, je me sens un peu triste. Je commence à être fatiguée. C’est prenant, se mettre out there. Se rendre vulnérable. De laisser sa destinée amoureuse dans le cellulaire d’un autre. Pis y’est en couple, anyway. Qu’est-ce que je fais?
Je quitte le 4 à 6 pour me réfugier dans ma torpeur avec mon chat. J’ai faim. Je traverse le parc près de chez moi quand je reçois trois textos. Trois.
C’est Jean-Philippe.
« C’est pas tombé dans les mains d’un sourd » (le comique) « C’est sûr que j’écris rien si t’es là par contre J’ME CONNAIS! » « Mais sait-on JAMAIS. »
Attendez. Je pense que mon cœur m’a lâché. C’est ça, mourir? Est-ce qu’on peut mourir de bonheur? Enterrez-moi vite au parc Baldwin. J’ai besoin d’une pause pour reprendre mes esprits.
Je relis ses messages. J’écris rien si t’es là par contre. Si je suis là. Je vais être partout où tu veux, mon homme. Il est définitivement célibataire. Ou TRÈS ouvert. Ça, c’est clairement du flirt. Je ne peux plus le nier, moi qui ai tant espéré.
It’s on, bitches. Je sors l’artillerie lourde avec ma répartie et des flèches coquines, mais sans plus. Je dois le faire languir un peu. Macérer. Comme un bon vin, qui peine à être dégusté.
Je lui propose qu’on se jase ça ce soir, tant qu’à. Il est 19h et je suis juste assez alcoolisée pour être drôle, flirty. J’ai pas besoin d’alcool pour être comme ça, c’est juste que je me sentais particulièrement chatte. Meow.
« On dirait qu’on est dûs pour se jaser, hein? », me répond-t-il. Oui, Jean-Philippe. On est plus que dûs. Je te dirai pas que je regarde des shows dans lesquels tu figures pis je m’imagine toutes sortes de scénarios coquins. Dis-moi pas que je vais les réaliser? Me donnerais-tu cette chance-là?
Voyons, je suis complètement coucou. Je fan girl trop. Mais il me donne juste assez de jus pour que j’aie envie de finir le litre au complet. Je bois ses paroles.
On se dit qu’on va se reparler de nos disponibilités, parce que ce soir il est trop fatigué. Normal. Ben correct, c’était un peu précipité. Faut que je me calme. Faut QU’ON se calme. Je le veux en forme quand on va se voir parce que God knows que ce ne sera pas reposant.
Cue la nuit.
Ding de-ding de-ding.
Mon alarme du matin sonne, mais j’étais déjà réveillée. Beaucoup trop excitée à l’idée qu’on se réécrive. Je lui écris mes dispos. J’attends d’avoir les siennes.
« Maudit, y’a rien qui fonctionne pour moi! », m’a-t-il rédigé. Bon. Pas grave. On trouvera un moyen.
Il continue à écrire. Les trois petits points de suspension bondissent.
Ils arrêtent.
Ils bondissent.
Ils arrêtent.
J’ai un mauvais feeling.
Suis-je allée trop loin? J’ai les mains moites, les genoux mous, le cœur en guénille. Qu’est-ce qu’il veut me dire?
Vvvvz vvvz (un son de vibration).
« L’autre truc qui me chicotte, c’est que je suis terriblement en couple. Hier, je suis complètement tombé sous ton charme mais puisque ça devient flirty tout ça (en tout cas, complètement de mon bord je dois t’avouer) je suis plus prudent ce matin je dirais. On est un couple qui se permet quand même certaines libertés occasionnelles, mais on est plutôt dans un mode plus serré vu qu’on essaie de faire un bébé. »
Quoi.
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Jean-Philippe (partie 1)
Jean-Philippe et moi avons commencé à s’écrire au mois de mai. Sur Instagram, évidemment. Où voudriez-vous que ce soit? Sur Piczo? Il est comédien et j’aime la comédie. Ma vie est parfois une bonne farce. Y’a l’air d’un gars qui aime rire. Je réponds à une de ses stories parce que je compte entamer un hot girl summer avec qui le veut bien.
Je dis quelque chose d’anodin et il me répond immédiatement. Dans la seconde. Wow ok. Les nerfs, mon bel étalon, mais ne change rien. Je poursuis la conversation, nous nous échangeons quelques blagues ici et là. Est-ce le langage universel pour dire qu’il est down sur bibi? Voyons voir. Je lui propose de continuer la discussion autour d’un verre prochainement. Non, je n’ai peur de rien, moi, dans la vie.
Il prend du temps à répondre.
Merde.
Je lui ai fait peur. En même temps, si ça l’effraie, je nous imagine mal gérer des enfants qui ont la gastro plus tard. Je déchante.
« Écoute, toute cette conversation fut plaisante, mais malheureusement je suis terriblement en couple. Merci quand même de l’invitation! »
Bon. Alright, mon chum. Ce sera dans une autre vie.
Attendez.
Malheureusement. Terriblement. Ça me roule dans’ bouche. Qu’est-ce qu’il veut dire par « malheureusement » et « terriblement en couple » ? Je sonde mes ami·es, qui sont mes repères quand je pars dans une spirale. Iels me confirment que ce n’est définitivement pas de la cruise. Ouch, ok. Vous avez raison mes sires et sirènes. Je vous dois la vie.
Le temps passe, mais les likes restent.
J’appuie volontairement J’aime sur tout ce qu’il fait. Je m’assume dans mon fan girling. Je manifeste mon désir, j’envoie ça dans l’univers. Pis y’est cute à part de ça. Les cheveux courts, brun clair, les yeux gris pâles. Mmm. Mon genre. Mais regardez, je respecte bien évidemment sa décision d’être fidèle à son couple.
Les mois passent. Je le trouve toujours aussi beau. Je le vois dans ma télé en maudissant un peu la vie.
On a eu une vibe.
Non, je fabule, il est juste gentil.
Mais on se répondait vite quand même.
Non, faut que je lâche le morceau.
Mais il riait à mes jokes.
Fuck off.
Puis, par un doux matin de 20 degrés en novembre, il commence à liker mes publications.
Pardon? Attendez, attendez. Quoi?
Le réchauffement de la planète est dans le bas de mon ventre.
Moi?
Il like mes stories. Pas celle sur ma frustration contre l’élection de Trump. Mes selfies. Je crois rêver. Ça fonctionne, manifester? Ça m’a tout l’air. Mes joues sont de la même couleur que le p’tit cœur sur Instagram. Un rouge-rose pas assumé.
Voyons, il me cruise. C’est certain. Ça sert à ça, être baptisée? Parce qu’en ce moment, je suis aussi haut dans le ciel que les anges Philadelphia. J’ai tellement de questions. Ma tête s’apparente à Tony Hawk qui fait des figures pendant qu’il joue au pinball. Ça spin.
Il n’est plus en couple? Il est en couple ouvert? Est-ce qu’il tente un contact avec moi? J’ai besoin de savoir, maintenant. Je ne suis pas une fille patiente dans la vie. Je suis vraiment l’enfant entre Amazon et Ariane Moffatt; je veux tout, tout de suite et ici.
Ça y est, je me lance.
Je réponds à une de ses stories. (Très 2024 comme histoire, j’en suis consciente).
Il me répond dans la seconde.
C’est le mois de mai all over again. Je jubile. Il est le fun à parler; il rit de mes jokes, il renchérit avec d’autres. Il m’invite à l’une de ses représentations au théâtre. Je shake un peu. J’ai la bougeotte. Est-ce vrai? Il finit par me dire qu’il doit continuer sa journée, mais que c’était un plaisir de me parler, encore une fois.
Je suis comblée, mais surtout en train de douter.
Est-ce qu’il se passe réellement quelque chose entre nous?
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Louis (partie 2)
On s’attable au fond du bar. Intime. Il n’y a pas beaucoup de monde dans le resto, étonnement. Des lumières tamisées et une toute petite chandelle nous éclairent. Ce décor charnel n’aide pas du tout mes pulsions.
Il est charmant. Très charmant. Il a une douceur dans sa gestuelle, un regard animé, des propos qui font pleinement du sens. Il est mon genre. Ok, cette date me plaît.
Les conversations coulent aussi bien que le vin blanc sec minéral pas trop fruité qu’on s’est commandé. C’est ce que je dis pour flasher le peu de connaissances en vin que j’ai. Des connaissances de fille basic, mais des connaissances pareil. J’ai envie de l’impressionner. Parce qu’il m’impressionne déjà par sa diction irréprochable et son humour pince sans rire.
Oh god, suis-je dans’ marde?
Je reviens dans ma tête quelques instants. Qu’est-ce que la blonde fait? Est-ce qu’elle l’attend? Est-ce qu’elle sait? Elle a l’air de quoi? Comment elle prend ça? J’espère qu’elle est OK. Je me pose trop de questions, et pas assez à Louis. Je crève l’abcès.
« Fait que… c’est quoi ton deal, mettons? »
Voyons, est-ce que j’essaie de m’acheter un char? J’ai pas trouvé de meilleure formulation? Je l’ai fait avec un air coquin, je sens que ça va passer comme dans du beurre. Il me raconte que ça fait 14 ans qu’il est avec sa copine.
Quatorze ans. Pardon.
Lui et moi avons le même âge donc, j’en déduis que… « Ça fait depuis le secondaire qu’on est ensemble. », m’annonce-t-il, avec un sourire en coin. Aw. Il l’aime, sa blonde. Je le vois.
Pas le choix de me comparer, moi et mes quinze situationships de huit mois. Quatorze ans, c’est de l’engagement, mes ami·es. C’est connaître une personne de fond en comble et être encore comblé. Je trouve ça beau. Je suis émue. Et moi je veux intervenir là-dedans?
Il renchérit en m’expliquant que ça fait cinq ans qu’ils sont en couple ouvert.
AH! Que Dieu soit loué au Club Vidéotron. Il est rodé. Il sait comment ça marche, l’ouverture. Y’est pas en train d’essayer quelque chose et que je sois le pilot à ce début d’aventures en série. Les épisodes pilot, c’est jamais bon.
Je lâche un « intéressant! » bien senti, je suis soulagée. C’est très intéressant, tout ça, effectivement. On décide de lâcher les buvettes qui ferment trop tôt, pour se diriger dans un bar pas trop loin de chez moi. J’aime comment il pense. Il pense bien.
On est dans son auto, j’ai toujours mon casque attaché à ma sacoche. La prudence, je m’y connais. Mais ce soir, je n’ai pas le goût de me mettre trop de limites. Tout coule de source. Ce serait dommage de gaspiller quelque chose d’aussi potable.
On s’arrête au Bily Kun, encore avec un éclairage tamisé. Ça commence à me travailler les hormones. Il est beau. Je suis tipsy, mais très lucide. J’arrive à le faire rire avec ma gestuelle et peut-être mes grands yeux bleus. C’est un attrait qui se passe de génération en génération dans ma famille. Ce soir, je sens qu’il me sert particulièrement.
On s’assoit un à côté de l’autre. J’aime cette proximité. Je sens que tout est possible.
Un moment de silence traverse notre conversation. On se regarde encore. On se déshabille du regard. C’est à ce moment que je pense: « osti, je ne me suis pas rasée. » Panique. J’ai le goût de lui. J’ai le goût de sa tendresse partout sur mon corps. Surtout à l’endroit où j’ai complètement oublié de me trimer. Erreur de débutante. Quelle erreur de débutante.
Avant qu’on se rende là, faut ben qu’on atteigne la première étape (ma préférée).
Je demande timidement ce qu’il pense de notre date jusqu’à présent. Habile, je sais.
« Ça se passe bien, non? », me susurre-t-il à l’oreillette. Je frissonne. Oui, mon beau Louis, ça se passe très bien. Je lui réponds que c’est réciproque. Sa main élit domicile sur ma cuisse droite. Sa main gauche, elle, caresse doucement ma joue. Il sait comment utiliser ses mains.
Nos visages se collent, nos yeux se ferment. Il m’embrasse, doucement. Et en toute réciprocité, je l’embrasse en retour. Il embrasse bien; tout en lenteur, mais avec une vigueur qui me chatouille le bas ventre. Ma main gauche empoigne son cou, je veux le dévorer. Les langues sont déliées et nos échanges sont, pour le moins, constructifs.
Je me fous du décor, je me fous de nos verres à peine bus. Je le veux. Je descends ma main sur sa poitrine, son cœur bat fort. Je n’ose pas descendre plus bas, du moins, pas pour l’instant. On se parle dans une langue de passion en vivant le tout à la même intensité. Je regrette sincèrement de ne pas m’être rasée.
On se fait kick out du bar. Pas parce qu’on est explicite, mais parce qu’il est maintenant 3 heures du matin. Je n’ai pas vu le temps passer, j’ai tout savouré. Tout savourer, en ayant oublié que j’avais envie de pipi. Je décide de me retenir. Je ne veux pas briser le momentum.
Louis décide de laisser son char là. Sage décision. On baigne dans l’ivresse, avec mon casque toujours bien accroché à ma sacoche. On choisi de se rapprocher de chez moi à la marche. Il me dit que ce ne sera pas trop loin de chez lui par la suite, vu qu’il ne peut pas découcher.
AH! Soupir de soulagement de la part de ma forêt boréale din’ culottes. Y'est en couple. C'est vrai. Il a des responsabilités. J’adore les limites qu’on s’impose en ce moment.
On marche. On french. On marche en frenchant. On marche. Il commence à pleuvoir. On se french encore plus intensément. Je suis détrempée de tous les bords, tous les côtés, en haut comme en bas. Il m’accote sur le mur d’une maison de millionnaire sur le Plateau, j’ai déjà une mini jouissance en y pensant. Les rues sont vides, mais je connais quelqu’un qui ne l’est pas.
On est rendu coin Rachel/Marquette et la pluie s’intensifie. Je me dis que mon maquillage doit couler, j’essaie de trouver refuge quelque part. Bingo: une cabine téléphonique n’est pas trop loin.
Sous la faible lumière du lampadaire, on continue à s'entrelacer de tous nos membres, on veut fusionner d’envie.
Il détache mon pantalon. Il glisse sa main rafraîchie par la pluie dans ma culotte. Ses mouvements de va-et-vient m’excitent à un autre niveau. Je me sens devenir faible dans les jambes, il fait (trop) bien ça. Je l’arrête. Je le retourne contre le mur de la pauvre cabine et insère ma main dans ses jeans. Fuck le chandail bien rentré. Je prends son sexe et, disons, je m’amuse avec. L’espace est limité, ça serait mieux si on était dans un lit, nus. On va faire avec ce qu’on a pour le moment. Il me demande d’arrêter. La tension est à son apogée. On se veut terriblement. Partout.
On s’embrasse langoureusement, comme pour se remercier l’un l’autre.
« Je dois y aller, il est très, très tard. » Il devait être autour de 4h30 du matin. C’est légitime. « Mais c’était très, très le fun. », a-t-il ramené, habilement. J’acquiesce. On le sait qu’on va se revoir.
Je vais le porter jusqu’à un taxi qui passait sur Papineau. On se donne un bec synonyme « d’à bientôt ». J’ai hâte.
Je marche vers chez moi, il me reste peut-être dix minutes de marche à faire. Misère. Avec toute cette excitation, j’ai cruellement envie de pipi. Au point où j’ai de la difficulté à me retenir.
Shit.
Je me fais pipi dessus. En toute élégance. Sous la pluie battante. Mes pantalons étaient déjà détrempés, au moins. Ouin? C’est pas comme ça que j’aurais imaginé finir une date directement sortie d’un film de DreamWorks.
Je reçois un message. C’est Louis.
« Ah, tiens, j’ai oublié de te montrer ça. », m’écrit-il.
C’est une photo de moi en bixi avec mon casque sur ma couette.
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Louis (partie 1)
C’est un samedi soir de juin. Je me prépare à aller au lit - who am I kidding - à m’évanouir sur mon sofa avant de transférer mon cadavre vers le lit à 3h du matin.
Je fais pourtant ma petite routine de dodo: Instagram, Hinge, Bumble, Hinge, Bumble, Hinge, Instagram. Je match avec un gars sur Bumble, probablement le plus hot que j’ai vu depuis 3 jours. Et 3 jours sur les applications, quand tu swipes en 0.1 seconde des centaines de profils à l'heure avant de dormir, c’est beaucoup de temps.
Il s’appelle Louis. Il fait du vélo et semble avoir une job payante. Intéressant. Les critères sont bas, mais les critères sont là. Et il est beau. Le regard vif, les poses candides (c’est-à-dire, pas en train de flexer dans un gym), les cheveux rasés et il semble avoir de belles mains.
Les mains, c’est très important chez moi. C’est toute l’histoire d’une amourette qui se dessine avec ces mains-là. Je regarde s’il peut me prendre là où je le veux, s’il a les doigts fins, s’il a les mains marquées par la job.
Clairement, lui c’est une job de clavier. Il semble savoir pianoter; je suis intéressée. Je sens qu’il va me divertir.
Son profil mentionne l’existence d’une blonde, mais c’est sous le couvert de la blague: « I’m actually very funny, you can ask my girlfriend ». Ça porte juste assez à confusion pour que je lui parle. Je fais ni une ni deux et lui demande ce que sa bio veut dire. Tout ça, de façon charmante évidemment; le gars n’a pas de compte à me rendre.
Il me répond qu’il est en couple ouvert.
« Shit. », ai-je pensé.
Pourquoi c’est la première pensée qui m’a traversée? Pourtant, je comprends et j’admire les personnes en couple ouvert. Ce sont des personnes qui s’efforcent de communiquer et de célébrer le bonheur de l’autre. Mais je ne connais pas le gars.
Peut-être qu’il n’a pas cette vision. Peut-être qu’il est mélangé et qu’ouvrir leur couple est le dernier recours pour le sauver. J’espère que ce n’est pas le cas. Le gars m’intéresse trop pour que je m’arrête à ça. Red flag déjà en partant? Le soir, dans le noir, c’est difficile de voir les couleurs, anyway.
Il me réquisitionne en date le soir même. Les conversations coulent déjà en textos, je suis curieuse de ce qu’il a à m’offrir en vrai. Moi, je suis en pyjama avec les cheveux gras. J’accepte, parce que ma devise de l’été c’est LFG (Let’s fucking go).
Je m’arrange une face cute-coquine-tu-m’as-pris-au-dépourvu, je me fais une couette et j’ai mon outfit d’urgence qui est propre. Les astres du sexe sont alignés.
OUTFIT D’URGENCE Définition: Un agencement vestimentaire infaillible, qui masque les complexes et met en valeur les atouts. C’est le passe-partout des vêtements. Ce outfit ressemble donc à des jeans évasés, une camisole moulante blanche et une chemise ample au tissu doux.
Il me convoque au Bar Mamie. Délicieuse place de date. J’accepte. Il est 21h, l’heure de tous les possibles. L’heure de (peut-être) frencher. L’heure de partir en bixi - avec casque - pour aller rejoindre le prince charmant d’une autre. Il y a des travaux partout, je marche plus que je roule. C’est aussi à ce moment que je commence à me questionner.
Suis-je complètement tombée sur la noix? (Cette expression) M’extirper de mon sofa pour aller en date sul’ fly - avec casque - avec un gars en couple ouvert?
Je voulais une amourette d’été, mais étais-je allée trop loin? Trop loin pour une personne pour qui je vivrai toujours en second plan? Je veux vivre en second plan, en fait. Je ne veux pas avoir la pression d’être la reine d’un autre. La couronne est trop lourde à porter pour ma tête qui ne veut pas s’engager.
Ça, c’est réglé.
Je fonce à toute vitesse - avec casque - sur Bellechasse et je tourne sur Drolet. J’approche du resto. Ma pensée à ce moment: j’espère qu’il ne me verra pas en bixi avec mon casque sur ma couette. C’est tout ce que je demande.
J’enclenche mon bixi et me dirige vers le resto. Est-ce que je peux me permettre d’être aussi séduisante qu’à l’habitude? Dois-je me garder une petite gêne pour la blonde? Trop tard pour les questions. J’entre dans le resto et il est là. Beau comme un cœur. Time to shine. Mais pas trop? On est arrivés en même temps. Il a un chandail blanc soigneusement rentré dans ses jeans et un tote bag. Il est exactement ce que j’espérais: un gars qui semble keep it together. Il n’inspire pas le chaos, je respire plutôt l’odeur d’un gars propre. Il a de la classe.
« Enchanté. Moi c’est Louis. » On se fait la bise timidement, lentement. Il me semble doux.
On verra ça après quelques verres de vin.
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Redéfinir le « glow up »
Je vois souvent passer des vidéos produites par des hommes et des femmes sur les réseaux sociaux, qui montrent leur glow up.
On voit par exemple une Marie-Lune qui pleure dans son auto, après s’être faite remercier par son employeur toxique. Et puis… BAM! On la voit quelques mois plus tard, pimpante, souriante, qui nous montre son corps sculpté par les smoothies protéinés et les 10 000 pas par jour. C’est ce que l’Internet appelle le « glow up ».
Selon le site de culture populaire Dictionary.com, ce phénomène est « une transformation personnelle positive, impliquant généralement des changements importants dans l’apparence et le style. Elle met en valeur une croissance de la confiance et de la maturité. »
Comme le « revenge glow up » ou la revanche de la transformation positive, qui expose le corps de demi-dieu d’un Jean-Steven sur TikTok après que son copain l’aie sacré là, par exemple.
Sur papier, ça a l’air inoffensif.
Mais ce qui me chicote, c’est que la perte de poids, la maudite perte de poids, soit encore au centre d’une transformation dite positive.
Parce que ce genre de questions émerge: est-ce que j’ai vraiment évolué si je n’ai pas perdu de poids? Est-ce que, moi aussi, je rayonne même si ce sont les mêmes chiffres qui s’affichent sur la balance?
Et c’est là que c’est dangereux.
Je ne suis pas ici pour empêcher qui que ce soit d’aller bencher au Éconofitness. Et il y en a pour qui, la perte de poids, a réellement un impact positif dans leur vie. Pour des raisons plus spécifiques, par exemple.
La seule chose que je me demande en voyant ces vidéos-là va au-delà des résultats. La réelle métamorphose ne devrait jamais reposer sur le corps uniquement. Il faudrait dissocier les deux complètement. Tant mieux ou tant pis si notre vie épanouissante a un effet sur nos cuisses ou nos biceps.
Je veux qu’on redonne les lettres de noblesse à la vraie transformation positive, c’est-à-dire celle qui se passe dans la tête.
Trop souvent, on se force à aller courir, à aller au gym ou encore à cuisiner quelque chose d’équilibré. Parce qu’on se dit que c’est le chemin à emprunter.
Trop souvent, on se mandate de s’époumoner au lieu de ralentir.
Je nous souhaite que le vrai glow up se définisse par un sentiment de bonheur général plutôt que de se faire pousser des abdos. Observer. Savourer. Ressentir. Vivre. Tout simplement. Dans toute la gamme d’émotions positives comme négatives que ça peut engendrer.
Je nous souhaite de nous laisser vivre au lieu de s’infliger une diète, des restrictions. La vie est un terrain de jeu vaste et permissif quand on décide de se concentrer là-dessus. Je retirerais toute la culpabilité de vivre à tout un chacun.
Se laisser aller. Pour que ça puisse bien aller.
En dehors comme en-dedans.
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Le TOC
Je regarde mon chat qui me regarde. Ses grands yeux verts me scrutent. Je ne sais pas à quoi il pense. Il a le regard vif, il y a clairement bien des choses qui se passent dans cette petite caboche adorable. Lui, il ne se doute pas des pensées qui traversent mon esprit à chaque millième de seconde.
Des pensées qui virevoltent, qui se bousculent. Ma tête est Times Square un samedi soir. Les touristes ne sont pas les plus bienveillants dans ce cerveau-là. Ils polluent l’atmosphère en criant des injures, en peignant des portraits irréalistes, en créant des scénarios qui relèvent de la folie furieuse.
Ce sont les pires artistes que j’ai rencontrés.
Et ils s’invitent comme ça, dans ma tête, en me montrant leur art désastreux en boucle. Sans cesse. Sans relâche.
Ils vont puiser leur créativité dans mes failles, mes travers, mes doutes. Leur plus grande inspiration demeure ma confiance en moi. Cette partie si fragile de ma personnalité leur donne du gaz à l’année. Une mine d’art.
À chaque pensée se dessine une image plus défaitiste de moi, ils me donnent une vision sans futur. L’un d’eux est en train de me convaincre que je suis fondamentalement laide. Dans tous les sens du terme, de long en large. Que je ne suis pas drôle, que je suis moche, que je ne m’habille pas bien, que j’ai pris du poids et que c’est mal, très mal, ça. Vieux grossophobe. Que je ne mérite pas l’attention des gens, moi, l’attention whore.
Ce sont les maîtres de l’horreur et je ne suis qu’une visiteuse dans cette galerie de mauvais goût.
(Remarquez que j’utilise seulement le masculin dans cette explication.)
Et moi, je suis là.
Au beau milieu de ce brouhaha qui me fait perdre l’horizon, au détriment de ma santé mentale. Je les regarde faire, je les observe m’enlever des bouts de moi qui me sont chers, vitaux. Je les regarde piétiner mon art, celui de me faire une vie où il fait bon vivre. Ils élisent domicile dans un havre de paix qui ne leur appartient pas. Ils font un sit in sans cause.
Je les regarde, parce que se battre contre eux à chaque seconde de ma vie devient épuisant. Ils ne gagneront jamais même s’ils gagnent du terrain à certains moments. Je dois simplement cohabiter avec leur essence malveillante.
Ils ne me définissent pas.
Ils sont là pour me nuire. Mon art, la vie que je me crée, ce texte que j’écris à l’instant, est plus fort que toute cette merde qu’ils produisent à la chaîne.
Que leurs portraits ne sont pas des miroirs.
Que mon art et moi, sommes les seuls qui méritent d’être exposés.
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La ruelle
J’écris sur mon balcon le ¾ du temps. Je ne sais pas ce que je vais faire en hiver. Je ne sais pas comment j’ai fait pour écrire sur mon divan ou à ma table de cuisine pendant tout ce temps.
La ruelle m’apaise.
Après quatre ans à vivre dans mon appart actuel, j’ai découvert un plaisir inégalé: celui de me statcher au gros soleil sur mon balcon. Bon, c’pas 100% vrai: quand il fait chaud je rentre à l’intérieur parce que je su comme une vieille guénille détrempée après avoir lavé son char. C’est l’image que j’ai de moi quand je suis en sueur. Je ne suis pas Jessica Simpson au lave-auto dans le clip These Boots Are Made For Walking. Nenon: je suis l’éponge surdimensionnée qui ruisselle pendant une chaude journée au car wash.
Toujours est-il que j’adore ma ruelle. Les gens qui la peuplent ont l’air d’être de maudites bonnes personnes. L’autre jour, j’entendais Sylvie (j’assume que son nom est Sylvie par sa gestuelle et la bonté dans sa voix) parler au téléphone avec Michel (je sais son nom, car elle le répétait assez souvent). Elle lui disait qu’elle pensait à lui. Elle a même dit, dans un anglais aussi cassé que les lunettes que mon chat a cr*ssées par terre: « I’m there for you mon Michel ». Je ne sais pas ce que Michel traversait, mais ma Sylvie allait être là. Ça m’a ému. Je l’aime Sylvie. Ou Chantal. Ou Sonia. Ou peu importe son nom. Un cœur sur la main, ça n’a pas de nom ni de visage. Mais ce qui me vient en tête en relisant cette expression, c’est la tunique mauve, les cheveux grisâtres un peu décoiffés par la paire de lunettes qui couronnent notre reine, Sylvie. Elle habite avec un grand bonhomme, appelons-le Jacques, qui m’a l’air tout aussi sympathique. Je ne sais pas pourquoi. J'ai envie de croire que ce sont de bonnes personnes. Le cynisme me démange souvent, mais c'est l'espoir qui apaise les plaies, dans tous les sens du terme.
L’autre jour, je les voyais avec leurs chum·es et juste assez de bières pour bien profiter d’un samedi après-midi. Les enfants d’à côté hurlaient dans la piscine et ça ne leur faisait pas un pli sua’ canette.
Les chialeux et chialeuses jappent fort, mais la majorité silencieuse, elle, est sereine sous un parasol vert lime. Et elle est composée de Sylvie, de Jacques et de leurs ami·es qui se jasent entre eux et elles. J’entends souvent des rires quand j'écris ou je travaille. Je n’écoute pas les conversations non plus, je ne les entends pas. C’est leur musicalité, leurs intonations qui atterrissent dans mes oreilles, comme la bass du Piknic Électronik le dimanche.
À l’heure où j’écris, près de 22h00, il n’y a plus personne dans la ruelle. Il n’y a que les chats qui se promènent.
Je ne peux donc pas dire qu’il n’y a pas un chat.
Ce serait vous mentir.
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(Re) Bonjour Tumblr
(Re) Bonjour Tumblr.
J’ai 300 projets d’écriture, mais celui-là me tient vraiment à cœur. Ça fait longtemps que je souhaite avoir une plateforme pour mes textes seulement, sans créer un wix où je dois payer pour avoir un nom de domaine qui a du bon sens. Donc, ça va commencer ici. Ça fait longtemps que mon écriture est entamée, mais je m’apprête à dévoiler le tout ici, là, sur Tumblr. Meilleure plateforme. C'est tellement brat. Je ne sais pas encore qu’est-ce que je dévoile ni qu’est-ce que je vous livre, mais ce seront des histoires vraies, tantôt romancées, et d’autres inspirées de réalités ultérieures.
Mystère, sans boule de gomme.
À bientôt xx
Gwen
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