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PREDICATIONS ET SERMONS
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Un blog personnel de quelques prédications prêchées A l'Eglise Protestante Unie de la Vallée du Lot et du Bergeracois (avec des prédications de Luneray et de Dieppe) par le pasteur. Bien entendu, personne n'est obligé d'être d'accord avec l'opinion exprimée dans ces prédications,l'essentiel étant d'avoir sa propre demarche de questionnement et de foi, dans le respect des autres.
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andrewrossiter1 · 5 days ago
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Dire la vérité de Dieu aux pouvoir
Prédication par Andrew Rossiter le 27 avril 2025 à Bergerac Dire la vérité de Dieu aux pouvoirs Apoc 1.1-8, Jean 20.19-31
Peut-être, comme moi, vous pensez que c’est drôle d’entendre une lecture de l’Apocalypse le dimanche après Pâques. Quel est le rapport avec l’annonce de la résurrection? ici nous avons une introduction d’une lettre ancienne, le nom de son auteur, son accréditation et les salutations aux destinataires. Quel est le lien avec une rencontre joyeuse dans une maison privée le soir du premier jour et ce texte qui parfois nous fait peur? Et comment ce texte nous aide à proclamer la bonne nouvelle de Dieu dans notre monde?
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Je ne sais pas si j’ai tout compris de ce texte, mais il me semble que j’aperçois quelques indications pour nous.
La première chose c’est que nous avons ici une lettre. Comme je viens de dire, il y a un auteur et un ou des destinataires. J’imagine que Jean avait en tête ces différentes églises qui sont nommées un peu plus tard dans la lettre. Est-ce qu’il les connaissait? Est-il allé les rendre visite dans sa longues vie? Et est-ce qu’il attendait une réponse de cette lettre de leur part? Ce sont quelques questions que nous sommes en droit de poser en lisant son texte. Si le dernier livre de la Bible est une lettre, elle est bien autre chose aussi. Elle est une apocalypse et une prophétie, et en anglais ce livre porte le titre de «Révélation» parce que le mot apocalypse en grec veut dire «dévoiler». Elle cherche à révéler les problèmes du monde et à dévoiler la bonne volonté et projets de Dieu pour tout le cosmos. Les prophéties aspirent à proclamer la parole de Dieu dans une situation spécifique. «Voici la parole de Dieu», nous pouvons lire à plusieurs reprises dans les livres des prophètes du premier testament.
En tant que lettre, elle parle d'une situation particulière ancrée dans le vécu des communautés réelles.
En tant qu’apocalypse, elle dit la vérité de Dieu aux pouvoirs.
La lettre nous dit encore plus sur l’auteur que son nom et ses compétences, elle annonce que les mots que nous allons lire sont de l’inspiration divine. Nous n’avons pas une lettre quelconque mais un message envoyé du ciel. Et pour être sûr que le lecteur le comprenne, il le dit deux fois. Ce monde a besoin de savoir que c’est le monde de Dieu, le monde que Dieu a tellement aimé et Dieu n’est pas prêt à renoncer à son désire de le voir devenir le reflet de son amour et de sa grâce.
Je vous entends, au moins j’imagine ce que vous pensez, «ce que tu dis là est n’importe quoi», il faut revenir dans le monde réel, le vrai, pour voir comment la majorité de gens vivent pour savoir que le monde n’est pas du tout le reflet d’une volonté divine. La manipulation des idées, des soi-disant vérités et des fake news nous embobinent dans une vision du monde «apocalyptique», où tout va vers le mur. Regardez un peu ces méga-riches qui s’enrichissent encore sur les fluctuations boursières engendrées par les déclarations d’une politique douanière. Ou encore ces parents qui envoient leurs enfants à l’école avec des cartables «pare-balle» (que tu peux acheter sur Internet pour moins de 100€) afin de les protéger des tires de Kalashnikov dans les salles de classe. Actuellement en RDC quelques 28 million de personnes sont confrontées à une faim aiguë. Chacune des ces 28 millions est une personne: une mère, un enfant, un père, frère, ami… Chacune des vies de ces personnes sont tissées dans la vie des communautés. Et en même temps les Etats-Unis retire leur aide humanitaire. La mère qui attend la nourriture dans un centre de distribution où il y a de moins en moins de choses, son visage ne reflète pas le dessin bienveillant de Dieu pour son monde. C’est simplement pas vrai.
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Que faire? Nous ne sommes pas assez fort, assez nombreux, assez organisés, ou tout simplement «pas assez» pour faire grande chose. Nous ne sommes pas si différents que ces chrétiens qui ont été les premiers à lire cette lettre. Face aux exigences de l’Empereur d’être adorer comme le seul vrai dieu et ayant subit les conséquences de leurs refus, certains souffrent et meurent à cause de leur foi, mais d’autres n’ont pas le courage et ont abandonné leur foi et renoncé leur Dieu.
La deuxième chose que je retiens est que nous ne sommes pas seul et Dieu n’agit pas seul. Jean s’adresse aux sept églises d’Asie Mineure. Il emploie des pronoms pluriels pour souligner que l'Église de Dieu est universelle et communautaire. «Grâce à vous (pluriel) et paix de la part de celui qui est, qui était et qui vient». Et Jean n’est pas un observateur extérieur, un donneur de leçons de comment il faut faire ou ce qu’il convient de dire mais il s’inclut lui-même dans le groupe que Dieu aime et appelle comme serviteurs. Bien que Jean s'adresse ensuite à chaque Église individuellement dans les chapitres 2 et 3, il est essentiel de garder en esprit que son message commence par la communauté. Donc nous pouvons proclamer ce matin de dimanche après Pâques que la resurrection n’est pas une affaire confiée aux individus, mais une aventure communautaire.
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Jean nous appelle à poursuivre notre action dans l’œuvre de Dieu. Sans cesse il nous invite à faire quelque chose. Le livre de l’Apocalypse est donc plus qu'un message. C'est un appel à l'action. Le premier mot après la salutation est le commandement «Regardez!». Ce commandement est répété plus de vingt de fois dans sa lettre. Jean nous implore en tant qu’églises de lire, d'écouter et de garder la parole de Dieu. Tout au long de l'Apocalypse, il nous encourage à résister aux voies déformées du monde. En résumé, l'Église de Dieu joue un rôle crucial dans la réalisation des intentions de Dieu pour la création. Contrairement aux démagogues politiques populaires qui préfèrent la dictature et la monocratie, la bonne nouvelle de Pâques exige une communauté. Nous sommes appelés à nous joindre à Dieu dans sa bonne œuvre, et nous n'avons pas à le faire seuls.
Et la troisième et dernière chose que je partage ce matin avec vous c’est que Dieu ne nous appelles pas comme des super-héros, dotés des pouvoirs extra-terrestres… Dieu nous fait confiance là où nous sommes, et qui nous sommes. Après tout le Christ ressuscité est celui qui est transpercé (v.7).
Jean ne parle pas de Dieu comme un dirigeant politique avec les apparences de pouvoir, force, puissance, richesse, etc. Jean met l'accent sur les blessures de Jésus. Il veut que nous soyons attentifs aux dangers de ces pouvoirs impériaux. Il veut que nous voyons les cicatrices de cet empire. 
Mais ce n'est pas tout.
Il décrit à quoi ressemble le service de Dieu. Pour servir Dieu, il faut servir celui qui remarque les victimes de l'empire, plutôt que de servir les empires eux-mêmes. En d'autres termes, les dirigeants doivent dénoncer la violence, et non la perpétuer. Jean nous montre que les vrais dirigeants se joignent à Dieu pour dévoiler la vérité et exposer l'injustice. Cela me rappelle la prédication de la femme évêque Mariann Edgar Budde lors du service de prière dans la cathédrale nationale à Washington pendant l'inauguration de Donald Trump. Elle s’est rappelée de ce passage pour dire la vérité au pouvoir.
Dans son sermon elle encourageait Donald Trump, «au nom de notre Dieu», à faire preuve de «miséricorde» envers «les millions de personnes qui ont peur sur la frontière mexicaine, la vaste majorité de ces personnes ne sont pas des criminels» elle lui a dit.  Elle a continué, «Il y a des enfants gays, lesbiennes, transgenres de familles démocrates, républicaines ou indépendantes, dont certains craignent pour leurs vies», a-t-elle plaidé face au président et sa femme Melania, assis au premier rang au côté du vice-président J. D. Vance et de son épouse.
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La réaction de Trump ne s’est pas fait attendre: «Cette pseudo-évêque est une radicale de gauche», a-t-il posté sur son réseau «Truth Social», estimant que l’évêque «a introduit son Église dans le monde de la politique de manière très ingrate. Elle était méchante par son ton et ce n’était ni convaincant ni intelligent… Elle et son Église doivent faire des excuses en public!»
Budee posait son regard sur des victimes de la violence impériale et elle ne s'est pas détournée. Elle a demandé aux détenteurs du pouvoir de faire preuve de miséricorde. En ce temps de Pâques, aurons-nous le courage de nous joindre à l'évêque Budee pour identifier les cicatrices du mal et de son pouvoir, et élever nos voix au service des victimes de la violence?
Nous voyons que ces quelques versets de l'Apocalypse sont remplis de l'espoir de Pâques. Il est tissé dans la joie de la rencontre dans cette maison cachée, secrète quelque part à Jérusalem. Ces versets rejoignent toutes ses personnes qui ont peur, qui n’ont pas d’avenir, qui ont faim en leur annonçant qu’elles peuvent prendre conscience qu’elles ne sont pas seules. Ces versets nous disent que Dieu œuvre inlassablement et que Dieu n'agit pas seul. Jean nous encourage à servir celles et ceux qui subissent la violence des mains du pouvoir, plutôt que les puissants eux-mêmes. 
Et là, nous avons une bonne nouvelle à proclamer et à vivre.
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andrewrossiter1 · 12 days ago
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Seul à Pâques
Seul à Pâques
Prédication par Andrew Rossiter à Clairac le 20 avril 2025. Colossiens 3.1-4, Jean 20.1-9
Je me rappel le jour de Pâques 2020. Je suis allé au temple ce matin, comme tous les ans, pour le cute de Pâques et bien entendu il n'y avait personne. Personne dans le temple. C’était mon lieu de travail donc j’avais mon autorisation pour y aller, mais pas les autres. Seul dans le temple le jour de Pâques. C'est étrange. Habituellement le temple est plein, 200-250 personnes, les enfants, les familles, les jeunes, les vieux. Tout le monde. Mais pas cette année-là.
Etre seul à Pâques, c’est peut-être la seule chose qui est vraie à Pâques. C’est peut-être ça Pâques. Être seul. Tout seul.
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Toute sa vie, Jésus n’était presque jamais seul.
Luc nous dit que sa naissance a été annoncée par la fanfare céleste accompagnant la chorale de Paradis, des centaines et centaines d’anges qui chantaient dans le ciel pour le pur bonheur de quelques bergers. 
Matthieu nous raconte l’apparition d’une nouvelle étoile, sa lumière indiquait la route à suivre pour les mages qui s’embarquaient sur leur «road movie». Ils venaient de l’est en allant vers l’ouest. La même trajectoire que l’église emprunterait dans les premiers siècles de son existence.
Dans les évangiles, la foule est partout. Tellement de gens que Jésus devait négocier avec un petit garçon pour ses quelques pains et poissons afin d’improviser un pique-nique pour nourrir tout le monde.
Les bains de foule, dignes d’un président de la République, partout où il allait, à chacune de ses sorties. Les uns voulaient simplement toucher le bord de son manteau pour être guéris, d’autres grimpaient dans les arbres pour mieux voir au-dessus la tête des gens.
Un jour il y avait tellement de monde que Jésus s’est mis dans un bateau pour prêcher. J’imagine que celles et ceux qui étaient au fond n’ont pas pu capter tout ce qu’il a dit. Ce qu’ils ont entendu, les phrases par ci et par là, ils ont sûrement partagé avec d’autres au moment de l’apéritif ou en prenant une bière sur le terrace d’un café, en disant entre eux: «J’ai été là, tu sais, quand ils sont revenus après la tempête sur le lac», ou encore, «la parabole que je préfère est celle des moutons, de la brebis perdue, ou de cette histoire d’un père et ses deux fils». «Moi, j’apprécie énormément quand Jésus parlait de la prière, et de le faire en secret».
La foule était toujours avec lui, jusqu’à la fin, ou presque. À la croix, la foule se tenait à distance.
Et puis le moment qui change tout. Le moment clé, le point culminant de son message, et de sa vie, quand tout a bouleversé… il n’y avait personne.
L’instant de la Résurrection était un rendez-vous privé, secret, caché de vue. Un temps uniquement pour Jésus et Dieu. Il n’y avait personne, pas de témoin. Personne pour en parler ou prendre une photo pour poster sur Instagram. Jésus était seul, tout seul.
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Jean, et les autres évangiles, nous disent que la première personne présente et qui en a témoigné est une femme. Cela nous rappelle que Dieu se révèle d’abord par la voix des femmes. Je ne veux pas dire que Jean ou même Jésus portaient un badge #MeToo. Ce n’est pas une option inclusive ni féministe et Jean ne veut pas nous faire croire que Jésus cherchait à modifier le rôle féminin dans le judaïsme; au contraire, Jésus semble tout simplement l'ignorer complètement lorsqu'il appelle les femmes au ministère public et les affirme face à l'opposition masculine. Le premier signe de Jésus est accompli en réponse à une perturbation sociale remarquée par sa mère (Jean 2,3) et une communauté entière est initiée à l'idée que Jésus est le Messie sur le témoignage d'une femme (Jean 4,42).
Et, pour accentuer l’aspect essentiel de la solitude de ce moment, c’est une femme qui arrive en premier. Une femme seule qui se déplace, qui vient aux premières lueurs de la journée. Il fait encore nuit, nous dit Jean. Mais la nuit n'est pas seulement un moment de la journée, elle peut aussi être l'absence de lumière. Et cette absence de lumière, ce sont les moments de notre vie où nous avons l'impression que Dieu n'est pas présent. Où le poids écrasant de nos ténèbres est interrompue par la reconnaissance explosive de la résurrection. Le Dieu qui a fait naître la lumière a ressuscité celui qui est décrit comme la lumière du monde. Le Dieu qui a donné dignité à la boue a vaincu la mort.
C’est une femme seule, toute seule et son témoignage est irrecevable par les hommes. Le choix d’une femme n’est pas un hasard, après tout c’est la femme qui porte la vie, qui donne la vie au monde, c’est juste et bon que ça soit elle qui est la première d’annoncer le don de la vie nouvelle.
Et puis les choses se déroulent comme prévu. Bien entendu les hommes ne peuvent pas la croire. Ils doutent, ils veulent voir pour eux-mêmes. Ils ne peuvent pas faire confiance au témoignage de cette femme. Comme prévu, c‘est le doute et l’incrédulité qui mettent ces hommes en route pour la tombe. C’est le doute et l’incapacité de faire confiance au témoignage d’une autre qui poussent ces disciples à faire l’expérience de la Résurrection pour eux-mêmes.
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Et nous ne sommes pas différents.
L’expérience de la Résurrection n’est jamais autre chose qu’une expérience intime, personnelle que nous devons faire seul. Personne ne peut le faire à ma place. Comme ces hommes; il n’y a pas d’alternative, il faut que j’aille moi-même pour voir, pour me rendre compte, pour rencontrer la vérité de celui qui vit.
Nous venons au culte de Pâques pour beaucoup de raisons différentes, et quelque soit la raison qui nous pousse à venir, elle est forcement la bonne, car nous sommes là! 
Poussés par nos doutes, nos hésitations, nos incertitudes, nos questions et notre incrédulité, nous sommes amenés à faire pour nous-mêmes la découverte de cette vie nouvelle qui surgit des lieux secrets de nos intérieurs. De ce lieu où le témoignage intérieur du Saint-Esprit nous anime, nous remet debout et en route.
Car c’est sur la route de retour que la femme a proclamé ce que nous aussi, nous avons à dire, «Il est vivant!»
Et après tout, je me suis dit, c’est peut-être ça Pâques. Être seul. Chacun, chacune, seul.e a la mission de transmettre le message.
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andrewrossiter1 · 2 months ago
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Sans tentation, pas de salut!
« Sans tentation, pas de salut »
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 9 mars 2025 Luc 4.1-13
Si je dis le mot «tentation», vous pensez à quoi au juste? Quelle est la plus grande tentation pour vous? Quelle est cette tentation que vous avez du mal à résister?
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Je vous pose ces questions, non pas parce que nous entrons dans le temps de Carême et que l’Église a traditionnellement mise en place la résistance à la tentation comme épreuve de la foi. Non, je pose la question parce que peut-être ce que nous appelons tentation n’en est pas. Souvent nous voyons une tentation comme une lutte entre moi et quelque chose ou quelqu’un d’autre. Nous sommes tentés de prendre un troisième ou quatrième verre de whisky (vous remplacez whisky par votre boissons préférée) ou un deuxième dessert. Nous sommes tentés de dire à untel ce que nous pensons de lui. Nous sommes tentés de tricher sur nos impôts ou de se cacher derrière un mensonge. Nous sommes tentés par une femme ou un homme séduisant.
Ce sont les choses qui peuvent être mauvaises, et peut-être nous devrions dire «non» plus souvent, mais je ne suis pas sûr qu’elles sont des tentations. Je me rends compte que les tentations sont plutôt la lutte entre moi et moi. C'est la lutte entre les divisions et les contradictions qui m'habitent. C'est la lutte pour clarifier qui je suis et les valeurs qui orientent et conduisent ma vie. C'est la lutte pour faire face aux réalités de ma vie et pour prendre la responsabilité de moi-même et de ma vie chaque jour.
Et si cette lutte en nous-mêmes était tout simplement nécessaire à notre réveil et à notre croissance? A notre vie de foi et à notre attachement au Christ et son évangile? Et si c’est bien que l'Esprit de Dieu nous conduit dans cette lutte? Et c’est justement ce qui se passe dans l'évangile d’aujourd’hui. Car l’Esprit conduit Jésus dans le désert.
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Get Thee Behind Me, Satan, c. 1895, Ilya Repin 
Et si c’est l’Esprit qui fait cela, c’est le même Esprit: Qui est descendu sur lui au moment de son baptême Le même Esprit par lequel Jésus baptise Le même qui remplit Elisabeth et Zacharie de prophétiser Le même Eprit qui rende visite à Marie pour qu’elle conçoive le Fils de Dieu C’est le même Esprit qui balayait la surface des eaux au commencement de toutes choses. Et par lequel la vie apparaisse.
Là où il y a la vie, là où la création est en train de se faire naître, l’Esprit est présent.
Et si c’était aussi vrai pour nous dans nos difficultés et nos tentations? Imaginons que l’Esprit de Dieu sait que nous luttons en nous-mêmes, parfois il nous semble contre nous-mêmes. Et si cette lutte ne consistait pas à prouver que nous sommes bons ou mauvais, que nous avons raison ou tort, mais à nous découvrir, à devenir plus pleinement vivants et à exprimer la vie que nous sommes les seuls à pouvoir exprimer? Et si c'était là la tentation dans laquelle l'Esprit nous entraîne?
Et si c’était aussi vrai pour Jésus? Jésus a été conduit par l'Esprit dans le désert pour être tenté pendant quarante jours, et après ce temps il était prêt, il savait qu’il a reçu quelque chose de la part de Dieu. Le verset 14 (celui juste après notre texte) nous dit: «Jésus, rempli de la puissance de l’Esprit, retourne en Galilée». Et c’est là qu’il déclare son programme dans la Synagogue de: «porter la bonne nouvelle aux pauvres, proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, libérer les opprimés, et proclamer une année de grâce du Seigneur» (Luc 4:18-19).
Ses tentations et ses luttes dans le désert visaient à clarifier et à approfondir sa vie. En suivant Jésus, peut-être nous pouvons aborder nos tentations de la même façon?
Et c’est bon que nous réfléchissons à tout cela en ce premier dimanche de Carême. Je sais que chez nous les protestants, nous ne sommes pas trop portés sur Carême, l’obligation religieuse d’éviter de faire ceci ou cela… mais si à travers nos différentes rencontres programmées dans les cinq prochaines semaines nous pouvons prendre le temps de nous regarder et laissés venir des questions en nous: Je suis protestant, pourquoi et pour quoi faire? Je suis protestant et quel est la force que cela me donne?
Carême est souvent vu comme un temps d’auto-flagellation, comme s’il faut se faire du mal pour se faire du bien. C’est comme si nous devons régler certains dérives vis-à-vis d’un aspect de notre personnalité ou notre relation avec une autre personne. Nous renonçons donc au chocolat ou à Facebook, nous nous engageons à lire davantage la Bible, nous exprimons quotidiennement notre gratitude. Il n'y a rien de mal à cela, mais je me demande si tout cela n'est qu'une distraction et un moyen d'éviter notre plus grande tentation. Je me demande si nous ne nous concentrons pas sur ce qui est de l’extérieur plutôt de ce qui est au cœur de notre vie.
Je ne pense pas que notre plus grande tentation soit la nourriture, le sexe, l'argent ou le pouvoir. Je pense que notre plus grande tentation est de nous détourner de nous-mêmes et de fuir notre propre vie, de nous contenter d'une vie superficielle, de ne pas nous montrer qui nous sommes en vérité, d'être des somnambules dans ce monde.
Si nous voulons aller en profondeur*, si nous voulons vivre notre vie en vérité, si nous voulons commencer à guérir nos blessures et vivre de tout notre cœur, alors Jésus dans ses tentations, nous invite à faire face à notre tentation de nous éviter, de nous nier et de nous fuir nous-mêmes et notre vie. Dieu ne nous sauve pas de nos tentations, Dieu nous sauve à travers nos tentations. C'est pourquoi saint Antoine a dit: «Sans tentations, il n’y a pas du salut».
Alors je reviens à la question que j’ai posé au commencement: Quelle est la plus grande tentation pour vous? Quelle est cette tentation que vous avez du mal à résister?
C’est peut-être la honte ou la culpabilité; la peur, une blessure subie ou une douleur permanente. Il peut s’agir de douter de soi-même, d’une déception ou d'attentes non satisfaites. Ou encore de chagrin, de perte ou de trahison; d'un besoin de reconnaissance, d'éloges ou de perfection; de désespoir, de colère, d'obsession ou d'addictions.
Ce n’est pas seulement des aspects négatifs de nous-mêmes que nous évitons. Parfois, nous évitons ce qu'il y a de meilleur en nous. Il s'agit peut-être de notre bonté et de notre beauté, de nos dons et de nos capacités, ou d'une aspiration et d'un désir profonds. Il s'agit peut-être d'une vocation, d'un rêve ou d'une vie que vous n'auriez jamais cru possible et que vous avez abandonné il y bien longtemps.
À vous de cocher la ou les cases qui correspondent, et s’il n’y a pas de case pour vous, libre à vous d’en ajouter.
Quelle que soit la distance ou la vitesse à laquelle nous courons, nous ne pouvons jamais nous éloigner de nous-mêmes ou de notre vie. Et c’est ici que la persistance et la fidélité de l'Esprit nous conduit encore et encore dans le désert à être tentés, à nous confronter à nous-mêmes, à approfondir et à clarifier notre vie. «Lorsque l’esprit du mal a fini de tenter Jésus, il s’éloigne de lui jusqu’au temps fixé». Et à chacun de ces temps fixés dans sa vie, l’Esprit de Dieu le conduisait.
Chaque fois que nous succombons à la tentation et que nous nous détournons de nous-mêmes, nous nous trahissons et nous nous trompons nous-mêmes. Et c'est exactement ce que Jésus ne fait pas. Jésus ne surmonte pas ses tentations, il les utilise pour clarifier et approfondir sa vie. Elles sont moins un choix sur ce qu'il fera ou ne fera pas qu'un choix sur ce qu'il est.
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D’accord, d’accord, mais il est Jésus et moi, je suis moi. Il a un avantage que je n'ai pas. Dire cela peut aussi être un autre moyen de nous éviter et de nous détourner de nous-mêmes.
Jésus ne dit pas «non» parce qu'il est plus intelligent, meilleur ou plus saint que nous. Il dit «non» parce qu'il refuse de se trahir ou de se tromper. Il ne se détourne pas de lui-même et ne fuit pas sa vie. Il choisit qui il veut être, ce qui compte le plus pour lui et comment il veut vivre. Matthieu nous dit, dans son récit des tentations que les anges s’approchent de Jésus pour lui donner à manger. Dans nos choix qui nous engagent dans la vie de Dieu, nous ne sommes pas seuls. L’Esprit de Dieu nous pousse, nous accompagne et nous nourrit.
Les choix de Jésus pour devenir véritablement le Fils de Dieu sont les choix dans nos vies pour devenir nous-mêmes les véritables enfants de Dieu et ainsi découvrir toute la joie et la plénitude que Dieu nous offre.
(* Psaume 42.7)
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andrewrossiter1 · 2 months ago
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Aveuglé par la grâce
Aveuglé par la grâce Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 2 mars 2025 1 Corinthiens 15.54-58, Luc 6.39-45
Voici le tableau de Pieter Brueghel l’Ancien réalisé en 1568, un an avant sa mort.
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Ici les aveugles sont des vagabonds vêtus de haillons et se livrant à une vie de mendicité. La scène projette tous dans la chute. Le tableau est austère, peinte en tonalité de gris, vert et noir, c’est une représentation sombre de l’humanité. Dans ses autres oeuvres les aveugles sont les bénéficiaires de dons de la part des autres, mais ici ils sont seuls, pauvres, et décrépits.
Il existe beaucoup de commentaires sur ce tableau: 
En relevant les différentes maladies d’aveuglement, en commençant par les yeux inexistants en passant par photophobie et pemphigus.
L’église au fond est bien l’Eglise de Sainte Anna, et l’arbre desséché peut signifier un message anti-catholique, «Passe ton chemin, car il n’y a pas de salut dans cette église».
Le tableau représente une descente de gauche vers le droit qui indique un mouvement et nous sommes invités à contempler notre propre chute.
Et enfin, il faut noter que les deux aveugles qui ont dépassé l’église sont tombés, tandis que les quatre autres restent debout: faut-il comprendre qu’ils ont encore une chance d’être sauvés?
Bien entendu, l’artiste n’a pas laissé un commentaire, donc nous sommes libres de lire ce que nous voulons!
Les aveugles de Breughel sont comme tous les aveugles, il faut que le premier recouvre la vue pour bien guider les autres, et pour que cela se fasse il faut un miracle ou une guérison.
Pour qu’un mauvais arbre porte de bons fruits, il faut une greffe pour transformer sa nature profonde. Il faut aussi la grâce de l’art du jardiner, son intervention relève du miracle.
Pour qu’un homme mauvais, ou une femme mauvaise, devient bon et bonne, il faut aussi un miracle qui transforme sa vie.
Jésus insiste que seul l’arbre, l’homme et l’aveugle par sa propre nature n’a que peu de chance de changer sa vie. Il suggère qu’il faut une ouverture à Dieu, un miracle ou une transformation au-delà de nos forces.
Si nous croyons que les choses doivent changer autour de nous, si nous pensons que nous pouvons devenir meilleurs, il faut que Dieu par le fait de Jésus change nos cœurs de pierres en cœurs de chairs et que la poutre tombe pour que nous puissions voir pour enlever la paille dans l’œil de l’autre.
Difficile d’admettre de telles propos, surtout aujourd’hui où tout semble à la portée de la main: les solutions miraculeuses sont produites quotidiennement dans nos hôpitaux et dans les laboratoires de science. Nous découvrons, chaque jour, d’autres étoiles de plus en plus loin, d’autres galaxies qui mettent en évidence combien nous sommes petits et insignifiants. Nous plongeons de plus en plus profondément dans les connexions minutieuses de nos cerveaux pour comprendre encore de mieux en mieux le fonctionnement de nos corps dans la micro-biologie.
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Nous expliquons les choses aujourd’hui qui relevaient de la pure science-fiction d’il y a une génération. Nous avançons sans relâche vers des remèdes des maladies incurables d’il y un siècle. Nous expliquons ce qui était inexplicable et un jour nous aurions "tout expliqué". Pourtant l’explication ne rend pas les hommes et les femmes meilleurs pour autant, et c’est là où Jésus intervient. Car c’est là, le problème.
Si nous comprenions mieux comment le monde fonctionne, pourquoi, avec ce savoir, ne pouvons-nous pas rendre le monde meilleur?
Peut-être le monde est créé comme ça, imparfait, inachevé, en train d’échapper au contrôle de Dieu? Peut-être il faut espérer que Dieu reprenne les choses en main, pourquoi pas? Quelle que soit la réponse qui peut nous plaire, le constat est qu’il semble que nous soyons guidés par de mauvais instincts et que seule une intervention divine peut changer notre nature.
Mais, à l’image de cette église dans le tableau: Dieu, la foi et l’église semblent très loin, en arrière-arrière-plan de notre vie de tous les jours. Pour ainsi dire ineffectif dans la transformation de la personne et de la société. Le tableau de notre existence est aussi sombre que celui de Breughel.
Mais nous continuons de penser que la foi et croire sont essentiels à qui nous sommes. Nous venons ici, nous prions et lisons la Bible pour nourrir nos convictions et pour replonger dans cette transformation que nos cœurs ont connu. Croire fait une différence. Croire doit faire une différence. Nous avons tous eu la certitude qu’habité par la foi, ma vie a changé. Les actions bonnes que je fais ne sont pas pour moi, mais orientées vers les autres, la communauté ou la société en général.
La tentation est de penser qu’une fois que nous avons fait l’expérience de la foi, nous sommes en quelque sort vaccinés, ou injecté par une force divine. La vérité est que chaque matin, nous devons renouveler notre foi. Chaque jour commence par l’irruption de Dieu dans ma vie. Dieu prépare avec moi mes interventions, mes intentions et mes désirs de faire, de dire et d’agir. 
C’est Dieu, chaque jour, qui cherche à provoquer le miracle de sa présence dans ma vie. J’ai besoin chaque jour de prendre conscience de sa présence afin que Dieu devienne autre qu’une sorte de flou ambiant auquel je m’habitue. C’est seulement dans son intervention que Dieu changera mon regard sur les autres et sur moi-même.
En regardant le tableau encore une fois, nous voyons que le monde trébuche vers sa perte. Ce monde, ce monde de Dieu, profite et exploite les autres, si possible les plus faibles. Il est sûr que les innocents périssent par la suite de mauvais comportements de ceux et celles qui sont malhonnêtes et sans scrupules.
C’est dans ce contexte que Dieu cherche à provoquer les changements en nous pour que par nos actions les choses évoluent.
Le plus grand changement que Dieu provoque est de déposer en nous, en chacun de nous, cette espérance que les choses peuvent être changées. Que la fatalité de la chute des quatre autres aveugles n’est pas une nécessité. Que la famine qui décime des millions d’hommes, femmes et enfants n’est pas programmée, que l’injustice qui tue et emprisonne des plus vulnérables ne fait pas parti de l’ordre naturelle de notre monde. Que les catastrophes climatiques ne sont pas inévitables, pas plus qu’un enfant issue d’un quartier défavorisé est condamné à une vie de drogue et de violence.
Le miracle de Dieu est de faire naître en nous l’espérance que la fatalité du mal n’aura pas raison et n’entraînera pas notre monde à sa perte. Notre écoute quotidienne de Dieu nous rendra attentifs à son appel à la transformation de ce monde. Ce n’est pas pour nous de savoir comment se produit le miracle de Dieu, ce n’est pas à nous de produire ce miracle qui est propre à Dieu, mais c’est à nous de participer à sa volonté et d’aimer ce monde.
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andrewrossiter1 · 2 months ago
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La résurrection du corps
Une prédication par Andrew Rossiter à Clairac le 16 février 2025 Luc 6.17-26 (texte pour la Volonté de Dieu), 1 Cor 15.12-20
Pour l’apôtre Paul, croire en la résurrection n’est pas optionnel dans sa foi.
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Pericle Fazzini, Bozzetto per «Resurrezione» (1969-70 Musée du Vatican). La Résurrection est conçue par l’artiste comme une authentique explosion, qui bouleverse le jardin de Gethsémani : «Une explosion de la terre – telle est la façon dont l’artiste décrit la scène – avec les oliviers qui s’envolent, les pierres, les nuages, des flèches… comme un énorme orage en forme de monde et le Christ qui ressuscite de tout cela, dans toute sa sérénité». 
Paul n’a pas peur de choquer les sensibilités des juifs et des grecs dans son annonce, de ce qui pour lui, la Bonne Nouvelle. La résurrection tombe, non pas comme une mouche, mais un véritable boulet dans la soupe de la bonne foi et de l’espérance chrétienne.
Croire en la résurrection est un scandale - et le scandale est ce qui est de mieux dans la foi chrétienne.
Un tel scandale que tout le monde ne pouvait pas l’accepter, loin de cela. Pouvons-nous imaginer le choque chez les gens de cette communauté de Corinth en lisant ces lignes? Je ne le pense pas. Pour nous le mot résurrection est un mot banal qu’on utilise (dans nos prières et dans nos cantiques) et que nous entendons tous les dimanches. Mais pour beaucoup des gens de Corinthe, c’était tout simplement inimaginable! C’était ridicule! Dire que Dieu relève les corps des défunts! Qu’est-ce que Dieu va faire avec tous ces cadavres?
Et les gens de Corinthe l’ont cru… Est-ce nous sommes bien plus raisonnables qu’eux?
Qui a vu des tombeaux s’ouvrir et les morts se balader dans nos cimetières?
Pourquoi ne contenons-nous pas de croire et d’appliquer le message de Jésus d’une transformation profonde qu’opère Dieu dans nos vies?
Pour suivre Jésus dans son enseignement, sommes-nous obligés de croire que Dieu a relevé Jésus de la mort?
Et la résurrection reste un message qui est difficile à faire passer de nos jours, même si nous en sommes persuadés nous-mêmes.
Paul est catégorique.
S’il n’y pas de résurrection il n’y a pas d’espérance.
S’il n’y pas de résurrection, tout ce que nous avons appris de Dieu est mensonge.
S’il n’y a pas de résurrection, notre existence n’est que la somme de nos jours que nous passons sur cette terre.
Et l’Évangile n’est pas la Bonne Nouvelle dont nous avons besoin.
Nous ne savons pas comment, mais Paul a appris que le doute s’est installé dans la communauté de Corinthe et il veut rectifier les choses avant que ce doute se répand plus loin. Donc il frappe fort dans ses propos. Il emploie le mot «nekros» pour parler du corps. C’est-à-dire cadavre. Il ne dit pas que c’est l’esprit qui est ressuscité. Il ne dit pas que l’âme va monter jusqu’à Dieu. Il ne nous dit pas que les esprits des défunts vont nous regarder d’en-haut, réunis dans «Mon Bistro Préféré» avec ses copains, comme chantait Renaud. Non, Paul parle du corps.
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Nous sommes bien plus discrets, et nous disons, «il est allé joindre sa femme» ou «elle est parti l’attendre». Quand un enfant dans le cimetière demande à sa maman, «si mamie est montée au ciel, pourquoi l’avons-nous mis dans la terre?», nous ne savons pas comment répondre. Nous sommes désemparés quand il faut parler de la mort, de la fin de vie et du vide que la personne laisse derrière elle. Devant ce que nous ne pouvons pas comprendre nous nous tournons vers les euphémismes:
Il s’est endormi.
Elle s’en est allé (sans dire où exactement).
(et le pire) Nous l’avons perdu, égaré quelque part, comme une vulgaire paire de lunettes.
Nous avons encore de la chance en France de pouvoir assister à la fermeture du cercueil. Toute la famille et les amis proches peuvent voir pour la dernière fois le visage de celle ou celui qu’ils ont aimé, ils peuvent le toucher et à partir de là, ils peuvent commencer la longue route du deuil. Dans bien d’autres pays «civilisés» le corps est caché, fermé dans le cercueil et tout ce que la famille voit c’est une boite qui contient leurs souvenirs et qui enferme leurs sentiments de perte.
Paul insiste sur la réalité physique de la mort et puisque Dieu aime tellement tout ce qui est physique, il annonce aussi que la résurrection est physique. Nous avons l’habitude d’entendre de tels propos, et ils ne nous choquent plus. Mais pour beaucoup dans la communauté de Corinthe le corps était considéré comme une prison qui enfermait l’âme. Le but de notre existence était de séparer les deux réalités, de laisser s’échapper l’âme.
Tout la philosophie grecque visait à cette séparation pour que l’âme incorruptible puisse enfin quitter la corruptibilité de son corps. Bien entendu nous partageons en grande partie cette vision de notre existence quand nous divisons notre être en corps et âme, comme si notre «moi» est constitué de deux réalités réunis pour le temps de ma vie terrestre. Au lieu de croire que mon «moi » est une unité inséparable de tout ce qui me constitue: pensées, sentiments, spiritualité, douleurs et joies physiques. Nous sommes tenté de croire que c’est uniquement l’âme qui contient l’empreinte de Dieu. Comme si c’est seulement dans notre âme que Dieu a choisi de nous habiter… si c’est le cas, le corps n’a que peu d’importance, il n’est rien dans notre démarche vers le salut. C’est l’enveloppe qui contient notre âme ou notre esprit, nous disons.
Sans savoir, nous avons emprunté facilement cette façon de parler et de penser au point que nous croyons que c’est la foi chrétienne! Combien de fois j’entends «c’est dans le cœur que Dieu se trouve», et nous savons tous que dans cette phrase le mot cœur ne désigne pas l’organe biologique, mais plutôt ce que nous appelions autrefois l’âme.
Paul connaissait déjà la croyance en la résurrection, car le Nouveau Testament nous dit qu’il était Pharisien. La croyance en la résurrection corporelle est installée dans le judaïsme petit à petit pendant les troisième et deuxième siècles avant Jésus-Christ. Tous les juifs n’y croyaient pas. Les Saducéens et autres contestaient ce apport de la religion perse.
Pour Paul, sa conviction est confirmée au moment de sa rencontre avec le Christ ressuscité sur la route vers Damas. Là il était face-à-face avec le Ressuscité, et cette rencontre a transformé sa vie. En un instant éblouissant, aveuglant, la résurrection n’était plus quelque chose qu’il attendait quelque part dans l’avenir, mais une rencontre sur sa route, c’est-à-dire dans le quotidien de son existence.
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La Bonne Nouvelle vécue et annoncée est l’œuvre de la résurrection. Et si Dieu n’a pas relevé Jésus, Dieu n’est pas plus fort que la mort. Pour Paul, la mort n’était pas une question philosophique, un constat que la vie va se terminer, et que c’est dans l’ordre des choses. La mort est l’ennemie qu’il faut combattre et vaincre. Dieu est le Dieu de la vie.
Et c’est la vie qui est au cœur du message de Paul. La vie dans toute son abondance, la vie qui déborde, qui est puissante et don de Dieu. Si la mort a le dernier mot, Dieu est plus faible que la mort et
nous n’avons rien à annoncer dans ce monde
nous sommes les plus malheureux
et nous restons prisonniers de ce monde et de la puissance de la mort.
La résurrection de Jésus est le signe que Dieu a agit définitivement contre les puissances du mal et de la mort. Un signe pour nous, mais pas uniquement pour nous, pour toute la création. L’annonce de la résurrection est un message scandaleux que nous avons à annoncer à tout le monde.
Les personnes autour de nous n’attendent pas de nous, les chrétiens, que nous leur parlons de la paix dans le monde, ou d’une vie spirituelle intérieure, ou que ça serez mieux si toute le monde était un plus généreux, bienveillant ou gentil. Bien entendu nous pouvons faire tout cela et le monde sera certainement meilleur, mais au centre de notre message est une parole qui dit que Dieu ne nous abandonne pas. Que Dieu n’abandonne pas la création aux puissances de la corruption et de la mort.
Le Dieu de la vie offre sa vie et cela est une sacré bonne nouvelle.
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andrewrossiter1 · 3 months ago
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Où sont passés les prophètes?
Prédication par Andrew Rossiter au temple de Villeneuve sur Lot le 9 février 2025 Luc 5.1-11
Où sont passés les prophètes aujourd’hui? Quelle est la voix prophétique des églises, et plus précisément de notre église? Je ne parle pas de ces prophètes qui prétendent dire le future, annoncent les cataclysmes, promettent de guérir avec un pouvoir magique ou autre manifestations douteuses. Mais de ces voix qui se lèvent pour dénoncer l’injustice et qui protestent au nom d’une vraie fraternité comme réponse à l’appel de Dieu.
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Je suis attristé par beaucoup de messages d’églises qui sont obsédés par la répétition de louanges vaines et de manifestations d’adoration sans fin, qui sont préoccupées par le nombre de fidèles chaque dimanche, ou qui annoncent un évangile de prospérité (ce qui est une perversion de l’Evangile: de prétendre que la pauvreté est le résultat d’une personnalité inepte qui ne sais pas se prendre en main, et non enracinée dans les inégalités structurelles). Donc la question est là: Où sont allés tous les prophètes?
Et si nous regardons au-delà des prédicateurs pour s’intéresser aux dirigeants en général aujourd’hui, nous pouvons poser la même question: «Où sont partis tous les vrais dirigeants?» Des dirigeants de courage et de vision qui avancent et font avancer le monde?
Dieu sait que le monde a besoin de vrais leaders aujourd’hui. Et qu’est-ce que nous trouvons sur la scène publique et politique? Des occupants narcissiques des bureaux qui cherchent à remplir leurs propres poches avec la richesse du public, des présidents intempérés, déréglés par leurs passions et intérêts ou imbibés de leur importance qui se lancent dans des tours de vengeance, des politiciens heureux que leurs déclarations sans fondement font le buzz sur Internet. Alors, où sont passés les vrais leaders? Ou pourquoi ne voyons-nous pas aujourd’hui des vrais femmes et hommes d’état émerger?
Vous vous demandez, sans doute, où est-ce que je vais vous amener ce matin? Le temps de culte n’est pas une plateforme pour des propos politiques! Quel est le rapport avec une histoire d’une pêche miraculeuse et de savoir qui occupe la Maison Blanche actuellement ou le Kremlin, ou d’autres capitales dans le monde en Asie et en Afrique? Et vous avez raison de poser la question, mais je vois un lien directe entre ce que nous vivons aujourd’hui dans le monde politique et l’appel de ses premiers disciples dans l’Évangile de Luc. Car ce récit n’est pas autant une belle histoire qui termine avec assez de poissons pour nourrir tout le village, même pas une histoire d’une abondance qui aurait pu être vendu rassurant l’avenir de la famille de Simon et de Jean et Jacques. En regardant bien l’ensemble du récit et non seulement «la prise miraculeuse des poissons» nous voyons une autre grande prise de Jésus, c’est sa capacité de rassembler et élever des futurs chefs pour sa mission.
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Le mouvement dans cette histoire nous déplacer de ce petit village au bord du lac de Gennésareth pour contempler la situation dans son ensemble (the big picture). Luc est préoccupé par les origines de son église et d’où venaient ses dirigeants. Les personnes qu’il a connu telles que Simon, Jacques et Jean, Marie de Magdala, Jeanne et d’autres femmes qui sont dans les premières pages de son Évangile, comment sont-elles devenues les futurs leaders du mouvement de Jésus? Nous reverrons Marie et Jeanne au tombeau. Nous entendrons parler de Jacques et Jean encore dans la maison de Jaïrus. Nous entendrons parler à nouveau de Simon, lors de la Transfiguration et dans l’une des apparitions post-résurrection de Jésus. Et dans le livre des Actes nous les retrouvons tous. Bien que peu nombreux, et incertains au début, ces suiveurs, cette «grande prise» de partisans, deviendront une force redoutable dans les années à venir.
Pourtant, ce n’est pas certain que cette grande prise aurait pu avoir lieu si Jésus n’avait pas aidé ces hommes et ces femmes. Il a accompagné leur transformation pas à pas pour surmonter les obstacles personnels qu’ils percevaient en eux. Il les a aidé de dépasser ce qui les empêchait de devenir les personnes que Jésus voyait en eux. Et dans ce que Luc nous dit, nous pouvons voir, peut-être, les clés pour comprendre quels sont les obstacles qui font que le monde est en panne de vrais dirigeants aujourd’hui.
En premier lieu, certains dirigeants potentiels sont bloqués parce qu’ils portent le poids des échecs passés. Les partenaires de Simon avaient pêché toute la nuit, mais n’avaient rien pris. Peut-être qu’ils pêcheraient un autre jour, mais pas maintenant. Fatigués et affligés, impuissants et déçus ils ont une seul envie - rentrer chez eux. Mais Jésus fait en sorte que les pêcheurs détournent leur vue du rivage pour regarder la mer (en mettant  leurs bateaux à l’eau pour avancer vers les profondeurs). Il les aide ainsi à surmonter leurs échecs passés avec de nouveaux succès dans le présent.
Ce n’est pas seulement à cause de l’âge de beaucoup de nos dirigeants, mais c’est aussi vrai que le poids du passé pèse un peu plus chaque année, empêchant un mouvement vers l’avant, en voulant figer les choses dans un passé doré. Comment faire en sorte que les femmes et les hommes qui se lèvent pour nous diriger puissent réorienter leur vision en déplaçant la lumière des projecteurs de la côte vers la mer, et ainsi se détournant des anciens échecs vers la promesse de nouveaux succès?
En deuxième lieu, certains futurs dirigeants potentiels restent dans l’ombre parce qu’ils luttent avec leurs faiblesses actuelles. Quand Simon dit: «Je suis un pécheur», Jésus ne détourne pas son regard. Il ne cherchait pas des gens parfaits, mais seulement des gens engagés. Et quoi qu’il devienne en tant que guérisseur, prédicateur et apôtre, Simon commence avec qui il est en reconnaissant qu’il est pécheur.
Reconnaître et, avec le temps, peut-être l’accepter, mais au moins apprendre à vivre avec nos cicatrices peut nous libérer pour vivre le potentiel que Dieu place en nous. Cette idée est centrale du livre d’Henri Nouwen: «Le Guérisseur Blessé» (The Wounded Healer).
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Ici Nouwen réfléchit sur notre monde marqué par le progrès spectaculaire, et pourquoi les femmes et les hommes n’adhèrent pas à la foi chrétienne? Il identifie certaines conditions nécessaires à l’émergence d’un leadership spirituel. Tout en douceur, Nouwen nous fait pénétrer au cœur du drame que nous sommes si nombreux à vivre. C’est-à-dire l’incertitude d’où nous venons, notre perte du sens de la continuité historique, et le bouleversement de nos système de valeurs. Rien n’est pas comme avant! Le chant Gospel «It’s me, it’s me, it’s me O Lord, standing in the need of prayer» nous place dans la réalisation de notre besoin de Dieu et de l’autre.
Troisièmement, certains dirigeants potentiels n’émergent pas parce qu’ils luttent avec leurs peurs futures. Jésus déplace l’attention de ces pêcheurs loin de leurs échecs passés et de leurs faiblesses actuelles vers le futur. Il ne dit pas simplement «Ne crains pas». C’est trop facile et la phrase n’aucun sens face au désarroi profond que ressentent les femmes et les hommes. Mais il dit, «Ne crains pas parce que désormais ce sont les personnes que tu captureras». Ce qui donne à ses futurs disciples un aperçu de leur avenir malgré leurs peurs.
Combiner l’assurance d’en finir avec la peur et offrir «voici ton futur» est une déclaration que nous trouvons à travers le récit biblique en commençant avec Abraham et en passant par Moïse, Esaïe et d’autres prophètes. C’est un refrain qui a le pouvoir de sortir le potentiel qui réside en nous pour s’épanouir en service au monde. Celui qui nous appelle, nous offre un avenir.
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andrewrossiter1 · 3 months ago
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Dieu s’en mêle, encore une fois!
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 2 février 2025. «La Présentation de Jésus». Malachie 3.1-4, Luc 2.22-40
Je suis surpris de découvrir que les récits de la naissance et de l’enfance de Jésus dans l’Évangile de Luc sont pleins de mouvement. De Nazareth à Bethléem et retour (Luc n’a pas inclut l’histoire des Mages dans son Évangile) et puis 38 jours plus tard de Nazareth à Jérusalem et encore une fois retour à Nazareth.
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Nous apprenons que Marie et Joseph prennent le temps aussi bien pour le gouvernement que pour la foi. Ils vont d’abord dans la ville de leur famille pour répondre aux obligations du recensement de l’occupant, et puis ils se sont rendus dans leur communauté de foi pour répondre aux exigences de la présentation d'un nouveau-né devant Dieu.
Combien de personnes étaient présentes ce jour-là dans le temple de Jérusalem? Combien sont venus pour présenter leur nouveau bébé? Tel un metteur en scène d’un film, Luc semble focaliser notre attention sur trois personnes: Marie, Jésus et Joseph. Nous apprenons que cette famille est juive et, profondément liée aux demandes de la loi: ils montent à Jérusalem, ils offrent les sacrifices exigés et observent les rîtes de purification. Tout cela est loin de notre expérience de la fidélité que Dieu demande de nous. Dans notre christianisme bien protestant, il est facile d'oublier qu’ils sont juifs et que ce Jésus est le Messie juif, né d'une famille juive sur une terre juive, pratiquant la religion juive. Voilà notre sauveur.
Luc veut que nous comprenions qui si nous voyons souvent Jésus comme un critique de la Loi c’est parce qu’il n’a jamais abandonné l’exemple qu’il reçu de ses parents. Les accusations que Jésus formule contre des traditions vides pratiquées par les chefs religieux et des rituels et obligations qu’ils exigeaient du peuple ne sont jamais ceux d'un étranger, mais de quelqu'un qui a fidèlement observé la Loi. La religiosité qui contredit le commandement d'amour de Dieu est inacceptable, et Jésus condamne à plusieurs reprises ceux qui tentent de faire étalage de leur sainteté devant Dieu et les autres sans pratiquer l’hospitalité envers leur prochain. Le temple est un espace ouvert à tous ceux qui recherchent la présence de Dieu, et qui fait la différence entre adorer et honorer Dieu et pratiquer l’oppression qui déshonore les autres.
Et puis cette famille rencontre un homme très âgé. Siméon sentait qu'il était temps de partir, de quitter ce monde pour - eh bien, pour ce que Dieu réserve à ceux et celles qui l'aiment et le servent. Il était fatigué, très fatigué. Avait-il encore le temps de voir se réaliser la promesse?
Et un jour, un jour comme les autres, cette famille entre dans le Temple: une mère, un homme, un bébé dans les bras.
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D'une manière ou d'une autre, Siméon savait. Il savait qu'il s'agissait de l'Unique. Que ce bébé était le Messie qu'il avait attendu si longtemps. Il s'approche d'eux. Il demande à la femme sans un mot de prendre son bébé dans ses bras. Elle se laisse faire. Qu’est-ce qu’elle approuve à ce moment?
Siméon tourne les yeux vers le ciel et - il chante. «Mes yeux ont vu ton salut», a-t-il chanté. Jésus, un enfant de quelques semaines, est ce salut tant attendu. Pas seulement le salut personnel de Siméon, mais le don du salut de Dieu, qui vient pour le monde entier. Ce chant reprend le thème de tous les chants de Luc: le salut n'est pas quelque chose qui commencera 33 ans plus tard, lorsque Jésus aura grandi, enseigné, guéri et appelé ses disciples, et lorsqu'il sera enfin crucifié. Dans le fait même de la naissance de Jésus, le salut est arrivé.
Dans ce petit enfant, Dieu est avec nous. Le Dieu saint, l'image même du Père, a pris chair humaine, est devenu vraiment humain dans le sein de Marie. Maintenant, toute chair humaine, tous les hommes et toutes les femmes peuvent commencer le processus de restauration à l'image de Dieu, le renouvellement à la ressemblance même de Dieu.
Et ce n’est pas fini pour aucun d'entre nous. Mais il a commencé pour chacun d'entre nous. Et il ne peut pas être arrêté, ni annulé, pour aucun d'entre nous. Car les paroles de Siméon deviennent les nôtres, sa prière est la nôtre: nos yeux ont vu le salut que Dieu nous donnes pour le monde entier.
Mais la présentation ne s’arrête pas là. Siméon tourne vers Marie et lui dit qu’à cause son enfant beaucoup seront élevé et d’autres vont tomber. Il sera comme un gros rocher sur le chemin: certains vont grimper sur lui pour voir loin et se tenir debout, d’autres vont trébucher et tomber. Et Marie dans l'excitation de sa nouvelle maternité reçoit comme une épée dans son cœur qu’elle va souffrir à cause de son enfant. Elle s'est probablement demandé si elle n'avait pas eu tort de laisser ce vieil homme prendre Jésus dans ses bras. C’est ici que nous entendons les échos de notre première lecture et le commentaire de Dietrich Bonhoeffer (voir en bas de page, texte lut en introduction de la lecture de Malachi).
Et puis Luc introduit Anne. Une femme, une prophétesse car Luc aime inclure des femmes dans ses récits, en laissant une place importante pour leurs témoignages. C’est dommage que Luc ne nous relate pas les paroles de la prière d’Anne, mais elle est là pour confirmer que c’est ce garçon qui va libérer son peuple. C'est elle, et non Siméon, qui est le prophète. C’est Anne qui parle à tout le monde.
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Et qu’est-ce qu’elle nous dit?
Tous deux ont attendu fidèlement l'intrusion d'un Dieu qui s’en mêle des affaires humaines. Tous deux témoignent aujourd'hui de l'arrivée de la paix sur la terre. 
Tous deux, sous occupation étrangère, qui vivent des jours difficiles dans l’incertitude de ce que l’avenir promet: annoncent la présence de la joie de Dieu. 
Tous deux qui voient ce qui se passe dans le monde: la maladie et l’infirmité qui détruit des vies, les dévastations climatiques, les gens qui s’opposent les uns aux autres pour des raisons de couleur, de race, de religion ou d’orientation sexuelle: proclament la présence joyeuse d’un Dieu qui guérit et sauve.
Tous deux qui vivent la difficulté de savoir leur place dans l’ensemble des choses, qui se sentent inutiles et insignifiants face aux menaces terroristes, trop âgés et marginalisées des affaires du monde pour faire une différence: chantent que rien ne peut atténuer la venue des signes envahissants de la paix de Dieu.
Pendant tout ce temps, au centre se trouve «l’enfant». L’occasion de la purification de Marie devient la présentation de Jésus. L'enfant ne gémit même pas, et pourtant, tout ce qui est décrit est centré sur lui. Il est mentionné par son nom qu'une seule fois, dans notre lecture. Ailleurs, il est toujours appelé «l’enfant». Des mots importants pour quelqu'un de si petit! Mais Luc a joué sur ce contraste tout au long de l'histoire de la naissance. Le sauveur du monde naît dans une étable, tandis qu'un autre «sauveur» du monde, César, est assis sur un trône dans la splendeur romaine. Ses parents viennent avec l’offrande des pauvres: deux tourterelles. 
C'est cet enfant, né dans la pauvreté, est le véritable sauveur. Il est le signe de la consolation et de la rédemption de Dieu. Nous attendons avec impatience de voir l'enfant devenir fort, se remplir de sagesse et être béni par la faveur de Dieu. Car malgré tous les détails que Luc tisse dans ce récit, il veut orienter notre regard vers cet enfant en qui est l’accomplissement de la promesse de Dieu pour chacun de nous.
Extrait d'une prédication de 1928: "Il est étonnant que nous restions si calmes à l'idée de la venue de Dieu, alors qu'auparavant les peuples tremblaient devant le jour du Seigneur. Nous nous sommes tellement habitués à l'idée de l'amour divin et de la venue de Dieu à Noël que nous ne ressentons plus le frisson de peur que la venue de Dieu devrait susciter en nous. Nous sommes indifférents au message, nous n'en retenons que l'agréable et le confortable et nous en oublions l'aspect sérieux, à savoir que le Dieu du monde s'approche des habitants de notre petite terre et nous réclame. La venue de Dieu n'est pas seulement une bonne nouvelle, mais avant tout une nouvelle effrayante pour celles et ceux qui ont une conscience.Ce n'est que lorsque nous avons ressenti la terreur de la chose que nous pouvons reconnaître l'incomparable bonté. Dieu vient au milieu du mal et de la mort, et il juge le mal en nous et dans le monde. Et en nous jugeant, Dieu nous purifie et nous sanctifie, il vient à nous avec grâce et amour". (Dietrich Bonhoeffer «A Testament to Freedom», 1995 New York/Harper p.185)
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andrewrossiter1 · 3 months ago
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«À l’infini et au-delà»
PRIÈRE Dieu de résurrection, ton fils Jésus a émerveillé ses disciples en apparaissant parmi eux. Nous célébrons aussi sa résurrection avec crainte et émerveillement et nous nous réjouissons de la vie éternelle en toi. Amen.
Prédication par Andrew Rossiter pour la célébration de la Semaine de Prière pour l'Unité Chrétienne, à Lalinde 21 janvier 2025. Jean 20.24-29.
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«Thomas qui doute», c’est ainsi que nous connaissons ce récit. À une autre époque on disait «Thomas le curieux», mais depuis ce surnom est passé à la trappe, oublié. Dans les évangiles, seul Jean passe un peu de temps avec Thomas. Pour les trois autres il est juste un nom dans une liste. Chez Jean il est présent trois fois.
1. Il est là à la résurrection de Lazare (notre texte au début de cette célébration).
Quand Jésus propose de retourner en Judée après avoir entendu que Lazare est mort, les disciples lui conseillent de ne pas y aller. En effet les Juifs ont menacé de lapider Jésus, et ils essayent de le dissuader, étant convaincu que Lazare est simplement «endormi». Ils disent que la présence de Jésus n’est pas nécessaire et que de toute façon Lazare se rétablira de lui-même. Seul Thomas veut accompagner Jésus en disant: «Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui».
2. Il est présent aussi au moment du lavement des pieds et du dernier repas.
Quand Jésus dit qu’il va préparer une place pour ses disciples. Thomas répond en disant: «Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pouvons-nous connaître le chemin?» 
Ces deux déclarations de Thomas montrent une profondeur d’amitié et un niveau d’engagement qui dépasse ce que les autres disciples sont prêts à faire. Si vous avez vu le film «Toy Story», vous vous souvenez de la déclaration de Buzz L'Éclair «À l’infini et au-delà».
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Thomas suivra Jésus partout où il ira — jusqu’à la mort et au-delà de la mort dans des lieux inconnus.
Dans le passage que nous venons de lire Thomas est absent, les autres sont enfermées, ils se cachent derrière les portes verrouillées «de peur des Juifs», nous dit Jean. Mais Thomas n’est pas là. Le surnom «Doute» dénigre d’une certaine façon l’absence de Thomas, laissant entendre qu’il aurait dû être là. Peut-être était-il déprimé et mélancolique, donc évasif. 
Mais ce que nous savons de Thomas, c’est que les menaces et les dangers ne l’arrêteront pas dans son désir de suivre Jésus. Lui qui veut le suivre même jusqu’à la mort. Peut-être que son absence signifie qu’il devrait avoir pour surnom «Brave» ou «Fidèle» plutôt que «Douteux».
Le texte ne dit pas la raison de son absence, peut-être errant dans les rues à la recherche de son ami, il n’était pas au courant des plans de ses amis. Et quand il entend qu’il a manqué l’incroyable visite de Jésus en chair, il déclare qu’il veut voir pour lui-même. Il dit: «Je veux voir la marque des clous dans ses mains. Je veux mettre mon doigt à la place des clous, et je veux mettre ma main dans son côté. Sinon, je ne croirai pas». 
Une semaine plus tard, Thomas a sa chance. Jésus vient pour une autre visite. Et Jésus montre à Thomas les marques. Le Christ partage avec Thomas ses plaies qui guérissent. Notez que le récit ne dit pas que Thomas met ses doigts dans les marques de clou et place sa main sur le côté de Jésus. Les interprétations sont divisées, les catholiques disent généralement que Thomas a touché les blessures de Jésus, et les protestants que Thomas a vu les blessures et c’était suffisant. 
Peu importe, Thomas reçoit sa propre révélation. Il reçoit sa propre révélation en personne de la résurrection de Jésus. Et il répond par sa propre révélation de qui est Jésus: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Et Jésus accepte le témoignage de Thomas. 
Jésus dit alors: «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui croient». Ainsi, ni l’accent catholique traditionnel sur le toucher ni l’accent protestant sur la vue ne sont loués par Jésus. En louant ceux qui croient sans voir, Jésus nous détourne de devoir toucher ou voir pour mettre l’accent sur la foi. 
Que devons-nous croire? Thomas croit qu’il peut et doit suivre Jésus jusqu’à la mort. Mais Jésus n’a pas terminé avec lui. Suivre Jésus conduit non seulement à la mort, mais au-delà. Il s’avère que ce qui est au-delà est cet au-delà de ce qui pourrait être demandé ou imaginé. Cela signifie la résurrection. Suivre Jésus ne conduit pas seulement à le voir, mais à le connaître pour qui il est. Croire «que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu» et nous «aurons la vie en son nom».
Croire alors n’est pas simplement énoncer une confession de foi, mais une connaissance en profondeur du Christ ressuscité. Croire en lui ne change pas seulement notre compréhension de la mort. Le Christ ressuscité, présent parmi nous, change toute notre vie même.
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andrewrossiter1 · 3 months ago
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800 bouteille de vin... c'est trop!
Prédication par Andrew Rossiter au Temple de Villeneuve sur Lot le 19 janvier 2025 Esaïe 25.1-10, Jean 2.1-11
Quelle joie de préparer les mariages.
Rencontrer souvent des jeunes personnes pleines de promesse, de joie et d’attente pour l’avenir est un véritable bonheur dans mon ministère.
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L’année après Co-Vid il a eu 12 célébrations de bénédiction de mariages dans mon ancienne paroisse de Luneray. Et j’imagine que ces couples auraient été ravis si le pasteur pouvaient reproduire ce miracle de Cana… en condition que la part de leur budget réservée au vin revient comme don à la paroisse. Quand j’ai suggéré cela à la trésorière, elle s’est frotté les mains.
Dans les préparations de mariage rien n’est laissé au hasard. C’est impensable d’imaginer que le vin va manquer. Tout est organisé dans les moindres détails: du plan de table à l’écriture des vœux, des mets proposés par le traiteur au choix de cantiques… Les mots d’ordre sont: planifier, organiser, négocier.
Bien entendu chaque bénédiction est aussi une occasion de stresse et d’angoisse pendant des mois et des mois. Stresse et incertitude jusqu’au moment où le bonheur et la joie peuvent s’afficher.
Ce miracle de la transformation de l’eau en vin capte notre imagination. S’il y a un miracle de Jésus qui est mondialement connu du grand public, c’est celui-ci.
Mais c’est un miracle frivole, banale et superficiel, sans conséquence sur l’histoire de l’humanité. 
Il n’y a pas de guérison: les aveugles ne voient pas, les boiteux ne marchent pas.
Il n’est pas question de multiplier les petits fours pour nourrir les affamés.
Les morts ne sortent pas des tombeaux pour rejoindre la fête.
Aucune tempête sur l’horizon pour calmer vents et pluie.
Le premier miracle de Jésus, selon Jean, ne décrit pas un moment de crise ou de doute ou d’impasse qui s’ouvre sur la venue du Royaume. Tout simplement il n’y avait pas assez de vin pour les convives d’un mariage. Ce qui ne menace en aucune sorte la vie de ce couple, ni celles des invités. Ce qui est en question c’est la continuité des festivités et de vouloir éviter un certain embarras du père de la mariée. Et Jésus semble être réticent devant la demande de «faire quelque chose». Comme s’il ne voulait pas se mêler à une affaire qui ne le concernait pas.
C’est sa mère qui insiste, non pas auprès de son fils ,mais en s’adressant directement aux serviteurs. Comment pouvait-elle savoir que Jésus avait le pouvoir de régler ce dilemme?
Mais en tant que lecteur ou d’observateur de la fête, Jean nous a déjà averti que la Parole est devenue chair en Jésus:
qu’en face de lui, nous nous trouvons en la présence de Dieu
quand il parle, c’est la même voix qui, au commencement de toutes choses, a créé le ciel et la terre
être assis à ses côtés nous nous trouvons entraînés dans une nouveauté de vie.
Jean nous invite à rejoindre cette célébration à Cana et croire que tout est possible avec Jésus. C’est par sa grâce qu’il transforme les vies des femmes et des hommes. Le reste de l’Évangile de Jean nous montre à quoi ressemble cette grâce. Passant d’un récit à un autre, Jean nous fait découvrir l’aspect, le goût, l’odeur et la réalité de la grâce. Jésus ne décrit jamais ce que c’est la grâce, mais il la vit, il la propose et il la révèle.
J’aimerais parler de trois détails dans le texte.
1. 
Le premier est le goût de la grâce. Le vin est bon, le meilleur que les gens n’ont jamais goûté. C’est un Château Margaux 2021 Premier Cru, voté un des meilleurs vins du monde en 2024, et si vous l’idée de m’offrir une bouteille pour que nous le goutions ensemble il faut prévoir un budget de 625€.
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Jean nous dit qu’en présence de Jésus il faut attendre recevoir le meilleur que le monde peut offrir - et gratuitement.
Nous pouvons parler de Jésus. Nous pouvons essayer de parler de notre foi. Nous pouvons dire à nos enfants et à nos petits-enfants l’importance de la Bible dans nos vies. Nous devons essayer d’enseigner la foi dans l’Ecole Biblique et en KT. Mais nous n’arriverons jamais d’expliquer ce que c’est la foi dans notre vie. Nous ne pouvons jamais décrire l’expérience de Jésus en nous.
Je me rappelle, quand j’étais petit à l’Ecole Biblique le pasteur nous a demandé de décrire le goût de la pomme. «Imagine, il a dit, que tu es devant quelqu’un qui n’a jamais mangé une pomme, comment peux-tu décrire le goût d’une pomme?»
Bien sûr j’ai essayé… Et à ma place, qu’est ce que vous auriez dit?
Donc, après quelques minutes, il a sorti une pomme de sa poche et un petit couteau. Il a coupé la pomme en morceaux et il nous les a donne. «Goûte la pomme, il nous a dit, et tu verras pour toi-même quel goût à une pomme».
Goût ce vin qui déride les visages, déguste ce millésime qui coule en toi pour te dire la bonté et beauté de la présence de Dieu dans ta vie.
2.
Le deuxième détail c’est que ce vin, haut en qualité l’est aussi en quantité. 6 jarres de 100 litres, ça fait 600 litres qui est l’équivalant de 800 bouteilles, bien trop même pour une fête de mariage.
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Pour Jean, cet événement n’est pas autant un miracle qu’un signe, c’est le premier signe il nous dit, et si c’est le premier il faut attendre à d’autres - jusqu’à 7. Ici à Cana, Jésus n’est pas fini avec nous, il vient de commencer!
Le signe indique toujours quelque chose d’autre. «Quand un doigt indique la lune, l’imbécile regarde le doigt».
Nous sommes heureux pour les convives, le maître de cérémonie, les familles et le couple qui ont fêté dignement leur noces à Cana, mais Jean nous dit de regarder plus loin. Car ce qui se passe dans ce petit village indique une autre réalité. Il faut suivre le regard de Jésus car c’est lui qui est la source de la vie, de la joie et du bonheur.
Nous trouvons plusieurs passages dans le Premier Testament qui parlent des banquets de noces pour indiquer la présence de Dieu au sein de son peuple, notamment en Amos et en Esaïe. L’abondance du bon vin montre l’abondance de la joie qui est à vivre dans la présence de Dieu. Jean nous a déjà dit dans le premier chapitre qu’en Jésus est la vie. Nous, qui sommes invités à la fête, nous pouvons maintenant goûter pour nous mêmes cette vie en abondance qu’il promet à ceux et celles qui croisent son chemin.
3.
Et le troisième détail est la présence de la mère de Jésus. Elle n’est jamais nommé dans l’Évangile de Jean. Elle est mentionnée deux fois. La première fois ici au commencement de son ministère et une deuxième fois à la fin de l’Évangile. Elle est là quand il début et elle est là quand il est sur la croix. Nous ne prêtons pas attention à cette femme, ou plutôt nous la considérons beaucoup moins que les catholiques et les orthodoxes. Elle ne fait pas partie de nos cultes et nos prières. Elle est là, parce que jésus avait biologiquement besoin d’une mère pour être présent parmi nous. Bien entendu nous la regardant avec tendresse et émotion, car elle incarne notre «oui» de nous tous à l’invitation que Dieu nous adresse.
Il est poignant de penser que la mère de Jésus se trouve comme deux parenthèses qui entourent sa vie. Elle est au début pour partager ses doutes et questions et à la fin pour le regarder mourir. Elle est la force nourricière quand lui est «le Verbe faite chair», partageant la parenté avec Dieu. 
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Cette occasion à Cana, toute en frivolité et si ordinaire, nous rappelle que chaque fois que Jésus se révèle à nous, il nous montre et sa divinité et son humanité.
Dans ce signe de la transformation de l’eau en vin il nous invite à reproduire la même expérience dans nos vies: qu’en sa présence notre vie se transforme en abondance de vie nouvelle.
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andrewrossiter1 · 5 months ago
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Qu'on prépare le chemin
Une prédication par Andrew Rossiter pour le deuxième dimanche de l’Avent le 8 décembre 2024 à Villeneuve sur Lot. Esaïe 60.1-11, Luc 3.1-6
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Luc nous fait une longue liste d’autorités: impériale, régionale et religieuse, qui nous aident à dater le ministère de Jean entre 28 et 29 de notre époque: c’est une manière de nous dire que le Royaume qui vient dépassera en ampleur et importance tous ces royaumes humains. Les prétentions à l’autorité de Tibère, Hérode ou le grand prêtre ne sont pas ultimes. Le peuple de Dieu doit d’abord son allégeance à Dieu. Et c’est la parole de Dieu qui met en route le ministère de Jean. Jean a été chargé de préparer le chemin non pas pour le seigneur César ou tout autre seigneur terrestre, mais pour le seul et vrai Seigneur.
Ici Luc fait un contraste entre Moïse, les prophètes et Jean. Pour les prophètes le désert était un lieu de désolation et d’abandon de Dieu. Mais pour Luc, c’est du désert qui vient la voix de salut, c’est du désert qu’apparaît l’espérance. C’est un lieu d’où vient la lumière, c’est le chemin pour rentrer et être renouvelé par Dieu. Afin de s’embarquer sur ce chemin, Jean dit qu’il faut passer par les eaux de repentance, en se faisant baptiser. 
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Le baptême que Jean proclame ne doit pas être confondu avec le baptême que Jésus apporte. Au contraire, le baptême de Jean pourrait être compris comme les efforts quotidiens pour vivre dans la grâce, qui est en Jésus-Christ. 
Les personnes autour de Jean connaissaient au moins deux formes de baptême qui étaient pratiquées à cette époque. Le premier baptême, c’est le rite par lequel un non-juif pouvait devenir juif, c’est la porte qui ouvre devant lui une nouvelle vie dans une nouvelle communauté. L’autre était le baptême pratiqué dans les communautés de Qumran. Ici le baptême est une purification pour que le croyant puisse se tourner vers Dieu. Les deux baptêmes comprenaient une transformation de vie. 
Le baptême de Jean n’est pas seulement pour regretter ce que j’ai fait dans le passé, il est bien plus que de dire «je suis désolé, pardonnez-moi». Le baptême de Jean indique un retournement de comportement, d’attitude et de vie. Une nouvelle orientation se présente dans le processus de métanoia. Il commence à l’intérieur de la personne, qui se rend compte que sa vie a pris une direction à l’opposé de Dieu, de cette réalisation un changement s’effectue dans sa vie, qui est discerné par les fruits de ce changement. Dimanche prochain nous allons voir comment Jean comprend ces changements.
Dorothy était une jeune femme anglaise qui est arrivée dans la paroisse un jour. Il a fallu beaucoup de temps et de patience pour la rencontrer et parler avec elle, en effet elle arrivait pour le culte après son commencement et elle partait avant la fin. Un jour elle m’a raconté son histoire: elle était droguée et prostituée pour payer sa dépendance. Elle a été arrêtée en Angleterre et mise en prison. Là, dans sa cellule, elle a trouvé un Nouveau Testament qu’elle a commencé à lire. Elle a été submergée par la réalisation que sa vie était sur un mauvais chemin, qu’une autre route était possible devant elle. A la sortie de prison elle a mis toutes ses affaires dans la première poubelle, et telle qu’elle était elle a pris le car ferry et elle est arrivée en France à Calais. Elle a trouvé un petit boulot dans un restaurant sur la plage et le propriétaire l’a laissée dormir dans l’arrière cuisine. A la suite de plusieurs rencontres elle a demandé le baptême... dans la Manche pour signifier la nouvelle direction de sa vie.
Le baptême de Jean marque un changement radical de vie, mais il est bien plus, car son baptême opère une libération chez le croyant. La libération offerte n’efface pas les fautes passées, mais elle détache les liens de ce passé. Dorothy gardait toujours les marques de son ancienne vie dans sa peau, avec les mots «haine» et «violence» tatoués sur ses mains, mais ces marques restaient sur la surface de sa vie maintenant.
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Cette libération ouvre un autre chemin devant la personne, un chemin qui n’était peut-être pas visible avant, un chemin nouveau qui peut nous faire enjamber les difficultés et les poids qui nous retiennent prisonniers de notre passé. 
Cette libération est la lumière dont parlait Esaïe, une lumière qui éclaire un chemin neuf, une lumière qui brille pour que d’autres puissent trouver leur route aussi. 
Si nous nous engageons dans ce chantier pour préparer le chemin du Seigneur nous devons être prêts à renverser le monde tel que nous le connaissons. Jean cite le prophète Esaïe pour décrire la transformation étonnante qui va venir. Nous pouvons comprendre ces paroles «sur la surface» en regardant une route en construction, mais pour Luc ces mots décrivent les réalités plus profondes et plus riches: vallées remplies, montagnes et collines aplaties (tapeinoo), toute route tordue sera faite droite et vraie. Marie chante le Dieu qui a regardé son humble état (tapeinosis). Elle loue Celui qui sauve, qui détrône les puissants et qui exalte les humbles (tapeinous) (Luc 1:52-53). Jésus bénit les pauvres, les affamés et ceux qui pleurent, mais il annonce le malheur aux riches et aux bien-nourris (Luc 6:20-26).
En allumant notre deuxième bougie d’Avent pour annoncer l’arrivée de Dieu nous devons repenser les systèmes et les structures que nous considérons comme normaux mais que Dieu condamne comme oppressifs et tordus. 
Cela signifie laisser Dieu humilier tout ce que nous considérons comme sujet de fierté, et laisser Dieu guérir et élever ce qui est brisé et abattu. Les affirmations du monde entrent souvent en conflit avec les affirmations de l’Evangile. Les voies qui nous semblent satisfaisantes ne sont pas suffisantes pour Dieu. Jean nous appelle à laisser les bulldozers de Dieu remodeler les systèmes sociaux du monde et le paysage de nos esprits et nos cœurs. Les voies de Dieu ne sont pas nos voies.
Quand nous entrons dans les eaux du baptême de Jean, nous nous préparons à prendre part à la construction d’une nouvelle façon de vivre. Nous nous mettons nos casques de sécurité et nous prenons nos bêches et pelles. Mais nous ne travaillons pas seuls. L’ouverture de cette nouvelle route ne dépend pas de nos forces et notre volonté, pas plus de notre savoir-faire et notre science. Car cette route sur laquelle nous travaillons est le chemin qui nous mène vers la liberté (salut). 
Au bout de ce chemin nous apercevons la gloire de Dieu révélée en Jésus, celui qui vient nous sauver. Telle est la bonne nouvelle que Jean annonce, et ce n’est pas seulement pour nous, mais pour le monde entier: toute chair verra le salut de Dieu. C’est la promesse de Dieu et c’est notre espérance. 
Amenez les bulldozers. Préparons ensemble le chemin. 
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andrewrossiter1 · 5 months ago
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Que l’attente commence!
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Prédication du premier dimanche de l’Avent à Bergerac par Andrew Rossiter le 1 décembre 2024 Jér 3.14-16, Luc 21.26-34
Nous venons d’allumer la première bougie de l’Avent sur la table de communion ce matin. A la maison nous allons ouvrir la première fenêtre dans le calendrier, les enfants ont fait leur listes pour Noël. Et les sapins sont apparus dans les commerces.
Tout se prépare pour célébrer Noël.
Et puis que faire de ces lectures bibliques ce matin? Les lectures proposées sont pleines de détresse, de mort et d’angoisse et annoncent que la terre sera détruite. Et ça fait déjà trois dimanches de suite que les lectures proposées nous bassinent avec ces images apocalyptiques qui nous entraînent vers la parousie: la fin des choses. Ce discours de Jésus se situe dans un contexte plus large où il parle de persécution, guerre, famine et jugement final.
Quel étrange façon d’ouvrir les préparatifs de la venue et de la naissance du Christ!
Comment la fin du monde peut-elle nous préparer pour le commencement de la vie de Jésus? Et ces signes de puissance et de terreur, comment peuvent-ils annoncer la naissance d’un fragile bébé?
Au lieu des armées des anges chantant la gloire de Dieu, Jérémie nous décrit les armées des hommes campant devant les portes de Jérusalem, prêtes à l’attaquer et embarquer tout le monde en captivité.
Noël, c’est la saison pour célébrer Emmanuel, Dieu-avec-nous, mais les lectures de ce matin nous montre un Dieu absent, impuissant et vaincu par les puissances de ce monde.
Pourquoi lire un tel texte maintenant? Je me demande, au point que j'avais pensé choisir d'autres textes bibliques plus réjouissants ce matin. Nous n’avons surtout pas besoin de mauvaises nouvelles, nous en avons assez tous les jours à la télévision! Pourquoi maintenant? Parce qu’il est vrai! Il représente ce que nous vivons dans notre quotidien, tous les jours de notre vie, et l’approche de Noël n’est pas une exception.
Il suffit de lever les yeux, de regarder autour de nous.
Il y a de la détresse: des peuples sont en mouvement. Des millions fuient leurs pays pour chercher un autre havre de paix, de prospérité et de sécurité. Et beaucoup meurt en mer dans La Manche ou en Méditerranée. D’autres peuples sont pris en otage chez eux en Palestine et en Israël, en Ukraine et en Russie. Ces peuples sont victimes de la politique de leurs pays et ils subissent les bombes qui tombent sur les civiles comme sur les cibles militaires, des fusées intelligentes, des drones qui frappent avec une précision incroyable. C'est vrai que nous avons réussi un cessé-le-feu, les populations du Liban commencent à revenir dans leurs maison, mais pour combien de temps?
Il y a aussi de la colère aux rond-points et devant les préfectures en France et dans les rues. Des agriculteurs se défilent… animés par un sentiment d’impuissance contre les décisions qui leur dépassent au niveau mondial.
Il y a de la peur, peur de l’avenir, d’être au seuil d’une guerre qui peut à tout moment dépasser les frontières de l’Ukraine. Peur aussi d’être envahi en Europe et en France par des migrants qui arrivent en masse.
Il y a comme de la prémonition que les choses vont se gâter, sans savoir si un jour, elles vont s’améliorer. Pour emprunter le langage de Jésus: les puissances du ciel sont ébranlées et les puissances d’en-bas sont en mouvement.
Alors en ce premier dimanche de l’Avent comment annoncer ce que nous croyons. Pouvons-nous prendre les paroles de Jérémie pour nous-mêmes? «Le Seigneur est-notre-salut». Quel est notre message? Est-ce que nous contentons de répéter aveuglement quelques versets bibliques, espérant que… et oui, qu’est-ce que nous espérons au juste?
Et, il faut le dire, il y a du vrai dans ce passage. Non pas parce que je pense que Jésus avait le don de la voyance, qu’il voyait déjà ce que nous allons vivre aujourd’hui.? Mais parce que ce passage parle de la rupture humaine. Ce que nous appelions, dans le temps, le péché.
Voila, il est sorti le gros mot du vocabulaire chrétien. Je viens de dire le mot qu’il ne faut pas prononcer, surtout dans nos églises protestantes bien pensantes, une peu libérales (et parfois beaucoup trop libérales), là où nous essayons de ne pas faire des vagues au risque de faire fuir des gens.
Car qui veut entendre parler du péché aujourd’hui avec ses connotations de culpabilité, d’enfer et du jugement?
Mais il est là, entre nous ce matin. Ce mot péché que nous avons banni de nos discours.
Ce péché qui maligne l’autre au nom d’une cause.
Ce péché qui annonce une généralisation comme une vérité.
Ce péché qui ne désigne que le coupable.
Ce péché qui essaie de dominer notre monde et s’oppose à la volonté de Dieu.
Jésus ne parle pas d’un événement futur, mais d’une réalité toujours présente. Et en cela le monde ne change pas. Et c’est peut-être ça qui est le plus inacceptable en écoutant ces paroles de la bouche de Jésus et c’est pourquoi ce passage nous laisse un goût d’amertume et de désespoir.
Dieu ne peut pas empêcher ceux et celles qui veulent faire le mal et nous devons vivre dans ce monde avec ses craintes et ses pressentiments de désastre.
Néanmoins aujourd’hui est toujours le premier dimanche de l’Avent.
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Alors, que faire de ce paradoxe de vivre dans un monde qui semble avoir oublié l’existence de Dieu et annoncer l’espoir d’une naissance qui peut et qui va changer le monde?
L’espoir que nous annonçons, n’est pas une vision utopique, coupée de la réalité de notre existence, ni un avenir qui va venir «un de ces jours» (peut-être vers la fin du temps) mais bien une réalité présente dans nos vies de «tous les jours». Nous avons le choix de vivre cette réalité maintenant.
Un choix qui dit oui à l’espoir au lieu de la peur. Qui croit en un Dieu qui sauve au lieu de l’auto-justification. Un choix en Dieu qui nous montre en Jésus que le chemin de la vertu n’est pour soi mais pour les autres.
Voilà le pourquoi de l’Avent.
Ici, maintenant, dans ce lieu, ce matin et en ce moment nous sommes «entre deux». Le présent est là, c’est le monde tel que nous le voyons, tel que nous le vivons et puis, le «pas encore» du ce Règne de Dieu.
Nous sommes ceux et celles qui vivent cette tension créatrice, comme l’arc qui est prêt à lancer sa flèche. Nous habitons à la fois la réalité de ce monde et nous sommes habités par la vision de ce monde tel que Dieu le voit.
En Avent nous acquérons cette double-vision afin de voir le monde dans toutes ses dimensions, à la fois sur la surface des choses et la profondeur de l’action de Dieu.
«Le ciel et la terre disparaîtront, mes paroles ne disparaîtront jamais». Voici ma prière pour ce temps de préparation, pour ce temps d’attente. Voici la promesse qui me tient debout devant vous ce matin et tous les matins de ma vie.
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andrewrossiter1 · 5 months ago
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Le Roi de Cœur
Le Roi de Cœur Prédication pas Andrew Rossiter à Bergerac le 24 novembre 2024. Le dimanche du «Règne du Christ». Dan 7.13-14, Jean 18.33-37
Introduction Nous avons l'habitude d'appeler ce dimanche «Christ-Roi», mais c'est trop royal et masculin à mon goût. De plus, dans ce pays, nous restons méfiants à l'égard des rois ou de toute personne qui cherche à dominer et nous voulons être inclusifs. L’Église Presbytérienne des États Unis l'appelle donc le «Dimanche du Règne du Christ».
C’est en 1925 que le pape Pie XI a institué une nouvelle célébration liturgique, la «Fête du Christ-Roi». Le pape estimait que l’Église étaient détournée par le sécularisme croissant du monde. Les fidèles choisissaient de vivre dans le «royaume» du monde plutôt que dans le règne de Dieu. C’est le dernier dimanche de l’année de l’Église. Avant de nous préparer à la venue du Christ pendant les dimanches de l’Avent, nous nous arrêtons pour réfléchir qui est Jésus le Christ dans nos vies. Pour stimuler notre réflexion, nous nous tournons non pas vers les étables et les bergers, mais vers le dernier procès de Jésus devant la question de Pilate, «Es-tu le Roi des juifs?»
Prédication
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Quand nous entendons le mot «roi», nous pensons peut-être à la série Netflix «The Crown» ou la série HBO «Game of Thrones». Deux représentations totalement opposées de la royauté. L’une essaie de faire une apologie de l’excès, du snobisme et de la déconnection de la vie ordinaire de la famille royale britannique. L’autre nous fait descendre dans l’oppression, la violence et la vengeance des régimes totalitaires.
L’une nous montre la vie aisée des gens riches qui passent leur temps dans les restaurants comme «The Ritz», sur les bateaux de luxe avec garde-de-corps et limousines. Ils sont photographiés à tout moment et leurs moindres gestes et mots apparaissent dans les magasines people le lendemain. L’autre série nous montre des familles de mégalomanes assoiffées de pouvoir et qui n’ont aucun regard pour le peuple.
Loin de «Paris Match» ou de «Gala», parfois plus proches du «Game of Thrones», les rois au temps de Jésus étaient des dirigeants masculins, généralement héréditaires, d'une ville, d'une tribu ou d'une nation. Parfois Les rois étaient des prêtres de la religion du groupe. En Orient, les rois étaient considérés comme des êtres divins. C'est le cas de l'Égypte depuis le début. L'idée a été reprise par l'empire grec d'Alexandre et de ses successeurs, et plus tard par les Romains, qui considéraient César comme un dieu. Un bon roi apportait un gouvernement centralisé, l'ordre, la sécurité, la prospérité et la paix. En retour, il exigeait l'obéissance, le respect, le paiement des impôts et le service militaire.
Dans la rencontre entre Pilate et Jésus nous pouvons dire que nous avons un face-à-face entre deux idées de roi. Deux rois se confrontent.
Le premier, on peut l’appeler le Roi de Trèfle.
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Son royaume est établi et maintenu par la force. Il possède une grande maison, de beaux vêtements, de la nourriture et du vin, et la Rolls Royce des transports du premier siècle. Les soldats et les fonctionnaires lui obéissent. Il lui suffit de dire un mot pour que quelqu'un soit élevé ou exécuté. Les gens l'admirent et cherchent à s'attirer ses faveurs en raison de sa position.
Tout de suite nous pouvons penser à plusieurs personnes aujourd’hui, pas nécessairement des rois couronnés, qui agissent comme des rois de trèfle. Les footballeurs, les stars de Télévision et du cinéma, certains politiciens qui, forts de leur popularité et leur position, se permettent de faire ce qu’ils veulent sans respecter des lois du pays.
Mais le roi de trèfle de notre texte était troublé. 
Dans un monde où la vérité n’est qu’une commodité à négocier pour maintenir sa position au pouvoir, Pilate rejet la vérité. Il savait que Jésus était innocent, mais il va le fait fouetter.
Il avait peur, car il savait que les chefs religieux voulaient faire tuer Jésus et que, s'il ne le mettait pas à mort, il s’ouvrirait à la possibilité d’une révolte populaire à un moment où Jérusalem était plein de pèlerins. La répression et la violence nécessaires pour contrôler les foules auraient ajouté encore à sa réputation d’un tyran accablé par ses faiblesses. En effet en l’an 36 il a été destitué et rappelé à Rome.
Pilate est en fait impuissant. Il est impuissant parce qu'il ne contrôle pas la situation. Il est également impuissant parce que, comme Jésus le lui rappelle, son pouvoir lui a été donné par Dieu. S'il était puissant, il aurait pu libérer Jésus. Mais il n'était pas assez fort pour faire cela.
En dernier lieu, il fait apposer un signe sur la croix de Jésus : «Jésus de Nazareth, Roi des Juifs».
Le roi des trèfles était en fait peu sûr de lui, faible, influencé par les autres, effrayé, impuissant. Il condamne un innocent à une mort douloureuse et injuste. S'il n'avait pas fait cela, personne n'aurait entendu parler de lui. Comme beaucoup d'autres rois et dirigeants provinciaux, il aurait été oublié avec le temps.
Il symbolise ces personnes en qui les gens placent leur confiance pour leurs propres intérêts.
En revanche, nous avons le Roi de cœur. Son royaume est fondé sur l'amour et le service.
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«Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour libérer un grand nombre», nous rapporte Marc dans son évangile (Marc 10.45).
Mais comment comprendre Jésus comme roi? Il n’est pas un roi politique, opposé à César et à l'Empire romain. Et lorsque Pilate regarde cet homme seul, qui n'a jamais tué ni blessé personne, l'idée est risible. Ou bien, il est le Messie, le roi des Juifs qui est venu sauver le peuple juif. Lorsque Pilate le regarde à nouveau, il apparaît que c'est Jésus qui a besoin d'être sauvé, sauvé de ses propres compatriotes!
Ce n'est pas parce que Jésus a dit «Mon royaume n'est pas de ce monde» que son royaume est sans importance ou inefficace dans le monde. Accepter la royauté de Jésus dans ma vie affecte la manière que je vis ma vie. L'enseignement de Jésus est pratique, il nous montre comment Dieu envisage nos engagements, nos choix et nos options de vie.
Comment serait un royaume gouverné par le Roi de Cœur?
Plus de guerre, les gens tendraient l'autre joue et offririons le pardon. Plus de commérages, si nous avions un problème, nous parlerions à la personne, nous lui pardonnerions si nécessaire et nous prierions pour elle. Plus de maladie, les gens seraient guéris. Plus de mort, les gens seraient ressuscités. Plus de faim, Jésus nourrira les affamés et encouragera les gens à partager. Plus de prisons, tout le monde fera ce qu'il faut. Plus de bateaux, les gens marcheraient sur l'eau. Plus de maternités, les gens utiliseraient des étables pour les naissances.
Ce n’est pas réaliste. C’est pour un autre monde. 
Et entre ces deux rois, où se trouve la vérité? Si nous écoutons Jésus, la vérité c’est, faire partie de ce Royaume, de ce qui est réel et bon. C'est ce que les disciples de Jésus essaient de faire, ils l'écoutent et accomplissent les œuvres de Dieu dans le monde. Le prophète Michée le résume bien lorsqu'il dit que nous devons «pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec notre Dieu».
La vérité n'est pas seulement une chose à contempler. Si nous entendons quelque chose de vrai nous pouvons nous en émerveiller, nous sommes heureux car nous pensons que nous avons découvert une idée géniale, mais nous ne vivons pas dans la vérité. La vérité est quelque chose que nous faisons.
Lorsque nous voyons une injustice, au nom de la vérité nous la contestons et nous cherchons nous-mêmes à être justes.
Lorsque nous constatons une faute, nous essayons de la réparer avec compassion et attention.
Nous savons que notre point de vu sera toujours partiel, c'est pourquoi nous marchons humblement avec le Dieu de la vérité, confiants dans le fait d'être conduits dans par le Saint-Esprit, comme Jésus nous l'a promis. 
Adopter la vérité dont parle Jésus, nous change et change le monde. Nous savons quand nous marchons à côté de la vérité et nous savons aussi que nous avons toujours la possibilité de nous repentir et de nouveau marcher avec lui.
Tout cela semble simple et facile. Mais ce n’est pas le cas. Discerner la vérité, discerner la voie à suivre, n'est pas toujours simple et clair, et surtout pas facile.
Le Roi de Trèfle veut régner sur notre monde de l’agressivité et de la compétition. Il veut être le roi dans nos cœurs. Laisserons-lui la place? Comment réagir quand quelqu'un nous menace? Ce n’est pas toujours facile de répondre avec amour, miséricorde et pardon. Parfois le Roi de Cœur nous incite à faire des choses difficiles, impossibles même, qui vont à l'encontre de ce que nous voulons faire. C'est pourquoi il nous promet l'Esprit Saint, comme une présence agissante pour aider ce Roi à gouverner nos cœurs.
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andrewrossiter1 · 6 months ago
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Quelle fin du monde? Quel monde prendra fin?
Prédication par Andrew Rossiter au temple de Villeneuve sur Lot le 17 novembre 2024. Daniel 12.1-3, Marc 13-24-32
Que feriez-vous si vous savez que le monde allait arrêter demain?
Allez-vous vous réconcilier avec un ami ou un membre de la famille perdu de vue depuis longtemps? Finiriez-vous un projet que vous avez commencé il y a des années? Diriez-vous à vos enfants, ou peut-être à vos parents, que vous les aimez une dernière fois? Envelopperiez-vous votre bien-aimé(e) dans une longue et tendre étreinte? Que feriez-vous?
Lorsqu'on lui a demandé ce qu'il ferait s'il pensait que la fin du monde était pour demain, Martin Luther a répondu: «Je planterais un arbre aujourd'hui».
Jésus veut avertir ses disciples de la fin des temps, et le tableau n'est pas beau à voir. Malheur, morosité, étoiles filantes, cieux ébranlés, et tout le reste. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un tableau très vivant, digne des romans fantastiques ou des films hollywoodiens. Mais que faisons-nous de ce passage aujourd’hui? Il était pertinent peut-être pour les premières chrétiens qui s'attendaient le retour imminent de Jésus, ou peut-être pendant certaines périodes de panique au Moyen-Âge, mais pensons-nous vraiment qu'il a encore un sens, et encore moins qu'il attire l'attention, aujourd’hui? Jésus avait-il la même conception que nous de la fin des temps? Sans doute pas. 
Nous allons nous aventurer ce matin sur un terrain glissant dont les sectes se sont emparées: celui du grand jour final. Discrètement nos églises leur ont laissé la place. Et ces sectes ne sont pas les seules à en parler et déclarer. Le dernier en date était la prédiction selon le calendrier Maya - 21 Décembre 2012.
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Pourtant, tous ces prophètes de malheur qui annoncent la fin du monde et le retour de Jésus, en fanfare et en vain… ont raison. Non, ils n'ont pas raison en ce qui concerne le calendrier, ni même en ce qui concerne l’effort déployé pour faire ces prédictions. Mais ils ont raison de dire que l'une des promesses de l'Écriture est que le Christ reviendra, que Dieu mènera la création, qu'il a façonnée, à bon port et que tout ce que nous avons tendance à considérer comme permanent est plus fragile, plus vulnérable, que nous aimons généralement l'imaginer. Au fond de nous-mêmes, je pense que nous le savons. Qu'il s'agisse de la chute des feuilles en automne, de la mort d'un ami cher, d'une maladie dont il a fallu plus de temps pour se remettre, ou des rapports sur le réchauffement climatique. Il y a des moments où la prise de conscience de la fragilité et de l'impermanence de notre monde et de nos vies pénètre le cocon de déni que nous avons soigneusement tissé.
Notre vision des choses finales est faite de craintes et d’inquiétudes, car nous avons hérité la croyance que le monde courrait vers une fin catastrophique. A force de l’imaginer et de le croire nous avons fini par être persuadés que telle était la vision de Jésus lui-même. Pour nous conforter dans cette idée là, nous avons fini par sélectionner dans l’Ecriture les textes qui semblent proposer l’hypothèse d’une fin violente et nous avons ignoré les autres. Or dans ce passage l’Evangile utilise plusieurs interprétations qui ont été plus ou moins volontairement entremêlées par les auteurs, même si elles sont en contradiction les unes avec les autres.
Les théologiens contemporains de Jésus nous ont maintenus dans cette confusion. En effet certains textes bibliques mêlent la bonne nouvelle de la résurrection et l’attente du Messie. Les deux événements se confondaient dans leur esprit. Pour la pensée juive, le Messie devrait arriver à la fin des temps. Nous avons adopté cette conviction dans notre propre manière de penser en disant que le retour du Christ correspond à la venue du Messie pour les juifs. Mais était-ce la bonne manière de voir les choses ?
C’était un peu simpliste. En effet si la foi chrétienne affirme que le Christ sera présent à la fin des temps, elle affirme aussi, et c’est l’essentiel de notre foi, que depuis la Pentecôte le Christ ne cesse pas d’être présent parmi nous. A partir de cet événement, il est dans l’état d’un perpétuel retour.
Ainsi Jésus ne répond pas dans ces textes à la question qui nous hante: Comment tout cela va-t-il finir, mais il nous interroge pour savoir comment nous percevons sa présence dans le monde actuel.
Jésus nous dit, même dans les moments les plus obscures, qu’il reste présent pour rassembler et soutenir celles/ceux qui croient en lui. Il nous exhorte alors au milieu des catastrophes pour nous rappeler que quand les violences sont déchaînées, quand les atrocités voilent pour un temps la lumière du Christ et quand les cris d’horreur couvrent sa voix, le Fils de l’homme n’en reste pas moins maître de notre situation.  
Requiem æternam dona eis, Domine: et lux perpetua luceat eis (Accorde-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière brille toujours sur eux.) sont les dernières paroles du requiem d’Andrew Lloyd Webber composé en 1984 en mémoire de son père. Le soprano Paul Miles-Kingston chante ces paroles pendant que l’orgue, l’orchestre et la chorale se déchaînent en violence et cacophonie. Nous n’entendons plus sa petite voix, on voit ses lèvres qui continuent à chanter. A la fin, seule sa voix est entendue.
Si des événements contraires sèment la terreur et la mort sur leur passage, le Christ continue à maintenir ouvertes les portes de son Royaume. Même quand la mort semble victorieuse, le Christ se présente toujours comme le vainqueur de la mort et il ne veut pas que nous perdions cette assurance quand la folie humaine ou des éléments semblent gagner. 
Dieu nous laisse conduire l’histoire du monde, c’est pourquoi Dieu parait parfois absent, mais Dieu continue silencieusement à inspirer, conduire et diriger ceux/celles qui se confient en lui.
Ne croyez pas que je prenne la voie de la facilité mais je crois profondément que le Christ reste maître de la situation, même si on ne le voit pas.
Heureusement les événements ne sont pas toujours violents, la vie s’écoule bien souvent d’une manière plus paisible. Les jours succèdent aux jours et on va de Noël à Pâques sans heurt et sans histoire, si bien que dans ces situations-là, on est aussi amené à se poser la même question que précédemment: "Le Christ est-il visible parmi nous? Entendons-nous encore sa voix?"
Or il ne semble pas, à première vue, qu’il soit vraiment encore présent.
Pourtant la présence bienveillante de Dieu est visible à l’œil nu, nous dit Jésus. Il nous parle même quand nous n'entendons plus sa voix. Il est visible dans tous les gestes d’amour, dans les gestes de tendresse naïve ou maladroite, dans cette poignée de main donnée qui réconforte l’homme abandonné, ou dans cette lettre adressée au condamné qui se désespère dans le couloir de la mort. Il est visible dans ce baiser que l’on vous donne et que l’on n’attend pas, dans ce sourire qu’un inconnu vous adresse au moment où le courage allait vous quitter. Il est dans ces relations de tous les jours qui mettent du soleil dans la vie. Toutes ces choses peuvent être mièvres ou à peine perceptibles et inaudibles, elles n’en sont pas moins des signes discrets par lesquels le Christ est bien de retour parmi nous et qu’il nous réconforte. Il nous faut apprendre ainsi à discerner dans le quotidien tous les petits miracles qui frémissent de la présence du Christ.
Souviens-toi comment tu as répondu à la question de savoir ce que tu ferais si le monde s'arrêtait demain? Eh bien, devines quoi? Tu n'as pas besoin d’attendre demain. Tu peux faire ces choses maintenant, aujourd’hui même.
Alors pourquoi pas les faire! Parce que le Christ est venu, le Christ vient et le Christ reviendra, tout cela au nom de l’amour. Nous ne savons pas quand et nous ne savons pas ce qui est à venir, mais nous savons qui viendra.
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andrewrossiter1 · 6 months ago
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La Sagesse et la création
La Sagesse et la création
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Prédication par Andrew Rossiter au Temple de Castelmoron le 20 octobre 2024. Culte de l’Église Verte. Proverbes 8. 22-31, Colossiens 1.15-20
Laissez-moi vous présenter Madame Sagesse. Oui, en hébreu, comme en grec et en français la Sagesse est au féminin.
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Peut-être c’est la première fois que vous avez entendu cette lecture du livre des Proverbes (pour le lire, cliquez sur le lien de la référence biblique en haut de la page). Peut-être vous avez attendu toute votre vie pour découvrir que les Israélites personnifiaient la Sagesse en la personne d’une femme qui était à côté de Dieu avant. Avant la création du monde, avant les premières atomes ont vu la lumière du jour, avant tout. Déjà la Sagesse jouait avec Dieu, dansait avec Dieu (c’est aussi une possibilité de traduction).
Si c’est la première fois que vous avec entendu parler d’elle ici au temple ou en KT ou dans la vie de l’Eglise, ce n’est pas bien surprenant. Car elle ne passe pas sa vie dans les lieux sacrés. Elle ne se trouve pas entre les mains des experts des textes sacrés, ni dans les école rabbiniques, elle est dehors, là où se trouve la plupart des gens.
Elle est là aux croisements des chemins, sur les carrefours et rond-points.
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Elle se trouve à l’entrée de la ville, dans les centres commerciaux et dans les banlieues de notre existence (v.2). Peut-être elle était là mercredi matin sur la place du marché de Castelmoron? Elle regardait tout ce monde qui vendait, achetait, tout ce monde qui prenait les nouvelles des uns des autres, qui se précipitait pour rentrer chez eux. Elle était là au milieu de ce mouvement de gens, des vieux et des jeunes, de tout le monde.
Elle regarde, non pas pour juger, mais pour partager la joie des personnes, elle aime humanité, elle aime jouer avec nous, rire avec nous danser avec nous. « Elle s’amuse avec des gens » (traduction Louis Segond), « Elle trouve ses délices avec les humains » (traduction Bayard). Elle nous aime, elle nous trouve… un peu curieux. C’est pourquoi elle se tient là pour nous dire, «écoute-moi, apprends de moi, cherche l’intelligence et tu la trouveras». Dans la traduction Bayard, le verset 5 est traduit:  «Naïfs, apprenez la ruse. Fous, apprenez la pensée»
Et pourquoi pas? Le monde en a bien besoin, de la sagesse. Nous passons notre temps à critiquer: critiquer notre gouvernement, critiquer notre église, critiquer les autres. Nous passons notre temps à avoir peur: peur de l’autre, peur de l’économie avec ses réductions budgétaires, peur de la violence, peur de ceci et peur de cela… peur de tout. Nous avons tous besoin d’un peu plus de sagesse… et peut-être le monde serait un meilleur endroit. 
Mais comment acquérir la sagesse? Il y a des bibliothèques remplies de ce que c’est la sagesse, et cela ne nous empêche pas de faire des erreurs. Même si j’avance en sagesse, et encore je ne sais pas comment la mesurer, je fais toujours les choses les plus stupides. La sagesse semble pour les érudites, les «sages», les anciens, les personnes qui après une très longue vie peuvent nous faire part de leurs réflexions. Mais cette sagesse là n’est pas la même qu’une femme pleine d’énergie qui se tient au milieu de nos vies, qui veut chanter, crier, rire and danser avec nous.
Nous avons pris l’option d’inscrire notre église dans le mouvement de l’Église Verte. C’est quoi au juste une église verte? Voila une idée, un peu envahissant peut-être!
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Nous avons décidé d’adopter le label Eglise Verte pour marquer notre engagement d’être à l’écoute de notre monde et de la volonté de Dieu pour son avenir. Être Église Verte va loin au-delà de simples consignes d’usage, de recyclage et de faire un effort pour l’environnement. Être Église Verte n’est pas une addition à ce que c’est d’être Église, mais offre une vision globale de la communauté que Dieu fait émerger. Être Église Verte c’est:
Protéger l'environnement. 
Prendre soin des pauvres. 
Pardonner souvent. 
Rejeter le racisme. 
Lutter avec les sans-pouvoirs. 
Partager les ressources terrestres et spirituelles. 
Embrasser la diversité. 
Aimer Dieu. 
Apprécier cette vie.
Et pour réaliser ce programme nous aurons besoin de la sagesse, bien entendu.
Le chant de louange que nous venons d’entendre dans la lecture de la lettre aux Corinthiens place le Christ au commencement et au centre de toutes choses. Tout tourne autour de lui. Il est LA référence de tout ce que nous faisons au nom de Dieu. Dieu est présent, non pas juste là quelque part mais présent d’une manière active et engagé dans nos vies et dans la vie de tout le monde.
L’image qui nous vient du livre des Proverbes est d’un monde injecté de la présence de Dieu par son Esprit de Sagesse. Création et sagesse, monde et esprit, discernement et vie. La Sagesse est la fondation, le projet et la réalisation de la créativité de Dieu dans toute la création. C’est Sagesse qui délimite les eaux, qui trace la courbe pour les étoiles et les planètes, qui fixe solidement le ciel et la terre, qui fait en sorte que la vie abonde.
La sagesse est en tout, en toute la création, en tout être humain, en chacun et chacune de nous. C’est l’esprit et l’âme qui est en nous, qui surgit de nous, c’est la vie de Dieu qui nous anime et nous fait vivre. C’est l’intuition quand nous savons que nous faisons ce qui est juste, c’est la nourriture de toute ma vie spirituelle, physique et intellectuelle.
Cette sagesse nous déborde quand nous aidons les autres, quand nous melons nos vies aux vies des celles et ceux autour de nous, quand nous tendons la main et quand nous ouvrons nos cœurs. C’est la sagesse qui se répande dans nos vies de famille: entre nous et nos amis, dans nos communautés et dans le monde. C’est la sagesse qui prépare la moisson de l’amour, de l’espérance et de la paix.
Car la sagesse de Dieu est à l’œuvre dans toute la création, nous invitant à prend soin de toutes choses vivantes. Connectée aux racines de notre monde elle persuade plantes, animaux et humains à grandir et à devenir toujours plus profondément le reflet de Dieu. Les auteurs du livre des Proverbes ont compris, en voyant de la Sagesse comme un être vivant en devenir, que toute la vie de la création était contenue en elle. La sagesse n’est pas alors un concept philosophique ou une idée abstraite mais elle est plus comme une vraie personne vivante, comme une personne qui se tient sur les carrefours et dans les marchés de note vie quotidienne. Et qui danse dans la rue avec les humains.
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Sagesse et vie sont liées si intimement que c’est ici dans nos vies de prière, de louange, de peine, de doute et de foi, quand nous dormons ou travaillons quand nous nous reposons et rêvons elle vient là où nous sommes pour se connecter avec nous. Elle est là dans tout ce que nous offrons, elle est là quand nous passons le pain et la coupe de communion, elle est là quand nous nous mettons à table tous pour partager le repas ensemble.
L’appel de la sagesse n’est pas de nous faire sortir de nos vies, d’adopter une vie autre, une vie plus spirituelle ou plus en accord avec Dieu, mais son appel est pour que nous plongions plus profondément dans ce que nous vivons actuellement. D’aller de plus en plus profondeur dans nos relations, dans nos engagements pour la planète, pour la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, pour vivre notre ensemble.
A chacun et à chacune elle lance son appel. Elle nous dit, «Viens toi qui es fatigué et déboussolé, viens et goûtes l’eau de la vie, laisse-la couler lentement le long de ton menton, boit-la en abondance. Laisse mon esprit entrer dans ta vie et te remplir. Entre en moi et laisse pousser tes racines dans le terreau riche de Dieu. Viens car c’est ici que tu trouveras la vie, la vie abondante et éternelle.»
Voici ce que nous célébrons dans notre engagement à l’Église Verte.
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andrewrossiter1 · 7 months ago
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Une seule chose
«Une seule chose»
Prédication par Andrew Rossiter à Clairac le 13 octobre 2024 Hébreux 4.12-13, Marc 10.17-30
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La première chose à dire sur le texte de Marc, c’est que nous ne pouvons pratiquement rien faire d'autre que de gérer ou de maîtriser les paroles de Jésus. En aucun cas il faut les prendre à la lettre.
L'Évangile de Marc est implacable. Il donne l’impression de moins inviter à la foi qu'à prouver encore et encore l'impossibilité de la foi. Heureusement ce schéma est rompu parfois et nous serons tous vraiment soulagés de rencontrer l'aveugle Bartimée dans quelques semaines. Mais l’épisode de ce matin est mortelle. Nous devons donc le gérer, l’interpréter et le maîtriser pour le rendre plus acceptable… et nous dirons, plus proche de ce que Jésus voulait dire!
Les partages bibliques et les textes des commentaires nous offrent plusieurs façons de gérer cette rencontre entre l’homme riche et Jésus:
Cet homme n’avait pas vraiment observé la loi, c’était du bluff. Et l'idée de renoncer à ses biens n'était qu'une façon de le mettre au défi.
Personne ne peut réellement observer la loi, et personne ne peut non plus renoncer à tout. C’est simplement un jeux de joute rhétorique, et une fois que nous l'avons compris, nous sommes tirés d'affaire.
Le fait de renoncer à tout était un ordre donné à cet homme riche en particulier, mais seulement à lui. Il ne s'adresse à personne d’autre. Donc nous ne devons pas nous sentir concernés, juste triste avec cet homme.
C'était un véritable commandement, mais il ne s'applique qu'aux riches. Chacun d'entre nous peut penser à quelqu'un de plus riche, mais nous, nous ne sommes pas riches et donc nous ne sommes pas concernés.
Mais les disciples comprennent le contraire, que tout le monde est riche (sans doute parce que même les pauvres peuvent penser à quelqu'un de plus pauvre). Heureusement, Jésus nous donne l'ultime solution divine: nous ne pouvons pas le faire, mais Dieu le peut. Ouf... Direction le centre commercial avec une conscience tranquille pour dépenser notre argent.
Ou nous pouvons mettre en avant nos efforts dérisoires comme disciple, à l’exemple de Pierre, et nous sommes alors récompensés par cent fois. Tant que nous «abandonnons» d'une manière ou d'une autre tout ce que nous avons (de préférence dans nos cœurs - vous savez, comme le détachement des choses matérielles en tant qu'acte de volonté spirituelle), nous recevrons quelque chose de meilleur en retour. Investir un centime, c'est gagner un euro. Même les «persécutions» paient, elles nous donneront le statut de martyr et nous font monter dans l’estime des autres. C'est un acte brillant de contorsion herméneutique que de faire passer Jésus pour un prédicateur de prospérité.
C’est facile à critiquer ces stratèges de gérer le texte, mais que pouvons-nous faire d’autre? C’est à ce moment que j’ai remarqué la petite phrase «une seule chose». Quelle est cette chose pour cet homme? Et de fil en aiguille (la phrase s’impose d’elle-même) j’ai réalisé que ce n’est pas l’unique fois que cette phrase apparaît dans la Bible:
«J'ai demandé une chose au Seigneur, je la rechercherai: habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, contempler la beauté du Seigneur et faire des recherches dans son temple» (Psaume 27, 4). Peut-être que la «seule chose» ici c’est d'être connecté à quelque chose de plus grand et au-delà de nous-mêmes, de savoir que nous-mêmes et nos vies sont plus que ce que nous faisons ou avons, de réaliser que nous faisons partis de ce qui nous dépasse.
Jésus dit à Marthe : «Il ne faut qu'une seule chose» car Marthe était « préoccupée et distraite par beaucoup de choses » (Luc 10,41-42). Sa vie était divisée. Elle était ici et là, mais pas vraiment quelque part. Peut-être que la «seule chose» ici consiste à apprendre et à prêter attention à ce qui compte vraiment, à être présent à l’instant même et à devenir entier.
Lorsque les autorités religieuses ont interrogé l'homme aveugle que Jésus avait guéri, celui-ci a dit: «Je sais une chose, c'est que, j'étais aveugle et maintenant je vois» (Jean 9:25). Peut-être que cette fois-ci la «chose» consiste à voir avec des yeux nouveaux, à acquérir une vision plus profonde, à vivre avec un niveau de conscience renouvelé et à s'éveiller à la vie qui est devant nous.
Paul raconte que lorsque Barnabé, Tite et lui-même rencontrent les dirigeants de l’église à Jérusalem, «ils ne demandent qu'une chose: que nous nous souvenions des pauvres» (Galates 2:10). Peut-être que cette «seule chose» est la compassion, l'attention à l'autre et la reconnaissance du fait que nos vies ne forment qu'un seul corps dans le Christ.
Dans sa lettre aux Philippiens, Paul écrit : «Je ne fais qu'une chose: j’oublie la route qui est derrière moi, je suis tendu en avant.» (Philippiens 3:13). Peut-être que cette «seule chose» consiste à rester ouvert à l'avenir, à écouter l'appel de notre vie, à se rappeler que notre vie est toujours en devenir, et à croire qu'aucun moment, aucune histoire, aucun événement ne nous définit.
Il me semble que la chose en commun dans tous ces exemples c’est de trouver le sens de la vie. Non pas de ce que nous faisons, de ce que nous avons produit, mais de qui nous sommes.
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C’est l’instant quand quelque chose nous change, qui entre en résonance avec nous et nous parle. C’est ce moment quand nous nous disons «Oui, c'est ça». Lorsque nous avons l'impression d'être chez soi, ou recevoir une intuition qui change notre vie à jamais. Ces moments où nous nous sentons vivants et connectés à nous-mêmes, aux autres et au monde. Lorsque nous nous donnons de tout cœur à l'autre ou à ce que nous faisons, lorsque nous nous perdons dans l’instant présent. Et nous voulons que ces instants continuent pour toujours. 
Ce sont les expériences que vous ne pouvez pas vous en débarrasser ou laissez-tomber parce qu’elles ne vous lâcheront pas. Et ce qu'il y a de génial avec la «chose unique», c'est que votre «chose unique» et ma «chose unique» sont très certainement deux choses différentes. Elles sont uniques pour chacun d'entre nous.
Et si vous étiez l'homme de l'évangile d'aujourd'hui ? Si Jésus vous disait: «Il te manque une chose», que répondriez-vous? Quelle est votre réaction?
Alors faisons l’expérience ce matin. Pennons un instant pour dresser une liste non-exhaustive), de nos réalisations et de nos biens. Qu’est ce qu’il y a sur cette liste? Attention. Toutes les choses qui figurent sur votre liste ne sont pas mauvaises, c’est juste qu’elles ne sont pas la «seule chose».
Dans tout ce que vous avez fait, tout ce que vous avez réalisé: dans le monde du travail, dans l’église, dans votre couple, en famille… là où vous êtes allées, pour vivre, pour voyager. Dans toute votre vie, y-a-t-il une seule chose qui vous manque?
Qu'est-ce qui donnerait encore plus de sens à votre vie aujourd'hui? Je ne pense pas nécessairement à ce que vous faites mais à ce que vous êtes ? De quoi devriez-vous vous défaire pour devenir plus pleinement et authentiquement vous-même?
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C’est dure, n’est-ce pas? Cette question entre en profondeur de qui nous sommes. Nous voulons l’éviter, ne pas l’entendre et c’est pourquoi nous construisons des schèmes pour gérer la question. La question ne va pas s’en aller toute seule. La question reste ouverte, parce que cet homme, nous ne savons pas ce qu’il est devenu. Il a tout simplement disparu de la scène. Peut-être il est devenu plus avare en vieillissant. Peut-être il a même renoncé à observer la loi, puisqu'elle était devenue inutile face à sa dépendance des choses. Ou peut-être il se trouvait dans la foule au pied de la croix, ou un des auditeurs le jour de la Pentecôte. Peut-être il est devenu un évangéliste anonyme.
«Il vous manque une chose». Dans la bouche de Jésus, ce n'est pas une critique. Ce n'est surtout pas un jugement. Ce n'est même pas une insuffisance. C'est une porte qui s'ouvre sur une vie nouvelle. C'est une opportunité de cheminer avec le Dieu pour qui rien n'est impossible. 
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andrewrossiter1 · 7 months ago
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Quel patrimoine protestant ! ou ?
Quel patrimoine protestant ! ou ? Prédication par Andrew Rossiter à Clairac le 22 septembre 2024. Romains 1.8-17, Luc 19.1-10
Le thème cette année des journées du patrimoine est: «Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions».
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Quel itinéraire depuis la Réforme! Même si en France nous nous comptons pas plus que 3 million de protestants, dans le monde entier un tiers des chrétiens est protestant, quelque 900 million de personnes. Bien entendu il y a protestant et… protestant.
Nous sommes là aujourd’hui: héritiers d’un renouveau religieux, de la centralité de la Bible et de la conviction que la spiritualité est à la portée de tous et non une affaire des experts: des prêtres, des conciles, des institutions et de la tradition. Hélas il y a aussi un côté négatif que représentent les conséquences de cette remise en question et de cette liberté spirituelle. L’histoire de la France est marquée par les guerres de religions, toutes les violences humaines qui témoignent peu d’un renouveau évangélique. «Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient», dit un proverbe africain. Nous ne sommes pas là par hasard. Nos itinéraires nous ont conduits sur un chemin de la foi qui n’a pas commencé avec la Réforme mais qui est bien plus ancien, qui trouvent ses racines dans les textes bibliques.
Les grandes affirmations de la Réforme se résume en ces slogans: par la grâce SEULE, par la foi SEULE, par l’Écriture SEULE, À Dieu SEUL la gloire ! En ajoutant: le sacerdoce universel, le témoignage intérieur du Saint-Esprit et bien entendu l’Église toujours à se reformer. Ce qui va constituer notre programme pour l’année prochaine pendant le temps de Carême.
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Alors un peu «en vrac» l’histoire de la Réforme. Voilà que Martin Luther sort de son monastère et se marie, il traduit la Bible en langue vernaculaire, pour qu’elle soit accessible à tous. Voilà qu’il propose de célébrer un culte dans la langue de tous, rejetant ainsi le latin comme langue exclusive, il abolit la frontière entre les clercs et les laïcs. Il y a aussi cette «invention» en quelque sorte, du ministère pastoral, avec ce prédicateur de l’Évangile formé dans une université, faisant ainsi un «vrai» métier, au même titre que «forgeron ou savetier», pour reprendre les mots mêmes de Luther. Avec la réformation, la frontière entre l’espace profane et l’espace sacré disparaît. Avec cette idée de sacerdoce universel, l’espace profane n’est plus séparé de l’espace ecclésial, ainsi que le montre l’architecture de nos temples. Avec la Réformation, c’est l’ordinaire du quotidien qui devient le lieu où Dieu se révèle. Au fond, c’est en nous, là où nous sommes, que se vit la foi. Pas seulement la foi, mais aussi la réflexion théologique qui va avec, qui permet à chacun de devenir quelqu’un de responsable, autrement dit, quelqu’un capable de donner sa réponse, dans sa vie personnelle, en famille, sur le plan inter-générationnel, par l’éducation, mais aussi dans la société, en politique, en église.
C’est cela que nous essayons d’expliquer avec nos mots et nos hésitations devant les visiteurs d’été qui entrent dans nos temples, et surtout ces catholiques qui nous disent plus proche des idées du protestantisme. Nous essayons de ne pas être trop fiers de notre héritage et de notre patrimoine. Mais un peu tout de même!
Les textes de la Bible nous invitent à découvrir sans relâche que nous sommes appelés à vivre dans la reconnaissance de la grâce seule de Dieu, que nous sommes invités à faire sans cesse œuvre de discernement, par les études régulières de la Bible, et d’être témoin d’une parole libératrice, qui nous a remis en route, à un moment donné de notre vie. Par la suite nous partageons avec d’autres, par nos paroles et nos actes, ce que nous avons reçu, compris, expérimenté.
Cet itinéraire est celui de Zachée. Zachée est juif, comme son nom indique, qui veut dire «celui qui est pur», mais sa vie est en contradiction avec l’étymologie de son nom. Il est décrit comme un homme malhonnête, qui collabore avec l’occupant et profite personnellement de sa position. Il est un important chef parmi les collecteurs d’impôts. Nous pouvons le décrire comme un escroc et un racketteur. Et la nature l’a fait petit. C’est pour cela, rusé comme il est, il se cache dans un arbre.
Peine perdue, Jésus le voit. Et l’Évangile nous raconte comme, encore un fois, comment Dieu vient à notre rencontre, que nous le cherchions ou non. Nous croyons chercher Dieu, nous voulons monter vers lui, alors que c’est lui qui ne cesse de nous chercher et qui nous trouve dans le regard du Christ, posé sur chacun et chacune de nous. Un regard qui interpelle: «Zachée, descends vite: il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison». Et ce regard ne se pose pas sur la surface mais scrute en profondeur qui nous sommes. Le regard de Jésus voit en Zachée, non pas un impur, un exclu ou un petit, mais un homme joyeux, spontané et beau. Zachée descend vite et accueille Jésus dans sa maison.
Sans que Jésus dit quoi que se soit, Zachée déclare, «Eh bien! Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j’ai fait tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple». Ce nouveau programme de vie ouvre devant Zachée une nouvelle identité. Il est ré-intégré dans la famille de Dieu, il trouve un itinéraire qui le connecte avec sa communauté religieuse.
Envolée la peur d’être jugé.
Envolés la séparation et isolement sociaux.
Envolé l’enferment du jugement des autres.
Envolée la peur du regard des autres.
Zachée et toute sa maison, tous ses siens, ne sont plus enfermés chez eux, ne sont plus prisonniers de ce regard qui tue. Dieu pose sur nous tous le regard de sa grâce et de son amour.
Le patrimoine que avons-à partager en ces deux jours est une espérance à laquelle les évangiles nous appellent. «Cette espérance est fondée sur le Christ, c’est-à-dire le oui sans réserve que Dieu adresse à l’humanité», écrivait Raphaël Picon.
Alors pourquoi l’être humain continue à mettre des conditions à cet amour inconditionnel? Pourquoi continuons-nous d’enfermer des gens dans la peur de l’autre et de la peur de Dieu?
Peut-être parce que cet amour inconditionnel, lui-même fait peur. «Que la grâce! Ce n’est pas possible» nous a dit un catholique dans le groupe de Penne d’Agenais. «Il y a surement quelque chose qu’il faut faire, tout de même!» Bien souvent les drames et les existences brisées, les violences et les injustices nous empêchent de vivre la rencontre avec le Dieu de Jésus-Christ. Ce Dieu vient vers nous pour nous dire que la vie ne se réduit pas à nos échecs, mais qu’elle s’ouvre par une parole libératrice qui scrute en profondeur et perçoit une possibilité insoupçonnée, une envie oubliée, un «toujours possible» afin d’être conduit vers le meilleur de nous-mêmes.
C’est peut-être cela notre Église qui se réforme sans cesse et qui est toujours en devenir. Elle existe uniquement si toutes les personnes qui la composent ne s’arrêtent jamais à réfléchir, à questionner, à espérer, à croire, et surtout à aimer. Elle existe si nous continuons sur notre itinéraire de foi et de confiance en Dieu. 
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andrewrossiter1 · 8 months ago
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Palpitations du cœur
Esaïe 35.4-7, Marc 7.31-37
Esaïe annonce son message pour combattre la peur et pour redonner du courage au peuple.
Dans le petit théâtre Kibelé (Paris X) le spectacle «Histoires pour donner du Courage» par Nathalie Bentolila a connu un grand succès en 2014. Le spectacle dure une heure et elle raconte de très anciennes histoires du Soufisme avec l’aide de quelques ombres, des marionnettes et un être humain. Le petit espace accueille 50 personnes de tous les âges. La scène est baignée d’une lumière douce des bougies, et contient un grand panneau circulaire transparent qu’un faisceau de lumière éclaire de derrière. C’est dans ce cercle que les marionnettes racontent leurs histoires en ombres chinoises.
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Nathalie Bentolila amène son auditoire dans un voyage d’histoires à travers nos limitations, peurs, doutes et rêves pour atteindre les rives de l’espoir.
On découvre 
un roi qui ne croit pas aux rêves ni aux métaphores
un aigle qui se prend pour une poule jusqu’au moment qu’il s’en vol
une vache qui fait de la trottinette…
Toutes ces histoires nous rappellent notre incroyable étendue de resources intérieures.
C’est ainsi que j’imagine Esaïe, avec ses paroles, ses gestes en mouvement devant le peuple rassemblé. Il arpente un petit monticule d’herbe pour rappeler à son auditoire les incroyables ressources intérieures qu’ils possèdent. Il parle du coeur au coeur.
Nos traductions rend le verset 4 ainsi: «Dites à ceux qui ont le cœur troublé… de ne pas avoir peur».(Ségond) Malheureusement le mot cœur est absent dans la plupart de nos traductions, «dites a ceux qui perdent courage…»(PDV) ou encore, «Dites à ceux qui s’affolent…» (TOB). La traduction la plus littérale serait: «Dites à ceux qui ont des palpitations du cœur…».
Son discours est rempli d’images corporelles, il parle de la vision, des yeux, de la surdité et des boiteux. Nous n’entendons pas assez ces références au corps, notre esprit nous fait passer trop vite sur les détails. Après tout, ils ne sont que des métaphores, des images d’un usage poétique sans grand intérêt pour le message qu’Esaïe veut faire passer. Et nous avons tort!
Les Jeux Paralympiques qui se déroulement actuellement font sortir le corps, ce corps autre que normal, des coulisses sur le devant de la scène. Nous assistons à des incroyables élans et de force cachés dans des corps; sans yeux, sans jambes, bras articulés mécaniquement, qui virevoltent à une vitesse vertigineuse. Le message que nous recevons c’est que le corp mutilé et amputé n’est pas une barrière à la réussite.
Car le message est le vecteur. Esaïe emploie tout ce qui est lui pour communiquer avec son peuple. La réalité d’un cœur qui se bat se trouve à l’intérieur de chacun de nous. Cette réalité est là, entre nos cotes, elle pousse le sang dans nos veines à travers tout notre corps.
Ressentez votre cœur. Ecoutez-le si vous le pouvez. Des palpitations, qui n’a jamais eu des palpitations? Vous connaissez le cœur qui se bat à la chamade, qui tombe amoureux, qui a peur, qui est essoufflé, qui veut sortir hors de vous. Nous savons aujourd’hui que le cœur qui bat à «19 le douzaine» est normal dans le fonctionnement de notre corps, c’est pour que l’hormone adrénaline course dans notre sang. L’adrénaline stimule les muscles et accélère les métabolismes. Elle affecte tous nos sens, les mettant en grand alerte, nous n’entendons pas comme avant et notre vison est réduit au tunnel. Le tout c’est pour mieux nous préparer au combat. Notre corps se focalise sur les ressources dont nous avons besoin pour mener la bataille ou pour fuir: pour dépasser la peur.
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Elle peut-être dangereuse, surtout pour les cardiaques: il faut ralentir, il faut se reposer, il faut prendre des médicaments. Il y en a dans ce temple ce matin pour qui entendre et sentir le cœur battre est synonyme de peur: peur de ne pas bien faire, de ne pas faire assez, ne de pas être à la hauteur et de décevoir les autres. Il y en a ici ce matin pour qui les palpitations du cœur sont liées à la course, où on ne s’arrête pas, sautant d’une occupation à une autre, d’un souci à l’autre.
Il y en a aussi qui sont ici ce matin où les battements du cœur annoncent une bonne nouvelle, un espoir renouvelé, un amour retrouvé.
Ce sont ces palpitations dont parle Esaïe, les battements qui fournissent l’énergie de la foi et de l’espoir. Les cœurs des Israélites battaient dans l’espoir de retrouver leur terre, leur pays, leur temple. Esaïe prépare son peuple pour la bataille, non pas militaire d’une reconquête de leur pays, mais d’un retour vers un pays en friche, vers une religion qui a perdu son chemin et pour un peuple qui attend une direction.
Mais juste avant de se mettre en route, il faut aussi entendre un autre mot… un mot que j’aurais préfère ne pas avoir dans nos textes bibliques: vengeance, la vengeance de Dieu.
Dieu vient vous venger, nous dit la traduction de La Bible Parole de Vie. Dieu va venir pour la rétribution, nous annonce la TOB.
Je ne sais pas pour vous, mais ma première réaction est de ne pas m’arrêter sur cette phrase, de faire en sorte que je ne l’ai pas vu. Mais dans ma deuxième lecture de ce passage je me suis trouvé trébuchant sur le mot, au point que je me suis arrêté, comme si tombé par terre. Pourquoi est-il là, ce mot? Dans un passage plein de promesse et de beauté, pourquoi le gâcher?
Le mot naqam est rendu par vengeance ou rétribution, mais en hébreu naqam veut dire «rétribution par une autorité habilitée ou compétente», pour mettre fin à l’oppression et l’injustice et pour rendre la liberté. Nous pouvons parler d’une justice réparatrice, où la punition est remplacée totalement ou partiellement par une justice relationnelle ou restauratrice et participative.
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La victime a l’occasion de s’exprimer sur les effets de son tort devant son agresseur, et le criminel peut remettre les choses droites avec la victime (dans les limites du possible) par certaines formes de compensation.
Naqam est l’idée que la rétribution de Dieu est la réponse de Dieu. Donc Esaïe exhorte de tout son cœur le peuple d’accepter cette réponse de la part de Dieu et de vivre dans l’expectation de cet espoir. Il les incite d’ouvrir leurs yeux, reprendre la route et entendre le message. 
Ouvrez vos yeux!, c’est ce que Jésus a dit aussi dans le texte de l’Evangile. Effata! Ouvre-toi!
Et c’est salutaire de noter que Marc indique que Jésus lève les yeux au ciel au moment de prononcer ce mot. Comme s’il
suppliait une intervention divine
ouvrait la communication entre le ciel et la terre
établissait un canal pour créer une relation.
Effata! n’est pas juste une parole pour cet homme, pour son infirmité mais plutôt une parole fracassante pour les gens autour, pour les disciples et bien entendu aussi pour cet homme afin de le ré-établir dans les fonctions de pouvoir communiquer: de recevoir et d’émettre.
Et là, nous trouvons toute la force de la promesse d’Esaïe. Esaïe aussi cherche à ré-établir la communication rompue avec Dieu, de réparer la relation cassée entre le peuple et Dieu. Et sa parole est une parole pour nous tous. Effata - ouvres-toi aux ressources cachées, inespérées, inimaginées que Dieu a placé en toi.
Notre réponse à l’initiative de Dieu dans nos vies nous donne des palpitations pour réaliser des choses extraordinaires.
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