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Jour 1

Ecrire, ce qui me passe par la tête.

 Je viens de commencer à lire un roman. C'est le premier que j'ouvre depuis je pense un ou deux ans. J'ai lu pendant cette période, mais plutôt des essais, féministes, engagés, ou des témoignages, des biographies. Du développement personnel. Des questions dans la tête, je cherchais des réponses. J'ai ouvert les yeux. Sur le monde, sur la révolte qui grondent, les inégalités, le climat, la maladie. La réaction des humains face à la perspective de la mort. La mienne, celle de mes proches, celle des autres que je ne connais pas. Certains figent de peur, certains sautent dans l'action, certains m'ont montré le plus sale d'eux, le plus sombre. Mon cœur a bondi, le pouls rapide, les pupilles dilatées, la peau qui sue. J'ai pensé à ma dernière rave, le corps qui se figent mais qui bouge. J'étais dans l'urgence, mais je ne bouge pas. J'attends de savoir si je fuis ou si je me bats. L' énergie monte, et je ne sais pas quoi en faire. Elle est entre mes deux tempes, dans ma poitrine, contre le zip de mon pantalon. Mon odeur transpire de mon jean, de ma nuque. Je passe ma main dans mes cheveux, je monte le son, et je danse frénétique sur le beat. Je drogue l'animal, j'épuise le corps, j'inonde l'esprit d'hormone.

Le jour nouveau se lève, sans réponse aux angoisses du monde. Mais l'évidence est là. Ma fiction est belle. Je vais l'écrire du bout des doigts.

Alors j'ai commencé un roman.