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Graviers vivants 3/3

En parallèle, des démarches apparaissent pour imaginer et tester de nouveaux scenarios de gestion territoriale, incluant le vivant, la biodiversité.

C’est le cas du projet « Biodiversité administrative » développé par l’agence de design des politiques publiques Vraiment Vraiment en partenariat avec Démocratie Ouverte et le commanditaire Banque des Territoires, avec pour objectif d’imaginer et proposer des scénarios, méthodes et outils incluant la biodiversité comme partie prenante de la gestion des territoires.

biodiversite-administrative.fr/

Parmi une dizaine de propositions, le « Microparlements du vivant » a fait l’objet d’une présentation publique avec les acteurs impliqués dans le développement de cette nouvelle forme de démocratie locale, résultat d’un processus d’enquête et de plusieurs sessions de conception ouverte, et mis en lumière les potentiels mais aussi les freins d’une telle démarche comme le financement, l’adhésion sur le long terme, le plan de charge et calendrier, l’initiative de la commande, etc. ou encore les liens possibles entre acteurs publics et privés.

Un des points marquants de ce projet est de relever, clarifier et partager une base de données, de pratiques et de démarches existantes mais pas forcément connues ou utilisées, et de les articuler avec des propositions méthodologiques guidées étape par étape.

Le rôle du design se fait ici chaînon collecteur et tricoteur entre des ressources et des utilisateurs mais aussi traducteur pour exposer, donner à voir et à comprendre.

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Graviers vivants 2/3

Place de Grève et l'Hôtel de Ville en 1583 - Composition rétrospective, 1867 - Hoffbauer, Fédor , Dessinateur - Musée Carnavalet, Histoire de Paris

La conférence de Jean-Louis Michelot "Voyage d'un gravier" évoque finalement poétiquement et étymologiquement la capacité du Rhône à faire grève… mis au travail au travail forcé, il retrouverait ses grèves et graviers, et les petits gravelots venant y cacher leurs œufs.

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Graviers vivants 1/3

À plusieurs occasions récemment, j’ai croisé la thématique du « vivant », ce concept en construction qui interroge la place et les relations de l’humain dans / avec son milieu de vie et ce qui le compose.

www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/22/le-vivant-un-concept-qui-gagne-en-popularite-dans-la-philosophie-et-les-combats-ecologiques_6095554_3232.html

Ainsi que le décrit cet article du Monde en 2021, ce concept permet de [sortir du dualisme entre la nature et la culture. » …, de « rompre avec « l’environnement », « le sauvage » ou « la nature » dont l’usage suppose une extériorité de l’homme par rapport à son écosystème.]

Toujours selon l’article, [La nature n’est plus un décor, un réservoir de richesses, une aire de repos ou un terrain de jeu. Avec ces nouvelles ontologies qui ne séparent plus la nature de la culture, les « non-humains » (plantes, animaux, fleuves, etc.) ne sont plus des choses ou des objets, mais des êtres qui importent, et doivent être mieux pris en compte par le politique, comme par le droit.]

Cette conception met en avant l’infinité et l’interdépendance des liens qui composent ce « vivant » et lui permettent de se réaliser – soit de vivre - ainsi que les impacts de leur modification ou de leur rupture.

À Die, la présentation « Voyage d’un gravier - des sources de la Drôme à la mer » du géographe et naturaliste Jean-Louis Michelot révèle les millions d’années de formation de ces liens à partir d’un « simple » caillou, de sa provenance géologique puis son trajet dans le lit du Rhône, le rôle des gravières dans la composition des paysages et le fonctionnement et des écosystèmes du fleuve, mais aussi les pressions et les empêchements dans la formation des gravières, des campagnes de reboisement intensif stoppant l’érosion au corsetage du fleuve comme « escalier hydraulique » pour les besoins de production énergétique, d’irrigation, de la maitrise d’un axe de transport et de contrôles de crues.

Ce voyage convie les champs scientifiques, culturels, sociaux et économiques, et rejoint l’enquête d’un autre article du Monde – de la série Adaptation – retraçant l’évolution et le développement de la gestion du Rhône mais aussi les visions et combats qui les sous-tendent et qui semblent irréconciliables : la défense de l’environnement et de la biodiversité face au développement de l’agriculture et ses besoins d’irrigation, à la promotion de source d’énergie décarbonée, ou encore la conception de « laisser la nature reprendre ses droits » face à celle de « perpétuer la logique de domination ».

www.lemonde.fr/planete/visuel/2023/06/18/le-rhone-un-fleuve-usine-soumis-a-des-choix-cruciaux_6178165_3244.html

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Étagère en zone critique

umap.openstreetmap.fr/fr/map/points-bouqlib_830454#16/48.8606/2.4403

en rouge : lieux où il y a un espace Bouq'Lib' (caisse, étagère...)

en bleu : lieux "sympathisants" où il est possible de déposer des Bouq'Lib'

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-ERIE \ə.ʁi\

Suffixe utilisé pour former le nom d’un local ou d’un commerce associé à une activité souvent professionnelle ou industrielle. Ex : boulangerie, briqueterie, épicerie, peausserie, vitrerie, lunetterie … soit un endroit où l’on fait quelque chose, ou quelque chose est transformé, avant d’être commercialisé.

www.persee.fr/doc/igram_0222-9838_1982_num_15_1_2333

Ici l’exemple de "L'Amicale Fromagère" ou du « Fournil Ephémère » de Montreuil, ou la fabrication a lieu de 6h à 13h, puis la vente de 14h à 20h.

Dans les premiers temps, l’espace de vente était rapidement constitué dans l’atelier: installation de tréteaux, plateau, caisse et panières pour présenter la fournée sans plus de tralalas.

Je trouve passionnant de repenser non seulement la logique et la façon de faire son métier (éviter de faire des baguettes et croissants en pleine nuit) mais aussi le lieu d’activité.

Finalement c’est redonner toute sa légitimité a la boulangerie, qui avait mis son artisanat hors de la vue des clients au profit de l’imaginaire du produit finalisé sous glaçage rutilant et éclairage adéquat et suivant un placement précis.

Les parfum-eries pourraient-elles aussi suivre ce retour aux sources, s’affranchir de leur rôle actuel de simples présentoirs et rayonnages et retrouver une activité de production ?

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Point de vente - Point de production

Depuis mes débuts dans la vie professionnelle, j’ai (presque) toujours travaillé sur des projets d’espaces de vente : dessiner des stands, aménager des boutiques, espaces permanents ou mises-en-scène éphémères pour le lancement d’un produit, parfois des lieux mixtes où d’autres activités se mêlent au parcours du client via de l’exposition pédagogique, historique ou culturelle, une dégustation ou un atelier, ceci pour enrichir l’expérience, nourrir le lien avec la marque, favoriser la fidélité et stade ultime, transformer son client en « brand ambassador » tel que le décrit le jargon marketing, « augmenter »  la transaction marchande, et le simple acte de mettre un produit dans un sac.

Et le rôle du design de ces espaces, par la conception du parcours, des flux, du zoning, de l’organisation des produits dans l’espace – la science du merchandising : pas trop haut, pas trop bas, pas trop proche de l’entrée, espacement, répétition, etc. – est d’encourager et faciliter cet acte d’achat / de vente.

Dans une société repue d’offres – comme les centres urbains occidentaux – (Hella Jongerius parlait de « world of plenty ») la tâche se complexifie, il faut émerger d’une concurrence féroce. En fonction des secteurs et des types de distributions, les moyens diffèrent. Dans le secteur des biens « premium » comme la parfumerie par exemple, il faut miser sur l’impact visuel, le « eye-catching », mais aussi sur le story-telling, le message, l’histoire que la marque propose et la mise-en-scène pour se différencier, paraître unique.

Et puis ces dernières années, est arrivé … ou plutôt est revenu … – dans mon contexte urbain occidental - ce qui pour moi est le point de vente ultime : le point de vente atelier, ou plutôt l’atelier qui devient point-de-vente dans une séquence précise, une fois la production effectuée.

Avec le retour des commerces en -erie : brasserie, laiterie, collecterie, ressourcerie, distillerie … sur le podium des commerces alternatifs attractifs pour urbains en quête de sens, mais dans la lignée des traditionnelles boucheries, charcuteries, pâtisseries, blanchisseries, etc.

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Tokyo Toilets

Grace à « Perfect Days » de Wim Wenders, je découvre Tokyo Toilets, un réseau de toilettes publiques pensées comme des micro-architectures qui n’auraient rien à envier à des galeries d’art contemporain.

tokyotoilet.jp/en/

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Ici Toilettes

Dans le journal de la ville, j’apprends l’existence ce cette application : www.montreuil.fr/ici-toilettes

Une stratégie complémentaire de mise à disposition d’un service utilisant l’infrastructure existante. Vertigineux d’imaginer le réseau de toilettes de lieux commerciaux ou publics d’une ville comme Paris… on peut effectivement se demander pourquoi en ajouter plutôt que de réfléchir à un accès a l’existant ?

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Placard à eau

À la suite d’une visite de la Fabrique du Metro Grand paris express à Pantin, l’occasion d’en connaitre plus sur les projets du studio Patrick Jouin se présente lors d’une conférence organisée par la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale.

Le thème du mobilier urbain et des équipements collectifs est un sujet que je trouve passionnant, c’est un invariant de toute forme d’agglomération et en même temps très révélateur du contexte social, politique et culturel des lieux.

Avec son commanditaire Decaux comme interlocuteur, Patrick Jouin explique le développement du projet des cabines de toilettes publiques, leur historique, les choix techniques et esthétiques – la casquette, les cannelures, la couleur, les emplacements…, l’évolution actuelle avec l’adjonction d’un urinoir externe pour aider à parer aux « épanchements » sauvages… et leur remplacement prévu en 2024 … étonnant pour du matériel si massif et pérenne.

www.youtube.com/watch?v=PNWkw5Af-A4

www.grandparisexpress.fr/fabrique-du-metro/visiter

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(Pot de) yaourt

Andreas Gursky - 99 Cent - Photo - 206,5 x 337 x 5,8 cm - 1999

En 2004, je travaille à mon projet de diplôme de design, j’ai choisi de me confronter aux déchets d’emballages alimentaires jetables.

L’emballage c’est le bout de la chaine du système de distribution agro-alimentaire, quand on est face au rayon de supermarché, c’est un bon représentant du concept de « territoire fantôme » à l’échelle de l’objet.

Pour réduire significativement l’impact de ces emballages jetables, on peut les supprimer – vrac et consigne – et / ou les réduire, les dénuder de leurs fonctions liées au système de distribution : communication, publicité, résistance aux contraintes du libre-service (lumière, manipulations…)

En combinant mes recherches et le développement rapide du e-commerce au début des années 2000, je développe un scenario de commande en ligne d’une gamme de « matières » alimentaires livrées sur les marchés, emballées dans des contenants en plastique réduits à leur minimum (n’étant pas soumis aux contraintes de la distribution libre-service) débarrassés de leur couche marketing et publicitaire (présente en ligne) et dont le patron et l’assemblage permet d’aplatir le volume comme des enveloppes une fois vidés.

Je pousse l’exercice sur une gamme de produits secs et liquides mais je bute sur le pot de yaourt. L’équation de la praticité offerte par ce petit pot de plastique jetable, léger et résistant pour le transport et sous la pression de la cuillère, bien proportionné pour une consommation individuelle, mais si envahissant dans les rayons de supermarchés et non-recyclable n’est pas simple à résoudre. L’espèce de poche que j’avais imaginé n’amène même pas l’avantage du poids par rapport à son modèle existant ultra-optimisé.

20 ans plus tard, l’équation n’est toujours pas résolue… le petit pot est autorisé à atterrir dans la poubelle jaune de tri (et donc de recyclage) … mais on apprend récemment qu’il suit un chemin de décyclage, soit de combustible pour des sites industriels car le plastique utilisé – le polystyrène – ne se recycle tout simplement pas…

Aujourd’hui, les laiteries urbaines et systèmes de consignes refont surface en France. Pas de quoi diminuer significativement le kilomètres de rayonnage de pots de yaourts jetables de la grande distribution mais c’est un signe encourageant et peut-être une partie la solution.

www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-22-novembre-2023-5765034

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Yaourt 15%

En dégustant le très bon yaourt d’Angelica – à la ferme de Juncan en Bucovine, dans le Nord-Est de la Roumanie cet été 2023 – je brasse plusieurs souvenirs et questionnements.

Angelica fabrique son yaourt à partir du lait des quelques vaches de la ferme familiale. Il y a une vingtaine d’années, après une première partie de leur vie active en ville, dans des professions loin de leur origine familiale rurale, Angelica et son mari Juncan rentrent au village natal en Bucovine, restaurent le site et les maisons avec grand soin avec les matériaux et techniques locales et relancent l’activité.

C’est le cas de beaucoup de fermes dans cette région, quelques hectares en polyculture et quelques têtes de bétails qui permettent de produire localement de la nourriture variée et de qualité, pour leur propre consommation et pour certaines, de développer un tourisme « chez l’habitant » à petite échelle.

Un soir je lui demande de me montrer quelques secrets de fabrication, rien de plus « simple » :

Faire chauffer le lait frais pour le pasteuriser

Badigeonner le cruchon avec une certaine quantité du yaourt précédent pour inviter les bactéries magiciennes

Verser le lait légèrement redescendu de température

Puis attendre le temps précis de « prise » pendant la lente descente en température, Angelica utilise l’inertie du volume du pot (en céramique ou un petit tonneau en bois) sans besoin d’étuve ni de yaourtière.

Puis mettre au frigo, le yaourt se conserve jusqu’à 2 semaines environ.

Pendant ce voyage, en traversant plusieurs régions rurales roumaines, je me demande souvent comment expliquer le décalage entre la part de population dans le secteur agricole (~20%) et la part de l’agriculture dans le PIB en Roumanie (environ < 5%). Les 15% d’écart seraient-ils mangés directement sans être comptabilisée dans les normes de création de valeur officielle ?

Raccourci un peu naïf … mais je vérifie qu’effectivement, les systèmes de production en autoconsommation ne sont effectivement pas comptabilisés, l’autosuffisance de qualité n’aurait-elle pas sa place dans de la création de valeur d’un pays ?

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Moitié

En regardant la 2eme conférence « Design et action publique : Améliorer l’habitabilité des lieux publics »,  retransmise par le site de User Studio – participant sur le thème de la Maitrise d’Usage, je fais un arrêt sur image sur les propos de David Lucot qui utilise la métaphore du verre à moitié vide / plein pour illustrer son propos sur l’urbanisme entre contrôle et adaptabilité et porosité aux usages imprévus, à l’évolution temporelle des espaces et connections à d’autres parcours et réseaux, trames du vivant hors cadastre à périmètre fixes.

Cette image m’évoque un exercice imaginaire qui me revient souvent en tête : et si on divisait tout par 2 … le nombre de gobelets jetables de cafés bus quotidiennement sur Terre, le nombre de vêtements et d’objets possédés (pour ceux qui en possèdent), ce qu’on mange quand on a à manger, nos déplacements … un raccourci absurde mais qui permet d’imaginer des ordres de grandeur assez vertigineux…

Sur ce thème, j’avais été impressionnée par le projet « Maison Soustraire » de Mathilde Pelle, présenté à la Biennale de Saint-Etienne 2022.

www.biennale-design.com/saint-etienne/2022/fr/a/maison-soustraire-a-posteriori-1388

Le projet présentait également des tableaux d’analyse – composition, provenance, … - des matériaux et ressources des principaux objets domestiques.

user.io/future/conference-bercy-assistance-maitrise-d-usage-lieux-publics/

www.youtube.com/watch?v=1I5kMHA-1eM&t=2398s

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Sur les pavés...

Juin 2023, petite couronne parisienne, il a fait chaud. Fenêtres fermées et volets baissés pour maintenir la température de l’appartement vivable, et aussi me couper du bruit du chantier qui s’active dans la rue… travaux de réseaux souterrains qui ont mis à nu les pavés d’avant pour quelques heures… avant d’être couverts a nouveau par un ruban de bitume tout chaud tout neuf.

C’est l’occasion de se plonger dans le rapport "Paris à 50°C": cdn.paris.fr/paris/2023/04/21/paris_a_50_c-le_rapport-Jc4H.pdf

Ainsi qu’une étude sur les types de matériaux et sols en ville et leur impact sur la température locale des rues, places, leur absorbation d’énergie et renvoi de chaleur: www.apur.org/sites/default/files/documents/ilots_chaleur_urbains_paris_revetements_sol_paris.pdf

Je découvre ce projet qui semble intéressant pour les petites échelles :

www.pavillon-arsenal.com/fr/faire/12475-asphalte-jungle.html

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Faire parler les murs

www.editions-comprendre.com/travail/lhistoire-du-grand-palais/

ventdesforets.com/nayel-zeaiter-et-le-mystere-de-la-sainte-elisabeth/

Pendant la rénovation du Grand Palais, les palissades du chantier sont couvertes par la frise graphique de Nayel Zeaiter, près d’1km de long présentant la genèse de l’édification puis les aléas de l’histoire de ce bâtiment - monument, à la manière d’un jeu d’énigme où les indices et événements font avancer l’enquête au fur-et-à -mesure.

J’ai rencontré cet artiste – auteur graphique lors de mon passage à Vent des Forêts, artiste invité en 2017. Il installe un mur en forêt … pour y coller une affiche narrant l’histoire et l’origine mystérieuse d’une statue offerte à la ville de St-Mihiel, à proximité du site.

Présenter un lieu, un objet, ou tout type de situation dans sa complexité, tout en rendant la découverte ludique et captivante, ça me semble un bon moyen de lutter contre les assauts de fake-news ou de déluges d’infos simplistes.

La démarche me rappelle celle de l’agence d’architecture BIG, lors de leur expo à Arc-en-Reve de Boredeaux en 2010, « Yes is more ». L’idée de l’expo avait été de révéler la vie de l’agence, son etat d’esprit, la conception des projets tels une longue BD – roman-photo a parcourir sur les murs de l’expo, en parallèle de la presentation plus traditionnelle des maquettes. Un « dessous-des-cartes » instructif, montrant les étapes, les méthodes de travail, les aléas, échecs et avancées … qui necessite un travail de fourmis pour compiler et mettre en forme la masse de contenus … mais très marquant et pertinent a l’heure ou transmettre, naviguer et bien utiliser l’info est clé.

www.designboom.com/architecture/big-architects-yes-is-more-exhibition/

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MAIN-TENIR

Du latin manu (« à la main, en main ») et tenere (« tenir »), assurer l’entretien de.

« Madame, ce que vous avez eu, c’est la mort subite du Samsung S7 … y a plus rien à faire »

Après le verdict de Montgallet, et quelques heures passées sans pouvoir me décider entre – neuf, ou reconditionné « c’est plus ce que c’était madame, y a beaucoup d’arnaque maintenant », comparatif marque mondiale « qualité photo », versus marque niche plus vertueuse mais « moins performante » - je décide de prendre quelques jours de réflexion en remettant la main sur 2 ou 3 épaves au fond d’un tiroir, qui, surprise, reviennent à elles dès le câble branché…

C’est l’occasion d’une observation de compatibilité, gain et perte d’une génération à l’autre, … finalement, c’est le modèle le plus « ancien » de 2011 qui me permet de me reconnecter… au moins pour téléphoner.

www.francemobiles.com/telephones-mobiles/autres-mobiles-samsung-10.html

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Orientation

Peu après mes observations de plans de métro, le hasard me fait sortir à La Villette ou je découvre cette table d’orientation pour personnes handicapées visuelles. Je la vois, moi … et je la trouve belle, la simplification des volumes et des espaces m’évoque une sculpture abstraite, et la logique des étapes de compréhension, du contexte de la ville, puis le quartier, le site, et enfin le lieu à proximité directe me rappelle un peu Power of Ten des Eames.

www.youtube.com/watch?v=0fKBhvDjuy0

Je serais curieuse d’avoir la perception d’un aveugle la parcourant de la main, scène à laquelle je n’ai jamais eu l’occasion d’assister, de comprendre le cheminement mental et la mémorisation permettant ensuite à cette personne de comprendre et se repérer dans l’environnement réel…

Est-ce que ces tables bas-relief – horizontales - à destination des personnes handicapées visuellement pourrait aussi faciliter l’orientation des personnes avec vue « normale » – par rapport aux panneaux verticaux – de plans 2D ou représentation 3D ? Et quelle est l’expérience d’une personne aveugle entre sa perception de la maquette puis son parcours dans l’espace réel ? … ou inversement ? ces maquettes d’orientation sont-elles d’ailleurs conçues par des personnes handicapées visuelles ?