Tumgik
cieaskell-blog · 8 years
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Jeudi 3 novembre 2016 
Ce matin, j'ai rendez vous avec ma famille. Il est environ onze heures quand mon cousin Tayeb, notre guide et plus encore, m'appelle pour me signaler sa présence. Il m'a proposé d'inviter Emmanuelle et Céline à se joindre à notre excursion. Elles vident les photos des jours précédents. Je les pressent car nous avons un bout de chemin à faire. Elles descendent et me retrouvent en bonne compagnie, à savoir avec notre cher Bilal qui fait partie de la “brigade” et de ma cousine Souad. Nous montons dans le véhicule, en route pour Timezrit, la terre de mes ancêtres. 
Les paysages défilent alors que nous quittons la grande ville de Bejaia. La Wilaya (ville) s'étend sur de nombreux kilomètres. Nous traversons les hautes montagnes de la Kabylie. Les espaces verdoyants contrastent avec la terre rouge et ce ciel bleu. La route que nous empruntons date de l'époque coloniale, et les platanes qui la bordent rappellent nos routes françaises. Daft Punk dans les oreilles j'ai le sentiment grand que nous sommes heureux, ensembles. 
Je vais revoir ma famille rencontrée il y a quatre ans quasiment jour pour jour après un événement funeste. Une forte secousse. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille, et il faut savoir surfer sur les vagues mon capitaine. A croire qu'il n'y a pas de hasard, mais que des rendez-vous. 
Nous arrivons enfin au village, allons chercher des boissons pour ma famille qui nous attend depuis plusieurs heures. La mine en bas de la maison de mon oncle n'a pas changé. Nous nous approchons de celle-ci et ressentons le souffle glacial qui émane de l'antre de la mine à charbon, fermée il y a de nombreuses années. Construite et exploitée par les Français depuis environ 1835, elle nous fait voyager dans le temps. C'est en suivant les cordages d'acier rouillés qui mènent vers la maison de ma famille que nous découvrons mon oncle qui nous attend. Tayeb et Souad veulent tout de même me montrer le jardin sur la colline où ils jouaient à cache-cache lorsqu'ils étaient enfants.  Tayeb me montre aussi avec fierté et tristesse les restes des meubles en bois construits par son grand-père ébéniste. Ces morceaux de bois polis et travaillés avec soin ont plus de soixante ans. 
Nous entrons dans la maison dont le toit ouvert laisse entrer la lumière chaude. Mes tantes nous embrassent et accueillent chaleureusement Emmanuelle et Céline. Je me dirige vers la chambre au carrelage jaune et vert. Celui-là même qui a vu naitre mon père, il y a 63 ans. 
Nous allons déjeuner. Ce repas est délicieux, préparé avec amour et nous nous régalons. Puis vient un autre temps. Celui d'avant, celui que nous allons prendre pour nous remémorer, pour nous souvenir. 
Mon oncle Mohandidir me montre sur l'ordinateur les photos de mon premier voyage en Algérie. Il me montre aussi l'enterrement de mon grand père qui repose maintenant à quelques kilomètres de leur belle maison, dans un cimetière au sommet d'une montagne. Je découvre des images de mon père qui était venu aux obsèques, quelques mois avant qu'il ne nous quitte lui aussi. 
C'est pleine d'émotions que je rejoins l'équipe sur la terrasse qui domine ces collines sans fin pour prendre le café. Il y a ma famille et une jolie ligne algérienne qui se met soudain à reproduire le passage de la pièce, vu sur scène la veille, des petites cuillères. J'ai le souffle coupé et l'oeil humide mais souriant. Mon oncle revient avec une boite à souvenirs et nous lit des articles publiés il y a près de quarante ans qui racontent la résistance dans les montagnes pendant la guerre. De nombreuses photos nous sont présentées. Bilal me regarde, "elles racontent l'Histoire". 
Nous allons ensuite faire une visite de la maison, découvrons des meubles et un fauteuil en bois dessiné par les mains du grand père de Souad et Tayeb. Avant, on savait faire et prendre soin des choses. Bilal me tend une photo. Il s'agit de mon grand père sur un balcon, le même balcon qui se présente sous mes yeux. Il revenait souvent voir la famille et à finit ces jours là, au pays. 
Ma famille arrive avec des objets et vêtements traditionnels avec lesquels ils m’habillent. Vient le tour d'Emmanuelle qui devient une vraie kabyle, le temps d'un instant. Il y a des sourires et des rires et ça fait du bien. 
Il  y a aussi la trouvaille de cette valise bleue, un peu comme celle de Giovanni, mais avec le nom de mon grand-père Lala Aounit, domicilié rue André Karman à Aubervilliers. Elle est lourde mais se soulève pourtant grâce à une petite corde usée. Nous nous dirigeons ensuite vers la fontaine. Souad a dans les mains des outils pour fabriquer la laine. Nous nous arrêtons un moment après nous être aspergés le visage de l'eau glacée. Nous retournons dans la maison. Les enfants, maintenant de jeunes adolescents sont rentrés de l'école. Mon petit cousin aussi, celui que j'avais connu bébé et qui désormais va tout seul à l'école. Lala à bien grandit. Je leur offre des livres. 
Il est l'heure des les quitter. Je ne sais pas quand je reviendrai, mais je sais que cela viendra et c'est le plus important. 
En bas du chemin qui menait à la maison, nous entrons dans les anciennes douches des français qui se lavaient à l'eau chaude après avoir travaillé dans la mine. 
Nous reprenons la route. C'est d'abord Emmanuelle puis Céline qui nous ramènent à la ville. Les bouchons ne m'avaient pas manqué, mais les Giovannis un peu plus. Nous en croisons certains, sur la route, qui retournent à l'hôtel. 
Nous nous retrouvons autour d'un repas et d'une partie de time up animée. Tayeb me rappelle quelques minutes plus tard et me signale qu'il nous attends à la maison de la culture avec ses platines pour une fête qu'il nous a organisé. Plusieurs Giovannis viennent m'exprimer leur fatigue. Je leur dit qu'ils sont libres et maîtres de leurs choix, mais qu'ils risquent de passer à côté d'un moment de détente, que je pense salvateur. Ils sont à peu près convaincus et après que la “brigade” nous ait escorté, nous arrivons dans une petite salle tamisée ou les DJ nous attendent. Avant de quitter l'hôtel, j'avais invité des membres d'une troupe Algérienne qui logeait deux étages en-dessous à nous rejoindre. Nous dansons, ensemble, et ça fait du bien. Je m'arrête un instant, regarde ces corps animés, aux sourires francs, les mains levées, énergiques. Je suis heureuse de cette belle histoire à raconter. 
Manon Aounit
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cieaskell-blog · 8 years
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Mercredi 2 Novembre
La veille, le montage avait été entamé, avec le personnel technique du Théâtre National d’Alger, et une partie de notre équipe.
Les techniciens lumières et machinistes étaient encore présents dès le lendemain matin, pour finaliser le montage, en vue de la représentation du soir m��me à 18heures, dans la grande salle du Centre Culturel de Béjaia.
J’avais effectué le plan de scène depuis un moment, et m’affairais à l’exploiter pour la première fois du séjour ; Emmanuelle m’épaulait pour détailler les positions exactes, avec quelques comédiens pour avoir les silhouettes nécessaires. Je tiens particulièrement à souligner le dévouement et la gentillesse de tout le personnel du Théâtre ; il a souvent été au delà de nos demandes.
La table lumière n’étant pas programmable, j’ai effectué quelques mémoires et quelques sélections, et nous étions fin prêts pour faire l’allemande (répétition technique pour les déplacements.)
Aux alentours de midi, nous nous y sommes tous attelés. C’est la charnière indispensable à mon travail, pour appréhender au mieux les « tops » textes ou déplacements. C’est également un passage nécessaire pour nos amis comédiens, devant s’adapter aux différentes tailles de scènes, et composer avec les limites imposées par les lumières et zones d’ombres.
14h, rendez-vous chez l’ami Mac Daddy (Logo Mc Donald assumé ©), nous mangerons de bons Burgers bien d’ici, puis retournerons là-bas, pour participer au rituel, dans l’arène vierge de toute onde.
Aléatoirement répartis sur scène,  Emmanuelle nous fait part de ses impressions du moment, plus de la moitié du séjour étant déjà passée. Quelques confessions, quelques doutes, balayés peu après par l’unité de la troupe.
Allongés maintenant, nous nous évadons, nous concentrons, nous oublions.
Déambulant, animés par d’éphémères rôles, sur la scène, dans la salle, pour finalement nous mettre en ligne en fond de scène. Manue nous invite à, sinon nous venger, du moins nous défouler.
Elle nous offre une chance de sortir nos tripes, de nous laisser nous exprimer, comme si, l’espace d’un instant, nous revivions la débandade de lundi, face à ce public inattendu, malgré lui irrespectueux. Tour à tour, certains prennent la parole, lancent quelques mots houleux, voire quelques vulgarités, devant la salle du Centre Culturel, vide.
Mmmh… Vide… une paire d’irréductibles sont présents. Oh, ils ne seront pas déçus du voyage !
J’affronte à mon tour, seul, le devant de scène. Par deux fois, je jugerai bon de laisser parler mon corps (d’aucuns diront, de cracher ma haine), contre ce fictif public. Mes paroles, à peine exagérées pour désinhiber d’autres individus probablement réservés, résonnent dans cette salle vide. J’aime élever le ton, fermement, surtout lorsque j’ai raison.
Et là, oh que oui, j’avais raison. (J’ai quand même vécu près d’une heure, lundi, dans une pièce, derrière la scène, impuissant face au brouhaha incessant. Frustration.)
Je retourne sur ma ligne, ayant fini, les dents et les poings serrés. Ils ne se relâcheront que bien plus tard, mon évacuation de colère m’ayant in fine mis à vif. Mise à vif, pire encore, elle, qui a été personnellement blessée ce vil lundi. Elle s’avance. Cela faisait quelques minutes que je sentais son souffle, haletant, juste à ma droite. Wahou, elle y va... Je redoute le pire.
Et j’ai raison. Elle, qui a été, je cite certains, « violée moralement » ce lundi, crève l’abcès. Non, pas un p’tit bouton d’acné, pas une petite verrue, nannnn, un abcès gorgé de pus, de détresse, voire de haine. Insultes ? Gestes ? Non. « Dépressurisation », lira-t-on le lendemain dans le Times de Béjaia.(J)
Un. Cri. Une paire, de poumons. Trois, quatre secondes ? … ça glace le sang. Ce n’est pas fini. Pendant près d’une minute, un flot, à peine entrecoupé de respirations, elle jette tout. Enfin. Elle cri. Hurle. Probablement pas la plus longue minute endurée (rien à voir avec ma première épilation du dos), mais le malaise était palpable. Finalisation du rituel, sessions de câlins, puis le fameux « brassage d’air/d’ondes » de la salle, à travers les rangs, en courant. L’heure de la représentation atteinte, la salle se remplit, de public, de personnalités, mais aussi de journalistes. Omar Fetmouche présente la compagnie à l’audience, Emmanuelle ajoute quelques recommandations (pour aiguiller un maximum le public, et ne pas subir l’épreuve de l’unique autre représentation de la troupe en Algérie).
Les lumières s’éteignent, Cécile entre en scène, et je débute ma régie, enfin dans de convenables conditions. Emmanuelle m’accompagnera durant toute la pièce, afin de produire un show lumière le plus proche possible de nos exigences ; nous y parviendrons, toutefois gênés par la qualité d’une des commandes de lumières, qui fera un effet remarquable (c’est bien l’ennui, l’effet stroboscopique n’était pas du plus bon goût).
Applaudissements, acclamations, salutations, puis bord plateau, entre l’équipe et le public.
Un bus vient chercher le matériel et nous-mêmes, nous nous installerons dans un petit restaurant typique une petite heure après la représentation, et y consommerons de bonnes sardines grillées, soulagés et satisfaits : ça y est, The Great Disaster sounds like a Great Theater.
Yoann
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cieaskell-blog · 8 years
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Vendredi, dernière journée.
A 10 heures du matin, certains d'entre nous partent en ville profiter de la dernière journée. 
C'est bien entendu la croix et la bannière pour retirer et/ou échanger de l'argent, d'autant plus que nous sommes vendredi, jour saint de la semaine, donc que beaucoup de commerces sont fermés tandis que les imams tonitruent. 
De retour à la place Gueydon, nous retrouvons Mourad et Sassi, rencontrés le premier jour, presque à la même place. Nous leur demandons de nous conseiller des restaurants et leur laissons nos numéros pour qu'ils nous tiennent au courant de leurs recherches. C'est alors que non loin, au détour d'une rue, nous tombons sur une enseigne qui ne paye pas de mine, sans carte à l'extérieur, mais nous avons faim. Première surprise : il sert de l'alcool. Deuxième : la carte est très française -sauté de veau marengo par exemple. Nous optons pour les crevettes, grillées ou en sauce, et là c'est le plaisir : le tout est servi avec des choux-fleurs aux champignons, avec beaucoup de beurre et d'ail, la sauce des crevettes est exquise, en bref nous sommes conquis. Nous demandons alors au tenancier s'il peut nous préparer pour le soir-même le couscous dont nous rêvons depuis notre arrivée. Il accepte, bien entendu, et nous faisons sa connaissance : il tient ce restaurant depuis des décennies (55 pour être précis), depuis qu'il l'a reçu en cadeau pour ses bons et loyaux services au sein de l'ALN.  Entretemps Mourad nous a trouvé un restau, nous apprend-il au téléphone... Nous nous excusons et l'invitons à nous rejoindre le soir. 
Nous repartons, repus, continuer la visite de la vieille ville. C'est sale, c'est en mauvais état, mais c'est beau. Les teintes sont magnifiques, les escaliers exiguës se succèdent, le soleil couchant crée une demie-pénombre stupéfiante, les habitants de tous âges se rencontrent dehors. En chemin nous rencontrons un vieil homme édenté adepte de jeux de mots et d'écologie, et nous asseyons boire du thé à la menthe, l'écouter et rire à ses côtés tandis qu'une autre partie du groupe nous rejoint. Certains d'entre nous vont ensuite voir une pièce irakienne. Nous n'avons absolument rien compris mais avons constaté le kitsch ultime des décors et de la mise en scène, le sérieux des comédiens mais également la puissance vocale époustouflante de l'acteur principal. J'exagère, nous avons tout de même cru comprendre que la pièce ridiculisait le pouvoir et les hommes, et venant d'un tel pays et face à un public algérien, nous saluons le geste. 
Il est maintenant temps de nous retrouver pour dîner : nous nous re-servons, nous buvons, nous rions, puis nous rentrons, pour certains à 160 dans la Mercedes d'un nouvel ami... La fête se poursuit à l'hôtel, jusque tard, même si nous nous levons à 8h pour prendre l'avion...
Tristan
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cieaskell-blog · 8 years
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Les aventures de l’accordéon - suite et fin
Après avoir essayé l’accordéon de Khaled, bel élément de déco, on s’est décidé à trouver un instrument jouable. Avec Céline, Manon et Manue, on a commencé à appeler les magasins et ateliers de musique qu’on a trouvé sur Internet, mais n’ayant pas eu de succès dans nos recherches téléphoniques nous sommes sorties dans les rues de Béjaïa à la recherche de magasins de musique. Suivant les indications des locaux, on a trouvé notre bonheur dans un magasin pas loin de la maison de la culture, deux accordéons tout neuf nous attendaient dans leurs emballages ! Prises par la joie, on est allé direct vers le vendeur pour lui demander les tarifs de location, mais... « Non, ici pas de location. Ici on ne fait pas ça. Ici seulement l’achat » « Ah, mais nous n’avons besoin de l’instrument que pour trois jours, nous sommes venus jouer au Festival International de Théâtre et on a besoin d’un accordéon pour notre pièce, vous voyez bien monsieur que pour deux spectacles on ne va pas en acheter un » « Oui, oui, je vois, mais non, ici ce n’est pas possible » « Ben, est-ce que vous connaissez d’autres endroits où on peut louer un accordéon ? » « À Béjaïa ? Mmm, non. Ici ce n'est pas habituel l’accordéon, vous trouverez à Sétif, la-bas ils jouent beaucoup d’accordéon, mais ici non » « Nous avons déjà fait un long voyage depuis la France et notre premier spectacle est ce soir, nous ne pouvons pas aller à Sétif » « Vous êtes venus depuis la France pour faire un spectacle avec un accordéon mais vous venez sans votre instrument ? » « … » Sympa le mec. On avait l’accordéon devant nous, la fin de notre galère était si proche, nous ne pouvions pas accepter ce que le monsieur disait. On était décidé, un de ces accordéons était pour nous. On a donc insisté un peu plus. « Oui, parce que c’est un objet très précieux et la douane ne nous laissait pas l’amener » N’importe quoi ! « On était censé en avoir un ici mais il ne marche pas » Du coup, il y a d’autres clients qui sont arrivés et il nous demande de sortir du magasin parce qu’il devait aller au stock. Devant la porte, on a discuté entre nous et on s’est dit qu’au pire on pouvait l’acheter et le revendre en France. Quand il est revenu on a dit les mots magiques : «  On achète » Là, tout de suite son visage s’est détendu et on a commencé à parler dinars. Lors de la négociation, on lui a proposé de lui rendre l’accordéon après nos spectacles. Il a vu donc qu’il pouvait trouver un bénéfice pour lui et il nous a invité à l’essayer et après avoir entendu l’instrument jouer, et plus le temps passait, plus il nous prenait au sérieux. Finalement il a accepté le principe de location, on s'est serré les mains, on a vidé nos poches et on est parti avec l’accordéon. Une fois dehors, il est ressorti et il nous a rendu la moitié de la somme, très amical, en disant qu’on avait passé le test : nous étions sincères car nous avions vidé nos porte-monnaies. Nous étions euphoriques. Mission accomplie par les filles !
Mélo & Nekane
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cieaskell-blog · 8 years
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un petit côté Beverly Hills, non?😎
Oui, mais sur le Pic des Singes! Vous l'aurez compris, donc, après la journée tourmentée de la veille et une mise au point collective sur nos ressentis et émotions, nous nous sommes octroyés une pause ballade dans les environs de la ville. Pour notre plus grand plaisir! Nous sommes montés en voiture dans les falaises du Parc national de Gouraya qui, hautes de 660 mètres, dominent la ville et la mer Méditerranée.
Un peu d’Histoire : le mont Yemma (qui veut dire “femme” en berbère) Gouraya (qui veut dire “protectrice de la montagne”), haut de 660m, représente une femme couchée et serait, d’après le légende, le lieu de sépulture de la sainte patronne de la ville.
Le point de vue est à couper le souffle : l'eau turquoise, la roche découpée qui se jette dans la mer en formant des grottes naturelles, le soleil couchant et le phare du Cap Carbon (le plus haut phare naturel du monde) guidant les bateaux de pêcheurs vers le port. Un peu déçus de n'avoir pas pu croiser les fameux singes, nous étions tout de même ravis de ce grand bol d'air et regonflés à bloc pour la représentation du lendemain à la Maison de la Culture.
Cécile
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cieaskell-blog · 8 years
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Et voilà, tout l’équipage prend place dans le bus, direction l’université… de Bejaïa centre … Heu… Non, on s’éloigne. Nous quittons la ville, le bus monte dans les montagnes. C’est beau, on respire, le bruit de la circulation incessante s’éloigne, ça fait du bien, mais on s’éloigne de plus en plus.
D’un coup d’un seul, au détour d’un virage, on tombe sur un regroupement de bâtisses toutes neuves entouré d’un grillage, improbable dans ce paysage. Ah ! C’est le tout nouveau campus universitaire. Pour l’heure, il est désert. Il paraît même faux, carton-pâte.
« Bonjour, nous sommes la compagnie Askell, nous venons jouer notre pièce dans le cadre du Festival International de Bejaïa. »
Personne n’est au courant, personne ne nous attend. Et nous nous retrouvons plantés là, dans ce lieu loin de tout perdu dans les montagnes, sans nos accompagnateurs habituels, avec nos valises et notre accordéon quasi-flambant neuf.
Un temps de suspend, comme nous en connaissons souvent par ici : « One, two, three… Viva l’Algérie !!! » . Coups de téléphone, discussions avec les responsables du lieu… Que faire ? Puisque nous sommes là, autant faire avec : on nous montre une salle, un amphi éclairé aux néons, une toute petite scène décorée de radiateurs, sol de marbre, lumière froide et résonance d’église. Pas « optimal-optimal » tout ça, mais bon, sans se poser de questions, c’est là qu’on jouera ce soir, on est quand même venus dans ce but, les jours passent, et il faut le dire, ça nous démange, espérons que le mot passera chez les étudiants et que nous aurons du monde ce soir.
On s’installe et on répète en essayant d’adapter au mieux la mise en scène aux conditions présentes, mais on rit jaune. C’est là que tout le talent de notre merveilleux régisseur lumière, Yoan, trouve son moyen d’expression : allumer et éteindre un interrupteur, c’est quelque chose !
Chacun est là, avec des sentiments mélangés et différents. Certains semblent assez confiants, du moins contents de jouer, d’autres paraissent inquiets et pas emballés à l’idée d’une représentation coûte que coûte. Mais personne ne sait mettre un sens exact à ce moment là sur ce qui se passe. Comme les infos nous arrivent au compte-goutte, il est difficile d’avoir une vue globale du déroulement des évènements ici. De toute façon, c’est décidé, la représentation aura lieu.
La vie universitaire naît peu à peu à l’extérieur. De plus en plus d’étudiants affluent dehors, on est juste à côté de la cafétéria. On rencontre beaucoup de jeunes. Ils sont tous curieux et avenants, ils vont venir, c’est sûr maintenant.
20h – On est fin prêts. Depuis les « coulisses », nous entendons la salle se remplir, les gens s’amassent jusqu’aux portes ouvertes.
Emmanuelle nous présente et fait les recommandations d’usage, appuyées vu l’excitation palpable de la salle.
C’est parti. Les musiciennes et Cécile partent… Au front. Première et seule minute du spectacle où tout le groupe n’est pas présent sur le plateau.
Et là… Se confirme le mauvais pressentiment d’Irma-Jean-Marc : « cette représentation, ça va être un combat de boxe » . Un flot de smartphones nous filme, bruit permanent, rires, entrées et sorties incessantes, sonneries de téléphone, la barrière de la langue pour une partie du public, réactions culturelles au texte inattendues et très fortes…
C’est franchement dur, Emmanuelle court partout, intervient dès le début pour imposer le calme. On se bat, on se soude. L’ambiance est double : hostile d’un côté de par le comportement, à l’écoute d’une autre part. Mais c’est violent.
C’est là que ça dérape. Le public va beaucoup trop loin. Rien n’est déplacé ou osé dans ce que l’on fait, mais nous n’avions pas pris toute la mesure du décalage…  Et ça nous fait très mal. On est vulnérables au plateau. Rentrer dans les détails ? Pas la peine. Un choc, une atteinte morale. Un Giovanni est touché, c’est tout le groupe qui est touché.
Fin de représentation assurée, mais à quel prix ? Beaucoup d’ambivalence : pour l’université, c’est un succès, une très belle soirée, un message constructif porté par un spectacle laïc. Pour nous, c’est une erreur. On n’était ni attendu, ni encadré : la prise de risque était trop grande.
Nous faisons notre possible pour offrir un travail exigeant, peut-être l’avons-nous bradé..?
Partir, vite, quelques mains se rapprochent pour nous remercier et s’excuser. Le bus comme un sas de décompression. Chacun avec ses émotions, la nuit porte conseil. Hélène.
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cieaskell-blog · 8 years
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La journée “Et l'accordéon?” Ce matin, alors qu'Emmanuelle, Yoan, Manon et Celine sont partis en repérages des deux salles où nous allons nous produire lundi et mercredi, le reste de l'équipe est resté à l'hôtel. A l'hôtel, mais pas désœuvrés! Tandis que certains vérifiaient l'état de nos “valises-décors”, d'autres tournaient des phrases pour postuler dans un Festival en mars, des musiciennes répétaient ou du moins essayaient, d'autres cherchaient l'inspiration ( l'ont ils trouvée?), pendant qu'Helene et moi nous battions avec un fichier Xcell pour inviter la presse à nos représentations parisiennes de novembre! Bref! Notre petite fourmilière a assuré le four et le moulin! Nous nous sommes retrouvés pour le déjeuner, histoire de partager nos expériences de la matinée : “- la salle de mercredi est immense mais celle de demain nous n'avons pas pu la voir” “- J'ai commencé un truc pour le blog mais je cherche encore parce que je suis pas satisfait” “- Ah mais oui je peux vous aider pour le ficher xcell, ça me connaît!” “- RDV 14h sur le toit de l'hôtel pour une petite répétition et en bleu de travail s'il vous plaît!” “- Et mon Accordeon?” Ah oui l'Accordeon! Ce sera le fil rouge de cette journée! En effet pour éviter d'abîmer l'accordéon de Melo dans la soute de l'avion, nous devions “en principe” récupérer l'accordéon de Cheb Khaled lui-même! Hier nous l'avons attendu ( l'accordéon)… Rien! Aujourd'hui? À 10h rien, midi rien, 15h encore rien! Alors l'angoisse de Melo a commencé à se lire plus que facilement sur son visage!… Suspense! Donc nous nous sommes retrouvés sur le toit de l'hôtel. Tous en bleu de travail, le soleil chauffant nos corps, la vue sur la ville qui n'en finit pas de grandir, un petit bout de mer au bout là-bas, les montagnes et collines dignes de la côte italienne, les bruits des travaux… à droite, à gauche, tout prêt, au loin, des travaux. Le goût du vent dans nos bouches, les klaxons colériques des vieilles voitures… voilà le tourbillon de nos sens ouverts aux quatre vents. Nous étions assaillis par la ville. Nous la dominions du haut de notre toit, pourtant elle nous engloutissait, nous débordait! Comme la mer avale les grains de sable. Nous avons tenté un chapitre, le 7, puis nous avons parlé. Emmanuelle avait des questions, et nous n'avions pas les réponses. Alors nous avons tous eu des questions: "Que faisons-nous là? Quelle légitimité? Quoi entendre ici plus qu'ailleurs de ce texte et de nous-même?" L'ouverture sera peut être notre réponse… Inch’ Allah! Alors nous sommes partis, toutes ces questions en tête et au cœur ( mais toujours sans Accordeon!) rejoindre la Cérémonie d'Ouverture du Festival. Entre plaisir à vibrer au son des orchestres traditionnels et autres chorégraphies de marionnettes géantes; nous faisions le job des présentations officielles. Ça n'a pas chômé! Après le discours inaugural du préfet nous avons retrouvé Melo qui avait enfin récupéré l'accordéon de Cheb Khaled! Mais comme le dit ( presque) la chanson : Accordez, accordez, accordez dont, Accordez… ce foutu accordéon! BRANLE-BAS DE COMBAT!!! Demain Melo DOIT avoir un Accordéon… accordé! Entre coups de fil, conseils, SMS, recherche sur plans de la ville et autre infos glanées même dans le bus, nous sommes déterminés à en trouver un autre! Alors que nous allions à plusieurs assister à la représentation d'ouverture, ” Le Porteur d'Histoires", d'autres continuent la chasse à l'instrument! 23h30 nous nous retrouvons tous à l'hôtel. Bilan: on a un peu faim, on est heureux d'avoir vu cette pièce, heureux de jouer demain. Un peu surpris de l'écoute mitigée du public durant le spectacle mais nous sommes prêts, ou presque, pour demain, car… Nous n'avons toujours pas d'Accordéon! Affaire à suivre!
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cieaskell-blog · 8 years
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Deuxième jour Nous nous sommes levés, certains d’entre nous ont raté le petit déjeuner qui était servi jusqu’à 10h, on se demande bien pourquoi… Une première équipe file d’ores et déjà, caméra en main, rencontrer la ville et ses habitants. Sur la place Gueydon, renommée officiellement la place du … -on s’en fiche, personne ne l’appelle par son nouveau nom, ce sera toujours la place Gueydon- une grosse majorité d' hommes flâne, face à la mer, ou boit des cafés bien costauds en terrasse. Nous discutons avec deux d' entre eux, des anciens, qui nous apprennent notamment que Bejaïa était et est toujours appelée Bougie par certains car à une époque elle était la première ville exportatrice de bougies à la cire d' abeille. Après déjeuner nous sommes partis à la plage en prenant soin de nous arrêter acheter un ballon de foot. Une fois arrivés les garçons ont joué au foot tandis que les filles se baignaient et jouaient aux cartes. Mais finalement le foot a conquis tout le monde le soir car Bejaïa était en finale de l' équivalent africain de l' Europaleague! Si bien que même la cérémonie d'ouverture du festival fut repoussée au lendemain !! C'était l'effervescence dans la ville depuis quelques jours déjà, alors comment oser passer à côté d'une telle fête ?! Tayeb, notre hôte, notre guide (et aussi le cousin de Manon) nous avait réservé une table dans le bar à chicha d'un de ses amis afin d'aller y voir le match. Nous n'allons pas vous cacher que, considérant la liesse populaire que ce match générait, nous craignions un peu pour notre sommeil... Mais, heureusement, le score final fut nul (1-1) tout comme le match...et nous pouvions ainsi profiter d'une bonne nuit de sommeil avant (enfin!) l'ouverture du festival prévue le lendemain. Que la fête continue !
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Soirée foot-chicha à La Parisienne pour soutenir le Mouloudia Olympic Bejaïa⚽️
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Arrivée à Béjaïa
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L’avion décollait à 15h45 hier, depuis l’aéroport d’Orly qui a vu son terminal traversé par 14 individus un peu braillards mais dans l’ensemble très sympathiques, chargés jusqu’au plafond d’une immense malle en bois et de valises en cuir obsolètes au milieu des matières en fibres composites et autres bagages indestructibles. “Curieux paysage que ce groupe hétéroclite”, se demandèrent les employés de la compagnie aérienne qui nous ont vu passé comme des curiosités de cirques. Je ne dis pas que nous avons fait peur aux passagers qui se rendaient également en Algérie mais nous avons définitivement attiré leurs regards et leurs questions. “Pas l’habitude de voir des français débarquer en nombre dans ce petit aéroport de la baie de Béjaïa”. Pas l’habitude, surtout pour nous, d’avoir l’impression d’atterrir sur l’eau, jusqu’au dernier moment où la piste engouffrée dans la mer apparaît sous nos yeux. Traverse le tarmac, passe la douane interdite par notre grand nombre, récupère les bagages/décors ... beaucoup de bagages/décor ... sors pour retrouver les organisateurs du Festival et découvre le bus vert pomme magique qui nous emmène jusqu’à l’hôtel au son de musiques kabyles qui nous “enjaillent”.
Bref, nous sommes bien arrivés, nous sommes très excités à l’idée de jouer ici et on vous tiendra au courant des différents évènements, aventures, anecdotes et représentations qui arriveront dans le courant de la semaine.
JM
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cieaskell-blog · 8 years
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On vous prépare un spectacle au petits oignons au Cirque Romanès, on ne vous dit que ça ! Rendez-vous en novembre :)
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cieaskell-blog · 8 years
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"Sur le pont de Saint-Girons, on y danse, on y danse"🎤
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cieaskell-blog · 8 years
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En route pour St Girons en Ariège pour l'ouverture du festival des Théâtrales en Couserans!🚗💨 Nous jouerons jeudi prochain, 13 octobre, à 15h et 21h dans la salle Max-Linder.
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