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Ă vos veules vĆux 2023 | Je bande comme Pinocchio devant la chatte Ă Geppetto.
âIt's not a stage, it's a cage You look so pro, yet unpaid It's not a stage, it's a cage You look so brave, yet afraidâ
âA commercial break lasts foreverâ, Destrage[1]
JâexĂšcre cette pĂ©riode des vĆux formulĂ©s Ă lâorĂ©e de la nouvelle annĂ©e. Les pensĂ©es magiques resucĂ©es du mouvement New-Age me filent la gerbe. Ă cette pĂ©riode de lâannĂ©e, les autoentrepreneurs de leurs vies inondent les media sociaux de baratins publicitaires infiniment plus insupportables que lâattention que mon chauffagiste me portait en mâenvoyant pour lâoccasion par la poste la photo kitch du Pont de Pierre de Bordeaux imprimĂ©e sur un bon vieux papier couchĂ©. Ă la lecture de tous ces mots dâordre appelĂ©s « vĆux », jâai une furieuse envie de mâassoupir en boule dans mon canapĂ©. Parfois, la force de ces slogans creux rĂ©side dans leurs tournures ; souvent, il suffirait juste de les inscrire sur une image stĂ©rĂ©otypĂ©e pour quâils sâavĂšrent du mĂȘme acabit que les phrases Ă©crites sur un coucher de soleil au bord dâune plage. « Ne te laisse pas abattre par lâadversitĂ©. Continue ton chemin. Il sera semĂ© dâembĂ»ches. Mais un jour, tu pourras ĂȘtre fier de ce que tu as accompli. Alors tu tâassiĂ©ras au bord de la riviĂšre, et tu verras passer le cadavre de ton oppresseur. (Lao Tse Dong) » Ne mĂ©prisons pas plus les vignettes de ce genre que les vĆux. Ils ne font que sâajouter Ă toute cette litanie de gestes commerciaux travestis en messages insipides destinĂ©s Ă nous hypnotiser. Le numĂ©ro sirĂšne ne sert pas quâĂ composer le numĂ©ro de TVA.  Peut-ĂȘtre ces disques rayĂ©s piĂšgent-ils encore lâattention des crĂ©dules et autres proies naĂŻves. RivĂ©s Ă nos Ă©crans, les posts de nos contacts dĂ©filent. Certains, en nous enjoignant Ă ne plus participer Ă cette compĂ©tition gĂ©nĂ©ralisĂ©e de tous contre tous, tentent en vĂ©ritĂ© dâĂ©liminer dâoffice quelques concurrents ainsi dissuadĂ©s de sâengager dans cette lutte fratricide. Dâautres, afin de dissimuler leur position sociale privilĂ©giĂ©e qui facilite la rĂ©alisation de nombre de leurs projets, partagent rĂ©guliĂšrement des clips entretenant le mythe de la mĂ©ritocratie puisquâils relatent des success-stories dĂ©nuĂ©es de toute analyse des mĂ©canismes liĂ©s Ă la transmission dâun capital culturel favorable Ă la rĂ©ussite de l'individu mis en avant. On voudrait nous faire croire que seul le travail acharnĂ© prime, que les dĂ©terminismes sociologiques nâexistent pas, encore moins la classe sociale. « Quand on veut, on peut. » « Le systĂšme fonctionne pour ceux qui s'en donnent les moyens. » Et que dire de ceux qui, Ă longueur de publications, rĂ©pĂštent sans cesse, en guise de mĂ©thode CouĂ©, quâils mĂšnent une existence heureuse pour se persuader quâils doivent se contenter de ce quâils ont, que lâherbe ne sera pas plus verte auprĂšs dâun brouteur. Ah ! jâallais oublier tous ces dominants qui essaient de nous faire croire quâils placent lâAmour (fraternel) au-dessus de tout alors quâils sĂšment la discorde dans toutes les organisations par lesquelles ils passent. Pourrir la vie des autres doit ĂȘtre leur maniĂšre Ă eux de « prendre soin du vivant ». Je bande comme Pinocchio devant la chatte Ă Geppetto. Le mois de janvier peut prĂȘter Ă sourire. Ă partir du moment oĂč lâon sait que les artistes qui nous souhaitent le meilleur pour lâannĂ©e Ă venir peuvent se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre les pires raclures, est-on certain que la vie de lâartiste et son Ćuvre sont en toutes circonstances indissociables l'une de l'autre ?

Peut-ĂȘtre quâau-delĂ de lâexacerbation en ligne de lâexaspĂ©rant combo bienveillance / maltraitance dĂ©jĂ de rigueur IRL, nous sommes nombreux Ă rechigner ouvertement Ă nous impliquer dans un militantisme qui, au-delĂ de desseins boutiquiers, restera sans autre issue que confinĂ© aux Ă©crans. Et puis, Ă quoi bon vous souhaiter « tous les devenirs pour 2023 » si je ne sais pas vraiment ce que ça signifie. Vous pourriez lâinterprĂ©ter comme poursuivre lâĆuvre dâĂlysĂ©e AdĂ©, le gourou prĂ©sumĂ© de la secte des guerriers de la lumiĂšre. AutoproclamĂ© « ange », il aurait guidĂ© ses disciples « aussi bien sur les plans philosophique que physique et sexuel. Pour cela, le supposĂ© gourou aurait organisĂ© de longs entraĂźnements au kung-fu, censĂ©s pousser ses adeptes vers la puretĂ© du corps, parfois jusquâĂ lâĂ©puisement. Sur le plan sexuel, il les aurait incitĂ©s Ă se masturber jusquâĂ cinq fois par jour et aurait lui-mĂȘme enseignĂ© cela avec des sextoys. (âŠ), ces sĂ©ances de masturbation auraient servi Ă transformer les femmes en Female Orgasm Expert (FOX), des femmes expertes de lâorgasme, capables de maĂźtriser âles huit portes orgasmiquesâ.[2] » Vous pourriez aussi envisager mon souhait pour vous pour 2023 â et lĂ , ça devient vraiment gĂȘnant â comme une invitation Ă vous assumer comme « pretenders », ces personnes valides qui utilisent en public fauteuils roulants, bĂ©quilles et autres appareils orthopĂ©diques[3].
Non, cette annĂ©e, si je vous formulais des vĆux, je vous encouragerais Ă militer pour une noble cause : pour la dĂ©fense des surmulots, terme retenu par Douchka Markovic, une Ă©lue du 18Ăšme arrondissement de Paris, pour dĂ©signer les rats, et ainsi modifier notre perception de ces animaux en prolifĂ©ration dans la capitale.[4] DĂšs lors, en protĂ©geant les rongeurs couineurs en zone trĂšs urbanisĂ©e, vous pourrez continuer Ă assĂ©ner Ă tout bout de champ que lâhomme ne cesse de crĂ©er de nouvelles zoonoses susceptibles de gĂ©nĂ©rer de nouvelles Ă©pidĂ©mies par la transmission de virus franchissant la barriĂšre inter-espĂšces. Ă moins que vous ne voyiez en la dĂ©fense des surmulots lâunique occasion dâaller plus loin que lâauteure du « Manifeste cyborg », Dona Haraway, qui Ă©change de longs baisers humides avec sa chienne.[5] Cette annĂ©e, franchissez le Rubicon : allez en Tanzanie rouler des pelles Ă des lionnes ; vous abolirez la diffĂ©rence de traitement dispensĂ© par lâhomme Ă certains animaux au dĂ©triment dâautres. Il nâest jamais trop tard pour se bouffer la gueule entre espĂšces. Ă bas la hiĂ©rarchie !
2023 nâest pas une annĂ©e de campagne Ă©lectorale ; câest pourquoi nous devons soutenir les militants du Quinoa Party (LFI) en nous fixant lâobjectif de faire progresser leurs idĂ©es. Et ce, mĂȘme si je suis convaincu que les militants de ce parti nâauront aucun besoin de notre concourt pour jaillir du fourrĂ© Ă la moindre saillie de Fabien Roussel jugĂ©e tendancieuse. Rappelez-vous lors de la campagne Ă©lectorale pour les prĂ©sidentielles de 2022 : AprĂšs sa sortie sur les français qui amĂ©lioreraient bien leur quotidien sâils avaient les moyens de sâoffrir une belle entrecĂŽte accompagnĂ©e dâun bon verre de rouge, le communiste Roussel fut plaquĂ© au sol direct et renvoyĂ© fissa au vestiaire se rhabiller dans le camp de lâextrĂȘme-droite. En effet, les militants du Quinoa Party se saisirent de lâoccasion pour cramer le candidat rouge et ses propos en ajoutant un message subliminal que seuls des esprits affutĂ©s comme ceux des militants du Quinoa Party pouvaient dĂ©celer. Il sâagirait dâun appel Ă la rĂ©sistance : acheter de la barbaque saignante freinera le pullulement des boucheries halal. En somme, si on suit ce raisonnement, la sortie de Roussel aurait dĂ» sâentendre comme une version Ă©dulcorĂ©e des messages de l'ultra-droite pour impulser des apĂ©ros sauvages saucisson-pinard au moment des attentats de 2015-2016 en France. Pourtant, selon les bords, la cause du diagnostic diffĂšre allĂšgrement. Dâabord, lâentrecĂŽte grillĂ©e nâest pas un plat exclusivement franchouillard. Ensuite, quand le communiste pointe le manque dâargent comme obstacle pour bien se nourrir, le camp du RN et de Zemmour dĂ©signe ouvertement le « grand-remplacement », autrement dit, la progression fantasmĂ©e de lâIslam en France comme ce qui menacerait nos traditions culinaires.[6]
En cette annĂ©e 2023, « Racontez-vous ! » comme nous lâassĂšne une pub sur Spotify. « Votre histoire compte ». Nâayez pas peur dâaccuser vertement quelquâun, mĂȘme Ă tort. Tout empĂȘtrement trouve une issue favorable ! La preuve : aprĂšs 24 annĂ©es de calvaire, la justice a dĂ©cidĂ© dâannuler une condamnation pour viol prononcĂ©e en 2003 contre Farid El HaĂŻry. Celle qui a portĂ© plainte contre lui a avouĂ© en 2017 avoir menti.[7] Oui, câest vrai que [r]Ă©tablir la vĂ©ritĂ© prend du temps et n'est pas toujours couronnĂ© de succĂšs, surtout quand on passe par lâinstitution judiciaire. Dâailleurs, la justice dysfonctionne tellement quâil vaut mieux rĂ©gler ses diffĂ©rends directement et dĂ©truire des vies via les media sociaux, loin de lâinstitution. Sâil sâagit dâune personne avec une certaine notoriĂ©tĂ©, les grands media sâempareront de lâaffaire et se repaĂźtront encore et encore de LA libĂ©ration de LA parole. Peut-ĂȘtre que jâexagĂšre ! Taha Bouhafs, ex-candidat LFI aux lĂ©gislatives de 2022, fut contraint de retirer sa candidature suite Ă des accusations dâagressions sexuelles prononcĂ©es Ă son encontre par des plaignantes qui souhaitent rester anonymes et ne pas divulguer les faits reprochĂ©s dans la presse ou au principal intĂ©ressĂ©[8]. Il reviendra sans conteste sur le devant de la scĂšne Ă un moment ou Ă un autre. Câest certain ! JâespĂšre seulement que son suicide nâen sera pas la raison.
Le « rĂ©cit de soi », oui ! Mais pas sur « copains dâavant », entre collĂšgues de travail, pour sâĂ©pancher sur le management toxique dâun supĂ©rieur. Si lâĂ©nergumĂšne en question tombe sur la confidence publiĂ©e, la porte sera grande ouverte pour lâemployĂ© jugĂ© le plus vindicatif. Le rĂ©cit de soi, une nouvelle variante volontariste de la fable nĂ©olibĂ©rale de la mĂ©ritocratie ? Tant que tu ne traverses pas en dehors des clous avec ton rĂ©cit de soi, ça va. Sinon, on devient lanceur d'alerte avec tout ce que ça implique.
Cette annĂ©e, ne prenez pas le risque de contredire, et par lĂ mĂȘme, froisser un intervenant qui, dans une Ă©mission de MĂ©diapart, affirme que les rĂ©fractaires au bourgeonnement des Ă©oliennes au milieu de nos paysages se situent du cĂŽtĂ© de lâextrĂȘme-droite. Il Ă©taye sa trouvaille comme suit : Chez les partisans dâextrĂȘme-droite, la dĂ©fense de sa culture ne peut se dĂ©partir dâun ancrage local auquel un paysage Ă prĂ©server est associĂ©. Se dessine un amalgame dĂ©tonnant. Ce seraient les mĂȘmes personnes, du mĂȘme bord politique, qui se mobiliseraient autant contre les apports enrichissants des cultures lointaines que contre lâimplantation devant leurs baraques de dispositifs dâĂ©nergies dites renouvelables. Donc, afin de prĂ©server cet intervenant de la contradiction et, surtout, surtout, que vous ne vrillez pas Ă lâextrĂȘme-droite, veuillez ne pas prendre votre voiture ou un car en direction des Pays-Bas. PassĂ© la frontiĂšre nĂ©erlando-belge, vous vous rĂ©jouiriez sans doute de voir autant de pĂąles sâactiver au grĂ© du vent. Puis, au bout de quelques temps, vous finirez par vous dire quâeffectivement ces Ă©oliennes nâont rien dâengageant, que non seulement elles nous oppressent, mais elles alaidissent incontestablement la contrĂ©e. Ăa y est, câest foutu : vous ĂȘtes contaminĂ©s par des idĂ©es dâextrĂȘme-droite.
Durant cette nouvelle annĂ©e, vous, les conscients-des grands-enjeux-de-ce-dĂ©but-de-siĂšcle, continuez Ă vous mentir Ă vous-mĂȘme tout en illusionnant votre petit monde. Reprenez les bonnes vielles idĂ©es automatiques que vous avez Ă©prouvĂ© lors du dĂ©clenchement du mouvement des Gilets Jaunes, ces-bas-du-front-qui-veulent-encore-utiliser-leurs-voitures-sans-contraintes-alors-que-la-planĂšte-brĂ»le. Ah ! qu'est-ce-qu'on s'emmerderait sans tous ces abrutis qui font tourner le pays. Comment pourrait-on se distinguer sans ces Ă©goĂŻstes-Ă©boueurs-aides-soignants-traminots-techniciens-de-surfaceâŠ-aux-horaires-dĂ©calĂ©s-de-lâancien-monde qui se mobilisent (parfois, parce quâils ne peuvent pas faire autrement, juste par la pensĂ©e) contre la contre-rĂ©forme des retraites en oubliant de militer contre ce qui nous concerne tous : le dĂ©rĂšglement climatique et ses consĂ©quences sur le vivant ? Pour beaucoup, vous ne seriez pas motorisĂ©s, vous ne pourriez pas assurer vos diverses petites missions çà et lĂ qui, au bout du compte, constituent les maigres deniers qui vous permettent de manger un peu et de reverser le reste dans votre tacot. Entretenez ce penchant, qui nâa fait que s'amplifier depuis lâavĂšnement des rĂ©seaux sociaux, et qui consiste Ă se positionner contre son entourage, ses origines familiales⊠à moins quâil ne sâagisse pour vous dâun Ă©niĂšme moyen de capitaliser sur la catastrophe en cours. Nous vendriez-vous des crĂšmes glacĂ©es vĂ©ganes au lait de soja trait Ă la main sâil nây avait pas ce « Donât look up » matraquĂ© en permanence dans les montages quotidiens de « Vu » ? Allez-y⊠fustigez la beaufitude, lâaliĂ©nation de la sociĂ©tĂ© de consommation indĂ©niablement associĂ©e aux classes laborieuses, et, dans le mĂȘme mouvement, implantez de nouveaux modes de consommation greenwashinguĂ©s pour la classe des cadres en Ă©ternel devenir et donneurs de leçon ! DĂ©marquez-vous avec le plus de zĂšle possible de vos proches, cultivez votre snobisme â prĂ©tendez ĂȘtre ce que vous n'ĂȘtes pas â jusquâĂ lâĂ©cĆurement pour que je puisse affirmer Ă chaque texte publiĂ© sur le Net, et ce, sans culpabiliser, que c'est en tant quâArabe que je suis victime de discriminations alors que, franchement, je ressemble physiquement plus Ă Lee Aderson, le hĂ©ros de « Jâirai cracher sur vos tombes », quâĂ un quelconque racisĂ© â comme il est de rigueur de dire aujourdâhui. « Comment ça se fait ClĂ©ment ? On est Ă peine Ă la mi-fĂ©vrier et tâes dĂ©jĂ tout bronzĂ©. » Ah ! « (r)acisé ! », câest toujours plus clair que lâexpression « personne issue de lâimmigration postcoloniale ». Toutes ces formules reconnaissent les injustices, les discriminations, les mĂ©canismes de dominations, mais, en aucun cas, ne les rĂ©duisent Ă nĂ©ant. VoilĂ les termes des contenus Netflix cherchant lâexplosion de ses scores dâaudience.
Cette annĂ©e, refusez de rentrer dans les cases, rĂ©futez toute assignation. Sortez de votre zone de confort en utilisant, pour participer Ă un training, le legging que vous avez achetĂ© au rayon pilĂątes. Bannissez toutes les dĂ©nominations qui vous enfermerez dans une identitĂ© figĂ©e. NĂ©anmoins, veillez Ă cocher toutes les cases des nouvelles pathologies dĂ©couvertes â ou inventĂ©e â par des praticiens, en association ou non avec Big Pharma, soucieux dâouvrir de nouveaux marchĂ©s. Ne vous inquiĂ©tez pas : ces nouvelles molĂ©cules ne vous guĂ©riront pas de votre burnout, encore moins le systĂšme dâexploitation qui vous a plongĂ© dans un tel mal-ĂȘtre. Ătes-vous certain de ne pas souffrir dâapotemnophilie ? Vraiment ? Je vous laisse rĂ©flĂ©chir ? Voici notre brochure. Je reviens...
Depuis que le secret médical a totalement disparu, je me dois de vous confesser une chose. Je suis atteins d'un trouble nommé « état de trou du cul cynique ». Je l'ai vu dans un épisode de « South Park »[9] et ça a été une révélation. C'est pour cette raison que je pense que tout ce qui est dit, c'est de la merde. Je me soigne pour ne pas tout confondre et faire la part des choses entre ce qui est important et ce qui est secondaire, histoire de continuer à me défendre quand mon intégrité est menacée.
Fin 2022, beaucoup ont cĂ©lĂ©brĂ© la disparition de Pierre Soulages. DĂ©cĂ©dĂ© Ă presque 103 ans, sa longĂ©vitĂ© exceptionnelle prouve que lâĂąge de dĂ©part Ă la retraite doit ĂȘtre repoussĂ© au moins jusquâĂ 64 ans. VoilĂ la petite musique subliminale que jâentendais Ă lâannonce de ce dĂ©cĂšs. Par contre, peu de personnes se sont Ă©mus de la mort de peintre HervĂ© TĂ©lĂ©maque. Son engagement artistique et politique ne rappelle pas lâesthĂ©tique des marques de luxe. Noir Soulages, what else ?
La logique de la communication de guerre sâinfiltre dans toutes les sphĂšres, tous les interstices de notre sociĂ©tĂ©. Quâil sâagisse des recherches universitaires dont nous nous devons de nous abstenir de souligner que la rigueur puisse laisser place Ă la mauvaise foi voire Ă la fantaisie, que ce soit au sujet de militants de gauche qui, de leur propre chef et, contrairement Ă ce quâils croient, sans que lâextrĂȘme-droite nâait vraiment besoin dâattiser le feu, sâentredĂ©chirent sur des micro-divergences pour espĂ©rer faire la diffĂ©rence et remporter la mise aux Ă©lections, ou quâil soit question de la propagande gouvernementale durant la crise sanitaire, tout dĂ©bat sâorganise autour de boniments de boutiquiers avant de dĂ©river rapidement sur une division manichĂ©enne entre le camp du Bien et celui du Mal. En somme, tout dĂ©bat sâorganise pour quâil nâait jamais lieu parce que personne ne veut se retrouver du mauvais cĂŽtĂ©. La sidĂ©ration nous submerge. Pourtant, les raisonnements fallacieux ne manquent pas Ă l'appel. Ămettre des doutes sur lâirrĂ©futabilitĂ© de tel ou tel raisonnement, sur lâefficacitĂ© de telle ou telle mesure nous exposent Ă ĂȘtre tout bonnement insultĂ©s de « rĂ©acs »-qui-sâaccommodent-parfaitement-avec-lâordre-social,-ses-hiĂ©rarchies-et-ses-processus-de-dominations, version polie avant de ne nous aurĂ©oler dâune suspicion de dissidence proche des sphĂšres complotistes. Vous jugiez infructueuse et liberticide lâimposition dâun pass vaccinal pour enrayer l'Ă©pidĂ©mie, alors on vous cataloguait dâirresponsable anti-vax responsable de lâeffondrement de lâhĂŽpital. Cette ritournelle a tellement bien circulĂ© que lâex-directeur gĂ©nĂ©ral de lâAssistance publique - HĂŽpitaux de Paris, Martin Hirsch, sâest senti pousser des ailes. Il a lancĂ© lâidĂ©e, dans une tribune publiĂ©e au journal « Le Monde » le 25 janvier 2022, que les personnes ayant refusĂ© de se faire vacciner contre le coronavirus payent leurs soins. Sachez-le : la responsabilitĂ© de la crise de lâhĂŽpital nâincombe pas aux divers gouvernements successifs qui ont supprimĂ© 100 000 lits en vingt ans, le tout en opposant des critĂšres comptables et des objectifs de rendement. La dĂ©claration de Hirsch rĂ©sonne comme la version dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e du recours au nudging ou, pour le dire autrement, Ă une ingĂ©nierie sociale sophistiquĂ©e visant Ă transformer en douceur nos comportements â ceux-lĂ mĂȘme qui nous auraient conduit Ă cette situation de crise, si l'on en croit nos dirigeants. Inversant la charge de la responsabilitĂ©, le tout saupoudrĂ© dâune atmosphĂšre anxiogĂšne, le gouvernement et ses relais mĂ©diatiques redessinent nos maniĂšres de penser, interfĂ©rent dans nos prises de dĂ©cisions, sâimmiscent jusque dans les sphĂšres les plus intimes de nos vies. Le tour est jouĂ©. Nous approuvons les consignes sans examen critique. Sur les media sociaux, certains dâentre nous moquent la maniĂšre, sĂ»rement pas le fond du message.
En 2023 et au-delĂ , ne soyons plus intimidĂ©s par les sarcasmes de nos proches, le mĂ©pris des dominants lorsque nous formulerons publiquement nos doutes Ă lâĂ©gard des dĂ©clarations politiques et leurs consĂ©quences sur lâorganisation de la sociĂ©tĂ©.
Ă partir dâaujourdâhui jusquâĂ notre dernier souffle, ricanons de la forme sans jamais oublier d'attaquer le fond des contenus des mots dâordre !
Sortons de la sidération et remettons nos consciences en mouvement !
âââ
[1] « Ce n'est pas une scĂšne, c'est une cage. / Tu as l'air si pro, mais pas encore payĂ© / Ce n'est pas une scĂšne, c'est une cage. / Tu as l'air si courageux, mais tu as peur » âA commercial break lasts foreverâ, Destrage, https://youtu.be/4TOrz-xIMJM
[2] « Masturbation, kung-fu et illuminati : un gourou présumé devant la justice », Yahoo Actualités, le 06 décembre 2021, https://fr.news.yahoo.com/masturbation-kung-fu-illuminati-gourou-presume-justice-105530508.html?guccounter=1&guce_referrer=aHR0cHM6Ly93d3cuZ29vZ2xlLmNvbS91cmw_c2E9dCZyY3Q9aiZxPSZlc3JjPXMmc291cmNlPXdlYiZjZD0mdmVkPTJhaFVLRXdpa3dNZmdyZXI4QWhWdVRxUUVIZnJ6RHhBUUZub0VDQ2tRQVEmdXJsPWh0dHBzJTNBJTJGJTJGZnIubmV3cy55YWhvby5jb20lMkZtYXN0dXJiYXRpb24ta3VuZy1mdS1pbGx1bWluYXRpLWdvdXJvdS1wcmVzdW1lLWp1c3RpY2UtMTA1NTMwNTA4Lmh0bWwmdXNnPUFPdlZhdzE1ODJqZkM1Nk1HZWZRUGk5TkpldXo&guce_referrer_sig=AQAAAF1ACkuCTzuBh7m2wZRRIm5lMXl5vOPp2l8pmKk7uApgrjJuCwfLW-qSVPR0lWrWZjo27a-yoPDCy__HUMmO6A-YwW_VJRaoytTXaywcpjzhXNevpMI5-H-hvfYOX-P0wtyRmYoUpPkZfNImPnxQJeSxpczRCh6IKM7h-T2Jyi1h
[3] « Se couper soi-mĂȘme », dâAndrea Ostojic, Slate, le 12 mars 2011, https://www.slate.fr/story/35201/auto-amputation-wanabee-devotee-pretender-tiric-biid
[4] « Pas des « rats », des « surmulots » : le discours cocasse dâune conseillĂšre de Paris », le Point, le 09 juillet 2022, https://www.lepoint.fr/societe/pas-des-rats-des-surmulots-le-discours-cocasse-d-une-conseillere-de-paris-08-07-2022-2482650_23.php
[5] « Donna Haraway, Philosophe cyborg, Ă©pisode 4/4 : âLa langue souple et agile de ma chienne a nettoyĂ© les tissus de mes amygdalesâ », France Culture, le 16 dĂ©cembre 2021, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-du-jeudi-16-decembre-2021-9661849
[6] Lors de la campagne pour les prĂ©sidentielles de 2022, David Guiraud, Ă lâĂ©poque assistant parlementaire pour la LFI, maintenant dĂ©putĂ© LFI, sâĂ©tait empressĂ© de ridiculiser, lors dâune chronique sur la chaĂźne Le Media, les propos du candidat communiste Roussel qui dĂ©plorait le manque dâargent nĂ©cessaire pour manger de la viande de qualitĂ© et boire du bon vin, en somme, bien se nourrir. Surprenant, cette vidĂ©o Ă lâargumentation plus que faiblarde nâapparaĂźt plus sur leur chaĂźne YouTube.
[7] « Vingt ans aprÚs sa condamnation pour viol, le dossier de Farid El Haïry examiné par la cour de révision aprÚs que la plaignante a confessé "avoir menti" », France Info, le 08 décembre 2022, https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/vingt-ans-apres-sa-condamnation-pour-viol-le-dossier-de-farid-el-hairy-examine-par-la-cour-de-revision-apres-que-la-plaignante-a-confesse-avoir-menti_5530344.html
[8] « Taha Bouhafs : la réaction de Clémentine Autain », Mediapart, le 11 mai 2022, https://youtu.be/3Zy9LUr56uk
[9] « South Park », saison 15, épisode 7, extrait « état du Trou du Cul Cynique », https://youtu.be/UXZ5CxK6-J0
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Pensée abonnée absente
Peu de productions culturelles mâont Ă©mu cette annĂ©e. Ou plutĂŽt, au moins deux dâentre elles sortaient tellement du lot que dâautres mâont paru insipides, en aucun cas dignes dâapprofondissements. Je me demande comment « Le Diable nâexiste pas », du cinĂ©aste iranien Mohammad Rasoulof, a bien pu ĂȘtre tournĂ© tant, en se concentrant sur un point particulier, il devient une charge fĂ©roce contre tout un rĂ©gime. MĂȘme si la subtilitĂ© du dĂ©but laisse place parfois Ă quelques patauderies, le spectateur se retrouve confronter Ă la cruautĂ© quâexerce un rĂ©gime sur le gouvernement de la vie de ses concitoyens. Dans ce film, il est question dâhommes ordinaires, aminĂ©s par aucune dimension dĂ©moniaque ou monstrueuse, exĂ©cutant des peines capitales, quâils soient bourreaux ou contraints durant leurs services militaires. Dâautres, face au mal absolu, dĂ©sertent, se retirent dans un lieu reculĂ© et en subissent les consĂ©quences jusquâĂ leurs derniers jours. De celui dont la pensĂ©e Ă abdiquer pour apprĂ©cier sans tracas une vie en famille ordinaire, Ă celui qui obĂ©it par intĂ©rĂȘt personnel mais dont les consĂ©quences de ses calculs compromettront quand mĂȘme ses projets de mariage, en passant par lâesprit qui prĂ©fĂšre fuir et vivre reclus parce quâil ne peut se rĂ©soudre Ă minimiser la responsabilitĂ© de ses actes, le film relate, Ă travers quatre personnages, lâĂ©tape charniĂšre que constitue lâexĂ©cution de la peine de mort dans la destinĂ©e de chaque iranien. Ainsi, le dernier personnage que nous suivons, celui qui a refusĂ© de servir en tant que bourreau plus jeune, se rĂ©fugie dans une rĂ©gion montagneuse. Faute de pouvoir exercer son mĂ©tier de mĂ©decin, il est apiculteur. Il ne conduit que dans son coin assez inhospitalier, jamais en ville oĂč il pourrait rencontrer des policiers. Il fait venir sa niĂšce dâEurope pour lui avouer quâelle est en rĂ©alitĂ© sa fille⊠Refuser de servir en tant que bourreau lâa menĂ© Ă la marginalitĂ© dâoffice Ă perpĂ©tuitĂ©.
LâactualitĂ© rĂ©cente nous montre quâĂ un moment, la coupe est pleine, quâen dĂ©pit de la chape de plomb qui Ă©crase la population, en dĂ©pit des risques liĂ©s Ă lâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© physique, la colĂšre ne peut plus ĂȘtre contenue. Les iraniens occupent massivement les rues pour manifester leur opposition au rĂ©gime autoritaire. En Chine aussi, lâexaspĂ©ration est telle que les gens protestent dans les rues contre les politiques zĂ©ro covid, et ce, connaissant les capacitĂ©s de la police et autres instances Ă rĂ©primer les contestataires. Lors du mouvement des Gilets-Jaunes, le gouvernement français a tenu Ă raviver la mĂ©moire des chĂątiments corporels, des amputations perpĂ©trĂ©s sur les esclaves jugĂ©s pas assez productifs Ă lâĂ©poque oĂč le Congo Ă©tait belge et propriĂ©tĂ© du roi LĂ©opold II. Quâon se souvienne des risques encourus Ă descendre dans la rue manifester son mĂ©contentement qui sera matĂ© par la violence lĂ©gitime dâun Ătat Ă©borgneur et coupeur de mains. Câest sĂ»r, ça dissuade. Mais jusquâĂ quel point la colĂšre peut-elle ĂȘtre contenue ? Dâautres paramĂštres jugulent presque automatiquement les ferveurs protestataires : les traites du crĂ©dit immobilier ou du SUV hybride en leasing, les cours de clarinette de la petite derniĂšre⊠bref, le coĂ»t de la vie et la peur des huissiers. Et puis, il y a les petites compensations comme Pornhub qui anesthĂ©sient toute rĂ©flexionâŠ
Alors on devient un employĂ© modĂšle. Pour espĂ©rer grappiller â dans deux ans â quelques euros de plus par mois, on pose son cerveau au placard pour ne pas avoir mauvaise conscience de participer Ă la casse de ses propres conditions de travail, et, lorsque câest le cas, du service public. On taxera davantage les usagers qui sâaventureront Ă vouloir affranchir leur courrier au guichet. Quand ils se rendront compte de lâarnaque des guichetiers hilares, les usagers se dirigeront spontanĂ©ment vers les bornes automatiques. Le tout jusquâĂ , non pas ce que les machines remplacent les hommes, mais que le bureau de poste du quartier ferme, disparaisse.
Occultant lâimpact des nouvelles directives auxquelles ils obĂ©issent, les conseillers pole-emploi rĂ©pĂ©teront Ă lâusure, dans un langage stĂ©rĂ©otypĂ© et standardisĂ©, aux inscrits la nĂ©cessitĂ© pour eux de sâorienter vers une nouvelle formation â pour mieux les sortir ni vu ni connu du nombre de chĂŽmeurs de premiĂšre catĂ©gorie. Câest quâil faut maintenir ce chiffre particuliĂšrement â artificiellement â bas pour que le gouvernement ose nous certifier que le marchĂ© de lâemploi est suffisamment en tension afin de s'octroyer le droit de rĂ©duire la durĂ©e dâindemnisation. Tout de mĂȘme ! 400 000 annonces non pourvues alors qu'il y a 3 millions d'inscrits, c'est bien la preuve qu'il ne faudrait surtout pas trop rentrer dans les dĂ©tails qui expliqueraient pourquoi ces annonces ne trouvent pas preneurs, ça risquerait de se voir que ça fait toujours 2,6 millions de chĂŽmeurs inscrits si tout le monde trouve chaussure Ă son pied. Feignasses ! ArrĂȘtez de croire que le marchĂ© de l'emploi ne fonctionne que sur la peur de perdre son boulot synonyme de plus grande prĂ©caritĂ©, peur qui permet de pressuriser les salariĂ©s et de les mettre en compĂ©tition les uns les autres. ArrĂȘtez de croire que le chĂŽmage a une fonction. Dans deux mois, il y en n'aura plus. Fini ! Tout le monde au turbin. On ne va tout de mĂȘme pas payer des gens Ă rien foutre. Ăa sert Ă rien. Il ne faudrait tout de mĂȘme pas que des allocations servent de soupape Ă une Ă©conomie moribonde, que les quelques euros dĂ©pensĂ©s dans un supermarchĂ© puissent payer un peu une caissiĂšre ou un manutentionnaire, et que la TVA reste la premiĂšre recette fiscale de lâĂtat. Et puis, veillons Ă ce que les pauvres en surnombre sâentretuent pour dix euros. Ce nâest pas un problĂšme pour moi. Jâai eu un avant-goĂ»t cet Ă©tĂ© et si ce redneck de merde ne sâĂ©tait pas vautrĂ© dans la voie de bus, je vous jure que je lâaurais rouĂ© de coups jusquâĂ ce quâil meure. Quoi ? LĂ©gitime dĂ©fense. Bref⊠Une pensĂ©e Ă ces conseillers pole-emploi qui fonceront tĂȘte baissĂ©e pour prĂ©server leurs petits intĂ©rĂȘts et qui appliqueront sans barguigner cette nouvelle rĂ©forme de lâassurance chĂŽmage, qui, sans se demander une seconde sâil ne faudrait pas s'y opposer par la grĂšve plutĂŽt que de croire qu'ils font le bien autour d'eux en endossant le costume du supplĂ©tif de la maltraitance d'Ătat, prĂ©cariseront davantage les plus pauvres, au nom d'Ă©conomies de bouts de ficelles. Continuons les reformes comme la casse de l'hĂŽpital qui engendrera, faute de moyens aux urgences durant l'Ă©pidĂ©mie de Covid, le confinement avec sa distribution d'argent magique dont le gouvernement imputera la responsabilitĂ© du remboursement aux plus pauvres. Ah ! La dette ! Le trou : pourquoi personne ne nous rĂ©pĂšte en boucle Ă quoi correspond en pourcentage le dĂ©ficit du budget de la caisse sur la sellette ? Parce que le dĂ©ficit en milliard est ridicule.
BientĂŽt, les conseillers pole-emploi auront le pouvoir de dĂ©cider qui mĂ©rite de vivre en proposant lâeuthanasie aux personnes dont ils se chargent. Avec toutes les avancĂ©es en sciences comportementales expĂ©rimentĂ©es durant la crise sanitaire, en nudge, sans oublier la propagande politico-mĂ©diatique, certains parasites au cĆur de tous les maux qui ruinent la France consentiront sans hĂ©sitations Ă la mort assistĂ©e. « Ce sont eux les irresponsables ! Moi, je n'ai fait qu'obĂ©ir aux ordres ! Je ne suis pas responsable ! Ils ont consenti Ă ce qu'on les assiste jusque dans leur mort ! », clameront des employĂ©s. Ben voyons ! Tout le monde ne se dresse pas contre les consignes ingrates de ses supĂ©rieurs Tout le monde ne s'appelle pas Yann Gaudin, ce conseiller pole-emploi qui se dĂ©finit lui-mĂȘme comme lanceur dâalerte, et qui est entrĂ© en rĂ©sistance lorsqu'il s'est rendu compte de disfonctionnements et mutations de lâorganisme, de rĂ©tentions dâinformations auprĂšs dâusagers susceptibles dâaccĂ©der Ă des droits, Ă des indemnitĂ©s. Au-delĂ de sa ville, Rennes, il a dĂ©bloquĂ© plusieurs centaines de dossiers sur toute la France. Ce comportement exemplaire lui a valu dâĂȘtre rĂ©compensĂ© par sa hiĂ©rarchie : sanctions, mise Ă pied basĂ©e sur des tĂ©moignages calomnieux, entretien prĂ©alable à ⊠Vous connaissez la suite. J'imagine dĂ©jĂ le gouvernement se glorifier du succĂšs de la campagne « chaque chĂŽmeur (inscrit) euthanasiĂ© contribue Ă la sauvegarde de notre modĂšle de SĂ©curitĂ© Sociale Ă la française ». Pas d'amalgames avec les totalitarismes passĂ©s, merci.
Une pensĂ©e aussi Ă tout ce personnel politique dit de gauche qui, trop occupĂ© quâil Ă©tait Ă squatter le top tweet, sâen est donnĂ© Ă cĆur joie quand il sâagissait de dĂ©zinguer le communiste Roussel et sa formule « la France du travail et la France des allocs », mais qui nâa pas lâair dâavoir beaucoup luttĂ© lorsque Borne Ă user Ă six reprises du 49.3 pour voter le budget 2023 de la SĂ©curitĂ© Sociale. Il faut dire que lâidĂ©ee quâon ne va tout de mĂȘme pas payer les gens Ă rien faire est trĂšs rĂ©pandue dans la population, mĂȘme chez les gens qui se disent de gauche. Ah ! au septiĂšme dĂ©gainage, on me souffle que la Nupes a dĂ©posĂ© une motion de censure commune.
Cette avalanche de 49.3 dĂ©clenchĂ©e par le gouvernement Borne ressemble quand mĂȘme beaucoup Ă ce que dĂ©crit, en juin 2021, lors dâune confĂ©rence Ă lâESSEC, lâancien Premier Ministre Ădouard Philippe Ă propos des rĂ©formes antisociales qu'il a menĂ© dĂšs sa prise de fonctions Ă Matignon : une scĂšne bien crade dâ« insertion » qui commence par un doigt, puis un poing, pour finir avec un objet plus large que ton cul. Oui, c'est une analogie. Lui dira qu'il sâĂ©tonne que les ordonnances travail de 2017, « ça passe », que la fin du statut des cheminots, « ça passe », que la rĂ©forme basĂ©e sur la sĂ©lection des meilleurs pour entrer Ă lâuniversitĂ©, « ça passe »âŠ
Quâil est beau le monde dâaprĂšs !
Le 05/12/2022
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