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cramazouk · 30 days
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La coopération révolutionnaire
Constat social et impuissance
Si aujourd'hui beaucoup de gens peuvent avoir reçu une éducation aux problématiques sociales et avoir un avis éclairé et bienveillant sur la situation des migrants, des prisonniers, des musulmans, juifs, toutes les minorités plus sujettes à l'exclusion sociale et économique, les hommes et d'autant plus les femmes, mais aussi la situation écologique avec la destruction énorme de la biodiversité et le dérèglement du climat et des écosystèmes, peu à mon avis peuvent se déclarer confiants dans leur action face à ces défis qui réclament une révolution globale.
Ne pas sombrer dans le nihilisme, se sentir désarmé écrasé par cette masse de violence et de destruction est une gageure surtout dans un contexte de toute puissance de l'Etat et de la marchandise.
Fétichisme économique
Le point souvent faible dans l'éducation politique peut se trouver sur la compréhension du fétichisme de la marchandise car l'illusion d'une régulation économique semble bien ancrée.
Le fétichisme économique est une appréhension religieuse inconsciente du monde qui a naturalisé l'existence de l'économie et des relations marchandes.
Dans ce contexte, on a du mal à imaginer une "révolution" qui ne se contente pas de régulation sévère par l'Etat des entreprises alors que les travailleurs eux-mêmes sont pris dans cet étau de croyances.
L'une des choses les plus évidentes à dénouer, c'est que quand bien même nous ne pouvions pas échapper à une tentative de rapport collectif à l’Économie capitaliste, il faut toujours garder à l'esprit que refuser ses logiques, comme la nécessité d'une balance économique, est primordial. Cela peut paraître bête comme ça, mais quand bien même une force autonome syndicale parviendrait par le rapport de force à collectiviser en dehors de l'Etat comme elle a déjà su le faire au sortir de la guerre, supposons de façon plus puissante (ce qui nécessiterait déjà une grande victoire culturelle du syndicalisme révolutionnaire et unitaire), il ne faudrait pas grand chose pour que ses appareillages, s'ils sont un poil trop frileux sur ces questions, se laisse dévorer par le fétichisme économique et conduise lui même la tâche mortuaire du sujet automate décrit par Marx lui-même.
Spiritualité révolutionnaire VS fétichisme religieux
Ce que j'essaie de construire dans ce blog, c'est une vision du spirituel qui soit faite à la fois d'une compréhension du fétichisme pour collectivement savoir y résister, et aussi d'une foi, d'un espoir dans un changement collectif par la coopération de différentes formes de lutte. C'est quelque chose que j'assume assez et qui est aussi tiré d'une critique du confusionnisme politique qui va rejeter des pans entiers de la population parce qu'il serait, par l'essentialisme induit par ce mode de pensée, problématique par essence parce que monothéiste, syndicaliste ou toute catégorie que n'importe quelle partie du camp progressiste vient à rejeter.
Ce que je souhaite partager, c'est que CHACUN peut effectivement contribuer à un élan révolutionnaire pour peu qu'il ne sombre pas dans des illusions vis à vis d'un mode d'action et donc qu'il ne perd pas de vue le fait que ces modes d'action et d'organisation doivent franchir un pas dans la capacité à l'Unité et la capacité d'organisation confédérale. Nous n'irons nulle part sans cet esprit unitaire et cet esprit unitaire ne me semble pas atteignable sans une bonne dose de foi.
Les différents pans de l'action révolutionnaire
Cette liste ne sera certainement pas exhaustive tant les singularités des situations engendre des différences dans les modes d'action accessibles ou nécessaires. Je vais néanmoins essayer de brosser un tableau assez large des modes d'action accessibles dans l'imaginaire collectif.
L'action directe en opposition avec le cadre légal
Mode d'action préféré des anarchistes, il se confronte directement avec les formes de contrôle les plus sophistiquées pour affirmer les nécessités réelles et immédiates de la vie.
Ouvrir un squat pour loger des gens à la rue, voler dans les magasins pour organiser une cantine populaire, attaquer un local fasciste autorisé à s'implanter en ville, empêcher la construction d'un édifice néfaste pour l'environnement, hacker les réseaux d'entreprises ou de gouvernements criminels pour révéler ou paralyser leurs pratiques, etc.
L'action directe affirme le respect de la dignité et de la vie humaine ou non humaine. Et que cela exige parfois de briser les règles qui fétichisent au contraire des abstractions terrestres.
La conquête sociale du rapport collectif au monstre économique
Mode d'action préféré des syndicats de classe mais aussi potentiellement défendable par les politiciens dans l'assemblée nationale. Il postule dans le cadre de l'interdépendance économique la nécessité de construire un cadre pour une condition générale des travailleurs, une propriété collective par les travailleurs-es des moyens de production, une décorrélation du salaire et de l'investissement vis à vis de la réussite économique.
Cette tactique ne remet pas en cause profondément ce qui fonde le capitalisme, à savoir le rapport économique au monde et la soumission des relations au monde aux logiques économiques. Mais elle propose au moins l'expérience d'une démocratie concrètement anarchiste (non étatique - décentralisée) pour abolir les classes sociales et mettre en place des solutions matérielles à la misère du monde dans l'économie.
On peut citer les historiques CAF et Sécurité Sociale, et aujourd'hui le projet de Garantie Économique Générale ou Salaire à Vie.
Le développement d'institutions de la sortie de la marchandise
Probablement un champ d'action qui découle de courants comme la critique de la valeur, l'éco-féminisme et le communalisme libertaire, il postule par l'action directe la construction de structures qui peuvent mettre en relation les êtres humains entre eux et avec leur monde en rupture avec la logique marchande. Ces institutions doivent permettre de réduire la dépendance des personnes qui les construisent et donc en bénéficient du travail au sein de l'économie, autrement que par la débrouille individuelle et le réseau personnel. Il cumule la non violence et la radicalité.
Les entre deux
Entre les deux précédentes, on peut placer toutes les formes d'institutions autonomes ancrées ou non dans un lien avec les institutions traditionnelles, qui mettent en place des solutions directes aux problématiques sociales (Réduction des Risques dans le monde de la fête, de la prostitution, Planning Familial). Elles sont autonomes car pensées et mises en place par les personnes subissant les violences sociales, avant d'entrer dans les carcans de l'institution traditionnelle.
Les associations de charité, etc plutôt issus de la bourgeoisie "sociale" qui ne sont pas autonomes car pensées et mises en place par d'autres que ceux qui subissent les problématiques.
Les deux peuvent finir en béquille du capitalisme mais essaient dans une approche matérialiste de régler des problèmes concrets ici et maintenant.
La reconnaissance mutuelle de l'existence des formes d'action, et la bataille culturelle pour construire une coopération révolutionnaire
A venir.
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cramazouk · 3 months
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cramazouk · 4 months
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Unité (3) Unité et Communion
L'Unité implique le sentiment de faire partie d'un ensemble, d'accepter ses contradictions, contradictions qui seront objet de lutte, mais autant que possible sans menacer l'Unité, sans laquelle la séparation ramène à la solitude et l'impotence face à la domination.
Étrange lien qui se forge entre Unité et Communion. La communion est le moment suspendu où les liens d'amour sont ressentis entre les membres d'une communauté humaine. La conflictualité, les avatars de la domination n'ont pas disparu, mais pendant un instant, pendant une cérémonie, pendant une résistance collective, nous ressentons la force de ne faire qu'un.
La séparation est une des choses les plus réelles du monde capitaliste tardif. On a des raisons de rester loin de tout le monde, et on se retrouve dans des microcosmes où l'on espère être d'accord avec tout le monde sur tout (ou ne se sentir menacé-e par personne). Il y a beaucoup d'imaginaire qui commande en nous, et nous maintient dans la séparation.
Soit la conflictualité est tue (au sein d'un groupe dont on fait partie), soit elle est évitée (en restant dans son groupe affinitaire).
L'universalisme revendiqué d'organisations comme la CGT ou du monothéisme m'attire car j'ai le sentiment d'avoir recherché cette communion et cette unité longtemps, et je pense qu'on la recherche sans cesse, on l'espère dans nos petites organisations autonomes d'extrême gauche, et on s'estime les plus éthiques, les plus progressistes, les plus accueillants, et on a raison de construire ce qu'on construit. Mais je crois que je recherche l'appartenance à des organisations à vocation universalistes et héritières d'une tradition d'unité, même en sachant qu'il y aura peut-être des batailles à mener. J'essaie aussi de me départir du préjugé que les gens dans ces communautés seront réactionnaires, parce qu'on m'a appris qu'elles devaient l'être. J'y arrive en pleine affirmation de mon existence, sans pour l'instant être rejetée par quiconque. Je pense qu'on voit plus l'amour que j'irradie que ma non normativité. Je pense que derrière la réaction qui habite mes contemporains, il y a aussi cette blessure de la séparation, et la communion est réelle quand on fait partie d'une organisation unitaire.
Aimer son prochain à la façon de Dieu est aimer comme des parents envers leur enfant, c'est à dire en voulant assurer sa sécurité et son bien-être. Derrière toutes les fausses notes, il y a ces lois divines, auxquelles on obéit ou qu'on transgresse. J'ai l'intention d'être celle qui rappelle ces lois et les porte au plus juste. Et à ce prix, je veux vivre la Communion et dans l'Unité.
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cramazouk · 6 months
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Extraits de L’Enracinement, Simone Weil, 1949
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Première Partie : Les besoins de l’âme
« Un droit n’est pas efficace par lui-même, mais seulement par l’obligation à laquelle il correspond ; l’accomplissement effectif d’un droit provient non pas de celui qui le possède, mais des autres hommes qui se reconnaissent obligés à quelque chose envers lui. [...]
Cela n’a pas de sens de dire que les hommes ont, d’une part des droits, d’autre part des devoirs. Ces mots n’expriment que des différences de point de vue.[...]
L’obligation n’est accomplie que si le respect est effectivement exprimé, d’une manière réelle et non fictive; il ne peut l’être que par l’intermédiaire des besoins terrestres de l’homme. [...]
Parmi ces besoins, certains sont physiques, comme la faim elle-même. Ils sont assez faciles à énumérer. Ils concernent la protection contre la violence, le logement, les vêtements, la chaleur, l’hygiène, les soins en cas de maladie.
D’autres parmi ces besoins, n’ont pas rapport avec la vie physique, mais avec la vie morale. […]
Ce sont, comme les besoins physiques, des nécessités de la vie d’ici-bas. C’est à dire que s’ils ne sont pas satisfaits, l’homme tombe peu à peu dans un état plus ou moins analogue à la mort, plus ou moins proche d’une vie purement végétative.[…]
Tout le monde a conscience qu’il y a des cruautés qui portent atteinte à la vie de l’homme sans porter atteinte à son corps. Ce sont celles qui privent l’homme d’une certaine nourriture nécessaire à la vie de l’âme. »
« L’ORDRE
LA LIBERTÉ – l’obéissance
LA RESPONSABILITÉ
L’ÉGALITÉ - LA HIÉRARCHIE
L’HONNEUR - LE CHÂTIMENT
LA LIBERTÉ D’OPINION
LA SÉCURITÉ – LE RISQUE
LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE – LA PROPRIÉTÉ COLLECTIVE
LA VÉRITÉ »
L’ordre
Le premier besoin de l’âme […], c’est l’ordre, c’est à dire un tissu de relations sociales tel que nul ne soit contraint de violer des obligations rigoureuses pour exécuter d’autres obligations. […] Celui qui est seulement arrêté dans l’exécution d’une obligation par la menace de la mort ou de la souffrance peut passer outre, et ne sera blessé que dans son corps. Mais celui pour qui les circonstances rendent en fait incompatibles les actes ordonnés par plusieurs obligations strictes, celui-là, sans qu’il puisse s’en défendre, est blessé dans son amour du bien.
Aujourd’hui, il y a un degré très élevé de désordre et d’incompatibilité entre les obligations.
Quiconque agit de manière augmenter cette incompatibilité est un fauteur de désordre. Quiconque agit de manière à la diminuer est un facteur d’ordre. Quiconque, pour simplifier les problèmes, nie certaines obligations, a conclu en son cœur une alliance avec le crime.
On n’a malheureusement pas de méthode pour diminuer cette incompatibilité. On n’a même pas de méthode pour diminuer cette incompatibilité. On n’a même pas la certitude que l’idée d’un ordre où toutes les obligations seraient compatibles ne soit pas une fiction. Quand le devoir descend au niveau des faits, un si grand nombre de relations indépendantes entrent en jeu que l’incompatibilité semble bien plus probable que la compatibilité.
Mais nous avons tous les jours sous les yeux l’exemple de l’univers, où une infinité d’actions mécaniques indépendantes concourent pour constituer un ordre qui, à travers les variations, reste fixe. Aussi aimons-nous la beauté du monde, parce que nous sentons derrière elle la présence de quelque chose d’analogue à la sagesse que nous voudrions posséder pour assouvir notre désir du bien. [...]
En regardant le monde [...], nous trouverons un encouragement plus grand, si nous considérons comment les forces aveugles innombrables sont limitées, combinées en un équilibre, amenées à concourir à une unité, par quelque chose que nous ne comprenons pas, mais que nous aimons et que nous nommons la beauté.
Si nous gardons sans cesse présente à l'esprit la pensée d'un ordre humain véritable, si nous y pensons comme à un objet auquel on doit le sacrifice total quand l'occasion s'en présente, nous serons dans la situation d'un homme qui marche dans la nuit, sans guide, mais en pensant sans cesse à la direction qu'il veut suivre. Pour un tel voyageur, il y a une grande espérance.
Cet ordre est le premier des besoins, il est même au-dessus des besoins proprement dits. Pour pouvoir le penser, il faut une connaissance des autres besoins.
Le premier caractère qui distingue les besoins des désirs, des fantaisies ou des vices, et les nourritures des gourmandises ou des poisons, c'est que les besoins sont limités, ainsi que les nourritures qui leur correspondent. Un avare n'a jamais assez d'or, mais pour tout homme, si on lui donne du pain à discrétion, il viendra un moment où il en aura assez. La nourriture apporte le rassasiement. Il en est de même des nourritures de l'âme.
Le second caractère, lié au premier, c'est que les besoins s'ordonnent par couples de contraires, et doivent se combiner en un équilibre. L'homme a besoin de nourriture, mais aussi d'un intervalle entre les repas ; il a besoin de chaleur et de fraîcheur, de repos et d'exercice. De même pour les besoins de l'âme.
Ce qu'on appelle le juste milieu consiste en réalité à ne satisfaire ni l'un ni l'autre des besoins contraires. C'est une caricature du véritable équilibre par lequel les besoins contraires sont satisfaits l'un et l'autre dans leur plénitude.
La Liberté
Une nourriture indispensable à l'âme humaine est la liberté. La liberté, au sens concret du mot, consiste dans une possibilité de choix. Il s'agit, bien entendu, d'une possibilité réelle. Partout où il y a vie commune, il est inévitable que des règles, imposées par l'utilité commune, limitent le choix.
Mais la liberté n'est pas plus ou moins grande selon que les limites sont plus étroites ou plus larges. Elle a sa plénitude à des conditions moins facilement mesurables.
Il faut que les règles soient assez raisonnables et assez simples pour que quiconque le désire et dispose d'une faculté moyenne d'attention puisse comprendre, d'une part l'utilité à laquelle elles correspondent, d'autre part les nécessités de fait qui les ont imposées. Il faut qu'elles émanent d'une autorité qui ne soit pas regardée comme étrangère ou ennemie, qui soit aimée comme appartenant à ceux qu'elle dirige. Il faut qu'elles soient assez stables, assez peu nombreuses, assez générales, pour que la pensée puisse se les assimiler une fois pour toutes, et non pas se heurter contre elles toutes les fois qu'il y a une décision à prendre.
À ces conditions, la liberté des hommes de bonne volonté, quoique limitée dans les faits, est totale dans la conscience. Car les règles s'étant incorporées à leur être même, les possibilités interdites ne se présentent pas à leur pensée et n'ont pas à être repoussées. De même l'habitude, imprimée par l'éducation, de ne pas manger les choses repoussantes ou dangereuses n'est pas ressentie par un homme normal comme une limite à la liberté dans le domaine de l'alimentation. Seul l'enfant sent la limite.
Ceux qui manquent de bonne volonté ou restent puérils ne sont jamais libres dans aucun état de la société.
Quand les possibilités de choix sont larges au point de nuire à l'utilité commune, les hommes n'ont pas la jouissance de la liberté. Car il leur faut, soit avoir recours au refuge de l'irresponsabilité, de la puérilité, de l'indifférence, refuge où ils ne peuvent trouver que l'ennui, soit se sentir accablés de responsabilité en toute circonstance par la crainte de nuire à autrui. En pareil cas les hommes, croyant à tort qu'ils possèdent la liberté et sentant qu'ils n'en jouissent pas, en arrivent à penser que la liberté n'est pas un bien.
L’Obéissance
L'obéissance est un besoin vital de l'âme humaine. Elle est de deux espèces : obéissance à des règles établies et obéissance à des êtres humains regardés comme des chefs. Elle suppose le consentement, non pas à l'égard de chacun des ordres reçus, mais un consentement accordé une fois pour toutes, sous la seule réserve, le cas échéant, des exigences de la conscience. Il est nécessaire qu'il soit généralement reconnu, et avant tout par les chefs, que le consentement et non pas la crainte du châtiment ou l'appât de la récompense constitue en fait le ressort principal de l'obéissance, de manière que la soumission ne soit jamais suspecte de servilité. Il faut qu'il soit connu aussi que ceux qui commandent obéissent de leur côté ; et il faut que toute la hiérarchie soit orientée vers un but dont la valeur et même la grandeur soit sentie par tous, du plus haut au plus bas.
L'obéissance étant une nourriture nécessaire à l'âme, quiconque en est définitivement privé est malade. Ainsi toute collectivité régie par un chef souverain qui n'est comptable à personne se trouve entre les mains d'un malade.
C'est pourquoi, là où un homme est placé pour la vie à la tête de l'organisation sociale, il faut qu'il soit un symbole et non un chef, comme c'est le cas pour le roi d'Angleterre ; il faut aussi que les convenances limitent sa liberté plus étroitement que celle d'aucun homme du peuple. De cette manière, les chefs effectifs, quoique chefs, ont quelqu'un au-dessus d'eux ; d'autre part ils peuvent, sans que la continuité soit rompue, se remplacer, et par suite recevoir chacun sa part indispensable d'obéissance.
Ceux qui soumettent des masses humaines par la contrainte et la cruauté les privent à la fois de deux nourritures vitales, liberté et obéissance ; car il n'est plus au pouvoir de ces masses d'accorder leur consentement intérieur à l'autorité qu'elles subissent. Ceux qui favorisent un état de choses où l'appât du gain soit le principal mobile enlèvent aux hommes l'obéissance, car le consentement qui en est le principe n'est pas une chose qui puisse se vendre.
Mille signes montrent que les hommes de notre époque étaient depuis longtemps affamés d'obéissance. Mais on en a profité pour leur donner l'esclavage.
La Responsabilité
L'initiative et la responsabilité, le sentiment d'être utile et même indispensable, sont des besoins vitaux de l'âme humaine.
La privation complète à cet égard est le cas du chômeur, même s'il est secouru de manière à pouvoir manger, s'habiller et se loger. Il n'est rien dans la vie économique, et le bulletin de vote qui constitue sa part dans la vie politique n'a pas de sens pour lui.
Le manœuvre est dans une situation à peine meilleure.
La satisfaction de ce besoin exige qu'un homme ait à prendre souvent des décisions dans des problèmes, grands ou petits, affectant des intérêts étrangers aux siens propres, mais envers lesquels il se sent engagé. Il faut aussi qu'il ait à fournir continuellement des efforts. Il faut enfin qu'il puisse s'approprier par la pensée l'œuvre tout entière de la collectivité dont il est membre, y compris les domaines où il n'a jamais ni décision à prendre ni avis à donner. Pour cela, il faut qu'on la lui fasse connaître, qu'on lui demande d'y porter intérêt, qu'on lui en rende sensible la valeur, l'utilité, et s'il y a lieu la grandeur, et qu'on lui fasse clairement saisir la part qu'il y prend.
Toute collectivité, de quelque espèce qu'elle soit, qui ne fournit pas ces satisfactions à ses membres, est tarée et doit être transformée.
Chez toute personnalité un peu forte, le besoin d'initiative va jusqu'au besoin de commandement. Une vie locale et régionale intense, une multitude d'œuvres éducatives et de mouvements de jeunesse, doivent donner à quiconque n'en est pas incapable, l'occasion de commander pendant certaines périodes de sa vie.
[A suivre]
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cramazouk · 8 months
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L’Unité (2)
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La CGT ne se vit pas comme « une organisation » mais comme « L’Organisation » : de classe, confédérale, autonome et disparate.
Elle a vocation à rassembler toutes les organisations derrière une ligne confédérale : des principes communs pour lesquels on lutte tous mais de différentes manières, d’un endroit différent et avec de multiples centres de décision démocratiques.
On a malheureusement trop l’habitude de fonctionner en organisations séparées – et donc de juger la CGT chaque fois qu’un organe de la CGT agit différemment qu’on l’aurait fait, au mépris de l’esprit unitaire et autonome qui fait que c’est fatalement le cas. Être à la CGT, c’est accepter et aimer ces difficultés démocratiques comme essentielles et enrichissantes. Une page raturée et non blanche dans laquelle il faut lutter pour un idéal révolutionnaire en dépit et avec tous les échecs et obstacles du Temps qui est le nôtre.
Tout ce que je déteste est à la CGT, et tout ce que j’aime.
La peur ou le refus de la CGT me fait penser à la peur et au refus de la religion : la peur d’une organisation et de principes à vocation d’universalité, à laquelle il faut rendre des comptes, obéir de manière consentie via des principes d’obligation plus grands que l’organisation elle-même, qui implique donc qu’on doive combattre au sein de l’institution elle-même contre la paresse ou le dévoiement.
Il est plus facile de rejeter l’organisation que d’endosser la responsabilité impliquée par une telle appartenance.
« C’est quand l’organisation est trop grande qu’il y a des problèmes ». Ce poncif exprime beaucoup de choses de notre abandon face à la mise à distance. On préfère la défaite à l’affrontement. L’universalisme n’est plus défendu comme une nécessité matérielle, uniquement comme une idée philosophique.
La philosophie ne peut pas remplacer la religion car seule l’organisation et la religion ont des implications matérielles collectives.
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cramazouk · 9 months
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Dieu matérialiste contre Dieu Providence
N'ayant aucune connaissance théologique ou sur l'Histoire des religions, je ne sais pas situer les différents courants opposant leur idée de Dieu.
J'ai néanmoins trouvé en quelques minutes quelques termes permettant de différencier des approches radicalement différentes. Elles peuvent trouver leur justification dans une lecture littérale des textes sacrés (vieux de milliers d'années). Mais il faut se rendre compte que cette approche est loin d'être la seule, ce qui est logique vu qu'on a une conception du monde aujourd'hui très différente avec notamment l'approche scientifique de la compréhension de la matérialité.
Un aspect qui m'intéresse le plus de critiquer, c'est la question du Dieu créateur et omnipotent. Et ce qui en découle et qui s'appellerait la "théologie de la providence".
C'est vraiment une façon d'aborder Dieu qui est peut-être la plus représentée culturellement.
Tout cela découle d'un mythe du Dieu créateur. Dieu serait le créateur du monde. Je trouve que ça joue pour beaucoup dans l'idée d'un Dieu personnifié, doté d'une intention personnelle, d'une conscience. La théologie de la providence, que je trouve vraiment tout autant absurde, c'est celle qui dit que Dieu serait derrière chaque chose qui se produit. Donc évidemment, même derrière les malheurs qui nous touchent, il y aurait une intention cachée de Dieu, un mystère qui donnerait sens à ces horreurs.
Personnellement, et je pense qu'on sera nombreux à être d'accord, je trouve que cela ne fait au contraire AUCUN SENS. Dans les œuvres cinématographiques ou les séries, on voit justement souvent des personnages rejeter Dieu pour cette raison, voire se tourner vers Satan, car ils trouvent parfaitement indigne d'amour un tel Dieu. Et bien souvent, on les comprend. Quel sens y aurait-il à faire subir ces atrocités aux gens ? Elles se produisent souvent par accident, mais aussi et bien souvent à cause de l'organisation sociale des êtres humains. Aucune sagesse cachée ne saurait donner sens à cela.
Mon optique est plutôt de voir Dieu comme une conséquence du monde. Un tel monde, capable de produire de telles horreurs, notamment celles engendrées par les systèmes d'organisation humains, nécessite un rapport transcendant au monde pour trouver la force de l'affronter. A ce compte, Dieu devient un soutien des victimes et des opprimés, et n'est plus leur bourreau.
Dieu qui n'est plus créateur n'a plus non plus à se justifier par des preuves scientifiques impossibles à trouver. Dieu comme conséquence du monde peut en revanche, en quelque sorte, s'observer dans le cerveau lors des expériences mystiques.
Dieu est aussi selon moi une conception humaine du monde et de la conscience, une façon d'aborder la multiplicité de la conscience et de trouver des repères moraux.
Il parait aussi plausible de s'imaginer que le caractère universel de certaines expérience sur Terre produit la possibilité universelle de Dieu dans la conscience.
1-) Dieu, dans notre boussole intérieure, est cellui qui en nous donnant l'opportunité de ressentir l'amour, nous invite à le répandre. Iel nous invite donc au soin, que ce soit des autres mais aussi de soi-même, loin de l'idée réactionnaire du Dieu culpabilisant. Dieu aime toutes les singularités de la nature, tout ce qui est vecteur d'amour sous toutes ses formes, et ne saurait jamais nous conseiller de nous désaimer, de nous faire du mal, de se négliger. Iel invite donc aussi à la miséricorde. C'est d'une logique implacable quand on sait que ne pas se négliger ou se désaimer est parfaitement nécessaire pour trouver la force de faire tout ce qui suit. Dans cette même logique d'amour, Dieu invite à la reconnaissance envers ce qui génère l'amour : nos actes guidés par l'amour, les bonheurs produits par les actions des autres, les bonheurs surgis de la magie de ces amours multipliés.
2-) Dieu, dans notre boussole intérieure, est cellui qui inspire de se comporter positivement même face aux épreuves les plus dures, de ne pas répandre l'injustice et la violence envers les innocents, voire même envers ceux qui nous ont fait offense, car eux-mêmes pourraient changer si l'on rompt le cycle. Ce dialogue en soi-même est nécessaire car nous sommes aussi souffrant.es et donc capables d'injustices et de violences.
Dieu est cette partie de nous qui est conscient.e de cela est nous invite à ne pas nourrir la violence, à lutter pour arrêter son cycle.
3-) Dieu, dans notre boussole intérieure, est cellui qui nous invite à la responsabilité, questionnant nos actes ou notre absence d'actes tandis qu'on sait la violence qui se produit autour de nous. Iel sait que nous capables de jouer un rôle pour la résolution des choses. Non pas un rôle simple et individuel d'ailleurs, mais un rôle qui s'inscrit dans un ensemble plus grand, relié aux autres, donc jouer un rôle social dans la transformation globale.
On voit bien dans tout cela, que Dieu est un guide intérieur, une partie de la conscience, une façon de se concevoir, qui n'implique aucune chose "extraordinaire", au delà de l'extraordinaire que revêt la vie de beau et d'éprouvant à la fois.
Même de cette manière, Dieu peut-être vu comme créateur ou omnipotent, dans la mesure où il conseille des actes aux Hommes et que ces actes peuvent transformer le monde.
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cramazouk · 1 year
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Monothéisme Révolutionnaire (ébauche)
Introduction
Il n’y a qu’un.e seul.e Dieu.e des juif.ves aux musulman.es en passant par les chrétien.nes et les non déclaré.es. Chaque itération de réforme religieuse ne constitue qu’une continuation et un rappel de son Message. L’interprétation du Message et l’instrumentalisation qui le trahit ne sont que l’illustration des limites et des errements humains. Par ce texte, nous tentons à notre tour de rappeler la réalité du Message pour rappeler au service qu’il impose.
Si le Dieu unique n’apparaît que si tard dans leur globalité aux Humains, c’est que la seule vénération de la Nature leur a suffi tant que la Mise à Distance n’avait rempli le monde. A cause du chemin de domination emprunté par les Hommes et les injustices associées, un sentiment de responsabilité est peu à peu descendu de Très Haut sur les épaules humaines pour guider de meilleures actions. Une prise de position nécessairement collective passant par le biais de nombreu.ses message.res. Ils ouvrirent l’oreille et le cœur à la voix de Dieu.e et surent qu’ils se devaient dès lors de répandre le Message pour lutter contre l’oppression. L’adoration de quoi que ce soit de terrestre ne pouvait plus que nourrir la soumission et l’écartement de la responsabilité collective. L’émancipation passait par le fait de ne plus accepter aucun maître si ce n’est la voix au fond de Soi nous poussant à lutter pour la Réunion, l’inverse de la Mise à Distance.
Les conséquences de l’Immonde dominaient de plus en plus le monde par le biais des rapports sociaux Humains. Et elles furent bientôt telles que tous les groupes sociaux étaient à la fois contaminés par l’oppression, et à la fois responsables de son renversement. Nos proches, les étrangers de qui on se sent malgré tout frères et sœurs et même notre Maison Commune sont encore aujourd’hui la proie de l’Immonde.
Essence de Dieu.e par rapport à l’Intelligence de la vie et la nature du Monde
1
La nature du Monde est un constat froid et absolu, en partie violent et effrayant et parfois dégoûtant et qui nous met au défi. Parce qu’il permet toutes les horreurs du monde physique : maladie et violence. C’est tout autant la possibilité du reste, de l’essor de la vie dans l’Amour et la beauté, l’affrontement des épreuves et la solidarité. La nature du Monde n’est donc pas le bien ou le mal mais la permission du bien et du mal, le terreau de leur affrontement. Aucun sentiment de justice ou de sens ne peut venir de la nature du Monde, tant sa violence peut être insensée.
2
La Vie est un chemin autant individuel que collectif et historique de la naissance vers la mort fait de bonheurs et de malheurs, de progrès et de régressions. L’étincelle née du silex, son chemin jusqu’à l’extinction. Et L’intelligence de la Vie est ce qui la pousse à se mouvoir, à explorer des chemins, à réessayer, reproduire des échecs jusqu’à parvenir à quelque chose. L’évolution serait-elle son illustration ? La création de relations entre les Êtres vivants et des êtres vivants avec le Monde est une autre de ses démonstrations. Mais la nature de ces chemins et de ces relations est à nouveau neutre, même si l’évolution nous montre que les relations de partenariat, de coopération et de renforcement mutuel font partie des voies les plus porteuses de pérennité et de paix.
3
Dieu.e est né d'un Monde aux lois et à la nature difficiles. Il n'est pas responsable des malheurs du Monde. Iel ne vient que soutenir celleux qui veulent se montrer droits face à ces malheurs. Dieu.e est cellui qui parle au fond de soi, qui lorsque notre individualité n’a pas mis à distance notre être profond et relié, nous permet de savoir différencier ce qui est juste et bon de ce qui est mauvais. Ce qui nous permet de trouver la force et l’amour lorsque les lois du Monde nous ont mis à l’épreuve. Dieu.e nous donne, si tant est qu'on dialogue avec ellui, une direction autant individuelle que collective, à suivre s’il on veut pouvoir donner un sens positif à la Vie et à notre chemin vers son extinction inévitable. Il guide vers la lutte pour la liberté et la résistance à l'Immonde.
4
L'immonde est le fruit de nos faiblesses dans ce monde difficile. Il pousse vers l'exploitation, la domination, la mise à distance des autres et du monde. Il est ce qui fait qu'on ne reconnaît pas notre prochain dans l'autre, et qu'on en fait un objet pour son bénéfice égoïste et immédiat. Il fait qu'on n'est pas sincère avec nous-mêmes et les autres. Qu'on se ment et s'isole malgré notre interdépendance inévitable.
Nature de Dieu.e
Dieu.e n’est pas une personne, ni un homme ni une femme, ni jeune, ni vieux ou alors tout ça à la fois. Personnifier Dieu.e reviendrait à le mettre à distance de nous, à en faire un maître dont on serait esclave. Dans une relation où on le sert comme une partie de nous-même avec laquelle on dialogue, iel devient notre allié, guide, soutien. Iel fait partie de chacun.e parmi les êtres humains au moins. Iel est tout ce qui amène le bon en ce monde dans l'aboutissement de nos actes. Iel n'a donc aucun pouvoir sur le monde au delà de ce qu'iel nous permet de faire.
Représenter Dieu.e est une erreur tant cela concourt à donner une image faussée de son essence et de son message. Seuls ses ennemis peuvent volontairement donner une image figée de lui et de son message, une forme distante de nous à laquelle se soumettre et obéir de manière distante. Les pêcheurs qui font cela le font pour nous soumettre au profit du Patriarcat notamment, même si toute secte dont veulent bénéficier des gourous pourrait réutiliser les mêmes procédés. Ils nous éloignent de nous-mêmes et donc de Dieu.e.
Dieu.e est libération et non asservissement, car iel nous offre de sortir de la prison de l'individualité pour entrer en mission pour le compte de ce que nous sommes tous ensemble, afin d'améliorer notre condition sur Terre. Se mettre au service de Dieu.e est en vérité se mettre au service de la Liberté au sens le plus noble : commune, partagée, agrandie respectivement. Asservir, exploiter les autres est pêcher envers Dieu.e et son message. C’est l’abaissement aux pires horreurs permises par le Monde.
Dieu n'est pas la nature ou la vie. Mais la grâce divine nous touche par le biais de la beauté que nous voyons dans le monde, ou de la beauté de notre relation au monde ou au milieu. C'est la Création. L'inspiration érotique de Dieu.e qui nous pousse vers le bien.
Guidance de Dieu.e
Souveraineté
Parce que Dieu.e est la voix de la souveraineté, il n’y a pas d’autre souverain sur Terre qui puisse nous dire ce qui doit être fait. Aucune personne prétendant parler en son nom ne peut faire plus que nous mettre sur son chemin. Abuser de l’autorité et faire passer sa domination pour le message de Dieu.e est pêché. Écouter Dieu.e en soi peut signifier se rebeller contre des législateurs ou dominateurs qui prétendent parler au nom d’une autorité supérieure. Dieu est différent du simple soi égoïste car iel transmet une forme de responsabilité envers le monde, les autres, nous-mêmes. Aucune église, aucun clergé ne peut donc imposer un message régressif et figé de Dieu.e sans le trahir. En nous libérant du soi égoïste et des chefs qui prétendent imposer une autorité, qu’elle soit celle d’une église, d’une nation, d’une idéologie ou tout autre phénomène religieux régressif, Dieu.e s’impose en soi comme le réel souverain légitime. Iel n'a aucun intérêt dans nos actes car iel est au delà de ce monde. L'intérêt de suivre ses ordres est le bien commun.
« Si j’interroge Dieu.e en moi, je trouve ces lois intolérables et donc je me refuse à leur obéir. »
Responsabilité
Dieu.e impose une forme de droiture. C'est l'exigence de la responsabilité. Nous ne vivons pas que pour nous-mêmes, mais face à un monde capable de beautés mais aussi responsables de malheurs. Une bonne part de ces malheurs liés à la nature du Monde pourrait être rendue supportable par une société d’Amour. La grande majorité des malheurs effectivement subis sont alors liés à l'emprise de structures fétichisantes (donnant du pouvoir divin à des objets terrestres) faisant de la violence sociale directe ou indirecte, la normalité. Ces structures et les êtres qui s'y sont abandonnées mettent le reste de l'Humanité face à la responsabilité de faire face à leur pouvoir asservissant. Et Dieu.e nous ramène à cette responsabilité.
Cette responsabilité impose de construire un chemin de l'Immanence, c'est à dire un chemin de régénération du lien des êtres humains à eux-mêmes, à leurs pairs qui ne sont qu'une autre version d'eux-mêmes, et au monde dont ils dépendent pour vivre.
La régénération du lien et l'action conséquente face à l'Immonde, qui est le fruit des malheurs imputables aux êtres humains, impose grande ambition et rigueur sans limites, dans la conscience des malheurs passés, présents et futurs.
Dieu.e impose de ne pas se cacher, de ne pas s'oublier dans la jouissance de ses privilèges. La responsabilité implique le fait de dédier nos vies à construire et régénérer l'immanence qui est à venir, quelle que soit l'issue de la vie, la forme de son extinction. Il faut sans cesse questionner la portée de notre ambition face au défi imposé par l’histoire. C'est un poids collectif donc jamais porté seul et qu'on n'a pas à porter si on doit construire ses propres appuis ou reposer sur ceux d'autres. Mais ne pas se dérober à soi-même, se dire ensemble et se le faire sentir donne du pouvoir à tous les autres.
« Parce que ces lois sont injustes. Je pense que personne ne devrait y être soumis. Je vais donc me battre pour que l’ordre soit transformé. »
Immanence
L’immanence, conscience et réalité écologique des liens des êtres vivants dans leurs éco-systèmes, permet aux êtres humains la transformation positive de leur rapport au monde. Elle permet la solidarité, la régénération des milieux, la culture de l’autonomie et celle de la résistance face au « pouvoir sur ». Elle cultive le pouvoir-en-dedans, et permet la complexification des relations écologique et la résilience face aux malheurs du monde. Elle est menacée sans cesse par l’Immonde, qui sépare les êtres humains entre eux et d’avec le monde, par le biais de la mise à distance, permettant l’exploitation, la domination, la destruction d’autrui et du monde.
Reconnaissance
La régénération ou la construction de l'immanence accompagnée par Dieu.e requiert l'Amour. La Vie est un chemin difficile et Dieu.e nous y accompagne si nous le désirons. Pour cela, la Reconnaissance envers soi d’être sur le chemin de Dieu.e, d’être une partie de Dieu.e et de reconnaître Dieu.e dans la singularité des autres sont des pierres essentielles de l’Amour, rempart contre l'Immonde. Dieu.e ne nous punit pas ou ne demande pas que nous nous punissions ou nous sentions coupable. Il demande responsabilité, transformation positive et reconnaissance envers tout ce qu'il y a de bon en soi, les autres et tout ce qui arrive de bon.
Disparation
Chacun comporte par sa singularité une réponse, une contribution à l'immanence. Iel doit l'écouter, en prendre connaissance, la respecter et faire preuve de responsabilité vis à vis d'elle. Personne ne saura à sa place quelle est cette contribution singulière à soutenir l'immanence.
Les structures sociales révolutionnaires doivent s'enrichir de la singularité des réponses tant que la responsabilité est de mise. C'est une marque de compréhension de l'intelligence de la vie et de l'évolution.
Structures de l'Immonde
Fétichisation
La fétichisation est un des instruments de l'immonde. La valeur économique et les catégories qui l'accompagnent (propriété lucrative, argent, travail) forment l'une des constructions sociales fétichisées religieusement les plus perverses qui soient. Elles permettent l'acceptation de la hiérarchie sociale et de la compétition, la mise à mort d'autrui par les décisions sociales, etc. Elles permettent aussi l’accumulation de pouvoir matériel à partir d’un fétiche reconnu socialement (l'argent). Enfin, leur hégémonie met le monde entier sous leur pouvoir.
La fétichisation d'objets ou de parties du monde déifiées peut faire partie d'une forme de dévoiement pervers, où l'éloignement de la matérialité au profit de l'adoration mystifiante permet la fuite de la réalité et donc de la responsabilité. Les rituels spirituels doivent être au service de la guérison des âmes mais aussi de la construction de la puissance révolutionnaire, pas de la vénération qui détourne.
"Nous ne faisons qu'un" à condition de dépasser un simple ressenti pour faire grandir la matérialité de ce constat.
Conclusion
Tout ceci n'est qu'une tentative inachevée de rendre fidèlement le message de Dieu.e tel que je le reçois et le comprend au fil de mes échanges, de mes lectures, de mes prières et introspections. L'imperfection vient du fait que je suis humaine. Mais ensemble, nous pouvons cultiver le message de Dieu.e et accomplir sa volonté, s'entraider, grandir ensemble, installer son royaume d'Amour sur Terre. Il n'y aurait même pas forcément besoin de le nommer, même si cela permet de désigner des choses dont on parle trop peu. Ce n'est qu'une autre manière de conceptualiser et de discuter de ce que nous vivons ensemble et à l'intérieur de nous-mêmes.
Ressources
Rêver l'obscur (Starhawk), La Pesanteur et la Grâce (Simone Weil), Eros, résolution et révolution (Benoît Bohy Bunel), Les aventures de la marchandise (Anselme Jappe), Bolo'Bolo (P.M.), La Morale Anarchiste (Pierre Kropotkine), Marie Peltier, Burning Country (Leila al-Shami et Robin Yassin-Kassab), Au bord de l'eau (Shi Nai-an), Collectif Attariq, Le syndicat de la montagne limousine, La Coopération Intégrale du Haut Berry
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cramazouk · 1 year
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Spiritualité révolutionnaire – 5
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Historique des trucs écrits sur le sujet depuis 2017.
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Introduction
Des énièmes débats sur « LA RELIGION » ressassant les lieux communs habituels sur le sujet, m’ont motivée à écrire un truc plus personnel encore que d’habitude, afin d’offrir avec la plus grande sincérité un argumentaire pour soutenir la nécessité de représentations positives d’une organisation sociale religieuse possible.
Cela n’entre donc pas dans un débat sur le bilan du fait religieux dans l’histoire. Au préalable il faut dire que ma position ne va pas le moins du monde en niant les risques du fait religieux, les effets négatifs du fait religieux à travers l’histoire, les éléments à charge souvent mobilisés contre les religions existantes. Non, l’idée n’est pas de réhabiliter ce qui est ou ce qui fut en général, comme si on pouvait dépeindre une chose monolithique ou en tirer une moyenne, ce qui est souvent fait pour attaquer toute idée de fait religieux, pour l’opposer au matérialisme scientifique, à une idée déspiritualisée de la philosophie ou d’autres concepts.
On cherchera notamment, dans cet essai, à lever la confusion sur la catégorie dite du religieux, montrer son ambivalence et surtout son impossible cloisonnement.
État des choses et rapport personnel au sujet
On part globalement du constat que des forces de domination ont mené le combat, souvent avec succès, contre des forces d’émancipation à travers l’histoire. Et que le fait religieux a été mobilisé parmi d’autres faits sociaux, pour soutenir les forces de domination. Mon propos consiste à dire que ce qui va le plus mal dans le religieux patriarcal ou d’extrême droite, c’est bien le patriarcat et l’extrême droite. Et qu’on ne peut pas nier le religieux émancipateur juste parce qu’il a été vaincu, ou que ce type de réflexion peut alors être mobilisé contre tout un tas de choses que l’on défend.
Pour expliciter sincèrement mon besoin personnel de religion, je commencerais par dire comme on a coutume de dire, que je suis une personne faible (sujet à la dépression, à l’anxiété). Ou alors que je suis une personne forte, mais qui s’attaque à des sujets si difficiles que ma seule force ne suffit pas. Et que dans un contexte de forte désocialisation globale (décomposition sociale), et de forte adversité, la pratique spirituelle est source de renforcement et de régénération. Plus encore lorsqu’elle se pratique collectivement que seul.e.
Ayant connaissance des forces de domination qui ont été au cœur de l’histoire terrestre et humaine, et de la décomposition sociale et écologique qui frappe l’humanité au sein du capitalisme, j’essaie d’œuvrer, autant que mes forces me le permettent, à une recomposition sociale et écologique, consistant à trouver toutes les personnes de bonne volonté, souhaitant contribuer activement au changement, et mettant cette énergie dans des centaines de directions différentes et isolées, et à œuvrer pour leur coopération, leur réunification. Trouver ce qui les réunit et les motiver à œuvrer eux aussi pour cela, plutôt que nourrir ce qui les sépare. Les mots, la culture, les pratiques de toutes ces personnes sont très variées. Cette variété est d’ailleurs parfaitement nécessaire, et mon désir n’est pas de nuire à ces singularités, mais de faire en sorte qu’elles se conjuguent, qu’elles œuvrent d’autant plus fort dans la connaissance de leurs spécificités, de leurs « disparités », pour se renforcer mutuellement, combler les vides qui se créent autour de leurs modes d’action ou de pensée isolés.
Dans ma fragilité, liée au constat de la puissance nécessaire collectivement pour lutter contre le mal et la pesanteur qui nous accable et qui fait des dégâts quotidiennement, j’ai eu besoin de trouver d’une part, la source de mon pouvoir en-dedans, et d’un dénominateur commun qui pourrait nourrir notre pouvoir en-dedans.
De tout ce qui nous rend faillibles, la pesanteur à laquelle nous n’échappons pas et qui nous ôte parfois toute force, il y a toutes ces choses provoquées par les règles du terrestre et de l’individualité. Nos peurs, nos faiblesses face aux systèmes de domination qui nous ont construit nous aussi, nos égos blessés, pas que les figures que nous diabolisons pour mieux excuser notre échec collectif. De tout ce qui nous rend fort, il y a cette grâce venue de l’amour, cette chose inexplicable ou alors de manière bien trop incomplète.
Les religieux disent que cette grâce vient de Dieu.e donc, un « être » « supérieur » dans le sens où il n’est pas soumis au terrestre, et qui nous habite tous. Tout cela n’est bien qu’une tentative d’explication, une manière de donner un nom aux choses, de les philosopher en effet. Tout l’enjeu d’une transformation écologique va dans le sens de renouer avec notre multiplicité, une vision anthropologiquement différente de celle qui nous a construits en tant que sujets capitalistes. Des êtres avec une part individuelle et terrestre, une part collective sociale (et terrestre), une part collective écologique (et terrestre), une part collective divine (gracieuse).
Le fait religieux
Le propos anti-religieux montre tout l’aspect négatif du fait religieux, combattu pourtant par les religieux progressistes également. Le fait religieux négatif consiste en la négation de la singularité de l’être, pour en faire un sujet du pouvoir sur. En l’instrumentalisation d’un verbe mort pour donner du « pouvoir sur » à des figures et surtout à leurs représentants humains. Le clerc, le gourou, le théologue qui vous disent ce qui est bon ou mauvais au bénéfice de leur propre pouvoir. En vérité, ce type de fait religieux, et cela échappe totalement à bien des chantres de l’anti-religion, existe bien en dehors des religions déclarées. Les cloisonner aux religions déclarées participe même de l’existence du fait religieux dans toutes les autres sphères. L’économiste, le nationaliste, le politicien, le chef de famille, de village manient tous le fait religieux (déclarer une loi naturalisée, contre laquelle on ne pourrait rien et à laquelle il faut se soumettre) sans que cela soit nommé, au bénéfice de leur pouvoir, quand bien même il en existera qui croient œuvrer pour le bien commun alors que c’est leur égo malade (leur pesanteur) qui les pilote.
Prenons l’exemple des milieux anarchistes, anti-autoritaires, antifascistes, communistes, où des personnalités profitent des faiblesses de l’organisation sociale pur combler la leur plus personnelle, pour instaurer des logiques de « pouvoir sur » à leur bénéfice. Tout collectif anarchiste ou communiste encore vivant peut vous parler de ces faits religieux / patriarcaux où l’idée qui rassemble (l’idéal) est mobilisée pour forcer sur les autres des idées, des pratiques et réprimer les autres directions qu’on voudrait emprunter.
Le religieux progressiste réinstaure l’absolue impériosité du rapport personnel à Dieu.e. La nature supérieure de Dieu.e est utilisée dans ce cas pour montrer la nécessité de n’obéir qu’à cette partie de soi, portée par la grâce, et de ne pas obéir sans accord avec elle, à toute figure terrestre du pouvoir. Cette vision des choses met au second plan la loi, le pouvoir du clerc, du père, du gourou, du théologue, du nationaliste, de l’économiste, du politicien, si dans son rapport personnel avec la source d’amour, nous sentons, nous décelons que le fait religieux est utilisé pour obtenir du pouvoir sur les autres pour le bénéfice personnel et au détriment du bénéfice commun.
Monothéisme
Maintenant, pourquoi je tiens autant, comme une partie de mes contemporains, au monothéisme, alors qu’il a si mauvaise presse, comparée aux religions païennes exotisées et idéalisées ? Le monothéisme, en situant le divin au-delà du monde, situe aussi la responsabilité au-delà du milieu. Le sujet n’est pas le rapport à l’environnement direct par le biais d’un « prêtre » sachant magiquement communiquer avec la forêt, l’eau, le soleil, bien que cette relation plus mesurée, autonome et consciente peut se révéler très importante pour le bien être. Le sujet est votre relation personnelle au monde entier, et votre responsabilité à ce sujet. Prier le soleil, la rivière ou la forêt, choses matérielles, est jugé un dévoiement du divin. Vous adorez ou communiquez avec quelque chose d’extérieur à vous, dans une adoration futile car à sens unique, qui vous soumet, quand le rapport au Dieu unique extérieur au terrestre est un rapport à soi-même et au monde dans la sincérité. C’est pour des raisons très matérialistes que des religieux ont voulu combattre des religions passant essentiellement par la soumission à des figures d’autorité vivantes ou inanimées. Et c’est le même dévoiement qui a malheureusement fait du monothéisme la victime du même fait religieux, la soumission dans un éloignement de soi à des figures d’autorité ou le prêtre n’est plus un facilitateur du lien personnel à Dieu.e, mais un usurpateur qui se fait la voix de Dieu.e. J’aime à voir l’histoire du monothéisme comme un combat sans fin, de multiples fois perdu, contre le fait religieux négatif, et une tentative régulière de réformer pour reprendre le « pouvoir en dedans » sur le « pouvoir sur ». Il n’empêche qu’à nouveau, je vois cette histoire du fait religieux dans les religions nommées comme telles, mais aussi dans les organisations sociales à prétention non religieuse.
Je situe donc mon besoin dans une nécessité de lutter pour un lien puissant des êtres humains entre eux et avec la grâce, renforcée les uns les autres dans un pouvoir en dedans fort contre le « pouvoir sur », capable de déjouer ses tentatives « naturelles » (terrestres) permanentes. Une lutte pour construire la révolution et sortir d’une analyse, une observation du spectacle du monde. Une lutte pour construire le réflexe culturel d’une écologie anti-autoritaire.
Textes sacrés et prophètes
Les prophètes sont sans nulle doute des personnes qui ont eu un accès particulier à la grâce et ont réussi à le partager. Leur travail est repris par les apôtres et autres personnes qui consignent à l’écrit ou transmettent le message, voire le mettent en pratique les premiers, pavant le chemin. Le message est celui de Dieu.e, auquel tout le monde peut avoir accès et peut vérifier la validité ou expérimenter ce qu’il lui inspire. Le.a prophète, bien qu’ayant accès à la grâce d’une manière éclatante, reste une personne terrestre et peut faillir à des endroits. La sainteté est l’expression consacrée pour désigner une vie vierge de pesanteur, mais n’ayant connu aucun.e saint.e, j’avoue avoir du mal avec ce concept qui me semble surtout un prétexte à adoration / fétichisme du terrestre propice à éloigner du rapport personnel et authentique à Dieu.e. Même si je peux aussi y voir une forme d’amour très grand, pouvant déraper, envers des personnes ou figures qui nous ont ouvert une voie personnelle à l’amour.
Les textes saints ont vocation, eux aussi, à faciliter le lien avec Dieu.e, en inspirant quelque chose de personnel au lecteur.
Toute personne qui fige un propos pour asseoir une parole au bénéfice de la domination, la sienne notamment, mais aussi celle des personnes séduites en leur pesanteur par ces dérives, participe de l’éloignement du message réel.
Je lis donc un texte sacré comme je regarde une œuvre de fiction d’un.e auteur.ice, pas pour accéder seulement à ce que veut dire la personne terrestre qui l’a produite, mais aussi et peut-être surtout, pour me connecter à ce que ce propos déclenche chez moi de personnel dans mon rapport à la grâce.
Le propre de la mystique est souvent d’être sujette à de nombreuses interprétations, qu’intéresse moins une lecture décontextualisée et qui ne vise qu’à asseoir nos propres croyances, ce qui nous rassure. Si l’on veut essentialiser la religion en quelque chose de négatif, on trouvera en effet pléthore d’argument dans les textes sacrés ou la vie des prophètes. Si l’on est soi-même quelqu’un qui veut dominer les autres et instrumentaliser le sacré pour cela, on pourra le faire de la même façon que des gens le font avec la politique ou tout autre courant de pensée fétichisable et retournable contre son propos initial.
Conclusion
Je n’arrive pas au bout de ma réflexion sur le sujet, que je cherche à défendre puisqu’il me nourrit, nourrit des gens avec qui je voudrais construire du commun, qu’ils soient porteurs déclarés d’une volonté de construction progressiste emprunte de religiosité ou qu’ils fassent cela avec des mots politiques uniquement. J’ai l’impression qu’on essaie d’essentialiser le fait religieux, par peur légitime de tous les dégâts qu’il a commis, alors que je le vois comme parfaitement ambivalent. Il peut être très conscient, offrir tous les outils pour être garant d’autonomie et d’empuissantement collectif, ou être instrumentalisé contre les individus pour un ordre social injuste et pour le pouvoir terrestre de catégories de la population sur d’autres. J’y vois donc un sujet politique, pouvant aller vers le progrès ou la réaction. Il y a des religieux d’extrême gauche et d’extrême droite, et les courants très progressistes ont eu dans l’histoire tendance à toujours être présents pour lutter, mais à avoir du mal à juguler la source du mal en son propre sein, ou développer des outils de prévention et d’autodéfense contre la domination. Sujet pourtant primordial contre des systèmes de domination qui comme leur nom l’indique, dominent ou sont dominés par d’autres systèmes.
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cramazouk · 2 years
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Pour une géo-politique de classe
Qu’est-ce que serait un texte de géo-politique de classe pro-démocratie et pro-révolution ? Le concept de géo-politique a été largement utilisé par la sphère confusionniste, notamment les réseaux du Kremlin, pour propager un discours « alternatif » à celui des médias occidentaux dominants et favoriser la politique expansionniste de la Russie et ses alliés.
Les organisations de gauche française, partis, unions syndicales et les politiciens qui s’en réclament, bercées à l’anti-américanisme, ont été receveurs et propagateurs naïfs d’un discours nationaliste au sens où, au profit d’un Etat-Nation et sa politique internationale : expansionniste, impérialiste, colonialiste, en se parant des oripeaux inverses.
Ce discours a été dénoncé par quelques intellectuels et organisations d’avant garde en terme d’antiracisme, anti-impérialisme et d’internationalisme démocratique et surtout d’authentique universalisme.
Dans l’impossibilité d’être exhaustif, je ne peux citer que des figures qui m’ont éduquée à une vision de la solidarité internationale : Leila Al-Shami, Robin Yassin-Kassab, Marie Peltier et l’organisation Lignes de Crêtes.
Cette géo-politique de classe pro-démocratique et pro-révolution serait matérialiste, dans le sens où elle prendrait des orientations impliquant des acteurs et institutions non alliées, si la situation l’exige pour protéger des camarades de tueries. Elle mettrait cependant ces acteurs au second plan au profit des camarades directement concernés par les faits politiques révolutionnaires et pro-démocratie. Elle ne se ferait l’écho que de leur parole, de leurs requêtes, de leurs cris.
Comme un camarade expert et d’autres l’ont déjà beaucoup dit, l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe aurait pu être évitée si la communauté internationale avait été à la hauteur pour la révolution syrienne.
En Syrie, les hommes politiques (Barrack Obama et François Hollande notamment) ont beaucoup parlé, menacé, mais aucunement agi. Traumatisés par l’Irak, la gauche internationale faible face à la propagande des États syriens et russes, a mis toute son énergie à protester contre une possible intervention occidentale, sans avoir aucune idée de ce dont elle parlait, racontant bêtise sur bêtise.
Les maigres interventions américaines ont concerné le soutien militaire à l’organisation marxiste-léniniste inséparable des terroristes du PKK, les YPG. Étrangement, cette intervention indépendante n’aurait jamais pu se faire dans le cadre de l’OTAN, dont la Turquie fait partie, et qui a pour ennemies les organisations sus-citées. Les relations internationales ont largement survécu à cette aide dont le but était d’armer un groupe contre Daesh, et donc sans rapport direct avec la révolution syrienne.
On apprend de cela que l’OTAN n’est pas une organisation indispensable pour l’intervention militaire internationale, malgré la place prédominante de celle-ci dans les discours de gauche « anti-impérialiste » traditionnels, en bonne partie liée à la puissance de la propagande et de la désinformation russe.
Si on reprend l’hypothèse d’une intervention internationale indépendante ou à partir d’une alliance indépendante et de circonstance, des Etats auraient pu fournir des moyens militaires à la révolution syrienne, assez structurée à l’époque déjà. Si l’objectif de prévenir l’expansion de Daesh était un réel sujet pour ces Etats, cela aurait été le meilleur moyen. Car Daesh s’est largement développé en Syrie sur les cendres de la révolution syrienne. Plutôt que de soutenir les YPG, il aurait été possible d’apaiser les relations internationales en soutenant la révolution syrienne qui n’était pas basée sur un projet confessionnel ou ethnique. Il y aurait pu avoir des négociations au profit d’organisations préoccupées par la situation kurde, avec une solution plus progressiste que celle laissée par des organisations puissantes de par la détresse de la situation kurde, et malheureusement peu démocratiques et coupables de nombreuses exactions. Le propos ici n’est pas de forcément jeter la pierre aux dites organisations, mais de soulever le fait que manquer des solutions progressistes amène forcément à la radicalisation et aux exactions, et à la montée en puissance d’organisations plus désespérées et violentes, quelque soit la pureté de l’identité politique revendiquée en façade.
Lorsqu’on évoque ce genre de possibilités, il nous est tout de suite renvoyé le fait que tout cela n’intéresse pas les Etats-Unis ou la France, pays à la culture coloniale et impérialiste historiquement, et que leur agenda est basé sur leurs intérêts économiques notamment. Bien entendu, et il n’est pas question de réfléchir à leurs intérêts en vérité, mais bien à ceux de nos camarades. Les acteurs avec lesquels nous pouvons nous compromettre trouveront leurs propres intérêts dans leur intervention. Mais le matérialisme impose de laisser pour secondaires des intérêts économiques et nationaux par rapport aux intérêts de la solidarité de classe internationale, premier pas vers une possible puissance autonome internationale capable de faire plier ces Etats.
Notre capacité d’influence est idéologique dans nos propres rangs en premier lieu, avec un devoir de vigilance antifasciste et de mise à jour de nos logiciels politiques, puis elle passe par nos modes d’action habituels : la grève, la manifestation et la solidarité matérielle par les convois et dons. La seule véritable solidarité militaire de classe ne pouvant passer que par une révolution sociale plus large, remplaçant l’État par une confédération démocratiques d’organisations dont le but est de sortir de la dépendance aux relations économiques.
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cramazouk · 2 years
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Écoutez la voix de la création
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Le buisson ardent. Exode 3, 1- 8a.10.13-15
En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu.e, à l’Horeb.
L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.
Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu.e l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! »
Il dit : « Me voici ! »
Dieu.e dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »
Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »
Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.e.
Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel.
Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »
Moïse répondit à Dieu.e : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : ‘Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.’
Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »
Dieu.e dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis’. »
Dieu.e dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge. »
Ce buisson en feu qui ne se consume pas, c'est Dieu.e en nous. Notre feu intérieur. La terre sainte est notamment à cet endroit au fond de nous, où l'on peut entendre la voix de Dieu.e si on y prête attention. Cela nécessite de s'écarter du chemin qu'on empruntait jusque-là. Il ne faut pas détourner ou se voiler le regard. Ne pas avoir peur.
Pour pouvoir prêter attention, il faut non seulement faire un détour mais aussi se dépouiller (enlever ses sandales). C'est se détacher de ses propres préoccupations matérielles pour entendre la voix de Dieu.e.
Si nous prêtons cette attention, nous savons que Dieu.e souhaite de nous que nous fassions de la Terre son royaume sur Terre. Qu'on prenne des risques, qu'on porte notre croix pour qu'on puisse matérialiser à partir de la création, notre maison commune, une terre sans esclavage, où règne l'abondance et où chacun voit ses besoins comblés. Cela implique une action solidaire matérielle.
Jésus (Dieu.e) est "Je suis". C'est Dieu.e en soi.
Notre feu intérieur peut bien s'éteindre si l'on ne le nourrit pas. Alors que si par notre attention nous lui laissons la possibilité de brûler, il ne s'éteindra plus. Quand bien même dans la difficulté, il pourrait être mis à mal, Dieu.e est là pour nourrir ce feu.
Matthieu 10
37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; 38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. 39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.
Luc 14
33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.
Voici la radicalité qu'impose la relation à Dieu.e. Voilà ce que veut dire porter sa croix. S'il faut renoncer à tout de ce qu'on pensait être sa propre vie, proprement insignifiante, pour mener à bien la bataille contre le monde de la violence instituée, de la dépossession, de la hiérarchie, il faut le faire.
Là est la libération du poids d'une existence individuelle insupportable, une vie où l'on détourne le regard de la réalité des souffrances de ses pairs et du monde.
Bien sûr cela ne veut pas dire se mépriser, s'oublier, être intraitable avec soi-même. Il faut aussi être attentif à l'amour de Dieu.e pour soi-même, sa miséricorde et être reconnaissant.e de la grâce qu'il nous offre. Être en bonne santé pour nourrir ces relations à Dieu.e et au monde. Un monde que l'on peut transformer ensemble. Un monde que l'on doit s'acharner à transformer, même si on a l'impression de porter une croix, seul.e.
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cramazouk · 2 years
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Dieu.e et le jugement impitoyable
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Au fur et à mesure du temps et en parallèle que je me liais à Dieu.e, il m'a semblé parfois devenir une caricature de juge impitoyable des autres.
Le monde dans lequel je vis et que je ressens depuis tout petit, me semble abriter tellement d'atrocités qui pourraient être évitées avec une organisation sociale consciente et construite pour y résister, que je ne peux m'empêcher de me sentir si isolé.e d'être investi.e de ce sentiment de devoir. L'atomisation, l'anesthésie, les faux-semblants semblent tellement présents.
La religion me semble un moyen clair de sortir de la posture individualisante, pour être capable de se questionner les uns les autres dans une posture collective de guerrier.es-soigneur.euses. Car nous sommes pris dans une guerre sociale et écologique et nous en parlons tout le temps comme si l'impression qu'on se donne d'y être sensibles suffisait. Tandis que je n'y vois qu'hypocrisie si notre action collective n'est pas raccord.
Il me semble avoir tant de difficultés à ne pas vivre au milieu d'un noyau dur de gens qui se savent investis d'une haute responsabilité sociale et écologique, qui s'interrogent régulièrement sur le degré de sérieux et d'ambition de leur action. La nôtre est en plus pacifique malgré tout, c'est celle de la création des institutions du soutien de la transformation révolutionnaire, de la transformation sociale pour accéder à une interdépendance communisante.
Néanmoins le peu de sérieux de tant de gens, ou simplement le sentiment qu'ils n'en sont pas là, qu'ils doivent voyager, être en vacances, être dans le perfectionnement personnel infini, se désengager perpétuellement, laisse le sentiment amer d'être une personne invivable et nocive.
Ce n'est pas Dieu.e qui les juge en moi car c'est impossible, il ne peut les juger qu'en eux s'ils acceptent de l'accueillir. C'est moi-même qui juge impitoyablement les autres. Mes maux parlent. Dieu.e m'appelle à la paix et à faire tout ce qui est en mon pouvoir. Sans doute d'aller au bout de mes moyens pour parler de tout ça notamment, pour que s'il y ait un travail à faire, il ait lieu en eux et d'eux-mêmes.
Dieu.e est un moyen d'avoir un dialogue en soi-même, de différencier les différentes parties de soi et qu'elles se regardent et se parlent avec justesse. Dieu.e nous permet de faire la différence entre le soi - isolé - et ce qui nous juge, nous pardonne, nous aime, nous ordonne.
Dieu.e peut me dire : tu as réagi de telle manière à cause de tes manques, de tes souffrances. C'était injuste et tu dois t'excuser, t'ouvrir aux autres et faire le tri. Qu'ils sachent que tu ne voulais pas leur faire de mal mais que tu l'as fait par erreur. Qu'ils sachent que tu reconnais ta responsabilité et troque la culpabilité par l'action - la transformation.
Je dis à Dieu.e : Merci pour tout ce que tu m'as permis de faire de bien. Merci de me pardonner du mal que j'ai fait malgré tout. Merci pour tout ce qui de bien est entré dans ma vie. C'est ta grâce qui l'a permis : permis l'amour de ces gens, permis le mien. Merci pour ce travail que tu me permets.
En faisant cela je me remercie aussi. Je suis reconnaissant de chercher et de trouver la grâce. De combattre la pesanteur (Simone Weil).
Je peux questionner ma discipline. M'autoriser du plaisir et pas me laisser entraîner par la fuite.
Je veux pouvoir demander aux autres : "Où en es-tu avec Dieu.e" ? Et que l'autre sache me répondre car il est dans ce travail tous les jours, ou sait qu'il ne l'est pas et sait le dire.
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cramazouk · 2 years
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Pourquoi il n’y a pas d’écologie possible en capitalisme ?
Suivi de « Comment faire ta part ? »
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Les exemples ne manquent pas de « greenwashing », montrant l’oxymore que représente le capitalisme vert. La raison est simple à expliquer, et peut également à s’appliquer aux rapports sociaux.
Dans une économie marchande, chaque entreprise doit vendre sa marchandise. Le produit le plus « vendable » est celui qui se trouve moins cher que le concurrent à qualité égale.
Une qualité maximum pourrait être ce qui se rapport le plus d’un produit écologique, mais n’est réservé qu’à l’élite bourgeoise. C’est forcément un produit utilisant le moins possible les « flux » de marchandise (local) et le moins d’énergie fossile ou même nucléaire, et donc plus d’énergie humaine et plus de machines « primitives » (moins techniquement complexes). L’énergie humaine étant la plus onéreuse et compliquée à gérer (l’humain se rebiffe plus en comprenant son caractère absolument nécessaire), le prix s’en trouve donc très élevé. C’est surtout un produit prenant le plus possible en main en interne les questions écologiques, impliquant plus de travail et donc plus de coût.
Un produit de qualité basse va chercher à utiliser les techniques les plus abouties pour évacuer le plus de main d’œuvre possible. Il sera déjà accessible seulement à des entreprises au haut pouvoir d’investissement, donc aux plus puissantes. On évacuera toutes les questions non essentielles à la production, comme la question des des déchets ou de la provenance des matières premières.
Qu’un produit soit de bonne ou de mauvaise qualité apparente, en fonction du public qu’on vise (masse pauvre ou minorité riche), il faudra néanmoins de la manière la plus discrète possible réussir à être un peu moins cher que son voisin, pour être sûr de vendre. Si l’on ne vend pas, l’entreprise meurt. C’est le principe de concurrence absolument essentiel au capitalisme. Pour être un peu moins cher, à nouveau on rogne soit sur la « qualité » (ou propreté) des machines et processus, soit sur le coût de la main d’œuvre, donc en tirant les prix du travail vers le bas, et donc la capacité de consommation des travailleurs.
La masse des consommateurs dans le capitalisme étant pauvre, la masse de la production est fatalement de mauvaise qualité et donc très polluante (pour l’environnement et les consommateurs eux-mêmes).
La majorité des travailleurs exploités pour produire une marchandise de haute qualité, n’ont souvent accès qu’à des marchandises de très mauvaises qualité, correspondant à leur classe sociale.
Comment faire ta part ?
La seule manière de mettre fin à cela est la production planifiée en fonction des besoins d’une population et non à but d’écoulement de marchandise concurrentielle. Et la seule manière de faire cela démocratiquement est de sortir de la propriété privée des moyens de production pour leur socialisation. Et cela à l’échelle internationale.
Enfin, sauf miracle permettant l’organisation internationale extrêmement aboutie pour neutraliser tous les systèmes de compétition marchande, il faut commencer par démarchandiser une partie de la production d’où on est, avec l’ambition de remonter des chaînes de production les plus simples possibles pour réduire à leur maximum les flux. Seule la démarchandisation démocratiquement organisée par les travailleur.ses permet de se passer de l’hypothèse d’un magique grand soir. Cela oblige chacun à apprendre à travailler avec les autres, ni sous la contrainte économique ni sous la contrainte totalitaire.
On peut partir du temps qu’on refuse de travailler et des outils qu’on peut acquérir en commun à partir de nos propres richesses ou de celles qu’on soutire aux bourgeois à la conscience travaillée. Tout tout en se battant dès maintenant pour un temps de travail réduit à mi-temps possible pour tous, à la condition de se battre aussi pour rendre accessible les institutions autonomes du dépassement de l’économie et de la propriété privée.
Cela ne peut se produire que par l’implication de chacun et chacune. Il faut contribuer à l’essor d’institutions autonomes de la sortie de la marchandise et au syndicalisme de classe pour la gestion démocratique de l’économie capitaliste.
Bref, tu veux faire « ta part » ? Syndique-toi dans un syndicat de classe, même si tu es précaire, chômeur ou retraité. Et contacte aussi l’organisation anarchiste la plus proche de toi pour pousser les pratiques de coopération intégrale et de démarchandisation des relations. Ta passion, ce qui te meut dans la vie peut et doit être ta contribution à tout ça ! Ce sera la meilleure façon de le vivre. Toi même tu sais toutes les contradictions de ton métier dans l’économie.
Sinon ne te plains plus jamais de politique et fais juste semblant jusqu’au bout que ça t’inquiète, mais en silence stp.
Mais pour les grosse victimes de dépressifs : tu ne feras rien sans soigner ta santé psy. Ne te tue pas le moral en te culpabilisant inutilement. Soyons matérialiste. Fais au mieux de tes possibilités le temps de soigner. Tout ne dépend de toutes façons que des liens que nous arrivons à créer. Il faut apprendre à vivre en gérant le fait que c’est extrêmement compliqué dans l’état des choses. Et donc savoir se donner de l’amour et savoir quand on fait de son mieux. Bref, être miséricordieux et aimant, tout en étant droit. Moi c’est avec Dieu.e que je vois ça mais chacun son truc. Voilà pour la fin de la leçon de morale ! Bonne fin du monde  (et crèvent les cyniques) !
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cramazouk · 2 years
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Pratiquer
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Réactions à l'homélie pendant la messe. Ces phrases ne se veulent pas des absolus. En soi prier fait partie de la pratique. Faire la paix avec son voisin fait aussi partie de la pratique...
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Pratiquer n'est pas prier. Pratiquer n'est pas faire la paix avec son voisin.
Pratiquer est faire son possible pour changer le monde. Pratiquer est faire la guerre d'amour commandée par Dieu.e.
Prier n'accomplit pas la parole ou la volonté de Dieu.e. Tout ce n'est qu'incantations magiques. Nous devons être le bras de Dieu.e. La prière est le moyen de trouver auprès de Dieu.e la force d'être son bras.
On m'a dit "croire c'est se sentir coupable".
Je réponds : "Il n'y a que Dieu.e qui me dise quoi penser et ressentir."
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Réactions à ce que m'a dit une amie qui m'interroge sur les différences entre islam et chrétienté. Elle pense à l'idée de culpabilité en christianisme.
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On m'a dit "croire c'est se sentir coupable".
Je réponds : "Il n'y a que Dieu.e qui me dise quoi penser et ressentir."
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cramazouk · 2 years
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Amour libre, carences affectives et interdépendance
Chacun.e est responsable, du moment qu'il est en capacité de le faire, de subvenir à ses besoins. Personne ne le fait en totale indépendance. Chacun construit ou rejoint une interdépendance relationnelle, sur tous les plans de la vie.
De fait, lorsqu'on essaie de construire des relations affectives, on tente d'accorder sa vie, ses désirs et ses besoins avec ceux des autres, dans l'idée qu'une interdépendance positive pour chacun peut en résulter.
Il peut être très difficile de trouver un équilibre. Malgré tout l'amour que l'on se porte les uns aux autres, rien n'assure que dans nos quêtes voisines de construction d'un équilibre personnel basé sur des interdépendances complexes, il en résultera un équilibre pour chacun.
J'expérimente depuis plusieurs années pour comprendre ce qui ferait mon équilibre. Mes relations sont de plus en plus belles, malgré des manques toujours très forts liés au fait que jamais les choses ne se passent tout à fait comme il faudrait pour que je ne vive aucune carence douloureuse.
Par exemple, je vis la meilleure relation que j'ai jamais vécue, mais l'autre personne habite très très loin, et nous nous voyons donc peu au regard du quotidien. Chaque fois que nous nous voyons, je me retrouve totalement moi-même, en sa présence. Mes forces reviennent et je suis plein d'énergie pour prendre soin d'elle. Et cela dure même après que nous nous quittions. Nous vivons loin car nos interdépendances se construisent avec moult autres choses et personnes, sur lesquelles nous n'avons qu'un contrôle très partiel. Nous vivons chacun une existence, un chemin qui nous est propre.
Je comprends ma façon d'être comme ceci : si je vis ce qui est naturel pour moi relationnellement, je suis plein d'une énergie infinie me permettant de prendre soin de l'autre. Je suis aussi de cette façon à même d'être ce que je veux être dans le monde, car je peux mettre ma force au service de mes désirs de contribution sociale.
Après longtemps sans se voir, je revis des moments d'intense détresse et d'incapacité à faire les choses de la vie quotidienne, au point qu'on me croirait incapable de prendre soin de quelqu'un, tellement j'ai moi-même l'air d'avoir besoin de soin. Cela intervient souvent de façon évidente au fur et à mesure que la carence se développe, loin d'elle, lorsqu'elle n'est pas disponible pour moi et qu'elle vit d'autres choses relationnellement.
Cette relation est donc tout ce que je désire et qui me fait du bien. Et elle pourrait me combler, ou d'autres pourraient la compléter. Mais les choses sont comme elles sont. Je ne peux pas en vouloir à l'autre qui par son existence en communication avec la mienne, ne m'apporte que du bonheur en plus. L'autre cherche aussi son équilibre et la réalisation de ses désirs de contribution sociale. Nous ne sommes pas la baguette magique qui peut rendre heureux, il y a des choses plus complexes qui se passent, des choses qui s'agencent de façons qui sont rarement pleinement satisfaisantes pour tout le monde, sauf s'il on est chanceux.
Là où c'est douloureux, c'est que je me dis que pour être pleinement équilibré, il est possible que je doive partir encore plus loin de cette personne, si je peux vivre cet équilibre ailleurs. Alors je ne pourrai plus prendre soin d'elle tout autant, et elle cherchera son équilibre dans une interdépendance dont je fais moins partie.
L'amour libre est cela, la compréhension que ce n'est pas une recette magique qui nous réalise, mais une alchimie de formes complexes d'interdépendances positives. Cela peut très bien être une relation exclusive, si c'est cela qui crée notre équilibre mutuel.
Je veux juste être heureux et que les gens que j'aime le soient.
J'ai plutôt eu tendance à expérimenter d'autres choses que l'exclusivité non pas parce que c'était ce que je voulais vivre, mais parce que je ne savais pas ce qui était bon pour moi et que c'était naturellement ce que nous pouvions vivre, parce que ça répondait à cette recherche d'équilibre et de satisfaction dans tout ce qui nous compose. On ne peut pas savoir à l'avance ce qui nous fera tellement de bien que nous serons pleinement satisfaits et à même de vivre le monde sereinement.
Je nous souhaite à tous d'avancer vers ce chemin.
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cramazouk · 3 years
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Médecine psychédélique ou anti-dépresseurs ISRS
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Avertissement : Le précédent texte ne parle pas de cumuler les deux types de médecine, mais bien de pouvoir choisir l'un ou l'autre en comprenant mieux leur manière de fonctionner. Le mélange des deux approches ne paraît pas spécialement pertinent (car contradictoire), voire peut être dangereux.
Passionné de médecine psychédélique, j'entame néanmoins un traitement anti-dépresseurs ISRS (Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine).
Dans mon entourage, certaines personnes peuvent être soit plutôt effrayées (par traumatisme) par les psychédéliques, soit diaboliser les anti-dépresseurs (par idéologie).
J'ai eu l'opportunité de discuter en profondeur de la pertinence de mon traitement avec Avel Guénin-Carlut, membre du collectif Kairos Research (https://kairos-research.org/) et expert/spécialiste/chercheur en approches prédictives de la cognition. Je n'ai malheureusement pas eu cette chance avec mon psychiatre, et entretenais donc des doutes sur le sujet.
Pour une remise en contexte : J'ai développé depuis un peu moins de dix ans des conduites addictives avec notamment des produits toxiques stimulants. J'ai également de longue date des problématiques dans le domaine affectif & relationnel. J'ai aussi commencé, à mes 25 ans, beaucoup d'expérimentation personnelle des drogues psychédéliques, par intérêt psychonautique (exploration de la conscience). Depuis environ 3 ans, malgré un certain nombre d'accomplissements dans ma vie, s'est développé une insidieuse dépression sur fond anxieux.
J'ai également grandi dans un environnement et dans une généalogie de violences intra-familiales.
Face à ce type de situations, anti-dépresseurs et médecines psychédéliques mettraient en œuvre des fonctions radicalement opposées.
Le fonctionnement de l'être serait supposé être de cet ordre : Le corps et l'esprit apprennent au contact de leur environnement, des façons d'interagir, des "modes dynamiques" reproduits en boucle par la structure couplée du corps, cerveau, environnement. Une manière d'agir "automatiquement", sans décision consciente.
Ces "modes cognitifs" peuvent s'avérer toxiques. Par exemple, créer une anxiété constante, source d'épuisement psychique pouvant mener au burn out et à la dépression, et favoriser des comportement pulsionnels, telles les conduites addictives.
Face à cela donc, deux écoles de médecines notamment :
- Les psychédéliques peuvent permettre de diagnostiquer l'origine des problèmes qui minent la psyché, mais également de revisiter les modes cognitifs incriminés pour éventuellement mieux les intégrer. Ce deuxième aspect pourrait véritablement nécessiter un accompagnement très expérimenté, par exemple un accompagnement traditionnel.
Le risque de cette médecine, hors d'un accompagnement adapté, est d'amplifier l'anxiété et d'enfermer encore plus dans des modes cognitifs inadaptés.
Cela semble au premiers abord contredire l'idée communément admise que les psychédéliques accompagnent le changement par la plasticité neuronale. Mais cette plasticité ne présage aucunement d'un changement positif. Cela dépend de l'issue du travail.
- Les ISRS bloqueraient mécaniquement l'usage des modes cognitifs complexes à l'origine de l'anxiété. En cela, elle obligerait à abandonner et oublier avec le temps ces "modèles précis de dynamiques complexes". Cela peut permettre de guérir des modes de fonctionnement liés à l'exposition passée, par exemple pendant la petite enfance, à des situations particulièrement dangereuses ou anxiogènes. Cela permet aussi de soulager directement l'anxiété et de permettre de retrouver une vie sociale plus simple. En revanche, cela va avec le fait de perdre certaines capacités cognitives durablement, comme "prédire le comportement des gens".
A le lire, cela me fait penser d'ailleurs aux comportement des victimes de violences (décrit dans "Le livre noir des violences sexuelles") qui se construisent en apprenant à prédire le comportement de leurs agresseurs pour tout faire pour éviter l'agression. Mode de fonctionnement qui s'inscrit durablement, créant des "comportements d'évitement" lourdement handicapants socialement.
Le fait de "perdre en capacités cognitives" fait de suite assez peur, notamment pour moi qui m'identifie à un fonctionnement empathique, capable de me mettre à la place des gens qui m'entourent, de (croire) comprendre ce qu'ils vivent et quels sont les chemins de notre rassemblement révolutionnaire. Mais il est vrai que ces dernières années j'ai notamment dû apprendre à vivre avec le fait que tous n'étaient pas censés vaincre les difficultés de notre rassemblement, et que cela pouvait avec d'autres choses être source d'anxiété. Aussi et surtout, j'ai buté lors de mes tentatives de soin psychédélique, sur mes troubles affectifs (manque affectif, peur de perdre l'amour, création de malaises).
Aussi, il me semble avoir une grande compréhension de mon environnement et de ce qui cause mes manques et mon anxiété, mais semble en l'état "contraint" de patienter, le temps que l'environnement évolue ou que je me sente prêt.e à le quitter pour retourner où ma nostalgie m'appelle. Aussi, il ne me reste j'ai l'impression, pas grand chose à apprendre des psychédéliques, mais beaucoup à soulager de blessures très profondes et des fonctionnements associés.
Une petite pierre pour éviter la diabolisation ou l'idéalisation de molécules aux implications importantes.
Un dernier argument est que malheureusement, la médecine psychédélique accompagnée par un shaman coûte environ 100-150€ la séance, avec un nombre de séances nécessaires non négligeable et des risques ou chances de réussite difficiles à évaluer. Les ISRS ont le mérite d'être remboursés par la sécurité sociale.
Rappel RDR :
Les traitements ISRS sont à utiliser également avec l'accompagnement d'un professionnel. Ils excluent l'utilisation concomitante d'autres traitements au fonctionnement différent comme les médecines psychédéliques. Les produits comme les IMAO sont à proscrire particulièrement, et globalement tout ce qui agit de concert sur la sérotonine, sous peine de risquer un syndrome sérotoninergique létal.
L'alcool est également déconseillé pendant un traitement ISRS.
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cramazouk · 3 years
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11 ans de révolution syrienne
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La révolution syrienne a aujourd’hui 11 ans. 11 ans que la population syrienne a décidé de braver le régime des Al Assad, dont Bachar était le second, après son père, Hafez Al Assad, qui prend le pouvoir en Syrie lors d’un coup d’Etat en 1970.
La société syrienne, notamment sous Bachar Al Assad, est une terrible dictature où une seule parole discordante peut valoir l’enlèvement par les services de renseignement et de police politique.
« Les principaux cadres de ces redoutables unités ont d’ailleurs été à bonne école, tous formés par… le criminel de guerre nazi Aloïs Brunner (1912-2001) qui, réfugié en Syrie à partir de 1954, a offert ses services à Assad quand ce dernier était ministre. C’est Brunner – responsable de la déportation vers Auschwitz de 120 000 Juifs – qui aurait initié les forces de répression de Damas aux tortures pratiquées par les nazis, notamment celle baptisée « la chaise allemande », toujours en vigueur dans la Syrie d’aujourd’hui. »
https://www.geo.fr/histoire/la-syrie-de-la-dynastie-assad-cinquante-ans-de-terreur-201223
Les manifestations pacifiques contre Bachar Al Assad ont été un gigantesque torrent de liberté, suivant les premières révolutions du printemps arabe déclenché par l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi en Tunisie. C’était donc en 2011.
Aussitôt, le régime répond par le massacre par les armes à feu. Des enfants tagguant contre le dictateur sont arrêtés et torturés.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/03/14/du-soulevement-au-conflit-arme-trois-ans-de-revolution-syrienne_4379310_3218.html
La révolution prend comme une traînée de poudre. La répression sanglante finit par transformer cette révolution pacifique en guerre civile. La révolution s’arme notamment grâce aux déserteurs de l’armée qui forment l’armée syrienne libre.
L’État se retirant des villes libérées, les rebelles se réorganisent pour assurer leur fonctionnement sans lui. Des conseils locaux s’organisent dans les villes, notamment inspirés par l’anarchiste Omar Aziz.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/02/26/mort-en-detention-de-omar-aziz-pere-des-comites-locaux-de-la-revolution-syrienne_1838928_3382.html
La révolution est sociale, culturelle, artistique. Des radios libres, des journaux libres, des associations de femmes, des productions musicales, graphiques apparaissent dans tous les sens avec la libération de la parole. Des organisations de lutte et de solidarité voient le jour dans tous les sens.
https://information.tv5monde.com/terriennes/etre-syrienne-feministe-journaliste-engagee-refugiee-rencontres-au-festival-syrien-n-est
https://fr.wikipedia.org/wiki/Razan_Zaitouneh
https://www.lepoint.fr/monde/avec-la-chute-de-kafranbel-la-revolution-syrienne-orpheline-d-un-symbole-26-02-2020-2364689_24.php
La Russie soutient militairement la répression de la dictature. L’Iran se joint aussi à la fête.
Le mouvement peine donc militairement. Il réussit à obtenir quelques soutiens internationaux. Les groupes islamistes modérés obtiennent des armements et contribuent à la libération des villes.
Daech s’implante également en Syrie.
Le mouvement révolutionnaire doit à la fois combattre le régime, mais aussi Daech et les autoritarismes de certains mouvements islamistes. Ces révoltes contre les autoritarismes islamistes permettent à des coalitions islamistes modérées de se diluer dans la révolution d’une manière convenable, se débarrassant par exemple d’Al Quaida à Alep. Ce mélange d’armée syrienne libre et de coalition islamiste modérée permet à la rebellion de survivre malgré la guerre totale qui lui est menée.
Poutine et Assad bombardent systématiquement les civils, détruisant les hôpitaux, écoles, utilisant des munitions mutilantes, des bombes barils et des armes chimiques. Méthodes contraires à toutes les législations internationales sur la guerre. Poutine essaie de vaincre par Terreur. C’est ce qui le pousse par exemple à demander à ses milices de la Wagner (une armée de mercenaires privée non reconnu officiellement par le Kremlin mais utilisant les mêmes équipements militaires et la logistique que l’armée régulière) de filmer et diffuser dans l’armée de Bachar la torture et le meurtre d’un déserteur syrien.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_attaques_%C3%A0_la_bombe_baril_durant_la_guerre_civile_syrienne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armes_chimiques_pendant_la_guerre_civile_syrienne
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/21/des-mercenaires-russes-accuses-d-avoir-torture-et-decapite-un-deserteur-de-l-armee-syrienne_6020011_3210.html
Bachar Al Assad organise également le siège des villes rebelles pour faire mourir ses habitant.es de faim et les forcer à se rendre. Les enfants mangent de l’herbe.
https://www.lemonde.fr/syrie/visuel/2018/04/07/syrie-sept-ans-de-sieges-meurtriers_5282245_1618247.html
La torture, les viols et les meurtres de masse sont pratiquées dans les prisons du régime.
https://www.lorientlejour.com/article/1054207/-les-gardiens-torturent-pour-le-plaisir-sans-but-juste-pour-se-distraire-.html
La révolution Syrienne, comme toutes celles du printemps arabe, sont extrêmement documentées et les révolutionnaires communiquent par Internet, diffusant leurs slogans. On peut voir les tweets d’enfants sur Twitter pendant les sièges.
https://www.courrierinternational.com/article/syrie-la-petite-fille-qui-raconte-alep-sur-twitter-envoie-un-dernier-message
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Bachar Al Assad déploie deux discours à l’international.
Premier discours : Il se présente comme un rempart contre le terrorisme, et assimile les révolutionnaires aux terroristes. Poutine se présente aussi comme luttant contre Daech et les USA vont même jusqu’à s’organiser avec lui pour combattre Daech. Daech n’est arrivé que deux ans après le début de la révolution en Syrie, et Bachar lui a permis de se développer pour soutenir son argumentaire.
https://www.francetvinfo.fr/monde/syrie-un-opposant-a-damas-raconte-la-liberation-des-djihadistes_1680207.html
Ce discours est repris par nombre de courants de gauche notamment, dont Jean Luc Mélenchon, qui présente La Ghouta, bastion rebelle, comme un repaire d’islamistes en saluant le fait que Assad fasse le travail contre eux.
https://twitter.com/rglucks1/status/974306908172640260
Second discours : Bachar se présente comme un « anti-impérialiste », dans l’idée campiste que le capitalisme et le colonialisme serait essentiellement le fruit des USA et de l’occident, tandis que la Russie de Poutine et lui-même seraient leur alternative.
https://www.lexpress.fr/actualite/syrie-l-equidistance-n-est-pas-une-option_1722386.html
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Régimes syriens et russes sont pourtant parmi les plus sauvages qui soient en terme de capitalisme, et la politique Poutinienne relève à plusieurs degrés du colonialisme en Europe. Ce sont surtout des régimes dictatoriaux, ou la révolution sociale ou même les libertés collectives les plus basiques sont extrêmement dures à construire et défendre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_el-Assad
https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/rifaat-al-assad-letrange-chouchou-de-la-france-20211123_JXCKI3FAVFHBJILOTDR5WWLPK4/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie_russe
https://books.openedition.org/ifpo/9599?lang=fr
Le conspirationnisme est également de la fête dans la révolution syrienne comme dans la plupart des révolutions du printemps arabe et d’autres. On y récuse la dimension populaire en pointant le soutien américain à la formation militaire ou politique. Ces formes de soutien à des mouvements démocratiques historiques et pourtant parfaitement populaires ont existé. En Syrie, le soutien de la communauté internationale a été quasiment inexistant. Les interventions ont surtout eu pour but de combattre Daech, mais pas de sauver la révolution.
Les Etats-Unis, traumatisés par de nombreuses interventions très mal digérées à l’international, n’osent pas accompagner leurs menaces envers Poutine d’actions réelles. Toutes les « lignes rouges » établies franchies, les révolutionnaires sont laissés à mourir massacrés. Les Nations Unies sont incapables de quoi que ce soit, car le droit de veto exercé par la Russie et la Chine paralysent toute action.
https://www.lemonde.fr/international/article/2017/04/07/le-jour-ou-barack-obama-avait-efface-sa-ligne-rouge-sur-la-syrie_5107363_3210.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9rations_a%C3%A9riennes_de_la_coalition_internationale_en_Syrie
Une désinformation massive a lieu en Europe, soutenue par des programmes du Kremlin et de la Wagner. Le révisionnisme historique fait que circulent dans les réseaux de gauche des documents parlant de «500 000 morts » causés en Syrie par les Etats-Unis ou l’Otan. La très grande majorité des victimes civiles ou du camp révolutionnaire en Syrie sont pourtant en premier lieu le fruit de la répression de Assad et Poutine. Plus globalement, tous les morts sont liés à cette répression de la révolution.
https://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/syrie-pres-de-500-000-morts-recenses-en-dix-ans-de-guerre-selon-une-ong_4646113.html
La gauche a manqué de lutter contre le révisionnisme et le conspirationnisme. Elle a été séduite par les discours alternatifs qui lui permettaient de voir dans l’intervention occidentale un problème, tandis qu’elle aurait pu soutenir l’intervention en faveur des rebelles et soutenir celle-ci. Mais l’opinion publique en générale a été paralysée par ces affects de culpabilité occidentale, devenant anti-occidentalisme, anti-universalisme. Elle aurait pu surtout s’intéresser à cette révolution et ceux qui la portent, partager leurs discours. Mais les discours partagés ont été ceux du pouvoir d’Assad et du Kremlin, facilités par l’entreprise confusionniste et les réseaux poutiniens, très implantés dans toute l’Europe.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/relaxe-quasi-totale-pour-l-auteure-des-reseaux-du-kremlin-en-france-poursuivie-en-diffamation_5476498_3210.html
https://www.franceculture.fr/emissions/reseaux-sociaux/reseaux-sociaux-emission-du-jeudi-09-septembre-2021
En Ukraine, les mêmes enjeux à nouveau. Un nationalisme de résistance a permis là-bas de repousser à plusieurs reprises des marionnettes du Kremlin et de lutter pour la démocratie. Mais Poutine a décidé d’utiliser la force brute pour assimiler l’Ukraine, jugée comme un « non pays ».
Cela fait des années que Poutine développe un fascisme à travers la main mise sur le pays, la répression de l’opposition, le contrôle de l’information et le développement d’un projet d’assimilation des pays de l’ex URSS et de soutien des dictatures pour ses intérêts économiques.
Les pays de l’Est de l’Europe, ayant pris leur indépendance de l’URSS, cherchent à rallier une alliance militaire pour se protéger.
Mais la paralysie de l’opinion publique et l’opposition de principe aux interventions occidentales freine le soutien réclamé par les révolutionnaires, voire l’empêche totalement comme en Syrie.
https://www.bepax.org/publications/conflit-syrien-aux-sources-de-l-immobilisme-international.html Citons pour conclure la journaliste-activiste Leila Al-Shami, co-autrice de "Burning Country: syrians in revolution and war", dans cet article "L'anti-impérialisme des imbéciles" : "Cette gauche affiche de profondes tendances autoritaires, notamment en plaçant les États eux-mêmes au centre de l’analyse politique. Peu importe qu’il s’agisse de dictatures, la solidarité s’exprime ainsi en faveur d’États (perçus alors comme les acteurs principaux des luttes de libération) plutôt qu’envers les groupes opprimés et dépourvus de privilèges d’une société donnée. Aveugle à la guerre sociale se jouant au sein de la Syrie elle-même, ce type de vision considère le peuple syrien, quand il est pris en compte, comme un pion négligeable dans une partie d’échec géopolitique. "
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Poutine et le fascisme :
https://desk-russie.eu/2022/03/04/poutine-ou-la-passion.html
https://www.slate.fr/monde/86831/poutine-post-fasciste-pas-post-communiste
Ressources :
- Burning Country - Au cœur de la révolution syrienne (Leila Al-Shami et Robin Yassin-Kassab)
- Complotisme, la maladie d'une société fracturée (Marie Peltier)
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cramazouk · 3 years
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Propriété commune & communisation du capital bourgeois
Une forme d'institution autonome & démocratique à grande échelle qui est urgente est un Réseau Écologique de Territoires Libérés et Habités comme on a nommé un de ses embryons chez nous.
Avec des stratégies juridiques et d'organisation comme on le voit déjà au plateau des milles vaches ou sur la ZAD pour ne citer qu'eux, on peut construire une propriété et une responsabilité commune des lieux et constructions de l'habiter, permettant de développer des relations sociales libérées, de se loger, de produire, d'abriter des berceaux écologiques.
Une des choses qui traverse ces 10 ou 15 dernières années de manière évidente, c'est la présence de plus en plus forte dans la morale bourgeoise (de plus en plus partagée car on est tous là-dedans) de la recherche de réorienter sa manière de dépenser son argent pour alléger sa conscience. C'est dénoncé comme une pratique récupérée par le capitalisme à travers la consommation éthique depuis aussi longtemps au moins.
Avec pas mal d'entreprises ou d'associations, ça devient un vrai business plan de green ou social washing. Et bien sûr, ceux qui investissent là-dedans peuvent défiscaliser.
Mais avec les initiatives mentionnées plus haut, on peut réellement offrir à ces désirs de contribuer financièrement à quelque chose de positif un vrai débouché communisant. Les bâtiments communisés où l'usage est décorrélé de sa propriété constituer réellement un patrimoine collectif et démocratique, pouvant être mis à contribution de toutes formes de luttes et de relations libérées.
Dès aujourd'hui, nous devrions formaliser ces possibilités et les présenter au grand jour pour lutter contre la gentrification par exemple. Acheter collectivement ce qui est mis en vente après avoir délogé les plus pauvres, pour soutenir une solidarité de classe et d'autres institutions des relations libérées de la marchandise.
https://arban.fr/qui-sommes-nous/
https://reporterre.net/Habiter-sans-posse%CC%81der-tel-est-l-antidote
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