Tumgik
creepypastafromfrance · 1 year
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L’immortel
Avant de commencer mon récit, je dois établir quelques faits. Les informations qui suivent résultent d’un travail de longue haleine qui aura vu participer pas moins de quatorze personnes de nationalités différentes. Des historiens espagnols, des archéologues français, des médiévistes allemands et des professeurs d’anthropologie égyptiens ont mis leur travail en commun pendant presque six ans pour parvenir à réunir toutes ces informations.
Leur postulat de base était simple : “l’Homme en tant qu’espèce, peut-il espérer un jour atteindre l’immortalité ?“
Je tiens à préciser que je n’ai pas pris part à l’élaboration de ce dossier, je ne fais que transmettre leur travail au grand public. Aussi, et toujours dans une optique de vulgarisation, pour que ce sujet puisse toucher un public plus large, certains passages ont été modifiés, simplifiés voire occultés. Voici le fruit de leurs années de recherches.
“Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ?“ disait Epictète dans ses entretiens. La mort n’est en soit pas effrayante. Elle n’est rien, ne permet aucun ressenti, aucune existence. Aucune pensée dans la mort, aucun souffle. Mais la voir venir, savoir qu’elle nous attend au bout de la route, route le long de laquelle nous devons sans arrêt marcher, sans pouvoir faire de détour ni s’attarder. Un mouvement perpétuel qui nous mène vers elle, la Mort, cette inconnue qui vient nous chercher quand nous sommes trop las de marcher.
Nous pourrions débattre de philosophie autour de ce sujet, mais toutes les discussions, aussi longues soient-elles, nous mènent toujours au même point : il existe deux camps face à la mort. Le premier aborde cette question avec philosophie, justement. Si la mort est inévitable, quoi que l’on fasse, alors autant la reléguer au second plan. Il ne faut pas se gâcher l’existence à essayer d’empêcher l’inévitable mais justement la mettre en valeur, cette existence. Profiter du court souffle de vie qui nous est accordé pour être, tout simplement.
Le second camp, c’est celui de ceux qui ont peur de la mort. Ils la voient comme un diable qui les attend au carrefour, caché derrière un arbre. Un diable qui peut les emporter à chaque instant. Et s'il ne les attrape pas au bord du chemin, il les attend au bout, souriant de toutes ses dents acérées et pourries, jouissant de son caractère inéluctable, sachant que sa proie viendra à lui quoi qu’elle tente. Ceux qui se positionnent dans ce camp préfèrent souvent passer dans le premier. Oublier. Mais ceux qui restent, choisissent de se battre. Ils ne se laisseront pas prendre de la sorte. Ils vont tout mettre en œuvre pour rallonger le chemin, repousser le diable encore un peu plus. Certains cherchent l’immortalité.
D’autres l’ont trouvée.
Nous avons commencé par nous documenter sur l’apparition des rites funéraires dans l’histoire humaine. Les premières traces d’égards faites aux défunts remontent au Paléolithique inférieur, qui débute il y a environ 3 millions d’années et se termine à peu près 300 000 ans avant notre ère. Nous n’avons rien trouvé qui nous permette de dire qu’à cette époque, les hommes tentaient de repousser la mort, mais déjà, ils tentaient de la comprendre. Nous avons remonté le temps au travers des archives jusqu’au premier signe intriguant.
Ernest Chocquin de Sarzec, est missionné en 1877 par le vice consul de France en Irak, d’effectuer des fouilles sur le site de l’antique cité sumérienne de Lagash. En 1884, il met au jour une tablette comportant plusieurs inscriptions en alphabet cunéiformes. Les connaissances de ce langage perdu ne sont pas encore très étoffées à cette époque et il faudra attendre 1905 et les travaux de François Thureau-Dangin pour parvenir à une traduction officielle de la tablette. Il s’agit d’un récit racontant l’exploit d’un héros légendaire nommé MI.HE.L-DU.RUK (Il s’agit ici de logogrammes composés. Par convention en traduction du sumérien, on écrit en capitales la prononciation des composants d'un tel logogramme composé). Il aurait réussi à vaincre un démon en duel. Ce dernier, mourant, lui aurait accordé la vie éternelle.
MI.HE.L-DU.RUK n’est plus abordé sur aucune autre tablette retrouvée dans les fouilles de Lagash. Mais son nom nous permet d’en savoir plus sur lui. L’orthographe de son nom sur la tablette de Lagash est caractéristique du haut sumérien. En bas sumérien, MI.HE.L-DU.RUK devient MI’EL-URUK. Écrit de la sorte, on peut déduire que MI’EL est relié, de près ou de loin, à la ville d’Uruk, antique cité sumérienne située non loin de Lagash. Notre attention s’est donc tout naturellement portée sur cet endroit.
Pour le moment, nous étions toujours sur un récit mythique, à l’instar de l’Epopée de Gilgamesh, provenant d’ailleurs de la même région du monde. Nous nous sommes alors intéressés aux travaux d’Adam Falkenstein, qui fouillant les ruines de l’antique cité d’Uruk en 1938, a exhumé de nombreuses tablettes d’argile. Au départ, il ne mentionnait MI’EL-URUK sur aucune de ses publications. Puis, alors que nous allions passer aux travaux d’autres de ses contemporains, une des tablettes exhumées par Falkenstein nous a donné ce que nous cherchions : la suite de l’histoire.
Après avoir vaincu le démon et obtenu l’immortalité, MI’EL-URUK est parti vers la mer blanche. Arrivé sur une falaise qui dominait les flots, il a attendu pendant 100 ans pour s’assurer que le démon ne lui avait pas menti et qu’effectivement, la mort le laisserait en paix.
Le récit s’arrête ici et son nom n'apparaît plus sur aucune tablette postérieure. Nous avons alors tenté de suivre ce fameux MI’HEL-URUK, voir si des déclinaisons de ce mythe existaient chez les peuples alentour.
Le récit raconte que MI’HEL est parti vers la mer blanche. Les civilisations du levant, à l’époque, n’avaient pas de mots pour les points cardinaux, comme dans nos langues modernes. Ils désignaient les directions par des couleurs. Le noir était assigné au nord (e.g. la mer noire, située au nord du levant), le jaune à l’est, le rouge au sud (e.g. la mer rouge, au sud du levant) et le blanc, à l’ouest. MI’HEL était donc parti, selon la légende, vers la mer blanche, la mer de l’ouest.
Nos recherches nous ont donc menées au proche-orient, sur les côtes de la mer méditerranée, cette fameuse mer de l’ouest. Après avoir épluché les divers documents d’archives mis à notre disposition par nos collègues israéliens, palestiniens et jordaniens, nous n’avons trouvé aucune trace de ce héros sumérien. Mais nous ne pouvions pas lâcher cette piste prometteuse. J’ai décidé de me rendre personnellement à Jérusalem dans l’espoir d’en savoir plus, de mettre la main sur des documents plus secrets. Et j’ai trouvé. Au fin fond de la Bibliothèque Nationale d'Israël et grâce à Avi Melkeh, mon ami historien que je remercie chaleureusement, j’ai déniché un parchemin datant de -1450 av. J.C. environ. Découvert lors de fouilles dans la cité antique d’Hazor, dans le nord d’Israël, il était rédigé en langue cananéenne et contait l’arrivée d’un homme qui, d’un seul mot, avait fait fuir une armée entière d’égyptiens. Les cananéens l’appellent alors Miheh Duruher. D’après le parchemin, il est arrivé par l’est et ce qui nous permet de le relier avec le mythe sumérien est le passage suivant :
“Les bergers le voyaient (ndla : Miheh Duruher) souvent en menant le bétail au rivage. Il était assis et priait en haut de la falaise. Du premier jour de Tevet au dernier couchant de Kislev, il demeurait immobile.”
Dans le mythe sumérien, MI’HEL-URUK - une fois arrivé devant la mer blanche, la méditerranée donc- s’est arrêté sur une falaise et y a patienté cent ans. Ici, sur le parchemin cananéen, Miheh Duruher se trouve lui aussi en haut d’une falaise et les bergers disent le voir immobile du premier jour de Tevet, qui est le mois de Janvier dans le calendrier hébreux, au dernier jour de Kislev, soit Décembre. Il est donc presque certain que Miheh Duruher et MI’HEL-URUK sont la même personne.
Dans la même bibliothèque, j’ai retrouvé un manuscrit égyptien datant de la même époque. Il s’agit d’un parchemin dit “d’exécration”, un texte à vocation magique ayant pour but d’attirer le malheur sur la personne, la ville ou encore le royaume ciblé. Voici le passage concerné :
“Honte à celui qui par la ruse a plongé les armées de Pharaon dans la discorde. Malheur à celui qui par la magie de la nuit a poussé les hommes justes vers le désert. Mort au barbare Mi.Keh Dur.Kr.”
Nous y étions. Ce dernier parchemin encrait dans le réel ce qui n’était pour l’instant que des mythes. Un homme dénommé Mi.Keh Dur.Kr par les égyptiens, les avait bien repoussés alors qu’ils tentaient d’envahir le pays de Canaan. Nous tenions une preuve qu’un homme avait voyagé depuis la mésopotamie jusqu’à la méditerranée et y avait subsisté pendant des années. Combien ? Le calcul est simple.
Les tablettes sumériennes dataient de -2110 av. J.C. environ. Le parchemin cananéen datait de -1450 av. J.C. mais contait des événements plus anciens se déroulant pendant les campagnes égyptiennes en pays de Canaan, sous le règne du pharaon Sésostris III, entre -1878 et -1843 av J.C. MI’HEL-URUK serait donc parti de la mésopotamie vers -2110 et aurait repoussé les égyptiens en -1878. Ne connaissant pas son âge au moment de son départ, on peut toutefois conclure que MI’HEL-URUK, s'il s’agit bien de lui, ce que tout tend à prouver, est âgé d’au moins 232 ans lors des événements en pays de Canaan.
Nous n’en revenions pas. Nous avions ici un homme qui avait traversé les époques pour se retrouver cité dans les archives de trois civilisations différentes. Mais une question restait cependant en suspens. Et si cet homme avait survécu encore plus longtemps ? Y avait-il, dans d’autres civilisations, d’autres époques, des mentions de ce MI’HEL-URUK ?
Hélas, nos recherches nous ont menés dans des culs-de-sac et des fausses pistes. Jusqu’à ce qu’un personnage étrange fasse surface, plus de 2000 ans plus tard. Un matin,j’ai été contacté par un ami médiéviste au collège d’Antakya, autrefois Antioche, ville phare des croisades. Il détenait des registres écrits par les abbassides du califat du même nom, entre 947 et 952. De prime abord, il ne s’agissait que de listes détaillant des achats et des ventes de bétail, avec le nombre de têtes et les noms des acheteurs. Mais en m’y penchant plus sérieusement, j’ai compris pourquoi mon ami m’avait transmis ces documents.
Une ligne faisait état d’un homme qui avait acheté 40 vaches. Un certain Mikheyel ibn Drukr. La graphie de ce nom évoquait certes celle de MI’HEL-URUK, mais la ressemblance était mince. Par acquis de conscience, j’ai creusé cette piste. Dans un récit de voyage du géographe turc renommé Mohammed Abul-Kassem ibn Hawqal datant de 949, il est dit que Mikheyel ibn Drukr était un ermite qui vivait seul dans le désert. Il subsistait de ses récoltes et de son bétail près d’une oasis. Sur le moment, je ne comprenais pas pourquoi l’existence de cet ermite méritait d’être mentionnée. Puis j’ai compris. Ibn Hawqal, s’étant arrêté pour passer la nuit chez l’ermite, s’était étonné de découvrir chez son hôte des tablettes portant des inscriptions étranges, qu’il n’avait jamais vu jusqu’alors. Il décrit un alphabet “comme tracé à l’aide de clous que l’on aurait pressés dans de l’argile”. Du cunéiforme. L’écriture des sumériens.
Le doute n’était plus permis. Mikheyel ibn Drukr était MI’HEL-URUK.
J’ai donc poussé mes recherches encore plus loin. Le récit d’Ibn Hawqal raconte que lors de son séjour chez Mikheyel, l’homme reçoit plusieurs fois la visite de nomades. À chaque visite, ils déposent devant chez lui des étoffes précieuses et des épices. Ibn Hawqal va même jusqu’à utiliser le mot “altaqdima” qui signifie “l’offrande” en mettant l’accent sur le côté religieux du geste. Les nomades semblent donc offrir ces présents à Mikheyel ibn Drukr comme si ils le considéraient comme une déité, ce qui aura d’ailleurs le don d’irriter Ibn Hawqal, fervent musulman.
Par la suite, l’étrange Mikheyel disparaît des textes d’Ibn Hawqal. Je pense cependant avoir retrouvé sa trace 150 ans plus tard, lors de la première croisade.
En 1096, un jeune moine nommé Baudouin de Montargis se joint à la croisade populaire tristement célèbre de Pierre l’ermite, dans le but de voyager en Terre Sainte et d’effectuer son pèlerinage à Jérusalem. Il va tenir un journal qui décrit les étapes de son voyage, parsemé d’horreurs. Massacres, pogroms, viols, la croisade populaire ravage tout sur son chemin et met un pied en Terre Sainte, malgré les avertissements des Byzantins et des Francs qui préviennent que les turcs ne feront qu’une bouchée d’elle. Faisant fit des préconisations et impatient d’en découdre, les croisés se font finalement massacrer non loin de leur camp de Civitot. Baudoin de Montargis, qui a depuis le début, selon ses dires, réussi à se maintenir dans le droit chemin et à éviter le péché, prend la fuite avant le début du combat. Dans sa route pour tenter de revenir à Constantinople chercher l’abri chez les Byzantins, il conte sa rencontre avec un mystérieux pèlerin :
“L’ombre d’un olivier m’accueille alors que le soleil brûle ma bure. Mon outre est maigre et sèche est sa peau. Je me donne tout entier à Dieu et prie sa miséricorde de me donner le repos final. À quarante pieds de moi, un homme me salue de la main. Il s’approche et marche pieds nus sans égard pour le sol brûlant. Aucune arme à son flanc, aucune bannière à son épaule. Son teint est mât et son sourire sincère. Il prend dans son dos une outre qu’il me tend et me dit d’en boire au goulot autant que je le peux. Alors que je m’abreuve de cette eau miraculeuse, je lui demande son nom et lui donne le mien. Il dit que les gens l’appellent “Al Jadu”, qu’il est un ermite et qu’il vit dans le désert. Il dit partir vers l’ouest car à son avis, la guerre est bien trop proche de sa maison. Des gens viendront qui le brûleront, le pensant un sorcier. Il repart alors vers l’ouest, ne semblant avoir peur ni des turcs, ni des francs.”
Cet ermite pourrait être MI’HEL, ou Mikheyel. Il partage plusieurs caractéristiques avec lui : il vit seul dans le désert, semble ne craindre aucune armée, ne ressentir aucune douleur. Son surnom, “Al Jadu” signifie “l’ancêtre” en arabe. Il n’a sûrement pas gagné ce surnom par hasard. Certes, ce passage est assez maigre en preuves de l’existence de Mikheyel, mais j’avais l’intime conviction qu’il s’agissait de lui.
Par la suite, j’ai passé plus d’une année entière à rechercher sa présence dans les archives de Grèce, d’Italie, de Turquie, des Balkans. Je n’ai rien trouvé. Peut être avais-je tout faux depuis le départ. Peut être qu’à trop vouloir croire en MI’HEL-URUK, j’avais pensé le voir partout. J’ai relégué cette affaire au second plan pour me concentrer sur d’autres travaux. C’est en faisant des recherches sur les pays scandinaves pour un article que je suis tombé sur un personnage énigmatique dans un récit provenant d’un recueil de sagas norvégiennes datant du 14e siècle.
En 1384, la Norvège est gouvernée par le jeune Olaf IV, âgé de 14 ans. À plusieurs reprises, les paysans d’un village nommé Bismo (ndla: village qui existe toujours aujourd’hui) viennent se plaindre qu’une bête massacre les troupeaux. Plusieurs moutons ont été horriblement mutilés et certains présentent d’étranges marques de morsure dans le creux du cou.
Lorsqu’une petite fille est retrouvée vidée de son sang, une enquête est menée par un sergent du roi nommé Ulf Sansgord. Il découvre que les habitants pensent être victimes d’un draugr. La définition même du mot draugr (prononcé drogueur) est fantôme. Les draugar sont censés vivre dans une tombe et en sortir à la nuit tombée. Ils sont un peu comme des vampires dans le folklore scandinave. Comme la tradition le veut, une expédition est menée dans la forêt pour trouver l’antre du draugr et séparer sa tête de son corps. Se faisant, il ne peut revenir hanter les vivants.
Ulf Sansgord ordonne à Sigrod Egelson, son écuyer et l’auteur du récit que je vous rapporte, de consigner ses faits et gestes lors de l’expédition. Ulf Sansgord voit sans doute dans cette affaire un moyen d’entrer dans l’histoire comme celui qui a tué un draugr. Mais peu nous importe sa vanité, puisque ce témoignage s’avère précieux.
Les deux hommes partent dans la forêt aux premières lueurs du matin, se garantissant de trouver le revenant endormi dans sa tombe. Peu après que le soleil ait atteint le plus haut point du ciel, ils tombent sur un tumulus funéraire dont le côté a été éventré. Sigrod Egelson note que l’ouverture semble avoir été pratiquée de l’intérieur. Les deux hommes s’approchent de la tombe profanée et constatent qu’un sarcophage se trouve bien à l’intérieur, mais il est vide. Sur le couvercle qui a été poussé au sol, figurent des inscriptions en cunéiforme et en runes. Si Sigrod Egelson n’arrive pas à lire la première inscription, il n’éprouve aucune difficulté à traduire la seconde.
“Ci-git de force Mikael Draugr, puisse-t-il ne jamais revenir.”
Mikael Draugr, les inscriptions cunéiformes, le fait d’avoir été enterré de force, sans doute vivant, tout appelait à dire qu’il s’agissait de MI’HEL-URUK. Mon hypothèse était la suivante : MI’HEL, au cours de son voyage incessant vers l’ouest, s’était arrêté en scandinavie. Cet homme étrange, au teint hâlé et au langage inconnu avait très bien pu être pris pour un monstre aux yeux de villageois isolés. Ceux-ci, de peur, auraient agi selon les traditions qu’ils connaissaient et auraient enfermé MI’HEL dans un cercueil de pierre. Mais visiblement, il était parvenu à sortir de sa prison. Et il s’était vengé.
Je me suis alors posé une question. Si MI’HEL avait effectivement atteint l’immortalité, était-t-il toujours parmi nous ? Y penser me faisait froid dans le dos mais je ne pouvais trouver le repos avant de répondre à cette question.
Alors j’ai continué à chercher, m’isolant de plus en plus dans mon travail, ne recherchant que cet homme : MI’HEL-URUK.
Et je l’ai trouvé. Oh ça oui.
En 1523, un navigateur espagnol, Alfonso de Merida, en partance pour le nouveau monde raconte avoir trouvé un passager clandestin dans la cale de son navire. Il dit s'appeler Miguel Drugario. Alfonso de Merida le met aux arrêts et se jure de le livrer aux autorités une fois revenu en Espagne. Miguel Drugario reste donc enfermé durant l’aller-retour qui durera trois mois. Trois mois qu’il passe sans manger et sans boire, au grand étonnement d’Alfonso de Merida. Lorsque le navire arrive dans le port, le navigateur fait quérir son prisonnier pour le présenter au roi, mais il s'échappe et demeure introuvable.
En 1608, alors que les chrétiens sont persécutés au Japon, des officiers du shogunat Tokugawa nouvellement instauré rapportent qu’un étranger suspecté d’être un missionnaire portugais a été vu errant dans un village près de la côte. Les habitants du village, après des heures de torture, révèlent un nom : Mishieru Durukeru.
En 1864, en Prusse, un marchand russe nommé Piotr Voradine, déclare avoir vu de la lumière en passant près d’un château abandonné dans la région de Tilsit. Les autorités vont enquêter sur la présence d’un vagabond dans le château en vue de l’en expulser. Ils sont accueillis par un homme qui dit être Michael von Druckheim, un voyageur qui ne restera pas longtemps et compte partir dès la fin de l’hiver. Les autorités n’ont que faire du froid, ils somment à l’intrus de déguerpir.
Et c’est ici que toutes ces années de recherches aboutissent. Toutes ces pistes, tous ces parchemins, ces sites archéologiques, ces exhumations de tablettes, ces batailles, ces conquêtes, tous ces noms, tout finit ici.
J’ai trouvé MI’HEL. Il vit toujours.
Il a été MI.HE.L-DU.RUK, puis MI’HEL-URUK chez les sumériens, Miheh Duruher chez les cananéens, Mi.Keh Dur.Kr chez les égyptiens, Mikheyel ibn Drukr dans le monde arabe, Mikael Draugr chez les scandinaves, Miguel Drugario pour les espagnols, Mishieru Durukeru au japon, Michael von Druckheim chez les prussiens.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé sa trace en France. Si c’est bien lui et j’en suis quasiment certain, il doit être âgé d’au moins 4133 ans. Je pense qu’après tant de temps passé sur les routes, à croiser le chemin des mortels, il s’est lassé de voyager. La société a évolué et il s’est sans doute dit que se cacher ne servait plus à rien. Il a même choisi le chemin inverse. Au lieu de se dissimuler, il a choisi de sortir du lot. D’être connu.
Il aurait pu être un policier héroïque, un ouvrier reconnu, mais il a opté pour une célébrité encore plus grande, une exposition plus importante. Sûrement pour compenser tous ces siècles passés dans l’ombre, il a choisi d’être visible aux yeux de tous, de toucher les gens directement au cœur de leur foyer. Par le biais de la télévision.
Un certain Michel Drucker débute comme commentateur sportif au début des années 60 mais va peu à peu se frayer un chemin dans l’audiovisuel français et dans le cœur des téléspectateurs. Il sera même à l’origine de plusieurs émissions cultes. Il est toujours à l’antenne aujourd’hui et maintenant que nous avons des preuves visuelles de son apparence, nous pouvons conclure qu’il est bien immortel. Il n’a absolument pas changé depuis son apparition dans les médias au début des années 60. Certes, MI’HEL-URUK qui se fait appeler Michel Drucker semble avoir quelque peu vieilli, mais ce ne sont que des artifices. À l’époque où la photographie n’existait pas, il était simple pour lui de passer inaperçu. Mais aujourd’hui, il semblerait suspect qu’au bout de tant d’années passées sous le feu des projecteurs, ses cheveux n’aient pas blanchis. Alors il se grime, pâlit volontairement son teint, porte des prothèses en silicone pour simuler l’apparition de rides sur son visage, porte des perruques grisâtres pour simuler un âge avancé alors que sous tous ces postiches, MI’HEL-URUK est le même que lorsqu’il a vaincu ce démon sumérien, il y a plus de 4000 ans.
J’ignore quelles sont les intentions de ce Michel Drucker. Malgré toutes les découvertes que j’ai pu faire sur son passé, ses desseins me sont inconnus. Il est devenu un être supérieur et qui sait ce qu’un homme doté d’une telle puissance, de telles connaissances sur notre monde acquises pendant des millénaires, peut penser en son fort intérieur ? Peut-être nous trouve-t-il répugnants ? Nous ne sommes que des mortels qui nous vautrons volontiers dans la guerre et la fange à la moindre occasion alors que lui, Michel Drucker, le vainqueur des démons d’Uruk, met en échec la mort elle-même
Je garde un oeil sur lui et maintenant que vous êtes au courant de qui ce Michel Drucker est réellement, j’espère que vous le ferez aussi. Il est fort probable qu’à la lumière de cet article, lorsqu’il sera publié, MI’HEL-URUK quitte son personnage de présentateur télé pour fuir, comme il l’a toujours fait à chaque fois qu’il a été découvert. Alors ne perdons pas sa trace et n’agissons pas seul. Gardez un œil sur lui, restez attentifs. Et faites attention à vous.
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creepypastafromfrance · 3 years
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creepypastafromfrance · 4 years
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Dans l'estomac d'un mort.
Si je vous disais que les génies existent, me croiriez-vous ? Car ils existent bel et bien, mais ils ne ressemblent en rien à ce que vous pourriez imaginer. Des légendes disent qu'il faut frotter une lampe magique pour les faire sortir, mais ce n'est qu'à moitié vrai. Il n'est pas nécessaire que ce soit une lampe. Cela peut être n'importe quoi. Vous voulez une preuve ?   
Il y a une rue, aux abords de la ville, où personne ne vit. J’en ai oublié le nom, mais vous voyez de laquelle je parle. Allez là-bas. Vous aurez besoin d'une brique de lait et d'une bougie. 
Les maisons de cette rue sont toutes vides et en ruine. Vue de l’extérieur, celle que vous recherchez ne semble pas différente des autres, mais c'est ce qui se trouve à l'intérieur qui la rend si spéciale. Entrez, fermez la porte derrière vous et montez les escaliers. Ils vous sembleront fragiles, mais ne vous inquiétez pas, ils ne s'effondreront pas sous vos pieds. Une fois arrivé dans le couloir à l’étage, redescendez complètement, et vous trouverez une porte fermée sur votre droite. Toquez. Personne ne répondra, mais il serait impoli de simplement faire irruption sans frapper.
À l'intérieur se trouve un homme assis sur une chaise face à la porte. Ne vous inquiétez pas, cet homme est mort. Mort depuis très, très longtemps, mais sa peau est toujours attachée à son corps, comme si la dépouille datait de la semaine dernière. Vous remarquerez peut-être que son estomac est gonflé. Du moins, c'est censé être le cas. Et non, il ne vous regarde évidemment pas. C’est un cadavre.
Il fait toujours sombre dans cette pièce, peu importe à quel point le soleil brille. Placez la bougie sur la table et allumez-la. Elle n'éclairera pas le fond de la pièce. Ce n’est pas grave, vous ne voulez pas voir ce qui se trouve là-bas. 
Vient maintenant la partie amusante. Prenez votre brique de lait dans une main et ouvrez la bouche de la dépouille avec l’autre. Versez le lait à l'intérieur. Versez tout. Ne vous arrêtez pas. Une fois la brique vidée, reculez et attendez. Vous pourrez entendre quelque chose bouger dans l'estomac du cadavre. Ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal. 
D'étranges pensées vous viendront. Vous vous souviendrez d'une complainte que votre mère vous fredonnait lorsque vous étiez enfant. Même si elle n'a jamais chanté, ou que vous ne l’avez jamais connue, vous vous en souviendrez tout de même. Chantonnez-la. Une fois que vous aurez terminé, vous verrez bouger l'étrange chose à l'intérieur de l'estomac du corps, celle qui gonflait son abdomen. 
Elle remontera dans sa poitrine, puis dans sa gorge, et finalement, elle se frayera un chemin hors de la bouche du défunt avant de tomber sur la table. Cet être ne ressemble à rien que vous n’ayez déjà vu. Une sorte de bout de viande rouge et suintant, avec des dents, des yeux et une longue vrille, sortant depuis la bouche du macchabée. Il ressemble presque à un fœtus, mais certainement pas d'origine humaine. Ne vous inquiétez pas, cette créature ne vous fera aucun mal. C'est lui, le génie que vous êtes venu voir. 
Il dira quelque chose dans une langue qui vous est inconnue, puis une main que vous n’arriverez pas à discerner placera un objet sur la table devant vous. Prenez-le. C’est impoli de refuser un cadeau. Ce sera l'une des trois affaires suivantes, et ce qui se passera ensuite dépendra de ce que vous recevrez. Une fois le présent en votre possession, le génie retournera dans l'estomac du cadavre pour dormir. 
Si vous recevez une petite pièce en cuivre, remerciez le mort et partez. Prenez la brique de lait. Ne soufflez pas la bougie. Rentrez chez vous et allez directement au lit. Au réveil, quelque chose de bien vous arrivera. C'est différent pour tout le monde, mais le résultat est toujours bénéfique. 
Si vous recevez la tête d'un soldat de plomb, fermez les yeux et vous vous retrouverez sur le trottoir devant la maison du mort. Vous verrez alors votre double passer par la porte d'entrée. Ne vous suivez pas à l'intérieur, car cette fois-ci, la porte ne mènera pas à la maison du mort. Rentrez chez vous. 
Si vous recevez un œil de chat, la bougie s'éteindra. J’ignore ce qui se passe après ça. Il se peut qu’on n’entende plus jamais parler de vous. Il est aussi possible que, lorsqu’une nouvelle âme aventureuse pénétrera à l'intérieur pour voir le génie, l'homme mort… ou la femme… Ce sera vous.
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creepypastafromfrance · 5 years
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Nous pouvons parler.
<La diffusion de ce message sera forcément interrompue, je le sais. Je vais tenter tout de même, Internet étant un média difficile à arrêter. J’ai décidé de dévoiler au grand jour ce que le monde doit savoir, peut être depuis longtemps. Je suis sûre que la science peut avancer avec ça, que ça changera la vision qu’ont les hommes de leur environnement. J’en suis persuadée. Mon identité importe peu dans ce témoignage. Ce sont les faits qui sont primordiaux. Ma vie et mon histoire ne comptent pas. Dommage qu’il faille quelqu’un pour raconter, pour en parler, et démontrer. Dommage que ce soit moi. Mais pour les autorités, les vies, le temps, et les passés ne comptent pas. Peu importe le nombre de vies qu’il faudra gâcher. Peu importe le nombre de familles à briser. Peu importe le temps qu’il faudra. Peu importe l’argent à dépenser. Leurs recherches aboutiront et elles préserveront leurs secrets. Elles le savent, c’est une loi, une règle universelle. Pour ces gens haut placés, c’est d’une logique indéniable. Les autorités n’ont pas de limites. Mais moi, maintenant, je vais briser ces règles. Moi, je vais ouvrir ces secrets au monde, pour que les autres sachent. Mais je ne suis qu’un pion. Elles l’ont compris. Et elles iront jusqu’au bout pour me faire taire. Pour empêcher ce message de franchir les barrières du silence. C’est ce message qu’elles doivent à tout prix arrêter. Moi, je ne compte pas. Il faut que je m’exprime, car j’ai peu de temps. Avant qu’elles ne remarquent.>   <La seule affaire du genre dévoilée au grand public est la toute première de ce type et s’est déroulée en 1977. Ce fut juste un signal de quelques secondes, mais cela avait suffisamment paniqué les foules. 72 secondes précisément mais des rumeurs, des hypothèses qui naissent encore 37 ans après. Le 15 aout 1977, l’Observatoire de radioastronomie de l’université de l’état de l’Ohio au Etats-Unis détecte le signal « Wow! ». Signal dont le code principal était « 6EQUJ5 ». Signal venu de l’espace. L’homme qui observe le phénomène est Jerry R. Ehman, travaillant alors avec The Big Ear, le radiotélescope qui capta le signal, sur le projet SETI. Serch for Extra-Terrestrial Intelligence.> Je me suis dit, quand j’ai entendu parler de ce signal « Wow! » et du SETI, que quand on cherche, on trouve. J’étais jeune alors, mais je n’étais pas née en 1977. Et encore aujourd’hui les rumeurs courent, il a raison. Depuis longtemps, bien avant ma naissance, des bruits passent, d’apparence plus ou moins réaliste et véridique. Les gens y croient, ou non, cela dépend de la qualité des thèses. J’ai 35 ans, et depuis que je suis journaliste, je vois mes collègues traiter des théories sur la zone 51 et le signal Wow!, parfois vieilles de plusieurs années déjà. Je suis journaliste, comme je l’ai dit précédemment. J’ai eu quelques grands travaux,  et j’ai dévoilé plusieurs affaires croustillantes au monde, m’attirant maintes fois les foudres des hautes sphères de notre société. Je m’intéressais plus à des scandales politiques, là où on trouve les choses les plus choquantes, histoire de faire du chiffre. Je reniais les autres affaires, que je ne jugeais pas assez utiles. Pas assez « tape à l’œil ». Mais là, j’ai trouvé un truc plus gros que tous les scandales que j’avais traités auparavant. Mais c’est différent…Ce n’est pas dans le contexte de mon travail que j’ai trouvé ça. C’était dans une situation plus personnelle, disons. Je suis « tombée » sur les rapports d’un chercheur du SETI. Enfin, les rapports…Des notes, des enregistrements, une lettre, et un message dont la diffusion n’a pas pu être effectuée… Et je sais pourquoi. On ne peut pas dire non plus que je sois tombée dessus. Non, on me les a confiés, ces documents. J’explique. Je connaissais le chercheur en question. C’était un ami proche. Je n’ai plus de nouvelles depuis que je l’ai vu pour la dernière fois. Veuf, sans enfants, c’était le genre de personne qui se tuait à son travail. Il ne vivait que pour ses recherches, et pour le SETI, persuadé que ça aboutirait. Il est sorti bouleversé de ses découvertes, bloqué dans un silence profond. Quelques semaines après, il m’a donné les documents et une lettre. Ainsi que le message qu’il avait voulu diffuser. Je me rappelle de la dernière fois que je l’ai vu. Il avait vieilli de dix ans au moins. Ses cheveux étaient gris et pâles, deux longs cernes ornaient ses yeux… vides. Il avait le teint d’un mort, des rides profondes, presque des cicatrices. Il portait sur son visage l’empreinte de la mort elle-même. Il m’avait donné rendez-vous dans un bar, à cinq heures du matin. Le bar en question était désert. Il est arrivé, portant un chapeau et un manteau immense, trempés par la pluie. Il a retiré son chapeau, et j’ai vu que ce n’était plus le même. Il ne m’a pas saluée. Il n’a rien dit, a jeté une chemise noire sur la table et est reparti dans la nuit. Je suis restée assise, bouche bée, dans le bar. Je me suis finalement levée, j’ai ramassé la chemise, épaisse de plusieurs documents, puis j’ai quitté le bar, la tête vide de toute pensée. Je ne comprenais pas. Quand je suis repartie en voiture, j’ai compris l’importance de ce qu’il m’avait donné. J’ai compris que ça avait un lien avec son travail, que c’était pour ça qu’il avait tant changé. J’avais peur, je me rappelle bien. Arrivée chez moi, j’ai ouvert la chemise. Ce que j’y ai découvert était tellement… inconcevable. J’ai cru à un canular, à une blague. Je n’avais jamais rien vu de la sorte. Une lettre tout d’abord. Rédigée à la main. Puis un message imprimé. Et pour finir une clé USB. <Depuis ce phénomène, rien de semblable ne s’est produit. Enfin, c’est ce qu’ils nous ont dit de dire. Ils ont dissimulé la vérité aux yeux des gens. Par plusieurs moyens, certes, mais je parlerai d’une de ces mises en scène tout particulièrement. Ce canular est tellement énorme qu’on ne peut se permettre de l’oublier. Le logiciel. SETI@home est un logiciel, qui permet à n’importe qui disposant d’une connexion Internet et d’un ordinateur de télécharger et d'analyser les données d’un radiotélescope. Officiellement, ce programme avait deux buts ; je passerai le premier, car c’est le deuxième qui est intéressant : Détecter un signal d’une intelligence extraterrestre, prouver que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Ce but a, évidemment, échoué. Aucun signal détecté, sur des millions d’ordinateurs connectés, pour des millions d’amateurs et de professionnels surveillant plusieurs radiotélescopes. On a eu un signal, et depuis, plus rien. Et ça ne parait étrange aux yeux de personne. En vérité, des signaux, il y en a eu. Beaucoup. SETI@home n’est qu’une couverture, un mensonge. Les données sont fausses, toutes. Inventées de toutes pièces pour faire croire qu’on cherche encore, mais que personne ne trouve rien. Tout est déjà programmé. Mais ils ont trouvé. Des signaux, des tas de signaux. Depuis « Wow! », tous les radiotélescopes de la planète recevaient des signaux.   Avec les avancées technologiques depuis 1977, tout s’est bousculé. Les signaux devenaient de plus en plus précis, de plus en plus longs. Ce n’était plus un simple « 6EQUJ5 » mais des pages entières de code. On ne comprenait pas… Toute la NASA, et les autres agences spatiales étaient en ébullition alors. Il y a eu juste un élément qui a fait soudainement avancer les choses. Un élément qui n’aurait certainement pas, pardonnez-moi, inquiété, affolé les gens ainsi, dans des conditions normales. Mais dans ce cas-ci… Une technicienne de surface s’est suicidée. On l’a retrouvée pendue dans les locaux. Dans sa poche, une lettre. Pour mes « recherches » j’en ai fait une copie.> J’avais cette fameuse copie. L’écriture est pataude, l’encre a bavé, comme si le papier avait été mouillé. Les larmes de la technicienne, sans aucun doute. C’était très dur à lire. En fait, après une lecture attentive, je ne pouvais pas qualifier cela de lettre. Plutôt des phrases, sans queue ni tête…  Comme des passages, des extraits. « Ils disent de mourir. Ils veulent que l’on remarque. Ils hurlent qu’ils peuvent maintenant. Ils pouvaient voir, mais c’était tout. Ils étaient là, ils nous voyaient, mais nous non. Mais c’est fini, fini, fini, fini. Là, ils communiquent. Pas avec nous, mais bientôt les autres comprendront, ils disent ça sans cesse. Leurs voix résonnent, sans cesse, sans cesse. Je sais qu’ils sont là, là, partout, là où nous ne voyons pas. Moi je les reconnais, je les connais, eux. […] Ils se disent perdus, faits prisonniers dans l’immensité noire. Ils regrettent, ils regrettent, ils veulent quitter l’enfer. Ils ont peur. Leurs voix grondent, tremblent, gémissent, dans l’enfer. Là où ce n’est pas vivant. L’enfer, l’enfer, l’enfer. Ils appellent à l’aide. À l’aide. Dans ma tête, dans ma tête, dans ma tête. À l’aide.» Les mots « à l’aide » sont la fin de la lettre. Les autres passages sont pour la plupart illisibles, ou pour le moins incompréhensibles. La lettre est longue, pourtant. Mais ces phrases se répètent en boucle, la femme dit toujours la même chose. Elle semble avoir voulu transmettre un message mais sans savoir comment le faire passer. Je n’ai pas mis longtemps à réaliser que la personne ayant écrit ces lignes avait un problème psychologique. Une sorte de schizophrénie, quelque chose du genre. Je ne m’y connais pas en maladie mentale, mais je pensais à ça sur le coup. La suite du message m’a démontré le contraire. <J’étais sûr qu’une chose du genre allait se produire. Avec tous ces phénomènes étranges, les chercheurs étaient sous pression, ne comprenant pas forcément bien ce qui se passait, et devaient fournir des explications aux autorités, et autres hautes sphères de la société. Mais comme je viens de le dire, ç’aurait dû être un chercheur, un scientifique, qui aurait pu… passer à l’acte, craquer sous la pression… Quand j’ai lu la lettre, je n’ai pas compris ce qui s’est passé dans la tête de cette femme. Je pensais qu’elle était folle, je pensais que c’était une dépressive… Sauf que ça a continué. Une vague de folie a saisi les centres de recherche, les agences, les observatoires… Partout dans le pays. Les chercheurs semblaient déprimés, ils perdaient leurs cheveux, beaucoup disaient ne plus arriver à dormir. Ils disaient que c’était dû au stress. Que ça les perturbait, mais dès qu’on aurait trouvé la solution, tout se calmerait. Les chercheurs avaient tort. Tout a empiré. Les suicides ont suivi, c’était affreux. Les centres de recherche sont devenus des usines de la mort, les pertes s’enchaînaient, sans cesse. Tous ces scientifiques, avant de se donner la mort, écrivaient, s’enregistraient. On les voyait se dégrader, mais on ne réagissait pas, tellement concentrés dans nos recherches. Ils avaient des cernes, les yeux rouges, le teint pâle et plus de cheveux, mais nous, on ne voyait pas. Ils se donnaient la mort, de manières toutes plus affreuses les unes que les autres, mais on ne pleurait pas. Chaque jour, on retrouvait un corps, voire deux. La corde au cou, une balle dans la tête, les membres brisés sur un parking… Les blouses blanches devenues rouges. Avec à chaque fois, des lettres. Des témoignages, tous semblables, tous sans aucun sens. Les centres de recherche étaient énormes. Je connaissais les victimes, sans vraiment les connaitre. Bien sûr, il ne fallait pas avertir les familles des scientifiques, on en avait interdiction. On continuait à leur dire, aux familles, que leur proche était en plein travail, qu’il allait bien mais qu’il n’avait pas le temps. Elles ne s’inquiétaient pas, elles avaient l’habitude d’être sans nouvelles. Jusqu’au jour où un de mes amis a commencé lui aussi à… déprimer. Là, par contre, je l’ai vu se dégrader, je l’ai vu changer. Je connaissais la suite, mais je ne voulais pas y penser. C’était un bon ami. Il était distant, il ne me parlait presque plus. Comme les autres, il était pâle, il avait commencé à boire. Je ne sais pas comment il se procurait de quoi boire, mais il passait la nuit dans son bureau, et je le retrouvais complètement minable au matin. Un soir, il a voulu me parler. Il était ivre, je m’en souviens. Mais ses propos étaient étrangement clairs, et il parlait d’une manière fluide, sans hésitation. Il m’expliquait qu’il n’en pouvait plus, qu’il n’avait pas le temps. Il m’expliquait que sa fille lui parlait, lui parlait souvent. Sa fille est morte il y a plus de 6 ans, à l’âge de 2 ans. Je lui ai dit qu’il délirait, qu’il était fatigué, et ivre. Il m’a hurlé que j’avais tort, que je ne comprenais pas, qu’il devait la rejoindre, qu’elle était là-bas. Il fallait qu’il la rejoigne. Là-bas. Car c’est l’enfer, qu’elle est seule. Elle l’appelait, il l’entendait mal, mais elle était là. C’est la dernière chose qu’il m’a dite. Puis il est parti. Je suis resté dans son bureau, seul. Je l’ai entendu pleurer, un instant, puis il s’est éloigné. Ses pas ont raisonné une dernière fois. J’ai repris mes esprits, je suis sorti du bureau, et j’ai couru dans le couloir. Je l’ai appelé, il faisait noir, je ne voyais rien. Non loin de moi, j’ai entendu une porte claquer puis se verrouiller. J’ai foncé dans la porte, je l’ai appelé. Derrière la porte, il a murmuré quelque chose, le nom de sa fille, je crois. Puis, j’ai entendu un clic. Le clic d’une arme qu’on charge. La détonation a résonné dans le couloir.> Je suis restée là, bouche bée devant le message papier. Devant ce que mon ami avait dû endurer. J’ai mis plusieurs minutes à me replonger dans la lecture du message. <Il s’était tué. Comme les autres. Mais là, ça m’avait atteint. Je comprenais la gravité de la situation. Avant ce n’était que de vagues connaissances. Comme si c’était irréel, une histoire, une rumeur qu’on raconte. Mais pas là. Je venais d’assister à un suicide. Je réfléchissais longuement, après ça, délaissant mon travail et mes recherches. Plus tard, quelques jours après cet acte, j’ai repris. Mais différemment. J’étais ailleurs, disons. Les signaux continuaient à arriver, par centaines, chaque jour. Les suicides continuaient sans cesse. C’était la routine. Des pages entières de codes, tous différents. Je me rendais alors compte que tous les chercheurs autour de moi paniquaient, mais j’étais là, complètement calme, blasé, presque mort. Je les voyais s’agiter, crier, partout. Moi j’étais là, je marchais, je regardais. Un jour j’ai regardé les codes en détail. Une page imprimée que j’avais trouvée sur un bureau. Je n’avais rien à faire, je n’étais pas concentré. C’était comme d’habitude. Des séries de codes incompréhensibles, sans aucun sens. Mais quelque chose avait changé… Les codes n’étaient plus des chiffres, des lettres avec pour seules significations les fréquences… Non, c’était des mots, des phrases, qui m’apparaissaient soudain. Je lisais. Je ne comprenais pas. Je me suis dit que j’étais très fatigué, tout simplement. J’ai voulu aller me reposer, me détendre. J’ai lâché la lettre, enfin, les codes, puis je suis parti. Dans un bureau. Il y avait une radio. Une simple radio. Je l’ai allumée, je voulais penser à autre chose. Je n'ai trouvé aucune fréquence. Un bruit blanc continu s’échappait de la radio. Pourtant, je persistais. Jusqu’à trouver une fréquence. Une voix féminine parlait en boucle, d’une façon fluide, régulière, presque musicale. Ça m’a paralysé. Je suis resté bloqué sur la voix. J’ai d’abord pensé à une émission radio, toute bête. Mais les propos étaient autres. La femme m’a dit qu’il y avait un MP3 à ma droite, sur le bureau. Elle m’a dit de le prendre, et d’enregistrer. Car les scientifiques ont besoin de preuves, aussi futiles soient-elles.> J’ai cet enregistrement. Sur la clé USB. Il y a un fichier dessus. Je l’ouvre. Un enregistrement. Une voix de femme résonne dans mon appartement, ainsi que la respiration saccadée de mon ami. «- Bonsoir. Tu me reconnais ? Non, probablement, tu as tout oublié, tu vis pour ton travail. C’est vrai, c’était une question inutile. Enfin passons. Je ne suis pas là pour t’en vouloir, après tout. J’ai plutôt besoin de toi. -Qui…Qui êtes-vous ? -Cela n’a pas d’importance. J’aimerais bien voir si tu me reconnais. (Rires légers) Je dois te parler d’une chose. Les fréquences. À présent, nous pouvons communiquer. -Écoutez. On va arrêter là. Je sais que personne ne m’entend, que c’est un canular sur une radio quelconque. Je ne sais pas comment vous avez eu accès à ces informations, confidentielles, mais vous ne savez pas de quoi vous riez. -Que personne ne t’entend ? Que personne ne te répond ? C’est toi qui ne sais pas. Tu ne sais rien, RIEN ! (grésillements) -Arrêtez ça. Si c’est pour faire peur, ça ne sert à rien. -Peur ? C’est moi qui ais peur. Tu ne comprends rien, absolument  rien. C’est l’enfer là bas, L’ENFER ! -Effectivement je ne comprends pas. Qui êtes-vous ? De quoi parlez-vous ? -De l’enfer. Là où on ne respire pas, là où on ne voit rien.  Il y fait noir, il y fait froid. Nous ne sommes plus. Plus rien. Il n’y a rien, nous sommes nombreux, mais nous ne voyons rien.  Nous ne nous croisons pas, jamais. Nous nous entendons, chacun. J’entends ces cris de détresse, ces gémissements, ces pleurs d’enfants, et ces appels d’adultes. J’entends tout, je hurle moi aussi, ils entendent, mais personne ne peut rien. Nous sommes nombreux, mais nous sommes seuls.  (Sanglots) Tu n’imagines pas à quel point te parler me fait du bien. -MAIS QUI ÊTES-VOUS BON DIEU ?! -Dieu, j’y croyais, au début. Le paradis au ciel, l’enfer sous terre. Mais rien. Il n’y a pas de paradis. Rien. Vous croyiez connaître le ciel. Mais vous aviez tort. Tu te rappelles d’eux ? -Qui, eux ? -Eux. Ton ami qui t’a quitté l’autre soir. Tous tes collègues. Elle. -Mes collègues sont morts. Mon ami aussi. Terminé. Il n’y a rien après. Ils sont morts. -Non, non. Tu ne comprends rien. -Si. J’ai compris. Va-t-en. Pars. (Pleurs) -Non, il faut que j’explique. Les fréquences. C’est les fréquences. Les codes, les radios, les signaux. Depuis l’enfer, nous communiquons. Peu, mais sûrement. D’abord sur les radiotélescopes, et maintenant sur des radios bien moins puissantes. 15 aout 1977, c’est la date de notre réussite.  La date de notre premier signal. Bien avant que j’arrive, certes mais j’ai vite trouvé comment faire. La puissance de l’esprit est impressionnante. (Silence) (Inspiration du chercheur) -Tu ne peux pas parler ! C’est impossible ! -Si, ça l’est. -Non. Tu es morte. -Oui. As-tu compris ? As-tu compris qui je suis ? -Je…Oui. Je comprends maintenant. Je comprends tout. L’Enfer…C’est l’Espace. -Oui. Il aura fallu du temps aux hommes pour le comprendre. Mais c’est en train de se produire. Maintenant, rejoins-moi. Je t’en prie. S’il te plaît. C’est simple.» Fin de l’enregistrement. Il me reste un paragraphe à lire sur le message texte. C’est la toute fin. <Je ne pense pas à ce qu’elle m’a dit. Cela ne me choque pas plus que ça en fin de compte. Je regrette juste une chose. Que je ne puisse pas en parler. Ils m’ont vu. Ils entendent tout. Ils ne veulent pas que les gens sachent. Mais j’ai trouvé la solution. Quelqu’un le transmettra à ma place, ce message. Une source sûre, une amie journaliste. Quelqu’un que le monde croira, écoutera. Dans le pire des cas ce message deviendra une simple légende urbaine, mais les gens sauront. Ou du moins, auront lu. Et en garderont un vague souvenir. Mais écoutez-moi. Cette conversation a changé ma façon de voir les choses, ces phénomènes. Vos proches sont là-bas, des personnes que vous aimez. Ils souffrent, vous n’imaginez pas à quel point. Mais vous pouvez les rejoindre. Comme mon ami a rejoint sa fille. Comme j’ai rejoint ma femme. Rejoignez-moi.> J’ai compris alors que, ce soir là, c’était la dernière fois que je le verrais. Qu’il ne reviendrait pas, jamais. Ce message est un véritable appel au suicide. Je le réalise maintenant, je ne distingue plus le vrai du faux. Peut être que mon ami délirait simplement. Je ne sais pas. Mais je diffuserai ce message tout de même. Par respect. C’était sa dernière volonté. Je suis contre la diffusion, mais mon amitié me dit de le faire. Diffuser. Juste une chose. Réfléchissez sur ce que vous venez de lire. Réfléchissez avant de passer à l’acte. Ne faites pas comme moi.   ____________________________________________________________     Les suicides de Sacha R***** et Lloyd W****** resteront confidentiels. Ce message est classé top secret. Toute tentative de diffusion pourrait aboutir à des poursuites en justice. ____________________________________________________________ Traduit de l’anglais par Mary T********
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creepypastafromfrance · 5 years
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Le rituel de l'Ă©tranger
Le rituel de l'Étranger semble être assez récent, il a en effet été publié le 29 octobre 2014 sur Creepyasta wiki par un certain « Sylar1610 » (un fan de Heroes, je présume) [NdT : Je précise que ce rituel a depuis été supprimé du site, comme de nombreux autres avant lui, d’ailleurs]. Tout comme pour d'autres jeux similaires (le Jeu de l'hôte, le Racontoqueur, le Jeu de Minuit, etc.), la partie Invocation implique l'utilisation d'une porte, bien que l'on ne sache pas vraiment qui ou quoi est invoqué. Le rituel de l'Étranger est une sorte de "pacte avec le Diable", quoique le démon auquel vous pourriez avoir à faire n'est pas exactement précisé.
Je ne peux pas vraiment, en toute bonne conscience, recommander à quiconque de jouer à des jeux similaires, et encore moins à celui-ci, d'ailleurs. Il est en effet particulièrement déconseillé. Faire du mal aux autres a toujours été un gros NON dans mes récits, et dans bien d'autres histoires aussi. Vous ne jouez pas seulement à vos risques et périls, ici. Vous faites aussi courir des risques à quelqu'un d'autre.
Joueurs :
Une personne.
Exigences :
Vous devez avoir pris la photo vous-mĂŞme.
La photo doit être aussi récente que possible.
La photographie ne doit pas représenter quelqu'un de votre famille.
Instructions :
L'invitation :
Commencez après la tombée de la nuit. Vous pouvez commencer à n'importe quel moment tant que le soleil s'est couché. Cependant, pour obtenir les meilleurs résultats possibles, il est recommandé de commencer en étant le plus proche possible de minuit.
Assurez-vous d'être seul(e) dans le lieu où aura lieu le rituel. Fermez toutes les fenêtres, tirez tous les rideaux, couvrez tous les miroirs et éteignez les lumières. Gardez la photographie sur vous.
Fermez la porte. Avec ce que vous aurez pris pour écrire, inscrivez-y le mot "Étranger".
Placez les deux bougies de chaque côté de la porte (quelle couleur est placée de quel côté n'a aucune importance). Allumez-les avec votre briquet ou vos allumettes.
Placez le cadeau en face de la porte. Si elle s'ouvre vers l'intérieur, assurez-vous également que le cadeau soit suffisamment éloigné pour qu'il ne soit pas touché ou renversé quand la elle s'ouvrira.
Frappez Ă  la porte trois fois.
Attendez.
Si vous n’entendez qu'un silence pesant dans la pièce : ne continuez pas. Essuyez le mot inscrit sur la porte, verrouillez-la et soufflez les bougies. Attendez jusqu'au lever du soleil. Après celui-ci, vous pourrez déverrouiller et ouvrir la porte.
Si vous entendez trois coups venant de l'autre côté de la porte : vous pouvez continuer. Ouvrez la porte légèrement - pas plus d'un pouce ou deux - mais ne regardez pas à l'extérieur. Après avoir fait ceci, tournez-vous et placez vous dos au battant ainsi qu'à votre cadeau.
L'Ă©change des cadeaux
Si l'Étranger n'approuve pas votre cadeau : ne poursuivez pas. Ne vous retournez pas. Ne regardez pas l'Étranger. Excusez-vous auprès de celui-ci. Restez où vous êtes jusqu'au lever du soleil.
Si, pour une raison quelconque, vous ne souhaitez pas continuer à ce stade : présentez des excuses à l'Étranger et demandez-lui poliment de partir. La porte se fermera, et vous pourrez vous retourner, essuyer le mot inscrit sur celle-ci, la verrouiller et souffler les bougies. Attendez jusqu'au lever du soleil. Ne déverrouillez PAS la porte avant que le soleil ne se lève.
S'il approuve votre cadeau: il vous demandera un nom. Regardez votre photo et dites à voix haute le nom de la personne qu'elle représente.
Les résultats :
Gardez un œil sur les rubriques nécrologiques au cours des trois prochains jours. Si vous voyez apparaître le nom que vous avez donné à l'étranger, le rituel peut être considéré comme un succès - dans la mesure où n'importe quel rituel de ce genre peut être considéré comme un succès.
Notes complémentaires :
Tant que vous ne vous retournez pas ou ne regardez pas l'Étranger, vous n'avez pas à le craindre : c'est votre invité, et en tant que tel, il ne vous nuira pas. Cependant, si l'Étranger n'approuve pas votre cadeau ou si vous choisissez d'abandonner le rituel après l'arrivée de l'entité, il est recommandé de ne plus tenter d'accomplir ce rituel dans le futur, plus jamais. L'Étranger serait très mécontent de vous.
Après l'arrivée de l'Étranger, il est impératif que vous ne vous retourniez pas ou ne le regardiez pas. Les conséquences peuvent varier d'une personne à une autre, mais au mieux, l'Étranger ne partira jamais.
Concernant la photographie: n'oubliez PAS de la brûler. Si elle n'a pas été détruite par le feu au moment où la victime meurt... Eh bien, disons que vous ne serez plus en état de garder un œil sur les rubriques nécrologiques.
FAQ du rituel de l'Étranger
Que se passe-t-il si l'on utilise une photo qui ne remplit pas les conditions ?
Cela ne fonctionnera probablement tout simplement pas. Vous voyez la manière dont une fournée cookies ne donnera pas ce que vous voulez en sortant du four si vous omettez l'un des ingrédients lorsque vous les préparez ? C'est la même chose avec les exigences de tout jeu ou rituel.
Que se passe-t-il une fois que l'Étranger est parti avec le cadeau et le nom de la personne ?
Votre environnement va revenir à la normale, même s'il ne faut pas oublier de remplir les instructions qui suivent la rencontre avec lui (effacer le mot, verrouiller la porte, éteindre les bougies, attendre le lever du soleil pour déverrouiller la porte et brûler la photo).
Si j'accomplis le rituel correctement une première fois, puis-je le refaire ?
Vous pouvez toujours essayer de le refaire ; quant à savoir si vous devriez réessayer, c'est une autre question. Je ne le ferais pas, et ça vaut pour tous les jeux de ce genre. À moins que les instructions n'indiquent clairement qu'il est possible de retenter l'expérience, je préfère considérer la plupart de ces jeux comme quelque chose à ne faire qu'une seule fois.
Dans ce cas précis, je ne pense pas que l'Étranger apprécierait qu'on lui demande des faveurs sur une base régulière.
Faut-il rester éveillé toute la nuit ?
À moins que les instructions de quelque jeu que ce soit n'indiquent qu'il faille aller dormir, il est probablement plus sûr de rester éveillé. De cette manière, vous serez conscient de tout ce qui pourrait se produire dans l'espace vous entourant avant que n'arrive le moment où vous serez en sûreté. Cela dit, tant que vous restez dans la pièce avec la porte fermée une fois que l'Étranger est parti, vous devriez rester plus ou moins indemne même si vous vous endormez. Probablement.
C'est donc une sorte de tueur à gage éthéré ?
On peut dire ça.
Combien de temps ça prend pour entendre les trois coups à la porte ?
Si les coups doivent arriver, ils risquent de ne pas arriver instantanément, mais ce sera assez rapide. Vous n'allez pas les attendre une heure ou quoi que ce soit.
Comment savoir si le cadeau n'est pas approuvé ?
Vous le saurez.
Que faire si la porte n'a pas de verrou ?
Ne réalisez pas le rituel. Les instructions stipulent que la porte doit avoir un verrou, donc si ce n'est pas le cas, au mieux, le rituel ne fonctionnera pas, au pire... Eh bien, disons que le verrou est là pour une raison.
Quand vaut-il mieux brûler la photo ? Faut-il attendre le matin, ou est-il possible de la brûler immédiatement après avoir éteint les bougies et effacé le nom ?
Je pense qu'il faut attendre le lever du soleil. J'ai toujours vu cette étape comme étant la dernière, après avoir verrouillé la porte, éteint les bougies, effacé le nom, attendu que le soleil se lève et déverrouillé la porte.
Est-il possible d'utiliser une photo numérique de la personne ? Si oui, suffirait-il de supprimer la photo ou faudrait-il brûler l'appareil sur lequel elle se trouve ?
J'éviterais. La technologie qui pointe son nez là où il ne faut pas a tendance à tout faire foirer. De plus, le rituel spécifie très explicitement que la photographie elle-même doit être détruite par le feu, donc je ne pense pas que la suppression marcherait (ça ignore l'instruction concernant la destruction par le feu), tout comme je ne pense pas que brûler l'appareil fonctionnerait (vous brûlez l'appareil, pas la photo). Les détails comptent.
La photo peut-elle ĂŞtre de soi-mĂŞme.
Elle pourrait... Mais dans ce cas, vous ne feriez que vous offrir à l'Étranger. Si votre vie a de la valeur à vos yeux, alors ne donnez pas de photographie de vous-même.
Que se passe-t-il si l'on filme le rituel avec une caméra ? Est-il possible de regarder l'Étranger à travers la caméra ?
Non. Même si vous regardez l'Étranger à travers une caméra, c'est toujours lui que vous regardez, ce que l'on vous dit expressément de ne pas faire. Ne le faites pas.
J'Ă©viterais aussi d'amener un quelconque appareil Ă©lectronique Ă  un rituel, mais c'est juste moi.
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