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27.05 / dimanche midi
Il est midi pile. J'aimerais entendre des cloches sonner, mais je vis trop loin de la mairie. J'adore entendre les cloches, c'est nostalgique. Ça me renvoie aux vacances et aux week-ends de mon enfance, quand je pouvais passer du temps dans le jardin en pleine journée. Les cloches de l'église sonnaient les heures tranquillement ; le son des cloches s'envolait en se balançant dans la rue, à travers le ciel blanc comme le ciel bleu. Le son venait jusqu'à moi et j'aimais ça. Ça avait quelque chose de rassurant et de familier. Quoi qu'on fasse, quoi qu'on soit en train de vivre, le temps suit son cours et les cloches sonnent pour qui veut bien les entendre. Aujourd'hui je n'entends plus les cloches. J'entends les avions qui passent au dessus de mon toit. Leur rythme est quelque peu décousu, ils n'annoncent ni les heures ni les minutes. Il peut y en avoir deux en même temps comme un seul après longtemps. Ils peuvent venir de partout, ils peuvent aller n'importe où. J'aime ne pas savoir ce qu'ils sont. Je m'arrête quelques secondes, j'écoute le son qui passe. Parfois je lève les yeux vers le ciel. Et je rêve. J'imagine des gens dans les airs, qui partent en vacances heureux et excités, qui vont travailler et pour qui l'envol est une habitude, qui rentrent chez eux et qui ont hâte d'embrasser leur amour, leurs enfants, leur chat sur son petit front doux et plat. Ça fait naître en moi des petites étincelles de joie, d'entrain. Ça me donne envie de remplir ma vie d'expériences et de rencontres. Je pense à mon prochain voyage et j'ai peur et j'ai hâte. Mais aujourd'hui je suis si bien chez moi. J'ai ouvert les fenêtres, il fait chaud. Le ciel est calme, bleu et lumineux. Des oiseaux qui chantent, des bruits de pas dans la rue, un moteur qui démarre, un bruit de perceuse, un sanglot d'enfant, des balles de tennis qui rebondissent. Ça sent bon les petits plats du dimanche. Ça donne envie d'être heureux.
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10.05 / temps blanc
Aujourd'hui mon humeur est à l'image du ciel. Un peu grise, mitigée. De la lumière, mais diffusée à travers une couche uniforme de nuages. Ciel gris, ciel blanc. Comme le ciel blanc du Nord que je connais si bien. Le soleil percera-t-il aujourd'hui ? L'air est frais, un vent léger joue dans les arbres. Ça fait comme un bâton de pluie rempli de papier. Mon corps est réveillé et détendu, mais mon esprit persiste à se cacher dans les nuages. Un léger brouillard matinal. Il faut que je retrouve le soleil au travers, j'ai besoin de me fixer des objectifs et de penser plus clairement à mes envies aujourd'hui. Rien que d'y penser, je sens la brume se dissiper. Mes yeux s'ouvrent à la lumière blanche diffuse autour de moi, mes oreilles s'ouvrent à la musique de ma petite ville. Un corbeau croasse, un camion passe au loin, quelqu'un parle dans une langue inconnue – de l'arabe ? La maison voisine se réveille et ouvre ses volets elle aussi. Qu'elle est douce cette matinée. Finalement, la mélancolie me l'a rendue savoureuse.
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08.05 / ouvrir la fenêtre
Meilleure idée de la matinée : ouvrir la fenêtre du salon avant de m'installer dans le canapé pour écrire ce journal. La fraîcheur humide du dehors me caresse la nuque. Quelques mouches bourdonnent, entrent et ressortent. Un bruit de battements d'ailes, l'ombre des plumes se projette près de moi. C'est encore le matin. Le soleil illumine déjà les façades dans la rue, mais il se cache derrière la maison des propriétaires. Un halo dépasse du toit. Je me redresse pour mieux le voir et les rayons adoucis de matin s'étirent sur mon visage après un long sommeil. Ça sent la rosée, l'herbe tendre et la terre fraîche. Les oiseaux discutent au coin de la rue dans les bambous. Devant cette maison magnifique et mystérieuse. Elle est entourée d'un haut muret d'où débordent des roses écloses et des touffes de bambous. On distingue un petit porche par dessus le mur, surélevé de quelques marches menant à l'entrée. C'est la maison aux oiseaux. Maintenant, le soleil a dépassé le toit voisin et vient me chauffer le cou, tendrement. Je vais monter, m'habiller et sortir de ma petite maison rose. J'éprouve une certaine hâte à sortir marcher dans cette belle matinée.
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03.05 / à la maison
Le soleil est lumineux aujourd'hui. Il frappe, en douceur, les bâtiments autour de moi. Autour de chez moi. Autour de la maison. Cette petite maison rose. J'aime l'appeler ma maison, plutôt que « l'appart », plus impersonnel, plus distant. La maison, le foyer, n'est plus un simple lieu de passage, on y met ce qu'on aime, on y met de soi. « Viens manger à la maison! » est beaucoup plus attirant, accueillant et chaleureux qu'un « Passe à l'appart ! ». Ouvrir son foyer à quelqu'un, c'est généreux, c'est lui donner un peu de son propre monde et faire en sorte que l'autre se sente bien et soit à l'aise. C'est important et c'est simple. C'est toujours un immense plaisir pour moi.
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Le soleil donne tendrement, sur la mer turquoise //
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