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A lire, les pêcheurs de Chigoze Obiama : un conte bouleversant sur fond d'histoire contemporaine nigériane.

Dans le Nigeria des années 1990 à 2000, une malédiction empoisonne les relations d'une fratrie.
Histoire : Le livre commence à décrire la vie d'une famille heureuse et soudée, reposant sur un père solide et une mère aimante. Les quatre frères aînés, se déplacent et agissent en meute, inséparables. Ils s'adonnent à la pêche près du fleuve, lieu inquiétant fréquenté par des croyants de diverses religions obscures. C'est à cet endroit qu'un sorcier leur lance une malédiction : l'aîné mourra de la mains de l'un de ses frères. Dès lors, on assiste au déchirement de la famille, puis à sa reconstruction fragile.
En parallèle, ces enfants sont témoins des élections présidentielles de 1993 qui auraient dû porter MKO Abiola au pouvoir, mais qui sont annulées au profit du général Abacha qui maintient la dictature. On entraperçoit également une société multi-ethnique : yoruba et igbos cohabitent, de même que les églises et les mosquées et les croyance animistes.
Cest une histoire fascinante et émouvante, narré par un conteur hors pair.
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A écouter : l’album Ya Balad de Bachar Mar-Khalifé, riche en textures
Cet auteur, compositeur, multi-instrumentaliste Franco-Libanais est doté d’un solide bagage académique. Son père Marcel Khalifé est un célèbre joueur de Oud au Liban. Pianiste et percussioniste, c’est au Conservatoire national de musique de Paris que Bachar a été formé. Il a joué avec l’Orchestre national de France.
Dans son troisième album, Ya Balad (Ô pays en arabe), Bachar chante en arabe et en français. Loin d’une musique figée que son parcours d’érudit pourrait laisser présager, Bachar explore toutes les formes de la musique : les sonorités orientales (Lemon) côtoient des rythmes electro ou reggae (Balcoon), du piano classique (wolf pack), de la chanson française (Dors mon gâs) .
On est heureux de découvrir le temps d’un album tant d’influences et de textures différentes. On ne pourrait rendre de plus bel hommage à la musique.
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El cielo no es de nadie d’Ela Minus : techno-poétique
C’est le rythme qui a amené Ela Minus à la techno. Depuis toute petite, Ela Minus est attirée par les beats et les pulsations. Née à Bogota, elle apprend à jouer de la batterie et monte un groupe de rock à l’âge de 12 ans. Plus tard, elle choisit d’étudier la musique au Berklee College de Boston où elle obtient un diplôme de batterie jazz et conception de synthétiseurs.
C’est à cette époque qu’elle commence à fréquenter les soirées techno, attirée par les basses et les vibrations.
On pense à ces expériences quand on écoute El cielo no es de nadie. Un titre où le rythme pulse comme dans les boites de nuit. La voix est rêveuse, on l’entend de loin. Elle se moque des déclarations d’amour grandiloquentes mais vides de sens comme “te regalo el cielo” (je t’offre le ciel). A quoi elle répond “el cielo no es de nadie para dar (”le ciel n’est à personne pour être donné”)
Extrait
Tanto acto de grandeza Para al final salir por una puerta Es más difícil dar el tiempo Que el cielo entero
Tengo miedo de perderme En tus ojos y no verme La línea que te separa a ti de mí Cada vez es más tenue
Traduction (sorry si c’est approximatif)
Tant d’acte de bravoure Pour finalement sortir par la porte Il est plus difficile de donner du temps Que le ciel entier J’ai peur de me perdre Dans tes yeux et de ne pas me voir Le fil qui nous sépare Est à chaque fois plus fin
N’hésitez pas à écouter le reste de son premier album “Acts of rebellion”. Il est tantôt contemplatif, tantôt dansant, tantôt politique (Megapunk :we can’t seem to find a reason to be quiet..), tantôt personnel (Dominique : today I woke at 7am, my brain feels like it’s going to break). Tout est bon à prendre
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A écouter : Working men’s club, punk du futur
Venu de Manchester (comme Oasis, the Smiths, Joy Division…), le groupe Working Men’s Club n’a, semble-t-il, pas encore sa page Wikipedia.
Tout ce que je trouve quand je tape Working Men’s Club dans wikipedia est : « Working men's clubs are a type of private social club first created in the 19th century in industrialised areas of the United Kingdom (…) to provide recreation and education for working class men and their families »?
Cela devrait changer car le groupe est brillant. Il réussit l’exploit de marier la dance music et le punk. On pourrait bien retrouver grâce à eux des pogoteurs sur le dancefloor.
Sur la plupart des titres de leur premier album homonyme, les guitares et la batterie sont remplacées par une boite à rythme entrainante et des synthés tapageurs. Tous les sons s’entrechoquent et génère un énergique chaos.
Energique mais pas forcément joyeux. Une voix ténébreuse, une vraie voix punk, évoque l’ennui et l’angoisse.
« Why is the night just so strong? I'm feeling broken again So many voices fight » Valleys
« These days This time Gets stuck Between the line (…)
I can see grit in your teeth » Teeth
Vivement que les salles de concert rouvrent
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A écouter : Hurricane de Bob Dylan, puissante protest song
L’héritage que nous laisse Bob Dylan depuis les années 1960 est immense. De Jimi Hendrix à Radiohead (groupe majeur des années 2000), en passant par les Beatles ou les Rolling Stones, les plus grands artistes ont revendiqué son influence. Et pour cause, son style narratif fluide est inimitable, récompensé par un prix Nobel en 2016. Ses textes sont infusés de poésie et de littérature. De plus, dans les premiers albums, ses chansons engagées sont le témoignage des préoccupations et des aspirations sociales d’une Amérique marquée par la guerre du Viêtnam et la guerre froide.
Cet engagement Bob Dylan le délaisse lorsqu’il passe à la guitare électrique et accède au statut de rock star. Il y revient cependant en 1975, touché par l’histoire de Rubin Carter, dit « Hurricane », un boxeur noir accusé de manière expéditive d’un triple meurtre en 1966.
Pour le défendre et clamer son innocence, le chanteur écrit la chanson « Hurricane ». Le titre rencontre le succès et un demi-siècle avant Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, permit de médiatiser l’affaire et de gagner le soutien populaire à sa cause. Il faudra cependant encore attendre une décennie avant que l’ancien boxeur ne soit innocenté.
Outre le texte, chanté à toute allure, comme emporté par un fleuve que rien ne peut arrêter, le violon semble virevolter entre les mains adroites de Scarlet Rivera.
Il s’agit de ma chanson préférée
Extrait :
Pistol shots ring out in the barroom night Enter Patty Valentine from the upper hall She sees the bartender in a pool of blood Cries out, "My God, they killed them all!" Here comes the story of the Hurricane The man the authorities came to blame For somethin' that he never done Put in a prison cell, but one time he could-a been The champion of the world
Actualité : Bob Dylan a sorti un album en juin dernier « Rough and rowdy ways »
Autres chansons de Bob Dylan : blowing in the wind, a hard rain’s a-gonna fall, M. Tambourine Man, Like a Rolling stone, I want you
A voir : Hurricane Carter avec Denzel Washington dans le rôle titre ; Rolling Thunder Review, biographie réalisé par Matin Scorsese, grand fan de Dylan
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The deer hunter // voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino : Une bouleversante histoire d’amitié et de vies brisées par la guerre
The deer hunter est un film qui est sorti en 1978. Récompensé de 5 oscars, c’est un film ambitieux qui a choisi de traiter des conséquences de la guerre en se concentrant sur le destin de trois amis. Et montre que personne n’en ressort indemne.
Synopsis :
Mike (Robert de Niro), Nick (Christopher Walken) et Steven sont ouvriers en Pennsylvanie. Après le boulot ils ont l’habitude d’aller boire un verre. Il leur arrive également d’aller chasser le cerf, activité dans laquelle Mike excelle (one shot is what’it’s all about). Les trois amis se sont enrôlés pour combattre au Viêtnam. Avant de partir, ils célèbrent en liesse le mariage de Steven et d’Angela tandis que Nick se fiance avec Linda (Meryl Streep) dont Mike est également amoureux. On devine un triangle amoureux et des petites trahisons ; il y a aussi des rumeurs sur la grossesse de la mariée. Peu importe car la guerre arrive presque sans transition, avec fracas.
On retrouve les 3 amis au Viêtnam en plein bourbier. Ils sont faits prisonniers par les Viêtcongs et torturés. On les force à jouer à la roulette russe : une balle dans le barillet d’un pistolet pour deux prisonniers. Chacun tire à son tour, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Mike fait le pari insensé d’utiliser le jeu en leur faveur pour se libérer lui et ses amis. Chanceux, ils y parviennent. Assez rapidement cependant, ils sont contraints de se séparer et se perdent de vue.
Ainsi, quand Mike revient aux Etats-Unis, il revient seul. Il réintègre avec difficulté son groupe d’ami et préfère souvent s’isoler. Il finit par retrouver Steven, qui a perdu ses jambes et qui lui montre que des billets lui sont envoyés tous les mois de Saïgon. Mike comprend qu’il s’agit de Nick et retourne aussitôt au Viêtnam chercher son ami.
Impression :
Le film est très bien construit, on voit bien qu’à l’insouciance des premières scènes succèdent l’horreur de la guerre puis le difficile retour à la vie normale des soldats. Les trois protagonistes ont tous perdu quelque chose : des jambes, la raison, une vie normale. Devant la dernière partie du film, un vrai sentiment de gâchis nous étreint et persiste, c’est bouleversant
Il y a dans le film des acteurs d’exception, sans qui le film n’aurait pas eu la même intensité ou le même réalisme. Christopher Walken a certainement mérité l’oscar du meilleur second rôle pour le rôle de Nick. Tour à tour charismatique et fragile, c’est lui qui vous arrachera des larmes de crocodiles. Et sans le réalisateur qui également gagné l’oscar du meilleur réalisateur, nous aurions peut être pas été autant immergés. C’est un très beau film qui a mérité l’oscar du meilleur film, même si la vérité historique n’est pas toujours vérifiée et même si le point de vue est résolument patriotique.
Scènes marquantes : la première roulette russe et la dernière, qui s’opposent en miroir. Ascenseur émotionnel garanti
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Zina de Raïna Raï : le raï peut être rock & roll
C’est l’une de mes plus belles découvertes de cette année. Je suis tombée amoureuse de cette chanson née dans les années 80 entre Paris et Sidi Bel-Abbès en Algérie. Merci au film Mektoub my love : canto uno, qui est non seulement un super film mais qui a également une superbe BO, colorée et métissée.
Que vous évoque le raï ? Des chansons passées de mode qu’on diffuse pendant les mariages pour faire danser les gens ? Des sonorités orientales, du R&B, de l’autotune, des synthés un poil ringards et des percussions entrainantes ? C’est peut-être en partie vrai. Mais ce que vous n’imaginez sans doute pas c’est le mélange avec le rock.
Le raï est né en Algérie. Il est le résultat de longues années de métissage entre la poésie populaire arabe (melhoun), les instruments traditionnels (l’oud, derbouka), les influences européennes (banjo, accordéon, piano…). Le genre connait son heure de gloire en 1980, en Algérie, mais aussi en France où les patrons de bar algériens passent des chansons raï.
A cette époque, le groupe de musique Raïna Raï, continue à contribuer au métissage du raï et à le diffuser. Ils jouent avec des instruments traditionnels arabes mais aussi avec les instruments du rock.
Il faut écouter la guitare dans la chanson Zina, qui vole presque la vedette au chanteur. Elle est remarquable. Sous les doigts habiles de Lotfi Attar, elle se montre tour à tour douce ou passionnée, mais toujours émouvante. La mélodie de la chanson est un brin triste et pourtant accrocheuse, sûrement grâce aux percussions entrainantes. Elle met en valeur les sentiments dont parle la chanson : un homme est amoureux d’une femme, Zina (mais à la fin de chanson, on se demande s’il est bien amoureux d’elle)
Avec les paroles ci-dessous (copiées de greatson.net) :
Ya zina diri latay diri latay w min lkabssa lal barad
Oh la belle prépare le thé , prépare le thé et de la casserole a la théière
Yazina rifii lil wad rifi lil wad w jibi na3na3 jdid
Oh la belle vas à la rivière, vas à la rivière et ramène de la menthe fraîche
Ya zina manich 3lik manich 3lik la kharwdouni 3inik
Ô la belle, je ne parle pas de toi, je ne parle pas de toi , non tes yeux m'ont fait perdre la tete
Ya zina goulili wah wala lala wala gat3ini liyasse
Oh la belle dis moi oui ou non ou bien coupe moi l'espoir
Ya zina 3inik kbar 3inik kbar yadakhlou lmahna l dar
Oh la belle tu as de grands yeux tu as de grands yeux et ils apportent des problèmes à la maison
Ya zina wzine zine wzine zine wsakan sidi yassine
Oh la belle , et la beauté la beauté la beauté habite à Sidi Yassine
Ya zina wlfane w rai w lfane w rai wkharaj min ben bel3abasse
Ô la belle l'art et le rai , l'art et le rai , ils sortent de Belabes
Ya zina rani mahmoum rani mahmoum manak majani noume
Oh la belle je suis préoccupé je suis préoccupé et j'ai perdu le sommeil
Ya zina gouli l bak gouli lbak wrah lgalb rdak
Oh la belle dis a ton père , dis a ton père que le cœur te veut
Ya zina gouli lyamak gouli lyamak wrah lhoub brak
Oh la belle dis a ta mère dis a ta mère que l'amour te veut
Yazina manich 3lik manich 3lik wrani 3la erroumiat
Oh la belle je ne parle pas de toi, je ne parle pas de toi et je parle des françaises
Yazina goulili wah wala lala wala gat3ini liyasse
Oh la belle dis moi oui non ou coupe moi l'espoir
Kirani wla mahmoum
Je ne suis que preocupé
Sbabi kahlat l3youn
Et la cause c'est la fille aux yeux noires
Najmate noujoume
L’étoile des étoiles
Kirani ila maghroum
Je ne suis qu'amoureux
Yazinaaa
Oh la belle
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The New Abnormal, des Strokes : un album sincère et surprenant, et bon
J’ai beaucoup de choses à dire. Les Strokes sont un groupe qui constitue le point de départ de toute ma bibliothèque et de ma culture musicale
The New Abnormal est leur 6ème album. Il s’est longuement fait attendre puisque son prédécesseur Comedown Machine date de 2013. Cette fois-ci ils s’offrent le producteur Rick Rubin qui a produit les Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash, Jay Z et Shakira et tant d’autres.
La signature Strokes
On retrouve avec plaisir leur signature, des éléments familiers. La batterie et la basse restent impertubables, et autour d’elles, dieu merci, on entend toujours les deux guitares s’entrelacer. Le sens de la mélodie est indiscutable. On se retrouve à chantonner, et même entre deux notes discordantes la magie se fait.
Hommages aux années 80 et introspection
Et pourtant, le son a certainement évolué : oubliées les années 70s et les Velvet, place aux années 80s. Les synthés ont gagné de la place sur tout l’album. Ici et là des hommages aux groupes de ces années : le refrain de Bad decisions reprend l’intro de Dancing with myself de Billy Idol, l’air du refrain d’Eternal summer est le même que celui dans the Ghost in you des psychedelic Furs. Dans Brooklyn Bridge to chorus, Julian chante « and the eighties, where did they go ». J’y entends même the Smiths à la fin de la chanson (”lalala”)
La voix de Julian Casablancas a gagné en puissance. Elle se fait tour à tour douce, rauque, rageuse et ose le falsetto (la voix de tête). On n’était pas habitué à l’entendre sur des ballades, nombreuses sur l’album : Selfless titre un peu rêveur à la guitare ; At the Door chanson sans batterie ; Not the same anymore a des airs d’Arctic Monkeys ; Ode to the Mets ballade très surprenante, parfois dissonante, parfois douce, parfois intense.
L’album est en effet plus introspectif que les autres: Julian Casablancas parle du fait d’être rejeté (I want new friends but they don’t want me), de sentiments amoureux (I live for you)… Alors tant pis si les paroles sont premiers degrés : « I was afraid, I fucked up », « I’m making your body move like an aeroplane », alors qu’elles étaient plus fines dans les précédents albums.
Un groupe sincère
Finalement le groupe fait ce qu’il veut et se soucie assez peu de notre approbation. S’il veut chanter des paroles faciles, s’il veut reprendre des airs connus dans ses chansons, s’il veut expérimenter des sons parfois dissonants pour casser les jolies mélodies qu’il construit. C’est ce qui fait partie de son charme. Le résultat est dans tous les cas bon, même s’il pourrait dérouter certains fans
Titres phares : the adults are talking, Bad decisions, Brooklyn bridge to chorus
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Les Misérables de Ladj Ly, pertinent et percutant
Les Misérables est un film qui interpelle par son réalisme et par ses partis pris scénaristiques
Synopsis :
Stéphane est muté de Cherbourg à Montfermeil. Il intègre l’équipe de la BAC en charge de faire respecter l’ordre dans la cité des Bosquets. Ses deux coéquipiers sont cyniques, désillusionés par 10 ans de ce travail.
Les trois s’allient avec différents groupe du quartier : un maire de quartier officieux qui dispose d’espions, des dealers de drogue… et concentrent l’essentiel de leurs efforts sur les jeunes. Lors d’une interpellation, l’un deux tire sur un enfant à bout portant alors qu’il tente de s’enfuir. Cette bavure est filmée par un drone.
Ce que j’ai aimé :
Le réalisme du film. La cité des Bosquets est filmée comme un microcosme avec sa géopolitique propre. Aux figures de l’autorité se substituent des policiers mégalomanes, des dealers de drogue, un patron de Kebab … En face d’eux, des jeunes en mal d’idéaux, qui n’ont d’autres choix que de se rendre justice à eux-mêmes.
La vengeance des enfants est le point culminant du film. Elle est inattendue et c’est le moment où le film dépasse le constat et bascule vers le spectaculaire. Cette révolte des enfants contre l’ordre établi est un symbole très fort qui donne tout sens à la première partie du film. Il ne s'agit plus seulement d'une confrontation entre différents clans, il s'agit de clans qui œuvrent pour maintenir le statut quo. C’est le moment qui fera que l’on se souviendra du film et que l’on en reparlera
Malgré ces constats et ces excès, le réalisateur Ladj Ly ne juge pas, il montre. Il montre tous ces groupes, tous coupables. Le spectateur est seul juge.
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Dogrel de Fontaines D.C : poésie en rafale
Venus de Dublin, les 5 amis nous offrent l’un des meilleurs albums de 2019.
L’album commence comme ceci : « Dublin in the rain is mine, a pregnant city with a catholic mind »
Ces premières secondes démontrent déjà les forces de l’album : les textes sont travaillés, les guitares sont foudroyantes, et le groupe porte un amour sincère pour Dublin.
Les membres du groupe se sont rencontrés au Music College de Dublin. C’est l’intérêt pour la poésie qui les réunit. Ils lisent James Joyce, William Yeats (tiens, des Irlandais) et les poètes de la Beat Generation. Cela se ressent dans leurs textes :
« the breeze in the night would kill you stone dead »
« The angry streets they twisted up and billowed with the laughter »
« As drunk as love is lethal, I spun a lady around »
« And now a gusty shower wraps the grimy scraps of withered leaves all about your feet »
Dublin est ainsi décrite petit à petit, et on arrive à voir la ville à travers leurs chansons. Autre marque d’identification, le chanteur accentue son accent dublinois, comme s’il le revendiquait fièrement.
Le texte est servi tour à tour par des riffs aiguisés comme je les aime, deux guitares qui se répondent et s’enchevêtrent, ou par des mélodies mélancolique plus simples. Le tout est authentique, proche du son live.
C’est très prometteur. Comme le chante en ouverture Grian Chatten : « my childhood is small, but I’m gonna be big ». C’est tout ce qu’on leur souhaite
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Channel orange de Frank Ocean : De la soul comme on en écoute jamais
C’est un album qui est sorti en 2012 et qui mérite qu’on le découvre ou qu’on le réécoute
Frank Ocean a pioché dans la soul, dans le R&B, dans la funk, dans le rock psychédélique, dans le jazz. Il en ressort un album musicalement très riche et pourtant très fluide. On aurait pu croire que toutes ces influences s'entrechoquent et provoquent une impression de désordre. Et bien non, les chansons ont beau avoir des consistances et des intensités différentes, elles s’enchainent en douceur.
Côté textes, les histoires sont celles des rich kids de la Californie, qu’il critique sévèrement, d’une jeune fille perdue dans son style de vie luxueux. Il évoque aussi Forrest Gump pour parler d’un amour qu’il ne peut oublier. De Cléopâtre pour parler d’une copine qui se prostitue…
Hâte d’écouter son prochain album qui devrait sortir cette année
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Ad Astra : majestueuse odyssée intime
Un fils part à la recherche de son père aux confins de l’espace pour sauver l’humanité
Synopsis : dans un futur proche où les humains ont colonisé Mars et la Lune, une énergie anti-matière provoque des surtensions meurtrières. Cette énergie provient de Neptune, où le commandant Clifford McBride a disparu des années auparavant. Son fils, Roy McBride, est missionné par les autorités pour nouer contact avec lui. Leurs fins sont obscures. Roy finira par se retourner contre eux et ira retrouver son père seul.
Impressions : Il s’agit d’une oeuvre introspective, centré sur le héros prodige. Il apparait insensible et pourtant, le spectateur, est saisi par son isolement et sa mélancolie. Le film restitue à merveille la solitude sans nom qui l’habite alors qu’il traverse des espaces infinis. Il y a aussi le désarroi chaque fois qu’il est confronté au souvenir de son père.
Ce que j’ai aimé : les images sont spectaculaires. L’impression de solitude ne m’a pas quittée tout le long du film, jusqu’à la rencontre entre le père et le fils, poignante. Brad Pitt assure un jeu à la fois juste et sobre, mais aussi émouvant.
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Song of the day : Malamente de Rosalia, avec la flamme du flamenco
Rosalia nous vient de Catalogne. Passionnée de flamenco, elle a suivi un apprentissage à l’Ecole supérieure de musique de Catalogne. Cela se ressent dans le titre Malamente, mélange entre r’n’b et flamenco
C’est prometteur et moderne. Rosalia me donne envie de découvrir l’album El mal querer, mais aussi le flamenco traditionnel
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A voir : Thunder road de Jim Cummings, un drôle de héros
Synopsis : Jimmy Arnaud est un policier décoré. Il mène de front le deuil de sa mère, l’éducation de sa difficile fille, et une procédure de divorce. De quoi perdre la tête. Ce n’est pas sa maladresse perpétuelle ou sa sensibilité exacerbée qui arrangent la situation.
Impressions : La scène d’ouverture marque les esprits. Pendant plus d’un quart d’heure on assiste à la maladresse d’un héros qui veut bien faire. Son discours est chaotiques et ses gestes improbables. Le reste du film maintient le niveau , c’est drôle et surprenant. On est à la fois touché par ce personnage malaimé et effrayé par sa violence.
Notons que l’acteur Jim Cummings est également le réalisateur et l’auteur du film, une prouesse
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A voir, le monde est à toi de Romain Gavras : mise en scène léchée et personnages démesurés
Un petit dealer tente une dernière mission qui lui permettrait de raccrocher. Rien ne se passe comme prévu.
Synopsis : le taciturne François souhaite quitter une vie médiocre de dealer, dominée par un chef dérangé et une mère manipulatrice. Son rêve est de redistribuer des Mr Freeze en Afrique du Nord. Pour financer son projet il accepte une mission en Espagne. Sur place, les trahisons s'enchainent et des personnages intrusifs amènent de nombreux rebondissements.
Impressions : la mise en scène est dynamique et moderne, n'oublions pas que Romain Gavras réalise des clips (stress de Justice, No church in the wild de Jay Z et Kanye West, Gosh de Jamie XX...). Elle sert une histoire bien ficelée malgré un dénouemet facile. L'originalité réside dans les personnages interprétés par un casting de star : Isabelle Adjani en mère castatrice, Vincent Cassel en beau-père illuminé, Karim Leklou en héros discret, Oulaya Amamra révélée dans Divines en fiancée rebelle...
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Album of the day, Virtue des Voidz : rageur et mélancolique (Julian Casablancas forever)
Après les Strokes, mon chouchou Julian Casablancas s’est essayé à une carrière solo (Phrazes for the young, petite bombe synth pop) puis a trouvé son bonheur avec les Voidz
Ensemble ils ont sorti l’album Tyranny en 2014, joli chaos expérimental, où à partir du bruit jaillit la mélodie. Dans la continuation, les Voidz expérimentent toujours avec Virtue, même si l’album est plus accessible car moins brutal.
Il en garde cependant la rage, pour preuves les morceaux raides comme Pyramid of bones ou We’re where we were, proches du metal. Il y a aussi des ballades mélancoliques dont seul Julian Casablancas a le secret comme Leave it in my dreams, Permanent high school ou Lazy Boy. La plupart des morceaux sont contradictoires,oscillent entre dissonances et mélodies, entre douceur et violance.Sur wink une mélodie surf repose sur des percussions martiales.
Le groupe souffle sans cesse le chaud puis le froid, alterne la mélodie et le bruit. Comme savaient très bien le faire Nirvana ou les Pixies (oui j’ose la comparaison)
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Oh Lucy! de Atsuko Hirayanagi, piquant et dramatique
Synopsis : Setsuko vit une routine partagée entre les transports, les collègues hypocrites et son appartement en désordre qu’elle habite seule. Son espiègle nièce Mika apporte du piquant dans son quotidien morose. Elle l’encourage à essayer un cours d’anglais qu’elle ne peut plus suivre. Setsuko découvre John, un singulier professeur d’anglais, dont elle s’éprend. Ce dernier disparaît avec Mika en Californie. Sur un coup de tête Setsuko part à leur recherche, accompagnée de son irascible sœur, mère de Mika.
Ce que j’ai aimé : le film est drôle. C’est d’abord le décalage entre les cultures japonaise et américaine (”les américains sont vraiment bruyants”). C’est aussi des figurants marginaux qu’on n’attendait pas. C’est surtout Setsuko qui solde ses comptes. Le résultat est jouissif, parfois dramatique (je note d’ailleurs que les personnages japonais sont prompts au suicide)
Une scène marquante : Setsuko qui essaie de violer John, dans un geste presque désespéré.
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