ennanollip
ennanollip
- DAILY LAMA -
47 posts
Carnet de bord
Don't wanna be here? Send us removal request.
ennanollip · 6 years ago
Text
Cerrada
En sortant il fait hyper chaud! Et puis j’ai mal aux pieds. Hier j’ai marchĂ© en tongs toute la journĂ©e, aujourd’hui j’ai mis des sandales mais c’est pire! Et j’ai dĂ©jĂ  fait des kilomĂštres puisque Coyoacan est donc dans le sud (un bon vingt minutes de mĂ©tro) puis jusqu’à la Casa Azul il faut marcher encore facilement vingt minutes voire plus, puis jusqu’à la maison de Trotsky y’avait encore une trotte.
Et comme je tombe sur un Starbucks je m’arrĂȘte (shaaame). Pour un cafĂ© glacĂ©. Et je raconte ma vie au Daily Lama.
Pour l’aprĂšs-midi, j’avais prĂ©vu la visite du Museo de Artes Populares mais quand j’arrive devant (vingt minutes de marche, vingt minutes de mĂ©tro, dix minutes de marche) CARAMBA! Le « jeudi saint » a encore frappĂ© ! C’est fermĂ©! Cerrada!
A dĂ©faut de dĂ©couvrir l’artisanat mexicain je fais un tour Ă  la boutique et repĂšre plein de jolies choses... c’est dĂ©cidĂ©, je repasserai avant de prendre l’avion retour pour visiter ce musĂ©e et pour finir de remplir mon sac Ă  dos - enfin s’il n’est pas dĂ©jĂ  plein...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Du coup je sais plus trop quoi faire. Je trainasse, prends des photos, repasse par les coins sympas. Vais acheter mon billet de bus pour l’étape suivante (Oaxaca).
[ci-dessous un bon exemple de kitsch à la mexicaine avec cet étal de gùteaux]
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Je m’arrĂȘte pour manger. Lis le routard, rĂ©serve l’hĂŽtel. Commande au hasard un « portobello ». Alors pour le coup j’aurais pu deviner puisque c’est le mĂȘme mot en anglais, il s’agissait de champignons de Paris!! Énormes, grillĂ©s, Ă©picĂ©s, accompagnĂ©s de lĂ©gumes, recouverts de fromage grillĂ©!!
Ma foi c’était trĂšs bon!
Tumblr media
En bonne touriste je prends des photos de ma nourriture.
Je rentre tranquillement vers l’hostel. Demain je quitte MĂ©xico, avec plein d’idĂ©es en tĂȘte pour le retour. C’est la fĂȘte dans le rue, c’est les vacances et les mexicains sont de nature joyeuse. Ça sirote de la cerveza en terrasse dans la douceur relative du soir, dans ce fond musical omniprĂ©sent.
Buenas noches México !
Tumblr media
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
La casa roja
Jeudi 18 avril, jour 2.
Cette fois j’ai fait un gros dodo. Je m’installe en terrasse pour le petit dej, qui est diffĂ©rent d’hier. Il n’y a personne, la rue est calme, il fait frais, c’est vachement chouette!
Tumblr media
Ce matin je prends le mĂ©tro pour Coyoacan, un quartier au sud de la ville, dans l’idĂ©e d’aller visiter la maison-musĂ©e de Frida Kahlo! La fameuse Casa Azul oĂč elle habitait avec Diego Rivera. Petit challenge du jour, il faut marcher pas mal et c’est moins facile de se repĂ©rer que dans le centre. Et oui! Je ne peux pas utiliser mon tĂ©lĂ©phone sous peine d’y laisser un bras, donc c’est Ă  l’ancienne avec une carte en papier que je me dĂ©place! Le quartier est plutĂŽt joli si on fait fi des Ă©normes artĂšres, centres commerciaux et stations essence qui lui enlĂšvent un peu de son charme.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Bon en arrivant c’est la dĂ©convenue : j’arrive Ă  l’ouverture et il y a dĂ©jĂ  une file d’attente qui fait le coin de la rue! Un jeune homme arrive avec une barriĂšre et explique que ça ne sert Ă  rien d’attendre, qu’ils reprendront peut-ĂȘtre du monde d’ici trois heures mais pas sĂ»r. Zut.
Ah oui... le jeudi saint. La foule. Etc. Changement de plan, je me dis que je reviendrai à Mexico un jour plus tÎt avant de repartir, et que cette fois je réserverai mon ticket sur internet.
Il s’avĂšre qu’à quelques rues se trouve la maison-musĂ©e de... Leon Trotsky! L’entrĂ©e coĂ»te 40$MX soit environ 2€, aprĂšs tout pourquoi pas, comme ça je ne le serai pas dĂ©placĂ©e pour rien. Et bien c’est sans regrets, c’était hyper intĂ©ressant ! Je l’ignorais, Trostsky est nĂ© en Ukraine sous un autre nom. AprĂšs une vie d’exil en exil (New York, Moscou, Turquie, France, ...) et deux sĂ©jours en camp de concentration, il a obtenu l’asile politique au Mexique et a Ă©tĂ© assassinĂ© quinze mois plus tard dans sa maison par un agent du GPU espagnol avec un pic Ă  glace, aprĂšs une premiĂšre tentative qui a Ă©chouĂ©. (Si j’ai bien tout compris... La visite Ă©tait en espagnol!) Il a Ă©tĂ© poursuivi, traquĂ© toute sa vie, sa famille dĂ©cimĂ©e jusqu’à ses gendres et petits-enfants, persĂ©cutĂ© par Staline qui l’expulsa du parti puis de l’URSS alors qu’il avait Ă©tĂ© si proche de LĂ©nine... dur d’ĂȘtre rĂ©volutionnaire. La maison oĂč il termina sa vie a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e en vĂ©ritable forteresse: maison pour les gardes, murs d’enceinte, portes blindĂ©es, fenĂȘtres donnant sur la rue murĂ©es, certaines portes rĂ©duites Ă  des meurtriĂšres, ... un joli jardin de cactus ombragĂ© et fleuri avec des poules et des lapins.
Tumblr media Tumblr media
La maison est toujours en l’état depuis 1940. Le bureau avec les livres, la salle de bain avec le flacon de Colgate. Une chose a changĂ©: la tombe Trotsky dans le jardin.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
A la sortie un musĂ©e bien documentĂ©, avec quelques traductions en anglais. Une frise qui prĂ©sente en parallĂšle l’histoire de l’Europe, du Mexique et de l’URSS entre 1910 et 1940, Trotsky au milieu de tout ça. TrĂšs instructif. Fait jamais de mal de se cultiver un peu!
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
La vida loca, suite
Le Palacio de Bellas Artes jouxte un joli parc arborĂ© avec plein de fontaines et statues, appelĂ© l’Alameda central, que je traverse tranquillement en observant les autres gens flĂąner et les enfants s’arroser. Je passe devant une courette fermĂ©e oĂč on joue aux Ă©checs Ă  l’ombre.
Tumblr media Tumblr media
Je m’arrĂȘte pour dĂ©jeuner lĂ©ger en roof top [terrasse sur un toit] avec une jolie vue sur le parc. Il est dĂ©jĂ  15h!! Incroyable mais vrai, je n’ai pas du tout faim - Ă  cause de la chaleur... ma foi! J’en profite pour squatter le wifi et discuter avec la France, puis explorer mes options pour la suite du pĂ©riple. J’aime bien organiser au fur et Ă  mesure - parenthĂšse pour ceux qui me prennent pour une dingue 😜 - parce que quand on voyage seul(e) il y a finement pas mal de temps morts, et ça occupe... et puis j’aime bien le cĂŽtĂ© spontanĂ© du truc !
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Les rues sont maintenant noires de monde, c’est la Semana Santa et dimanche c’est PĂąques, grooosse cĂ©lĂ©bration au Mexique. C’est un peu les vacances, y’a beaucoup de touristes mexicains et sud-amĂ©ricains, trĂšs peu d’europĂ©ens et d’amĂ©ricains, pas d’asiatiques... (je constate, c’est tout). Le jeudi et le vendredi saint sont fĂ©riĂ©s et il paraĂźt que ça dĂ©place les foules. Du coup tout ce monde, jouer des coudes, la circulation hurlante, la musique Ă  chaque coin de rue et dans tous les bars, ça donnerait presque le tournis! La vida loca! [Je me fais la drĂŽle de rĂ©flexion que ne rien comprendre de ce que les gens disent dans la rue c’est un peu comme ĂȘtre sourd, ce qui est un peu paradoxal vu l’ambiance sonore, soit...]
A l’hostal on m’a indiquĂ© oĂč aller acheter des billets de bus (ça marche pas sur internet, Ă  cause de ma carte Ă©trangĂšre, et puis j’ai l’impression qu’ils ne fonctionnent pas beaucoup avec) et j’ai en tĂȘte d’aller aprĂšs ça voir un show de luncha libre!!! La lutte mexicaine, sorte de catch ultra kitsch avec des mecs en cagoule fluo, ça doit ĂȘtre quelque chose!
Le bus c’est ok; y’a une espĂšce de station Ă  San Lazaro appelĂ©e Tapo, c’est pas de lĂ  que je vais partir mais la fille est arrangeante et ça m’évite d’aller Ă  l’autre bout de la ville. Prochaine destination : Taxco! La capitale de l’argent (le mĂ©tal), une petite ville qui m’a l’air bien jolie, dĂ©part vendredi matin. [Je me persuade que mon espagnol s’amĂ©liore parce que je fais des phrases mais je comprends toujours rien hĂ©hĂ©]
Par contre la lutte c’est loupĂ©, quand j’arrive devant le Coliseo je rĂ©alise qu’il est fermĂ© pour travaux... zut. Qu’à cela ne tienne, j’avais repĂ©rĂ© un ballet traditionnel aux Beaux-arts. Deeemi-tour... re-zut, c’est complet. Bon. Ben je rentre tout doucement. Je dĂźne Ă  l’hostal de guacamole qui arrache et d’une empanada de chisterra (chausson frit garni de saucisse Ă©picĂ©e). J’ai marchĂ© 15km aujourd’hui. Une douche et au lit!
Besos!
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
La vida loca
Je flĂąne donc.
En sortant du centre du monde, je passe Ă  cĂŽtĂ© d’un passage couvert n’abritant que des boutiques de bondieuseries ! Et de remĂšdes indiens anciens. DĂ©paysant c’est certain !
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Pour acheter sa statue de Jésus perso à accrocher dans la salon, ou un remÚde contre la calvitie. Amusant.
Ce qu’on ne peut s’empĂȘcher de faire en dĂ©couvrant un nouveau pays / une nouvelle culture, c’est bien sĂ»r de comparer. Et de noter toutes les petites diffĂ©rences. Comme le nombre de boutiques religieuses. Ou les cireurs de chaussures Ă  chaque coin de rue. Ou la façon dont certaines boutiques prĂ©sentent leurs articles.
Tumblr media Tumblr media
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
El centro del mundo, suite
Nous disions! Des photos :
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
[Enooorme monolithe, statuettes comme dans Tintin, statue du dieu de la mort en position d’attaque avec le foie qui pend, masques en crĂąnes humains, puma en pierre, cercles concentriques de petits objets en nacre = offrandes, Ă©nooorme monolithe (genre 3x3m), visage du dieu Tlatloc, brasero]
Quelques exemples. J’ai Ă©videmment pris huit mille photos.
Encore plus ici : https://www.instagram.com/p/BwZ_dconZc_/?utm_source=ig_share_sheet&igshid=1gkpemibejqyq
instagram
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
El centro del mundo
Mercredi 17 avril donc, premier jour Ă  la dĂ©couverte de la trĂ©pidante Mexico. Le dĂ©calage horaire aidant, je me rĂ©veille Ă  5h du matin et je parviens Ă  me rendormir... j’en profite pour Ă©crire un long billet sur le Daily Lama.
A l’hostal (on dit hostal et non pas hostel ici!) j’ai le petit dej inclus: cafĂ©, yaourt, fruits frais, cĂ©rĂ©ales et une sorte de tarte au fromage blanc. Miam.
C’est hyper mignon et cool ici d’ailleurs ; sur les recommandations d’AndrĂ©a qui avait fait le voyage il y a quelques annĂ©es, je sĂ©journe Ă  l’hostal Regina Down Town, en plein centre historique. AmĂ©nagĂ© sur quatre Ă©tages autour d’une courette couverte et dĂ©corĂ© de squelettes et fleurs et cƓurs en mĂ©tal et lumiĂšres rouges et vĂ©los (?) et dragon (?), le personnel est hyper sympa - et patient, je m’acharne Ă  essayer de parler espagnol et c’en deviendrait ridicule.
Tumblr media
C’est parti! Je dĂ©die Ă  mon habitude cette premiĂšre journĂ©e Ă  mon activitĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e: flĂąner! Avec quelques buts prĂ©vus en tĂȘte tout de mĂȘme. Je me dirige donc pour commencer vers la place centrale de la ville: le ZĂłcalo (ça veut dire littĂ©ralement « socle », lĂ  oĂč il y a la statue finalement; dĂ©signe maintenant toutes les places des villes et villages !). Celle ci est bordĂ©e notamment du palais prĂ©sidentiel depuis lequel le prĂ©sident salue la foule tous les ans au cri de « viva Mexico! » , et d’une cathĂ©drale... qui penche! [ca se voit pas trop sur ma photo mal cadrĂ©e]
Tumblr media
En fait, Mexico - anciennement Tenochtitlan soit la ville la plus puissante du monde Maya au temps des Mexicas rasĂ©e par les espagnols deux ans aprĂšs ĂȘtre arrivĂ©s - Ă©tait initialement une Ăźle au milieu d’un lac immense qui a Ă©tĂ© peu Ă  peu assĂ©chĂ©, bref la ville est construite sur des terres meubles donc tout les bĂątiments s’enfoncent dans le sol, et est en plus sujette aux tremblements de terre, et en plus y’a un volcan en activitĂ© Ă  quelques kilomĂštres, ceci explique cela. Les perspectives sont souvent un peu tordues, ça explique aussi que les bĂątiments ne soient pas trĂšs hauts.
PremiÚre visite : el Templo Mayor, ni plus ni moins que le centre du monde. Enfin ses ruines. Comme dit plus haut, les espagnols ont tout rasé.
Tumblr media
VoilĂ  voilĂ . Tout ça avait Ă©tĂ© enfoui pour mieux reconstruire par dessus, on a dĂ©couvert les vestiges en creusant des Ă©gouts ! Sinon ça donnait ça (heureusement y’a des maquettes):
Tumblr media
Enfin ça c’est le centre cĂ©rĂ©moniel, avec une pyramide centrale de 30m de haut pour plaire aux dieux et faire des sacrifices de tous genres (oui.)
Sinon Tenochtitlan ça ressemblait à ça:
Tumblr media
Un vĂ©ritable ville flottante entrecoupĂ©e de canaux, au milieu d’un immense lac :
Tumblr media
Dingue non ?!
Donc concernant la visite, il s’agit des bases d’une Ă©norme pyramide recouverte sept fois au cours des siĂšcles pour l’agrandir [plus la ville est importante plus la pyramide se doit d’ĂȘtre grosse] - et on distingue bien les diffĂ©rentes Ă©paisseurs. Le tout Ă©tait coiffĂ© de deux temples dĂ©diĂ©s Ă  deux dieux, Ă  savoir celui de la pluie et celui de la guerre. DualitĂ©? Oui et non, dans le musĂ©e hyper intĂ©ressant on explique que pendant la saison des pluies on cultivait et pendant la saison sĂšche et ben... fallait s’occuper hein. Et mĂȘme s’il y a une saison, vaut mieux prier le dieu de la pluie et lui plaire parce qu’il peut aussi envoyer des ouragans!
En fouillant les vestiges, on a retrouvĂ© plein d’objets Ă©tonnamment bien conservĂ©s, des trucs hyper beaux et d’autres un peu flippants aussi. Les mexicains ont une relation avec la mort qui nous paraĂźt un peu Ă©trange, ça remonte Ă  loin!
[ci-dessous: mur de crĂąnes humains, Ă©norme aigle dĂ©coratif d’environ 1m de hauteur, pierre Ă  l’effigie d’un dieu de dos tĂȘte en arriĂšre, disque de 40cm de diamĂštre incrustĂ© de quinze mille morceaux de turquoise]
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Je peux pas mettre plus de photos ici, la suite dans le prochain billet !
1 note · View note
ennanollip · 6 years ago
Text
AllĂŽ la France ici Mexico!
Nous sommes le mercredi 17 avril, je suis déjà partie depuis une semaine.
Il y a eu une Ă©tape Ă  l’Isle sur la Sorgue, en amoureux, chez les copains, qui nous ont bien promenĂ©s. Notamment Ă  Gordes - quelle vision! Comme quoi on peut se dĂ©payser Ă  trois heures de route. [On se croirait dans Game of Thrones:]
Tumblr media
Il y a eu une étape à Peyrehorade - quel nom exotique ! Dans les Landes, à proximité de Dax.
On le sait, les transversales c’est pas le point fort de la France! En train: Avignon - Montpellier, changement de gaaare: Montpellier Sud de France - Bordeaux, Bordeaux - Biarritz. Pour environ 9h30 de voyage !!! C’est long. Faut dire qu’il y avait un paquet de correspondances.
J’avais deux heures Ă  tuer avant que Mathilde me rĂ©cupĂšre donc je suis allĂ©e dire bonjour Ă  l’ocĂ©an.
Tumblr media
Le reste du week-end c’était pour jouer au loup, au tigre, au cheval, Ă  cache-cache, pour lire des histoires, pour courir partout, pour chanter des comptines, pour courir aprĂšs les pigeons.
Tumblr media
De Dax j’ai (re)pris le train pour Bordeaux... puis de Bordeaux le Ouigo pour Paris Charles de Gaulle. Encore huit mille heures de voyage! (Bon d’accord, six...)
LĂ  j’ai Ă©tĂ© stratĂ©gique, une fois n’est pas coutume, j’avais rĂ©servĂ© une chambre d’hĂŽtel Ă  proximitĂ© - en cherchant bien, le « PremiĂšre Classe » Ă  cĂŽtĂ© de Parc des expositions coĂ»tait 44€ la nuit pour 15min de RER; ce que m’aurait coutĂ© le taxi pour rejoindre l’aĂ©roport depuis Paris. Mon vol Ă©tant prĂ©vu Ă  8h40, il me fallait deux heures d’avance pour enregistrer mon sac Ă  dos, donc c’était quand mĂȘme plus pratique d’ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© !
La chambre est tout Ă  fait correcte au passage. Grand lit, draps propre, salle de bain dans un bac en plastique dans un coin, on se croirait sur un bateau de croisiĂšre, enfin presque. Je vide mon sac pour mieux le re-remplir (organisĂ©e vous dis-je!) et pour imprĂ©gner mes vĂȘtements de solution anti-moustiques. Il paraĂźt qu’ils sont gros comme des hĂ©licos lĂ -bas. Grande idĂ©e Madame Machin, les produits chimiques en spray dans une chambre de 4m2!! (j’exagĂšre of course, mais vous voyez l’idĂ©e) Au moment d’allumer la tĂ©lĂ© pour lui faire faire du bruit dans le coin, je rĂ©alise qu’il n’y a qu’une pile sur deux dans dans la tĂ©lĂ©commande. Soit. Je dĂźne d’une soupe Ă  la tomate et de madeleines prises au distributeur.
Au (petit) matin je suis plus prĂȘte qu’un scout, je saute dans mon jogging en polaire (j’assume), enfile mon sac Ă  dos et pars... dans la mauvaise direction. Oups. Pas rĂ©veillĂ©e moi. T’façon j’étais en avance ha ! Mais tout va bien, j’arrive sans encombres Ă  l’aĂ©roport.
Sinon le truc que j’avais racontĂ© Ă  personne c’est que j’avais pas reçu de confirmation pour mes billets d’avion donc j’étais pas ultra-rassurĂ©e ; sachant que je les avais trouvĂ©s via un comparateur qui m’avait rebalancĂ© sur un autre, et qu’ils Ă©taient si peu chers que PĂ©pĂ© m’a demandĂ© combien de kilomĂštres Ă  la nage il allait falloir faire pour finir le voyage. Je me fais plein de scĂ©narios dans ma tĂȘte, en me disant qu’il allait falloir rentrer Ă  Lyon et que j’aurais l’air bien nouille. Mais tout va bien, j’active le mode dĂ©brouille, finis par identifier le terminal, je me trompe, traverse le parking - ouf c’était pas loin, trouve les comptoirs d’enregistrement, donne mon sac Ă  dos Ă  la dame et passe la sĂ©curitĂ©. J’affiche un fier 10kg Ă  la balance! On verra au retour hĂ©hĂ©. J’ai le temps de boire un cafĂ©, d’appeler Maman et Mamy et Mamyse, et de prendre des photos ✌
Tumblr media Tumblr media
[j’aime les perspectives]
Du coup le trajet en lui-mĂȘme ça a donnĂ©: Paris 8:40 - Amsterdam 10:00 / Amsterdam 14:30 - Mexico 18:55 (dĂ©calage horaire = -7h, ça fait 01:55 en France) ; soit un magnifique total d’environ dix-sept heures de voyage.
Dans le premier vol, je dors presque tout le long. Pendant les quatre heures et demie d’escale j’épluche le Routard et je bachote mon bouquin d’espagnol. Je mange une pomme. Durant les onze heures et vingt-cinq minutes de vol pour Mexico j’essaie toujours d’apprendre l’espagnol, je prĂ©pare toujours mon itinĂ©raire, j’essaie de dormir - ça marche pas trop, je regarde Bohemian Rhapsody pour la troisiĂšme fois, j’étire mes jambes, je fais des allers retours dans les allĂ©es. Et puis on arrĂȘte pas de manger!! Y’a d’abord eu un p’tit sandwich au fromage, puis un plateau-repas (pĂątes au fromage et salade, euh les mecs il est 16h?), puis des chips, puis un autre plateau avec pizza, salade de pomme et mangue au curry (?), mousse coco/citron vert. MĂȘme pas faim, mais ça occupe... et par contre les emballages en plastique et le bazar Ă  usage unique on en parle ??!!!
Ça a Ă©tĂ© quoi. C’est long. Quand je pense que pour partir en Inde ça avait durĂ© 36h... J’ai eu un peu peur au dĂ©but quand mon voisin en s’installant a prĂ©parĂ© son sac Ă  vomi mais au final rien de tel Ă  dĂ©plorer.
L’arrivĂ©e Ă  Mexico a Ă©tĂ© un peu burlesque bien sĂ»r, je sais pas faire autrement. Une file d’attente de ouf pour passer la douane - une petite heure au bas mot-, je regarde autour de moi pour passer le temps et note les dĂ©tails qui tuent: l’écran clignotant affiche Bienvenido / Welcome / Wilkommen / Benvenuto / Accueil (cherchez l’erreur); un formulaire de migration est affichĂ© prĂ©-rempli pour montrer l’exemple, prĂ©-rempli donc, au nom de... Susan Boyle! Sont rigolos les messieurs!
Trois coups de tampon, je rĂ©cupĂšre mon sac et traverse le hall dans la mauvaise direction, deeemi-tour, sors enfin, retire des sous, loupe le bus, patiente, monte dans le premier qui passe, me retrouve Ă  marcher une demi-heure pour trouver l’hostel. Bref. Ça a Ă©tĂ©. J’ai apprĂ©ciĂ© la marche, j’avais bien besoin de me dĂ©gourdir les jambes. Et puis c’est joli le centro historico, les immeubles ne dĂ©passent pas pour la plupart deux ou trois Ă©tages, c’est rigolo, dĂ©paysant, ça resssemble au Mexique (incroyable !!!), on est forcĂ© de le constater. A l’hostel je m’essaie Ă  l’espagnol, j’arrive Ă  dire des trucs mais ne comprends pas grand’ chose hem. Ça m’amuse. Je suis ko.
Une douche et au lit, il est 23h heure locale donc 6h en France, je me suis levĂ©e il y a vingt-quatre heures. Buenas noches 😘
Tumblr media
0 notes
ennanollip · 6 years ago
Text
Back on track
HolĂ  amigos!
2013 / 2019 > Six ans plus tard, me re-voici, en partance pour de nouvelles aventures! Quelle Ă©motion de relire quelques lignes des rĂ©cits de nos voyages, c’était il n’y a pas si longtemps et pourtant ! J’ai jurĂ© de me souvenir de ces incroyables moments de vie, pourtant je lis ces lignes et mes yeux s’embuent, floues les lignes, flous les souvenirs. Me re-voici, donc, regrettant de ne pas avoir gardĂ© plus de traces du reste du pĂ©riple.
Et oui! Il y a eu Bali - la dengue (!) et le trekking de nuit (!), puis la Nouvelle-ZĂ©lande en working holiday visa - obtenu aprĂšs moultes pĂ©ripĂ©ties bien sĂ»r (!), la vie Ă  Auckland avec les copains expats, puis la ThaĂŻlande avec mon pote Sean - « a holiday from a holiday » (qu’il disait!) -, retour en Nouvelle-ZĂ©lande, l’arrivĂ©e de ma scandaleuse copine LĂ©a et le tour des Ăźles en voiture dorĂ©e Ă  paillettes, le dĂ©part dĂ©chirant, Tahiti treize ans aprĂšs l’avoir quittĂ©e et Moorea la sauvage, New York City et le tourisme intense avec ma sƓur HĂ©lĂšne, Boston, les chutes du Niagara sur la route du Canada, Mississauga en famille pour la communion de mon filleul Gabriel, la visite de Toronto.
L’avion-retour pour Paris. Le coup de blues post-voyage. Le sentiment d’ĂȘtre encore moins en phase qu’avant, mais un peu apaisĂ©e. Puis le retour au travail. La vie qui passe, tĂȘte dans le guidon. La CarriĂšre. Ma vingtaine qui y passe. L’appel du voyage qui rĂ©sonne comme un lointain Ă©cho. Lyon la belle, les copains. Paris la dĂ©prime. L’appel du large.
Il a fallu un prĂ©texte. Comme un p’tit Ă©lectrochoc pour rĂ©veiller l’enthousiaste qui hibernait Ă  l’intĂ©rieur. Raviver mes appĂ©tits de backpackeuse, que j’ai senti bailler, puis s’étirer, puis ouvrir un Ɠil, puis le second, les refermer - juste encore un peu, puis rĂ©essayer... Ça a pris quelques mois. Je les ai sentis remuer.
Et quel prĂ©texte! Un beau mariage d’amour, un grand geste romantique ! Mon cousin RaphaĂ«l (français donc) et sa fiancĂ©e Fernanda (mexicaine) qui s’unissent pour pouvoir rester ensemble, le Mariage n’a jamais eu autant de sens.
Ça se passera à Guadalajara, Mexique.
Me re-voici donc, excitĂ©e comme une gamine Ă  l’idĂ©e de bourlinguer Ă  l’ancienne! Qu’à cela ne tienne, j’ai dĂ©missionnĂ© et rechaussĂ© mon sac Ă  dos vert. Ça a un goĂ»t de dĂ©jĂ -vu et c’est dĂ©licieux.
Il faut tout écrire.
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
VoilĂ , c'est fini.
29/06/13 >> On a rĂ©servĂ© un taxi qui doit venir nous chercher Ă  4h00. Mon avion dĂ©colle Ă  7h50, celui de MĂ©li Ă  8h50. Faut ĂȘtre Ă  l'aĂ©roport environ trois heures avant. VoilĂ .
P'is bon, on s'est pas pressĂ©es au restaurant, on profite de nos derniers moments ensemble. Faut boucler nos sacs, tout ça... Bon, on ne dormira pas! Nous passons ce bout de nuit debout, fou comme le temps passe vite, okay on s'Ă©tait Ă©talĂ©es de partout, on a refait la couleur de MĂ©li aussi, mais pfiou! Quatre heures moins le quart, le taxi driver est en avance et moi je ne suis mĂȘme pas prĂȘte. MĂ©li descend, je finis de boucler Ă  l'arrach' et dĂ©baroule les escaliers Ă  mon tour sac Ă  l'Ă©paule. Dans le hall nous enjambons le staff de nuit qui fait la sieste sur le sol; d'ailleurs il a fallu en rĂ©veiller un pour nous ouvrir la porte (qui Ă©tait ouverte...).
Vaillantes les filles, Ă©nergiques jusqu'Ă  la derniĂšre seconde - malgrĂ© un p'tit coup de pompe dans le taxi, on a lĂ©gĂšrement piquĂ© du nez pendant les trois quarts d'heure qui nous sĂ©parent du terminal 3. On est hyper en avance, et le sujet fait dĂ©bat: quand on dit qu'il faut se prĂ©senter Ă  l'aĂ©roport au moins trois heures avant pour un  vol international, est-ce qu'on parle de la limite pour s'enregistrer? La rĂ©ponse est NON, c'est un leurre, nous l'allons conter tout Ă  l'heure. Mais on a quand mĂȘme bien fait.
DĂ©jĂ , on ne peut pas rentrer par la mĂȘme porte puisqu'on prend des avions diffĂ©rents et qu'on doit s'enregistrer Ă  des comptoirs... diffĂ©rents. Ah oui, Ă  savoir qu'en Inde il est interdit de pĂ©nĂ©trer dans un aĂ©roport sans billet d'avion - et d'y prendre des photos -, qui sont donc contrĂŽlĂ©s Ă  l'entrĂ©e. On se retrouve Ă  l'intĂ©rieur, je m'avance gaillardement vers l'Ă©cran affichant mon vol, pose mon sac sur le tapis, mon billet et mon passeport sur le comptoir. Je suis plutĂŽt contente, j'aime bien prendre l'avion moi. P'is elles sont trop belles les hĂŽtesses de Singapore Airlines. Mais pour celle qui m'accueille y'a visiblement un truc qui ne va pas, ce qui d'habitude prend trois secondes s'Ă©ternise. Elle appelle une collĂšgue, elles dĂ©battent en hindi, elles font appel Ă  un autre copain, je demande ce qu'il se passe, non non tout va bien, sourire, re-parlementage en hindi. La fille retourne Ă  son comptoir, le gars part, revient, "Est-ce qu'il y a un problĂšme?", non non, sourire, "Remplissez ce papier pour avoir une carte de fidĂ©litĂ©". Euh...
Méli se rapproche, elle a bien senti aussi qu'il y avait un truc qui ne collait pas. Ah! Un quart d'heure de pourparlers et le fin mot de l'histoire: "Avez-vous un visa pour Bali? - Non, je l'achÚterai sur place. - Fort bien madame, mais avez-vous un billet d'avion pour prouver que vous avez bien l'intention de quitter le territoire? - ... Ben non... "
Ben non, je savais pas encore trop ce qu'il allait se passer Ă  Bali moi. Le visa touriste est valable pour un mois, renouvelable peut-ĂȘtre un mois de plus (les guides de voyage et les blogs que j'ai consultĂ©s n'arrivaient pas Ă  se mettre d'accord). Moi j'espĂšre pouvoir y travailler, soit au black, ce qui impliquerait rester deux mois au max en admettant pouvoir faire renouveler mon visa, soit en Ă©tant dĂ©clarĂ©e c'est Ă  dire en faisant tout un tas de paperasse trĂšs compliquĂ©e, ce qui me ferait rester un temps indĂ©terminĂ©. Enfin bref, j'm'Ă©tais dit que je m'arrangerais avec la douane en arrivant en expliquant que j'Ă©tais en attente de mon visa pour la Nouvelle-ZĂ©lande (destination suivante au programme), p'is que j'aviserai. MĂ©li part s'enregistrer Ă  son tour, revient cent quatre-vingt dix-huit secondes plus tard.
"Mais mademoiselle, nous on ne peut pas vous laisser prendre l'avion dans ces conditions..."
Pardon? J'ai comme un drÎle de truc collé sur les cordes vocales, ma voix fait un drÎle de bruit quand j'éructe le mot. "Il faut acheter un billet d'avion maintenant." Ah...
C'est la panique mécanique, je rappelle qu'on a fait nuit blanche et qu'on poireaute depuis des lustres, Méli me quitte et moi je ne peux pas monter dans mon avion. Les BOULES! Le moment qui suit a été assez grandiose, de par son enchaßnement de rien-ne-va-plus. Faites vos jeux! Je me pose sur un banc, sors mon ordi, tente de me connecter au wifi de l'aéroport. Marche pas. Je vais voir sous le gros panneau "INFORMATION": ah alors il faut utiliser ce réseau là, oui celui-là, p'is donner votre numéro de téléphone pour qu'on vous envoie un mot de passe pour pouvoir disposer d'une connexion provisoire. Oh. Okay. Faisons ça.
Mmh, marche pas. "Ah mais non mademoiselle, faut utiliser Internet explorer, pas Firefox..." Dites donc, vous commencez à gentiment me courir sur le haricot tous là hein! Ca va se finir en salade de chicots! Restons calmes, j'installe Explorer, okaaay, je trouve la fameuse page, c'est booon, numéro de teeel... Mot de passe par texto, check, WOUHOU ça marche!
... Bon et je fais quoi maintenant? Heureusement que MĂ©li est lĂ , j'aurais un peu perdu contenance sans elle je crois. DĂ©jĂ , dans le doute je ne resterai qu'un mois Ă  Bali. "Tu pourrais aller voir Lolo en ThaĂŻlande, comme vous en aviez parlĂ©..." Pas con! "Bah ouais mais Lolo elle sera oĂč en ThaĂŻlande le 29 juillet?" Aha. "Appelle-la, elle comprendra!" Elle rĂ©pond pas... Tu parles, elle doit dormir, elle prend l'avion dans quelques heures. Texto, message sur facebook, j'essaie de la rappeler, PU**** mais je fais quoi lĂ ?! Le steward me fait coucou au comptoir, genre grouille-toi-ma-fille, et me***, je rĂ©alise que Lolo ne reste qu'un mois en ThaĂŻlande, donc si je la rejoins ce serait mi-juillet? Deux semaines Ă  Bali puis deux en ThaĂŻlande? Ca peut ĂȘtre pas mal, mais dĂ©jĂ  je voudrais pas m'imposer... Qu'une semaine alors? Eeeh je pourrais aller voir Dan aprĂšs, il bosse lĂ -bas. Mais naaan Dan sera en vacances, il rentre en Europe! Fait ch***.
Et pouf! Plus de wifi! Informaaation please, ah la session provisoire ne dure que vingt minutes. Et bien, payez maintenant! ... Z'auriez pas pu me le dire? Atta, moi je trouve bizarre qu'il y ait plein de rĂ©seaux et qu'on ne puisse n'en utiliser qu'un. Ah bah oui! MĂȘme procĂ©dĂ©, c'est bon je suis re-sur internet. Et on recommence. Bande de filous va!
Retour Ă  nos moutons, je vais consulter les prix des billets d'avion. WOUA! Évidemment en s'y prenant Ă  la derniĂšre seconde ça va me coĂ»ter les yeux de la tĂȘte, et les oreilles aussi, et la peau du dos. Peut-ĂȘtre que si je vends mes cheveux... ? Pas de rĂ©ponse de Lolo, je pourrais aller directement en Nouvelle-ZĂ©lande? C'est dĂ©jĂ  plus acceptable financiĂšrement, je trouve un vol tout Ă  fait convenable. "Grouille, t'as plus que dix minutes..." Je pourrais faire ça ouais... Y'a qu'Ă  espĂ©rer que j'aurai un visa Ă  temps. Ah oui! Le truc fun, c'est que quand on a passĂ© trois mois durant les cinq derniĂšres annĂ©es dans des pays considĂ©rĂ©s comme "Ă  risque" pour la tuberculose, l'administration nĂ©o-zĂ©landaise rĂ©clame des examens mĂ©dicaux rĂ©alisĂ©s par des mĂ©decins choisis par leurs soins - et je sais qu'il y en a un Ă  Bali. Trois mois en Asie, je n'y couperai pas. Inch'allah mon amie, ça reste la solution la moins bordĂ©lique! - Bah ouais, vas-y pour passer des examens en ThaĂŻlande...
Et - je - valide... Paiement... Ah le Crédit Mutuel m'envoit un code de confirmation par sms. Sur mon numéro français??!!! Et mais oh mais NAN!!! Il n'est plus en fonction celui-là! Attends, j'vais essayer de donner mon numéro indien sur leur site internet. Héhé, pour modifier ses coordonnées en ligne il faut commander une nouvelle carte de clés personnelles, j'en ai déjà une les gars, genre bataille navale, "Pour modifier vos coordonnées saisissez le nombre inscrit en G5", et il faudrait que j'en attende une autre par la poste? Touché, y'a une faille dans le systÚme là!
Et c'est lĂ  que MĂ©li m'a sauvĂ©e. Elle m'a donnĂ© son numĂ©ro de carte bancaire et a payĂ© mon billet d'avion. Comment te dire MERCI MĂ©li? Pfiou, fin de la session internet, billet tĂ©lĂ©chargĂ©, je retourne vers le comptoir avec mon PC sur le bras et l’Ɠil qui brille, "Regardez j'ai un billet d'avion! - Ouais, faudrait nous l'imprimer." Heu. "C'est rien ma fille, envoie-le moi par email et je te l'imprime. - J'ai  plus internet... - Attends, fais comme ça... Comme ça... VoilĂ ."
Long story short, fin de l'embarquement, nous on trĂ©pigne toujours au comptoir, je prends de longues inspirations, mon avion dĂ©colle dans une demie-heure, tout va bieeen, le mec revient avec mon billet imprimĂ© au bout de dix minutes et me fait escorter jusqu'Ă  ma porte. MĂ©li suit, nous passons les contrĂŽles, la douane, remontons douze couloirs, et vient le moment de se dire au revoir. On se fait un gros cĂąlin et j'ai une envie de chialer pas possible "MĂ©li j'peux pas!" mais heureusement faut que j'y aille, et je me retrouve seule devant une porte vitrĂ©e en train de pleurer. Ah les filles! J'me retourne et je la vois s'Ă©loigner sur ses grandes pattes avec son bandage immaculĂ© au bras - on l'a fait tout beau tout propre pour son retour. Dans l'avion les autres passagers s'installent, et je joue des coudes le nez au sol pour m'affaler sur mon siĂšge, et je suis toute Ă  l'envers. A cĂŽtĂ© de moi y'a une maman et sa fille, mĂȘme qu'elle est trop mignonne. "Mais tu la connais la dame maman?" Ca me pommade un peu le coeur, mais j'ai un comme un poids qui va mettre un moment Ă  partir.
Faut que je dorme.
Escale à Singapour. J'ai fait une petite sieste et j'ai envoyé un texto à Méli, ça va mieux. Hop, nouvel avion, je sais pas si ils ont transféré mon sac ou si c'était à moi de le faire mais je m'en fous un peu. Elles sont vraiment trop belles les hÎtesses de Singapore Airlines, dans leur jupe longue et veste assortie en tissu à motifs indonésien bleu, vert ou rouge, et leur gros chignon haut remonté. Arrivée à Denpasar, Bali, température extérieure d'environ 25°C, il est 21h30 et j'ai pris 2h30 de jetlag en plus, maintenant j'ai 6h de décalage avec la France. Ca fait pas tant que ça mais aprÚs toutes ces aventures, je suis un peu déphasée. Je récupÚre mon bagage - ça c'est bon -, je passe la douane et je me dirige vers le comptoir des visas. Je suis pas folle, il y a foule. Je fais la queue, et je fais la queue, et une dame un peu grognon me dit "Visa touriste? - Oui s'il-vous-plaßt madame. - 25$." ... Mais tu veux pas voir mon billet d'avion? "Ouais alors là vos dollars sont trop vieux je peux pas les accepter." Mais c'est quoi cette histoire encore... "Vous avez des euros?" Heureusement la prévoyance paie.
Enfin, je dis prĂ©voyance mais en vrai je dĂ©barque Ă  Bali en pleine saison touristique et je n'ai bien Ă©videmment rien rĂ©servĂ©. Je me fais embarquer par un chauffeur de taxi qui ne semble pas perturbĂ© par le fait que je ne sais pas oĂč je vais, enfin si Ă  Kuta, Ă  cotĂ© quoi, un hĂŽtel pas trop cher s'il-vous-plaĂźt... 300 000 roupiahs. Mmh pardon? Me suis renseignĂ©e un peu quand mĂȘme, le trajet devrait me coĂ»ter entre 50 000 et 100 000, p'is t'façon j'ai pas encore d'argent. On croise un groupe de chauffeurs et je joue Ă  faire tomber les prix, du coup il me refile Ă  un de ses collĂšgues, qui me propose de me balader jusqu'Ă  ce que j'aie trouvĂ© un logement Ă  prix acceptable pour 150 000 rp (environ 15$ soit environ 10€). C'est dĂ©jĂ  ça...
C'est marrant, tout le monde dit que le trafic en IndonĂ©sie c'est une horreur mais en fait c'est juste parce qu'ils sont trop mous! Ils ont tous des Ă©nooormes bagnoles rutilantes et s'y reprennent Ă  douze fois pour prendre un virage Ă  45° - faut pas rayer hein -, laissent passer quinze mecs avant de s'insĂ©rer alors que mille fois le temps de passer, huit fois ma grand-mĂšre et deux fois mon chien. Bref.  Il me fait faire le tour de deux trois boutiques bien au dessus de mes moyens, t'as pas tout compris hein! On fait plusieurs distributeurs aussi, je n'arrive pas Ă  retirer puis si finalement. P'is j'en ai marre, je suis crevĂ©e, j'ai un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone - prĂ©voyance! -, une guest-house raisonnable qui propose des lits en dortoirs mais j'espĂ©rais trouver moins cher et mieux. Le chauffeur est sympa, il appelle et ils ont de la place. Mais surprise! Sur place, ils m'expliquent qu'ils n'ont qu'une chambre double Ă  230 000 rp (23$ / 18€). HO! Zut, pas le goĂ»t lĂ , je nĂ©gocie la nuit Ă  200 000 et investis ma chambre de luxe. Et ouais! C'est PROPRE, les draps sont frais, il y a la clim, deux petites bouteilles d'eau sur la commode, du papier toilette et des petits savons, pas habituĂ©e moi!
Y'a le wifi aussi, alors je me connecte sur skype pour pleurer dans l'oreille de ma maman, p'is y'a ma LĂ©a aussi avec qui je papote un moment mĂȘme que ça fait trop plaisir.
Voyage en solitaire, c'est [bien?] parti. Un peu galĂšre, mais je m'en suis sortie. Allez, vacances!
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Link
Et ben moi je suis passĂ©e Ă  la radio! ... Bon, pendant trois secondes et demi certes, mais quand mĂȘme c'Ă©tait rigolo. Merci "AllĂŽ la planĂšte"!
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
Je me souviendrai.
Je me souviendrai du magnifique temple d'Adinatha aux 1444 colonnes de marbres entiÚrement sculptées.
Je me souviendrai de notre étonnement quand on voyait deux hommes se tenir la main dans la rue, en signe d'amitié.
Je me souviendrai de Méli qui m'a fait une démonstration des effets de la maladie de Parkison, et du petit indien qui lui a demandé si elle dansait.
Je me souviendrai de l'histoire horrible racontĂ©e par Ganga Ă  Kochi, Ă  propos de la sƓur d'un de ses amis qui a Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e vive par son mari.
Je me souviendrai d'avoir chanté "We will rock you" en tapant sur mes genoux à deux petits garçons dans le désert et de leur avoir offert un sifflet Coca-Cola.
Je me souviendrai des centaines de vaches différentes qu'on a pu croiser tout autour de l'Inde - trois races différentes dans chaque ville minimum.
Je me souviendrai que notre dernier soir, MĂ©li et moi avons marchĂ© toutes les deux dans la mĂȘme bouse de vache - du pied gauche s'il vous plaĂźt - parce qu'on regardait en l'air.
Je me souviendrai de ces minuscules villages traversĂ©s dans le Rajasthan, oĂč les seuls signes de modernitĂ© Ă©taient les Ă©normes "Vodafone" peints sur les murs et la route bĂ©tonnĂ©e qui les traversait.
Je me souviendrai du City Palace de Jaipur, oĂč le guide nous a expliquĂ© en nous montrant d'Ă©normes manteaux de fourrure qu'avant il y avait de "vrais" hivers dans le Rajasthan.
Je me souviendrai qu'à Allepey on a laissé un paquet de chips ouvert sur la table et qu'elles sont devenues molles tant l'air était humide à cause de la mousson.
Je me souviendrai de ce tea stall dans le Kashmir qui s'appelait "Rather cool point".
Je me souviendrai qu'à Manali nous avons mangé des lentilles séchées à l'apéro et que Méli s'est mis une lentille dans la lentille en se grattant l'oeil, ce qui en hindi-glais donne "dal to dal" et que ça nous a fait hurler de rire pendant des jours.
Je me souviendrai que lors de notre traversée du Rajasthan en voiture, l'eau dans les bouteilles devenait si chaude qu'on avait l'impression de boire du thé.
Je me souviendrai des hommes tamouls et de leurs jupettes, des femmes tamoules et des fleurs blanches qu'elles portaient dans les cheveux.
Je me souviendrai de l'odeur du masala, omniprésente.
Je me souviendrai m'ĂȘtre cassĂ© la margoulette de façon magistrale dans la rue Ă  PondichĂ©ry en trĂ©buchant sur une tige de fer rouillĂ©e.
Je me souviendrai de toutes ces pancartes à vocation publicitaire bourrées de fautes d'orthographe.
Je me souviendrai de Varanasi, la ville la plus sacrĂ©e de toutes les villes sacrĂ©es, la ville de toutes les horreurs, oĂč se rassemblent les personnes malades, difformes, handicapĂ©es, amputĂ©es, mourantes et autres pour prier le Gange sans mĂȘme espĂ©rer un miracle.
Je me souviendrai de l'ambiance des rues, toujours diffĂ©rente mais toujours le mĂȘme bordel, voitures, chiens errants, scooters, chameaux, tuk-tuk, rickshaws, vaches, vĂ©los, singes, camions, cochons, chevaux, dans un concert de klaxons assourdissant.
Je me souviendrai de toutes ces personnes à la peau décolorée par le vitilligo, taches blanches sur peau brune.
Je me souviendrai du tintement des bracelets des indiennes quand elles se mouvent.
Je me souviendrai d'avoir vu jusqu'à cinq personnes plus un bébé toutes ensemble sur un scooter.
Je me souviendrai des cheveux rouges de Lorenza quand je suis arrivée à l'aéroport.
Je me souviendrai de ces photos prises avec le retardateur oĂč je devais courir pour prendre la pose de maniĂšre trĂšs naturelle dans le cadre.
Je me souviendrai du Taj Mahal, du guide qui zozote, de cette impression irréelle en l'apercevant au loin.
Je me souviendrai des traces rouges de paan partout, par terre, au pied des murs sur 50 cm et de la tronche des indiens en train de chiquer.
Je me souviendrai de tous ces touristes indiens qui tenaient absolument Ă  se faire prendre en photo avec nous.
Je me souviendrai de mon émotion en sentant le parfum des frangipaniers dans le Sud, et d'à quel point les paysages me rappelaient Tahiti.
Je me souviendrai des troupeaux de moutons sans berger qui causaient des bouchons en traversant la route.
Je me souviendrai de Gandhi notre chauffeur, qui disait tout le temps "Is going now?"
Je me souviendrai de notre joie quand on a trouvé de la Vache-qui-rit et que la premiÚre fois on l'a mangée sur du pain au lait de coco.
Je me souviendrai des fantasmes de Méli sur les sandwiches jambon-beurre dans de la baguette fraßche.
Je me souviendrai de mon obstination à manger toujours hyper-épicé dans les premiers temps - et que ça m'est vite passé.
Je me souviendrai de Max et Ramu, nos copains de Manali, qui s'amusaient à répéter "Qu'est-ce que tu dis?" (Kessssketoudi?) et qu'on leur a appris à dire n'importe quoi.
Je me souviendrai qu'ils nous ont raconté qu'à Goa la mousson faisait sortir les serpents - mais qu'on en a pas vu...
Je me souviendrai que dans le Rajasthan il faisait tellement chaud que le vent en Ă©tait brĂ»lant, mĂȘme quand on passait la main par la fenĂȘtre, qu'on buvait environ 6L d'eau par jour et qu'on Ă©tait quand mĂȘme dĂ©shydratĂ©es.
Je me souviendrai de la chanson de notre voyage, un morceau de Shantel, et qu'on beuglait "Disco disco partizaniiiiiii!". Et que quand on l'avait passée dans la voiture Gandhi répétait "Disco disco!" à chaque fois.
Je me souviendrai comme on était toutes excitées de voir un éléphant à Srirangam.
Je me souviendrai avoir horrifié Méli en lui expliquant comment on chùtrait les écrevisses.
Je me souviendrai de nos longues conversations sur la shikara Ă  Srinagar.
Je me souviendrai de ce chauffeur de tuk-tuk sikh qui nous a parlé d'éducation sexuelle pendant dix minutes, alors qu'on osait pas lui répondre.
Je me souviendrai d'avoir croisé plein de gens super cons mais encore plus de gens adorables.
Je me souviendrai de la curiosité des indiens qui te font déballer ton état civil juste comme ça, pour savoir.
[J'espĂšre que] Je me souviendrai des quelques mots d'hindi qu'on a appris (surtout de la nourriture).
Je me souviendrai des clips de chansons bollywoodiennes qui passaient incessamment de partout [ http://www.youtube.com/watch?v=_FC0Ttlf59A / http://www.youtube.com/watch?v=-E_yYcJ5__s / http://www.youtube.com/watch?v=9o1rWMtfPsc / http://www.youtube.com/watch?v=o1RducJbUdc ]
Je me souviendrai de cette chanson en particulier qu'on a entendu EN BOUCLE à Hampi et qu'on a jamais été foutues de savoir ce que c'était.
Je me souviendrai de la façon dont on s'est fait harceler à Varanasi avec les "Boat m'am?" (d'ailleurs à Bali c'est "Massaze?")
Je me souviendrai de ce T-shirt qu'on a vu chez Tony: "No ricksha, no changemoney, no hashish, no boat, no silk, no one rupee, no problem"
Je me souviendrai que derriÚre les camions et les tuk-tuk il était toujours écrit "Horn please" ou "Blow horn" ou autres variantes suivant la région.
Je me souviendrai des vaches de Hampi qui étaient "maquillées" de toutes les couleurs et qui portaient des ornements à clochettes sur leurs cornes.
Je me souviendrai avoir rĂ©pĂ©tĂ© de partout: "L'Inde c'est intense, c'est toujours dans les extrĂȘmes".
Je me souviendrai...
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
This is the end, beautiful friend, the end.
26/06/13 > 29/06/13 >> Et nous y voici, nos trois derniers jours en Inde, et nous sommes à Delhi. A l'aéroport on se sent un peu comme à la maison, p'is non merci pas de taxi on sait faire!
C'est reparti, navette puis métro, il est 17h30 alors on mange une Vache-qui-rit, on traverse à pied la New Delhi Railway Station et nous voici à Pahar Ganj. A savoir, ce trajet est un peu galÚre et vaut le coup quand on est seul. A deux on peut partager le taxi, en négociant bien on s'en tire pour kif-kif-bourricot, les péripéties et le trimballage de sac en moins. Tant pis hein!
On se laisse approcher par les rabatteurs étant donné qu'on a rien réservé une fois de plus qui n'est pas coutume - euh à la réflexion en fait on a jamais rien réservé - et on va au moins cher, au plus propre et au plus offrant, sans scrupules ni sourcillage. On est vraiment trÚs fortes maintenant. Ce sera l'hÎtel "Star Paradise"! C'est la saison creuse pour Delhi aussi, on a fait une bonne affaire.
En fait, rien de bien folichon Ă  raconter sur ces trois jours - mis Ă  part la scĂšne la plus brutale et la plus violente de notre voyage, mais j'y viendrai. On a surtout fait les boutiques, en gros pour prĂ©parer la suite de mon voyage et le retour de MĂ©li en France. On a fait rĂ©parer mon appareil photo (l'objectif faisait des siennes depuis une chute), on a fait un milliard de magasins pour trouver une coloration rouge pour cheveux (celle de MĂ©li virait carotte d'aprĂšs ses propres mots), on a fait trois pharmacies pour refaire ma trousse de secours (mĂȘme Ă  Delhi ils n'ont pas grand chose!), bref on a fait plein de choses et de trucs.
On essaie aussi de s'occuper un peu le soir, zut c'est la fin quoi! Notamment le jeudi soir, il y avait un tribute Ă  Bob Marley au Hard Rock CafĂ© quartier Saket. On se pomponne, on prend le mĂ©tro et une fois arrivĂ©es lĂ -bas... Euh, quatre voies, des murs, trois pelĂ©s et deux tondus... Il faut le dire, on est perdues. On demande notre chemin Ă  deux trois personnes qui semblent pas bien Ă  mĂȘme de nous renseigner... P'is on rĂ©alise qu'en admettant que nous trouvions le bar qui Ă  l'air d'ĂȘtre plutĂŽt loin, on devrait pouvoir y rester une demie-heure avant de repartir pour attraper le dernier mĂ©tro (23h et des brouettes Ă  Delhi). Allez, demi-tour! La soirĂ©e n'est pas pour autant terminĂ©e, Ă  cĂŽtĂ© de notre hĂŽtel nous trouvons un bar ouvert. Histoire de boire une biĂšre et de dire qu'on est pas sorties pour rien quoi! A l'intĂ©rieur, QUE des hommes pour la plupart dĂ©jĂ  bien Ă©mĂ©chĂ©s - on arrive pas Ă  savoir si les indiens sont des gros buveurs ou s'ils ne tiennent pas du tout l'alcool... - qui nous regardent nous installer devant un bock comme des extra-terrestres. Et oui, nous aussi...
A peine assises, la musique s'arrĂȘte et un groupe prend place sur l'estrade Ă  l'entrĂ©e. Nous avons droit Ă  un petit concert de derriĂšre les fagots au niveau sonore purement inhumain, non seulement c'est extrĂȘmement fort mais en plus la chanteuse monte dans des aigus improbables! Tiens t'en veux de l'authentique? Du coup on est pas restĂ©es longtemps du tout, c'Ă©tait assez douloureux. Mais c'Ă©tait rigolo, le groupe jouait des classiques qui dĂ©chaĂźnaient leur public tanguant, certains reprenant les refrains Ă  gorge dĂ©ployĂ©e en faisant un petit pas de danse - et vas-y que je choppe le voisin! Authentique, ouais.
Un aprĂšs-midi, on Ă©tait parties Ă  la chasse aux dollars (j'avais besoin de 25$ pour payer mon visa Ă  Bali) et on s'est assises sur un bout de trottoir pour manger une glace. Tout Ă  coup, des cris Ă©clatent de l'autre cĂŽtĂ© de la rue et attirent notre attention sur un attroupement agitĂ©. Nous voyons alors un homme squelettique complĂštement nu se dĂ©battre en hurlant alors que deux hommes le portent par les bras et et les jambes pour le jeter sur la route, dans le trafic hurlant de Delhi, sous le regard d'une trentaine d'indiens amassĂ©s autour parce que visiblement ça les amusait beaucoup et de deux policiers qui semblaient trouver ça - eux aussi - tout Ă  fait normal. L'homme s'est trĂšs vite relevĂ© et s'est Ă©loignĂ© en pestant et en faisant de grands gestes, les deux hommes trĂšs en colĂšre le laissant partir en l'injuriant, et la foule hilare s'est tranquillement dispersĂ©e. On ne sait pas ce qu'il avait pu faire pour "mĂ©riter" ça, mais personne n'a levĂ© le petit doigt pour le dĂ©fendre, ou ne lui a tendu quelque chose pour se couvrir... Et nous non plus. Et voilĂ . Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins d'une scĂšne qu'il nous est impossible de comprendre ou de cautionner, on peut mettre ça sur le dos du choc culturel - le fameux - mais en mĂȘme temps, comment intervenir? Ca nous laisse un drĂŽle de goĂ»t amer, on a pu constater que les choses, les mentalitĂ©s sont en train de changer, on a pas pour autant envie de voir le modĂšle occidental se dupliquer parce qu'on sait que ça dĂ©naturerait le pays... Et en assistant Ă  cette humiliation publique on comprend que dĂ©cidĂ©ment il existe bien un fossĂ© entre nos mƓurs et les leurs. On a du mal Ă  se dire encore "Pourvu que ça dure".
Passons. Le dernier soir, on rentrait de la promenade de l'aprĂšs-midi et MĂ©li m'arrĂȘte: "Naaan je crois qu'on vient de croiser DrĂ©du!". Je me retourne: "T'es sĂ»re?" Je le connais pas moi DrĂ©du, les copains nous avaient dit qu'il Ă©tait en Inde aussi mais bon c'est grand l'Inde hein! Le mec a un sac Queshua sur le dos alors je dis "Ah ouais c'est sĂ»r c'est un français!" On lui court aprĂšs en mettant des coups de coude dans la foule, on zigzague entre deux vaches et trois tuk-tuk et on rattrape le sac DĂ©cathlon. "DrĂ©du?"
Mais oui c'est bien lui! Il logeait dans la mĂȘme rue que nous et est sur le dĂ©part. Quelle probabilitĂ© qu'on se croise Ă  Delhi?! On va boire un Coca (un thĂ© pour moi, faut pas dĂ©conner), on se raconte nos voyages, c'Ă©tait bien sympa. Puis il rĂ©-enfile son sac Ă  dos et part Ă  l'aĂ©roport. C'est notre dernier soir pour MĂ©li et moi aussi, alors on va se faire un bon petit restau pour manger un indien une derniĂšre fois. Riz (of course!), palak paneer et navratan korma avec des chapatis, nos prĂ©fĂ©rĂ©s. Le cadre est super, on est sur une terrasse en roof top Ă©clairĂ©e par des lampions et on regarde la nuit tomber sur Pahar Ganj en papotant de tout et de rien, en refaisant notre voyage.
La nuit ne fait que commencer.
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
Sea sex & sun!
19/06/13 >> "PANAJI FINAL STOOOP!" On se calme mon ami, il est 5h30 du matin, je sais que toi tu n'as pas dormi mais il n'est pas pour autant nĂ©cessaire de nous aboyer dans les oreilles! Pour ma part j'Ă©tais tellement Ă©puisĂ©e que j'ai roupillĂ© tout du long, en me rĂ©veillant frĂ©quemment certes - coups de volant et klaxons obligent - mais j'ai mĂȘme pas Ă©tĂ© malade! Au matin je ne dirais pas que j'Ă©tais fraĂźche mais au moins je pouvais boire de l'eau. Sale bĂȘte.
Le jour se lÚve à peine sur la station de bus déserte. Assises sur notre bout de trottoir nous assistons à l'ouverture des tea stalls (les troquets qui vendent thé, boissons fraßches, chips et biscuits), aux balayages de trottoirs et à la valse des contrÎleurs en kaki qui prennent le chaï avant leur service. On a pas bien les yeux en face des trous, on a pas vraiment décidé par quoi on commençait. Routard à la rescousse! Ce sera Calangute, la plage la plus touristique de Goa. On est en pleine saison morte alors avec un peu de chance on devrait y croiser un peu de monde... Nous prenons le premier bus aprÚs une heure et des poussiÚres de patience.
ArrivĂ©es Ă  Calangute, ah bah oui il pleut! Saison morte = mousson of course, encore et toujours, en plus on est au bord de l'ocĂ©an alors ça ne s'arrĂȘte jamais! On espĂ©rait - sur un malentendu ça peut marcher? - y couper en remontant vers le Nord, mais rien Ă  faire, elle est dĂ©jĂ  lĂ  la coquine. Les bars, restaurants, boutiques de fringues et de souvenirs se succĂšdent Ă  n'en plus finir, jamais vu autant de magasins d'alcool de tout le voyage! A Goa quand il fait beau c'est sea sex & sun, avec d'Ă©normes parties sur la plage et un demi million de touristes du monde entier qui viennent y faire la fĂȘte. L'ambiance est donc trĂšs dĂ©complexĂ©e, venir ici c'est une promesse de fun; enfin, quand c'est le bon moment quoi. Le bus nous jette au croisement du bled, nous enfilons nos k-ways pour aller prendre un petit dĂ©j'. Nous nous calons dans un hĂŽtel assez fancy qui nous rajoute 20% de taxes sur la note sans que ce soit prĂ©cisĂ© sur la carte, on s'en tire pour trois fois plus cher que d'habitude (pour un cafĂ© et trois toasts!) et malgrĂ© mon scandale nous n'aurons pas droit Ă  un geste commercial. Pas cool!
Il pleut, pleut et pleut toujours, un tuk-tuk nous pose Ă  la guest-house choisie oĂč on nous installe dans une chambre IM-mense avec tĂ©lĂ©, bouilloire, frigo et eau chaude, qu'on nĂ©gocie pour trois fois rien - l'avantage de venir en saison morte c'est que le touriste se fait rare et par consĂ©quent la demande est forte. Parfait, moi je suis encore bien patraque et MĂ©li est bien crevĂ©e, on s'Ă©tale de partout pour faire sĂ©cher nos affaires et faisons la sieste devant des Ă©pisodes de Tom & Jerry.
19/06/13 > 22/06/13 >> Il pleut sans discontinuitĂ© ou presque durant les trois jours que nous passons Ă  Calangute. Nous partageons notre temps entre la guest-house et le centre internet le plus proche, prenons les repas dans la chambre par souci d'Ă©conomie: faut pas croire on s'est fait bien plaisir! Goa c'est tellement touristique que nous trouvons du fromage (fondu), des cĂ©rĂ©ales et mĂȘme des saucisses que nous faisons cuire dans la bouilloire, on est les reines de la dĂ©brouille. Ce calefeutrage ma va bien, au bout de deux jours je me sens vraiment mieux, je n'ai plus de fiĂšvre et je reprends du poil de la bĂȘte, p'is t'façon vu le temps nous n'avons pas vraiment le goĂ»t de sortir - et il n'y a rien Ă  visiter ici, juste les Ă©glises portugaises Ă  Old Goa mais c'est Ă  40 bornes. C'est plutĂŽt rigolo car toutes les maisons sont couvertes de bĂąches en plastique de toutes les couleurs pour ne pas se faire inonder; la nĂŽtre n'y coupe pas, les deux fenĂȘtres et le balcon sont obstruĂ©s. Quand ça devient trop oppressant nous allons nous promener. Ah et sinon dans notre chambre nous avons vu la plus Ă©nooorme blatte du monde, en tout cas la plus grosse que j'aie jamais vue (mĂȘme Ă  Tahiti), genre huit bons centimĂštres sans les antennes.
Le troisiĂšme jour il fait presque beau dans l'aprĂšs-midi et nous tentons d'aller nous baigner. Echec! La mousson ne rebute pas tous les touristes et les indiens se bousculent sur la plage, nous nous faisons tellement solliciter que nous n'osons pas nous exposer en maillot de bain alors que c'est le seul coin de l'Inde oĂč c'est admis. Nous on se sent usĂ©es par les foules, on n'aspire qu'au calme, alors on se rĂ©sout Ă  trouver un endroit vraiment dĂ©sert. P'is on voudrait bien pouvoir bronzer un peu quand mĂȘme!
22/06/13 > 26/06/13 >> Sur les conseils de notre guide prĂ©fĂ©rĂ©, nous souhaitons nous diriger un peu plus au Nord et aprĂšs une demie-heure de taxi louuurdement nĂ©gociĂ©e nous dĂ©barquons Ă  Arambol. Pour le coup nous ne sommes pas déçues, ici tout est fermĂ© et il doit y avoir dix touristes en ville! DĂ©sert c'est le mot, quand je dis ville c'est une rue menant Ă  la plage qui n'est qu'une guirlande de stores clos, et une Ă©tendue de sable oĂč les cafĂ©s quasi tous fermĂ©s sont tous bĂąchĂ©s (pour protĂ©ger ces frĂȘles constructions des fortes pluies). Ici les goannaises ne portent pas toutes le sari je crois, j'en ai vu beaucoup porter des robes Ă  gros motifs floraux trĂšs colorĂ©es couvrant le genou et - attention! - dĂ©couvrant l'Ă©paule. C'est le cas de la dame qui nous accueille Ă  la guest-house que nous avons trouvĂ©, oĂč nous nĂ©gocions une chambre Ă  250 roupies par nuit, soit environ 3,5€ pour les mĂȘmes standards que d'habitude (en gĂ©nĂ©ral ça nous coĂ»te environ 500rs) - bon, le premier jour nous avons du cohabiter avec une mante religieuse, mais s'il n'y a que ça!
Pour fĂȘter ça nous dĂ©cidons d'aller manger une pizza dans un restaurant repĂ©rĂ© sur le chemin et qui affiche "wifi gratuit" en devanture. En fait ils n'avaient que du riz et des omelettes et internet ne fonctionnait pas. Nous y rencontrons le poivrot du village, clichĂ© tout droit sorti d'un roman irlandais: un chilien d'environ 45 ans au visage affaissĂ© dĂ©jĂ  complĂštement saoĂ»l Ă  1h de l'aprem qui nous tient la jambe jusqu'Ă  ce qu'on se sauve, et que nous recroiserons tous les jours. A ce moment-lĂ  on se dit qu'on a peut-ĂȘtre choisi trop dĂ©sert comme coin, alors on s'arrĂȘte Ă  une supĂ©rette pour refaire des provisions... Et je trouve une bouilloire! Improbable! Toutes contentes, nous achetons du mi (des noodles, pĂątes chinoises Ă  rĂ©hydrater prĂȘtes en deux minutes) et d'autres trucs faciles Ă  prĂ©parer. Tadaaam! La bouilloire ne fonctionnait pas.
Je la ramĂšne le lendemain et le gentil monsieur me rembourse sans broncher. D'ailleurs il fait beau! Il est l'heure de travailler Ă  notre bronzage! Allez, sieste sur la plage - en maillot de bain, victoire! - interrompue au bout de trois quarts d'heure par... la pluie. Bon ben tant pis, nous nous rĂ©fugions dans un bar ma foi bien sympathique et qui a le wifi, en terrasse derriĂšre les bĂąches, et qui fait des pizzas! Chouette! Nous y passons la fin d'aprĂšs-midi et la soirĂ©e, Ă  surfer sur internet - Ă  dĂ©faut des vagues! -, Ă  bouquiner et Ă  discuter avec les autres touristes. Nous rencontrons Johnathan, paysagiste canadien qui vit ici depuis environ une annĂ©e et qui a pas mal bourlinguĂ©. Il a quittĂ© son pays il y a quatre ans et nous raconte ses aventures, il me donne plein d'infos sur Bali et la Nouvelle-ZĂ©lande - mes prochaines destinations. Nous faisons Ă©galement la connaissance d'une petite bande d'indiens trĂšs sympas (dont j'ai oubliĂ© les noms, trop compliquĂ©s...) qui nous apprennent Ă  fumer le "huka" (narguilĂ© indien ndlr), parfum double pomme (?!) et nous offrent mĂȘme une biĂšre. Une bonne soirĂ©e quoi! En rentrant on s'arrĂȘte dans un tout petit shop pour acheter de l'eau et TADAM! On tombe sur une bouilloire (de voyage, qui dit mieux?) et qui fonctionne en plus!
Les jours suivants il pleut sans cesse, nous abandonnons l'idĂ©e de bronzette et squattons le mĂȘme restau - histoire de profiter de la plage hein, p'is je suis Ă  la bourre sur le blog. Nous rencontrons Eric et David les australiens, Laurent le suisse, Maxence le français et avec Johnathan le canadien ça fait une chouette petite bande. On parle voyage, Inde, France, boulot, musique, chocs culturels, rencontres, MĂ©li se fait initier au billard, c'est pas mal comme occupation de ne rien faire finalement!
Je discute un moment avec un amĂ©ricain plutĂŽt sympa au prime abord; il roule pas mal des mĂ©caniques et je crois au dĂ©part Ă  du vieillisme parce qu'il a l'air d'avoir pas mal vĂ©cu Ă  sa façon de parler - surtout parce que je n'arrive pas Ă  lui donner un Ăąge. En rĂ©alitĂ© il avait 21 ans et un complexe de supĂ©rioritĂ© qui devrait Ă©touffer un bon chrĂ©tien comme lui - force m'est de revenir aux bons vieux prĂ©jugĂ©s que j'essaie de bouder. Ah les ricains! Trois poils au menton et ça se prend pour un colon, aprĂšs une semaine en Inde il a constatĂ© que "les indiens s'inclinent devant l'homme blanc", que c'est un pays d'arriĂ©rĂ©s parce que les hindous et les musulmans s'entretuent, et autres conneries superbement soutenues sans aucune nuance dans ses propos. Puant vous dis-je! Ah oui, monsieur est en fac d'histoire et a le culot de me conseiller en partant: "A l'avenir tĂąche de te renseigner sur l'Inde". Garde le nez dans tes bouquins si ça te fait plaiz' mais reste chez toi Ă  ce moment-lĂ , sinon tu peux essayer de te rendre compte par toi-mĂȘme de la situation du pays puisque t'y es. Ducon!
Pardon, je m'emballe. Passons. A part ça on a passé une super soirée. Maxence le p'tit français est à Arambol depuis un mois, il est bloggeur professionnel et a fait copain-copain avec le chillien alcoolique dont j'ai parlé plus haut. Il nous apprend que ce personnage était il y a une dizaine d'année une immense star du rock en Amérique du Sud et qu'il s'est exilé en Inde aprÚs la mort de sa femme; un homme qui avait tout et qui est venu se perdre à Goa pour oublier, autrefois richissime aujourd'hui clodo, vivant de la pitié des autres pour manger (et picoler). Triste mais qui l'eût cru? (Méli j'ai perdu son nom, tu l'as dans ton carnet?) Décidément ce voyage nous permet de réaliser énormément de choses - en anthropologie on dit que c'est en s'immergeant dans la culture la plus différente possible qu'on arrive à la comprendre la sienne.
Et c'est pas faux. Que ce soit de prendre conscience du passĂ© d'un SDF ou de comprendre la sensation de rejet: parfois on se sent tellement stigmatisĂ©es touristes et labellisĂ©es friquĂ©es, tellement mises Ă  part, on sent une telle barriĂšre posĂ©e par les indiens eux-mĂȘmes qu'on finit par assumer d'ĂȘtre des touristes, d'ĂȘtre occidentales, d'avoir des habitudes de vie diffĂ©rentes. Bon, ça va pas trĂšs loin, mais pour eux c'est Ă  la limite de l'irrespect: relever le bas de son pantalon, acheter de la biĂšre, aller se baigner... Je suis une extraterrestre Ă  tes yeux parce que tu en as dĂ©cidĂ© ainsi - trĂšs grossiĂšrement. Ca fait rĂ©flĂ©chir sur des questions comme le port du voile en France...
Tout ça pour dire qu'on commence Ă  faire le bilan de ces deux mois de voyage fantastique. La fin approchant on se rend compte de ce qu'on a vu et vĂ©cu, on se rend compte Ă  quel point c'Ă©tait intense, Ă  quel point venir dans ce pays n'Ă©tait pas anodin. Sur le moment on y rĂ©flĂ©chit Ă  peine, le contexte veut qu'on vive en flux tendu, parce que malgrĂ© le choc des premiers jours on s'habitue Ă  tout. L'Inde c'est tellement extrĂȘme qu'au fur et Ă  mesure on apprend Ă  hausser les Ă©paules et petit Ă  petit on ne s'Ă©tonne plus aussi vivement, parce que "This is India".
Breeef. Goa c'Ă©tait pluvieux mais quand mĂȘme une super expĂ©rience - de plus -, les stations balnĂ©aires dĂ©sertĂ©es, les rencontres avec les locaux, l'authenticitĂ© derriĂšre les fards touristiques, le farniente. Le mardi 25 nous quittons Arambol en taxi pour Panaji la capitale, pusique le lendemain nous reprenons l'avion pour Delhi. Une fois n'est pas coutume, nous dĂźnons au restaurant histoire de tester les mets goannais, mĂȘme que c'Ă©tait bien bon. Le mercredi 26 nous prenons le bus direction Vasco de Gama (Goa c'est une ancienne colonie portugaise), puis un tuk-tuk nous dĂ©pose Ă  l'aĂ©roport - beh ouais, y'a pas de liaison directe entre la capitale et l'aĂ©roport, logique!
Pour patienter j'achĂšte un mensuel fĂ©minin; "Smart life" c'est un peu le "Elle" indien et sa lecture est Ă©difiante! Le plus "drĂŽle" c'est les petites diffĂ©rences, les sujets sont sensiblement les mĂȘmes mais traitĂ©s diffĂ©remment: conseils beautĂ© pour survivre Ă  la mousson, yoga, ayurveda et pilates, sujet psycho sur le sentiment de persĂ©cution (qui peut tout Ă  fait ĂȘtre positif parce que "vivre dans la crainte de dieu rend l'Homme meilleur"), conseils santĂ© sur comment soigner la diarrhĂ©e chez les enfants, ... Y'a les grosses diffĂ©rences aussi, qui m'ont bien fait frĂ©mir du sourcil: par exemple, ils trouvent gĂ©-niAl que des scientifiques aient rĂ©ussi Ă  reconstituer un hamburger en laboratoire - une bonne alternative Ă©cologique selon la rĂ©daction. Oops.
Le vol s'est passé sans encombres et en fin d'aprÚs-midi nous revoici à Delhi, cette chÚre Delhi. Bon, cette fois-ci on l'aborde un peu différemment, faut dire qu'il ne nous reste plus que trois jours...
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
Karnataka
14/06/13 >> 7h30 du matin, nous posons pied à Bangalore. C'est marrant, j'ai toujours été attirée par cette ville à cause de la sonorité de son nom, ça rebondit dans la bouche comme un petit pois dans un ascenseur, ça a l'air plein de promesses. En réalité c'est la cinquiÚme ville d'Inde et son pÎle technologique. Ca en dit déjà long... On se rend vite compte qu'il n'y a rien à voir rien à faire, et son nom résonne déjà comme un chewing-gum collé au derriÚre de Tarzan.
On vient de passer 12h30 dans un bus mais je me sens soulagĂ©e: juste avant de quitter Kochi, y'a quelqu'un qui m'a dit que les routes Ă©taient dans un Ă©tat lamentable et j'ai prĂ©fĂ©rĂ© ne rien dire Ă  MĂ©li, qui apprĂ©hende ce genre de voyage depuis notre Ă©popĂ©e pour Manali. Elle a bizarrement bien vĂ©cu le trajet alors qu'on s'est quand mĂȘme senties bien ballottĂ©es sur nos siĂšges deluxe; mais bon, on Ă©tait tout devant et la route Ă©tait plate et droite. Bref, j'me sentais bien coupable mais une fois ma faute avouĂ©e, elle m'a presque remerciĂ©e - conditionnement positif.
Nous comptions passer une nuit Ă  Bangalore avant de reprendre un bus le lendemain matin pour Hampi, histoire d'avoir le temps de se remettre. Mais aprĂšs qu'on se soit fait jeter de deux hĂŽtels sous prĂ©texte que c'est complet alors que pas du tout, nous dĂ©cidons de quitter la ville au plus vite - mauvaises vibes. Nous achetons nos billets pour le soir mĂȘme, laissons nos bagages Ă  l'agence de voyage et triturons le Routard au petit dĂ©j' pour trouver comment tuer le temps. On a quatorze heures devant nous et on a repĂ©rĂ© une Alliance Française et un parc.
Nous dénichons la premiÚre au bout d'une heure et demie de marche le long d'artÚres dont on ne voit jamais le bout. Les trottoirs sont tout cabossés et c'est en devant sauter par dessus des trous béants que nous réalisons que ce sont en fait des pseudo-égouts recouverts de grosses dalles de béton. Y'a du avoir de sacrées chutes pour qu'elles soient défoncées comme ça... Et il doit y en avoir encore un paquet puisqu'elles ne sont visiblement jamais remplacées. A la circulation bien sûr hurlante s'ajoutent donc les ùcres exhalaisons de ces caniveaux de fortune qui recueillent les immondices laissés pour compte par les habitants, pourtant presque débordants d'eau de pluie - on pourrait croire que ça draine mais par un petit miracle celle-ci réussit à croupir entre deux averses. Bangalore, Bangalore...
L'Alliance française est un havre de paix, un sacrĂ© choc en venant de la rue. Une belle baraque coloniale toute blanche perdue dans un jardin fourni on ne peut plus exotique; une oasis au milieu des immeubles. Nous nous choisissons tranquillement un livre Ă  la bibliothĂšque rutilante de neuf et nous affalons sur les canapĂ©s moelleux en goĂ»tant au calme qui y rĂšgne. Je me plonge dans "Le Tigre blanc", un bouquin terrible sur l'Inde d'aujourd'hui sur fond de rĂ©cit autobiographique (de fiction? J'ai pas su). C'est Ă©crit par un indien avec un Ɠil trĂšs critique sur un ton trĂšs goguenard, et il offre un milliard de clĂ©s de comprĂ©hension sur ce pays incomprĂ©hensible. Et c'est fou, je lisais ce que je vois tous les jours: c'est loin de la vision du Routard ou d'un manuel d'histoire-gĂ©o, ça fait pas rĂȘver mais c'est juste juste. La faim nous tirant de nos lectures je n'ai pas pu le terminer, mais j'en avais abattu une bonne grosse moitiĂ© sans pouvoir en dĂ©crocher.
Nous tombons sur un restau qui sert de la salade verte (allĂ©luia!) qu'on accompagne de purĂ©e de patate - ah les petits plaisirs... La journĂ©e se passe pas si mal! Nous finissons l'aprĂšs-midi dans le parc puisqu'il ne pleut pas, et au moins on est coupĂ©es de la ville. Nous partons en quĂȘte d'une supĂ©rette (sous la pluie) histoire d'avoir de quoi pique-niquer le soir et rejoignons l'agence, oĂč nous patientons jusqu'Ă  22h pour monter dans le bus pour Hospet, notre Ă©tape avant Hampi. Ciao Bangalore, c'est sans regrets!
15/06/13 >>  Waow, deuxiÚme nuit consécutive dans un bus mais cette fois en couchettes, ce matin quand on nous jette du bus on se sent un peu raides. Quoiqu'on aie bien dormi malgré l'effet boßte à savon - entre quatre rideaux et le nez collé au plafond sur un matelas fin fin fin comme la nappe. A peine descendues on se fait comme d'hab' accoster de toutes parts "Taxi?" "Tuk-tuk?", et comme d'hab' on va s'asseoir sur un bout de trottoir pour se réveiller. Ca a l'effet - involontaire pour une fois - de faire tomber les tarifs; nous comptions prendre le bus local mais du coup ça nous évite de galérer, et puisqu'on nous offre un bon prix nous grimpons dans un tuk-tuk.
Une dizaine de kilomĂštres plus tard et nous voici Ă  Hampi! Trop fou cet endroit, c'est minuscule et tout en travaux, on se croirait dans un campement. Ah oui, pour la petite histoire, Hampi c'est un site archĂ©ologique d'environ 30 kmÂČ, qui fĂ»t Ă  une Ă©poque une citĂ© richissime et grandiose, aujourd'hui un tas de ruines - puisque l'Homme succombe toujours Ă  sa propre folie. Un bourg composĂ© de genre quatre rues regroupe les quelques habitations, guest-houses, restaurants et boutiques et quatre cent temples et autres vestiges plus ou moins royaux sont Ă©parpillĂ©s sur les collines alentours. Le site est classĂ© au patrimoine mondial de l'Unesco et il a fallu dĂ©truire environ trois cent habitations trop proches des temples; on ne cesse d'y faire des dĂ©couvertes et le village est de plus en plus grignotĂ© (cette fois-ci le Routard a Ă©tĂ© inutile puisque la moitiĂ© des rues et des guest-houses n'existent plus!).
La premiĂšre chose qu'on a fait en arrivant a Ă©tĂ© de prendre une douche - bah oui si on suit le compte on avait pas vu une salle de bains depuis deux jours! Suivie bien entendu des rituelles lessives et courses; c'est qu'on a pris nos petites habitudes, maintenant on est super rodĂ©es comme routardes! Pendant que le linge trempe dans le seau dont on se sert pour la douche, je dĂ©niche un magasin d'alimentation (qu'un gracieux monsieur ouvre juste pour moi) oĂč j'achĂšte du pain de mie et du nutella - hĂ©hĂ© petit craquage - et MĂ©li va emprunter une bouilloire Ă  nos hĂŽtes pour faire du cafĂ© - on a notre pot de lyophilisĂ©. Une ficelle tendue en travers de la chambre entre un gond de porte et une tringle Ă  rideau fait office de corde Ă  linge, nous accrochons la moustiquaire Ă  la fixation du nĂ©on et faisons une petite sieste-bouquineuse. What else?
15/06/13 > 18/06/13 >> La mousson n'est pas bien violente  par ici et nous profitons du beau temps les quelques jours oĂč nous restons Ă  Hampi. Fait pas trop chaud grĂące aux petites rincĂ©es (comparĂ© Ă  ce qu'on a pu expĂ©rimenter ailleurs) et c'est plutĂŽt plaisant. Nous faisons une premiĂšre virĂ©e Ă  pied dans les collines, moi je trouve que ça ressemble au bac Ă  sable des dieux: d'Ă©normes rochers de forme plus ou moins arrondie s’amoncellent en tas Ă©normes selon un Ă©quilibre farfelu, on dirait qu'ils se trouvent posĂ©s lĂ  du fait d'un caprice puĂ©ril. Ici et lĂ  on aperçoit des colonnes, un temple, des singes; on grimpe un peu et une vue panoramique dĂ©lirante s'offre Ă  nous: les roches, les cocotiers, l'immense gopuram du temple du village, c'est vert, rouge et blanc, on se croirait dans un film d'Indiana Jones.
Le jour suivant on se dĂ©cide Ă  aller voir plus loin et nous louons des vĂ©los; ils sont mille fois trop petits, on galĂšre dans les montĂ©es comme des grenouilles sur une boĂźte d'allumettes. On s'engage sur une piste caillouteuse pour aller visiter un temple dit extraordinaire, avec des piliers musicaux: le granit qui les compose est - dit on - si chargĂ© de cristal qu'en frappant dessus il en sort un son clair. Nous n'aurons pas l'occasion de le constater, puisqu'on se fait arrĂȘter Ă  mis chemin du sentier par des vendeurs de noix de coco, qui nous disent que le chemin est impraticable Ă  vĂ©lo. Acte manquĂ©, demi-tour!  Nous rendons nos vĂ©los bien vite en se disant que le lendemain on se rendra Ă  8h du mat' chez le loueur et que cette fois... nous prendrons une mopette.
C'est que c'est grand ce site, 30 kmÂČ comme je l'ai dit plus haut, y'a tant Ă  voir et si peu de temps! La journĂ©e commence hyper bien, on est pas bien rassurĂ©es sur notre mini-mobylette mais les petites routes qui circulent sur le terrain sont goudronnĂ©es et dĂ©sertes et le mec nous soutient que c'est comme faire du vĂ©lo. On prend confiance en faisant des tours sur la place du village et partons nous promener. Formidable! Il fait un temps magnifique - qui se couvre par moment, on essuie une ou deux radĂ©es - et on se prend pour des bikeuses malgrĂ© les 30 km/h de notre Harley, cheveux au vent et moustiques collĂ©s aux dents. Au final les distances sont vraiment pas longues, deux minutes de chemin entre chaque visite, on aurait pu le faire Ă  pied... Mais ça aurait Ă©tĂ© tellement moins fun!
P'is c'est tellement chouette. Partout, des vestiges Ă  l'Ă©tat de ruine ou reconstituĂ©s, nous visitons un temple grandiose dĂ©diĂ© Ă  Vishnu ornĂ© de statues de danseuses envoĂ»tantes; un autre qui illustre les dix-neuf incarnations de Rama sur des piliers de pierre noirs au dessin si fin qu'on les croirait sortis d'un moule; les bains de la reine, oĂč avec un peu d'imagination on se reprĂ©sente l'eau claire, les fleurs et les parfums, les musiciens sur leur balcon et les jeux des dames de compagnie; les quartiers royaux avec le Lotus Mahal extraordinairement conservĂ© (le parc de ses dames); et tant d'autres...
Sur un terrain immense tout en ruine appelé "Mint" (les quartiers des nobles si on a bien compris)on se laisse guider par une mama d'un certain ùge avec qui nous communiquons par signes (elle ne parle ni anglais ni hindi, p'is nous... voilà quoi). Elle nous montre des bas-reliefs illustrant des scÚnes de guerres et de chasse en mimant un tigre ou un arc, trop drÎle! Elle tient absolument à nous prendre en photo devant ci ou ça, puis nous montre la "chambre secrÚte". Trois marches qui plongent dans le sol et une porte qui s'ouvre sur un couloir plongé dans l'obscurité. Bras dessus bras dessous, nous avançons à tùtons en caressant du bout des doigts les moulures sur les murs sans savoir ce qu'elles représentent. Le corridor fait une boucle et nous débouchons deux virages plus loin dans une salle au plafond effondré. Là, mama se mélange dans les gestes, les mots, semble réfléchir intensément puis éructe un "Khana!" avec un geste de triomphe (manger en hindi). Aaaah... De la chambre secrÚte nous n'avons vu que la salle à manger donc, nous farfouillons vite fait dans le sac à dos pour trouver une lampe de poche mais "Nahin!" il faut continuer! Elle me choppe la main et la cale sous son aisselle, on sort maintenant. Et c'est reparti, le couloir dans le noir, deux virages, un escalier et nous nous retrouvons à l'air libre. Elle nous montre également des sortes de plats en pierre musicale et effectivement elle chante quand on tape dessus!
Le plus intrigant, les étables des éléphants. Le roi de cette cité grandiose possédait - paraßt-il - plus de huit cent éléphants et logeait ses huit préférés dans des étables monumentales toutes sculptées (derriÚre les quartiers des femmes).
Notre prĂ©fĂ©rĂ©: le temple souterrain de Krishna. En fait souterrain, pas vraiment, il est "seulement" semi-enterrĂ©, pour une raison qu'on ignore. De ce fait il est trĂšs sombre et de l'eau y stagne en permanence (environ 30 cm); Ă  certains moments de l'annĂ©e il est envahi de plantes grasses, arrachĂ©es mĂ©ticuleusement pour prĂ©server les lieux. Nous on l'a vu "propre", mais c'Ă©tait quand mĂȘme gĂ©nial. On a jouĂ© pendant une bonne demie-heure Ă  Sydney Fox (escalader les piliers, sauter de pierre en pierre sans toucher l'eau, monter Ă  califourchon sur une statue de vache, ...) en prenant plein de photos. Ce temple se compose de deux espaces, la piĂšce de devant recevant la lumiĂšre du soleil par quelques ouvertures, qui miroite sur l'eau et offre aux vieilles pierres des reflets d'or, d'argent, une vague lueur bleutĂ©e. IrrĂ©el. La piĂšce du fond est plongĂ©e dans les tĂ©nĂšbres, et abrite le lingam du dieu.  Ainsi qu'un paquet de chauves-souris, qui viennent me voler Ă  trois centimĂštres de l'objectif et manquent de me foutre Ă  la flotte un couple de fois! Vraiment, on a bien rigolĂ©.
En dĂ©but d'aprem nous rĂ©enfourchons notre monture royale pour rentrer au village. On a faim! On est d'une humeur terrible en plus, la matinĂ©e a Ă©tĂ© parfaite. Vroum vrouuum c'est reparti, trop drĂŽle ce petit machin sans vitesses! La journĂ©e avait peut-ĂȘtre trop bien commencĂ©, un retour de karma? Sais pas, mais une grosse voiture conduite par un indien (rappelez-vous Ă  quel point ils conduisent bien...) est venue nous coller aux fesses dans un virage et nous fait perdre l'Ă©quilibre en nous frĂŽlant. Mais qu'est-ce qu'elle foutait lĂ  d'abord?! Au final on s'en tire pour deux-trois bobos sans gravitĂ© (on devait rouler Ă  15 Ă  l'heure), des dermabrasions comme dit ma maman, on va vite nettoyer tout ça, un pansement et un bisou magique et nous allons manger pour nous remettre de nos Ă©motions. Pour le coup y'avait pas de risque mais on aurait pu se faire sacrĂ©ment plus mal! On a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© encore un peu trop chanceuses, parce que mon repas a catĂ©goriquement refusĂ© de rester dans mon estomac et j'ai Ă©tĂ© malade touuut l'aprĂšs-midi. Il nous restait un temple Ă  voir (celui oĂč on ne peut y aller qu'Ă  pied), mais la bĂȘbĂȘte dans mon systĂšme gastrique ne m'a pas laissĂ© grimper... Bon, j'me plains pas trop, j'avais pas Ă©tĂ© malade jusque lĂ , fallait bien que ça me tombe dessus Ă  un moment ou un autre. Ca nous a juste pourri notre journĂ©e!
Le soir nous prenons le bus, ciao Hampi nous rejoignons la derniÚre étape de notre voyage. Panaji nous voici!
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
I'm siiinging in the raaain...
09/06/13 >> On a plutÎt bien dormi dans le bus, roulées en boule sur nos siÚges. Faut croire qu'on se fait à tout! On se réveille en sursaut lorsque le conducteur crie "Kottayaaam!" vers 9h du matin. Dur le réveil! Nous débaroulons du bus les yeux encore plein de sommeil et nous r'asseyons deux mÚtres plus loin le temps d'émerger, fesses sur nos sacs et Routard sur les genoux. On s'aventure dans un restau indien pour se sustenter et constatons qu'il y a de la noix de coco de par-tout dans la nourriture keralaise - j'y suis allergique...
Nous avons atteint la cĂŽte Ouest du Sud de l'Inde, welcome in Kerala! LittĂ©ralement "pays des cocotiers" en malayalam, la langue locale. Alors faut pas s'Ă©tonner! C'est une rĂ©gion verte, gorgĂ©e d'eau, qui vit de l'ocĂ©an mais surtout de ses back-waters, sorte de rĂ©seau de canaux, de riviĂšres et de lacs Ă©voluant en mĂ©andres touffus sur prĂšs de cent-vingt kilomĂštres. Kottayam s'Ă©tend justement au bord d'un lac, du coup nous dĂ©cidons de rejoindre Allepey (notre objectif du jour) en ferry. Nouvelle trahison de notre Bible! AprĂšs avoir marchĂ© une bonne heure sous nos quinze kilos et une chaleur bien sĂ»r Ă©crasante, nous atteignons le quai d'embarquement indiquĂ© par le Routard qui s'avĂšre ne pas ĂȘtre le bon. Il nous faut prendre un tuk-tuk pour nous rendre Ă  une dizaine de kilomĂštres de lĂ ; d'ailleurs l'embarcadĂšre se trouve au bout d'une piste sinueuse qu'il nous aurait Ă©tĂ© impossible de trouver seules...
Nous passons une heure et demie sur l'eau au milieu des autochtones Ă  admirer les Ă©tendues d'eau bordĂ©es d'une cocotiers et de bananiers qui se battent pour l'espace, et observons avec amusement le ramassage scolaire. Dans le Kerala, 96% des enfants sont scolarisĂ©s et tous portent l'uniforme: nous assistons Ă  un vĂ©ritable dĂ©filĂ© de jupes sixties, chemises strictes et nƓuds fluos. C'est la rĂ©gion la plus alphabĂ©tisĂ©e de l'Inde (femmes inclues, c'est d'ailleurs la seule rĂ©gion qui recense plus de naissances de filles que de garçons) et on se demande si la marteau et la faucille omniprĂ©sents sur les murs n'y seraient pas pour quelque chose... Cqfd?
Tumblr media
A l'arrivĂ©e Ă  Allepey, il pleut. Nous nous rendons chez Johnson qui a une maison charmante - mĂȘme si ça pue le chat dans les couloirs: c'est une vĂ©ritable mĂ©nagerie gardĂ©e Ă  l'entrĂ©e par un poney moyennement commode (dixit MĂ©li). La chambre est immense et trop belle, toute de mauve et de rouge foncĂ©e peinte, avec un joli balcon ombragĂ© en demie-lune. Douche, lessive et sieste plus tard, nous partons faire un tour sur la plage qui se trouve Ă  une dizaine de minutes Ă  pied. On s'y pose pour manger du bout des lĂšvres des plats plein de noix de coco: trop Ă©picĂ©s pour MĂ©li et trop dangereux pour moi! La plage est noire de monde, les touristes indiens s'y bousculent au crĂ©puscule en sautant dans les vaguelettes qui lĂšchent le sable.
Tumblr media
C'est la pluie qui nous fait rentrer encapuchonnées dans nos k-ways; dis donc Routard, tu nous avait dit que la mousson commençait en juillet! Décidément, va falloir te mettre à jour. Méli a connu celle de l'Asie du Sud-Est: une grosse radée de dix minutes, deux ou trois heures de répit et ça recommence... En Inde du Sud c'est trois heures de suite sous des hectolitres de gouttes grosses comme des sardines tout aussi collées-serrées.
10/06/13 >> Le jour suivant, il pleut et il pleut encore. Et il pleut encore. Nous restons terrĂ©es dans notre belle chambre oĂč notre linge refuse catĂ©goriquement de sĂ©cher. Le moral Ă  l'image du temps n'est pas au beau fixe... On profite d'une accalmie pour mettre le nez dehors, rĂ©solues Ă  rĂ©server un canoĂ« pour le lendemain - histoire de voir les fameuses back-waters quoi, et tant pis si il pleut! Le repas nous dĂ©pite encore plus, c'Ă©tait gras et dĂ©finitivement mauvais. Nous retrouvons le sourire en tombant par hasard sur de la Vache-qui-rit, du pain de mie et du chocolat! Nous trouvons mĂȘme des tomates fraĂźches pour le pique-nique du soir qui nous semble ĂȘtre un vrai festin de reines!
11/06/13 >> La pluie s'obstine Ă  tomber toute la nuit. Au petit matin tout est trempĂ© et nos vĂȘtements sont toujours humides lorsque nous les bourrons dans nos sacs. Un sac devant un sac derriĂšre, nos k-ways par dessus, ça nous fait de drĂŽles de silhouettes de bossues obĂšses enceintes et ça nous fait plutĂŽt marrer. Il n'est pas 8h du mat', nous avons rejoint le point de dĂ©part de notre journĂ©e en canoĂ« quand je rĂ©alise que j'ai oubliĂ© mes bijoux dans la prĂ©cipitation du lever. Stupid is as stupid does.
Nous prenons le ferry en mĂȘme temps que les Ă©coliers pour traverser le lac et atteindre le petit village d'Anthony, notre rameur pour la journĂ©e. Tout est inondĂ© et nous devons sauter de sac de coquillage en sac de coquillage pour atteindre la porte de sa maison, oĂč nous sommes accueillies par sa femme, Maria. Elle nous offre le petit dĂ©jeuner: d'Ă©paisses galettes compactes Ă  base de chair de banane et de noix de coco (encore...) gluantes et bourratives. C'est pas fameux mais nous essayons de faire bonne figure quand mĂȘme! On peut dĂ©marrer la balade?
Nous passons la matinĂ©e Ă  nous laisser conduire tout doucement dans le labyrinthe de petits canaux qui traversent les villages environnants. C'est tellement beau... La pluie s'est arrĂȘtĂ©e et je mitraille tout ce qui me passe sous les yeux - MĂ©li se moque de moi parce que j'en fait toujours trop et qu'aprĂšs j'en supprime les trois quarts. Anthony est bien gentil, il nous parle de ses enfants et nous nomme les arbres, les oiseaux, nous montre un pĂȘcheur qui jette son filet tressĂ©-main, une femme en pleine lessive qui frappe son linge savonneux sur une grosse pierre... Autant de scĂšnes de vie inhabituelles Ă  nos yeux. Il rĂšgne un calme impressionnant. Mis Ă  part quand nous reprenons la riviĂšre la plus large oĂč circulent les house-boats - comme dans le kashmir, sauf que celles-ci sont de vĂ©ritables bateaux de princesse recouverts de bambou tressĂ©, grand luxe Ă  l'intĂ©rieur! Le hic c'est qu'il y en a environ six cent autour d'Allepey et que ça pollue plus plus plus. Les fauchĂ©s et les Ă©colos font du canoĂ«!
Nous nous abritons sous une passerelle une vingtaine de minutes quand la mousson nous refait une crise. Le caprice calmé, Anthony nous ramÚne chez lui pour le déjeuner. Maria est une excellente cuisiniÚre et nous a préparé un repas de spécialités fantastique: riz rouge kéralais, papaye rùpée marinée, poisson grillé, haricots épicés, le tout arrosé d'une délicieuse sauce à la mangue fumée et servi dans une feuille de bananier. Et presque pas de coco! Miam! AprÚs manger nous feuilletons les cahiers que le couple tient, dans lesquels signent tous les touristes qu'ils accueillent - et y'en a eu un paquet! Nous ne manquerons pas d'y mettre un mot aussi.
L'aprĂšs-midi se dĂ©roule suivant le mĂȘme programme que le matin. Un tournage de film est en cours dans le coin mais ça ne nous intĂ©resse pas des masses; nous on prĂ©fĂšre la barque! Anthony finit par me tendre une rame et je l'"aide" un petit moment; je pense pas avoir Ă©tĂ© trĂšs utile mais j'ai bien aimĂ©! Nous reprenons le ferry pour rentrer Ă  Allepey, toujours avec les enfants qui rentrent de l'Ă©cole.
Nous repassons chez Johnson pour récupérer les bijoux de la Castafiore puis nous rendons à la place des bus; nous espérons atteindre Kochi dans la soirée. Seulement, on a pris de mauvaises habitudes à force de trouver les transports trop faciles, plus ça va et plus nous partons à l'arrach'. Faut dire que jusque-là on s'était débrouillées sans peine, comme de vraies routardes. Bref, on est montées dans le mauvais bus! En suivant les conseils d'un monsieur qui cherchait à se rendre à Kochi aussi certes, mais le regard interloqué du contrÎleur nous fait réaliser que c'est pas l'itinéraire le plus simple... Heureusement notre compagnon de voyage nous a guidé jusqu'au bout, et trois correspondances farfelues et quelques heures de route cahoteuse plus tard nous arrivons à Fort Cochin - toujours sous la pluie et en prime, en pleine coupure de courant.
Il doit ĂȘtre 21h mais le ciel chargĂ© rend les rues noires sans Ă©clairage publique, on y voit comme dans un four et on a aucune idĂ©e de l'endroit oĂč l'on se trouve. La bĂ©nĂ©diction de l'Ă©lĂ©phant ou notre bonne vieille Ă©toile? Nous croisons la police du tourisme (?!) qui nous indique le quartier des guest-houses; d'ailleurs nous ne tardons pas Ă  nous faire aborder par des rabatteurs et suivons celui qui propose le moins cher. Dix minutes montre chrono! Nous sommes au sec dans une chambre tout Ă  fait correcte. Nous patientons un quart d'heure sur le balcon le temps que l'Ă©lectricitĂ© revienne, en papotant avec Dominique et Marie-AndrĂ© les françaises, alias Ganga (64 ans et survoltĂ©e) et MadĂ© (la petite cinquantaine et hyper zen). Toutes deux voyagent seules, elles se sont rencontrĂ©es Ă  l'hĂŽtel et ont mĂȘme sympathisĂ© avec les gĂ©rants, Bobby et Romi. Du coup on se fait inviter Ă  manger et mĂȘme offrir un verre par la joyeuse compagnie, et nous passons une bonne fin de soirĂ©e ensemble. Nous nous endormons avant de toucher l'oreiller, avec le sentiment d'avoir bien rempli la journĂ©e.
12/06/13 >> Ayant encore snobĂ© le rĂ©veil, nous nous levons tranquillement Ă  11h30. C'est les vacances ou pas? Nous partons flĂąner dans Kochi pour tuer le temps - en fait, on a dĂ©cidĂ© de faire Ă©tape ici sur un coup de tĂȘte, parce qu'on a vu dans le Routard qu'on pouvait y assister Ă  des reprĂ©sentations de Kathakali tous les jours Ă  partir de 17h. A midi nous mangeons de la SALADE VERTE pour la premiĂšre fois, quelle Ă©motion! (vĂ©rifiĂ© et confirmĂ©: les plaisirs simples sont les meilleurs...)
Le Kathakali kĂ©ralais c'est un peu comme le NĂŽ japonais, c'est du théùtre codifiĂ© Ă  l'extrĂȘme jusque dans le moindre mouvement des yeux, un art traditionnel contant des lĂ©gendes mĂȘlant danse et musique rythmique. Les costumes et maquillages sont des plus impressionnants et la reprĂ©sentation dĂ©bute par la transformation des acteurs; durant la premiĂšre heure, ils sont assis sur scĂšne et se peignent intĂ©gralement le visage sous les regards curieux et les objectifs des spectateurs. L'un des trois acteurs se fait mĂȘme coller une collerette en papier sur le menton - c'est le premier rĂŽle, celui du beau jeune homme. Le maquillage demande au minimum quatre ans d'apprentissage et l'interprĂ©tation des rĂŽles les plus prestigieux en requiert une quinzaine.
Pendant que les acteurs achĂšvent de se prĂ©parer en coulisse, le chanteur nous prĂ©sente l'art du Kathakali dans les grandes lignes et nous avons mĂȘme droit Ă  une dĂ©monstration: chaque geste ayant une signification, les dialogues sont mimĂ©s. Le Kathakali c'est un langage Ă  part entiĂšre! Raconter une lĂ©gende demandant huit Ă  neuf heures, nous n'aurons droit qu'Ă  un extrait (ouf?). Ce soir c'est l'histoire d'une dĂ©mone qui pĂ©nĂštre au Paradis pour ramener de belles jeunes filles Ă  son maĂźtre et qui rencontre en chemin le fils d'un roi dont elle tombe amoureuse. Elle se dĂ©guise pour tenter de le sĂ©duire mais il la rejette puis ils se battent. Ca a durĂ© une heure et demie et c'Ă©tait gĂ©nial. Nous sommes bien entendu rentrĂ©es sous la pluie, du coup j'ai massacrĂ© "Singing in the rain" en faisant des claquettes en tongs dans les flaques.
13/06/13 >> Aujourd'hui nous quittons le Kerala pour Bangalore dans le Karnataka, Ă©tape avant Hampi. Notre bus ne partant qu'Ă  19h, nous passons la moitiĂ© de la journĂ©e sur un banc face Ă  la mer Ă  papoter. Le spectacle de la veille nous a marquĂ© alors on s'essaye aux mimes, on est pas trĂšs convaincantes mais ça nous fait bien rigoler. Il fait trĂšs beau et nous nous promenons sur la jetĂ©e en observant les pĂȘcheurs relever leurs filets chinois, puis nous nous posons dans un cafĂ© pour rattraper un peu du retard que nous avons pris dans nos carnets de voyage.
Kochi c'est une Ăźle au large d'Ernakulam, et il nous faut rejoindre le continent pour attraper notre bus. Nous partons donc bien en avance, ne sachant encore pas trop comment s'y rendre. Personne ne semblant disposĂ© Ă  nous renseigner, nous montons un peu au pif dans le premier bus qui rĂ©pond "Yes!" Ă  "Ernakulam?". C'Ă©tait pas le bon mais il nous rapproche quand mĂȘme. Dans la rue on nous en indique un autre et nous trouvons le "central bus stand" sans trop de difficultĂ©s finalement! On a mĂȘme Ă©tĂ© tellement prĂ©voyantes qu'on a une bonne heure d'attente avant le dĂ©part. Tata Kerala!
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
"S'ils n'ont pas de pain, qu'on leur donne de la brioche!"
03/06/13 >> AĂŻe! Ca pique ce matin, on en avait presque perdu l'habitude de se lever. Nous traversons le village endormi avec la grĂące du bernard-l'ermite mĂ©galo (Ă©crasĂ© par sa coquille trop lourde); la place des bus est dĂ©serte et de dĂ©pit nous finissons par nous jeter dans un taxi pour rejoindre la route principale. LouĂ©e soit notre fainĂ©antise, puisque le conducteur nous pose Ă  l'arrĂȘt pour PondichĂ©ry et nous indique le bus Ă  prendre - qui a eu la bonne idĂ©e de passer Ă  l'instant oĂč nous descendions de voiture. Perfect timing!
Tumblr media
C'est chouette Pondich'. C'est une ancienne colonie française et la ville en a conservé quelques traces dans son architecture et ses commerces; y'a des BOULANGERIES de partout, en plus les rues ont des noms et des PANNEAUX! Jamais on ne s'est repéré aussi facilement dans une grosse ville! Nous atterrissons dans un joli petit quartier musulman trÚs calme bordé de vieilles maisons au charme intact. Seulement le Routard nous a trahies! La guest-house choisie se révÚle plus de deux fois plus chÚre que prévu... En cherchant un peu, nous trouvons de la place dans un ashram [sorte de centre de méditation qui loue des chambres ndlr]; y'a des statutes d'éléphants à l'entrée, les rÚgles de vie y sont trÚs strictes (pas de nourriture autorisée, pas de chaussures, couvre-feu à 22h30, ...) mais la chambre est immense, et on a jamais eu si propre ni payé aussi peu cher!
Tumblr media
Nous abandonnons nos bagages le temps que la piaule soit prĂȘte et partons chasser le petit-dĂ©j'. Trahison pardonnĂ©e: notre fidĂšle Routard nous mĂšne au "Daily Bread", Ă©lu Ă  l'unanimitĂ© nouveau restau prĂ©fĂ©rĂ©. Ils font des viennoiseries Ă  se taper la tĂȘte sur la table et nous nous tapons la cloche aux vrais bons croissants frais et cappuccinos dĂ©licieux... C'est fou mais ce qui nous manque ici le plus c'est le PAIN! Nous passons par la poste sur le chemin du retour [est-ce que quelqu'un reçoit mes cartes postales??!]; la traversĂ©e de la ville nous ayant fait un peu dĂ©chanter - dĂ©chets, pollution, trafic, etc - nous profitons du reste de la matinĂ©e pour faire notre lessive dans le lavabo.
Tumblr media
Notre dĂ©couverte de la ville se limitera Ă  une partie du front de mer, Ă  la statue de Gandhi et Ă  un joli parc Ă  la française (enfin si on oublie la flore exotique). Le soir nous retournons manger au Daily Bread oĂč nous hĂ©sitons longuement devant le steak au poivre... C'est pĂ©cher en Inde non?
Tumblr media
Nous rentrons presque en courant Ă  l'ashram en rĂ©alisant que nous avons laissĂ© la clĂ© Ă  la rĂ©ception qui ferme Ă  20h30 et passons la porte toutes essoufflĂ©es et transpirantes Ă  20h29. L'effort Ă©tait un peu superflu: c'est le gardien qui nous tend la clĂ© sous l’Ɠil amusĂ© des rĂ©ceptionnistes, alors que nous quittons nos chaussures avec peine. Sacs de nouveau bouclĂ©s, nous bouquinons un moment et Ă©teignons sagement. C'est vraiment calme ici.
Tumblr media
04/06/13 >> Aujourd'hui nous partons pour Auroville, la ville utopique! CoĂŻncidence? L'arrĂȘt de bus se trouve Ă  cĂŽtĂ© du Daily Bread... Oh bah ça alors! On s'autorise un petit dĂ©j' et sautons dans le premier bus qui dĂ©marre alors que MĂ©li n'est pas encore montĂ©e, et nous jette un quart d'heure plus loin sur la route principale longeant le rivage. On sait pas trop oĂč on est, jusqu'Ă  ce qu'on repĂšre un panneau sur une petite route qui s'enfonce Ă  l'intĂ©rieur des terres. On est encore Ă  8km du centre de la citĂ© mais ça nous arrange pas mal: elle s'Ă©tend Ă  l'Ă©cart des grands axes et nous prĂ©fĂ©rons loger au bord de l'ocĂ©an.
Notre faiblesse pour les croissants nous ayant retardées, la matinée est bien avancée et il fait une chaleur de chien. Elle nous fait capituler au bout d'une grosse demie-heure de recherche: nous voulions absolument un cabanon sur la plage mais c'est un peu compliqué à trouver... A la NiÚme guest-house, nous succombons à l'envie de poser nos sacs et de nous étaler sous un ventilo - aussi parce que nous avons négocié un bon prix. Nous ressortons en fin d'aprem, la température offrant un répit, dans l'idée d'aller voir un peu ce qui se passe dans cette fameuse ville.
Tumblr media
Nous partons Ă  pied en papotant, en se disant qu'on va bien trouver des vĂ©los Ă  louer quelque part. Sur le chemin nous trouvons - enfin - les fameux cabanons sur la plage et nous promettons de revenir le lendemain. Quelques deux heures et 6km plus tard nous marchons toujours et n'avons toujours pas atteint le "Visitors' center" - sorte d'office du tourisme, et on a pas trouvĂ© de vĂ©los. C'est que c'est immense ce bled! La nuit tombe et la faim nous travaille, la gourmandise du matin se faisant lointaine. Une gentille tauliĂšre nous appelle un taxi qui nous ramĂšne sur nos pas et nous dĂźnons au "Farm fresh", oĂč l'on trouve plein de bonnes choses produites Ă  Auroville.
Ah oui, venons-en aux faits: Auroville, ville utopique sans nationalité ni religion à ambition autarcique et écolo. GrossiÚrement, tout est là pour les grandes lignes: fondée à la fin des années 70 par la compagne du philosophe Sri Aurobindo connue sous le sobriquet de "la mÚre", elle réunit aujourd'hui une communauté d'environ deux mille personnes originaires d'une quarantaine de pays différents et vit quasi-exclusivement de sa propre production. Un partenariat s'est établit avec les villages environnants, car c'est une source majeure d'emploi pour leurs quarante mille habitants - ça a aussi permis d'y apporter éducation et soins médicaux. Pour le cÎté organisationnel, l'argent récolté est redistribué aux Aurovilliens et ceux-ci ne paient pas de loyer; enfin, pour devenir membre de la communauté il faut prouver son adhésion aux valeurs aurovilliennes en passant une période d'essai d'un an ou deux.
Tumblr media
La citĂ© est dĂ©coupĂ©e en quartiers aux noms Ă©vocateurs (lumiĂšre, existence, vĂ©ritĂ©, gratitude, rĂȘve, courage, solitude, aspiration, fraternitĂ©, acceptation, aventure, sincĂ©ritĂ©, silence, progrĂšs, aurogreen - et j'en oublie?) qui rayonnent autour du Matrimandir, le coeur d'Auroville, qui a demandĂ© quarante et quelques annĂ©es pour sa construction - il a Ă©tĂ© achevĂ© en 2008. Sorte de capsule spatiale kitsche et dorĂ©e posĂ©e dans le paysage comme une orange dans une assiette de purĂ©e, c'est une bulle qui sert Ă  faciliter la concentration pour la mĂ©ditation - en se coupant du monde et de ses tracas.
C'est lĂ  l'autre aspect d'Auroville, qui pourrait en rebuter deux-trois - et qui nous a nous-mĂȘme fait un peu bizarre parce que ça fait vite sectaire. En effet, au-delĂ  de l'ambition idĂ©ologique se trouve une ambition spirituelle clairement revendiquĂ©e: l'idĂ©e c'est d'amener l'humain Ă  s'amĂ©liorer par la mĂ©ditation - oulaaa attention personne n'a parlĂ© de religion au contraire! Ces gens-lĂ  ne jurent que par le travail sur soi, la rĂ©alisation personnelle et le progrĂšs. Le truc dĂ©rangeant, c'est que le portrait de "la mĂšre" est omniprĂ©sent alors ça fait un peu gourou. Et je passe sur les tracts et les bouquins ressassant les valeurs aurovilliennes, p't'ĂȘtre un chouilla trop exaltĂ©s Ă  notre goĂ»t.
05/06/13 >> On dĂ©mĂ©nage de grand matin dans notre cabane de Robinson; hauts pilotis plantĂ©s dans le sable, sol et murs de bambou, toit en feuilles de cocotier. Personne n'est debout pour nous accueillir alors nous nous contentons de laisser notre lest dans la "capsule" qu'on nous a indiquĂ© la veille - le resort est tenu par des russes et ils ont un drĂŽle de vocabulaire. D'ailleurs nous ne sommes pas vraiment seules: une maman chat et ses deux bĂ©bĂ©s ont Ă©lu domicile dans notre cabanon, mais y'a de la place pour tout le monde! Bon ok, le spectacle est tellement attendrissant qu'on a pas eu le cƓur de laisser la patronne les dĂ©placer.
Tumblr media
Fin bref, aujourd'hui on s'aventure pour de bon dans Auroville. PremiĂšre Ă©tape: le Visitors' center, et cette fois on y va en tuk-tuk. On fait un arrĂȘt Ă  la BOULANGERIE pour acheter un PAIN AU CHOCOLAT et nous prenons le cafĂ© Ă  destination. Nous achetons une carte dĂ©taillĂ©e et allons voir le fameux Matrimandir - de loin. On nous donne accĂšs au chemin vers le "point de vue" aprĂšs avoir vu une vidĂ©o expliquant le concept. Seuls les Aurovilliens confirmĂ©s peuvent y pĂ©nĂ©trer pour mĂ©diter et ça ne nous Ă©tonne pas plus que ça quand on voit les dizaines de touristes agitĂ©s et bruyants massĂ©s sur l'esplanade Ă  bonne distance de l'Ă©difice. C'est plus que nĂ©cessaire pour la crĂ©dibilitĂ© du truc...
Tumblr media
Puis nous partons nous balader dans les petits villages alentours. On croise quelques illuminĂ©s mais tous sont extrĂȘmement sympathiques, ouverts et accueillants. Nous faisons notamment la connaissance Francis, irlandais mariĂ© Ă  une indienne, patron d'un petit restau qui parle douze langues dont deux mortes et qui "apprend surtout des autres". Il est incroyablement gentil et intĂ©ressant, et est aux petits soins avec nous pendant les trois heures que nous passons Ă  squatter son wifi. Il nous raconte ses expĂ©riences Ă  travers le monde en nous offrant thĂ© et petits gĂąteaux Ă  5h - il a vĂ©cu un peu de partout - et s'excuse mĂȘme de nous faire payer au moment de partir.
On s'achÚte une belle part de quiche aux épinards pour le repas du soir et rentrons dans notre cabane à la nuit tombée. Observer des chatons nouveaux-nés c'est mieux que regarder la télé, encore plus scotchant qu'un documentaire d'Arte.
06/06/13 >> Aujourd'hui on loupe le réveil, fait trop bon dormir au son des vagues et la brise marine dans le nez. Du coup, on reste comme ça à bouquiner toute la matinée avec maman-chat qui nous fait des cùlins. Le temps de se lever et de se préparer, il fait incroyablement chaud, alors en guise de petit déj' nous allons manger une pizza. T'façon la journée aurait été perdue, puisqu'en en ressortant on s'est pris une grosse rincée en guise de prémices de mousson. De retour à la cabane avec nos chatons, nous reprenons nos lectures... Le chant de la pluie, l'air rafraßchi, la berceuse des vagues nous font sombrer dans l'embuscade fomentée par c'te grosse fourbe de Morphée. Nous nous réveillons toutes étonnées à 17h.
Tumblr media
La nuit tombée, la faim fait sortir le loup du bois et nous tentons une échappée frauduleuse entre deux averses. On se retrouve à sauter dans les flaques en rigolant, pas moyen de zigzaguer entre les gouttes! Nous remontons les noires et sinueuses allées sablonneuses telles des Sydney Fox pour rejoindre la route et ses restaurants, avalons une omelette et re-subissons la mousson de plein fouet. L'électricité a sauté dans notre cabane alors nous nous improvisons une soirée à la lumiÚre de l'ordinateur, avec un peu de musique pour essayer de couvrir le rugissement des trombes d'eau qui obstruent la vue par la porte ouverte. Nous finissons par nous endormir en regardant d'un oeil soupçonneux notre toit de fortune. Dans la nuit, je me réveille affolée au son de ce que je prend pour une détonation... Mais ce n'était que le bruit des vagues déchaßnées qui s'écrasent avec violence à quelques mÚtres de notre porte, sur la plage de plus en plus gagnée par les flots.
Tumblr media
07/07/13 >> Au petit matin il fait beau et on se rĂ©veille au sec: notre abris a fiĂšrement tenu bon. Nous repartons une fois de plus Ă  l'arrach' aprĂšs avoir fait nos au revoirs aux chats et rĂ©glĂ© la note - on s'Ă©tait mĂȘme pas enregistrĂ©es! Nous essayons d'hĂ©ler les bus sur la route en vain quand un van s'arrĂȘte. Paul se rend Ă  Pondich' pour prendre son service et propose de nous dĂ©poser. PĂšre chrĂ©tien et mĂšre hindou, il n'a pas su se dĂ©cider et toutes sortes d'effigies se mĂ©langent joyeusement sur son tableau de bord - c'est assez courant dans le coin! Il refuse mĂȘme de prendre l'argent qu'on lui tend en descendant Ă  destination parce que c'Ă©tait pour aider.
Aujourd'hui nous voulons partir à Trichy et à la station de bus on nous apprend qu'il n'y a pas de trajet direct avant le soir... Qu'à cela ne tienne, nous allons prendre le petit déj' au Daily Bread! En creusant le Routard devant nos croissants, nous découvrons qu'il est possible de faire escale à Villupuram et qu'il y a des liaisons toutes les dix minutes dans les deux villes. Retour à la station, nous embarquons immédiatement et attrapons tout aussi facilement notre correspondance.
Nous arrivons en fin d'aprem à Trichy - grand, sale, pollué, venteux. Nous dégottons une guest-house pas chÚre et notre chambre brute a des allures de cellule de prison - sol en béton et lit en bois. Pas grave, c'est pour une nuit!
08/06/13 >> L'intĂ©rĂȘt de Trichy, c'est le temple de Srirangam qui se trouve Ă  une dizaine de kilomĂštres. AprĂšs avoir rĂ©glĂ© quelques dĂ©tails de logistique, nous sautons dans un bus - on commence Ă  avoir l'habitude maintenant. La visite s'avĂšre Ă  la hauteur de nos espĂ©rances - pour une fois qu'on rĂ©ussit Ă  trouver le temple qu'on veut visiter!
Tumblr media
L'entrĂ©e principale surmontĂ©e d'un gopuram (cf photos) de 73m de haut se repĂšre de loin. Le temple est formĂ© de sept enceintes successives monumentales imbriquĂ©es les unes dans les autres, toutes sculptĂ©es et peintes de mille couleurs. A l'intĂ©rieur c'est la cohue; les pĂ©lerins y affluent en masses depuis des siĂšcles et des Ă©choppes et vendeurs ambulants se sont installĂ©s Ă  chaque recoin: fleurs pour offrandes, bijoux, vaisselle, vĂȘtements, jouets, nourriture, un grand bazar! C'est un fabuleux mĂ©lange de sacrĂ© et de profane, d'odeurs et de couleurs; on est loin du recueillement attendu dans ce genre d'endroit, c'est devenu un vĂ©ritable lieu de vie. C'est mĂȘme assez Ă©prouvant tant c'est actif! La visite du toit d'une des enceintes offre une vue imprenable sur les immenses gopurams et leurs milliers de statues, la perspective se fond dans un dĂ©cor de cocotiers enchevĂȘtrĂ©s, et on reste lĂ  un moment en pleine contemplation, isolĂ©es de l'agitation du rez-de-chaussĂ©e.
Tumblr media
Nous redescendons Ă  la fermeture du toit - ouaip' - et en nous enfonçant un peu plus dans le souk nous tombons sur un Ă©lĂ©phant! SacrĂ© mĂȘme! Ca c'Ă©tait terrible: on lui tend une piĂšce, il la rĂ©cupĂšre avec sa trompe et vous bĂ©nit d'une petite tape sur la tĂȘte. Evidemment cette fois on a fait une offrande. AprĂšs on est entrĂ©es par erreur dans la partie rĂ©servĂ©e aux hindous et on s'est fait virer - y'avait un truc marquĂ© Ă  l'entrĂ©e certes, mais en tamoul alors bon on pouvait pas deviner hein...
Tumblr media
Back in Trichy, on a du patienter jusqu'à 2h30 du matin à l'agence de voyage avant de monter dans le bus pour Kottayam. Nos comptons rejoindre Allepey dans la journée, Kerala nous voilà!
0 notes
ennanollip · 12 years ago
Text
Home shanti home
30/05/13 >> Bon alors, le bus en Inde c'est pratique: rapide, pas cher, bien desservi, y'en a toute la journĂ©e pour toutes les destinations. Tellement pratique que c'est le moyen de transport privilĂ©giĂ© des locaux; tout le monde nous a mises en garde: "Prenez-le tĂŽt le matin, avant les dĂ©parts au boulot ou pour l'Ă©cole". C'est notĂ©, Ă  6h tapantes on est prĂȘtes et on dĂ©baroule les escaliers chargĂ©es comme des mules. Le gĂ©rant de l'hĂŽtel qui est siii gentil nous a appelĂ© un tuk-tuk et a nĂ©gociĂ© la course Ă  l'avance - la station de bus se trouve Ă  13 km en dehors de Chennai.
LĂ -bas, on se la joue Ă  l'indienne: c'est Ă  dire qu'on fait le tour de la place en passant la tĂȘte dans chaque bus en demandant "Mahabalipuram?". Nous ne trouverons jamais le fameux B27 conseillĂ© douze fois et sensĂ© nous amener directement au petit village de pĂȘcheurs, mais pour le coup on se retrouve dans un bus vachement mieux. ClimatisĂ©, deux rangĂ©es de deux siĂšges (au lieu de trois habituellement) de chaque cĂŽtĂ© de l'allĂ©e centrale et suffisamment spacieux pour pouvoir caler nos sacs devant nous - c'est pas bien confortable mais avoir des bagages trop encombrants est motif Ă  se faire jeter du bus manu militari. Une heure trente plus tard, nous arrivons Ă  destination. Qui dit mieux?
La place du village est calme au petit matin. Il fait beau et encore frais, et ah! L'air sent l'iode! Evidemment, un chauffeur de tuk-tuk nous aborde à peine descendues; encore un coup de bol, il veut nous emmener au Luna Magica et c'est justement la guest-house que nous avions choisie. Celle avec vue sur l'océan.
Tumblr media
[Vue sur le "Shore Temple" depuis notre terrasse]
Tumblr media
Nous sommes les seules clientes donc on nous laisse le choix. Nous prenons une chambre donnant sur la terrasse principale, une balustrade et quelques marches nous sĂ©parent de la plage. Ca fait bien longtemps que je n'ai pas Ă©tĂ© "Ă  la mer" et c'est la premiĂšre fois que MĂ©li voit l'ocĂ©an alors ça nous fait tout drĂŽle: on reste un moment Ă  contempler les vagues qui s'Ă©crasent lourdement sur la plage et grignotent la digue de sable. Le niveau de l'eau est fortement montĂ© ces derniers jours et des hommes s'activent pour renforcer les façades des maisons les plus exposĂ©es - dont la nĂŽtre - Ă  l'aide de sacs de sable et de rochers. Le restau n'Ă©tant pas encore ouvert pour le petit dĂ©j', on s'Ă©tale sur le lit pour reposer nos yeux une petite heure - on se laisse bercer par le grondement rĂ©gulier de l'ocĂ©an qui nous parvient par la fenĂȘtre ouverte. Qui dit mieux?
30/05/13 > 02/06/13 >> Y'a pas grand' chose à faire à Mahabalipuram. Seulement se laisser aller à vivre, s'imprégner de l'ambiance apaisée et apaisante. Nos journées se déroulent à la lente cadence des vacanciers. Pas de réveil le matin, on laisse la faim nous tirer du lit, puis nous déjeunons de café et de biscuits achetés la veille - le premier jour, le serveur nous a laissé entendre que n'ayant pas de clients ils ne faisaient pas de provisions et nous a fortement incitées à aller voir à cÎté. Nous profitons de l'ombre de la terrasse, de la brise marine et de la vue de l'océan toute la matinée en feuilletant le Routard, en écrivant des cartes postales, en bouquinant ou en papotant, jusqu'à ce qu'on ait tellement de sel sur la peau qu'on ressente le besoin de se laver. On est bien sous notre toit en feuilles de cocotier.
Tumblr media
Puis nous partons flĂąner dans les rues colorĂ©es du village, entre les maisons aux façades bleues, vertes, jaunes, oranges, roses ou violettes - flashy of course! Nous observons les habitants dessiner des mandalas devant leurs portes d'entrĂ©e: ce sont des dessins gĂ©omĂ©triques aux motifs floraux rĂ©alisĂ©s Ă  la craie blanche, parfois colorĂ©s, c'est typique du Sud et il y en a devant chaque palier. La spĂ©cialitĂ© du coin c'est les tailleurs de pierre; les Ă©choppes se succĂšdent et on se fait saluer de toutes parts par les artisans qui travaillent devant leur porte. Les autochtones sont dĂ©tendus et souriants, ça change des grandes villes! Nous traquons les petits restaus sympas dĂ©serts - toujours notre bonne veine, le gros des touristes n'arrivera d'ici qu'une ou deux semaines! - et nous dĂ©lectons de VRAIS expressos et de crĂȘpes au NUTELLA. DĂ©boire de la semaine: je manque de me faire charger deux fois par un jeune taureau Ă  qui ma tronche doit pas revenir.
Tumblr media
Pour briser le quotidien, nous allons nous baigner. Les pieds dans l'eau, j'ai eu un instant d'arrĂȘt en essayant de rĂ©aliser la chance que j'ai de vivre tout ça... Vite Ă©courtĂ©! Sauter dans les vagues n'est pas de tout repos, c'est qu'elles sont puissantes les coquines! D'autant plus que pudeur oblige, nous nous baignons en dĂ©bardeur et parĂ©o par dessus nos maillots de bain, et nous dĂ©ployons plus d'efforts Ă  essayer de rester couvertes que pour Ă©viter la noyade. Cuisant Ă©chec, les indiens et leur manque de tact habituel ne tardent pas Ă  s'aligner sur le rivage pour nous regarder faire. Du coup, pour le bain suivant c'est t-shirt et pantalon, ça ne nous Ă©pargne pas les regards curieux mais c'est moins compliquĂ©.
Tumblr media
Ce genre de comportement est typique des touristes indiens, reprĂ©sentants en masse de cette nouvelle classe moyenne un peu plus friquĂ©e. Leur situation meilleure semble leur monter Ă  la tĂȘte et accentue leur jemenfoutisme, le poussant Ă  la limite de l'irrespect. On l'a encore constatĂ© en allant visiter le Shore Temple puis l'Arjuna's Penance: ça pousse, ça crie, ça jette ses dĂ©chets partout, ça en a rien Ă  foutre du site ou de son voisin. Ils se donnent tous les droits. Ils ont comme besoin d'Ă©taler leur fric, et pour eux ça veut dire multiplier les sorties et acheter des conneries, comme pour dire "Moi je peux me le permettre!". C'est d'une tristesse quand on y pense...
Tumblr media
Sinon l'Arjuna's Penance c'Ă©tait plutĂŽt cool: un immense parc de collines qui regorgent de petits temples taillĂ©s Ă  mĂȘme la roche nue, qui affleure ici et lĂ . Entre autres, un bas relief de 27x9m d'un seul tenant contant la descente du Gange, et un Ă©norme rocher de granit appelĂ© "Krishna butter ball" qui tient selon un Ă©quilibre invraisemblable sur un plan inclinĂ©. Selon la lĂ©gende, il s'agirait d'une boule de beurre lĂąchĂ©e nĂ©gligemment par Krishna bĂ©bĂ©, et on raconte que les Anglais auraient essayĂ© (en vain) de la faire bouger avec sept Ă©lĂ©phants! Lors de notre promenade nous goĂ»tons par curiositĂ© au fruit de la palme: ça ressemble Ă  une petite noix de coco verte les poils en moins, qu'un monsieur en jupe nous Ă©pluche en trois coups de coup-coup. A l'intĂ©rieur il y a trois parties gĂ©latineuses de forme oblongue; c'est flotteux et gluant, ça n'a pas vraiment de goĂ»t et ça colle aux doigts. C'est sans grand intĂ©rĂȘt mais aprĂšs tout le but de voyager c'est de dĂ©couvrir hein!
Tumblr media
En gros, en dehors des circuits touristiques la ville est un petit paradis - et les gens sont tellement gentils... D'ailleurs on croise pas mal de jeunes mĂȘme si c'est pas les vacances. Ils sont tout aussi curieux que leurs parents et trĂšs ouverts; c'est comme ça que nous rencontrons Mumu, starlette locale parce qu'il tient une boutique de surf et essaye de monter une Ă©quipe nationale dans un pays oĂč ça ne se pratique pas. Il donne des cours de temps en temps, quand les vagues sont assez hautes pour surfer, mais surtout son initiative lui a permis de passer dans quelques Ă©missions de tĂ©lĂ© - dont une fois aux Etats-Unis. Il est gentil Mumu, et simple comme tout. Sa petite notoriĂ©tĂ© ne lui est pas montĂ© Ă  la tĂȘte et il rĂȘve de voyages. On discute facilement de tout et de rien autour d'un cafĂ© - parfois il dĂ©panne son copain et tient le "Silver Moon" Ă  sa place. Ca l'occupe et il aime bien rencontrer du monde. En plus c'est une bonne adresse - rĂ©daction du Routard si tu m'entends : chouette terrasse, belle carte, bon et pas cher, service rapide et sympa.
Tumblr media
Le dernier soir, en rentrant à la guest-house aprÚs manger, on se fait héler du haut d'un roof top: une bande d'indiens rencontrés plus tÎt nous proposent de venir boire une biÚre. Ils étaient cool et on est de bonne humeur, nous montons passer une petite heure avec eux... et Morgane, Nantaise en stage depuis deux mois dans une ONG à Chennai, qui a ses habitudes dans le village le week-end. On passe un chouette moment; on compare nos expériences avec la française et nos visions du pays avec les indiens. Je place un super jeu de mots dans la conversation: en réponse à "Home sweet home" je réponds "Om shanti om" (titre d'un film bollywoodien ndlr). Y'a du niveau! Faut dire que malgré le calme apparent de nos journées on est bien fatiguées - on prend de la Malarone (traitement anti-palud qui rend malade) et Méli aime à dire que depuis qu'on a commencé on ne connaßt plus le silence des organes.
MalgrĂ© les moqueries je l'aime bien moi mon jeu de mots, je trouve qu'il colle bien Ă  notre semaine ici. Elle se termine shanti shanti sur un petit apĂ©ro, et on se sentait comme chez nous Ă  Maha - la preuve c'est qu'on lui a mĂȘme donnĂ© un surnom. Allez au lit les filles, demain faut se lever tĂŽt pour Ă©viter la foule dans le bus... Prochaine Ă©tape: PondichĂ©ry.
Tumblr media
0 notes