fables-de-jadis
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fables de jadis
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Ceci est un blog personnel qui me sert simplement de support à mon challenge, merci de ne pas reposter. Année en cours : 1894
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fables-de-jadis · 4 days ago
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Avec l'arrivée d'André et de Léon, les Lévêque se dirent qu'il était temps d'immortaliser leur famille pour le milieu de cette décennie.
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Avec un portrait de la fratrie également.
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fables-de-jadis · 5 days ago
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Le temps n’épargnait personne, pas même Rose.
Elle qui avait toujours été discrète, effacée derrière les rires de ses frères, semblait avoir grandi dans l’ombre, lentement, sans bruit. Et puis un matin, presque sans prévenir, elle était devenue adolescente. Son visage s’était affiné, ses gestes s’étaient faits plus mesurés, plus assurés, bien qu’elle garde toujours cette douceur un peu timide dans le regard.
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De plus en plus souvent, on la trouvait aux côtés de sa mère : à laver le linge dans la grande bassine, à frotter les sols à genoux, à repriser des chaussettes ou ranger les draps avec soin.
Mais Rose ne se plaignait jamais. Ce n’était pas une corvée pour elle, c’était une manière d’exister. Une façon silencieuse de se rendre utile, de montrer qu’elle aussi avait sa place au cœur du foyer. Ses mains, autrefois petites et chétives, répétaient les gestes que sa mère, sa grand-mère, et les femmes avant elles lui avaient transmis.
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Et pourtant, malgré cette maturité nouvelle, elle n’avait rien perdu de ce qui faisait Rose. Elle continuait à veiller sur ses frères, à soigner un bobo, à consoler un chagrin, à les faire rire lorsqu’ils étaient tristes. Son autorité était tranquille, jamais imposée. Elle avait ce don rare d’être à la fois une sœur, une amie, et presque une seconde maman.
Dans le tumulte de la fratrie, elle était devenue un pilier silencieux. Et à la voir passer, le tablier noué à la taille, un enfant dans les bras, c’était dans ces moments-là, qu’elle semblait le plus à l’aise.
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fables-de-jadis · 6 days ago
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Le temps semblait filer plus vite encore depuis l’arrivée de Léon. Un battement de cils, et voilà que le bébé, jadis minuscule, quittait déjà son berceau pour explorer le monde sur ses petites jambes encore hésitantes.
Il avait cette joie simple et lumineuse des nourrissons, celle qui débordait sans raison, juste parce que le jour était bon, que les bras de maman n’étaient jamais loin.
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Mais tout le monde ne partageait pas cette insouciance.
André observait ce petit frère qui accaparait bien trop sa mère, et voilà qu’en plus, il jouait avec ses cubes préférés. Son front se plissa. Furieux, il s’approcha d’un pas sec.
« C’est MES cubes ! » hurla-t-il, les joues rouges.
Léon leva à peine les yeux, un cube à moitié mâchouillé dans la bouche. Il se contenta de rire, comme si la colère d’André n’existait pas.
André, vexé de ne pas provoquer l’effet escompté, tapa du pied, puis fondit en larmes. Il aimait être le petit dernier. Celui qu’on cajole, qu’on porte, qu’on console en premier. Il avait du mal à comprendre pourquoi tout avait changé. Pourquoi, soudain, il semblait devoir grandir plus vite qu’il ne l’aurait voulu.
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fables-de-jadis · 7 days ago
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Le ventre de Marie était devenu si rond qu’il semblait tirer sur les coutures de sa robe. Pourtant, ce matin-là, elle se sentait d’humeur légère. Le soleil brillait, les enfants étaient bien occupés, et Charles, assez grand désormais, avait proposé de garder la fratrie. Louis en profita pour inviter sa femme à faire un tour au village. Juste tous les deux. Comme au temps d’avant.
Ils flânaient dans les rues, bras dessus bras dessous, s’arrêtant devant les étals, échangeant quelques plaisanteries.
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Puis ils s’assirent sur un banc, près de la place, à l’ombre d’un vieux platane, savourant ce court moment volé à la routine.
Marie posa la tête contre l’épaule de son mari, savourant cet instant de répit. Ils restèrent un moment silencieux, bercés par la douceur du jour. Puis, soudain, Marie se redressa, la main crispée sur le banc.
« Louis… »
Son visage venait de pâlir, et une lueur de panique traversa son regard. Elle regarda ses genoux, puis le sol.
« Je crois que… je perds les eaux. »
Elle se leva lentement, hésitante, et Louis bondit aussitôt.
« Bon sang ! C’est pour maintenant ? »
Elle hocha la tête, les dents serrées. Louis lui passa un bras autour de la taille pour la soutenir.
« Viens, il y a l’auberge, juste là. On va trouver de l’aide. Tiens bon ! »
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Tout alla très vite ensuite.
Louis, le cœur battant, soutint Marie, qui serrait les dents pour ne pas céder à la douleur. Il la guida vers l’auberge du coin et poussa la porte d’un coup d’épaule, le regard affolé.
Le patron leva la tête depuis le comptoir. Il eut un sursaut en voyant Marie, le front perlé de sueur, recroquevillée sur elle-même, agrippée au bras de son mari.
« Bon Dieu ! Elle va accoucher ? »
— Oui, monsieur, je vous en prie ! Il nous faut une chambre, tout de suite ! »
L'homme ne perdit pas une seconde. Il fit le tour du comptoir, ouvrit la porte qui menait à l’escalier.
« Par ici ! Vous aurez la chambre du fond. Ma femme va chercher de l’eau chaude. On va faire au mieux. »
Marie fut allongée sur le lit, les mains crispées sur les draps. Louis resta près d’elle tout du long, posant des linges humides sur son front, murmurant des mots d’encouragement entre deux contractions.
Et là, entre les murs vieillots d’une chambre d’auberge, dans l’agitation d’un jour ordinaire, naquit leur cinquième enfant : Léon Hippolyte Lévêque.
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Le lendemain, la petite famille rentra à la ferme. Charles vint aussitôt à leur rencontre, soulagé que tout se soit bien passé. Marie présenta Léon aux enfants. Rose s’approcha, émerveillée. Les garçons, eux, haussèrent les épaules. Un autre frère ? Encore ? Bon… tant qu’on ne leur demandait pas de changer les langes.
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fables-de-jadis · 8 days ago
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Comme chaque matin, Marie s’activait près de la bassine, le tablier noué à la hâte, les bras plongés dans l’eau savonneuse. Ses gestes étaient mécaniques, rodés par les années. Mais ce jour-là, une étrange chaleur lui monta soudain au visage : une nausée brutale.
Elle lâcha la brosse, se redressa en chancelant et porta une main à sa bouche, puis se précipita à toute hâte vers les toilettes.
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Elle eut à peine le temps de s’agenouiller. Ses mains agrippèrent le bois froid des toilettes, son ventre se serra. Et lorsqu’enfin le haut-le-cœur passa, elle resta un moment là, le souffle court, une main posée sur son ventre.
Et là, l’évidence : ce n’était pas une mauvaise soupe ni un coup de chaud. Ce vertige, elle le connaissait. Cette sensation étrange, entre fatigue et flottement. Elle savait. Elle n’avait pas besoin d’attendre plus longtemps pour en être certaine : elle était enceinte.
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Louis réparait une barrière des vignes quand elle le trouva. Il leva les yeux en l’apercevant puis fronça légèrement les sourcils en la voyant pâle et silencieuse.
« Tout va bien ? » demanda-t-il simplement, posant son marteau.
— Je suis enceinte. »
Louis resta figé, le regard planté dans le sien, comme s’il voulait être sûr d’avoir bien entendu. Puis son visage s’adoucit, et il s’approcha pour la serrer contre lui.
« Eh bien… il faudra un autre lit dans la chambre, » souffla-t-il en souriant.
Marie ferma les yeux, rassurée. Autrefois, elle avait eu peur de mettre au monde. Aujourd’hui, elle savait que leur amour, leur force, suffiraient à porter ce nouveau départ.
Un nouvel enfant. Une nouvelle promesse.
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fables-de-jadis · 9 days ago
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Alors que les saisons défilées. Charles, l’héritier des Lévêque, grandissait. En un clin d’œil, ses joues d’enfant s’étaient creusées, ses bras s’étaient allongés.
Charles était devenu adolescent.
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Fidèle à la promesse faite à son père, il continuait de veiller sur Galopin avec la même ferveur qu’au premier jour. Se lever chaque matin aux aurores était fatigant, mais le garçon ne regrettait rien. La complicité qui s’était tissée entre lui et Galopin en valait la peine. Galopin n’était plus un simple animal, il était devenu un ami. Charles rêvait du jour où il pourrait enfin le monter.
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Et sans même s’en rendre compte, Charles avait aussi commencé à prendre plus de place dans la famille. Moins rêveur, plus ancré, il guidait ses cadets avec une assurance nouvelle.
Par les beaux jours d’été, il décida de les emmener tous au bord de la rivière, celle qui serpentait non loin de la maison. Il les regardait jouer dans l’eau et rire à gorge déployée. Et pour la première fois, il se sentit un peu comme un adulte. Pas totalement. Mais un peu plus qu’hier, en tout cas.
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fables-de-jadis · 10 days ago
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Ce matin-là, une visite inattendue bouscula le quotidien paisible de la famille Lévêque. Sur le pas de la porte, se trouvait Hippolyte avec un petit poulain au pelage brun clair, encore maladroit sur ses longues jambes. Charles accourut aussitôt en voyant l’animal. Il n’osait pas parler, fasciné. Ses yeux passaient du poulain à Hippolyte, interrogateurs.
« Il est à toi, Charles, » dit Hippolyte avec un sourire. « Sa mère a mis bas cette nuit et je n'ai plus de place chez moi. Après tout ce que tu as fait pour moi… je ne vois pas meilleur cavalier pour l’élever. »
Le cœur de Charles manqua un battement. Mais avant qu’il n’ose s’en approcher, Louis intervint.
« Cela est très généreux de ta part, Hippolyte… Mais un cheval, même jeune, ça mange, ça demande du soin. Nous n'avons pas les moyens de nous lancer là-dedans à la légère, tu le sais bien. »
Hippolyte s'approcha de son vieil ami, et d’un signe discret, désigna Charles, qui s’était déjà rapproché du poulain, murmurant doucement pour ne pas l’effrayer.
« Regarde-le. Ce n’est pas un caprice. Il a un vrai don avec les chevaux, Louis. Ce poulain, c’est peut-être plus qu’un fardeau. C’est une chance pour ton fils. »
Louis garda le silence. Dans son esprit, les chiffres défilaient, les sacs d’avoine, l’espace à libérer, les responsabilités à ajouter. Et pourtant… il regarda son fils. Il n’avait jamais vu cette lumière dans ses yeux. Ce gamin qu’il avait vu s’éloigner du potager et de la ferme mais qui se trouvait une toute autre passion.
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Alors, il soupira, puis se tourna vers Charles.
« Écoute-moi bien, Charles. Un cheval, ce n'est pas un jouet. C’est un être vivant. Il tombera malade, il aura faim, il faudra le dresser. Ce sera du travail. Tous les jours. Et ce travail, ce sera le tien. Pas le mien. Pas celui de ta mère ni celui de ta sœur et de tes frères. Tu en seras responsable, comme un adulte. Tu penses être prêt pour cela ? »
Charles hocha vigoureusement la tête le regard brûlant de détermination. Louis l'observa encore quelques secondes, puis, dans un souffle, finit par dire :
« Très bien. Alors il reste ici. Mais je m'attends à ce que tu tiennes parole, Charles. »
Le garçon sourit de toutes ses dents, incapable de cacher son émotion. Il se jeta au cou de son père, puis de celui d’Hippolyte.
« Merci ! Je vais bien m’en occuper, je vous le promets ! »
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Le garçon reporta son attention sur le poulain et l’enlaça, tout doucement, comme s’il tenait un trésor.
« Galopin, » murmura-t-il. « Tu t’appelleras Galopin. »
Plus tard dans la journée, Louis installa une paillasse, un abreuvoir et une mangeoire dans la grange. Il n’y avait pas beaucoup d’espace, mais assez pour accueillir le nouveau venu. Dans les yeux de Charles brillait déjà la promesse d’un avenir qu’il construirait, sabot après sabot.
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fables-de-jadis · 11 days ago
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Le temps s’écoulait doucement à la ferme, rythmé par les saisons… et les anniversaires.
Ce jour-là, c’était au tour d’André de souffler ses bougies. Le nourrisson potelé était devenu un bambin aux joues rebondies, un vrai chérubin.
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Le petit garçon développait de plus en plus un attrait pour la lecture. Quand Marie lisait une histoire aux enfants, André devenait immobile, comme hypnotisé. Ce n’était pas seulement le plaisir du conte, c’était la soif de savoir. Des dragons et des rois, il retenait surtout les noms, les causes, les gestes et les décisions des personnages.
Si sa mère lui imaginait un avenir prometteur, il restait pour l'instant ce petit garçon au ventre rond et aux questions trop grandes pour son âge, rêvant d’histoires et de réponses.
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fables-de-jadis · 12 days ago
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Charles passait presque tous ses après-midis chez Hippolyte, le vétérinaire du village et l'ami d'enfance de ses parents. Ce dernier, attendri par la passion de Charles, l'avait pris en affection. Il lui montrait comment s'occuper des chevaux, comment les nourrir, leur curer les sabots et comment calmer une bête récalcitrante.
Ce jour-là, Hippolyte devait se rendre au centre d'entraînement pour soigner le cheval de course d’un riche client, et proposa à Charles de l’accompagner. Les yeux brillants, Charles accepta aussitôt.
Arrivés sur place, tandis qu’Hippolyte s’affairait, Charles flâna dans le domaine.
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C’est alors qu’il l’aperçut.
Une jeune fille, un peu plus jeune que lui, montait un cheval brun. Sa posture était droite, son regard concentré, et sa maîtrise évidente. Charles, impressionné, s’approcha d'elle.
« Ton cheval est magnifique ! » lança-t-il en souriant.
La cavalière se tourna vers lui, le dévisagea de haut en bas.
« Il s’appelle Aristide. Et moi, je suis Victoire. Victoire de Sardet. »
Il y avait dans sa voix une assurance que Charles n’avait pas souvent entendue chez les enfants de son âge. Elle avait semblait prononçait son nom de famille avec fierté, comme si Charles devait le connaître.
« Je suis Charles Lévêque. Je suis venu avec le vétérinaire. J'adore les chevaux, et je rêverai d'en avoir aussi un, moi aussi. »
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Victoire haussa un sourcil, intriguée.
« Tu n’en possède pas un ?
— Non, pas encore. Mais un jour, j’en aurai un et je serai aussi doué que toi ! »
Victoire était une compétitrice, et les mots de Charles ne l'avait pas laissé indifférente. Un sourire en coin étira alors les lèvres de la fillette qui pencha la tête, d'un air faussement compatissant.
« Oh, tu es un paysan donc. Comme c’est mignon. Oui, tu en auras un, un jour, peut-être… »
Puis elle éclata d’un petit rire moqueur, assez piquant pour faire rougir Charles. Il détourna les yeux, vexé, et fit demi-tour, les mains enfoncées dans les poches. Derrière lui, Victoire lança encore :
« À bientôt, Charles ! Reviens quand tu sauras monter autre chose qu’un marchepied ! »
Le garçon ne répondit pas. Mais dans sa tête, une promesse venait de naître : un jour, elle verrait ce qu’il valait vraiment.
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fables-de-jadis · 13 days ago
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Le temps avait filé et voilà qu'André, le petit dernier, quittait déjà son berceau.
Avec le temps, André s'était montré être un nourrisson très gourmand. Le moindre bol de bouillie déclenchait des cris d’impatience. Marie ne savait plus si elle devait rire ou désespérer en le voyant plonger ses petits doigts dans les plats.
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Mais s’il y avait bien une personne comblée par cette naissance, c’était Rose. Depuis l’arrivée d’André, elle se transformait en petite maman. Elle passait des heures à le suivre dans ses aventures, à lui apprendre à empiler des cubes ou à lui chanter des comptines qu’elle inventait. Elle semblait puiser dans ce rôle un calme nouveau.
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Pendant ce temps, Charles et Jean, eux, n’y prêtaient pas grande attention. André n'était qu'un petit bébé qui ne quittait pas la maison. Eux, ils préféraient courir dans les prés, chercher des têtards dans le ruisseau ou imaginer des duels de chevaliers au milieu du potager.
« Tu viens, Charles ? J’ai vu un dragon derrière cet arbre !
— J’arrive ! Et je prends Napoléon comme destrier »
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fables-de-jadis · 14 days ago
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Voilà que Jean fêtait déjà son anniversaire. Le petit bambin timide aux joues rosies laissa place à un jeune garçon, éveillé et plein de curiosité.
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Jean, désormais plus autonome, passait ses journées à suivre son père à travers les champs. Il posait mille questions, touchait la terre, observait les semis. Louis, qui avait vu Charles s’éloigner peu à peu des travaux agricoles, ne pouvait cacher sa joie. Voir l’un de ses enfants manifester une telle passion pour la ferme ravivait quelque chose en lui.
« Il a ça dans le sang ! » disait-il souvent à Marie, les yeux brillants.
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Mais ce qui surprit encore plus ses parents, c’était le lien naturel que Jean tissa avec les animaux.
Le petit garçon pouvait passer des heures au poulailler ou à l'étable. Là où d’autres enfants se seraient lassés, lui observait les bêtes, il leur parlait, les nourrissait. Les animaux semblaient l’écouter, comme apprivoisés par sa seule présence.
Louis, fier, savait l'avenir de sa ferme entre de bonnes mains.
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fables-de-jadis · 15 days ago
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La neige recouvrait les champs et la ferme des Lévêque baignait dans une chaleur réconfortante. Noël venait d’être célébré, simplement mais avec amour, autour d’un bon repas préparé par Marie.
Ce soir-là, la famille s’était installée autour du feu. Marie et son fils Charles discutaient tranquillement. Jean se balançait gaiement sur le rocking-chair. Tandis que Rose et Louis jouaient aux échecs.
C’était un soir paisible.
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Jusqu'à ce que Marie se lève et soit saisie par une vive douleur. Elle posa la main sur son ventre.
« Louis… Ça commence. Le bébé arrive. »
Il se leva d’un bond. Marie serrait les dents, le souffle court.
Louis envoya les enfants au lit qui obéirent sans protester. Charles jeta un regard inquiet à sa mère, il se souvenait du soir où Jean était né, mais il n’osa rien dire. Rose étreignit brièvement sa mère. Jean, trop petit pour comprendre, se contenta d’un baiser sur la joue.
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Quand la maison retrouva le silence, Louis aida sa femme à s’allonger. Il s’était préparé, cette fois. Il avait appris, veillé, anticipé. Il voulait être là. Marie agrippa sa main, le regard noyé d’angoisse.
« Tu peux le faire, ma chérie. Tu es forte. Et je suis là. Jusqu’au bout. »
Les heures passèrent, douloureuses. Marie poussait et Louis ne la quittait pas. Il lui murmurait des mots, l’épongeait et l’encourageait. Puis, enfin, dans une dernière poussée, un cri perça la nuit.
Le couple accueillit leur troisième fils, qu'ils le nommèrent André Joseph Lévêque.
Louis embrassa le front de Marie, plus ému qu’il ne l’avait jamais été. Elle pleurait, cette fois de soulagement. Elle avait tenu bon. Ils avaient tenu bon. Et au-dehors, la neige continuait de tomber, comme pour couvrir le monde d’un silence bienveillant.
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fables-de-jadis · 16 days ago
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Cinq ans après la traumatisante naissance de Jean, le couple retrouvait peu à peu son intimité. Marie était toujours terrifiée à l'idée de retomber enceinte et revivre un accouchement dans la douleur, la peur et la solitude. Mais l'amour qu'elle éprouvait pour son mari était plus fort. L’intimité, longtemps mise de côté, avait fini par renaître.
Ce matin-là, les rayons dorés traversaient les rideaux fleuris de leur chambre. En silence, Louis caressait les cheveux de Marie, blottie contre lui. Un moment de paix, comme il y en avait eu peu.
Mais la paix était malheureusement bien trop fragile.
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Quand Louis quitta la pièce pour s’occuper des bêtes, Marie resta seule un instant. En passant devant le miroir, elle s'arrêta net. Elle observa son reflet, cherchant une preuve de ce que son corps murmurait depuis quelques jours. Sa poitrine semblait plus lourde. Et ce ventre… non. Ce n'était pas possible.
Elle posa une main tremblante sur son abdomen, les yeux écarquillés. La même peur glaciale qu’elle avait connue autrefois lui serra la gorge.
« Non, pas encore… »
Les jambes lourdes, elle se laissa tomber sur le sol, envahie par les souvenirs. Les contractions. La peur. Les cris étouffés pour ne pas inquiéter les enfants. Son cœur battait à tout rompre. Elle avait l’impression de revivre un cauchemar.
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Elle finit par rejoindre Louis dans la cuisine. Il s'était installé à table, le plat de la veille devant lui. Quand il vit Marie s'asseoir, son visage se fit soucieux.
« Tout va bien, ma chérie ? »
Elle ne répondit pas tout de suite. Elle le regarda longuement, les mains crispées.
« Louis… Je crois que je suis enceinte. »
Un silence s’abattit sur la pièce, comme si le monde s’était figé.
« Tu en es sûre ?
— Ma poitrine, mon ventre… Je reconnais les signes. Je le sens. Et j’ai peur, Louis. J’ai tellement peur. Je ne peux pas revivre ça. Pas comme la dernière fois. »
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Il se leva lentement et la rejoignit. Il posa ses mains sur ses épaules, puis les fit glisser jusqu’à sa taille. Ses gestes étaient hésitants, mais remplis d’une tendresse sincère.
« Marie, écoute-moi. Cette fois, je serai là. Chaque jour. Chaque nuit. Tu ne seras pas seule. Je te le jure. »
Elle ferma les yeux, retenant ses larmes. Dans un geste doux, il posa sa main contre sa joue.
« Ce bébé n’est peut-être pas une malédiction. Il est peut-être une nouvelle chance. »
Et malgré ses doutes, Marie lui sourit. Elle acceptait, pour la première fois depuis longtemps, de croire de nouveau.
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fables-de-jadis · 6 months ago
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De son côté, le benjamin de la fratrie était devenu un charmant bambin.
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Très proche de son père, qu'il suivait partout, il s'intéressait au travail à la ferme. Il adorait aider Louis au potager à s'occuper des plantes mais aussi avec les animaux de la ferme. Jean était encore un peu petit pour s'occuper de la vache, alors il allait souvent jouer avec les poules dans le poulailler.
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fables-de-jadis · 6 months ago
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Rose était elle aussi devenue une belle enfant malgré son visage qui avait été marqué par l'incendie.
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Cependant, sa cicatrice avait changé son caractère. Elle qui était auparavant une enfant pleine de vie et sociable s'était renfermée sur elle-même et était devenue très introvertie. Elle n'arrivait pas à s'intégrer et à lier des relations avec les enfants de son âge, préférant rester dans son coin.
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Elle était davantage proche de sa famille. Elle aimait passer du temps seule avec sa mère, à faire du crochet. Mais elle aimait surtout s'occuper de son petit frère. Rose avait la fibre maternelle et était douée avec les petits, plus qu'avec les grands.
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fables-de-jadis · 6 months ago
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L'aîné des enfants Lévêque était désormais un beau garçon.
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Il s'était découvert une passion pour les chevaux en rendant visite à l'un des amis d'enfance de son père et sa mère qui était vétérinaire équestre. Il trouvait toujours un prétexte pour aller lui rendre visite et passer du temps avec l'une de ses juments, Belle, avec qui le garçon avait développé un lien fort.
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fables-de-jadis · 6 months ago
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Avec les années, les récoltes de Louis comptaient désormais parmi les meilleures de Hengford-on-Bagley. Mais l'homme avait désormais un tout autre projet : il voulait se lancer dans la production de vin. Ni une, ni deux, il s'était procuré des pieds de raisins noirs et les avaient planté dans son potager.
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La première récolte était bonne et il avait hâte de voir si son dur labeur allait porter ses fruits. Accompagné de sa tendre épouse, il commença à écraser le raisin puis il le mit en bouteille avant de le goûter.
C'était une réussite ! Mais pour qu'il soit meilleur, il faudra attendre encore un peu et le faire vieillir.
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