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flagblues · 6 years ago
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Once Upon a Time... in Hollywood
J'ai besoin d'écrire sur ce film. C’est un bon film ? J'ai besoin d'avoir des idées claires. Pour les confronter à des images vagues ? Très drôle.
Quelle nostalgie ? Celle qu'aurait Tarantino pour Hollywood en 1969 ? Je n'y crois pas. Tarantino est le produit de ce qui est advenu ces années là, il est l'après Nouvel Hollywood. Alors il rend hommage au moment de sa naissance ? Mais qui dit naissance dit mort— serait-il alors nostalgique comme le sont Rick Dalton et Cliff Booth, nostalgique des années 50, des feuilletons et des séries B d'1h10 ? Mais la cinéphilie, et particulièrement la sienne (qui a dit post-cinéphilie ?) n'a pas de fonctionnement logique. Tarantino aime les séries B hollywoodiennes des années 50 comme il aime les westerns italiens des années 60 et 70. Il est cinéaste-témoin d'une époque dont il embrasse la tristesse mais sa personne cinéphile a du recul sur le désespoir de Rick Dalton. Il est plus intelligent que la nostalgie. En fait, s'il est nostalgique, il est nostalgique de tout, et Once Upon a Time... in Hollywood n'est pas plus nostalgique que n'importe quel autre de ses films. D'accord d'accord, mais est-ce que c'est un bon film ? C'est son meilleur film, mais pas celui que je préfère. C'est son film qui veut le moins être aimé et c'est pour ça qu'il est beau. Quel besoin de plaire pour raconter cette histoire ? Quelle histoire ? L'histoire d'un has-been qui s'acharne à bien faire, d'un vétéran ni hippie ni réac, violent et fidèle, d'une fille heureuse qui va mourir... Mais elle ne meurt pas. Non, elle ne meurt pas. Alors ? Alors d'autres meurent ; mais l'important, c'est que tu attendes sa mort et son sang sur la porte d'entrée. Tu veux dire, pendant le film ? Oui, tu la vois au cinéma, les pieds sales sur le siège de devant, en train de voir son fantôme, et tu attends sa mort. C'est le plus beau plan de la carrière de Tarantino. Elle sourit de voir ce fantôme. Pauline me dit qu'elle force son sourire pour l'imiter. Puis Pauline va sur google image, et elles ont un peu le même sourire tout court, Margot Robbie et Sharon Tate. Les films ne peuvent pas panser les plaies mais ils sont là. Des images et des sons de morts, des fantômes. Tu me perds un peu, avec tes ectoplasmes. Tant mieux, la perdition, au même titre que l'ambigüité, sont des arts perdus que Tarantino réinvestit. Si on ne se perd pas dans un film à Los Angeles alors le film est raté. Et là, on se perd ? Moi oui, mais pas Cliff Booth.
 Il connaît le chemin. Il sait aller à Spahn Ranch. Il connaît la maison du propriétaire. Tu sais que Tarantino a pris deux semaines pour tourner cette scène ? Celle de Spahn Ranch ? Oui. C'est la meilleure du film. Je suis d'accord. Le plus beau, en fait, c'est la fin de la scène. Quand on va chercher Tex et qu'il galope, mais que la voiture a déjà tourné, California Dreamin'. La version de José Feliciano. Je ne la connaissais pas. C'est le seul moment de western au présent du film. Avant, Charlie n'est pas là. La télévision est allumée. Il y a l'épisode de FBI de Rick Dalton qui passe ce soir. Tu sais, le plan où DiCaprio a un fusil à la main et saute d'une camionnette, qu'on voit partout utilisé comme image promotionnelle du film ? Oui ? On ne le voit qu'à la télé, chez Rick. Cliff le voit et dit à Rick que c'est super quand il fait ça. Ce qu'on pensait être un plan du film est un plan d'un feuilleton dans le film. Donc c'est un téléfilm pour le cinéma ? Ou un film de cinéma pour la télévision ? Arrête avec tes blagues godardiennes, t'es chiant. Tu crois que Tarantino aime Godard ? Bien sûr, mais comme un américain, avec parcimonie ; son préféré c'est Bande à Part. Ben c'est bien Bande à Part. Oui, c'est bien. Et Godard, il aime Tarantino ? Non. Il dit que c'est un "pauvre garçon". Ah... Et pour ce film, il changerait d'avis tu penses ? Non, mais retournons à Hollywood. Je crois que cette histoire de télévision et de cinéma est au cœur du film. Les enfants de la Manson Family viennent tuer le cinéma chez les Polanski mais quand ils croisent Rick Dalton, ils décident d'aller tuer la télévision, la source disent-ils. C'est-à-dire ? Ils disent qu'ils vont tuer ceux qui les ont appris à tuer, tuer les meurtres décomplexés tous les soirs à la télé, dans tous les foyers du pays. C'est pas ce qu'on a toujours reproché à Tarantino, la violence décomplexée ? Si. Alors quoi ? Il s'en défend en mettant cette critique dans la bouche des tueurs de Cielo Drive ? Non, je ne crois pas. C'est là que c'est ambigu et génial. Pour Tarantino, la violence est cathartique, voire jubilatoire quand elle est cartoonesque (Kill Bill). Mais toutes ces anciennes conceptions s'arrêtent quand le film commence. On attend un meurtre qu'on ne veut pas voir, et finalement le meurtre est celui des meurtriers, qui n'en sont plus. Et la violence qui se déchaîne sur eux est odieuse. Comme il l'a déjà montré au ranch, Cliff est vicieusement zélé quand il s'agit de faire mal, et il tue ici en allant bien au-delà de la légitime défense. Ensuite, lorsque Rick utilise le lance-flammes (vengeance d'un passé cinématographique), la scène s'achève par un plan derrière la victime en train de brûler dans la piscine. Le plan dure, presque silencieusement, jusqu'à ce que le corps calciné retombe dans l'eau, là où la scène des 14 Fists of McCluskey s'achève par "burn you nazi scum!", proféré comme une punchline. De là vient le sentiment d'étrangeté qui irrigue l'arrivée de Rick chez les Polanski dans une espèce de faux happy-end démoniaque. Un meurtre en a remplacé un autre et il n'y a rien de franchement positif ou joyeux là-dedans, ce qui n'empêche pas le plaisir de voir les portes du 10050 Cielo Drive s'ouvrir pour Rick. C'est un plaisir amer, comme le film. Triple allitération Le réalisateur du pilote de Lancer s'extasie lorsque Rick Dalton improvise une réplique contenant une triple allitération. Ce plaisir sonore qui envahit le réalisateur fantasque n'est pas innocent. Beaucoup de mots du film partagent ce plaisir, principalement des noms propres. Il suffit de prononcer mentalement le nom des personnages principaux : Rick Dalton et Cliff Booth— quel bonheur. Ce sont des noms parfaits, incisifs, vivants. Ce plaisir nomenclatural m'a rappelé Twin Peaks. Caleb DeCoteau ou Lancelot Court, c'est un peu le même plaisir. Nous y voilà... Quoi ? Rien, tu es prévisible c'est tout. Tu veux dire, parce que je parle de Twin Peaks ? Oui. J'y peux rien... Mais j'y ai pensé pour autre chose aussi. Comme dans The Return avec Fire Walk With Me, et dans Glass avec Unbreakable, Once Upon a Time... in Hollywood réinvestit et même modifie des images de cinéma préexistantes. Tarantino montre réellement un extrait de The Great Escape dans lequel Rick Dalton aurait remplacé Steve McQueen. Le vertige que cela procure est le vertige du film lui-même. Dans la fiction, l'extrait de The Great Escape est une image mentale, mais elle est également une image de Once Upon a Time... in Hollywood. Dès lors, Leonardo DiCaprio peut intercepter les tueurs de la Manson Family dans la rue, et les convaincre d'aller chez lui plutôt qu'à côté. Et après le plan final, c'est une histoire alternative du cinéma qui existe, peut-être une histoire dans laquelle Tarantino n'existe pas, une histoire d'après 430 miles.
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flagblues · 7 years ago
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Into the light, one shot from Shadow of a Doubt (1943) by Alfred Hitchcock
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flagblues · 7 years ago
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Three consecutive shots from The Lost World (Steven Spielberg, 1997)
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flagblues · 7 years ago
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Rock Hudson in the shadow - two shots from All That Heaven Allows (1963) by Douglas Sirk
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flagblues · 7 years ago
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Sophie looks inside houses in The BFG (2016) by Steven Spielberg
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flagblues · 7 years ago
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Evening - night - dawn from El Sur (The South, 1983), directed by Victor Erice
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flagblues · 8 years ago
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Six random shots from Cat People (1942) by Jacques Tourneur
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flagblues · 8 years ago
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One random shot from The Doom Generation (Gregg Araki, 1995)
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flagblues · 8 years ago
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Three random shots from Il sorpasso (The Easy Life, 1962) by Dino Risi
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flagblues · 9 years ago
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Five random shots from 秋日和 (Akibiyori - Late Autumn, 1960), Yasujiro Ozu
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flagblues · 9 years ago
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Two random shots from Indiana Jones and the Temple of Doom (Steven Spielberg, 1984)
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flagblues · 9 years ago
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First shot of Spanglish (James L. Brooks, 2004)
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flagblues · 9 years ago
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Six natures mortes in six Conte d’Automne shots (Éric Rohmer, 1998)
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flagblues · 9 years ago
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One random shot from زیر درختان زیتون (Through the Olive Trees, Abbas Kiarostami, 1994)
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flagblues · 9 years ago
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Miracle Mile (1988),  Thomas Pynchon sequence:
So, there’s this woman, early morning coming into the dinner, opens a suitcase, get’s Cliff Notes in Gravity’s Rainbow out, places the book on top of The Wall Street Journal, scans some lines from the book, checks the stock market on tv. Then all hell breaks loose —- but I’m not gonna tell you what happens in the movie, go see it.
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flagblues · 9 years ago
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a shoegaze film
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Halloween |1978| John Carpenter
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flagblues · 9 years ago
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Man of Marble (1977)
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