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Un joli petit coin de Suède à Paris. Le bar du Cercle suédois, à deux pas des Tuileries. Au mur, bien sûr, la photo royale.

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A Villeneuve-la-Garenne, un immense entrepôt de la RATP, et des dizaines de métros, de bus, de tramways... Toute l'histoire des transports en commun parisiens est là. Le tout premier omnibus ; le tout premier métro - en bois ; les wagons du Nord-Sud, si singuliers ; ceux de la ligne de Sceaux, pas encore le RER B ; les bus de mon enfance. D'un marchepied à l'autre, une époque en convoque une autre. Assis sur la banquette, je voyage dans le temps.

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Mi-septembre. Les roses… à L’Haÿe-les-Roses. Encore un parfum d’été…

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La Seine, sous le pont Nelson-Mandela, à Ivry-sur-Seine, le 15 août 2023

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Une allée au calme, hors du temps. Le flâneur est emporté, par exemple au siècle de Louis XIV. Nous sommes au pied du Val-de-Grâce. Une pause au cœur de la ville. Jusqu’a l’explosion qui a ravagé, ce soir, l’immeuble sur la rue, a l’entrée de cette vieille allée. Tristesse.

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L’extraordinaire galerie de paléontologie, au Jardin des Plantes, presque aussi ancienne que les squelettes qu’elle abrite.

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Papa aimait Vence, mais Paris lui manquait. Le Paris joyeux qui l'avait accueilli au siècle dernier, lui qui était né dans celui d'avant, venant d'une Russie sortant du Moyen Age. Paris la fantasque, avec ses bistrots et ses gamines espiègles, ses pigeons pouilleux, ses concierges en peignoir allant "aux croissants" et ses taxis bougons, aussi sa tour Eiffel, qu'il a peinte si souvent, et puis tous ces quais tout au long de la Seine qu'il parcourait la nuit avec Apollinaire, récitant des poèmes sous les ponts où les voix résonnent et où les vagabonds qui dorment là vous applaudissent parfois, mais souvent vous insultent aussi, d'un : "Vos gueules les poètes !" Les cafés bruyants où il ne buvait pas, ne fumait pas non plus, mais où il rejoignait ses copains bien moins sages Eluard ou Aragon, qui se chipaient leurs femmes que leur chipait Dali, les huîtres de La Coupole qu'il partageait parfois avec Soutine, les serveuses du Sélect où il n'entrait jamais et les poissons luisant la nuit au fond des Halles que Blaise Cendrars croquait, recrachant les arêtes jusqu'au premier étage des maisons des marchands, ce Paris où personne ne dormait jamais de peur que quelque chose n'arrive entre-temps.

David Mc Neil, Quelques pas dans les pas d'un ange, Une enfance avec Marc Chagall (NRF Gallimard)

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Ému, dans le silence et la concentration des lecteurs entourés de livres. Une bulle au cœur de la ville brutale. La salle ovale de la Bibliothèque nationale de France vient d’être restaurée. Elle est maintenant ouverte à tous.

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Le voyageur magnifique

"Ils s'asseyaient sur des sièges de cinéma, sur les moleskines des cafés, sur les plexiglas du métro express, sur le bois peint des bancs publics, et laissaient partout derrière eux des particules de tissu, des fibres de laine, un peu de la chaleur de leurs corps, et cet incessant mélange de poussière de pierre, de minuscules morceaux d'ongles et de peau constituait une épaisseur presque invisible, une strate, qui représentait l'histoire de leur passage dans cette ville, l'histoire Paris, Miléna, Adrien"

Yves Simon, Le voyageur magnifique (Le Livre de poche)

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La place des Vosges, par la fenêtre de Victor Hugo, novembre 2022

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Comment imaginer, réaliser, interpréter un film aussi délicat sur un sujet aussi lourd ? Le film d'Alice Winocour relate le parcours de Mia, victime d'un attentat dans une brasserie parisienne : les minutes qui précèdent l'attaque, l'attaque elle-même - filmée sans aucune complaisance et avec un vrai point de vue - et surtout les mois qui suivent, l'enquête menée par Mia pour retrouver ceux - et surtout celui - qui l'entouraient ce soir-là. Il s'agit bien de Revoir Paris, après le choc. Toute la gamme des émotions, des questions, passe sur le beau visage de Virginie Effira, dont l'interprétation, précise, est extraordinairement sensible. La ville, sa brutalité, sa douceur, ses bruits - formidable travail sur le son -, ses habitants surtout, sont mis en scène avec grâce. Après l'attentat, la vie et la ville continuent.

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Place Denfert-Rochereau, des chars de la Libération pour commémorer l’action du Général Leclerc, 75 ans après sa mort. Le lion reste impassible. Il en a vu d’autres.

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L’Oratoire du Louvre, vu de l’aile Sully... au Louvre. Entre les deux, la Rue de Rivoli.

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L’automne au Palais-Royal, octobre 2022.

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Le Paris de Georges Perec, de Denis Cosnard

Ce livre manquait. Il est là, maintenant, pour celles et ceux qui ont un jour rencontré les livres de Georges Perec et en ont été transformés. Le journaliste Denis Cosnard vient de publier un précieux Paris de Georges Perec, chez Parigramme, qu'il a malicieusement sous-titré La ville mode d'emploi. Il nous propose un chemin chronologique et géographique entre la rive droite et la rive gauche, sur les traces de l'écrivain. Tout commence, bien sûr, à Belleville, rue Vilin, et, pas très loin, rue de l'Atlas, où l'auteur a d'ailleurs retrouvé le vrai lieu de naissance de l'écrivain.

Denis Cosnard a patiemment remonté de nombreuses pistes : vers la rue de l'Assomption, où le jeune Perec a vécu après la guerre, après surtout la mort de son père et la déportation de sa mère, assassinée à Auschwitz ; vers la rue de Quatrefages, si associée aux Choses ; vers la rue Linné, où Perec finit sa vie ; vers bien d'autres lieux encore - Perec, l'homme aux cent lieux, a souvent déménagé. Ce Paris de Georges Perec explore aussi bien des cafés, des cinémas, des librairies, rendant plus vivante encore la ville sans cesse réinventée par l'auteur d'Espèces d'espaces. Denis Cosnard a aussi trouvé des photos rares, des archives inédites. Avec précision, pudeur et sensibilité, il nous donne à la fois envie de marcher dans Paris et de (re)lire Perec.

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Face au gris, toujours

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Le lion, en majesté.

Place Denfert-Rochereau, septembre 2022.