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Guide d’écoute #7
🙆Les nouvelles figures de la pop française 🙅
La décennie 2010 aura incontestablement marqué le renouveau de la pop française. Avec un son 80′s caractérisé par l’utilisation des synthés remis au goût du jour avec un support plus électronique, le groupe La Femme ouvre la voie à de nombreux autres (Aline, Paradis, L’Impératrice ...). Chanter en français cesse d’être l’apanage des paroliers adeptes de la “Vieille France” et se pose comme une nouvelle vague qui n’a pas cessé de monter.
Au delà du mode novateur de production de ces jeunes artistes parfois repérés sur la toile (qui redynamisent aussi le milieu des labels indépendants), cette nouvelle phase musicale me touche par l’émergence de figures féminines pleines de talent. 
Entre autres morceaux choisis, arrivent évidemment en tête de liste Juliette Armanet, Fishbah, Cléa Vincent, ou Vendredi sur Mer.
Juliette Armanet
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Ancienne journaliste travaillant pour l’excellentissime chaîne de télévision Arte, cette artiste s’est fait connaître avec son tube ‘L’Amour en solitaire’. La chanteuse taquine son piano au son de mélodies subtiles et mélancoliques tout en délicatesse.
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Cette reprise du tube ‘I feel it coming’ de The Weeknd est l’une de mes favorites.
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Pour le plus grand bonheur du public de la Croisette, la chanteuse a été invitée à réinterpréter la très belle chanson ‘Les moulins de mon coeur’ de Michel Legrand.
Clara Luciani
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Cette jeune chanteuse s’est fait connaître du grand public en se produisant sur la scène du Fnac Live festival à l’été 2017 puis en assurant la première partie de la tournée de Julien Doré (personne n’est parfait). 
Sa voix grave et ses gestes qui font faire sonner sa guitare (comme sur ce live de ‘La dernière fois’ chez Nova) m’émeuvent beaucoup.
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Fishbach
Etant immensément fan de cette corsaire bretonne de la pop, je ne peux que recommander tout son album ‘A ta merci’, avec bien sûr une mention spéciale pour ‘Mortel’ et ‘Y crois-tu’. 
La chanteuse a brillamment réussi la reprise de sa chanson ‘Un beau langage’ en arabe avec le musicien franco-libanais Bachar Mar-Khalifé, que je préfère même à l’originale (à écouter ici).
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C’est l’une des rares chanteuses françaises à avoir eu l’occasion de jouer pour la chaîne KEXP, qui est un “passage obligé” pour tous les grands noms de la scène indé internationale (Tame Impala, The War on Drugs, Future Islands, Mac Demarco ...). 
Comme le filme bien la caméra, Fishbach est un peu flippante à voir en concert. Son jeu est tellement habité par sa musique que la tension qui en ressort est palpable. Bref, elle a un talent immense.
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Cléa Vincent
Lancée sur le label indépendant Midnight Special Records, la chanteuse parisienne (et qui passée par Nanterre U, rpz) a sorti un 1er EP ‘Non mais oui’ en 2014 avant de confirmer son talent avec un super album en 2016, ‘Retiens mon désir’.
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Son style est à mon sens marqué par des textes drôles et poétiques sur le fond d’une mélodie pop et électro (’Le Retour de l’homme’ par exemple) . Mais certaines chansons, dont ma préférée, ‘Château perdu’ (au clip hyper esthétique), abordent avec légèreté des thèmes plus sensibles et ancrés dans la vie quotidienne.
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L’album 2 est en préparation et un concert est prévu à l’Olympia le 9 avril prochain. A suivre !
Vendredi sur Mer
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Charline Mignot, 22 ans, s’est tout d’abord intéressée à la mode (comme photographe) avant de créer le projet musical Vendredi sur mer. Ces deux facettes se retrouvent bien dans sa création artistique, où son personnage ultra looké se prête à la chanson pop et poétique. 
Produite sur le label indépendant Profil de face, la réalisation de son dernier EP a été assurée par le génial Lewis OfMan. Son tout premier single, La femme à la peau bleue (à écouter ici, le clip est vraiment super) est l’une de mes chansons préférées de 2016. 
L’artiste vient de sortir une nouvelle chanson, Mort/Fine, qui était pourtant déjà présente sur la compilation Beaucoup d’amour #2 en 2015 sur le label parisien Beaucoup Music. Elle se produira à l’Olympia le 30 novembre 2019 (et à tous les coups ce sera complet d’ici le début de l’année).
Et pour ceux que cela intéresserait, il y a toujours plus de filles qui chantent en français aujourd’hui ! Claire Laffut, Alice & Moi, Calypso Valois ...
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Movie Crush #8 
Grass, Hong Sangsoo (2018)
Le cinéaste sud-coréen, après une longue absence de près de neuf mois (depuis La Caméra de Claire), fait son retour sur le fronton des cinémas français avec ce très beau long métrage en noir et blanc.
Pendant un peu plus d’une heure, différents tableaux se succèdent au cours desquels le réalisateur s’attache à capter l’essence des protagonistes, clients d’un petit café décoré avec goût et beaucoup de charme.
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Une jeune femme silencieuse du nom d’Areum, incarnée par la muse Kim Minhee, observe discrètement les clients de l’établissement et retranscrit leurs conversations en y mêlant ses pensées personnelles pour donner au récit un ton introspectif. Lorsque l’un d’entre eux lui demande ce qu’elle écrit, elle répond “une sorte de journal”, mais affirme ne pas être écrivain.
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L’une des rares scènes tournée hors du café nous emmène dans un petit restaurant quelques ruelles plus loin, où Areum rencontre la compagne de son petit frère pour déjeuner. Sortant de sa réserve apparente et se départissant de toute sa délicatesse habituelle, elle lui fait subir un interrogatoire biaisé pour la blâmer de souhaiter épouser le jeune homme. Areum exprime alors tout son mépris et son incompréhension pour l’union absurde de deux êtres en pleine jeunesse et qui se connaissent trop peu.
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Au même moment, la caméra observe un joli plan séquence qui nous emmène de l’autre côté de la salle, où un homme filmé de dos accuse brutalement sa voisine au visage éploré du suicide de leur ami commun. Seule son ombre sur le mur est filmée par la caméra, ce qui représente bien à mon sens l’oppression grandissante qui envahit la jeune femme. Celle-ci tente d’apaiser son inquiétude par le saké (geste inhérent aux personnages d’Hong Sangsoo), mais en vain.
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Cette scène est d’ailleurs la seule qui échappe aux oreilles d’Areum, occupée dans le même temps à tenter de raisonner brusquement son frère. Cependant, deux clients du café s’étaient eux aussi mutuellement accusés de la disparition d’une amie proche peu avant le déjeuner, sous les yeux de la jeune femme. De plus, un troisième client du café annonce avoir tenté de se suicider quelques mois plus tôt et se retrouver à la rue et sans ressources. Le thème de la douleur désemparée des proches après un suicide est ainsi récurrent et novateur dans ce film, puisqu’à ma connaissance il est abordé pour la première fois par le réalisateur.
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A la nuit tombée et de retour au café, les clients de l’établissement se regroupent tous autour d’une bouteille de saké et discutent de la précarité de la situation économique des comédiens, tous étant scénaristes ou acteurs. L’un d’entre eux, qui a abordé Areum plus tôt pour lui demander de but en blanc de s’installer chez elle pour y puiser l’inspiration nécessaire à l’écriture, lui propose de se joindre à eux. Celle-ci lui répond alors “non merci, je préfère écouter discrètement”, et sort fumer une cigarette.
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Elle contemple dehors les pots de plantes vertes basses -de la salade ? on a en tout cas trouvé l’origine du titre- posés par terre. En fumant (j’ai sans doute essayer de commencer à fumer en pensant à la beauté cinématographique de Kim Minhee qui fume), elle s’interroge peut-être sur l’intimité des clients, leurs rapports à autrui et à leur existence propre. Puis elle retourne à l’intérieur et s’attable parmi eux, dernière image du film. 
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Ce qui est passionnant et beau dans le cinéma d’Hong Sangsoo, c’est sa capacité à capter la lumière (on pourrait dire la personnalité) de ses acteurs sans en dévoiler l’essence. Chacun est donc libre de se projeter, de décoder les pensées qui animent les personnages dans l’instant présent.
C’est particulièrement vrai dans ce long métrage, car on entend la réflexion d’Areum sur les conversations de son entourage, mais on ne sait rien de ses pensées propres et de son regard sur elle-même. En la plaçant à l’écoute des autres et en nous laissant libre accès à sa retranscription des dialogues, Hong Sangsoo nous incorpore dans la scène, il nous assied à une table du café à l’écart et nous invite à réfléchir à notre tour (voire à écrire ?) sur les pensées d’Areum, qui ne dialogue avec personne mais qui nous offre son regard sur le monde. Je trouve ça vraiment génial.
En résumé, ce film est à la fois simple et justement superbe par les portraits qu’il esquisse de personnages perdus dans leur vie ou à une époque de leur vie. Solitude, écriture, abandon, les thèmes chers au réalisateur y sont abordés avec légèreté et profondeur dans un cadre audacieux qui met en lumière les interactions des personnages. Bref, allez-y !
Actualité
En salles le 9 décembre.
Le film a été projeté en avant-première mondiale à la 68° Berlinale en février 2018, ce qui explique ma frustration d’avoir dû attendre tous ces mois pour le découvrir. Bande-annonce et infos techniques juste ici.
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Movie Crush #7
Mon tissu préféré, Gaya Jiji (2018)
A Damas, au printemps 2011, la révolution populaire gronde en Syrie. Face à cette émulsion urbaine, Nahla (Manal Issa), jeune femme de 25 ans, s’émancipe de son carcan quotidien en apprenant à apprivoiser ses désirs.
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Son existence est en effet bien morne. Vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter, son salaire aide à payer le loyer de l’appartement qu’elle partage avec sa mère et ses deux sœurs cadettes. La situation financière de la famille est fragile, et cette précarité est renforcée par le climat de tension et de guerre civile qui est sur le point d’éclater.
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Tout semble basculer lorsque Nahla fait la rencontre de Samir, un Syrien établi aux Etats-Unis et revenu au pays pour prendre femme. Cependant, l’entrevue ne se passe pas comme prévu en raison de la malice un peu brusque de la jeune femme. Déstabilisé, Samir jette finalement son dévolu sur sa sœur, Myriam (Mariah Tannoury).
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Blessée, Nahla se met encore davantage en retrait de la cellule familiale, qui est obnubilée par les préparatifs du mariage et le prochain départ pour fuir la guerre.
Elle se rapproche alors de la nouvelle voisine, Madame Jiji (homonyme de la réalisatrice), qui a ouvert une maison close dans son immeuble. Ce monde de plaisirs, où les interdits et les secrets sont bannis de l’appartement, engage Nahla à s’évader dans ses rêves.
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Celle-ci y retrouve chaque fois le même homme mystérieux, interprété par Metin Akdülger. Très chastes, ses rêveries sont partagées à égalité entre la fascination pour le désir masculin (ici très efféminé) et le satin de la robe dans laquelle elle apparaît toujours.
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On comprend alors que, faute d’expérience vécue, Nahla s’isole dans un idéal où son homme (à défaut d’amant) lui demande de rester, de ne pas partir, et fait preuve de tendresse sans désir. Enfermée dans ce processus cyclique, la découverte des activités au sein de la maison close fait l’effet d’un détonateur dans l’esprit de la jeune femme.
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Mon tissu préféré, à mon sens, propose le récit -très- métaphorique du passage du rêve à la réalité des désirs pour une jeune femme libre, indépendante mais seule et incertaine, qui plus est dans un monde en plein chaos.
Le grain de l’image capte les émotions les plus subtiles des personnages, et Manal Issa porte somptueusement le rôle principal : elle crève l’écran à mes yeux.
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Actualité
Le film, présenté dans la catégorie Un certain regard à Cannes, est en salle depuis le 18 juillet. 
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Guide d’écoute #6
ARCADE FIRE
Parce qu’un an après, je ne me remets toujours pas de ma déception avec leur dernier album Everything Now, mais qu’en même temps je ne peux pas me passer d’eux en cette période troublée qu’est le Prébarreau, voici un petit top pour remonter les troupes.
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Evidemment, l’indétrônable n°1 est Reflektor, du troisième album titre, qui me fascine tant par le thème (le mythe d’Orphée et Eurydice) que par la vidéo qui l’accompagne. Ce morceau me touche d’autant plus que David Bowie a prêté sa voix dans les chœurs (on le reconnaît tout de suite à la fin du morceau, d’ailleurs le joueur de piano lui ressemble étrangement dans le clip ...).
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J’adore ce morceau pour deux raisons. D’abord, parce qu’il est entièrement porté par Régine Chassagne, qui est l’une des artistes contemporaines que j’admire le plus au monde. Et surtout parce qu’il décrit à merveille le sentiment d’oppression, voire d’angoisse que l’on peut ressentir face à l’hypocrisie d’une ville [lisez : société] urbanisée et institutionnalisée à l’extrême, qui sous couvert de prôner la différence et la tolérance (Come and find your kind) absorbe toute individualité et traite les rêveurs en paria (We don’t need your kind !).
Merci la vie de m’avoir fait découvrir ce groupe ! <3
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The Suburbs, morceau titre du deuxième album du groupe, est pour moi davantage axé sur la confiance en l’autre pour survivre à ce shitty world dans lequel nos parents nous ont faits naître. On entend d’ailleurs “so can you understrand / why I want a daughter while I’m still young” dans la chanson, question théorique qui me fascine depuis des années tant elle révèle à mes yeux les travers qui pourrissent les hommes (et femmes) à notre époque. Je pars peut-être un peu loin, mais les paroles me renvoient à l’idée rousseauiste que chacun est fondamentalement bon mais que nous sommes tous, à des degrés différents de l’échelle, pervertis par les Suburbs, les codes et faux-semblants de notre société (kids wanna be so hard). Ne restent plus que les rêves et l’autre pour nous accompagner individuellement dans le mouvement psychique et physique (moving past the feeling // moving from hot pavement and into the grass) de résistance aux normes et à l’abaissement général des consciences.
Ce morceau est à joindre avec Modern Man (ils se suivent d’ailleurs dans l’album).
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Afterlife n’est peut-être pas mon 3° morceau préféré d’Arcade Fire. Toutefois, il représente beaucoup à mes yeux et figure à part. Son thème, “l’Afterlife” (que je préfère laisser non traduit), est traite autant des sentiments qui disparaissent après la perte (“when love is gone, where does it go”) que de la question philosophique d’une existence après la mort (”where do we go”).
J’avais pour ma part écouté la chanson des dizaines et des dizaines (une centaine ?) de fois avant de découvrir le clip, et ce dernier m’a pourtant laissée en larmes (et je me note ici d’appeler ma moman bientôt pour lui dire que je l’aime).
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La prouesse de Deep Blue est de mêler une réflexion sur le sens de l’existence individuelle et sur la proéminence de l’importance des machines au XXI° siècle. 
You could never predict it That it could see through you Kasparov Deep Blue 1996
Ces lignes renvoient à l’événement qui a marqué une première fois la suprématie des machines : l’ordinateur Deep Blue a battu le champion du monde Kasparaov aux échecs en 1996, alors que personne n’aurait imaginé un jour que l’esprit humain serait supplanté par le virtuel.
Au-delà de la suprématie de l’informatique, la chanson dénonce pour moi l’inertie collective des gens, résignés à la fatalité, qui se laissent aller passivement voire avec complaisance pour les pires sans envisager pouvoir prendre en main leur futur.
Here In my place and time And here in my own skin I can finally begin Let the century pass me by Standing under a night sky Tomorrow means nothing
Ce couplet continue de me faire beaucoup réfléchir sur le lien entre l’individualité/l’identité (pourrais-je dire “my own skin” quand la question de l’authenticité n’a jamais été aussi pesante ?) et l’action (tomorrow means nothing = rien n’est acquis et tout est à bâtir). Est-ce que si chaque personne, recentrée sur ce qui constitue l’essence de son individualité, ne pourrait pas “let the century pass me by” mais ici de manière active, avec une abstention réellement éclairée ? Ou est-ce qu’il ne vaut pas mieux demeurer passif à l’échelle collective (laisser tomber) tout en œuvrant individuellement pour changer uniquement son propre futur (ce qui serait une forme de lutte contre la résignation) ?
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Bref, régalez-vous avec ces morceaux mais ne vous sentez pas du tout obligés de suivre ma philo de comptoir.
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Movie Crush #6
Les Ailes du Désir (Der Himmel Über Berlin), Wim Wenders (1987)
Quelques mois avant la chute du Mur, les anges Cassiel (Otto Sanders) et Damiel (Bruno Ganz) veillent sur la ville de Berlin. Invisibles des adultes, à peine considérés par les enfants, leur solitude est grande. Le peuple des anges est pourtant nombreux, mais seuls ces deux amis semblent vouloir communiquer tout le long du film.
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La mélancolie de Damiel et son envie de rejoindre le monde des humains deviennent irrépressibles lorsque celui-ci rencontre Marion (Solveig Dommartin), une trapéziste paralysée sur terre par sa quête de sens existentielle.
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Profondément touché par sa grâce, Damiel se prend à rêver à l’amour et donc à la vie. Le film dresse ainsi plusieurs listes de bonheurs simples, au moment-même où l’autre ange Cassiel se presse auprès d’humains en détresse qui songent à la mort. 
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De ce contraste naît une scène éblouissante qui fige le décès d’un accidenté de la route, au bord de la Spree. Sur le point de mourir, l’homme pense d’abord aux moments heureux et simples de son existence, pour finir par les communiquer à voix haute, comme une prière. La caméra revient alors sur un vieil homme, habitué de la bibliothèque municipale (il s’agit de la Staatsbibliothek dont l’architecture est sublimée par la caméra, allez vous emplir les yeux de lignes horizontales et diagonales épurées juste ici). Ce dernier, obsédé par la poursuite du Berlin d’autrefois, recherche la Potsdamer Platz d’avant les bombes et le Mur. 
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Son personnage est, à mes yeux, le plus bouleversant du film. Il est convaincu que le sens qu’il a choisi de donner à son existence après la construction du Mur, dédié aux récits et aux contes de l’amour et de la beauté de l’être, permettra de sauver les hommes. Pour ce rêveur universel, dont tous les gestes et le regard sont habités par une profonde sagesse, la paix peut être atteinte par ce biais. Je rattache ce personnage à la ritournelle que l’on entend dans le générique de début et de fin, mais aussi au milieu du film. 
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[...] Als das Kind Kind war,
wußte es nicht,
daß es Kind war,
alles war ihm beseelt,
und alle Seelen waren eins. [...]
“Lorsque l'enfant était enfant,
il ne savait pas qu'il était enfant.
Pour lui tout avait une âme,
Et toutes les âmes n'en faisaient qu'une.”
Je ne comprends vraiment pas les gens qui me disent que “l’Allemand c’est trop moche” après avoir écouté ces vers magnifiques, dont le sens se révèle rien qu’à l’oreille ...
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L’une des scènes les plus fameuses/jouissives du film est l’apparition de fin de Nick Cave (himself) & the Bad Seeds, qui interprètent la lancinante ‘From Her to Eternity’ dans une salle très authentiquement underground. C’est ici que l’ange Damiel et sa trapéziste vont se retrouver sous l’oeil attentif de Cassiel, en couleurs.
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Oscillant avec délicatesse entre la contemplation des êtres, l’amour, la tendresse et la mélancolie, ce film est un pur chef d’oeuvre qui sublime le Berlin tourmenté de l’après-guerre. Il offre une réflexion philosophique sur l’existence, l’essentiel et le bonheur. Pour toutes ces raisons, il est à (re)voir impérativement :)
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Guide d’écoute #5
Etienne Daho 💖 
On ne le présente plus. Adultes, enfants, ados, grands-parents, c’est vrai que tout le monde aime Etienne Daho. Mais voici quelques oubliés du grand public qui vous permettront peut-être d’apprécier sous un nouveau jour celui que je considère depuis très longtemps comme mon père spirituel. Bonne écoute !
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En 1986, année de sortie de l’album solaire ‘Pop Satori’, le chanteur profite de ses multiples séjours à Londres pour assurer les chœurs sur le titre ‘So In Love’ du groupe d’amour OMD (Orchestral Manoeuvre In the Dark), aux sonorités délicieusement pop qui donnent envie de se mettre enfin au saxo.
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Autre moment de grâce qui nous est offert lors d’un live tout ringard à la télé française, avec Vanessa Paradis. La délicatesse des paroles qui décrivent les complications du triangle amoureux ainsi que la complicité des deux chanteurs me touche beaucoup.
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Daho n’a jamais caché son admiration sans borne pour le Velvet. Lors de l’exposition Daho L’Aime Pop, on pouvait notamment remarquer cette photo de Nico et lui après un concert de la chanteuse à Rennes, où ils étaient, je cite, “complètement défoncés”.
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Le Velvet Underground est donc une source d’inspiration majeure dans les compositions du chanteur, et il a osé reprendre l’une de mes chansons préférées du groupe : Sunday Morning. L’originale est bien sûr inégalable, mais son interprétation du morceau avec les bruits sourds de la batterie vaut le détour (11′56). Tout l’album de reprises est d’ailleurs très riche, l’une d’entre elles étant signée du très regretté Daniel Darc (Taxi Girl).
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Pour finir, voici un titre qui a complètement disparu des radars d’internet. Il s’agit de la réédition du titre ‘Paris Sens Interdit’, qui était initialement sorti en 1989. Ce réarrangement était disponible sur le Best of ‘L’homme qui marche’, paru en 2015, mais il a été retiré de toutes les plateformes depuis plus d’un an … Voici le dernier endroit où j’ai pu le retrouver (qui est dans mes favoris internet depuis belle lurette) : cliquez ICI puis sur le replay, ça commence au bout de 2′20 (merci France Inter <3).
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Petite compilation personnelle
Si je vous ai convaincus qu’il est le meilleur chanteur de notre génération et que vous voulez du pur classique, je me risque à faire un top 10 de mes morceaux favoris de Daho (l’ordre de préférence variant au gré des années/jours/humeurs) :
1/ Bleu comme toi (Pour nos vies martiennes, 2003)
2/ Après le Blitz (Blitz, 2017)
3/ Tombé pour la France (Pop Satori, 1986)
4/ Week-end à Rome (La Notte la notte, 1984)
5/ Retour à toi (Réévolution, 2003)
6/ Quelqu’un qui m’ressemble (Pop Satori, 1986)
7/ Un homme à la mer (Paris ailleurs, 1993)
8/ Duel au soleil (Pop Satori, 1986)
9/ Soudain (Eden, 1996)
10/ Le grand sommeil (La Notte la notte, 1984)
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Etienne Daho sera en concert à la Philharmonie le 7 juillet dans le cadre du festival Days Off, puis à l’Olympia du 27 novembre au 2 décembre ! On s’y voit (aux deux) ? <3 
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Movie Crush #5
Petite Amie (Barash), Michal Vinik (2017)
Ce premier long-métrage indique sans conteste que Michal Vinik est LA réalisatrice israélienne à suivre. 
Largement autobiographique, le film nous plonge dans la rencontre de Naama, jeune adolescente vivant à Tel Aviv, avec une nouvelle élève de son lycée à l’apprence iconoclaste, Dana.
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La complicité que l’une ressent pour l’autre est aussi immédiate que réciproque. S’ensuit alors une multitude de tourments pour Naama, qui découvre dans le même temps le sentiment amoureux et l’attirance pour une autre fille. La fraîcheur de l’actrice ( Sivan Noam Shimon) et sa spontanéité portent avec élégance l’histoire de cette romance, sans la laisser retomber dans les sentiers battus.
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L’intérêt du film va plus loin qu’une simple histoire d’amour entre adolescentes, notamment avec l’ébauche de portrait qu’il présente de la société israélienne à travers la famille de Naama. Son père, à la personnalité “militarisée”, est en effet très réactionnaire. La plus âgée des sœurs a été contrainte de déserter l’armée pour s’enfuir avec l’homme qu’elle aime, arabe, et donc indigne aux yeux de ses parents.
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Sur un fond de musique électronique indépendante (les premiers instants juste ici) divinement choisie, la réalisatrice filme la jeunesse israélienne et moderne qui s’éveille à la sexualité tout en devant composer avec les traditions d’un pays religieux et militaire. La lumière, qui remplit tout le cadre de la caméra pendant de nombreux plans, nous fait voyager et adoucit le quotidien tourmenté des deux adolescentes, en devenant un troisième personnage poétique et témoin de leur histoire. A voir absolument ! :) 
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Guide de lecture #4
Am I There Yet ?, Mari Andrew (2018) 
Am I There Yet ?, c’est le livre juste trop beau pour être vrai. Le manuel de survie dont on rêve toutes sans oser imaginer trop fort qu’il existe (parce qu’une existence sans états d’âme, bah c’est pas une vie).
Mari Andrews est une illustratrice (juriste reconvertie) de 31 ans qui vit à New York. Forte de son expérience de la vingtaine, qui pourrait bien être la décennie des désillusions, elle publie un essai centré sur les doutes, le manque de confiance en soi et la superficialité des jeunes adultes.
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Sa réflexion pleine d’humour sur la quête d’authenticité menée au long de ces dix années me parle tout particulièrement. Sur la forme, les tons pastels apportent une touche de légèreté réconfortante, qui met du baume au cœur bienvenu sur un sujet aussi profond que celui de la mélancolie.
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En résumé, ce livre est un petit bijou qui fait travailler sur l’estime de soi et sur la capacité à apprécier les plaisirs simples de la vie. Ne plus faire semblant d’aller bien, accueillir sa tristesse et prendre son bonheur en main, voilà les trois idées phares que je retiens de l’ouvrage. Et oui, c’est bateau, mais une piqûre de rappel (surtout quand elle est aussi jolie) ne fait pas de mal. 
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Pour info :
J’ai découvert cette pépite grâce à l’excellente newsletter Quoi de Meuf, ma lecture du dimanche matin depuis un bout de temps maintenant. Essayez, c’est top.
Si vous voulez commander le livre sans payer trois fois le prix à cause des frais de livraison, il est dispo à la librairie WHSmith, rue de Rivoli. Courez-y ! 
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Movie Crush #4
Je danserai si je veux (Bar Bahar), Maysaloun Hamoud (2017)
La réalisatrice palestinienne a été propulsée sur le devant de la scène internationale avec ce très beau premier film.
Bar Bahar (littéralement “Terre et Mer”) est une expression arabe signifiant “nulle part ailleurs”. C’est la description de cet entre-deux vécu par les femmes arabes en terre israélienne que le film s’attache à explorer.
Le film fait le récit de trois histoires croisées : celles de Layla, Nour et Salma, trois colocataires dans un appartement du quartier yéménite de Tel-Aviv. Layla est la plus affranchie des trois : avocate et féministe, elle défie les convenances en refusant le mariage et le rôle de soumission que lui imposent les hommes de son entourage. Elle partage son appartement avec Salma, serveuse le jour et DJ la nuit, qui a démissionné du restaurant où elle travaillait car la langue arabe n’y était pas tolérée. Elle cache son homosexualité à ses parents en rencontrant les hommes que ceux-ci lui proposent (de plus en plus vivement) d’épouser. Enfin, Nour emménage avec elles dans le but de poursuivre ses études à Tel-Aviv. Beaucoup plus sage, elle porte le voile et ose à peine demander à ses deux colocataires la permission d’héberger son fiancé pour une nuit.
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La cohabitation des trois femmes met ainsi en parallèle des modes de vie complètement différents, mais le film évite heureusement le clivage entre religieux et athées, pour adopter le point de vue des femmes sur leur époque. Celles-ci sont confrontées aux mêmes difficultés et agissent chacune à leur manière. Mariage forcé, rencontres arrangées, viol domestique, ambitions professionnelles ... Face au poids des traditions familiales, une véritable solidarité féminine se tisse entre ces femmes pourtant si différentes. 
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Une facette intéressante du film est sa mise en lumière du paradoxe de la ville de Tel-Aviv. En effet, cette ville ancrée dans la modernité est propice à la fête (voire la débauche), aux relations hors normes et à l’émancipation des femmes. Pourtant, malgré la jeunesse de sa population, les mœurs restent un véritable carcan pour les femmes, dont les amis masculins eux-mêmes finissent par leur rappeler leur condition de “future mère au foyer”.
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Par ailleurs, leur nationalité arabe est un frein supplémentaire à leur intégration dans la société. L’expression “Bar Bahar” renvoie aussi directement au regard de leur entourage, pour qui elles ne seront jamais ni véritablement Palestiniennes (parce que résidant en terre israélienne), ni complètement Israéliennes (parce que d’origine arabe).
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L’appartement des colocataires apparaît alors comme un “pont” dans l’entre-deux qu’elles traversent, où elles sont libres d’être ce qu’elles ont envie d’être sans jugement, avec beaucoup de bienveillance. Le plus émouvant à mes yeux est que cette tolérance puise directement sa force dans la sororité que partagent les trois femmes.
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La réalisatrice Maysaloun Hamoud a fait l’objet d’une fatwa à la sortie du film la condamnant à mort. En cause, la description sans concession qu’elle y opère de la violence du patriarcat subi par les femmes à Tel-Aviv.
En plus de décrire la vie de trois jeunes femmes palestiniennes à Tel-Aviv, le film nous propose une véritable immersion dans le quotidien de la jeune population de la ville, partagé entre les fêtes et doutes existentiels.
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Brève de concert #1
Pépite @La Maroquinerie, 8 février 2018
Le duo français Pépite a eu la belle idée de reprendre la chanson J’entends siffler le train (de Richard Anthony) avec la chanteuse Clara Luciani lors de leur dernier concert parisien. Et ce, juste après nous avoir couverts de jonquilles (après vérification sur internet) dans la fosse, so romantic <3.
Je suis ravie que quelqu’un ait filmé puis posté l’intégralité de la reprise, car c’était un beau moment que je ne voulais pas gâcher en le filmant. Pourtant, je ne me lasse pas de cette chanson et de sa réappropriation opérée par les trois artistes.
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Pochette de l’excellent 1er EP du groupe, à aller écouter juste ici.
Au-delà de l’émotion du moment, j’aime beaucoup cette reprise qui symbolise le renouveau que connaît la pop française aujourd’hui (une idée d’article pour plus tard ?). En effet, les années 80 et le yé-yé sont remis au goût du jour par de jeunes artistes qui assument le côté ringard et décalé de la pop music pour en faire des “tubes” (de la scène indé hein ...) colorés et inscrits dans l’époque d’aujourd’hui.
Prochain concert : The Pains of Being Pure At Heart (plus joli nom EVER !)
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Guide de lecture #3
Pavillon de femmes, Pearl Buck (1946)
Pearl Buck est une de mes auteures américaines favorites. Connue pour ses multiples essais, romans et pièces de théâtre, elle a reçu le Prix Pulitzer puis le Prix Nobel de littérature récompensant l’ensemble de son oeuvre, qui s’attache à décrire une Chine traditionnelle à l’épreuve de la modernité.
Pavillon de femmes est un livre que j’ai découvert à mon adolescence, et que je relis encore aujourd’hui pour goûter toute la sagesse qui est distillée à travers ses pages.
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Le récit s’ouvre au jour des quarante ans de Madame Wu, une dame exemplaire à la tête d’une grande maison habitée par une noble famille chinoise.Traditionnellement, le quarantième anniversaire marque l’entrée dans l’âge de la vieillesse. Mais Madame Wu se dresse déjà contre les conventions et affirme sa volonté de conserver l’intendance de la maison, tout en se séparant de son mari afin de gagner son indépendance vis-à-vis de celui-ci.
Encore plus surprenant, elle décide de lui choisir elle-même une concubine, qui va venir semer le désordre parmi les pavillons de la demeure familiale ...
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Le récit explore les rapports entre les hommes et femmes de la Chine d’un autre temps (pourtant pas si désuète en France aujourd’hui) et laisse la part belle à l’introspection du personnage principal, Madame Wu. Cette dernière, dont l’immense intelligence n’a jamais été stimulée en raison de la restriction de sa vie à l’unique condition de femme au foyer, va faire la rencontre d’un prêtre italien, le Frère André, qui va lui enseigner le monde selon la science occidentale. 
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Ces pages m’ont apporté sérénité et détachement, car la finalité principale de l’histoire vise selon moi le soin de l’âme et le contentement “simple” de se suffire à soi-même (ce qui me paraît une première étape essentielle). De plus, les longues descriptions opérées par l’auteure de la délicatesse des jardins chinois, des tissus et des parures nous transportent dans un inconnu d’autrefois et constituent une belle initiation à la culture traditionnelle chinoise.
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N.B. : toutes les estampes de l’article sont japonaises (joie de pouvoir choisir les images toute seule).
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Guide d’écoute #4
Molly Nilsson
Impossible de continuer à alimenter plus longtemps ce blog sans consacrer un billet à l’une des femmes contemporaines que j’admire le plus : Molly Nilsson. 
L’artiste suédoise et établie à Berlin a commencé sa carrière musicale en 2008. Pour produire ses disques et demeurer totalement libre dans sa création, elle a lancé son propre label, Dark Skies Association. C’est donc toute seule qu’elle gère la production et la promotion de ses disques, ses tournées, le merchandising, la réalisation de ses clips … Impressionnant quand on imagine la diversité des tâches et la responsabilité qu’elle assume seule.
Au delà de sa voix, très caractéristique de son style, Molly Nilsson signe des textes très poétiques dont le sens de certaines métaphores, après des années d’écoute, continue de m’échapper. 
Voici donc une sélection de mes morceaux préférés (la plupart issus de Zenith, qui est à mon sens son plus bel album à ce jour). J’aime beaucoup la touche home made de toutes ses vidéos, réalisées par Molly herself et ses amis.
1995 (Zenith, 2015). La chanteuse la joue habituellement en rappel lors de ses concerts, et la considère comme une “sorte de bénédiction” pour tous les gens dans la salle. In Molly we trust.
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Mountain Time (Zenith, 2015). Cette chanson a notamment été inspirée par son séjour en Argentine, comme en témoigne le clip tourné là-bas.
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Money Never Dreams (mon titre préféré tiré de l’album Imaginations, 2016) :
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Happyness, à écouter pendant les “jours sans” (Zenith, 2015) :
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I Hope You Die (History, 2011). A éviter pendant les “jours sans”. C'est avec cette chanson qu’elle a été révélée au grand public :
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Movie Crush #3
La Caméra de Claire, Hong Sang-soo (2018)
Pour ce nouveau très beau film, Hong Sang-soo a eu le bon goût de réunir à l’écran deux de mes actrices préférées, Isabelle Huppert (Claire) et Kim Min-hee (Manhee) le temps d’un tournage pendant le Festival de Cannes. 
Le réalisateur nous invite à suivre les pas de Manhee, seule et désœuvrée à Cannes depuis que sa chef, productrice de films, l’a licenciée sans raison valable. Son chemin va croiser celui de Claire, qui enseigne la musique à Paris et ne sort jamais séparée de son polaroïd.
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Or, Claire va aussi sympathiser à la terrasse d’un café avec un réalisateur coréen (interpété par Jeong Jin-Young) de passage à Cannes pour le festival, qui n’est pas étranger à la “démission forcée” de Manhee ... 
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Le film a été tourné en six jours à bâtons rompus, lors du festival de Cannes. Même en l’absence de scénario, on ressent combien le moindre détail a été pensé et mûri par le génial Hong Sang-soo. Ce dernier nous régale en replaçant les acteurs dans la vie réelle, loin des paillettes et habituels clichés de la scène cannoise en période de festival.
On rit ainsi devant une Isabelle Huppert qui “n’est jamais allée à Cannes”, ou  lorsqu’elle remet à sa place un automobiliste pressé qui a manqué de l’écraser (il ne s’en remettra jamais je pense), ou encore devant un long silence entre le réalisateur et elle lors de leur première rencontre (faute de texte pré-écrit ?).
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En toute simplicité, Hong Song-soo explore une nouvelle fois la profondeur de la nature humaine. Il a notamment axé l’introspection des personnages dans ce film sur le besoin/désir de créativité qui les anime. L’interrogation sur la nature d’artiste et ses composantes est une sorte de fil rouge dans l’histoire croisée de chacun des protagonistes, dont la fin brutale nous laisse entièrement maîtres d’approfondir par nous-mêmes cette réflexion.
Le film sera à l’affiche à compter du 7 mars.
P.S. : il y a clairement un truc un peu lynchien avec le tunnel sur la plage (que Manhee observe deux fois et que Claire emprunte sans hésitation). Si quelqu’un a une interprétation à proposer, please let me know !
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Movie Crush #2
Seule sur la plage la nuit, Hong Sang-soo
Hong Sang-soo, l’un de mes réalisateurs préférés, signe un film magnifique sur la douleur du grand amour perdu.
Younghee (Kim Min-hee, prix d’interprétation féminine à la Berlinale 2017) a quitté la Corée le temps d’un voyage dans une ville allemande pour faire le point sur sa vie, le vide laissé par l’autre dans son existence et le futur qui l’attend.
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De retour en Corée, elle retrouve ses amis qui se montrent disponibles et prévenants, sans parvenir à chasser sa mélancolie. Seule sur la plage la nuit, elle tente de se (re)trouver elle-même et cherche le moyen d’assumer sa propre solitude. Peut-être trouve-t-elle l’apaisement avec cette phrase : “J’ai décidé de mener une vie qui me corresponde”. Tout dans ce personnage m’a bouleversée.
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Hong Sang-soo aborde avec beaucoup de légèreté, de délicatesse et de pudeur des thèmes aussi lourds que l’abandon, la solitude et l’amour blessé. Sa captation de la lumière sur les visages et les objets est poignante et contribue à renforcer la sensibilité du film.
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Sorti depuis le 10 janvier. A voir absolument !
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Movie Crush #1
Call Me By Your Name, Luca Guadagnino (2018)
Véritable enchantement, ce film raconte la romance d’un été entre un étudiant américain, Oliver (Armie Hammer), et le fils unique de la famille qui l’accueille en Lombardie pour l’été, Elio (Timothée Chalamet).
Elio, qui a tout juste 17 ans, est un garçon cérébral et très assuré en raison de sa vicacité et de son aisance culturelle. Il découvre cet été-là les “mystères de l’amour” (merveilleusement mis en musique par le génial Sufjan Stevens) avec une fille de son âge, Marzia, mais c’est en réalité vers Oliver que ses sentiments le portent sans qu’il puisse y résister.
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La prouesse de ce film est d’arriver à marquer durablement le spectateur malgré un scénario assez simple, mais avec des personnages à la complexité subtilement travaillée. Il rend un véritable hommage aux sentiments et à la poésie de l’amour impossible, chacun peut s’identifier aux états d’âme des protagonistes sans tomber dans une énième “histoire bateau” d’une romance d’été.
Par ailleurs, le cadre idyllique du tournage nous offre des plans de nature superbes à la lumière dorée magnifiée par la caméra de Luca Guadagnino.
De plus, la littérature et la musique sont omniprésentes dans l’histoire. Elles jouent un rôle à part entière et forment un pont entre Elio et Oliver, distants dans un premier temps. Cela se ressent aussi dans la langue choisie par les personnages qui passent de l’italien au français pour exprimer leurs sentiments, et basculent vers l’anglais pour les scènes plus dures (notamment entre Elio et Marzia). Timothée Chalamet expose également ses talents de musicien en composant et jouant du piano, pour le plus grand bonheur de tous (tant à l’écran que dans la salle). 
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Actualité
Le film est en lice dans pas moins de quatre catégories des Oscars : meilleur film, meilleur acteur principal (Timothée Chalamet), meilleur scénario adapté (du roman d’André Aciman), et meilleure chanson originale (Mistery of Love de Sufjan Stevens).
Sortie le 28 février. Courez-y !!
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Guide d’écoute #3
Sessions Live - Best Of (très subjectif)
La magie des sessions live opère parfois et un sentiment particulier anime les artistes, ce qui rend leur prestation totalement différente de la version studio. Voici donc mes préférés (je suis responsable de la moitié des visionnages sur YouTube) :
Horses, Night Moves (2012)
Et dire que ce groupe n’est encore jamais passé à Paris. L’une des plus grandes désolations de ma vie.
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Seasons (Waiting on you), Future Islands (2014)
Life goal : danser comme Samuel Herring.
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Je te sens venir, Juliette Armanet (2017)
Sans doute la plus jolie reprise (et la plus gênante aussi) de l’année.
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Cinnamon, Cullen Omori (2016)
Il chante très faux au début, mais ce combo guitare violette sur pull vert est immanquable.
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Guide de lecture #2
Just Kids, Patti Smith (2010)
Just Kids, c’est avant tout l’accomplissement d’une promesse. Celle que Patti Smith a faite à Robert Mapplethorpe, décédé du sida en 1989, de raconter leur merveilleuse histoire d’amitié et leurs conquêtes respectives du monde artistique et musical.
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Bien avant de devenir les stars du rock et de la photographie que l’on connaît aujourd’hui, Patti et Robert se sont rencontrés dans la rue, par hasard, un soir de 1967, où ni l’un ni l’autre n’avait un toit pour dormir.
S’ensuit le récit de leur jeunesse dans le New York underground des seventies, où ils dédient ensemble leurs vies à l’Art en fuyant le présent et leurs quotidiens désargentés. Les deux multiplient les expériences et vont rencontrer de nombreux artistes new-yorkais dont le poète Allen Ginsberg, et notamment intégrer le cercle de la fameuse Factory d’Andy Warhol. Le livre présente ainsi leur ascension vers la reconnaissance de leurs pairs.
Patti Smith nous livre également un précieux témoignage sorti tout droit du New York arty. S’étant replongée dans ses journaux intimes de l’époque pour le livre, son écriture est précise et ancrée dans les détails du réel. Elle nous ramène avec elle à Brooklyn et Coney Island, puis dans l’ancien Lower East Side et surtout au Cheslea Hotel où Robert et elle se sont installés. On la suit également lors de son premier voyage à Paris, où celle-ci se précipite sur les traces de Rimbaud, à qui elle voue un culte depuis toujours.
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Just Kids est un récit nourri d’authenticité, où la chanteuse délaisse un temps la musique pour se consacrer à la poésie des mots. Cette autobiographie est le manifeste éclatant d’une artiste à part entière, qui a su rester sincère et simple après quarante ans de succès.
A noter : L’artiste a écrit une nouvelle autobiographie sortie en 2015, M Train.
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Patti Smith nous livre ici son rapport à l’existence, ses réflexions sur la mort, l’authenticité et la quête de soi, à travers 18 ‘stations’ qui ont marqué sa vie. Des polaroïds d’époque pris par elle-même ponctuent le récit, ce qui en fait un nouveau témoignage très personnel, et exceptionnel à mon sens pour une si grande artiste.
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Ces deux livres sont vivement recommandés à tous les amoureux de la poésie qui se sont déjà rêvés vivre une existence au jour le jour, uniquement guidée par les sentiments et par l’art.
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