Tumgik
gryaun · 2 years
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tu t’habilles classe pour Nöel ? 
ça dépend mais oui j’aime bien être un peu moins schlag que d’habitude je te laisse m’habiller comme tu veux
alors une chemise blanche les manches sont courtes j’ai regardé le col j’ai pensé c’est bien pour ton collier celui-là tu peux le laisser tes bagues aussi tu les laisses tes cheveux tu les touches pas le pantalon est noir celui avec les plis marqués du reste mets tes baskets tes chaussettes blanches c’est bien comme ça 
tu mets le haut noir à boutons on voit tes épaules le rouge à lèvres le pantalon n’importe lequel par contre tes bagues ça bouge pas non plus et laisse le caleçon apparent c’est marrant
la table est nappée les serviettes sont en tissus tout est blanc sauf les bougeoirs dorés le rouge dans les verres ma grand-mère ne met pas les petits sapins synthétiques elle dit c’est neuneu elle a l’air chiante mais le kitsch à table c’est elle
je sors du salon pour aller chercher le vin je me lève tu mets ton doigt dans une boucle de ceinture tu tires doucement je remarque pas tout de suite tu tires plus fort je comprends je vois la porte de la petite chambre tu ne la regardes pas tu sais où tu vas je sais où tu vas dans ta tête dans la mienne aussi j’y suis déjà je sens le mur contre mon dos tu défais ma ceinture tu défais les premiers boutons du col on respire fort en s’embrassant je pense c’est insoutenable d’être assis dans la même pièce dans ce contexte je dis le mot à haute voix je dis insoutenable pendant que tu prends ma bouche pendant que les autres ils continuent d’être sérieux pendant qu’ils continuent de faire la fête pendant qu’ils croient qu’ils la font pendant qu’ils ne fêtent rien sauf leur violence dans ce qu’ils disent de trop dans ce qu’ils ne disent pas pendant qu’ils disent leur vide qui n’est pas si vide puisqu’on le sent pendant qu’on ne dit rien pendant qu’on se débrouille pour être dans nos têtes ailleurs dans la petite chambre ailleurs avec ta langue au fond de ma bouche c’est urgent
je passe mes mains sous ta chemise les tiennes sont contre la tapisserie je commence à te toucher je touche ta peau avec les paumes je les presse tu dois sentir tout de mes mains je dis je veux que tu sentes tout de mes mains tu dis je sens tout de tes mains je les descends contre ton dos il est humide je les passe sur ton caleçon il est humide je deviens taré je pense au vin je pense à la table sérieuse je te sens descendre je sens tes lèvres sur mon torse je leur ai dit j’amène le vin je sens tes lèvres contre mon ventre je me demande combien de temps ça fait que je leur ai dit je te sens descendre mes sous-vêtements je me refais la scène depuis la boucle de ceinture je me dis environ dix minutes je sens ta bouche contre mon pubis je vois ta bouche sur moi je regarde ta bouche tu sais que je te regarde tu commences à me sucer je me dis je dois y retourner je me dis insoutenable je me dis intenable je me dis le vin je vais le chercher et je vais le descendre je vais tout boire tu te relèves tu me regardes comme un con tu me souris tu es fier 
tu mets tes doigts en moi tu sais que tu vas très vite arrêter je sais que tu vas très vite arrêter on sait que tu le fais pour me faire chier 
tu arrêtes ça me fait chier je le dis je dis tu fais chier 
tu te tais tu souris tu es fier aussi tu quittes la pièce 
j’attends trois minutes je sors les autres ont bougé du salon pour la salle à manger tu as déjà servi le vin je t’imagine tu t’es empressé de le faire ça m’excite les autres sont toujours chiants toujours dans leurs conversations le contraste m’excite 
ils ont choisi nos places on est l’un en face de l’autre je me dis relou je me dis ça va être quelque chose ça ne manque pas puisque tu essuies le bord de ta bouche puisque tu fais ça en me regardant je me dis tellement relou ça me fait crever je prends mon verre rempli je le porte à ma bouche dans l’urgence toujours je le bois comme je te bois 
tu joues avec ton pied sur moi je regarde avec qui je pourrais échanger ma place que ce soit supportable je me dis de toutes façon ça sera insupportable si c’est pas en face ça sera dans ma tête d’un bout de la table à l’autre c’est la même mais non tu es en face et c’est quand-même pire ton coude est sur la nappe ton menton est appuyé contre ta main quelqu’un te parle ça a l’air chiant de toutes façons tu n’écoutes pas tu fais comme si sur le vide on fait toujours comme si mais ton pied entre mes jambes ne fait pas semblant je sens que je mouille que j’en ai plein de la petite chambre que là ça devient pire si ça peut l’être si tu peux me tremper encore plus je suis trempe tu me trempes pendant que tu dis des banalités pendant que tu fais mmh mmh pour répondre mmh mmh mmh en me regardant c’est insoutenable intenable je me demande comment il fait pour rien capter au fait que tu te fous de ce qu’il dit qu’on se fout toujours de ce qu’ils disent mes yeux te disent je veux te baiser je veux que tu me baises tu sais qu’ils disent ça
je sais qu’ils disent ça je sais que tu veux que j’arrête avec mon pied sur ton sexe je ne vais pas arrêter je vais continuer mes yeux disent je m’en branle si t’en crèves il y’a interêt qu’on soit dans le même enfer où je pense à te déshabiller d’une traite on se boit d’une traites-moi comme tu veux fais ce que tu veux tant que tu fais quelque chose de moi qui n’attends que ça ta bouche sur moi tes mains partout à n’en pas finir je te dis finis tout prends tout tout est à prendre moi d’abord prends-moi là je n’en peux plus je le dis à haute voix je dis là je n’en peux plus à haute voix il ne comprend pas il parlait des ressources humaines de son travail ça ne fait pas de sens dans sa tête ça il ne comprend pas tout ça il ne comprendra pas dans ses ressources humaines humaines mon cul bouffe-le d’ailleurs s’il te plaît arrête de mâcher ta viande comme tu la mâches c’est excitant à ce stade tout l’est ta fourchette qui joue sur ton assiette c’est nonchalant tu sais que ça m’excite quand c’est nonchalant quand on se fout de tout comme moi là qui dis de la merde à haute-voix juste pour t’exciter c’en est ridicule je me fous de leurs gueules béantes je n’en cire rien
oui je la mâche ma viande mes dents dans l’animal mort c’est animal comme je te veux ta chaire il n’y a que ça de toutes façons l’animal si on ne le mangeait pas on ne mangerait pas ils s’en foutent du tofu alors on s’en fout aussi tu vois vraiment c’est sans culpa que je dis baise-moi à haute voix ils s’en foutent ils nous laisseraient là sur notre faim après les flûtes les flûtes sèches tellement sur notre faim après la petite chambre après les dips de légumes de l’apéro vous voyez on pense à vous les végés haha vous mangez de l’herbe non là j’avoue j’ai ri tellement c’est gênant leurs blagues la tante rit je me dis peut-être qu’elle cringe aussi peut-être qu’elle comprend avec ses pantalons de lesbienne son mari la soûle ça se voit mon dieu je suis ivre je dis n’importe quoi comme eux ça devient marrant ce repas tout le monde est torché on arrive au moment marrant le seul de cette fête avec toujours les mêmes blagues leurs mêmes gueules je mâche ma viande je te baise tu entends là tout le monde crie personne n’entend de toutes façons sauf toi qui entends tout de mon ivresse de mes blagues que je lâche pour t’exciter tu entends tout de mon désir écoute-bien 
je dis stop là ça suffit toi ça suffit ce que tu fais tu ne peux pas dire tout ça alors qu’il y a encore le dessert que le fromage avec le pain toujours sec n’est pas terminé qu’il y a encore trop à attendre pour que je te prenne beaucoup trop je suis beaucoup trop rempli de leur bouffe de ce qu’ils nous servent comme conneries j’en ai la nausée mais toi remplis-moi de tes doigts remplis tout prends-moi entier dans la bouche je te prie de le faire toi pas Dieu ni le christ de mes couilles qu’on fête mais oui qu’on fête allez et qu’on le fête lui et sa naissance maintenant qu’on célèbre les nôtres il est temps là il est temps que il est temps que que que baise-moi toi et le christ baisez-moi mes mains sur la croix j’en saigne c’est bon pourtant tu sais ma foi est vraie tu le sais toi aussi le ciel tu le sais on le sait que ça va tourner qu’ils vont se reprendre arrêter d’être cons nous épargner c’est faux on le sait que c’est faux qu’on attendra qu’ils crèvent avec leur confiance ils crèveront confiants pendant qu’on meurt qu’on brûle de désir puisque c’est tout ce qu’il nous reste je brûle là j’ai tellement chaud je suis en rage ça me donne envie de te baiser je les hais regarde comme ils sont cons c’est intenable ton clit dans ma bouche c’est intenable qu’ils crèvent avec leur bonne conscience leurs dips de légumes dans le cercueil des ressources humaines par contre notre commu elle j’ai espoir j’ai encore espoir qu’elle se reprenne c’est tout ce qu’il nous reste c’est de l’ordre du devoir sinon j’abandonne on sait qu’on abandonne si on ne vire pas si on n’arrête pas nos conneries les nôtres qu’on monte contre nous comme des débiles ils nous inspirent avec leurs conneries j’en ai la gerbe là j’ai trop bu là je veux gerber je me demande si c’est l’alcool ou leurs phrases comme des débiles ils nous inspirent à se renvoyer la balle à jouer le jeu des apparences à miser le capital de la bêtise on met tout sur la table c’est un poker leurs délires leurs conjonctures leurs hasards ils font ça au bol leur connerie sur la table mon cul je te demande de l’imaginer mon cul sur la table comme la dernière fois quand c’était pas le caleçon mais la culotte en dentelle noire sur la table du manoir rappelle-toi rappelle-toi bien fort de la nappe mouillée la nappe mouillée de ton cul de la pièce cachée qu’on avait trouvé puisqu’on fait tout en cachette tout en secret pas par honte mais parce qu’ils ne méritent pas de savoir le souterrain qu’on construit sous leurs pieds toujours sous eux pourtant tellement hauts en dessus dans l’imaginaire dans celui qui n’aura pas le temps d’exister parce qu’ils détruisent tout je ne sais pas si j’ai espoir je crois que j’ai espoir je m’en fiche du ciel maintenant on quitte la table et tout le reste tu prends ton clit et ton cul et tu viens
merci j’allais te dire de te taire tu philosophais trop comme eux ils philosophent qui philosophent comme si on était de la philosophie de la philosophie pas des corps vivants oui lalala moi je pense que moi je pense que ça serait bien que puis non il y a trop de ça je suis tolérant mais quand-même je suis ouvert mais quand-même comme si on était des enjeux pas des corps vivants des concepts pas des corps vivants des débats pas des corps vivants des lois écrites juste écrites pas réelles pas de la souffrance et tout le reste pas des corps vivants putain ton corps est vivant transpirant rougi tremblant sous mes doigts on est dans la petite chambre ils nous ont pas vu partir ils rangent comme on range leur bordel tout ce qu’ils laissent derrière l’héritage la porcelaine de ta grand-mère c’est vrai elle est pas chiante même marrante au final dans le lave vaisselle l’assiette en porcelaine avec les liserés peints dans le lave vaisselle la tasse avec ses fleurs pourries ils rangent leur bordel ils essaient regarde ils sont chous à essayer d’organiser leur merdier à essayer de faire du sens à se faire croire plein de choses pour que tout tienne parce qu’ils savent que ça s’effondre fissa si ils nous écoutaient ils verraient comme ça s’effrite se dérobe se pète la gueule littéralement ça se défonce la gueule même comme nous on se défonce la gueule de drogues on se défonce la gueule on est bien obligés de langues on se défonce la gueule on est bien obligés on touche la gorge on se bouffe on voit les cadres au mur on ne les voyait pas c’est étonnant qu’on les voie maintenant qu’on est bourrés on les voit leurs gueules encadrées pendant qu’on bande qu’on baise fort devant leurs gueules des années trente ils sont tous alignés on dirait des soldats je me demande où est ma tante la lesbienne comme tu dis ou alors ça date de ma grand-mère et le papier-peint vu que c’est important pour le contexte comme tu dis le papier-peint il est important les bougeoirs dorés ils sont importants la nappe blanche elle est importante pour le contexte qui je le rappelle c’est quand-même moi qui te baise pendant la fête sainte dans une piaule glauque avec leurs gueules de morts aux murs et mort aux rats ça je le glisse parce que ça me fait marrer ça me fait marrer mais je ne rigole pas de tes reins je soupire je gémis je me tords sur les draps des morts c’est vrai c’est le lit de mon grand-père mort le petit lit une place qu’il avait ils faisaient chambre à part sur la fin ma grand-mère le disait pendant une autre ivresse de cette fête à deux balles on se serre son lit est petit mais tout ce qu’il avait étant grand à commencer par ma grand-mère
le contexte donc c’est tu me baises pendant que tu parles de tes grands-parents tu es conscient tu dis oui je suis conscient ivre mais tout à fait conscient de tout ce que tu fais sur ma peau avec tes doigts tes mains ta bouche je te demande encore je te dis s’il te plaît s’il te plaît n’arrête pas tu entends mal tu crois que je dis arrête alors tu arrêtes tu arrêtes direct je pense merci c’est cool pour le consentement par contre là non n’arrête pas je dis t’es con arrête pas j’ai dit continue je dis j’ai envie de jouir dans ta bouche avec tes doigts qui me baisent ils viennent et sortent mon souffle est haletant saccadé il change de rythme mon pouls aussi que je sens entre mes jambes tout le sang est entre mes jambes il donne la vie là c’est flagrant qu’il donne la vie mon sang dans mon sexe gonflé de toi gonflé de nos batailles pour la vie à la guerre comme à la vie on se bat ça pulse tellement entre mes jambes si j’étais à l’hôpital entre la vie et la mort je leur dirais prenez mon pouls dans mon sexe ça ira plus vite faites-moi crever plus vite fais-moi crever maintenant maintenant je veux jouir je te le dis avec ton nom dans la phrase je dis fais-moi jouir avec ton nom qui suit ils doivent connaitre nos noms ceux du cadre comme on connait trop bien les leurs là je dis Debré je dis son nom il m’en voudrait avec son nom sur la page de garde qui n’en dit aucun puisque ce sont tous les mêmes il m’en voudrait mais c’était hier maintenant pour demain alors je le remercie lui et Tara avec ce livre qu’elle me souffle depuis le ciel d’où viennent ses cartes qui disent juste qui disent lâche tout pourvu que tu lâches je lâche regarde comme je lâche sous tes doigts je viens sous ta langue tes doigts je leur dis merci tes doigts parce que même s’ils ne sont que le cul ils font sens contre les cons contre les queers qui font contresens pourtant qui portent l’espoir je soupire je soupire tellement fort pendant que je les entends derrière la porte dans le corridor
on a loupé le dessert ils partent. 
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