Tumgik
histoiredemorceaux · 2 years
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C’est tout
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Parc Laurier, un vendredi soir à l’heure de l’apéro. 
C’t’un événement dernière minute. 
J’ai failli le manquer parce que j’avais archivé la convo. 
Oups.
Heureusement qu’on a check up on me.
On est assises en respectant loussement les règles de distanciation sociale.
On sip des spritz en mangeant de la pizza un peu décevante.
C’pas l’été encore, mais c’est tout comme.
On jase de tout et de rien : mainly du gossip.
J’suis toujours surprise qu’on ait autant de choses à se dire même si on se voit souvent.
C’est peut-être parce qu’on est profs, alors on a le blabla facile.
Ou peut-être juste parce qu’on a une belle amitié ?
J’prends un p’tit deux pour capturer ce moment.
Mes amies, je les trouve belles.
Inside out.
Pis, bizarrement, être avec elles, ça me fait sentir belle aussi.
J’oublie, soudainement, tout ce qui me tient éveillée parfois la nuit.
L’impression de faire un deuil.
Le deuil de la possibilité d’une relation amoureuse.
Au fond de moi, j’y crois encore.
Je veux y croire encore.
C’est juste, qu’en ce moment, je sais pas ce que je veux. 
J’ai écrit l’autre fois que je risquais de le savoir la journée où ça allait me trouver.
Mais, j’le cacherai pas, je vieillis.
J’pas fucking vieille, là, wo.
Du moins, j’me sens pas full vieille.
J’ai encore l’air d’avoir 20 ans #goodonme.
J’ai juste peur, qu’avec le temps, ça devienne de plus en plus difficile.
Que JE devienne de plus en plus difficile.
Tsé, je me suis quand même créé une vie qui me plait beaucoup.
Seule.
J’sais pas si j’suis prête à faire de la place à quelqu’un d’autre dans celle-ci.
Pis, tsé, j’me plains souvent, mais j’ai pas tant une vie amoureuse désertique.
Elle ressemble plus à Villeray.
Plein de sens uniques.
C’tu narcissique de souhaiter que j’aimerais juste ça que quelqu’un voit ce que je vois en moi ? Une belle jeune femme (pas juste cute, ok ?) avec une tête sur les épaules, un sens de l’humour un peu douteux et une envie de vivre des aventures ?
Évidemment, j’suis plus que ça, mais j’me suis dit que ça allait sonner un peu vantard, fak j’ai décidé de me limiter.
C’tu trop demandé que le trial d’être amoureux de moi n’expire pas ?
Ou qu’on ait envie d’y subscribe ?
Quand la réalité devient trop anxiogène, je me crée des scénarios pour m’évader.
Pis, tsé, même si j’ai l’impression de vivre un marathon de la relation amoureuse.
Que tout le monde a commencé à courir sauf moi.
Parce que j’gosse sur mon lacet gauche de mes Nike roses.
Parce que j’suis concentrée à donner un p’tit style à mon t-shirt en roulant les manches.
Parce que j’trouve des défaites pour pas partir.
J’me dis : 
« Even if I’m late, gonna take my time. » (Merci, Big Sean) 
Pis, tsé, au final, 
C’est pas vrai que j’suis confuse. 
Je sais ce que je veux. 
Je le veux juste pas avec n’importe qui.
Anyways.
J’reviens à la réalité.
À mon apéro.
Les filles n’ont rien remarqué de mon instant de distraction.
Mais, c’est pas grave. 
Pour la première fois ever,
J’veux pas penser au futur. 
J’veux pas vivre dans le what if. 
J’veux profiter du ici et du maintenant. 
Tu vois, 
J’ai compris que, malgré tout, ce qui me rendait le plus heureuse, 
Le plus moi-même,
C’est pas de m’imaginer mille et une façons de m’accoupler
Ou de convaincre les autres que j’vaux la peine. 
Non.
Ce sont les moments que je choisis de créer
Live 
Avec des amies qui m’disent implicitement : 
« Nous, on t’a choisie, girl ».
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histoiredemorceaux · 3 years
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ÇA VA
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J’me sens toute seule.
Pas malheureuse seule. 
Mais, seule quand même. 
Autour de moi, chaque personne a SA personne. 
Mon père a ma mère, mes amis ont leur partenaire.
Même mon lapin a sa lapine.
Pis, mes amis single ont tous LEUR ami.
Genre que s’il fallait droper moi ou l’autre en bas d’une falaise du Grand Canyon, ce serait moi qu’on lâcherait.
Moi, ben, j’ai moi.
Pis, y’en a qui vont dire que c’est ben en masse.
Parce qu’apparemment y’a rien de plus beau qu’une femme indépendante. 
C’est vrai.
Mais, des fois, j’viens un peu tannée de me parler tuseule. 
J’vis des choses pis j’sais pas nécessairement à qui en parler.
Je me convaincs, finalement, que ce que j’ai à dire - l’anecdote ou peu importe - c’est pas tant fou pis que j’vais l’oublier d’ici quelques jours anyways.
J’me demande à qui j’pourrais bien me confier sans avoir l’impression que j’gosse.
J’veux surtout pas déranger les autres avec mes faux problèmes.
Tout ça, ça devient lourd.
Surtout pour une personne anxieuse comme moi.
Moi, mon anxiété me joue des sales tours. 
Moi, mon anxiété me répète constamment à quel point je ne suis pas worth it.
J’me plante des idées dans ma propre tête. 
Malgré moi.
T’en veux, des exemples ?
J’me dis que si un ami ne me répond pas, c’est parce qu’il s’en criss. 
Pas qu'il est occupé. 
J’me dis que si un ami ne me parle pas depuis plusieurs jours, c’est parce qu’il s’en criss.
Pas qu'il a une vie.
J’me dis que si un ami ne me propose pas une activité alors que, moi, je lui en propose tout plein, c’est parce qu’il s’en criss. 
Pas qu'il a peut-être moins d'entregent que moi.
En gros, j'ai l'impression que les gens se foutent bien que moi j’me fous pas d’eux.
Et, c’est là que ça dégénère.
Je m’imagine que mes amis font des plans où je ne suis pas invitée. 
Que j’suis pas désirée. 
Je m’imagine que quand mes amis me disent qu’ils vont me parler plus tard, mais qu’ils ne le font pas, c’est pour se débarrasser de moi.
Même principe quand j’me fais leave on read.
Ça, ça peut me hanter pendant des jours, parfois, des semaines.
Rarement, des mois.
No joke.
Vu que j’ai le malaise facile, ben, je ne les relance pas.
Pis, si je relance, c’est parce que j’ai pris mon courage à deux mains au risque de paraître gossante.
Fak, des fois - rarement - j’suis sur mes gardes pis j'ose.
Ça, aussi, ça me prend tout mon p’tit change. 
J’ai peur de la réponse.
Pour pas avoir l’air intense, j’compose toujours un p’tit message dans les Notes de mon phone. 
J’essaie de pas trop écrire parce que j’me suis déjà fait dire que j’écrivais trop alors on m’lisait pas.
J’écris, j’efface, je change la ponctuation, j’efface à nouveau, j’ajoute un emoji, j’rajoute une pique passive/agressive, je l’efface, j’finis avec un emoji de p’tite fille qui fait « it is what it is » avec ses bras.
En passant, moi, j’ai les cheveux bruns pis PAS la peau jaune. Faudrait qu’on modifie les options de cet emoji-là.
J’copie/colle le message à l’endroit voulu pis j’ferme les yeux en appuyant sur send.
J’me dépêche de fermer l’app pis pitcher mon phone loin de moi, dégoûtée, comme si c’était d’la bouffe mouillée dans l’fond de mon lavabo.
Tout ça parce que j’ai besoin d’être rassurée.
Tout ça parce que j’ai peur. 
Peur que les gens autour de moi ne voient pas ma valeur.
De me dire que c’est peut-être parce j’en ai pas, finalement.
Des fois, j’essaie d’expliquer ce que je vis à ceux qui sont moins sensibles à ça.
Pour, justement, les sensibiliser, tsé.
Pis, des fois, j’ai l’impression qu’on ne m’entend pas.
Par leurs gestes, je constate qu’ils ne comprennent pas.
J’veux pas être gossante, alors je n’ose pas leur rappeler comment ça me fait sentir.
Pis j’veux pas être trop de la marde en leur disant : « t’es pas fin ».
Mais, ça m’blesse.
Parce que j’arrive juste pas à comprendre comment quelqu’un peut oublier.
M’oublier.
Suis-je si peu importante ?
Ça me fait sentir comme si j'avais pas le droit d'être qui je suis.
C’est dur, pour moi, d’admettre que j’vis constamment dans la crainte d’être abandonnée. 
Même si c’est irrationnel. 
C’est égoïste, par contre, de penser que les gens doivent s’ajuster à ma réalité. 
J’veux pas qu’on se mette à marcher sur des oeufs autour de moi.
Mon entourage vit ses propres shits aussi. 
Y’a pas juste moi qui fait de l’anxiété.
C'est sûr, j'ai une part de responsabilité là-dedans. 
C’est à moi de m’affirmer plus. 
C’est à moi d’arrêter de me comparer.
De vaincre cette crainte débile du rejet.
Pis, peut-être d’arrêter de donner une importance à ceux qui ne me font pas sentir bien.
Être davantage reconnaissante envers ceux qui doivent toujours me répéter le même speech pour me rassurer.
Mais, j’peux pas le faire seule.
Alors,
J’demande juste qu’on m’écoute.
J’demande juste qu’on dismiss pas cette partie-là de moi quand j’ai l’guts d’en parler.
J’demande juste qu’on soit conscient que des gens comme moi, y'en existe tout plein. 
Pis, maybe, just maybe, qu’on s’ajuste un tantinet.
J’me dis qu’à force de demander,
J’vais peut-être finir par recevoir.
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histoiredemorceaux · 4 years
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WHY NOT ME ?
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Mon endroit préféré au monde, ce sont les Îles.
Les Îles-de-la-Madeleine. 
C’est peut-être un peu précipité de dire ça, surtout que j’suis allée que l’été quand il faisait beau et chaud.
J’changerais peut-être d’idée si j’y avais voyagé l’hiver.
Mais, bon. Ça serait pas la première fois que j’saute aux conclusions. 
Quand j’passe mon après-midi sur la plage de Pointe-aux-loups, à lire un livre, à siester et à boire du rosé, j’constate que la simplicité est vraiment c’qui est de mieux. 
Pis, j’en viens à m’demander pourquoi j’m’en fais tant avec des insignifiances qui occupent quotidiennement ma tête quand j’suis à Montréal. 
Là-bas, c’pas important. 
C’qui l’est, c’est de marcher les pieds dans le sable chaud qui couine de la Grande Échouerie.
De rêvasser qu’un des kite surfers est mon boy quand on roule en voiture le long de la Martinique lors d’un matin venteux.
De grignoter du maquereau et des moules fumés, de tartiner du Jeune Coeur sur du pain Madelon pis de boire une Trans IPA sur la plage du Corfu.
D’admirer le coucher du soleil qui teint de couleur pêche le ciel en se laissant bercer par le bruit des vagues.
Là-bas, mes problèmes n’existent pas.
C’est sur le chemin du retour que la réalité se fait sournoise.
Plus je m’approche de Montréal, plus j’ai peur.
Peur parce que mon tarot lors d’un soir madelinot disait vrai. 
Un sept d’épées : j’cache un secret.
Oh, tsé, mon secret est pas ben ben gros.
C’est juste que j’le trouve humiliant.
Ou, plutôt, décourageant.
La vérité, c’est que j’aimerais don’ être avec lui.
Et, j’ai honte de ça.
Honte de croire en quelque chose d’impossible.
Parce que ce n’est plus réciproque depuis bien longtemps.
Pour ne pas lire la déception sur le visage de mes amis, j’me contente de dire que j’ai pas envie d’être avec lui.
C’est vrai, mais c’est surtout faux.
Rationnellement, c’t’un plan de marde.
Émotionnellement, c’est le seul voeu que j’fais à 11:11. 
J’sais que le problème, c’est pas moi, c’est lui.
Pis, pour plusieurs, j’suis pas mal sûre que ce simple constat-là serait un closure suffisant.
Suffisant pour walk away pis ne plus jamais regarder en arrière.
Mais, pour moi, ça rend le tout vraiment plus compliqué.
C’est vrai, j’me considère pas comme étant une control freak.
Reste que j’ai quand même besoin de réponses à mes questions pour passer à autre chose.
Fak, si le problème, c’était moi, ben, on s’entend que j’les aurais. 
Pis, que j’saurais exactement quoi faire.
Mais, c’est lui. 
Un lui vague, peu clair : nébuleux.
Un lui qui répond une fois sur deux
Selon son humeur.
Alors que je roule sur la 132 à la hauteur de Rivière-du-Loup, j’sens l’angoisse monter.
Mes bras shakent, mais j’transpire. 
Parce que j’ai vraiment pas envie de frapper un fucking orignal avec la Yaris.
Parce que j’dois squinter mes yeux pour qu’ils s’adaptent à la noirceur vu que y’a aucun cristi de lampadaire.
Mais, surtout, parce que j’pense à lui. 
Parce que j’me pose mille et une questions.
J’me demande ce qu’il fait, ce qu’il voit, ce qu’il dit, ce qu’il porte et ce qu’il pense.
J’me demande si, parfois, j’effleure ne serait-ce que les rêves qu’il fait la nuit.
J’me demande s’il sait que j’me répète machinalement les mêmes phrases quotidiennement pour éviter que mon anxiété dégénère.
« Il t’a pas répondu parce qu’il s’est endormi et a oublié ».
« Il peut pas grandir plus vite que ce que tu souhaiterais ».
« Il s’éloigne, car il est incapable de contrôler ses sentiments pour toi ».
« Il s’éloigne parce qu’il veut pas s’engager ».
« Il s’éloigne parce qu’il sait que t’es pas indifférente pis il veut te protéger ».
J’me demande s’il sait qu’il est la seule cause de mon anxiété. Point.
J’me demande s’il sait que j’fais ma Mindy Kaling quand j’me questionne :
« Why not me ? »
J’me demande s’il sait que la confiance que j’ai réussi à gagner dans les derniers mois s’effondre à chacune de ses non-réponses.
J’me demande s’il sait qu’à chaque fois que mes invitations sont refusées,
J’arrête de croire que j’suis une belle personne.
J’me demande s’il me trouve conne.
Conne que j’arrive, par moments, à m’aimer pour qui j’suis.
Parce que, pour vrai, il me donne l’impression que j’devrais pas.
J’me demande s’il sait qu’il a tout ce pouvoir.
Que s’il me mettait aux enchères pour 5$, j’croirais, sincèrement, que c’est ce que j’vaux.
J’me demande s’il sait que je l’aime encore.
J’me demande s’il sait à quel point c’est difficile, pour moi, de me l’admettre.
Et, j’me demande si c’est pour ça qu’il se permet de jouer avec mes sentiments.
De sauter à pieds joints dessus comme si c’était un jouet acheté au Dollarama qu’il se plaît à détruire.
Suis-je cheap à ce point ?
J’arrive finalement à Montréal.
Il est deux heures du matin.
Douze heures de route, douze heures de tracas.
J’suis crevée du corps pis d’la tête; j’sens le Pied-de-vent et les McNuggets que j’ai à peine mangés.
J’ai déjà hâte de retourner aux Îles.
Pour arrêter de me questionner.
De m’demander s’il sait que j’essaie de guérir.
De m’demander s’il sait que j’sais toujours pas comment faire.
Parce que j’ai vraiment tout essayé.
Mais, en attendant mon retour à mon havre de paix,
J’vais persévérer à ne plus chercher de réponses.
Désormais, j’vais m’souhaiter à 11:11 que bientôt, 
Très bientôt,
Lorsque je vais le revoir,
Qu’il se souvienne de nous,
Et, que moi,
J’aie oublié.
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histoiredemorceaux · 5 years
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COMBIEN ?
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J’avais commencé à compter.
Compter mes protéines, mes glucides.
Compter mes calories.
Compter le nombre de fois que je pouvais aller au gym.
J’essayais de viser le trois fois par semaine. 
Pis, peut-être, un peu de yoga sul top?
Je trackais le tout sur une app.
J’poppais des oeufs à la coque pendant le trafic le matin.
J’avais tradé mon thé quotidien que je sirotais paisiblement en enseignant pour un smoothie dans un imposant pot Mason.
Pis, si je n’avais pas ingéré assez de protéines dans ma journée, ben, je chugais un spoon de poudre saveur chocolat au lait avec plusieurs verres d’eau avant d’aller me coucher.
J’avais envie de vomir.
Tout ça parce que j’avais développé une sorte d’obsession de prendre du poids.
Juste 7 livres. 
12, si j’étais motivée.
J’me pesais maladivement pis je me félicitais lorsque j’avais pris une livre.
Pis, j’me maudissais dès que je la perdais.
J’passais beaucoup trop de temps à me regarder dans le miroir pour scruter la moindre de mes imperfections.
J’me trouvais don’ nice de manger plus, manger santé pis être plus active. 
Je m’en donnais à coeur joie de partager mes objectifs à mes amis, mes collègues, ma famille, les boys, etc.
La fille n’essayait surtout pas de se convaincre.
Pis, un moment donné, quelqu’un m’a demandé :
« Est-ce que tu fais ça pour toi ou pour les autres ? »
Il s’agissait d’une question toute simple, tout innocente. 
Mais, elle m’avait énormément perturbée.
Dérangée, même.
En fait, c’était plutôt la réponse qui me rendait mal à l’aise.
La triste vérité. 
Pour me protéger de ma propre honte, j’ai menti.
J’étais pas game d’admettre que c’était pas pour moi que j’me rendais malade.
Mais, pour les autres. 
Surtout, pour leur regard.
Précisément, celui des garçons.
J’me disais qu’en essayant de me goinfrer le plus possible, j’allais peut-être avoir un booty qui allait me pousser. 
Que j’allais peut-être avoir des courbes ressemblant plus à celles d’une femme qu’à celles d’une ado qui check à chaque jour si ses seins ont grossi pis qui préfère s’acheter, à La Senza, une brassière trop tight autour de la taille juste pour gagner un bonnet de plus.
Ou juste pour dire qu’on porte du C au lieu du A.
De cette façon, y’aurait pu jamais un gars, qui est supposé m’aimer, qui me dirait de sa sainte vie qu’il se sent comme un pédophile quand il couche avec moi. 
Pu un esti. 
J’me sentirais pu mal d’aller sur une date au resto pis stresser à l’idée de me faire juger parce que je ne mangerais pas le tiers de mon assiette, la quantité servie étant juste too much.
J’entends encore ma grand-mère me sermonner: 
« Mais, t’as rien mangé ! C’était pas bon ? T’aimais pas ça ? »
Non, grand-maman, c’est délicieux.
C’est juste que j’suis pas capable. 
Si je pouvais ressembler plus à une femme, on me crisserait pas là pour quelqu’un d’autre.
Pour une fille qui a une poitrine et un fessier plus généreux que moi.
Anyways.
N’empêche que si je prenais du poids, je ferais peut-être finalement mon âge.
On ne me confondrait pas avec une fille de 16-18 ans, on ne me carterait pas à la SAQ, dans les dépanneurs ou dans les bars.
J’aurais pas à caller une joke poche pour réduire le malaise.
Ou m’faire raconter une joke poche, c’est selon.
J’pourrais me sentir plus à l’aise de porter des robes pas de collants pis des shorts en été. 
C’est vrai que j’le suis plus que quand j’étais ado. 
Ado, j’portais des jeans à 30 degrés.
Ça fucking collait, mon ami.
Bref.
J’remercie cette personne de m’avoir donné, sans qu’elle le sache, une claque dans la face avec sa question.
De réaliser que je ne pouvais plus vivre comme ça.
De changer pour plaire aux autres,
En croyant que ça me plairait à moi aussi. 
Et ce, au détriment de mon bien-être. 
Fak, j’me suis juste résolue à mieux manger.
M’entraîner quand j’avais le temps.
Pis, surtout, à prendre soin de moi.
C’est comme ça que j’apprends
Petit à petit
Que j’ai pas besoin d’un gars
Pour me trouver vachement belle.
J’ai juste besoin de moi.
Maintenant,
Faut juste que j’y crois.
Fak, au lieu de tracker mes habitudes alimentaires,
J’track mes réussites.
Pis, 
J’ai recommencé à compter,
Compter mes qualités.
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histoiredemorceaux · 5 years
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L’ATTENTE
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Trois ans et demi d’attente, ça prépare. Ça assagit. Ça fait accepter. On était donc en paix avec la situation. On l’avait accepté, puis on attendait juste la prochaine étape. Parce que, qu’on se le dise, des étapes, en veux-tu, en voilà ! Pis, chacune d’elles est d’une attente variable. Parfois, le temps passe tellement vite que tu ne t’es même pas rendu compte que les mois ont passé. Alors que pour d’autres étapes, une seule journée parait une éternité.
Toujours est-il que trois ans et demi plus tard, on en était là : l’attente du fameux jour J. Celui où le dernier processus allait enfin commencer. Mais, encore une fois, le temps, notre éternel ennemi, semblait rivaliser contre nous. 
C’est alors qu’un coup de théâtre survint : Tu es arrivé. Sans avertissement, sans artifices.
En effet, je ne pourrai pas affirmer comme plusieurs avant moi : «Oui, je l’ai su immédiatement! Je le savais intérieurement.» Au contraire, j’étais vaincue et résignée.
C’est plutôt après une nuit complète de douleurs que sans réfléchir, j’ai empoigné les bâtonnets. Au fond, en y repensant bien,  peut-être qu’une partie de moi le savait. Sinon, comment expliquer cette action soudaine ? Comme m’avait demandé le chum : « Pourquoi tu fais ça? Ça n’a pas de sens.»
Mais voilà, c’était fait. Et tout serait maintenant différent.
Au contraire d’Ariane qui chantait il y a quelques années  « Juste au mauvais moment / une poussière d’ange / t’es tombée dedans », moi je m’écriais « Mais dans quel étrange et pourtant parfait moment surviens-tu ! »
Étrange, c’était le mot. Surprenant, inusité même. Cela aurait d’ailleurs dû me mettre la puce à l’oreille. J’aurais peut-être dû être plus lucide devant tous les signes qui ont surgi tour à tour.
Déjà, ton arrivée fut épineuse. Comment y croire ? Le chum était suspicieux : la panoplie de traitements pouvait-elle fausser le miracle ? C’était plutôt logique d’y penser.
Pourtant, nos braves assistants nous ont assuré du contraire. C’était bien vrai. Le destin était floué.
Pourquoi alors le doute nous tiraillait-il encore ?
Peut-être parce que quelques indices laissaient alluder au vertige.
Effectivement, les douleurs n’étaient jamais véritablement parties. Revenant parfois jouer les trouble-fêtes. Une consultation s’imposait donc.
Tu vois, ton arrivée, bien que céleste et inouïe, ne fut pas sans inquiétude.
Je l’avais souvent entendu : « Tu vas voir, ça change une vie ! Les appréhensions et les craintes commencent pour ne plus jamais s’arrêter. » Et c’était vrai. L’expérience en faisait la preuve, nous étions déjà entrés dans ce cercle infini de préoccupations, comme bien d’autres avant nous.
Mais voilà que quelques gouttes et quelques jours plus tard, c’est un écho d’espoir qui est parvenu à nous. Même si tu avais laissé derrière toi quelques tracas qui nous avaient angoissés, on nous confirmait que tu poussais normalement.
Alors on y a cru. Et on t’a chéri. On t’a aimé, immédiatement.
On a aussi annoncé ta venue, doucement, secrètement. Tu as semé des ondes de réjouissances, des bouffées d’excitation, des vagues de surprises.
On se préparait, tranquillement, au fil des discussions, des rêves, des projets et des lectures.
Et le jour de te rencontrer pour la première fois est enfin arrivé. Nous avions tant d’attentes. Même si tu n’étais pas plus gros qu’un grain de riz, nous pourrions te voir clignoter : le plus beau scintillement du monde !
…Mais tu n’es pas venu au rendez-vous. Tu avais laissé ton petit nid vide, désert, intact. Y avais-tu seulement déjà dormi ?
Ce jour-là, notre rêve s’est éteint au même moment que le moniteur.
Au fond, même si on sait  que c’est fréquent cette infortune-là, que plusieurs avant nous l’ont vécue, on ne peut pas comprendre avant d’y être confronté. Rien ne peut préparer à ça.
C’est pire que gagner à la loterie et perdre le chèque sur le chemin du retour. C’est perdre la vie juste après l’avoir trouvée.
J’ai bien beau t’avoir désiré et aimé, maintenant je ne veux qu’une chose, c’est que tu fiches le camp. Que tu dégages de moi. Que tu me laisses tranquille afin que je me sente libérée. Que je puisse tourner la page, reprendre ma vie, mon corps.
Alors qu’à l’instant même j’aurais dû être envahie de douceur, d’euphorie, de vie, d’amour,  je me sens comme infestée par la mort, par la tristesse, par le dégoût.
Après trois ans et demi d’attente, on était prêt. On avait accepté les détours que prenait notre union. On était en paix avec la situation, puis on attendait juste la prochaine étape. On était loin de se douter que tu viendrais ajourner nos démarches. On ne t’avait rien demandé. Pourtant, tu es venu.
Puis, tu nous as rendus heureux... Mais tellement tristes en même temps.
Je ne saurai jamais si tu aurais été une fille ou un garçon. Je ne saurai même jamais si tu as véritablement grandi en moi. Je ne sais même plus si je t’aime ou si je te déteste de nous avoir fait vivre tout ça.
Par contre, je sais une chose. Tu nous as permis de croire en nous, permis de rêver que c’était possible, permis de gouter brièvement au bonheur de la parentalité.
Alors on va continuer. On va continuer de s’aimer. De s’entraider. De croire. De rêver. D’espérer. Et un jour, on y arrivera. Un miracle se reproduira. Et tu seras alors l’étoile scintillante tant espérée qui veillera sur lui.
Autrice : M. D. Illustratrice : V. J-D.
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histoiredemorceaux · 5 years
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LÉVIS-SAUVÉ
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Lévis-Sauvé.
Vite comme ça, sans contexte, ça peut mener à plusieurs interprétations.
Le nom de famille d’un individu quelconque peut-être ?
Ou un prénom assez hipster, mais pas improbable.
On est en 2019 quand même.
Tout est possible.
Mais, c’est beaucoup plus simple que ça.
C’est juste le nom d’une rue.
Mystère résolu.
C’est une rue bien ordinaire située dans le quartier italien de ma ville natale. Une petite ville montréalaise appelée LaSalle.
Ou Texas pour ceux qui se pensent gangsters.
Lévis-Sauvé débouche sur un des plus beaux parcs de la ville.
Le parc Riverside.
J’ai toujours eu l’impression que le soleil rayonnait un peu plus fort à cet endroit-là.
J’évite de flâner dans ce coin-là.
En fait, plutôt dans cette rue-là.
Après toutes ces années, c’est encore difficile pour moi de rouler sur son asphalte tout refait.
De constater à quel point elle a changé.
Désormais, il y a de nouveaux terre-pleins et de petits arbres plantés qui croitront beaucoup plus rapidement qu’on pense.
Parce que tout va toujours plus vite qu’on avait prévu.
Genre, le temps.
Le temps passé avec eux.
Pis, quand je trouve le courage de m’y aventurer - souvent quand je suis prise d’une tristesse ou d’une nostalgie incroyable - je prends le temps de stationner ma voiture, ne serait-ce que pour quelques secondes.
Je la parque de l’autre côté de la rue de ce que je pouvais appeler la maison de mes grands-parents.
Les nouveaux propriétaires ne semblent pas être des gens discrets.
Chaque fois que je m’arrête, les stores sont tout grand ouverts.
Ça me permet de constater que le mur qui séparait la cuisine du salon a été démoli.
Ce salon avec son tapis rose où je prenais plaisir à m’asseoir dessus les samedis soirs en écoutant Casey Kasem à la radio.
Ce salon avec son arbre de Noël rempli de petites boîtes qui contenaient un gratteux PIS de l’argent. On savait jamais ce qu’on allait gagner, mais c’était ça qui était le fun.
Quand je regarde le duplex au loin, les souvenirs se bousculent vertigineusement.
La piscine.
Le petit salon.
L’ordinateur avec Windows 95.
Le dactylo.
Les mains fortes de grand-papa.
Bûcher du bois en sa compagnie.
La coiffure blonde de grand-maman.
Pis son dentier.
La pâte à dents Colgate verte.
Leur rire.
Leur sentiment d’impuissance face au cancer.
Leur départ plus ou moins soudain.
Le deuil de maman.
Le mien.
Ça m’faisait toujours du bien d’aller leur rendre visite.
De m’asseoir sur un des tabourets du comptoir de leur cuisine pis jaser.
Jaser à grand-papa qui était toujours assis au bout de la table de bois massif, devant la télévision cathodique.
Il avait arrêté d’écouter le hockey depuis longtemps. Il trouvait que les Canadiens étaient rendus à chier. Mais, ça ne l’empêchait pas de mettre le match en arrière-plan parfois.
Ça ou Murder she wrote avec Angela Landsbury pour faire plaisir à grand-maman.
Jaser à grand-maman qui était toujours en train de faire de la popote.
Elle me préparait des plats délicieux. Je l’entends encore me dire « mais, t’as rien mangé ! » alors que je bouffais sans doute plus que ce que je mangeais en une journée.
Leur présence me faisait du bien.
Pis, quand je m’adresse à eux, j’ai de la misère à concevoir que j’peux m’adresser à eux individuellement.
Grand-maman ne va pas sans grand-papa.
C’est pour ça que, en deuxième secondaire, quand je devais rédiger une production écrite sur un de mes grands-parents, j’avais vécu un dilemme moral sans précédent.
J’arrivais juste pas à choisir.
Alors, j’avais fait un paragraphe sur chacun d’entre eux.
On m’avait dit que je n’avais pas respecté les consignes.
Mais, j’pouvais vraiment pas faire autrement.
Clairement, la maladie pensait pareil.
Ils sont décédés à un an d’intervalle.
Cancer du poumon. Généralisé.
Cancer du côlon. Généralisé.
Ça, ça veut dire que dans les deux cas, y’était trop tard.
Y’avait juste rien à faire.
Parce que la science n’est pas rendue là.
J’sais pas c’est quoi vivre sur du temps emprunté.
J’imagine que ça ressemble un peu à ça.
Tsé, la vieillesse ne justifie pas la maladie.
C’est pas parce que t’as passé le cap des 80 ans que tu n’as pas le droit d’avoir une raison pour vivre jusqu’à 100, 200, 1000 ans même.
Mes grands-parents auraient tout donné pour être témoin de mes victoires.
Pour être fiers de moi.
Je suis persuadée qu’ils auraient tout donné pour apaiser mes tristesses aussi.
Pis moi, ben, comme une enfant naïve souhaiterait, j’aimerais juste ça qu’ils reviennent.
Tenir à nouveau la petite main ridée de ma grand-maman.
Pis me faire serrer fort dans les bras de mon grand-papa.
Quand la nostalgie me quitte et que je reviens à la réalité, je redémarre ma voiture.
Fatiguée d’avoir pleuré, je me dis que j’suis pas assez intelligente pour trouver le remède contre le cancer.
Mais, j’peux peut-être aider.
Permettre à quelqu’un de vaincre le cancer.
De lui donner quelques années encore pour profiter de la vie, s’épanouir, sourire.
Voir ceux et celles autour de lui vivre. Tout simplement.
Je veux dire, ça coûte rien d’essayer.
Non ?
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histoiredemorceaux · 6 years
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VANS OFF THE WALL
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22H45.
Mon movie night vient de se terminer.
Depuis que j’suis devenue semi-confortable avec mon célibat, j’me permets d’intégrer des activités l’fun, question de me gâter un petit peu.
Fak, les mardis, quand j’ai rien de planifié, j’me fais un movie night.
C’est un peu comme le Cheapy Tuesday, mais, vu que j’pas ben ben game d’aller au cinoche solo, ben, j’me contente de mon BFF : Netflix.
J’me suis fait du popcorn. Je l’ai mis dans un de mes petits bols où c’est écrit popcorn dessus.
Ça m’a rappelé la fois où j’avais séparé notre sac de maïs soufflé dans deux petits bols. Ton bol bleu n’était pas assez : fallait que tu piges dans l’mien, le jaune.
T’as fini par tout manger.
Cette pensée-là s’est dispersée aussi rapidement qu’elle est survenue.
Tu vois, j’essaie vraiment d’effacer toute trace de toi de ma mémoire.
L’été a eu ça de bénéfique : il m’a permis de te chasser hors de ma tête pendant une très longue durée.
Ça m’a fait un bien énorme, t’as même pas idée.
Mon tan, by the way, était fucking sua coche.
Je t’aurais fait compétition.
Pis, tu m’aurais trouvé vraiment, vraiment chix.
T’aurais feeler cheap, plein de regrets.
J’en suis persuadée.
Le seul moment où j’ai vécu une frustration, c’est quand j’ai fait la gaffe d’aller stalker ton Insta.
J’ai vu que t’avais été visiter ta famille au Guat.
Antigua, c’est ça ?
How cute.
Mais, c’est pas ça qui m’avait fâchée.
C’est l’fait que tu portais les beaux Vans que je t’avais achetés à pareille date l’an dernier.
Tsé, les bourgogne avec la ligne blanche sur le côté ?
T’as juste une paire de Vans, c’est pas ben difficile de savoir de laquelle je parle.
Dire que tu bitchais contre cette marque-là.
Ma marque pref.
Sur tes photos sans filtre, j’ai aussi remarqué que tu t’étais vêtu du short gris que j’avais choisi pour toi.
J’étais tannée de te voir avec ton osti de short rouge et noir, fak, j’avais pris l’initiative de t’acheter de quoi de décent et de présentable.
J’me souviens que pour ça, aussi, t’avais chigné un peu : t’étais pas à l’aise de les porter parce que c’était au-dessus du genou.
C’est donc vrai.
Les gens changent après tout.
Quand j’ai pété ma coche via Messenger auprès de mes amies pis que je leur expliquais pourquoi ça me fâchait autant, elles étaient compatissantes. Mais, elles m’ont aussi dit avec plein de gentillesse comme si j’étais la seule qui n’avait pas catché  :
« Ouais, mais, un gars ça pense pas de même ».
Comment est-ce possible ? Parce que moi ce serait ce qui me viendrait en tête en premier.
Tout le temps.
Mon frère m’a offert une magnifique chaîne Swarovski pour Noël pis à chaque fois que j’la vois, c’est-à-dire tous les jours pendue à mon cou, j’pense à lui.
Quand j’ai déménagé, la première chose que j’ai faite, c’est de crisser le chandail que tu m’as donné qui a une girafe dessus, ta paire de bobettes rouges, tes bas blancs, une lettre que je t’avais écrite pis ton déo qui sent fucking bon dans un sac Sokoloff. J’ai câlissé l’sac dans une boîte pis j’ai toute pitché ça dans l’fin fond de mon locker à 5 000 piasses.
Ouais, j’ai gardé l’déo sur lequel t’avais chialé dessus parce que c’était pas un gel, fak, y’allait laisser des traces blanches sous tes aisselles.
Pour vrai, me débarrasser de tout bien matériel qui t’avait appartenu était d’une évidence-même.
La moindre des choses, tsé.
Quand c’était l’temps de faire le grand ménage du printemps, pourquoi t’as fait pas pareil ?
Oh right. Parce que tu vois pas ça de même.
Sincèrement, à la vue de tes photos exotiques, la première question que j’me suis posée c’est : comment tu fais pour ne pas penser à moi ?
J’pas dans ta tête, j’spécule pis j’le sais.
C’est peut-être parce qu’on s’est pas parlé depuis quelques mois.
Fak, j’assume que tu m’as oublié.
Mais, y’a une partie de moi qui veut croire le contraire.
Que, malgré notre distance, j’effleure tes pensées de temps en temps.
J’ai cette folle idée que, porter tes Vans, c’est ta manière inconsciente de te rappeler de moi.
De m’apporter avec toi, partout où tu vas.
À l’école, à tes party, à tes pratiques de foot, au gym, au travail, au Guat.
Chez ta blonde, même si ça, encore aujourd’hui, ça me pince full le coeur.
Full, full, full.
Tsé, même si j’suis semi-confortable avec mon célibat, j’espère secrètement que tu continueras pendant longtemps à te déplacer avec tes shoes bourgogne lignés blancs.
Pis, qu’un jour, peut-être, ils te ramèneront vers le bon chemin.
Genre, dans ma direction.
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histoiredemorceaux · 6 years
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AIRE COMMUNE
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C’est déjà l’automne.
Contrairement à la nature qui se met sur son 31 avant de mourir lentement,
Nous,
On renaît.
On s’est réinventées.
On s’est découvertes.
On a changé.
Maintenant,
On se trouve extraordinaires, différentes des autres.
Bien dans sa peau.
On arrive finalement à croire que la personne qui nous choisira sera chanceuse.
D’ailleurs, on n’a plus besoin de se convaincre : on est déjà convaincues.
On y croit tellement désormais qu’on se demande, justement, pourquoi personne ne nous a choisies encore.
On est prêtes à laisser une chance au prochain qui fera battre notre cœur.
De préférence pas à celui qui nous l’a brisé auparavant.
De toute façon, nos amies le détestent, lui.
Question de solidarité, tsé.
Alors, on se lance dans le monde vertigineux du dating.
On télécharge une multitude d’applications de rencontre pour les supprimer quelques jours plus tard.
Et les réinstaller à nouveau.
On swipe plus souvent à gauche qu’à droite.
On n’est pas tant intéressées par des profils remplis de photos de chest.
Ou des garçons qui prennent des selfies en faisant des fuck you.
Pis quand on swipe à droite, on espère que l’autre n’ignorera pas notre message bien intentionné qui se veut, principalement, plus drôle qu’autre chose.
On espère aussi ne pas se faire unmatcher randomly après deux jours de conversation.
Quoique, maintenant, l’estime de soi est rendue tellement béton qu’on préfère en rire qu’en pleurer.
« His loss », disons-nous avec la plus grande des convictions.
On est, comme, désensibilisées au ghosting ou tout autre trend de dating populaire qui n’est nul autre que le résultat de personnes qui ne s’assument pas ou qui sont fainéantes.
On n’a plus peur d’affirmer qu’un boy ne nous convient pas plutôt que de tenter de se convaincre que c’est l’homme de notre vie.
Juste pour pas être seule.
Juste pour fitter avec tous les #relationshipgoals qu’on retrouve sur Insta.
On to the next one.
On est ben ben contentes quand nos amies ont eu une date qui s’est bien passée.
One for the team.
Puis, secrètement, on attend patiemment notre tour tout en continuant de s’épanouir dans la vie.
On comprend lentement, mais sûrement, qu’on n’a pas vraiment besoin de qui que ce soit pour être heureuse.
Qu’on accomplit nos objectifs, petit à petit, sans l’aide d’un partenaire.
Mais, qu’on aimerait quand même ça être amoureuse de quelqu’un le temps d’une vie.
Ça ajouterait une petite douceur à notre quotidien déjà rempli.
On multitask travail, amis,  dates, parents, yoga, épicerie et Netflix.
On sort au même endroit avec les mêmes amies.
On se permet de rêver entre filles single.
De notre endroit, une petite terrasse en bois - la plus haute de la place - on s’amuse à admirer les garçons bien habillés, bien coiffés, bien cutes. Chacune s’en choisit un, au hasard, en le désignant du doigt et en ricanant d’un rire gêné.
Comme celui qui nous prend quand on sait qu’on a fait un mauvais coup.
Ou pris une mauvaise décision.
Les coudes sur les rampes de la terrasse, en sirotant tranquillement notre Romeo’s gin+tonic, les yeux rêveurs, on laisse notre imagination débordante nous emporter au loin dans des scénarios dignes de films romantiques avec celui que notre cœur a élu le temps d’une soirée.
On se sourit à nous-mêmes.
On est confiantes qu’un jour ce sera notre tour.
Que malgré tout ce qu’on a pu vivre,
On y croit encore.
On est comme des eternal believers.
On est prêtes.
On baissera pas les bras.
Pis j’pense que
C’est ce qui fait de nous
De sacrées belles personnes.
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histoiredemorceaux · 6 years
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LETTRE À JULIEN*
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Salut,
La dernière fois que je t'ai adressé la parole, on avait 19 ans, je crois. Peut-être 20 ?
C'était au St-Sulpice.
Notre discussion avait pris ses racines sur un constat bien simple : on avait le même hoodie noir du American Apparel. Le même. Pis on trouvait ça ben ben drôle.
Quel hasard, hein ?
J'me souviens de cette soirée-là parce que j'étais arrivée plus tard que prévu. Notre hôtesse était déjà assez pompette et riait de son petit rire contagieux de toutes les blagues que tu racontais. Honnêtement, je me souviens pas trop si c’était si drôle que ça : j’étais trop occupée à l’observer, elle.
La fois d’avant qu’on s’était vu toi et moi, c'était au secondaire. Remarque qu'on s'était jamais parlé durant nos cinq années ensemble alors c’est pas comme si on avait le BFF de tatoué sur l’intérieur de l’avant-bras.
J'me souviens de cette soirée-là au St-Su parce que je m'étais donnée comme mission secrète de t'observer. Te checker toi pis tes gestes, ton non-verbal, autour de ma plus vieille amie : la fêtée. J'voulais checker ton body language pis voir si, toi aussi, t'étais intéressé à elle.
J’pense que tu sais ce dont j’ai été témoin.
Tu dois m'trouver drôle de relater cette anecdote-là, 8 ans plus tard. En tout cas, moi, je trouverais ça crissement hilarant si j'étais à ta place. J'me dirais quelque chose du genre « voir que tu te souviens de ça !»
Tsé, Julien*, j'anticiperais ce genre de réaction-là. Réaction légitime, en passant.
Ce que je n'ai pas anticipé par contre, c'est que j'y repense, moi, 8 ans plus tard, à ce moment-là. Pourquoi? Parce qu'encore aujourd'hui, t'es un de ses sujets de discussion favori. Pis j'dis favori, mais ce n'est plus tant l'fun de parler de toi.
Pour vrai, si tu nous écoutais pendant nos balades en voiture, j'pense que ça te ferait de la peine d'entendre nos propos. Pas parce qu'on rit de toi ou qu'on bitche sur toi.
Ben.
On bitche un peu, mais c'est pas volontaire. C'est du dommage collatéral.
Non. Ça te ferait de la peine, car tu arriverais peut-être à réaliser l'ampleur de la souffrance et de l'anxiété que tu génères chez une des personnes les plus merveilleuses que je connaisse. Toi aussi, tu le sais qu'elle est exceptionnelle.
Pourtant, ça ne t’empêche pas de la faire passer 2e. C’est-tu un trend, ça, coudon’ ? Parce que j’connais une couple de filles qui héritent de la médaille d’argent alors qu’elles mériteraient l’or pis de s’faire verser du champagne ben ben cher dessus.
Ces girls-là mériteraient surtout de se faire aimer par celui qu’elles aiment.
Pis mon amie fait partie de ces filles-là.
Le pire là-dedans, c’est qu’elle ne te demande pas l’impossible. Elle ne te demande même pas de l’aimer. Elle te demande une simple discussion.
Sais-tu à quel point ça lui prend tout son petit change pour te demander ça ?
Pis toi, tu la ghoste pour mieux revenir en force : tu veux lui présenter ta copine.
Laisse-moi te dire que nous avons analysé la situation de fond en comble pendant nos balades oh-combien-nombreuses de Honda. On a étudié tous les scénarios possibles.
On l’avait pas venu venir, lui.
Je devrais peut-être te féliciter d’avoir varié ton pattern de marde.
J’ose espérer que mon amie, aussi, va avoir le courage de varier le sien.
Pis j’espère que la variation pour laquelle elle va opter,
Ce sera de te dire fucking sayonara.
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histoiredemorceaux · 6 years
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BROKOLYS DES BOIS JOLIS
J’écris beaucoup sur des garçons qui brisent des cœurs, mais jamais sur ceux qui font une sale job pour les rafistoler.
Et, j’dois avouer que c’est d’une difficulté sans précédent.
J’suis toujours plus inspirée quand quelqu’un m’a rendue malheureuse.
Maudit que j’suis mal faite.
J’suis comme une Émile Nelligan, mais version millenial.
Ou peut-être que j’ai juste jamais évolué de ma phase emo.
Ugh. Enfin, bref.
J’vais toujours me rappeler de notre première rencontre.
Elle est arrivée vraiment plus tard que prévu. C’est vrai. On se tenait sensiblement avec le même monde pendant ma première (et dernière session) au cégep André-Laurendeau, mais on ne s’était jamais vu.
J’dois admettre que dès que j’avais mis les pieds dans cette école, j’avais juste envie de crisser mon camp de là au plus sacrant.
Ça explique pourquoi j’cherchais pas nécessairement à me faire des nouveaux amis. J’allais les abandonner anyways.
Mais, le monde étant ce qu’il est, c’est-à-dire petit, nos chemins se sont croisés à nouveau.
C’était une journée d’été en 2008. Juin j’pense. Le 30, mais j’en mettrais pas ma main au feu.
J’estime que c’est autour de cette date-là parce que ma meilleure amie déménageait à Hochelag le lendemain. Son sofa trainaît déjà sur un trottoir miteux de Verdun.
Verdun, c’est peut-être rendu vraiment hip pis toute, mais Seigneur que c’était sketch à l’époque.
J’vagabondais avec un nouvel ami à moi quand mon amie pref nous avait invités à venir chiller chez elle une dernière fois.
Aller à Verdun beach, why not ?
Quand j’étais rentrée dans l’appartement vide, t’étais assis là, par terre, avec d’autres boys.
Vous regardiez un animé à la tivi et vous étiez pas mal high.
Vous aviez vape d’un bidule patenté par un de vos amis. Vous étiez, genre, les hipsters du vape.
Fou.
J’me souviens juste d’avoir fait un call sur Sailor Moon pis t’as catché.
T’étais le seul qui avait compris de quoi je parlais.
Dès lors, j’ai su qu’on allait bien s’entendre.
Plus tard dans la soirée, la gang avait décidé de se rendre à pied au McDo et de commander à l’auto.
Succès.
Par contre, quand y’était venu le temps de payer, l’employé était pissed parce qu’on n’était pas dans une voiture.
Il tenait en otage nos trios Big Mac.
Vous aviez été vite su’l piton. En un rien de temps, vous aviez créé une voiture humaine.
Quelqu’un tenait un volant imaginaire. Les autres étaient passagers du bolide invisible.
On a eu notre McDo.
Succès.
Tout ça, c’est v’là 10 ans.
Ça, ça veut dire que ça fait 10 ans qu’on est amis.
C’est un peu plus du tiers de notre vie. Pis c’est beaucoup de souvenirs, déjà.
J’pense que celui qui me marque le plus, c’est quand je vivais ma première peine d’amour.
J’m’étais pointée chez l’boy avec ma p’tite Honda Civic pis j’attendais qu’il arrive chez eux.
J’avais tellement attendu longtemps que j’m’étais assise dans le backseat de ma deux portes pour être plus à l’aise.
En 2009, c’était comme ça qu’on stalkait.
J’braillais comme une Madeleine quand tu m’avais appelée sur mon LG Chocolate.
T’avais pas dit un mot de plus.
T’étais arrivé à bord de ta Hyundai Accent.
Pis, t’étais venu t’asseoir dans le backseat avec moi.
Y’est jamais revenu chez eux.
Mais, ça m’importait peu.
Ce soir-là, j’avais trouvé en toi ce qu’Andy avait trouvé en Woody : un ami.
Pis, la preuve : fuckboy #1 n’est pu dans ma vie.
Toi, oui.
T’es jamais parti.
T’as été aux premières loges de mes désordres amoureux.
Pis, Dieu sait que c’était pas toujours un show ben ben l’fun à checker.
Mais, t’es resté quand même.
T’as jamais shaké la tête de gauche à droite, exaspéré de me voir me planter dans mes patterns relationnels de chnoutte.
Tu me faisais confiance que j’allais finir par m’enligner, un moment donné.
Pis, j’te promets que j’suis sur la bonne voie.
T’as jamais roll tes yeux envers moi, me trouvant ridicule de me retrouver dans des situations pas possibles.
Au contraire, j’te faisais plutôt rire.
« Esti de Van », comme tu dirais.
Pis, j’pense qu’à quelque part, si je suis devenue la personne assumée que je suis aujourd’hui, y’a une petite partie qui est grâce à toi.
Tantôt, j’essayais de réfléchir à ce que tu m’avais apporté. Tsé, on dit que chaque personne qui entre dans notre vie est là pour une raison.
C’est vraiment pas évident de répondre à une question existentielle quand on écoute Broad City. Mais, j’pas capable d’arrêter de binge alors j’me suis résolue à multitask.
Qu’est-ce tu veux ? J’suis de même.
Pis, le simple fait de raconter cette tranche de vie me fait réaliser que tu as toujours accepté la jeune femme simple, mais oh-combien-compliquée que j’étais.
Inconsciemment, tu m’as appris que je ne devais jamais avoir honte de qui je suis.
T’as toujours respecté ma personne, même lorsque moi-même je ne faisais que me manquer de respect.
T'as soutenu toutes mes décisions, aussi stupides qu’elles puissent être ou difficiles à prendre.
T'as toujours su m’offrir de sages conseils. C’était pas tout le temps nice à entendre, mais j’savais que c’était pour mon bien.
Pis, pour toutes ces petites choses qui ont fait toute une différence : merci.
Sache que je suis fière que tu me laisses faire partie de ta vie que tu partages avec deux belles et merveilleuses personnes.
Une copine dont j’ai le privilège d’appeler, aussi, une amie. Même, une complice, par moments.
Un petit dont le simple fait de le voir grandir me procure un bonheur incalculable.
D’ailleurs, j’te remercie de me faire confiance quand j’le tiens dans mes bras en faisant des squats, du yoga ou en dansant sur Mi gente. J’devrais pas être trustée avec des enfants, mais vous autres, pour une raison que j’ignore, vous êtes ben chill avec ça.
Tsé, les gens rient souvent de ma yeule parce que j’t’appelle encore Broko.
Pis, ceux qui me connaissent pas, me trouvent un peu bizarre.
Mais, j’m’en fous.
Ça m'rend unique.
Tout comme notre amitié.
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histoiredemorceaux · 6 years
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DOUBLE PIZZA
Comment pouvait-elle savoir si le Double Pizza était ouvert 24h ?
De toute façon, en 2018, il lui semblait que cette information soit facilement accessible à partir d’un téléphone moindrement intelligent.
Google Maps, anyone ?
Elle ne commandait jamais de là. Elle, elle préférait de loin le Domino's.
Pis peut-être que si elle avait déjà mangé du Double Pizza, ç’aurait été cette place-là, sa pref.
Mais Domino's était legit au coin de sa rue, satisfaisant ainsi sa paresse et le rendant, par défaut, sa pizzeria favorite.
La facilité, hein ? Pourquoi rendre compliqué ce qui peut être si simple ?
Même que c’est beaucoup plus rapide de chercher sur internet si DP est ouvert 24h que de demander ce genre d’info par texto à 1h24 du matin en espérant une réponse rapide de la part de ton ex.
Sérieux, les odds de te faire répondre viennent de dropper drastiquement.
Il aurait vraiment dû juste Google Maps that shit.
Il pouvait le demander à sa blonde, à ses amis. Il pouvait même appeler la pizzeria.
Fak, why the fuck lui as-tu écrit à elle?
Curieuse de nature, elle avait effectué un petit sondage aucunement scientifique auprès de son entourage, mais qui demeure tout de même très crédible parce que ce sont ses amis et que ses amis possèdent la vérité absolue.
Guess what ? 100% des gens ont affirmé que c’était un prétexte pour la voir.
Fak, pourquoi voulait-il la voir ?
Parce qu’il s’était pogné avec son rebound ?
Parce qu’il était trop saoul ?
Parce qu’il voulait juste avoir une info ?
Parce qu’il s’ennuyait ?
Mais peu importe le questionnement qu’elle se posait, y’avait rien de rassurant.
Encore une fois, il avait juste réussi à lui prouver son égoïsme en ne respectant pas la seule et unique volonté qu’elle lui avait demandée.
Celle de la laisser tranquille.
Parce que, pour être honnête, la situation, elle ne l’avait toujours pas acceptée.
Et elle ne croyait pas qu’elle en avait envie, de l'accepter.
C’est triste parce qu’elle aimerait vraiment le considérer comme une slice de vie aussi trash que les slices du Domino's.
Mais à la place, il était comme l’équivalent du F+F.
Il était l’genre de pizza dont on se tanne pas.
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