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katleensadey-blog · 9 years ago

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MISSING PART OF MY BODY (du désir et du manque)

Le meilleur exemple c’est le Saint Suaire de Turin.

Il n’y a qu’à voir les recherches qui ont été faites autour de ce mystérieux tissu

présentant les traces d’un corps qui pourrait être celui du Christ.

Un corps trop long, dégingandé.

les jambes, les côtes, les bras, les avant-bras et les mains posés sur le sexe.

Le visage, étiré comme dans un cauchemar.

une barbe.

Il n’y a qu’à voir

qu’en ce lieu qui renferme le suaire, il y a eu des physiciens, des chimistes et autres scientifiques qui ont débarqué, à la demande du Vatican, au nom de la religion, avec des techniques de la NASA, pour étudier ce tissu et lui faire dire des choses:

LA STURP, le Shroud of Turin Research Project

Des techniques pour le faire parler du genre: rayons X, fluorescence, microchimie, spectres infra-rouge et ultra-violet, microscopie optique, datation au carbone 14... J’imagine que le tissus ne s’y attendait pas du tout, et que ça du vachement le surprendre.

La première personne qui a immiscé un doute là dedans,

était un petit photographe qui passait là et a pris des photo du tissu.

En tirant les négatifs, et en les regardant, il a vu que les tâches présentes sur le tissu se sont reconstruites dans cette forme qui ressemble à celle d’un corps.

Toujours aucune réponse là dessus.

L’important ce n’est pas cela.

C’est tout ce qui est déployé autour et qui parle beaucoup plus

de ce désir, et de ce manque.

Les traces d’un corps absent peut devenir la preuve de l’existence de dieu.

Les traces de l’absence, du manque, et ce désir fiévreux de faire revenir cette ombre, dans les négatifs photographiques, dans les radiographies tridimensionnelles.

Plus de 100 000 heures de travail pour la STURP. C’est une performance, où il s’est passé plein de choses dont on ne se doute pas.

Des divergences:

“Cependant, il s'avère que le STURP s'est défait de Walter McCrone, docteur en chimie organique et considéré à l'époque comme le meilleur spécialiste mondial de microscopie car il est arrivé à des conclusions opposées en découvrant sur le tissu des particules d'ocre et de vermillon : l'empreinte sur le linceul serait constituée de pigments dispersés dans une solution de collagène et du blanc d'œuf, liant utilisé au Moyen- Âge (les analyses ont révélé de l'ocre, du vermillon, traces de jaune d'arsenic, de bleu outre-mer, d'azurite, de charbon de bois et de rose de garance). Selon l'interprétation de McCrone, reprise par des scientifiques comme Henri Broch, l'ensemble de l'image a été peinte en utilisant la technique de la détrempe : un tissu fut pressé contre un modèle masculin enduit d'ocre rouge puis du vermillon, fait à partir de sulfure de mercure, fut appliqué sur des parties du corps (poignet, bras, mains, tête et pieds) pour représenter le sang.”

C’est à dire que le gars, qui en est arrivé à la conclusion:

CECI EST DE LA PEINTURE.

L’image s’est créé par la peinture.

A été éliminé de la performance.

Il a perdu au jeu,

il n’a pas compris les règles,

A SAVOIR qu’on ne peut pas dire, ici,

C’EST DE LA PEINTURE.

Ce n’est pas de la peinture.

Imaginons que c’est effectivement un peintre qui a fait cela avec un modèle,

et qu’ils avaient réussi à s’infiltrer dans la STURP.

Ils auraient certainement voulu eux aussi se séparer du type qui dit:

je vais vous prouver irréfutablement qu’on a affaire à de la peinture.

Pouvoir étudier sa peinture comme un objet qui n’en est pas,

Pouvoir étudier les traces peintes de son propre corps comme des traces qui sont peut être réelles,

c’est bien mieux.

Une fois que la peinture est faite, on veut certainement en finir avec la peinture.

Et satisfaire ce désir,

Satisfaire ce manque,

qu’elle active, dès le moment où vous créez avec elle.

C’est le même désir, le même manque,

pour certaines parties du corps

qui vous appartiennent ou non.

C’est pour ça que l’histoire est parfaite.

Les corps et la peinture.

Le désir et le manque.

“IF I HAD TO BE HONEST, I’D RATHER NOT BE PAINTING”

Moi aussi je veux retrouver les parties manquantes de mon corps,

Ces parties désirantes Les rendre sensibles

Et les célébrer.

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