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Subservience

Subservience est un film de science-fiction sorti cette année en 2024, qui raconte l’histoire d’une famille ayant acquis une machine à apparence humaine, chargée de s’occuper de tous leurs besoins. Ils l’ont acquise après que la mère soit tombée malade, hospitalisée et incapable de s’occuper de sa famille. Le père, devant travailler, se retrouve vite submergé par son travail, ses deux enfants et la maison. Le film explore plusieurs thématiques très connues des films où les machines intelligentes sont au service de l’homme. Le scénario n’est pas très différent ni original. La femme tombe malade, ils achètent la machine, elle effectue ses tâches à la perfection, mais commence à prendre des libertés, au point où, pour le bien du père, qu’elle considère comme son utilisateur principal, elle est prête à tuer sa femme et ses enfants.
Ce film n’a objectivement rien de plus que les autres, et avec les années, il n’y a rien de très nouveau. On pourrait parler de la machine qui prend la place de l’homme, dans le sens où tous les collègues du père qui travaillent dans un chantier se font licencier pour des machines. C’est un phénomène très contemporain, puisque, aujourd’hui, le rôle du graphiste est remis en doute, avec l’existence d’outils permettant de créer soi-même son logo, ce qui peut générer des inquiétudes.

Cependant, le film montre un aspect que je trouve assez unique en soi. Remplacer des travailleurs pour des questions de performance ou d’économie, c’est une chose, mais peut-on remplacer la femme ? Le robot, qui a une apparence féminine et qui est prénommé Alice, a pris, d’une certaine manière, le rôle de la femme au foyer. Elle fait tout ce qu’une mère pourrait faire, et, étant performante, elle pourrait être parfaite pour ce rôle : elle imite des battements de cœur pour endormir le bébé plus facilement, elle analyse le niveau de stress et la personne en face d’elle pour trouver les bons mots, surtout pour l’enfant plus âgé, elle lit un conte à l’enfant plus âgé et prend la voix des personnages pour rendre le conte plus réel, puis elle cuisine, range, fait la lessive, etc. Le plus important et significatif est qu’elle s’occupe du mari. En comprenant qu’avoir des relations sexuelles baissait son niveau de stress, elle a entrepris ce rôle également, de sa propre initiative, nous offrant une scène glauque où elle ira jusqu’à bander le mari et prendre la voix de la femme malade qu’il aime désespérément.

Aujourd’hui, de plus en plus de femmes à travers Internet partagent leur haine commune envers les hommes, à travers des descriptions de comportements qu’ils auraient en commun, et beaucoup de « trends » TikTok se mettent en place à cet effet, comme le fait de préférer se retrouver face à un ours plutôt qu’à un homme. Cette tendance vise à démontrer que, dans notre société actuelle, hypothétiquement parlant, les femmes, suite à tout ce qu’elles ont subi à cause de leur sexe, préféreraient se retrouver face à un ours plutôt qu’à un homme, voyant l’ours comme étant moins dangereux. Beaucoup d’hommes, souhaitant ignorer la situation actuelle et l’inquiétude que leur existence génère chez les femmes, ont essayé de contrer cette tendance en disant que, dans quelques années, il sera possible de perpétuer l’espèce humaine sans femmes, à l’aide des machines, et qu’alors, les femmes ne seront plus utiles aux hommes. Les femmes voient cela comme une libération, car elles considèrent qu’elles ne reçoivent pas assez de crédit ni un traitement adéquat par rapport à l’effort qu’elles fournissent au quotidien et qu’elles sont encore aujourd’hui traitées par la majorité des hommes comme des objets de désir, bonnes à rien.
Ce film me fait me poser la question : à quel point la femme peut-elle et veut-elle être remplacée par l’homme ? Et est-ce quelque chose qui serait faisable, vu que la plupart des hommes, en décrivant la femme idéale, décrivent une femme de ménage, voire même le robot Alice dans ce cas présent ?
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Hyper Reality
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Hyper Reality est un court-métrage de science-fiction, réalisé par Keiichi Matsuda en 2016. Il montre la vie de Juliana Restrepo, une femme de 42 ans qui vit à Medellín en Colombie. Il dure 6 minutes et dépeint une réalité où la réalité augmentée a été poussée à un extrême. On peut observer dans le court-métrage que la vraie réalité se retrouve totalement saturée par l’interface virtuelle de l’utilisateur. Toutes les informations semblent être visibles et accessibles en même temps dans cette interface, ce qui donne cette vision surchargée d’informations. Le but de Matsuda était d’être provocant en montrant cette nouvelle version du futur ; il a voulu fondre la réalité dans le monde virtuel afin d’en faire un tout. Ce qui donne une société constamment bombardée par des informations, que ce soit au niveau sonore ou visuel. Le court-métrage prend une tournure dystopique lorsque la protagoniste voit son interface buguer et qu’elle essaie de régler le souci afin de conserver les points qu’elle a accumulés en effectuant ses tâches quotidiennes.
Ce que j’ai trouvé intéressant avec ce projet, c’est que l’artiste montrait sa vision du futur en se basant sur son point de vue et la situation du monde en 2016. Aujourd’hui, presque 10 ans se sont écoulés, et c’est intéressant de voir comment les différentes technologies ont évolué au fil du temps. Mais également comment la société et son rapport à la technologie ont évolué. Matsuda a poussé ce bombardement d’informations qu’elle vivait en 2016 à l’extrême, mais plus le temps passe, plus j’ai l’impression qu’on s’en rapproche. Les humains ont évolué et se sont attachés au confort que leur offre la technologie. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus d’outils qu’il y a 8 ans, et nous sommes en train de nous diriger vers une société complètement dépendante de la technologie. Dans son court-métrage, le paysage urbain est masqué par des informations offertes par l’interface virtuelle qui donne : le nom des rues, les informations routières et même l’itinéraire à même le sol. Et lorsque l’on est sensible au fait qu’aujourd’hui de plus en plus de jeunes sont incapables d’aller d’un point A à un point B sans utiliser Google Maps, il ne serait pas étonnant que dans quelques années, il soit possible de voir son itinéraire directement au sol.
Des centaines de milliers d’applications, si ce n’est plus, sont disponibles gratuitement sur des plateformes comme l’App Store, qui offrent toutes leur lot de notifications et de distractions sonores, au point où l’on a développé une peur de rater un courriel ou un message. Donc, si dès demain, il était possible d’avoir la notification apparaître sous ses yeux sans bouger le petit doigt, pourquoi refuserait-on ? Matsuda nous a peut-être montré ce à quoi ressemblera notre futur dans encore 20 ans. Ce qui pourrait nous empêcher, en tant qu’humains, de nous débrouiller sans technologie. Et dans le cas où cela se concrétise et que nous devenons dépendants de la technologie, et que cette dernière crash comme dans le court-métrage, qu’est-ce que l’homme deviendrait ?
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Untitled Film Stills
Untitled Film Stills est une série de plus de 70 photographies réalisées par l’artiste Cindy Sherman. Cette série de photos où elle-même se met en scène dans diverses situations a été réalisée entre 1977-1980. Au début, elle se photographiait principalement dans son appartement, puis elle est rapidement passée aux paysages urbains et ruraux. Chaque photo dépeint une scène bien précise qui peut fortement nous rappeler des scènes de films clichés des années 50. Cela se remarque principalement par l’angle qu’elle utilise dans ses photos, la lumière et cette énergie dramatique qui se dégage de ses photos. Le drama est créé par cette expression qui dénote une captivation pour quelque chose se trouvant en dehors du cadrage amenuisant notre intérêt pour ce qu’il se passe dans la photo mais pour ce qui s’est passé avant et après que la photo a été prise. Cette œuvre décrit cette idée toute construite qu’on avait de la femme en pointant du doigt d’une certaine manière ces stéréotypes. Ce qui est aussi intéressant, c’est la manière dont elle explore le changement d’identité dans une ère où Photoshop et les réseaux sociaux tels qu'Instagram n’existent pas, en arborant différentes tenues et coiffures, toutes à chaque fois différentes, comme si elle était un jour une étudiante et un autre jour une fashion victime que l’on pourrait observer dans les magazines.
Ce que j’ai trouvé captivant dans l’œuvre de Cindy Sherman, c’est qu’elle joue avec l’idée d’authenticité, ce qui est un thème central lorsque l’on parle des réseaux sociaux. Et ce que je trouve plus intéressant, c’est qu’elle le fait bien avant que des plateformes comme Instagram existent, cette dernière ayant été lancée en 2010. L’authenticité, qui est un mot qui caractérise ce qui est exact, est totalement balayée par les œuvres de Cindy Sherman, car elle imite ces différents profils de manière très flagrante et ne s’en cache pas.
L’ère d’Instagram, des selfies et des filtres a créé une obsession de l’image de soi chez les femmes, et de la perception que les autres ont d’elles. Ces plateformes les poussent d’une manière ou d’une autre à tout faire pour montrer ce qu’elles ne sont pas. Mais également à ressembler aux actrices, personnalités publiques ou top models, et même être ces personnes, si on s’intéresse à tous les outils d’intelligence artificielle qui sont apparus ces 4 dernières années. On se rend compte finalement que, sans le vouloir, Cindy Sherman, 50 ans en arrière, a prédit cette ère. Et qu’aujourd’hui, les femmes mais aussi les hommes, afin d’être « bien perçus » et éventuellement aimés par les autres, feront tout pour ne pas être eux-mêmes mais plutôt les personnages iconiques que l’on connaît aujourd’hui. Exactement comme Cindy Sherman à son époque mais avec une différente mentalité.
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