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Ce soir, vivre est difficile.

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Je ne me sens pas bien. Je ne me sens vraiment pas bien.

Je ne sais plus ce que je dois faire. Je ne veux pas sombrer, je ne veux pas me noyer. Mais j’étouffe. Il n’y a plus d’air dans ma vie. Plus d’oxygène. Tout ce que je fais, c’est fermer les yeux et avancer, sans savoir où je vais, sans savoir comment, sans savoir pourquoi. Juste essayer d’avancer.

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Je pensais que ce serait le plus facile des trois. Après tout, je savais qu’il n’y aurait que leur famille, leurs amis. Des gens que je ne connais pas ou peu. Juste de vue pour la plupart. Mais non. Ce fut bien plus dur que je n’aurais pu l’imaginer...

Pourtant, ils m’ont installé à leur table. La table des marié, au milieu de la salle. Et ça m’a touché. Oui, j’ai eu le sentiment d’être important à leurs yeux... Mais cette petite bouffée de bien-être s’est vite effacée lorsque je me suis rendu compte que parmi toutes les personnes présentes à cette table, j’étais le seul à ne pas être en couple. Je me suis retourné de tous les côtés, pour me rendre compte que j’étais un bête rare parmi tous les invités, l’écrasante majorité avait quelqu’un à ses côtés. Je me suis senti seul, terriblement seul, encore une fois, malgré tout le monde qui m’entourait. Mais je connais ces situations, je peux m’évader, laisser voguer mon esprit, mon imagination, en attendant que ça passe.

Et puis il y a eu cette petite voix de la jolie fille assise à mes côtés, cette petite voix pleine de sourires. “J’ai l’impression que tu es au moins aussi asocial que moi, non ?”  C’était tellement inattendu. La conversation s’est engagée, une conversation agréable comme rarement j’ai pu en avoir. Nous avions tellement de points communs. Nous avons commencé par parler de nos vies professionnelles, qui avaient quelques points communs... Et puis de ces jeux vidéos auxquels nous jouions plus jeunes. Nous en parlions comme on aurait pu parler de livres ou de films, avec la même ferveur, la même passion. C’était incroyable, nous nous sommes découverts quantité de goûts communs en la matière... je fus aussi surpris de constater qu’autant que moi elle pratiquait plusieurs sports. Des sports solitaires, évidemment.

Elle était tout autant que moi désireuse de ne pas devoir apparaitre sur trop de photos, elle cherchait une excuse pour ne pas avoir à danser tandis que de mon côté je lui disais que j’étais simplement décidé à être sincère si on cherchait à m’entrainer : je ne voulais pas danser. Nous avons tous les deux regardé la sortie quand la musique s’est mise en route. Nous nous sommes souri, amusés par cette étrange absurdité que deux personnes aussi réservées que nous, aussi peu enclines à sociabiliser se retrouvent et... sociabilisent ! Je l’ai trouvée tellement intéressante, et pour ne rien gâcher, incroyablement mignonne.

Nous avons longuement parlé. Et puis il fût temps pour elle d’aller mettre son enfant dormir, un petit garçon bien mignon avec qui j’avais d’ailleurs un peu joué... et d’en profiter pour s’éclipser.  Elle prit congé des mariés. Elle me dit au-revoir, “à demain peut-être ?” Non. Malheureusement.  Elle ne salua personne d’autre. Elle n’avait parlé qu’à moi.

J’ai passé le reste de la soirée à parler avec son homme. Cela faisait longtemps que je ne l’avais plus vu... et c’était la première fois que je lui parlais autant. Encore une autre conversation très intéressante, un chic type. Il m’a même invité à passer chez lui, à l’occasion, là-bas, loin dans le sud. Je me suis qu’il avait eu tellement de chance de tomber sur elle...

Je suis parti, enfin. Minuit était passé. Je suis parti avec une incroyable sensation de vide. J’ai 33 ans. Pour la première fois de ma vie, j'ai fait la connaissance d’une fille qui a autant de points communs avec moi... quelqu’un que je peux comprendre, quelqu’un qui peut me comprendre. Pour la première fois depuis bien longtemps, je n’ai pas eu cette sensation d’être seul au monde, à la dérive. J’avais envie de pleurer. De la joie d’avoir trouvé quelqu’un comme elle, mais surtout de toute la tristesse de savoir que jamais elle n’entrera dans ma vie.

Ces derniers mois ont été difficile. Cela fait presque une année entière que c’est vraiment dur. Mais tout ce temps, je ne me suis pas laissé couler. J’ai rampé, jour après jour, vers la lumière. Sans y croire vraiment, plus par instinct de survie. J’ai essayé de consolider tout les aspects les plus stables de ma vie. Je me suis fixé de nouveaux objectifs. Et en une soirée, j’ai senti tout ce bel édifice vaciller. Je sais aujourd’hui que tout peut s’effondrer du jour au lendemain, que malgré mon entêtement à ne pas simplement tout abandonner, rien n’est solide dans mes résolutions, dans mon quotidien. Rien.

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Jour 4 - 20/08/2018

Première séance de musculation selon le programme que je viens d’adopter, c’est ... surprenant. Je ne suis pas du tout habitué à un rythme si rapide, mais ça va, j’ai survécu sans trop de difficulté. Ce qui fait que je dois augmenter les répétitions à la prochaine séance, mercredi. Ma musculature est suffisante pour encaisser les premiers exercices... Finalement, ce qui a été le plus dur, c’était l’échauffement. Je ne savais que faire de la corde à sauter était si physique ! Je vais probablement trop vite, mais tout de même... c’est dingue, j’ai acheté la corde de compèt’ pourtant, avec roulement à billes en acier et tout, 20€ la corde. À ce prix-là, ça pourrait être plus facile ! ^^

Je passe par contre beaucoup de temps à tout faire : la bouffe, la souplesse, l’échauffement, la muscu. Il faut que je réorganise totalement mon emploi du temps pour être plus efficace... Rien que préparer à manger, ça me prend plus de temps... Enfin bon, je tâtonne encore un peu pour savoir comment cuisiner tout ce que je dois bouffer. Aujourd’hui je me suis dit que je devrais peut-être essayer de cuire mon poulet à la vapeur, puisqu’il faut réduire les cuissons avec de la graisse et que le poisson, par exemple, ils conseillent de le cuire à la vapeur (et c’est vrai que c’est bon). J’ai failli regarder sur internet pour savoir si ça se faisait de cuire du poulet à la vapeur. Puis je me suis dit : “depuis quand tu te préoccupes de ce que fait internet ? Ose ! Sois fou ! Vis tes rêves de poulet bouilli !!! “. Du coup, j’ai essayé. Après tout, un poulet, c’est comme un gros poisson avec des plumes. Et un bec. Verdict : bon, ben c’est pas extraordinaire non plus, mais ça va. C’est assez tendre, mais un peu sec quand même, bizarrement. Je n’en referai pas systématiquement, mais je le referai quand même. Faudra que j’essaye quelques épices pour améliorer tout ça...

J’ai plus de facilités à faire les exercices de souplesse. Enfin... disons que je passe moins de temps à lire comment faire l’exercice, et ça, c’est déjà pas mal. Puis je trouve petit à petit la meilleure manière de faire pour ma morphologie... Mais c’est toujours aussi peu agréable à faire (la sensation de bien-être par après vaut le coup, heureusement). Certaines positions, ça va, d’autres... J’ai décidé de renommer cette partie du livre le kama-sutra du sado-masochiste solitaire (oui, il faut nécessairement être un peu des deux puisque le bourreau est aussi la victime !).

Bref. J’ai pas arrêté entre 18h et presque 22h. Je suis claqué. C’est pas forcément éprouvant tout le temps, mais travailler sa souplesse fatigue tout de même le corps petit à petit. Demain, ce ne sera que la souplesse... Et peut-être je trouverai la motivation pour continuer le récit de tout ce que j’ai dans la tête et sur le cœur en ce moment.

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Cela faisait longtemps que je n'étais plus revenu écrire ici. Mais il faut que je revienne, cela fait aussi partie de tous les changements que je veux m'imposer. Ici, et sur mes autres blogs. Je dois puiser en moi pour retrouver quelques traces d'énergie...

Je ne vais pas attendre de toucher le fond pour essayer de remonter à la surface.

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Jour 3 – 19/08/2018

Réveil difficile. Je n'étais pas en grande forme à la salle de sport, mais j'ai mordu sur ma chique. Il y a des jours avec, des jours sans, c'est normal. Pour ne rien arranger, j'ai eu plus de mal à manger aujourd'hui... mais j'ai tout de même tout ingurgité. Je me doutais que ce ne serait pas évident au début, il faut que mon corps s'habitue.

J'ai été plus efficace pour les exercices de souplesse, le fait de les avoir fait au moins une fois la veille m'a aidé pour certains d'entre eux. J'avais hésité à les faire à la salle de sport, mais finalement j'ai préféré rentrer chez moi pour les faire... on verra quand je serai plus à l'aise. Pour l'instant, je suis parfois un peu ridicule, mais je me dis que lorsque je serai capable de faire le grand écart, là, immanquablement je pourrai me la péter grave à la salle de sport ! Je déconne, en vrai je crois que je serais juste une curiosité locale... les gens n'y viennent pas pour travailler leur souplesse. Mais je me dis qu'au moins, pour une fois, ce ne serait pas les montagnes de muscles qui attireraient le regard. Bref, de toute façon, le grand écart, je ne suis pas prêt d'y arriver... il me faudra certainement plusieurs mois. Mais je compte bien y arriver. Je ferai tout pour.

J'ai quelques petites douleurs un peu partout. Rien de bien méchant, je connais cette sensation. C'est le corps qui travaille. Et je suis à peu près sûr que c'est en grande partie dû aux exercices de souplesse... j'aurais cru que ce serait la partie la plus facile, je crois maintenant que ce sera la plus dure. J'espère pouvoir dormir correctement cette nuit. J'ai du mal à trouver le sommeil. C'est aussi pour ça qu'il faut que je change... Si je pouvais apaiser tout ce bruit dans ma tête. Si je pouvais combler ce vide.

Ce n'est que demain que je commencerai la partie musculation de mon programme. J'ai déjà regardé ce que je devais faire, et même si ça fait longtemps que je fais de la salle, je crois que ça va être assez costaud. Mais demain je vais aussi reprendre le boulot... Il faudra que change mes habitudes si je veux suivre mon programme alimentaire. Je ne sais pas encore comment je vais faire. Mais je vais trouver un moyen. Il le faut.

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Jour 2 – 18/08/2018

Du blanc d’œufs au p'tit déj'. Je n'étais pas sûr d'y arriver. Juste le blanc, pas le jaune. Cuit, heureusement. Et finalement, j'ai pu les ingurgiter sans problème... j'aurais dû en prendre 4, mais je me suis contenté de 2. Je préfère y aller progressivement, ça ressemble un peu à de la suralimentation.

Je suis allé à la salle de sport, comme d'habitude. J'ai préféré garder ma petite routine, je ne commencerai les exercices de musculation du programme que lundi... J'espère que je pourrai suivre le programme et garder mes habitudes, mais je ne suis pas sûr que mon corps tienne le coup. J'adapterai si nécessaire. Je n'ai pas envie d'abandonner la salle, je commence enfin à y avoir un peu plus de contacts, et puis ça m'aide à me lever tôt et à bien commencer ma journée. Et puis il y a la jolie blonde du dimanche. Et d'autres aussi. Je ne leur parlerai sans doute jamais, mais... c'est une motivation comme une autre.

J'ai déjà commencé la partie alimentaire, par contre. Je me suis dit que ce serait trop, que je n'y arriverais pas. Il faut non seulement manger plus, mais plus souvent... et finalement je n'ai eu aucun soucis. Mon repas de midi était copieux, surtout en légumes et en glucides. Mais juste ce qu'il faut de viande. J'ai pu ingurgiter mon goûter aussi, malgré tout... et pareil pour le repas du soir...

J'ai aussi voulu commencer les exercices pour la souplesse, juste pour les avoir en tête, parce que 35 exercices différents à faire l'un à la suite de l'autre, c'est pas évident. La vache. Il m'a fallu presque 1h30, alors que normalement je ne devrais prendre qu'une heure. Galère. Mais bon, c'est le début, c'est normal... j'ai bien galéré pour mal d'exercices. J'étais souple, avant, mais ça se perd au fil du temps... Heureusement, certains exercices se sont révélés plus faciles que prévu !

Tout va bien. Tout se passe bien. Je suis porté par mon enthousiasme.

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Jour 1 - 17/08/2018

J'ai pris ma décision. J'hésitais. Cela faisait quelques jours que je me demandais si j'allais me lancer ou non. Mais il faut que je change. Il faut que je change radicalement certains aspects de ma vie. Il faut que je me relève. Il faut que je me reconstruise.

J'ai décidé d'écrire, d'abord. Sortir toute négativité en moi. Mais je ne suis pas prêt, cela me prend beaucoup de temps. Alors j'ai je me suis dit que j'allais m'atteler à un autre changement. Une transformation physique. Cela fait déjà près de 9 mois que je vais davantage à la salle de sport, et 6 mois que j'ai également commencé la natation. Mais même si je n'ai jamais été aussi sportif, mes efforts ne sont pas correctement canalisés, ils me permettent juste de libérer mes tensions, de calmer mon esprit. Il me faut plus. Mes pectoraux se sont développés, l'une ou l'autre personne a remarqué que mes bras aussi... mais je ne progresserai plus si je ne suis pas un programme précis...

La caissière du magasin a dû se demander pourquoi j'achetais un mètre ruban...  C'est pour la même raison que j'ai acheté une balance juste avant. Il faut mesurer. Le tour de ma taille, de mes cuisses, de mon torse, de mes bras, mon poids... Je vais me peser tous les jours. Je n'ai jamais été obsédé par ma taille, mon poids, et la dernière fois que je suis monté sur une balance, ça remonte à des années. Mais la méthode que j'ai décidé de suivre encourage à mesurer, cela aide à évaluer sa progression. Je n'ai jamais autant acheté de bouffe non plus. Mais il faut nourrir les efforts de mon corps. Si je me fie au manuel et que je réalise correctement mes entraînements je pourrais prendre jusqu'à 20kg de muscles en un an. Mais je ne vise pas à si long terme, et c'est peut-être trop, de toute façon. Il ne me manque qu'1,5kg pour passer la barre des 70kg. Une marche après l'autre.

Je vais devoir abandonner une de mes deux séances de natation hebdomadaire, au moins pendant 3 mois. C'est un programme complet qui ne se préoccupe pas uniquement de la musculation, mais aussi de l'endurance, de la souplesse et de l'alimentation. Et malheureusement, vu mon poids pour ma taille, pour prendre de la masse, je ne dois pas trop fatiguer mes muscles en endurance... J'espère  progresser rapidement, j'aime tellement nager.

C'est le premier jour. Je me suis mis au pied du mur en achetant presque tout le nécessaire. Je me suis mesuré, pesé. J'ai mes carnets pour noter mes progrès. Il faut que j'y arrive.

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J’ai fini de regarder plusieurs séries sur Saint Seiya... Celle qui date de la fin des années 80, celle que j’ai connue dans mon enfance... Puis j’ai regardé la suite, à Asgard, puis la partie contre Poséidon. Et puis souls of gold, avec les chevaliers d’or, et aussi Lost Canvas, le chapitre Hadès.

Alors pour toutes celles où on voit Seiya, Shiryû, Hyôga et Shun, c’est surtout par nostalgie. Il fallait que je revive plus intensément ces quelques morceaux d’enfance... parce que fondamentalement, autant l’univers est chouette, autant le scénario... 1) les chevaliers de bronze sont trop faibles, leur pouvoir inopérant, 2) ils se battent quand même, se font défoncer, sont à l’article de la mort, 3) au dernier moment, grâce à la force de l’amitié ou grâce à leur volonté inébranlable de continuer leur mission et de sauver Athéna, ils se surpassent 4) le méchant se fait exploser et il ne comprend pas comment c’est possible. En gros, c’est plus ou moins toujours ça, ça se résume en une succession de combats qui suivent le même schéma...

La partie sur les chevaliers d’or est plus intéressante, le scénario un peu plus travaillé, même si ça reste assez semblable...

Par contre, j’ai adoré le chapitre Hadès. Les personnages sont bien mieux développés, l’histoire est plus intéressante, beaucoup mieux amenée...! Pourtant j’étais sceptique au début, mais franchement c’était assez réussi à mes yeux. Et puis ça m’a fait du bien. C’est un univers inspirant... Et ça me donne envie de lire les mangas...

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Ce qui est terrible, c’est que quelques jours avant que ma grand-mère ne meure, j’ai fait aussi un rêve. C’était entre la mort de mon grand-père et celle de ma grand-mère...

J’étais dans une maison. Je ne sais pas quelle maison. Mais elle se trouvait au soleil, pas tellement loin de la mer. C’est plutôt curieux, en fait, je n’ai jamais vécu près d’une mer... J’ai bien vécu à côté d’un des plus grands lacs du monde étant petit... Soit, j’étais dans cette maison, baignée de soleil, et une fête s’annonçait. Les lampes s’allumaient tandis que le jour se couchait, la musique s’éveillait, les convives arrivaient. La maison semblait s’agrandir encore et encore pour accueillir tous ces gens. Et puis mon grand-père est apparu. Je savais pourtant qu’il était mort. Dans le rêve, je savais qu’il était mort. Et puis c’est ma grand-mère qui a passé la porte. Sur ses deux jambes, pas dans son fauteuil roulant. Et je savais qu’elle était vivante... Et puis il y a eu cette voix...

Je ne sais pas qui me parlait, je ne sais pas si je me parlais à moi-même... mais un court dialogue s’était immiscé dans mon rêve. Une voix disait : “Elle ici ? En même temps que lui ? Mais ça veut dire qu’elle aussi... ?” Et l’autre voix lui répondit : “Oui, elle aussi.” Et bien sûr, il n’y avait aucune ambiguïté sur ce que cela voulait dire pour moi, cela voulait dire qu’elle l’avait rejoint, qu’elle était décédée elle aussi.

Je me suis demandé ce matin-là si on allait m’annoncer sa mort. Mais non. Du moins pas ce jour-là... Mais moins d’une semaine après, elle l’était... Je n’en conclus rien. Inévitablement, mes pensées étaient amenées à aller vers eux, rien de surprenant que je rêve d’eux, que je rêve de mort aussi. Ce n’est pas de la divination. Mais ça vous laisse tout de même un sentiment étrange...

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J’ai fait un rêve. J’étais dans la maison de mon grand-père, le seul qui me reste désormais. Au sol, il y avait de l’eau. Une fuite. Une fuite quelque part. Je pars à sa recherche, j’ouvre les pièces, les unes après les autres, mais il y a toujours de l’eau. La maison ne ressemble plus du tout à sa maison, mais c’est tout de même SA maison. C’est souvent comme ça dans mes rêves, ça ne ressemble pas à la réalité dans l’apparence, mais ça correspond tout de même sans aucun doute possible à la réalité dans son essence. C’est sa maison, donc, et je ne trouve pas d’où vient cette eau... Alors je me dis tant pis, je vais commencer à éponger, on verra bien... Mais à peine ai-je commencé qu’un froid glacial envahit la maison. Si glacial que toute l’eau gèle d’un coup.

Et puis je me réveille. Avec ce sentiment amer que c’est un mauvais présage. Je ne crois pas à l’interprétation des rêves, que cela relève de la psychologie ou de l’oniromancie. En fait, ce n’est pas tellement que j’y croie ou non, c’est juste que je m’en fiche. Mais ce sentiment, cette boule au ventre, elle, elle était bien réelle.

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De toute façon, sur l’autoroute, c’est un peu chaud de s’arrêter et genre prendre une photo. Surtout que ce jour-là, c’était vraiment le bordel, les gens roulaient comme des cons, j’ai jamais vu ça. Entre ceux qui pensent que l’usage du clignotant est facultatif, ceux qui s’imaginent qu’on ne doit allumer ses phares que la nuit, puis ceux qui roulent trop vite ou en plein milieu de la route...

Une belle brochette de connards.

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Rarement j’ai eu l’occasion d’assister à pareil spectacle céleste. C’était un des plus beau arc-en-ciel qu’il m’ait été donné de voir... Il ne s’élevait pas bien haut, c’est à peine si on en devinait sa courbure, mais il était large, massif. Et pourtant plein de vie. Une flamme chatoyante qui jaillissait de l’horizon, vibrant de toute son âme polychrome.

La toile sur laquelle ses couleurs s’étalaient était elle aussi particulière : le coton triste, d’un gris crayeux, que la pluie laisse derrière elle quand elle s’en va, imbibé du sang du jour qui meurt. Et, en quelques endroits, les vagues de l’océan nocturne commençaient à lécher de leur bleu profond les contours flous des nuages.

J’aurais aime capturer cette image, la faire revivre dans l’encre, trouver les mots justes pour l’écrire. Mais il s’agit hélas de ces instants fugaces qu’on ne peut qu’admirer sans pouvoir jamais réellement les retenir...

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Les nuages pleuraient le jour où on l’a mise en terre. Mais même les larmes du ciel doivent cesser de couler, un jour ou l’autre, et le soleil doit se remettre à briller. Et chaque goutte peut aider à faire repousser la vie...

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C’était chouette de se reparler enfin. Vraiment. C’est juste papoter, ce n’est pas grand-chose, mais ça faisait longtemps qu’on ne discutait plus vraiment. Et ça me fait plaisir, surtout en ce moment. Merci.

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Elle avait l’air de dormir, les mains entrelacées sous sa poitrine. Et c’est comme si un léger sourire s’était posé sur son visage, comme si elle avait quitté ce monde apaisée. Et puis j’ai aidé à poser le couvercle du cercueil. Demain, nous la mettrons en terre.

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“Young man, there’s no need to feel down, I said, young man...”

YMCA. C’est la chanson qui passait à la radio. Je me suis dit qu’elle aurait pu me dire ça. Et j’avais autant envie de sourire que de pleurer. J’espère qu’elle n’a pas souffert.