Tumgik
lifeofsimon-blog1 · 4 years
Text
20 ans
J'ai eu 20 ans en 2eme année de prépa, en pleine préparation des concours pour les écoles de commerce. J'ai deux anecdotes sur ce moment là, pour lesquelles on pourrait croire que j'en veux à mes parents mais pas du tout, ils ont été supers à cette époque et m'ont beaucoup soutenu. La première : Dans la famille de ma mère tous les ans à Pâques c'est la réunion de famille : les grands parents, oncles et tantes, cousins... se réunissent tous dans un gîte pour manger, boire, faire des jeux de cartes et parler pendant des heures. Cette année donc, je devais réviser et je n'allais pas pouvoir y assister. Ça allait aussi être le WE de mes 20 ans mais bon je n'y attachais pas tellement d'importance : tout ce que je voulais c'était réussir aux concours et avoir une bonne école. Ceux qui n'y attachaient pas beaucoup d'importance non plus visiblement ce sont mes parents et mes sœurs qui sont revenus du WE avec en cadeau pour mes 20 ans un paquet de Joubard: des gâteaux d'aire d'autoroute, qui sont aussi ceux qu'on nous donnait au self... Je me souviens d'avoir été un peu vexé quand même. J'en avais rien à faire de mes 20 ans, mais j'aurais préféré ne rien avoir plutôt qu'un paquet de Joubard ! La deuxième : Au début de ma 2eme année de prépa j'ai dû rattraper un niveau de maths à Berthelot beaucoup plus élevé que celui de ma première année de prépa à Clémenceau. Vu mes notes, je me voyais intégrer une école du top 6 mais pas forcément une des plus prestigieuses. Puis, au cours de l'année mes notes se sont améliorées et mon prof principal m'a dit que je pouvais clairement viser HEC. Je n'y pensais pas au départ, mais c'est vrai qu'à ce moment là je voyais cela déjà comme possible. J'en parle à mes parents qui me disent "Nan mais rêve pas, tu peux avoir une bonne école mais faut pas croire que t'auras HEC non plus". Là encore j'avais été un peu vexé mais c'était juste qu'ils voyaient HEC comme une école tellement inatteignable qu'ils avaient du mal à y croire. Bref, j'ai 20 ans et je passe les concours des écoles de commerce. Les écrits se passent plutôt bien. J'ai au moins la satisfaction de me dire qu'en principe, d'ici quelques semaines je serai libéré du long tunnel de boulot qu'est la prépa. Puis viennent les oraux: dans chaque école, des élèves de première année accueillent les candidats et leur montrent l'ambiance de leur école. Dès ce moment là j'ai vu ce que j'allais apprécier en école : la fête, l'insouciance, le relâchement après la prépa ; et ce que j'allais devoir éviter : un monde construit pour le fils de CSP++ parisien hétéro blanc avec plusieurs options : machiste homophobe raciste... Et le modèle full options qui existe au BDE, dans les clubs de sport ou les médias étudiants, bref aux postes les plus cools. J'ai aussi des souvenirs assez drôles des oraux, où j'étais dans mon costume très laid acheté à la bosse aux affaires dans la zone commerciale de Beaucouzé. La marque avait dû faire faillite, ça se sentait. La chemise blanche n'était pas beaucoup mieux et à Lyon j'ai dû la repasser dans une chambre de résidence étudiante. J'ai trouvé un fer mais pas de planche donc je décide de repasser sur le lit... Mais le lit n'était pas fait, il était juste recouvert d'une protection "alèse" en synthétique bleue. Évidemment en repassant la protection à fondu et la chemise s'est retrouvée engluée dans du plastique bleu! Ça puait et la tâche ne partait pas, je n'avais pas non plus le temps d'aller en acheter une autre j'ai donc passé mon oral avec la veste bien boutonnée jusqu'en haut!
0 notes
lifeofsimon-blog1 · 4 years
Text
Pourquoi j'écris
On est en pleine épidémie de Covid-19 et je suis confiné seul dans mon studio de 16m2 à Paris dans une tour du front de Seine dans le 15eme arrondissement. Je viens d'avoir 30 ans. Il y a un an j'ai plaqué ma carrière dans la mode à Barcelone pour venir travailler à la Croix-Rouge et il y a mois j'ai quitté mon mec, A. Quand j'y réfléchis c'était tout ce que je pensais vouloir dans la vie il y a une dizaine d'années: un bon job dans le secteur de la mode ou du luxe, un mec drôle, gentil et beau. J'ai pris le poste à la Croix-Rouge en pensant qu'il s'agirait d'une transition vers une autre étape de ma carrière - un an après je ne vois toujours pas dans quelle direction orienter mes efforts. Quant à mon couple avec A., j'y avais mis tous mes espoirs au début et je ne comprends toujours pas pourquoi je n'ai pas réussi à fortifier et maintenir l'amour que j'ai pu ressentir pour lui à nos débuts. En fait, j'aimerais bien savoir ce qui m'a amené là et quelle direction prendre. En réfléchissant à ce que j'avais fait de mes 20 ans à mes 30 ans je me suis rendu compte que j'avais tout de même été incroyablement heureux, que j'avais eu 1000 expériences et que j'avais défini et construit la personne que je suis aujourd'hui. J'écris donc pour mettre cette décennie de ma vie sur papier et essayer de voir si je peux y trouver les clés de mon développement futur. Savoir ce que je veux vraiment.
0 notes