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Bois Urbain, un tremplin durable vers l’emploi
Le Bois pour renouer avec l’emploi ? C’est la mission que s’est donnée Bois Urbain. Afin de lutter contre l’exclusion et la pauvreté, cette entreprise d’économie sociale québécoise forme des jeunes en difficulté aux métiers de l’ébénisterie tout en veillant au développement durable.
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Le bois, vecteur d’intégration professionnelle 
Mardi matin, 7 janvier 2020, les ateliers de Bois Urbain, situés dans le quartier d’Ahuntsic à Montréal, battent leur plein. Dans une ambiance rythmée par le ronronnement des machines et l’odeur du bois, les apprentis, guidés par les conseils des formateurs, s’exercent minutieusement aux travaux d’ébénisterie. « Ici on a toujours l’atelier complet » explique avec une certaine fierté Samira Si Haddi, adjointe administrative.
L’organisme propose une expérience de travail formatrice et rémunératrice de six mois dans le domaine de l’ébénisterie et de la vente de produits de bois. Franz Thijs-Paulin a ainsi pu être formé au métier d’ébéniste tout en étant rémunéré. Faute de revenus financiers, le jeune homme avait auparavant abandonné ses études car il devait en parallèle travailler de nuit dans un restaurant « Le sommeil me manquait et les sous aussi. » Considérant son apprentissage comme étant « la plus belle expérience de [sa] carrière », l’ancien apprenti est lui-même devenu formateur ébéniste dans une entreprise de meubles haut de gamme. Lucie aussi semble ravie de sa formation: « J’ai appris et expérimenté différentes techniques pour savoir comment reconnaitre le grain du bois, comment le sabler, comment diluer et appliquer les textures […] C’est garanti que je continuerai mon chemin dans le domaine de l’ébénisterie, cela me passionne ! ».
« On a choisi le bois comme tremplin pour aider les gens » 
Comme Franz et Lucie, plus de 1469 jeunes qui étaient alors en situation difficile ont déjà pu apprendre les métiers d’aide-ébéniste, d’aide-finisseur, de restaurateur de meubles ou encore de commis aux ventes. « On a choisi le bois comme tremplin pour aider les gens. […] La réussite de Bois Urbain c’est liée à sa mission sociale » estime Samira. « On sait qu’il y a une pénurie de main d’œuvre dans ce milieu-là » précise-t-elle. « Les personnes sont surprises de voir qu’au bout de six mois, elles ont un métier. » A l’issue de l’apprentissage, certains décident même de reprendre leurs études notamment au sein de l’École des métiers du meuble. De plus, l’organisme accompagne les participants une fois leur formation terminée notamment via des ateliers de français ou encore d’aide à la rédaction de CV.
« On fait le suivi avec les participants pendant deux ans » se félicite Olivier Lalonde, le directeur général. L’aventure de Bois Urbain a démarrée en 1994 en tant que petit atelier destiné à offrir une seconde vie aux vieux meubles en bois. « A la base c’était juste de la restauration puis on a commencé la production de produits en bois » raconte Samira pour qui les avantages du bois sont légions. « Le bois ça se travaille bien, qu’il soit brut ou usager, on peut toujours lui donner une deuxième vie. Il s’adapte à tout. Par exemple, dans ta maison, tu peux tout aménager en bois. […] C’est une matière durable et lorsque le meuble commence à vieillir, tu peux toujours le restaurer. »
« Le bois ça se travaille bien, qu’il soit brut ou usager, on peut toujours lui donner une deuxième vie » 
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Bois Urbain enraciné dans les enjeux de développement durable 
Ancré dans l’écosystème montréalais, Bois Urbain a créé plusieurs partenariats locaux notamment avec le Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal ou encore avec le Collectif des entreprises d’insertion du Québec.
L'organisme a également noué des liens avec des entreprises soucieuses de l’environnement. « Nos fournisseurs entretiennent cette notion de durabilité des forêts et de respect de l’environnement » affirme Samira. Le bois utilisé, notamment d’érable et de merisier, est choisi avec attention. « Certifié local » assure-t-elle avant de poursuivre : « Il provient de forêts québécoises. On essaye au maximum de vérifier la traçabilité pour avoir du bois venant essentiellement de forêts gérées de manière responsable. » Même s’il reconnaît qu’il est impossible d’être entièrement sûr de la provenance du bois, Olivier met un point d’honneur à privilégier l’achat de bois géré durablement et de produits ayant des certifications environnementales.
Le but est d’« obtenir le plus possible de la part des fournisseurs, les provenances […] Même lorsque l’on fait affaire avec des fournisseurs locaux, il faut tracer » avertit-il avant de déplorer : « Très peu d’ébénisterie au Québec se sont lancées dans ce processus à cause de la compétition avec le marché chinois et les grandes surfaces. » Malgré cela, le directeur général semble déterminé à poursuivre dans cette voie. « Notre défi, il est là » déclare-t-il.
« On essaye au maximum de vérifier la traçabilité pour avoir du bois venant essentiellement de forêts gérées de manière responsable »
Par ailleurs, l’organisme s’efforce de gérer sa consommation de bois de manière responsable. « On n’a pas beaucoup de chutes de bois » se réjouit Olivier. « On essaye d’en avoir le moins possible car cette perte est à la fois économique et environnementale.» Commandes selon les besoins, développement de sous-produits, réutilisation pour le chauffage ou encore dons à de petites entreprises… Le sort réservé aux chutes de bois s’avère effectivement varié et ingénieux.
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A la sortie de la chaîne de production aussi, le local est le maître mot : les produits en bois sont majoritairement destinés à des clients locaux. Pour Olivier, « le but est de trouver l’équilibre entre fournir un produit en bois de qualité qui correspond aux demandes de la clientèle en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement notamment sur le transport en privilégiant les circuits-courts ».
Quant à la question de savoir si le bois est un secteur d’avenir, le directeur général paraît confiant : « C’est un des seuls matériaux qui est renouvelable s’il est bien géré […] et il y a une véritable demande de la part des entreprises. » Impactant près de 128 000 emplois directs au Québec, l’industrie du bois est un vrai moteur dans cette province où les forêts représentent 2% des forêts mondiales. « Au Québec, le bois est une matière disponible et les québécois y ont un attachement particulier » confirme Samira.
« Le but est de trouver l’équilibre entre fournir un produit en bois de qualité qui correspond aux demandes de la clientèle en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement notamment sur le transport en privilégiant les circuits-courts »
Photos © Bois Urbain
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