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Les médias numériques pour les nuls
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Après avoir montré à ma grand-mère comment fonctionne son Iphone, plus rien de techno n'est à mon épreuve.
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #12 - Quand même Stephen King en fait des cauchemars...
Vous êtes à la recherche d’un film d’horreur qui vous fera dormir avec une veilleuse? À la place de regarder Hérédité ou La maison au bout de la rue, je vous conseille le film documentaire le plus angoissant de 2012  : Un monde sans humain de Philippe Borel. N’y a-t-il rien de plus épeurant que d’imaginer un monde où l’être humain, considéré comme obsolète et insuffisant face à la technologie, devrait devenir une machine? 
Pourtant, ce scénario est le rêve de l’Université de la singularité, grande adepte du mouvement transhumaniste. Selon leur vision, l’humain doit aller au-delà de son « moi » naturel et biologique en laissant les machines devenir des extensions de son être. L’évolution humaine ne serait plus régulée par la sélection naturelle, mais laisserait place à la volonté humaine. Toutefois, cette volonté est trop souvent axée vers des objectifs (malsains) de perfection, de longévité, voire même d’immortalité. Je partage le point de vue de Jeremy Rifkin, essayiste américain, qui craint que ce désir transhumaniste inatteignable de perfection fasse disparaître la richesse qui émane de notre vulnérabilité et de nos différences. Les critères d’efficacité, de prédictibilité et de productivité supprimeraient l’essence imparfaite des êtres humains. L’écrivaine Isabelle Sorente sonne également l’alarme au sujet des dangers de cette dépendance à la technologie. Alors que cette subordination nous désoriente et nous aveugle déjà, vouloir implanter toujours plus de technologie ne ferait qu’amplifier notre déconnexion avec la réalité… Je suis en faveur d’un usage raisonnable des biotechnologies, des neurosciences et de l’IA, mais nous devons pouvoir contrôler les machines, pas qu’elles nous contrôlent. Il est aberrant de penser qu’un jour « se débrancher ne se fera qu’au prix d’une grande solitude » (Borel, 2012, 1:13:15), car il m’apparaît clair que la technologie crée d’importantes fractures sociales et nous isolent des autres. Bref, mon but n’est pas de vous convaincre de mettre le feu à la Silicon Valley, mais plutôt de nous rappeler qu’un monde parfait réduit à des données et des technologies, n’égalisera jamais la richesse de l’imperfection humaine.
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #11 - La navigation privée : fausse cape d’invisibilité du Web
Vous pensez être au même niveau qu’Harry Potter et sa cape d’invisibilité lorsque vous surfez en navigation privée sur Google? Je suis désolée de vous apprendre que Dumbledore ne serait pas très fier de vous, car côté discrétion, la navigation privée ne serait pas totalement incognito. Une fois la fonctionnalité activée sur votre navigateur Chrome, l'historique de recherche, les cookies et les données de site seraient conservés durant l’utilisation et ensuite supprimés à la fermeture. Ce « private browsing » serait utile pour empêcher que les autres utilisateurs du même appareil n’aient accès à votre activité en ligne, mais la fonctionnalité ne vous rendrait pas du tout invisible auprès des sites web consultés et du fournisseur d’accès à Internet. Comme l’explique Fabien Soyez dans son article sur CNet, les sites web sont en mesure de conserver les adresses IP et les données de géolocalisation des utilisateurs, et ce, même en mode privé. Effectivement, selon l’étude Google Data Collection de Digital Content Next, malgré le mode privé, Google est en mesure de lier les données des navigations « normales » avec les données du mode privé. Le résultat? Google peut facilement identifier les utilisateurs et recueillir des informations diverses malgré ladite invisibilité qu’il met de l’avant. Ainsi, pour ceux et celles qui voudraient être intraçables, la solution réside dans le réseau privé virtuel, soit « un service qui vous permet de vous connecter à Internet via un tunnel crypté pour garantir votre confidentialité en ligne et protéger vos données sensibles » (SurfShark, 2021, para. 1). Ces réseaux confèrent une réelle sécurité, puisqu’ils masquent l’adresse IP, brouillent l’emplacement géographique, cryptent les données lors de l'utilisation d’un Wi-Fi public et bloquent même les logiciels malveillants. Toutefois, comme le rappelle Fabien Soyez, il faut (encore une fois) faire preuve de prudence, car tous les VPN n’offrent pas une garantie similaire. Les VPN gratuits n'utiliseraient pas un chiffrement assez puissant pour permettre l’anonymat. Ainsi, pour s’assurer l’anonymat, il serait nécessaire d’investir dans un VPN payant, ou du moins dans un réseau ayant une garantie exempte de petits caractères trompeurs… Bref, malgré la bonne volonté de nous masquer en ligne, les solutions ne semblent malheureusement pas aussi étanches que la cape d’invisibilité d’Harry Potter. Nous devrons peut-être baisser nos standards et viser la discrétion au lieu de la disparition…
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #10 - Faire son deuil n'aura jamais été aussi facile
Vous avez récemment perdu un être cher? Vous regardez avec nostalgie de vieilles photos, relisez avec tristesse vos conversations et réécoutez sans arrêt le dernier message sur votre boîte vocale? Et bien, arrêtez immédiatement de vous morfondre! En effet, grâce à Microsoft, vous n’aurez peut-être plus JAMAIS besoin de passer à travers les grandes étapes du deuil. En janvier 2021, ce dernier a obtenu un brevet pour un agent conversationnel, soit « un programme informatique capable de simuler une conversation avec un ou plusieurs humains par échange vocal ou textuel » (Futura, s. d., para. 1), des plus révolutionnaires. À l’heure actuelle, il existe deux grands types de chatbots, soit ceux utilisant une base de données de plusieurs milliers d’entrées afin de fournir des réponses de base, ainsi que ceux, davantage sophistiqués, fonctionnant à l’aide de la compréhension du langage naturel, du traitement en langage naturel et du machine learning pour analyser les intentions. Cependant, selon les informations publiées par CNN, le nouvel agent conversationnel de Microsoft ne ferait plus appel à ces techniques afin de fournir la meilleure réponse possible aux utilisateurs. Celui-ci recueillerait plutôt toutes sortes de données sociales, telles ques des images, des messages sur les médias sociaux, des données vocales et des lettres écrites afin d’entraîner le chatbot « to converse and interact in the personality of the specific person » (Duffy, 2021, para. 6). En plus d’acquérir la personnalité d’une personne déterminée, l’article de Forbes met en lumière que l’agent conversationnel pourrait littéralement prendre son apparence physique, et ce, à l’aide d’enregistrements sonores, d’images et de données vidéo. Alors que cette annonce représente une avancée pour le monde technologique, cette nouvelle possibilité d’amener et de RAMENER des individus à la vie soulève d’importants enjeux éthiques. Comme l’illustre Collins, des implications concernant la vie privée des individus et le contrôle de l’identité des défunts sont d’importantes questions à considérer. Bien que Microsoft ait tenté de rassurer ses utilisateurs en précisant qu’aucun produit issu de cette technologie n’était prévu et que de nombreux tests éthiques étaient effectués afin de les aider à superviser cette forme d’intelligence artificielle, plusieurs ressentent encore un malaise face à ce futur agent conversationnel. Alors que les nouvelles technologies ne cessent de réduire la ligne entre le réel et le virtuel, nous devons les accueillir avec un regard critique afin d’éviter un nouvel épisode de Black Mirror dans lequel nous serions les héros.
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #9 - ALERTE! DANGER! À L'AIDE! LES FAKE NEWS VONT DÉTRUIRE LA RACE HUMAINE
Je pousse (trop souvent) de longs soupirs de découragement quand je constate que plusieurs utilisateurs de Facebook gobent littéralement TOUT ce qu’ils y lisent. Je me rappellerai toujours d’une camarade de classe qui avait basé tout un argumentaire sur un article consulté directement sur Facebook. La pauvre n’avait jamais validé ses informations, car sinon, j’ose espérer qu’elle aurait réalisé qu'elles sortaient tout droit d’un article de la défunte page « Journal de Mourréal ». Alors qu’une fausse nouvelle publiée par une page explicitement satirique peut être considérée véridique par certains, je vois un réel danger quant au cocktail que peut former l'utilisation de Facebook à des fins d’information et la panoplie de fausses nouvelles y circulant. Le constat est encore plus alarmant, alors qu’une récente étude du Pew Research Center dévoile que c’est presque 50 % des adultes américains qui utilisent souvent ou parfois Facebook pour s’informer et consulter des nouvelles. Ce pourcentage est non négligeable, surtout alors que, comme mentionné dans un article du Washington Post, les algorithmes de Facebook favorisent la propagation de la désinformation à la circulation de sources fiables. Ce n’est donc pas étonnant que des chercheurs de l’Université de New York et de l’Université Grenoble Alpes aient démontré que des « news publishers known for putting out misinformation got six times the amount of likes, shares, and interactions on the platform as did trustworthy news sources, such as CNN or the World Health Organization » (Dwoskin, 2021 : para. 2). Il devient préoccupant que les points de vue des utilisateurs soient autant influencés par ce contenu trompeur qui génère beaucoup d’attention plutôt que par des nouvelles tirées de médias reconnus. Afin de limiter ce problème grandement décrié, Facebook a mis en place de nouvelles façons d'informer les gens interagissant avec du contenu évalué comme faux, ainsi qu’instauré des mesures plus strictes contre ceux partageant à plusieurs reprises des informations erronées. Ce dernier donne aussi des conseils concernant les types de contenu dont les utilisateurs doivent se méfier, tels que les titres invraisemblables, les mises en forme inhabituelles et les chronologies incohérentes. Bon. C’est bien noble de vouloir éduquer les utilisateurs dans l’espoir de stopper la circulation de ces « fake news », mais avec le maintien de la tendance à s’informer à même la plateforme, j'ai comme l'impression que le problème devra être attaqué directement à la source...
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #6 - « Mieux vaut prioriser la nudité à la diversité! » - Les algorithmes d’Instagram
Vous êtes des habitués d’Instagram? Si la réponse est oui, vous n’éprouverez (tristement) pas beaucoup de surprise à la lecture du titre de l’article du journal Le Point : « Instagram : les clichés dénudés privilégiés par l'algorithme ? ». Je l’avoue, comme plusieurs, je passe beaucoup (trop) de temps à naviguer à travers les publications diffusées sur l’application. Je suis abonnée à toutes sortes de pages, passant de la cuisine, du design d’intérieur, aux paysages. Toutefois, ma section « recommandations » me donne plutôt l’impression d’être sur le site du Bikini Village. Génial. Les clichés de femmes minces, jeunes, musclées et souvent en maillot de bain apparaissent en quantité et en premier sur mon fil d’actualité. Je n’ai pourtant jamais demandé à ne voir que ces images similaires et parfaites qui s’érigent comme étant LA norme. Instagram nous lance au visage la représentation d’une « réalité » trop peu diversifiée et laisse au second plan - et parfois même supprime - les images qui ne correspondent pas aux idéaux de la société. Et oui! La structure de la plateforme est régie par nul autre que nos grands amis les algorithmes. Alors que ces derniers devraient supposément nous présenter des contenus en fonction de nos goûts personnels, c’est plutôt en fonction de ce que la plateforme considère elle-même comme étant le plus engageant pour l’ensemble des utilisateurs que le tri est fait. Comme l’a prouvé l’étude Undress or Fail, les utilisateurs doivent respecter les normes encouragées par la plateforme s’ils veulent atteindre leurs abonnés, et ce, même si ça ne correspond pas toujours aux valeurs des utilisateurs et de leur public. Même si Facebook (le papa d’Instagram) a déclaré la recherche comme totalement erronée, « we rank posts in your feed based on content and accounts you have shown an interest in, not on arbitrary factors like the presence of swimwear » (Kayser-Bril, 2020, para.13), le fait que les algorithmes ne soient pas audités rend difficile, voire impossible, de connaître la vérité. Discriminent-ils vraiment les contenus qui ne coïncident pas avec la norme et les standards de beauté? Briment-ils la diversité corporelle et les personnes de couleur? Impossible de statuer officiellement leur fonctionnement, mais il s’agit tout de même d’une drôle de « coïncidence » que la quantité de publications avec de la nudité apparaissant dans nos fils d’actualité soit supérieure à la quantité publiée par les créateurs de contenu…
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Source de l’image : Undress or fail: Instagram’s algorithm strong-arms users into showing skin
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mediannenumeriques · 4 years ago
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Séance #5 - Des milliers de demandes d’amitié, mais combien de vrais liens créés?
Encore une demande d’amis provenant d’un visage inconnu, encore une photo du bébé de la marraine de la meilleure amie de ma cousine, encore une recette de tarte d’un ancien collègue de travail. Ding! Encore une notification! Mes 2000 amis Facebook me permettent tellement d’être connectée aux autres, du moins, je pense… 
Je crains que ce sentiment d’intimité et de proximité que nous imposent les médias sociaux ne soit qu’une simple impression. L’étude de l'anthropologue et professeur de psychologie à l’université d’Oxford, Robert Dunbar, confirme cette idée que même si un utilisateur de Facebook a des centaines, voire des milliers d'amis en ligne, la grande majorité des liens qu’il entretient avec eux sont extrêmement faibles. Nos liens sociaux avec ce grand nombre seraient quasi inexistants : « Respondents who had unusually large networks did not increase the numbers of close friendships they had, but rather added more loosely defined acquaintances into their friendship circle » (Chowdhry, 2016, para. 3). Conclusion similaire du côté de Godefroy Dang Nguyen et de Virginie Lethiais avec leur étude de l’impact de Facebook sur la sociabilité ; les « amis Facebook » seraient majoritairement des amis d’amis et des connaissances avec lesquelles nous n’aurions pas réellement de lien social actif. Les connexions que nous entretenons en ligne avec autrui ne seraient donc pas aussi riches, durables et intimes qu’elles nous le laissent croire. Mais attention! Avant de qualifier toutes nos amitiés Facebook comme quasi vides de sens, nous devons faire la part des choses. Alors qu’il semble que notre grand besoin de sociabilité ne peut être comblé par les liens faibles créés en ligne, n’oublions pas que la plateforme virtuelle peut tout de même faciliter notre sociabilité dans le « vrai monde ». En effet, les réseaux sociaux peuvent contribuer au maintien des liens forts construits en face-à-face (sans pour autant les remplacer), et ce, en ralentissant la dégradation des relations en l’absence de rencontres en personne. Nous devons donc rester conscient de cette interrelation entre le virtuel et le réel, et garder en tête que le réconfort d’un « j’aime » ne peut  remplacer les liens forts construits en face-à-face, mais peut y contribuer. Alors faisons le grand ménage dans notre liste d’amis et utilisons Facebook comme un outil facilitant notre sociabilité dans le réel, et non comme la solution pour de riches interactions. 
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