Nous habitons un livre ; avec moins d’aisance, nous habitons un film ; mais le virtuel, lui, nous habite. Il efface toute distanciation ; il nie notre existence en nous interdisant ce libre arbitre que le discours ou le texte d’un autre nous invite toujours à exercer. En effet, quel que soit notre degré d’implication dans l’histoire que l’on nous raconte ou que nous lisons, nous ne renonçons jamais à notre droit de jugement : notre capacité d’indignation, de compassion, de dégoût ou d’admiration n’est jamais totalement annihilée. Un petit pas de retrait, et nous nous retrouvons nous-mêmes face aux mots d’un autre ; à la fois séduits et lucides, respectueux et libres. C’est cette distance intellectuelle, garantie de notre identité propre, que le virtuel s’efforce d’effacer. En cela, il est l’ennemi irréductible du verbe. Il nie l’intime comme il ignore le conventionnel, et écarte l’idée même de construire du sens. Ce n’est pas au réel que le virtuel s’oppose, c’est à l’imaginaire.
Alain Bentolila. Le propre de l’homme. Parler, lire, écrire. 2000
"Il y a longtemps que tu me prouves que moi c'est toi. Je serai trop heureux de prouver l'inverse. Mon cœur m'assure que nous ne ferons jamais deux personnes. Maudit soit le jour qui amènerai à cette distinction."
échange texto des Frères Champollion , 30 octobre 1818. (les fratés qui ont dit "first" dans le game du déchiffrage 2 hiéroglyphes)
L’insignifiance du réel ne se manifeste naturellement pas seulement lorsque la réalité se présente de manière visiblement incohérente et désordonnée, à l’état de pure et arbitraire contiguïté. Elle apparaît aussi, et mieux encore, lorsque le réel se présente de manière cohérente, ordonnée et continue, constituant une sorte de texte, plus ou moins rudimentaire ou élaboré. Car le réel est en ceci assez semblable aux mauvais écrivains : il a finalement peu à dire, mais donne volontiers à lire. Et le silence, s’il est bien le dernier mot dont ait à nous faire part la réalité, n’apparaît jamais de manière si éloquente que lorsque le réel est précisément en train de parler. Car le silence déguisé, habillé en parole, est plus révélateur que le silence simple ; de la même façon le hasard n’est jamais si impressionnant que lorsqu’il revêt l’apparence de la finalité : c’est pourquoi Aristote distingue entre le simple fortuit (automaton) et le véritable hasard (tuchè) qui désigne le cas où ce qui est purement fortuit s’est déguisé en finalité apparente.
Clément Rosset, Le Réel, Traité de l’idiotie, Les Éditions de Minuit, 1977
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(…) Pensées fausses, haine, amour,
Saisie, rejet, allées et venues,
Souillures, attachements, nœuds,
Petit à petit ligotent l’individu qui,
Dans tours et détours, s’emberlificote,
À ne pouvoir se libérer, Jusqu’à sa destruction. (…)
(p.40)
(...)
Je foule de mes pas la lumière céleste,
Respire et me nourris de pureté.
Expir est Mystère, inspir, féminin,
Je semble être et ne pas être
La respiration, fine et continue,
Affermit mon pédoncule et m’enracine !
J’ai comme chacun, l’essence vitale
Et cette essence s’unit à mon âme.
L’âme s’unit à mon souffle,
Le souffle s’unit au Réel du corps,
Sans obtention du Réel,
Tout n’est que vain propos.
Mon âme peut pénétrer les pierres,
S’envoler du corps,
Entrer dans l’eau sans se noyer,
Entrer dans le feu sans se brûler. (...)
(p.68)
Le livre de la contemplation intérieure et autres textes taoïstes,
anonyme chinois, éd. Rivages poche, 2022
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