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Petit résumé de la saison 2013-2014 de la Comédie Française
Hier, Muriel Mayette a présenté au public la saison 2013-2014 de la Comédie Française. Un budget “historiquement” bas conduit à en demander davantage aux artistes de la troupe ; on retrouvera donc à la mise en scène Denis Podalydès, Véronique Vella, Léonie Simaga, Benjamin Jungers, Louis Arène, Clément Hervieu Léger ou encore Muriel Mayette. La programmation n’en est pas moins alléchante avec, toutefois, de nombreuses reprises (Un fil à la patte, Un chapeau de paille d’Italie, La trilogie de la Villégiature à ne surtout pas manquer si l’on a raté la création).
 Les incontournables Salle Richelieu
Le Hamlet avec Denis Podalydès dans le rôle titre promet beaucoup, sur une mise en scène de Dan Jemmett. Véronique Vella mettra en scène Pysché, une oeuvre co-écrite par Molière et Corneille sur une commande de Louis XIV, avec l’aide d’Anne Kessler à la scénographie. Muriel Mayette, quant à elle, s’attaquera à un autre chef d’oeuvre du grand Shakespeare, en montant le Songe d’une Nuit d’Eté. Inévitable également, Loïc Corbery attaquera un autre célèbre rôle de Molière (après avoir incarné un très bon Dom Juan cette année qu’il reprendra) : Alceste, dans un Misanthrope monté par Clément Hervieu-Léger. L’impatience est aussi à son comble puisque le duo Podalydès-Ruf (respectivement à la mise en scène et à la scénographie) feront certainement plaisir, là ou il est, à Hugo, avec Lucrèce Borgia qui annonce puisque c’est le génialissime Guillaume Gallienne qui incarnera Lucrèce, tandis que son fils sera joué par la magnifique Suliane Brahim.
Rue du Vieux Colombier
Au Vieux Colombier, ma sélection se portera sur l’Anniversaire, de Pinter, dans une mise en scène de Claude Mouriéras (réalisateur de quelques films autour de la troupe du Français), mais, surtout sur le Système Ribadier de Feydeau. Quoi de plus attirant que Lafitte mis en scène par son accolyte est génialissime Zabou Breitman (on attend également Laurent Stocker dans la distribution) ? Enfin, Léonie Simaga mettra quant à elle en scène Othello. 2013-2014 semble donc être une saison très shakespearienne, puisque Hancisse ira également incarner MacBeth, mis en scène par Jérôme Pouly, aux Amandiers à la rentrée. On se lèche les babines.
Studio Théâtre
Enfin, on n’oublie pas le Studio Théâtre avec notamment La Fleur à la Bouche de Luigi Pirandello et l’Île des Esclaves de Marivaux, respectivement mis en scène par les jeunes poulains du Français : Louis Arène et Benjamin Jungers. Thierry Hancisse fera honneur aux textes de sa majesté Brassens dans un Cabaret Brassens à ne pas manquer.
Ce résumé n’est évidemment pas exhaustif. Vous trouverez certains de mes regards sur quelques unes des reprises de cette saison dans mes précédentes pages. Encore une fois, je recommande vivement la Trilogie de la Villégiature, mais aussi un Fil à la Patte et un Chapeau de Paille d’Italie.
Le talent des Comédiens Français sera donc mis à l’épreuve cette année face à de nouveaux enjeux et des réductions budgétaires. Mais le meilleur moyen de résister à la crise reste, selon moi, le divertissement au sens noble du terme. Il n’y a plus qu’à s’abonner et à oublier le Prozac.
  Plus d'infos sur : http://www.comedie-francaise.fr/saison.php?id=520
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Keith Haring is coming ! A partir du 19 avril au CENTQUATRE. #art #arts #streetart #keithharing #haring #exhibition #104 #CENTQUATRE
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Best #book ever. My favorite novel.
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Un thé avec Antonin avant d'aller voir #Hitchcock au #cinéma. #Samedi
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#Répétitions de l'Homme qui se Hait, prochaine pièce d'#EmmanuelBourdieu, co-mise en scène avec #DenisPodalydès. #theatre
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Une petite semaine culturelle très sympathique...
La semaine qui vient de s'écouler a été l'occasion de découvrir deux petits bijoux, l'un théâtral et l'autre cinématographique. Petit résumé de deux recommandations pour votre prochaines soirées culturelles.
1) Mardi soir : Un chapeau de paille d'Italie à la Comédie Française 
Quand on va voir un Labiche au Français, on s'attend généralement à passer un bon moment. Vous serez surpris : on ne rit pas simplement, on s'extasie. Je n'ai pas encore réussi à compter toutes les bonnes raisons de courir voir ce chef d'oeuvre. 
Fadinard va se marier, mais un malheureux hasard fait que son cheval a mangé le chapeau de paille d'Italie d'une riche notable, qui s'amusait avec un militaire dans le bois de Vincennes, à l'abri de son mari. Alors qu'il n'est absolument pas responsable de cette mésaventure, il va être contraint de se procurer un couvre chef identique à fournir à l'épouse infidèle et ce sans en parler à sa future belle famille. 
Les incidents s'enchaînent sans que le spectateur ne se lasse de l'incroyable dynamisme de la mise en scène, grâce à des décors somptueux et une distribution magistrale. On ne peut que saluer le talent de plus en plus célèbre du jeune Pierre Niney qui tient la pièce du début à la fin. Christian Hecq, en beau père insupportable est hilarant. Le pep's est là, on est emporté dans un tourbillon de couleur, de musique et de folie. 
En un mot, c'est magique (et c'est jusqu'au 7 janvier 2013).
2) Samedi soir : César doit mourir des frères Taviani (Cesare deve morire)
A ne manquer sous aucun prétexte. Sorti le 17 octobre, le dernier film de Paolo et Vittorio Taviani dépeint le travail de mise en scène de Jules César, de Shakespeare, par des détenus d'une prison italienne.
Incarcérés pour une vingtaine d'années, voire à perpétuité, une petite troupe de prisonniers s'échappe de son quotidien le temps de monter cette pièce. Filmé en noir et blanc le long de la préparation, le talent des réalisateurs permet au spectateur de voir la quasi intégralité de la pièce à travers les répétitions jusqu'à la représentation devant un public qui finit par applaudir le talent de comédiens hors du commun.
On ne peut qu'être émus aux larmes par la passion qui emporte les différents protagonistes, par le parallèle qu'ils ressentent entre leur vie et l'oeuvre de Shakespeare. Le film est un véritable hymne à l'art, à la liberté qu'il offre. Les acteurs, apparemment de vrais détenus, sont saisissants, l'image est magnifique, l'histoire est pleine d'espoir. Il se clôture par cette phrase terrible de l'acteur qui, sorti de scène, retrouve sa cellule :
"Depuis que j'ai connu l'art, cette cellule est devenue une prison."
Bande annonce : http://www.youtube.com/watch?v=QfarZFfFnh4 
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Camille redouble de Noémie Lvovsky
Hier soir, je me suis rendue à l'avant-première de Camille Redouble de Noémie Lvovsky. Ce n'était pas vraiment par hasard, puisque j'ai pris l'habitude de ne manquer aucun des films dans lesquels Denis Podalydès figure au casting. J'étais certes attirée par l'idée de "revivre sa vie" en sachant ce qui allait se produire, mais ce n'était pas non plus LE film que j'attendais depuis des mois... Plus qu'une bonne surprise, j'ai été tout simple portée, voire bouleversée par ce film.
Comme je le disais, le thème du temps qui passe, de la possibilité de "refaire sa vie", est un sujet assez banal. L'originalité vient d'abord du fait que c'est la même actrice qui joue la quadragénaire que l'adolescente, Noémie Lvovsky. Seuls les vêtements changent. Si l'image laisse perplexe quelques secondes, on s'y fait très vite, et on se laisse embarquer dans cette belle aventure. Le film est très drôle, Samir Guesmi est excellent et incarne tout aussi bien le petit mec de 16 ans que le quadra qui veut vivre sa vie et être heureux. Mais il y a des passages véritablement émouvants. Revoir ses parents qu'on a aimés en sachant quand ils vont mourir et que l'on ne peut rien y faire... Camille sait ce qu'il va lui arriver, et est partagée entre la volonté de ne plus commettre les erreurs du passé et l'impossibilité d'éviter le cours des choses. Elle fuit Eric, dont elle est tombée amoureuse lors de sa première seizième année, car elle sait qu'il la quitte et lui brise le coeur en 2008... On ne peut s'empêcher de se demander ce que nous, nous ferions.
Les comédiens sont tous fantastiques, et collent vraiment à leurs personnages. J'ai eu un véritable coup de coeur pour Judith Chemla qui incarne la grande gueule Josepha et Vincent Lacoste, très bon dans le rôle de Vincent, l'ami d'Eric. Samir Guesmi (que je connaissais déjà pour les films de Bruno Podalydès) montre qu'il est décidément très bon et polyvalent. Le couple de parents formé par les deux dieux que sont Yolande Moreau et Michel Vuillermoz ne pouvait de toute façon pas décevoir : ils sont vrais, parfois bourrus et magiquement touchants. Enfin, et comme à son habitude, Denis Podalydès est toujours aussi magistral, ici dans un rôle très attachant de prof de physique perturbé par ce que lui raconte Camille. Mais je vais sans doute finir par manquer d'adjectif pour qualifier le comédien (pour ne pas dire l'homme), le plus fascinant qui existe.
Camille redouble est un film où larmes de rire et de tristesse se mêlent et prouvent que la question de la vie et du temps qui passe n'a pas fini de toucher le commun des mortels.
Merci à Noémie Lvovsky.
Camille redouble, au cinéma le 12 septembre. 
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Ein Volksfeind - Un ennemi du peuple de Ibsen, mis en scène par Thomas Ostermeier
Dimanche dernier, à l'Opéra Théâtre d'Avignon, j'ai pu assister à l'une des représentations du tant attendu Ennemi du Peuple de Thomas Ostermeier. L'impatience peut conduire à des déceptions. Le génie d'Ostermeier a réussi à relever le défi, et à créer un véritable chef d'oeuvre du théâtre contemporain.
Il nous avait prévenus : le texte d'Ibsen serait respecté, en y ajoutant cependant certains traits ou en le modernisant. De quoi rassurer le conservateurs (dont je peux faire partie), qui craignent qu'au nom de la modernité, l'on massacre les grands auteurs. Le metteur en scène conjugue à merveille avant-garde et héritage littéraire. Deux hommes exceptionnels pour une même oeuvre : Ibsen et Ostermeier.
Thomas, médecin des Thermes de sa ville, géré par le Maire, son frère, découvre la présence de microbes dans les eaux, à l'origine de maladies. Préalablement soutenu par son ami, directeur de journal et le président de l'Association des Propriétaires, il devient finalement l'ennemi public quand ceux-ci se retournent contre lui en constatant qu'il peut menacer leurs intérêts personnels. Des thèmes assez simples : le bouc-émissaire, le revers, la chute ; qui réveillent les ardeurs et le sentiment d'injustice pour le spectateur, qui, pourtant, pourrait être amené à ce genre d'exclusion.
Liant très ouvertement son interprétation à un contexte politique et économique qu'il déplore, Ostermeier critique l'impact de la société sur l'homme, sur sa liberté et la trop grande importance accordée à la majorité d'imbéciles qui finit par régir le monde et le conduire à sa perte et à son autodestruction. Il donne même la parole au public, au cours d'un débat en pleine scène de discours politique, laissant le spectateur moyen se ridiculiser de propos d'un banal assez délirant... et laisser son personnage principal conclure magnifiquement que la majorité est effectivement constituée d'imbéciles. Le public applaudit, ne comprend pas l'allusion. Un génie vous dis-je.
Outre l'aspect polémique et le thème de l'oeuvre, je tiens également à saluer la pure mise en scène et la scénographie, ingénieuses et dignes des plus grands. Une musique de scène très pop (Gnarls Barkley, Damien Rice...) interprétée par des acteurs qui se révèlent être d'excellents musiciens, et un décor hors du commun. Un fond de tableau d'école, des grenades de peinture, un mobilier moderne. Et tout cela, sans une seule fois trahir l'esprit profond de la pièce d'Ibsen. Sans parler, pour conclure, de la distribution magistrale qui souligne le talent des acteurs allemands (je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour l'immense Ulrich Mühe, disparu aujourd'hui, qui fut également mis en scène par Ostermeier).
Si vous ne voulez pas regretter ce qui sera probablement LE spectacle du In du Festival d'Avignon 2012, voire celui de l'année 2012 elle-même, il vous reste encore la Schaubühne à Berlin, le Festival de Melbourne, ou le TNP de Villeurbanne.
Herr Ostermeier, DANKE !
Ein Volksfeind, au Festival d'Avignon les 18, 19, 20, 22, 23, 24 et 25 juillet ; à la Schaubühne les 8, 10, 12, 13 et 15 septembre ; au Festival de Melbourne du 21 au 27 Octobre, au Théâtre National Populaire de Villeurbanne du 29 janvier au 2 février 2013. 
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Photos du Jardin de l'Abbaye Saint Pierre et Paul de Bèze. 
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Les larmes amères de Petra Von Kant au Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet
Je ne connaissais cette oeuvre de Fassbinder que de réputation, n'ayant pas eu l'occasion de lire la pièce avant de voir cette mise en scène de Philippe Calvario au Théâtre de l'Athénée. Si j'ai été séduite par la violence et la profondeur du texte, j'ai été très déçue par son interprétation. Le mauvais jeu des comédiennes et la fadeur de la mise en scène font manquer au texte la juste exploitation qu'il mérite.
  Petra est une femme belle, riche et célèbre. Elle tombe amoureuse de la jeune Karine, qu'elle décide de propulser dans son monde, celui de la mode et des paillettes. Mais cet amour devient vite passionnel, incontrôlable... insupportable. Karine est très volage, elle voit des hommes, s'en va puis revient demander de l'argent. Entre alcool et crises d'hystérie, on assiste à une véritable illustration de la passion dans ce qu'elle a de plus inhumain.
Le thème était là, le décor pouvait sembler bien trouvé, avec des couleurs et des tissus dignes d'un Almodovar. Mais aucune des actrices n'a été véritablement justes, à part Carole Massana (Marlène) et Julie Harnois (Karine). Maruschka Detmers (Petra) en fait beaucoup trop, tandis que le jeu des dernières m'a semblé totalement faux. On ne prend pas, il n'y a rien de transcendant. Pour une pièce aussi tonitruante, c'est déjà un point très négatif. Dès lors, toute la profondeur du texte, toute sa réflexion autour de la passion, de la folie, de la possessivité et même de l'amour passe au second plan ; il en perd toute sa saveur et sa suavité. C'est dommage car l'actrice principale porte la pièce du début à la fin avec une certaine force. Certains choix effectués notamment lors des transitions, grâce à un astucieux mélange de musique, de chorégraphies et de mimes donnaient un peu de piment à la trame. On ne peut que regretter d'être "passé à côté" d'un texte aussi terrible et poignant.
Jusqu'au 9 juin, au Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet, les Larmes amères de Petra Von Kant de Fassbinder, mise en scène de Philippe Calvario. 
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Peer Gynt, de Henrik Ibsen, du 12 mai au 14 juin 2012 au Grand Palais
Hier, j'ai eu l'immense joie d'assister à la première de Peer Gynt, une mise en scène d'Eric Ruf au Grand Palais. Le lieu est magique, et la création relève le défi en étant amplement à la hauteur du prestige qui lui est fait. 
Quand, à l'entrée, certains spectateurs ne s'étant pas renseignés sur la pièce apprenaient qu'elle durait près de cinq heures, avec deux entractes, ils s'inquiétaient un peu. Pourtant, pendant la représentation, pas une seule personne n'a disparu, même après les entractes. Et, en effet, il aurait été sans doute presque blasphématoire de quitter une salle dans laquelle un travail aussi incomparable se jouait sous nos yeux. Eric Ruf a tout simplement conçu un nouveau genre dans le théâtre : il est parvenu à mêler modernité, innovation et respect d'une oeuvre aussi complexe, poétique et souvent méconnue d'Ibsen, pour faire de cette mise en scène une saisissante adaptation de ce conte philosophique démesuré. Je crois que je ne trouverai jamais les mots pour décrire à quel point j'ai été subjuguée hier soir, mais j'essaierai, du mieux que je peux, d'inciter le lecteur à ne pas hésiter une seule seconde pour prendre sa place pour les quelques prochaines représentations de Peer Gynt. 
En entrant dans la salle, c'est le décor qui nous surprend. Il suggère déjà que nous allons assister à quelque chose de vraiment original. Du moins ce que l'on en voit au départ. Installé dans la longueur, un parterre de terres et de feuilles, qu'on trouverait probablement en forêt, attire le regard des spectateurs qui marchent parfois dessus pour rejoindre leur place, les sièges étant installés de part et d'autre du décor, dans un dispositif bi-frontal. Certains prennent des photos. Quand les comédiens entrent en scène, on est un peu surpris par la présence de micros, mais on s'y habitue et même, on prend goût à l'effet donné par les résonances qu'ils font naître. Pendant toute la durée de la pièce, toute la "scène" est mise à contribution, les personnages filent d'une extrémité à l'autre, au centre, et même en dehors ou en hauteur, grâce à quelques poteaux échelonnés montés sur les côtés. Une véritable interaction avec le public est conçue, on rit, on pleure, on frissonne mais, surtout, on appartient au décor... La musique est également au rendez-vous puisque des musiciens font plusieurs fois apparition sur scène, ainsi que des chansons et des chorégraphies magnifiques - on soulignera l'extraordinaire performance de Serge Bagdassarian, qui surprend une nouvelle fois le spectateur par son talent, son humour et sa polyvalence !
Outre le décor, la scénographie utilise des moyens modernes et terriblement intelligents pour parvenir à ses fins : le visuel est pénétrant, saisit le spectateur qui est au plus près de la scène et l'attire vers cette interminable épopée. Peer Gynt le menteur, qui fuit son village après avoir dépucelée une jeune femme le jour de son mariage ; le scélérat amoureux de Solveig qui traverse le globe à la rencontre des Trolls, du désert, de la fortune en Amérique, de la forêt... Le personnage est attachant, bien qu'il s'attire décidément tous les ennuis du monde, et on ne peut que saluer le mérite de Hervé Pierre qui ne s'essouffle pas une seule seconde alors qu'il porte, du début à la fin, toute l'ampleur de la pièce. Le talent de l'acteur était un fait, mais le travail de cette interprétation ne peut qu'être applaudi, tant le défi était sans aucun doute dur à relever. Il est par ailleurs entouré de comédiens incarnant différents personnages qui sont, eux aussi, tous excellents à en couper le souffle. Grâce à eux, malgré la durée de la pièce, on ne regarde pas une fois sa montre. Quand la fin arrive, le spectateur est presque triste que cette expérience unique se termine...
Pour conclure, je vous dirai qu'Eric Ruf a tout simplement réussi à un exploit. Je suis souvent très admirative des créations de la Comédie Française, mais dans ce cas l'admiration ne suffit plus : c'est un genre nouveau où se mêlent en une seule oeuvre musique, chant, arts plastique, théâtre, lumières, au service d'une piècepoétique, accessible à tous et qui méritera, je l'espère, toute la reconnaissance du public. Jugez plutôt par vous-mêmes, et ne ratez pas ce diamant que nous offrent La Comédie Française et la Réunion des Musées Nationaux, au Grand Palais jusqu'au 14 juin. 
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Une puce, épargnez-la de Naomi Wallace au Théâtre Ephémère de la Comédie Française
Une puce épagnez-la de Naomi Wallace est le projet que Le Cercle - rassemblement d'entreprises et de particuliers pour favoriser le mécénat à la Comédie Française - a choisi cette année de soutenir. Ne connaissant ni l'oeuvre, ni l'auteur, il s'agissait donc d'une véritable découverte pour moi. Pendant la Grande Peste, à Londres au XVIIème siècle, un couple de riches se retrouve seul, enfermé en quarantaine à son domicile après le décès de tous ses domestiques. Un beau et jeune marin ainsi qu'une adolescente de douze ans vont s'introduire chez eux par effraction. Toute la pièce est un véritable huis clos au cours duquel intrigues et révélations se succèdent, dans une atmosphère de mort, de chantage, de perversité et de sexe.
La mise en scène d'Anne-Laure Liégeois est très intéressante dans sa façon de parvenir à faire ressentir une véritable gêne chez le spectateur. Un sentiment de voyeurisme se crée assez rapidement. Les décors sont assez saisissants, notamment les corbeaux empaillés qui rappellent de manière inquiétante Les Oiseaux de Hitchcock et soulignent le contexte sordide qui pèse sur cette maison. Toutefois, on peut parfois être dérangé par une ou deux scènes très explicites, et par cette insatiable volonté de nous faire nous sentir mal à l'aise, voire de nous étouffer. En revanche, le spectateur ne pourra qu'être subjugué par l'excellente performance des cinq comédiens présents sur scène, tous très bons dans leurs rôles respectifs, avec un coup de coeur particulier pour Julie Sicard qui incarne Morse, la jeune fille de douze ans à la fois très naturelle et très provocatrice, qui est le seul véritable souffle de vie de la maison, et, encore une fois, pour Guillaume Gallienne, fascinant dans le rôle du maître des lieux, Snelgrave, qui tente de maintenir son pouvoir face à ce jeune marin qui attire peu à peu sa compagne. L'acteur mêle à la fois violence et sérénité apparente, cynisme et cruauté, douceur et mépris ; il domine très clairement la scène de sa hauteur, et cette performance mérite une nouvelle fois d'être applaudie. 
Peut-être à déconseiller aux plus jeunes, Une puce, épargnez-la de Naomi Wallace, mise en scène de Anne-Laure Liégeois, est au Théâtre Ephémère de la Comédie Française jusqu'au 12 juin.
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Ce que j'appelle oubli - par Denis Podalydès
Que le lecteur soit averti : je ne peux plus être objective à l'égard de M. Denis Podalydès qui est pour moi, plus que l'un des comédiens les plus talentueux que le monde n'ait jamais connu, un véritable génie du théâtre. C'est un génie parce qu'il est incroyablement doué, mais aussi parce que toutes ses performances sont éminemment le fruit d'un travail extraordinaire du détail et de la précision, qui ne peuvent que laisser penser que cet homme ne s'arrêtera jamais et ne cessera de nous surprendre. Vous l'aurez compris, je vous un véritable culte à cet homme hors du commun, et ce qui va suivre le justifiera je l'espère.
Ce que j'appelle oubli est un texte de Laurent Mauvignier, un texte dur, cru, poignant, qui raconte comment un marginal s'est fait tabasser à mort par les vigiles d'un supermarché, parce qu'il avait soif et qu'il a bu une canette de bière. Derrière cette injustice insupportable, se cache une critique de la société et des comportements bestiaux qui peuvent émaner d'êtres humains ; les vigiles insistent sur leur seule volonté de lui donner une correction - ils ne voulaient pas le tuer - mais ne semblent pas se rendre compte de la stupide cruauté de leur acte. Tout est raconté par un personnage presque omniscient, qui explique à un/une proche de la victime, ce qu'il s'est passé. Le contexte, nous ne le connaissons que très peu, c'est ce seul acte de quelques minutes qui nous fait frissonner d'effroi et de colère.
Si le texte est magnifique, la performance de Denis Podalydès en fait un véritable plaidoyer. Seul sur scène, pieds nus, vêtu d'un simple jean et d'un t-shirt rouge, il contient ses mouvements. Pendant une heure, c'est sa voix, son ton, son élocution, son chagrin peut-être, qui nous font trembler de la tête aux pieds en l'entendant nous raconter ces atrocités, comme si lui-même les avait vues et en était bouleversé à jamais. Le spectateur sort dégoûté, écœuré qu'un tel fait divers ait pu être commis, mais tout simplement saisi par ce véritable acte citoyen de M. Podalydès qui met une fois encore son génie au service de notre société, et ce en toute humilité comme à son habitude.
Denis Podalydès sera au Théâtre Ephémère de la Comédie Française le 23 Juin pour Ce que j'appelle oubli. 
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Race à la Comédie des Champs Elysées
Hier, je me suis rendue à la Comédie des Champs Elysées pour assister à la représentation de Race, de David Mamet, avec Yvan Attal, Alex Descas, Thibault de Montalembert et Sara Martins. J'étais un peu sceptique ; j'avais très envie de découvrir Attal sur scène mais j'ai toujours eu du mal avec Sara Martins et le côté "dans l'actualité" de la pièce m'attirait moyennement.
Tout se passe dans le cabinet d'avocats de deux associés : un blanc et un noir. Ils travaillent avec une stagiaire, noire également. Un notable de New York leur demande de le défendre dans une affaire de viol : il est blanc, et l'accusatrice est noire. Cela s'est passé dans un hôtel. Bien qu'écrite avant l'affaire, on pense évidemment à DSK et c'est probablement ce qui amène une partie du public. Pour les deux associés acceptant malgré eux l'affaire, l'important n'est pas vraiment qu'il soit coupable ou innocent : ce qui compte c'est remporter l'affaire et gagner de l'argent. Mais au fur et à mesure que les faits se compliquent, que la probabilité de gagner diminue, les questions autour de la race, des inégalités, des injustices et des préjugés surgissent peu à peu.
Proprement américaine car elle parle de préjugés raciaux qui marquent cette société, la pièce nous tient surtout par le suspense de l'histoire. Cela parle de sexe, les dialogues sont parfois piquants, les thèmes abordés sont contemporains et il y a beaucoup d'humour : la recette du succès populaire. Outre les thèmes, le visuel hollywoodien, les décors dignes d'un studio ne font pas dans la subtilité. Et surtout, la mollesse du jeu est regrettable. A part Yvan Attal qui tient la pièce dans le rôle de l'avocat blasé, non sans rappeler par ses mimiques et son jeu des Al Pacino et Robert De Niro, les autres comédiens ne sont pas transcendants. L'interprétation de Alex Descas est transparente, bien que certaines répliques fassent parfois rire la salle ; Sara Martins en fait trop, comme d'habitude, et Thibault de Montalembert est aussi dans l'excès. 
Le verdict : un bon moment à passer si l'on aime les intrigues judiciaires, Yvan Attal, le cinéma américain et si l'on n'est pas en quête d'un peu de profondeur. 
Race de David Mamet, mise en scène de Pierre Laville, à la Comédie des Champs Elysées jusqu'au 13 Mai.
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Oncle Vania - Scènes de vie à la campagne au Théâtre des Amandiers
Ce qui m'avait impressionnée lors de ma première lecture de Oncle Vania (A. Tchekhov) il y a plus d'un an, c'était la beauté et la subtilité des dialogues qui contrastaient assez fortement avec la mollesse des événements. Peut-être était-ce parce que je n'avais pas encore vu jouer cette pièce ?
Oncle Vania, c'est une famille, du moins ce qu'il reste de trois générations : la grand-mère, l'oncle, la nièce et son père remarié avec une jeune femme. Ils vivent dans la campagne russe, s'ennuient, reçoivent quelques visites. L'argent ne coule pas à flots, mais l'on résiste face au temps qui passe grâce à des verres et des verres de vodka. Ils craignent la mort, ont peur de la solitude, ont gâché leur vie. "Beaucoup de rhétorique mais pas de logique" dit Vania à propos de la belle Eléna qui offre sa jeunesse au trop vieillissant Professeur Serebriakov. Car c'est bien là le thème de la pièce : le dégoût de la fin qui approche et les regrets.
La mise en scène de Alain Françon est impressionnante : un décor qui rappelle les peintures de paysages campagnards, des costumes couleur crème pour l'été, de la guitare et un espace très maitrisé. Le bureau du professeur Serebriakov semble plus vrai que nature. La fenêtre en fond de scène est un parfait trompe l'oeil. Quant aux comédiens, ils sont presque tous excellents, notamment Gilles Privat, saisissant en Oncle Vania, Eric Caruso, le terrible Astrov et Jean-Pierre Gos qui m'a particulièrement touchée dans le rôle de "La Gaufre". En revanche, l'interprétation de Eléna par Marie Vialle est très décevante : les quelques premières répliques passent encore mais on finit par ne plus supporter ses excès d'hystérie qui sonnent toujours faux et amenuisent la force de la pièce. Néanmoins, pour la saveur d'un texte si magnifique, pour la profondeur de la réflexion sur le temps qui passe et pour le plaisir des yeux que fait naître cette mise en scène, je recommande vivement : Oncle Vania - Scènes de vie à la campagne au Théâtre des Amandiers jusqu'au 14 Avril.
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Moi je crois pas au Théâtre du Rond Point
Moi je crois pas au Théâtre du Rond Point du 4 Février au 24 Mars 2012 (ma critique pour le site du Festival d'Hiver : www.festivaldhiver.fr)
Vendredi 10 Février, nous nous sommes rendus au Théâtre du Rond Point pour assister à Moi je crois pas, de Jean-Claude Grumberg. La salle Renaud-Barrault était comble, probablement en raison de la notoriété des deux comédiens Pierre Arditi et Catherine Hiegel.
Moi je crois pas, c’est une succession de dialogues au sein d’un couple vieillissant qui passe ses journées devant la télévision, qui ne sort pas, ne se cultive pas, s’enferme dans sa bulle et croit – ou ne croit pas – tout ce que la télé lui renvoie. On s’engueule parce qu’on pense différemment, on s’engueule parce qu’on pense pareil. Ce qui fait toute la pièce, c’est l’humour, le cynisme, les répliques cinglantes d’un couple qui, malgré tout, ne peut se séparer. C’est l’absurdité de cette situation qui conduit deux êtres humains qui s’aiment peut-être encore, à “débattre” sur les flatulences causées par les fayots, à se chercher l’un et l’autre en se provocant sur l’existence ou non du Yéti, de Dieu, ou encore sur la véracité du 11 Septembre.
  Pendant plus d’une heure, les spectateurs n’ont pu cesser de rire face à l’humour grinçant, parfois salace, parfois bien gras, qui fait travailler en permanence nos zygomatiques. Pierre Arditi, égal à lui-même, est extraordinaire dans le rôle du mari bougon, vieux rageux, aigri et obnubilé par la théorie du complot permanent, un poil raciste certes, mais incarnation du Français moyen qui s’est coupé des autres avec le temps. Sa partenaire et épouse, dans la pièce, Catherine Hiegel, est quant à elle époustoufflante ; sa naïveté et sa simplicité agaçante pour son mari pimentent les dialogues et rendent inlassables les scènes de ménages à la fois si semblables et si uniques de ce vieux couple rongé par l’habitude et le temps qui passe. Et la fin, qu’il ne faut pas dévoiler, rappelle que l’on n’assiste pas simplement à une suite décousue de sketchs, mais bien à la chronique d’un couple qui vieillit, seul... enfin avec sa télévision.
  Jusqu’au 24 Mars au Théâtre du Rond Point.
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“Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur.” Charles de Gaulle
Se dire gaulliste, aujourd’hui, est devenu bien difficile. D’abord parce que pour beaucoup, le gaullisme en 2012 n’a plus aucun sens. Ensuite, parce qu’un grand nombre de personnalités politiques emploient ce terme pour faire référence à des idées bien différentes. Enfin, à mon sens, parce que le parti sensé être gaulliste n’incarne plus du tout les grandes valeurs érigées par le Général de Gaulle.
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J’en oublie certainement, mais en effet, tous les leaders politiques, notamment en période présidentielle, se disent les héritiers du gaullisme. Certains sont peut-être sincères, d’autres cherchent à attirer les admirateurs encore nombreux du Général, qui, il faut l’admettre, sont extrêmement déboussolés aujourd’hui. Ségolène Royal, lors de la campagne des primaires du Parti Socialiste, a invité les “gaullistes” à la rejoindre. Nicolas Dupont-Aignan, Président de Debout la République, se considère également comme le candidat défendant le plus clairement les idées du Général, tout comme François Bayrou, Président du Modem. Nicolas Sarkozy, en tant qu’ancien Président de l’UMP, n’a pu se détâcher de ce patrimoine, sans doute moins revendiqué aujourd’hui que lors de la campagne présidentielle précédente. Pourtant, de Royal à Dupont-Aignan, les idées diffèrent, les programmes ne sont pas les mêmes, qu’il s’agisse d’économie, d’Europe, d’immigration, de politique étrangère… Qu’appelle-t-on alors le Gaullisme ?
Le Général de Gaulle est mort en 1970. Il y a quarante-deux ans. Depuis, le monde s’est radicalement métamorphosé : l’Europe d’aujourd’hui n’est pas celle que le Général a connue, la Guerre Froide est terminée, 89% des étudiants ont le baccalauréat et Internet a révolutionné la planète. S’il existe, bien entendu, un héritage idéologique encore d’actualité, qui pourrait dire, aujourd’hui, ce que le Général de Gaulle ferait s’il était au pouvoir ? Personne. Voilà, selon moi, là où le bas blesse. Le gaullisme, ce n’est plus être pour l’Europe des Patries, ou des Etats, pour le Franc fort ou, que sais-je, contre la présence de la France dans le Commandement intégré de l’OTAN. Être gaulliste c’est surtout défendre des valeurs que l’on considère FONDAMENTALES pour notre pays.
“Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur”. Cette phrase pourrait presque résumer l’intégralité de mon propos. Être Gaulliste c’est, plus que respecter, c’est appeler à la grandeur, à l’intégrité, à l’ordre et à la morale. Une fois les conditions établies pour permettre à chacun d’atteindre cet objectif, on peut alors postuler que celui qui guide la pays doit être, plus que tous, intègre et irréprochable.
Être gaulliste, c’est donner à la France son indépendance et sa force à l’international. La France a toujours pesé dans les négociations. Parce que de Gaulle a imposé la France à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il a su garantir à notre Patrie le respect des autres Nations. Pour beaucoup de pays, la France a toujours été un modèle, une source d’inspiration, un idéal. Pourquoi tant d’immigrés risqueraient-ils leur vie pour venir jusqu’à nous, si la France n’incarnait pas cette terre des Droits de l’homme ? J’ai eu la chance de voyager de nombreuses fois dans le Monde Arabe, et, du moins jusqu’en 2007, dire que j’étais Française créait un profond respect de la part des gens que je rencontrais. Jusqu’à Jacques Chirac, éminament respecté par tous les peuples impressionés par sa rigueur face aux Etats-Unis et par son soutien au peuple palestinien, nous pouvions être fiers de notre image, de ce que nous représentions.
 Être gaulliste, c’est encourager l’éducation et la culture, parce que nul rayonnement ne peut exister sans la rigueur et l’épanouissement intellectuel. On ne peut penser à de Gaulle sans penser à Malraux. Sans se souvenir qu’il était le contemporain de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir. Le gaullisme ce n’était pas le nivellement par le bas, c’est encourager l’Elitisme, pas pour l’Elitisme, mais parce qu’à force d’efforts, tout le monde peut se hisser vers la réussite. Réussite sociale, plus qu’économique. Le Gaullisme ce n’est pas l’amour de l’Argent.
Être gaulliste, c’est faire l’éloge de la respectabilité, de la morale et de l’intégrité. Celui qui guide le pays n’est pas le plus riche, le plus malin ou le plus sympathique, c’est celui qui est le plus à même de conserver sa stature ; celui qui ne fera pas nécessairement ce qui est agréable, qui ne plongera pas dans les déboires du populisme, mais qui saura écouter le peuple et faire ce qu’il croit bon pour lui. Et c’est aussi consentir à s’en aller, quand les Français ne nous soutiennent plus.
Et tout est lié : on ne peut demander l’ordre et la morale, si l’on n’est pas rigoureux dans l’image que l’on donne. Dans une démocratie, on ne peut imposer le respect, si c’est par la force que l’on contraint les gens à nous obéir plus que par notre autorité légitime. Enfin, dans un monde où tout se sait si rapidement grâce aux nouvelles technologies, on ne peut rester un idéal si l’image que l’on donne se dégrade jour après jour.
Voilà pourquoi j’en veux beaucoup à l’UMP aujourd’hui. J’en veux à l’UMP d’avoir tellement englouti les différentes tendances de la droite et du centre droit, qu’on ne peut plus se dire de droite sans être étiqueté UMP. J’en veux à l’UMP, normalement l’héritière du RPR, de l’UDR et de de Gaulle d’avoir sali la mémoire de son aïeul, en abaissant la République au lieu de l’��lever. En nommant ministres des minables, qui, au lieu d’encourager les Français à s’élever pour leur ressembler, à se sentir protégés par eux, ont donné l’impression que n’importe qui pouvait avoir autant de pouvoir. En adoptant un langage vulgaire, démagogue et populiste pour séduire les Français plutôt que pour le convaincre. En abaissant encore les futures générations, par l’amenuisement du niveau scolaire requis et par l’anéantissement de la culture générale. En se permettant de stigmatiser une partie de sa population sous prétexte qu’elle est vêtue différemment, qu’elle parle un peu différemment ou qu’elle croit différement. Ne valait-il pas mieux donner aux banlieues les moyens de rattraper leur “retard” plutôt que de les mettre encore davantage à l’écart ? Pour demander à un jeune de Clichy-sous-bois, la même chose qu’à un enfant du XVIème arrondissement, ne faut-il pas lui donner les mêmes chances ? Quid de la méritocratie pourtant défendue si fortement par M. Sarkozy en 2007 ?
Le Gaullisme, se veut au dessus des partis. Au lieu de se disputer un héritage, les candidats devraient plutôt en respecter les valeurs et les préceptes, et donner au peuple le Chef providentiel dont il a besoin, pour surmonter la crise sociale et politique qu’il traverse aujourd’hui. 
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