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Le ComicCon de Tokyo

Ce week-end avait lieu le ComicCon de Tokyo, une bonne occasion de dĂ©couvrir comment les japonais apprĂ©hendaient ce genre de convention. Si vous nâĂȘtes pas familier avec le ComicCon, sachez simplement quâil sâagit dâune convention tournant autour des comics bien sĂ»r, mais aussi des films et sĂ©ries de genre. On y trouve gĂ©nĂ©ralement pas mal dâexpositions, de stands vendant diffĂ©rents produits dĂ©rivĂ©s, des confĂ©rences, des artistes et bien sĂ»r des actrices et acteurs invitĂ©s pour lâoccasion. Le ComicCon est dĂ©sormais une vĂ©ritable marque avec des Ă©ditions un partout dans le monde (y compris en France). Pour le Japon, cette Ă©dition du ComicCon Ă©tait la deuxiĂšme, donc lâĂ©vĂšnement est relativement nouveau pour les japonais.


Pour cette Ă©dition, lâactualitĂ© Ă©tait particuliĂšrement riche. Avec les futurs sorties au cinĂ©ma des prochains Star Wars, Avengers ou encore Pacific Rim, dire que jâĂ©tais impatient de dĂ©couvrir ce que me rĂ©servait cette convention est rĂ©ducteur. LĂ oĂč jâattendais des costumes ou des objets issus des tournages, jâai pourtant Ă©tĂ© un peu déçu de ne trouver que des nouvelles gammes de figurines la plupart du temps. En fait, Ă part des objets issus de vieux films ou directement liĂ© au Japon (coucou costume dâEdward Elric utilisĂ© pour le film live Full Metal Alchemist), il nây avait que des figurines. Des petites, des grandes, mais des figurines.





Lâautre particularitĂ© de ce type de convention câest bien sĂ»r ses invitĂ©s : Mads Mikkelsen (Casino Royal, Rogue One, Hannibal), Mickael Rooker (Les Gardiens de la Galaxie 1 & 2, Slither), Nathan Fillion (Firefly, Serenity, Castle), Karl Urban (Le Seigneur des Anneaux, Star Trek) et Stan Lee (crĂ©ateur des principales figures de Marvel) Ă©taient notamment prĂ©sents. Si certains sont venus faire un tour sur la scĂšne principale pour rĂ©pondre Ă quelques questions, dâautres se sont baladĂ©s dans les allĂ©es, entourĂ©s dâune vĂ©ritable horde de fans. Comme dâhabitude pour ce genre dâĂ©vĂšnement, obtenir une dĂ©dicace ou prendre une photo avec ces personnalitĂ©s Ă©taient payant (100⏠la photo ou la dĂ©dicace en moyenne, vous comprendrez pourquoi jâai laissĂ© passer ma chance). Câest cher Ă©videmment, mais câest un vĂ©ritable business pour ces acteurs qui amassent de petites fortunes Ă la fin de ce genre dâĂ©vĂšnement et explique en partie leur prĂ©sence (entre 50 000 et 250 000$ selon la popularitĂ©). Si le sujet vous intĂ©resse, je vous invite Ă lire cet article trĂšs rĂ©vĂ©lateur du Hollywood Reporter.


La convention Ă©tait aussi lâoccasion pour les japonais de sortir leurs meilleurs cosplay (dĂ©guisements). A ce petit jeu, Tokyo ne mâa pas du tout déçu. Spider-Man et Deadpool sont toujours les plus reprĂ©sentĂ©s et les rĂ©cents films ne semblent pas vouloir inverser la donne, mais il y a avait aussi des choses plus anodines que je vous laisse dĂ©couvrir avec les photos.






Niveau Ă©vĂšnement, il nây avait pas de projections spĂ©ciales (je pouvais toujours rĂȘver pour Star Wars Ă©videmment) et les confĂ©rences nâĂ©taient pas trĂšs intĂ©ressantes, si ce nâest peut-ĂȘtre celle prĂ©sentant le film dâanimation Batman Ninja, un nouveau dĂ©rivĂ© de la franchise produit par DC mais rĂ©alisĂ© par un studio japonais. MĂȘme celle consacrĂ©e Ă Star Wars Ă©tait dĂ©cevante : il ne sâagissait que dâune remise de prix autour dâun nouveau manga dans lâunivers Star Wars. Une seule mention de The Last Jedi, pas de nouvelles images ou quoi que ce soit Ă montrer, rien. Une grosse blague quand on sait que le prochain film sort dans moins de deux semaines et quâil sâagissait dâune bonne occasion pour le promouvoir. Â



Au final, je suis assez mitigĂ© pour le bilan cette convention. Jâai adorĂ© lâambiance et les invitĂ©s Ă©taient intĂ©ressants, mais lâabsence dâĂ©vĂšnement autour de la convention (oĂč sont passĂ©s les projections ?!) et les confĂ©rences inintĂ©ressantes mâont particuliĂšrement déçus. Cela dit, le ComicCon de Tokyo est encore jeune, il est donc difficile de les comparer Ă dâautres conventions outre-Atlantique qui comptent, elles, de nombreuses annĂ©es dâexpĂ©rience. CâĂ©tait malgrĂ© tout un bon divertissement le temps que ça a durĂ© et je suis curieux de voir dâautres conventions de ce genre au Japon (vivement le Tokyo Game Show en septembre prochain !).
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Mon nouveau quotidien tokyoĂŻte
Mon pĂ©riple dâun an au Japon suit son cours ! Cela fait dĂ©sormais deux mois que je suis arrivĂ© au pays du soleil levant et mon quotidien Ă Tokyo a pas mal Ă©voluĂ© ces derniĂšres semaines. Jâai trouvĂ© un travail ! En effet, depuis maintenant trois semaines je bosse dans un restaurant de Yakitori (brochettes traditionnelles japonaises Ă base de poulet) dans le centre de Tokyo. ConcrĂštement, mon horaire type est de 16h30 Ă 23h (parfois 15h-00h) sans pause et ce, entre cinq et six jours par semaine. Par ailleurs, je donne Ă©galement quelques cours particuliers de français et dâanglais. Autant dire que mes journĂ©es sont longues et bien remplies avec tout ça ! LâĂ©criture en souffre inĂ©vitablement, mais je commence Ă prendre le rythme. Cela devrait sâamĂ©liorer Ă la longue. Au niveau de lâapprentissage du japonais, lĂ encore ma progression est trĂšs limitĂ©e. Le restaurant dans lequel je travaille Ă une Ă©quipe qui parle français, ce qui nâaide pas. Jâai quand mĂȘme appris quelques trucs, mais je ne suis pas sĂ»r que savoir dire « peau » ou « croupion » de poulet me soit trĂšs utile dans le futur. Il va falloir que je trouve plus de temps.
MalgrĂ© tout, jâai encore des occasions pour explorer la ville de Tokyo et ses alentours (voir « mon Ă©popĂ©e » au Mont Takao par exemple). Jâai quelques idĂ©es pour les prochaines sorties, notamment partir explorer une Ăźle volcanique Ă 400km au large du Japon rĂ©putĂ©e comme Ă©tant lâun des endroits les plus difficiles dâaccĂšs du pays. Le problĂšme est Ă©videmment quây aller vous oblige Ă vous rendre sur une premiĂšre Ăźle, puis de prendre un hĂ©licoptĂšre (lâaccĂšs en bateau est quasi impossible). Se rendre sur place est donc trĂšs compliquĂ©. Le trajet aller-retour me coĂ»terait prĂšs de 300âŹ, sans compter bien sĂ»r lâhĂ©bergement sur place (environ 70⏠par nuit). Sur place, la nature reprĂ©sente la principale activitĂ© touristique. Il nây a que 160 habitants sur lâĂźle, un bureau de poste, une Ă©cole de 25 Ă©lĂšves, deux bars et câest Ă peu prĂšs tout. Jâignore encore quand mây rendre (probablement pas avant fin fĂ©vrier Ă cause du temps) mais cela promet encore une belle aventure.Â

Pour vous donner une idĂ©e, voici une photo de lâĂźle que lâon peut trouver sur google. Lâendroit semble totalement atypique ! Pour information, câest cette Ăźle qui a inspirĂ© le volcan du film Kimi no na wa (Your name) de Makoto Shinkai qui a cartonnĂ© dans le monde entier et dont J.J. Abrams va produire une prochaine adaptation (ci-dessous, le volcan dans Your Name). Je vais dâailleurs visiter une exposition sur le film la semaine prochaine au Tokyo Art Center.

Sinon Ă part ça, jâai Ă©tĂ© faire un tour Ă Ikebukuro pour visiter un vrai centre PokĂ©mon. Le centre PokĂ©mon est trĂšs intĂ©ressant, avec des tonnes de produits dĂ©rivĂ©s de la licence. Des sacs, des bonnets, des peluches ou encore des pyjamas pour enfants, il y en a pour tous les goĂ»ts. Franchement, si vous ĂȘtes fans, vous y trouverez certainement votre bonheur !




Vendredi, je me rends au ComicCon de Tokyo !
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Randonnée au Mont Takao
Lâascension.
ArrivĂ©e au pied du Mont Takao Ă 9h du matin, jâenvisage les diffĂ©rentes options qui sâoffrent Ă moi. En effet, 7 chemins sont disponibles, avec des difficultĂ©s et des longueurs variables. Il y a Ă©galement la possibilitĂ© de prendre un funiculaire pour Ă©viter la partie la plus difficile. Je mâen tiens aux recommandations faĂźtes par diffĂ©rents sites. Ăa sera donc le chemin n°6 pour lâascension et le n°4 pour la descente. Le flot de touristes se jette en grande partie dans le funiculaire. Ăvidemment.



La premiĂšre partie est plutïżœïżœt facile. Bien que pas encore remis Ă 100% de mon problĂšme de dos, je ne rencontre aucune difficultĂ©. La premiĂšre demi-heure passe vite. Sur le chemin, il y a plusieurs points de repos avec des bancs en bois, jâen profite pour avaler un onigiri histoire de garder le rythme. Rythme qui va sâintensifier. Les chemins sont de moins en moins praticables. Entre les immenses racines et les pierres, avancer requiert de plus en plus dâattention pour ne pas trĂ©bucher ou se tordre la cheville. Lâavantage, câest que le chemin est vraiment perdu dans la nature. LâatmosphĂšre est trĂšs particuliĂšre.


AprĂšs une bonne grosse heure de marche, le chemin se transforme en parcours du combattant. Au dĂ©tour dâun virage, la surprise est totale lorsque la suite oblige le pauvre randonneur que je suis Ă remonter une riviĂšre. Oui, une riviĂšre. Deux choix ici : mettre les pieds dans lâeau ou progresser sur une ligne de gros cailloux qui remontent le cours dâeau. Lâoption la plus intĂ©ressante est Ă©videmment la seconde, sauf que la plupart des rochers sont si mouillĂ©s que la peur de glisser mâoblige Ă marcher dans lâeau froide. Une difficultĂ© supplĂ©mentaire lorsquâil fait seulement 10°C. Au bout dâune dizaine de minutes complĂštement casse-gueule, un chemin de terre refait son apparition. Lâoccasion de se poser quelques minutes et profiter du soleil.


Je suis quasiment arrivĂ© Ă la fin. La forĂȘt est moins dense Ă cette altitude permettant au soleil dâaccompagner la suite du pĂ©riple. La tranquillitĂ© de lâascension est bientĂŽt perturbĂ©e par les touristes. En effet, jâarrive Ă la station du funiculaire qui dĂ©verse une foule compacte en pleine forme. Une nouvelle Ă©preuve nous accueille bientĂŽt. Des marches en bois. Une grosse centaine de marche en bois. Je progresse avec difficultĂ©, maudissant la horde de feignasses encore vigoureuse qui a Ă©chappĂ© au Ÿ de la montĂ©e.


Il est quasiment 11h30 lorsque jâatteins enfin le sommet du Mont Takao. La journĂ©e est trĂšs ensoleillĂ©e, le ciel dĂ©gagĂ©. La rĂ©compense ne se fait pas attendre. Dâun cĂŽtĂ© jâaperçois Tokyo, de lâautre le fameux Mont Fuji qui rĂšgne sur lâhorizon. La vue est particuliĂšrement magnifique et me fait presque oublier les Ă©preuves prĂ©cĂ©dentes. Je fais une petite pause, dĂ©gustant mon deuxiĂšme onigiri. Pas question de sâĂ©terniser pourtant, il y a beaucoup de monde et je nâai pas lâintention de rentrer trop tard.
La descente (de lâenfer).
Je repĂšre avec difficultĂ© le chemin n°4. La descente a lâair particuliĂšrement raide. Personne ne semble me suivre. La plupart redescendant par le chemin n°1 (le plus facile) ou en empruntant le funiculaire. Je commence Ă ĂȘtre vraiment fatiguĂ©. Je ne croise absolument aucun randonneur. Jâenrage lorsque certains passages consistent Ă monter des marches, encore. Un embranchement. Le panneau indique la prĂ©sence dâune cascade. Je me dis pourquoi pas. Je dĂ©chante trĂšs vite. Le chemin est particuliĂšrement fin, mâobligeant parfois Ă passer en crabe pour avancer. La vĂ©gĂ©tation a pris le dessus sur le tracĂ©e. Je nâai pas lâimpression quâil est beaucoup empruntĂ©, peut-ĂȘtre mĂȘme est-il Ă lâabandon. Toujours pas la moindre trace dâune cascade. Nouvel embranchement. Cette fois, jâhĂ©site vraiment. La voie de droite permet dâaccĂ©der Ă un temple mais me ramĂšne sur un versant opposĂ©. La voie de gauche mĂšne simplement Ă la station de dĂ©part. Le choix est difficile, mais Ă ce moment-lĂ , je suis dĂ©jĂ allĂ© tellement loin quâautant essayer dâen voir le maximum. AprĂšs tout, câest sans doute la derniĂšre randonnĂ©e que je ferais dâici la fin dâannĂ©e Ă cause de lâhiver.

Quelle monumentale erreur. Le chemin est escarpĂ© et difficile. Mes jambes sont en compotes. Quelques lĂ©gĂšres douleurs au niveau du dos se font sentir. Il me faut quasiment une heure pour enfin atteindre le temple et la dĂ©ception est totale. Lâendroit est minuscule et la partie qui semble la partie la plus intĂ©ressante est fermĂ©e. Super. Bien quâil nây ait personne aux alentours, je ne me risque pas Ă escalader la barriĂšre dans mon Ă©tat. Une mauvaise rĂ©ception peut me coĂ»ter trĂšs cher et je nâai pas spĂ©cialement envie de repasser une semaine au lit. Je continue.


Je croise enfin un couple de randonneur. Ils ne peuvent savoir ce qui les attend, les pauvres. Jâarrive vers un groupe de maisons, la moitiĂ© Ă©tant abandonnĂ©e. Et il y a cette porte rouge, qui semble indiquer la prĂ©sence dâun temple. Deux problĂšmes : dĂ©jĂ les marches que jâaperçois, lâidĂ©e dâune nouvelle ascension, aussi courte soit-elle, ne me plaĂźt pas ; ensuite lâĂ©tat mĂȘme de la porte, complĂštement dĂ©labrĂ©e. Pourtant, la curiositĂ© est plus forte. Lâendroit est visiblement abandonnĂ©. La vĂ©gĂ©tation y rĂšgne. Je ne mâĂ©ternise pas.


Jâarrive enfin au pied du Mont Takao. La descente aura Ă©tĂ© particuliĂšrement longue et pĂ©nible. Pourtant, je ne suis pas encore rendu. Je ne connais pas ce versant. Ce nâest pas par-lĂ que je suis arrivĂ©. Un coup dâĆil Ă Google Map mâindique que je suis du cĂŽtĂ© opposĂ©. A pieds, jâen ai pour une bonne grosse demi-heure pour rejoindre la station. Au secours !


Câest donc en suivant la route que je progresse. Je traverse une petite ville de montagne. Lâendroit est sympathique. Mes jambes sont en train de lĂącher. Une demi-heure plus tard, alors que mon dos me force Ă progresser au ralenti Ă la façon dâun petit vieux, jâarrive enfin Ă la station de train. Je mâeffondre sur la banquette.

Tout sâest finalement bien passĂ©. Jâarrive finalement Ă la station prĂšs de chez moi vers 14h et jâen profite pour manger. Ce Ramen et ces Gyoza sont salvateurs et Ă 7⏠le menu avec boisson, je nâai pas vraiment de raison de mâen priver. Le retour se fera en douceur. La demi-heure passĂ©e dans le train mâa permis de bien rĂ©cupĂ©rer. Je passe cependant le reste de la journĂ©e Ă me reposer. Demain, jâattaque ma deuxiĂšme semaine de boulot. Car oui, jâai trouvĂ© un job ! Je bosse actuellement dans un restaurant de Yakitori, ces brochettes typiquement japonaises. Câest mon excuse pour ne pas avoir rajoutĂ© dâarticle sur ce blog plus rĂ©cemment. Bref, une nouvelle semaine crevante mâattends...
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La scÚne rock indé au Japon est une réalité !
Dans lâimaginaire populaire, Japon rime trĂšs souvent avec J-Pop, K-Pop et autres styles musicaux typiquement japonais. Et il y a bien sĂ»r le phĂ©nomĂšne des Idoles, ces jeunes filles Ă la popularitĂ© ahurissante qui ne connaĂźt aucun Ă©quivalent en occident. Leur puissance est dâailleurs telle que leurs sons commerciaux sont partout et squattent en permanence les tops des ventes. Et câest sans doute en rĂ©action de ce phĂ©nomĂšne que sâest dĂ©veloppĂ©e une scĂšne indĂ©pendante trĂšs diversifiĂ©e et de qualitĂ©.
La scĂšne rock indĂ© existe au Japon et elle se porte mĂȘme trĂšs bien. Si elle ne rayonne pas encore dans le monde entier contrairement Ă ses concurrentes occidentales, câest sans doute parce que trĂšs peu dâobservateurs sâintĂ©ressent Ă cette facette de ce pays. Comment les blĂąmer ? Difficile de tomber sur ce genre de groupes par hasard au dĂ©tour des rayons de la FNAC ou des playlists Spotify. Mon premier contact sâest fait par une voie dĂ©tournĂ©e et atypique.

Câest grĂące Ă Beck. Non, je ne parle pas de Jeff Beck ou encore Beck Hansen. Non, ici il est question du manga. Lâhistoire est celle de Koyuki, un lycĂ©en japonais Ă la vie fade et ennuyeuse, jusquâĂ ce quâil fasse la rencontre dâun chien, le fameux Beck, et de son maĂźtre Ryusuke. De cette rencontre va naĂźtre toute une sĂ©rie dâĂ©vĂšnements qui vont amener le lycĂ©en Ă rejoindre un groupe de rock. Autant ĂȘtre honnĂȘte, un manga sur le rock, qui plus est au Japon, jâĂ©tais particuliĂšrement septique au dĂ©but. Pas convaincu mais dĂ©finitivement intriguĂ©, jâai pourtant continuĂ©.
Beck est juste et authentique dans son propos. Il traite de nombreux aspects de la vie de tous les jours comme le passage Ă la vie adulte, le dĂ©but des responsabilitĂ©s, lâisolement et la solitude. Mais aussi de la crĂ©ation artistique et de la vie que lâon bĂątit autour de sa passion. Tous ces aspects combinĂ©s mâont particuliĂšrement touchĂ©s. La façon quâĂ lâauteur de retranscrire sur le papier la folie dâun concert et son Ă©nergie, la puissance dâune chanson alors mĂȘme que lâon ne peut en entendre la mĂ©lodie ou les paroles, voilĂ aussi lâune des grandes forces de Beck. Et il nây a pas que ça. Lâauteur est un vrai mordu de rock, chaque tome transpire de rĂ©fĂ©rences, parfois trĂšs pointues. Lâhistoire Ă©volue beaucoup. De simple groupe underground, Beck va devenir, Ă la fin de lâĆuvre, lâun des meilleurs groupes de rock dans le monde, rĂ©putĂ© mĂȘme aux Ătats-Unis et en Angleterre. LâimpossibilitĂ© de cette situation, lâauteur et les personnages eux-mĂȘmes en ont conscience. Pourtant, lâun en a fait son histoire, les autres se battent seuls contre le monde pour y parvenir. LâĆuvre dâHarold Sakuishi est sans aucun doute lâune de mes lectures prĂ©fĂ©rĂ©es. Jâai lu les 34 tomes plusieurs fois dĂ©jĂ . Et je les relis rĂ©guliĂšrement.
Et câest sans doute de lĂ quâest nĂ©e ma curiositĂ© pour la scĂšne indĂ© japonaise. Ce nâest quâil y a quelques semaines que jâai repensĂ© Ă tout ça et je me suis dit quâil serait intĂ©ressant de vraiment sâintĂ©resser au sujet. DĂ©couvrir si, au-delĂ du manga Beck, ce pays pouvait offrir de vrais groupes. Et la rĂ©ponse, contrairement Ă ce que je craignais au dĂ©part, est oui.Â
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Il y a bien sĂ»r des ex-indĂ© comme One Ok Rock qui a su grandir et mĂȘme se tailler une bonne rĂ©putation auprĂšs des gros groupes internationaux, au point de participer Ă la derniĂšre tournĂ©e de Linkin Park (tournĂ©e qui sera annulĂ©e une semaine avant leur participation aprĂšs la mort de Chester Bennington, leader de Linkin Park). Mais câest surtout vers les vrais indĂ© quâil faut se tourner pour dĂ©couvrir toute la richesse de cette scĂšne, notamment vers DYGL, The Fin., MONO ou encore Rise. VoilĂ le genre de fers de lance dont peut se targuer la scĂšne indĂ© japonaise. Des groupes vraiment incroyables, bien loin des standards qui cartonnent dans leur pays.Â
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Peu de gens sâen rendent compte pour lâinstant mais il y a vraiment des groupes formidables. Certains ont peut-ĂȘtre dĂ©jĂ senti le vent tourner, Ă lâimage dâAlbert Hammond et Gus Oberg, respectivement guitariste et producteur des Strokes, qui ont produit le dernier single de DYGL. Un groupe Ă suivre avec attention tant leur dernier album est Ă©tonnant.Â
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Je compte explorer cette scĂšne indĂ© et tenter dâen savoir plus dans les prochains mois. Pour cela, il va falloir passer par les fameux Live House, sorte de petites salles de concert trĂšs populaires qui proposent des Ă©vĂ©nements permettant de dĂ©couvrir, chaque semaine, plusieurs groupes. Sâimmerger dans des lieux oĂč il y a peu voir aucun non-japonais risque dâĂȘtre difficile, mais trĂšs intĂ©ressant. Affaire Ă suivre doncâŠ
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De lâart de passer une bonne journĂ©e : passage aux urgences et tremblement de terre
Jeudi.
Je vis lâhorreur. En tentant de ramasser un objet au sol, mon dos a rendu lâĂąme et dĂ©cidĂ© que sâasseoir, se tenir debout et marcher Ă©taient des activitĂ©s dispensables dans mon quotidien. La douleur est infernale, la peur Ă©galement. Ne plus pouvoir sortir de son lit, câest un peu dĂ©licat. Se faire Ă manger, se laver, aller aux toilettes, tout ça je dois oublier. Et la douleur. Cette douleur qui revient au moindre mouvement. Câest la panique. Car oui, ce genre de situation est difficile, surtout dans un pays Ă©tranger oĂč lâon ne parle pas la langue. Aucune rĂ©serve de nourriture dans ma chambre et de toute façon je suis incapable dâattraper quoi que ce soit se trouvant Ă plus de 30cm de mon lit. Heureusement que je ne suis pas dans un appartement seul, mais dans une guesthouse. Je contacte un ami qui vient Ă ma rescousse.
Lâeau nâest plus un problĂšme. Jâai maintenant une grande bouteille dâeau. La boite de Dafalgan mise dans ma valise avant de quitter la France est salutaire. Mais le mal nâest pas pour autant rĂ©gler... Si effectivement lâĂ©vĂšnement dĂ©clencheur est anodin, jâespĂšre que ce ne sera que passager. Je dĂ©cide donc dâattendre le lendemain et voir mon Ă©tat. Une bonne nuit de sommeil ne peut pas faire de mal. Je nâoublie pas que jâai un entretien pour un job le lendemain...
Vendredi.
La douleur mâa rĂ©veillĂ© toutes les trois heures pendant la nuit. Au rĂ©veil, rien nâa changĂ©, câest mĂȘme peut-ĂȘtre pire. Je nâai plus le choix, il faut trouver une solution et ĂȘtre fixĂ© sur mon Ă©tat. Sauf que je suis au Japon. Jâappelle plusieurs personnes de la guesthouse pour leur expliquer la situation et voir quelles sont mes possibilitĂ©s. Lâun dâentre eux me fournit une crĂšme contre le mal de dos et des antidouleurs. Mais mieux vaut ne pas prendre de risque et aller aux urgences. On laisse le temps Ă la crĂšme et aux mĂ©dicaments dâagir. Mon Ă©preuve commence. Deux personnes me tiennent par-dessous les Ă©paules et mâaident Ă marcher. La douleur est intense. Je suis au premier Ă©tage, la descente des escaliers me terrifie. Mais je nâai pas le choix, continuer de se reposer et attendre que ça passe, sans garantie que mon Ă©tat sâamĂ©liore est trop dangereux. Lorsque jâatteins le palier, je souffle un bon coup. CâĂ©tait dur. Je suis encore loin dâĂȘtre au bout du tunnel. Le taxi arrive et me voilĂ embarquer en direction de lâhĂŽpital le plus proche.
Le personnel est rĂ©actif et dĂšs quâil me voit en difficultĂ© pour sortir du taxi, il se prĂ©cipite avec un fauteuil roulant. Mais rester assis nâest pas lâoption la moins indolore. Je tente Ă plusieurs reprises de trouver une meilleure position, en vain. On me tend des papiers Ă remplir, en anglais heureusement. Une personne me pose des questions et jây rĂ©ponds autant que possible. Vient la question de lâĂ©chelle de la douleur. Je nâhĂ©site pas, je suis Ă 10 soit la douleur la plus intense. On me laisse en salle dâattente. Jâessaye de me dĂ©placer Ă bord de mon nouveau vĂ©hicule, mais je ne maĂźtrise pas et lâimpact contre un siĂšge me fait grimacer de douleur. Une vieille dame accourt pour mâaider. Adorable. Elle me propose de lâeau et me demande oĂč je veux rester. Enfin je crois que câest ça, car je ne comprends pas la langue. Je la remercie en mâinclinant tant bien que mal.
Quelques minutes plus tard, une interne vient me chercher. Il va lui falloir un Ă©chantillon. Je passe les dĂ©tails de cette nouvelle Ă©preuve dans les toilettes, seul Ă me tordre sur mon fauteuil roulant. Je rĂ©ussis nĂ©anmoins et rapporte le gobelet. Elle accourt avec un autre interne qui mâaide Ă me hisser sur un lit dans une petite salle dâobservation. Je respire enfin. Totalement allongĂ© et immobile, la douleur est imperceptible. Son anglais me sauve. Lâapparition dâune aiguille pour me faire une prise de sang un peu moins. Je hais les piqures. Trop de mauvaises expĂ©riences avec des veines manquĂ©es. Pas aujourdâhui. Dâune seule main, sans le moindre effort, elle pique en plein dedans sans mĂȘme que je ne le sente. Elle part une trentaine de minutes et revient. Rien Ă signaler dans les analyses. Je ne vais peut-ĂȘtre pas mourir. Â
Jâattends plusieurs heures avant quâun mĂ©decin ne vienne mâexaminer. Son passage ne se fait pas sans douleur lorsquâil tente avec plusieurs manipulations de savoir exactement la source du mal. Il mâemmĂšne faire des radios. Nouvelle difficultĂ© car je dois enchaĂźner des positions trĂšs douloureuses. Quelques minutes plus tard, il est de retour avec les rĂ©sultats et je respire : rien de sĂ©rieux, juste un lĂ©ger problĂšme aux lombaires. Il mâassure que je nâai besoin que de repos et dâantidouleurs. A ma question de savoir pour combien de temps jâen avais, il me rĂ©pond simplement jusquâĂ ce que je puisse remarcher.
De retour Ă la guesthouse, je dĂ©cide, avant de remonter dans ma chambre, de tenter une douche. Je suis dans le chaud, jâai mal mais au moins je suis Ă moitiĂ© debout. Autant en profiter, surtout que ça fait deux jours que je nâai pas pu en prendre. Le pire nâest pas la douche elle-mĂȘme, lâeau chaude dans le bas du dos me fait un bien fou. Non, le pire, câest de remettre caleçon et jogging. Car il faut se baisser et bouger les jambes, mĂȘme assis.
De retour dans mon lit, propre, je respire. On mâa apportĂ© des provisions mais on me conseille quand mĂȘme de ne pas trop manger. Pisser dans une bouteille, câest une chose, mais je ne peux toujours pas aller aux toilettes. Je mange juste une portion de riz et dĂ©cide de dormir. Avant que mon lit se mette Ă trembler assez violemment. Je sais Ă peu prĂšs quoi faire en cas de tremblement de terre. Je me suis renseignĂ©. Par contre jâai du mal Ă apprĂ©cier lâidĂ©e de me trainer sous mon bureau pour me protĂ©ger. Rien que lâidĂ©e de la douleur me terrorise. Heureusement, cela ne dure pas. Les tremblements cessent rapidement. Câest le premier tremblement de terre que je ressens depuis que je suis au Japon. Le mĂȘme jour que mon passage aux urgences. Quand tâes en vaine, tâes en vaine. Â
Samedi.
Jâai dormi dâune traite. Je me dis que câest bon signe et quâil faut voir sâil y a dĂ©jĂ une premiĂšre amĂ©lioration. Je me redresse sur mon lit, non sans une pointe de douleur. Cependant elle nâest plus aussi insupportable que la veille. Je tente de me lever. Pas Ă©vident, surtout que je ne parviens pas Ă me redresser complĂštement. Mais au moins je suis debout. Je tente de marcher. La douleur est lĂ , mais ça passe largement. Je ne sais pas si les cachets font dĂ©jĂ effet ou si simplement mon Ă©tat sâamĂ©liore. Je peux Ă nouveau me dĂ©placer. Doucement et bizarrement, mais je peux. Je revis.
En ce dĂ©but dâaprĂšs-midi, je sens dĂ©jĂ que ça va beaucoup mieux. Certains mouvements sont douloureux voir trĂšs difficiles, mais dans lâensemble il y a une trĂšs nette amĂ©lioration. Je peux mâasseoir, me lever et marcher. Trois choses impossibles deux jours plus tĂŽt. JâespĂšre que dâici deux ou trois jours, je serais complĂštement sur pied. Encore une fois, je ne mâennuie pas !
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Akihabara, entre figurines et maid café
Akihabara possĂšde vraiment une atmosphĂšre particuliĂšre. AprĂšs plusieurs passages, jâai pu explorer la principale artĂšre, dĂ©ambuler dans les nombreux magasins et mĂȘme tester les fameux Maid CafĂ©s !
Des figurines partout ! Câest le seul constat qui sâimpose lorsquâon explore le quartier et notamment lâartĂšre principale qui compte un nombre incalculable de boutiques proposant un trĂšs large choix de figurines issues de manga et animĂ©, parfois de films et sĂ©ries TV. Petite ou grande, pas cher ou hors de prix, commune ou introuvable, il y en a pour tous les goĂ»ts ! Câest dâailleurs lĂ que rĂ©side le danger pour tous les fans de One Piece, Dragon Ball, Naruto ou encore PokĂ©mon, on a vite envie de tout acheter.Â


Pour les plus chanceux, vous pouvez mĂȘme, moyennant quelques centaines de yens, tenter dâen remporter dans les fameuses machines Ă pince tĂ©lĂ©commandĂ©e, que lâon trouve dans les immenses salles dâarcade. Ce nâest pas impossible, mais attention Ă ne pas dĂ©penser plus que le prix de la figurine en elle-mĂȘme. Personnellement, jâai fait quelques essais et, jusquâĂ prĂ©sent, jâai rĂ©ussi Ă avoir 2 figurines Dragon Ball pour moins dâune dizaine dâeuros au total, alors que chacune en vaut une vingtaine. Un ami nâa pas Ă©tĂ© aussi chanceux, soyez prĂ©venus.


Mais si les figurines sont omniprĂ©sentes, il est assez surprenant de constater que lâon trouve trĂšs peu de produits dĂ©rivĂ©s dâautre type. En effet, difficile de dĂ©nicher des vĂȘtements Ă lâeffigie de Songoku par exemple. Il y a bien sĂ»r des magasins proposant des costumes, mais câest finalement assez cher bien que la qualitĂ© soit au rendez-vous.Â

CĂŽtĂ© jeux vidĂ©o, lĂ aussi il y a de quoi faire, notamment du cĂŽtĂ© du rĂ©tro. Il est trĂšs facile de trouver des vieilles consoles en parfait Ă©tat et Ă des prix dĂ©fiant toutes concurrences (moins de 40⏠la Super Nintendo ou Gamecube) ainsi que les jeux les plus emblĂ©matiques de celles-ci (aucune difficultĂ© pour dĂ©nicher les jeux cultes tels que Street Fighter 2, le premier Mario Kart ou encore les Final Fantasy premiĂšre gĂ©nĂ©ration). Il y a mĂȘme des lots, comme celui des 7 premiers jeux Pokemon sur consoles portables pour 45âŹ. Je peux prendre vos commandes !



Un autre emblĂšme du quartier est bien Ă©videmment ces nombreux maid cafĂ©s. Il sâagit de cafĂ© oĂč le personnel est intĂ©gralement fĂ©minin et dĂ©guisĂ© selon un thĂšme prĂ©cis (par ici les soubrettes). Sans surprise, câest avant tout frĂ©quentĂ© par les hommes. Jâai Ă©tĂ© trĂšs déçu par mon expĂ©rience. Celui oĂč je me suis rendu avec des amis avait pour thĂšme les filles-chats. Ainsi, les serveuses sâexprimaient en agrĂ©mentant chaque phrase dâun genre de « Miaou » en japonais et portaient des costumes de chats. Mais Ă part ça, lâĂ©tablissement en question nâavait pas de dĂ©cors spĂ©cifique ni de menu en rapport avec son thĂšme. La plaisanterie passe quelques minutes, mais personnellement je nâai pas vraiment aimĂ©. Les boissons et plats y sont trĂšs chers et pas forcĂ©ment de grande qualitĂ©. Je mâattendais dâavantage Ă un genre de Hooters avec une ambiance trĂšs cool, ce nâĂ©tait absolument pas le cas de celui que nous avons testĂ©. Peut-ĂȘtre quâil sâagissait dâun mauvais exemple, mais je nâen suis pas si sĂ»r.
Au final, Akihabara mĂ©rite dâĂȘtre visitĂ©, mais vous pouvez facilement en faire le tour en une demi-journĂ©e. Il nây a pas vraiment de raison dây passer dâavantage de temps. Selon moi, le quartier ne vaut pas Shibuya ou Shinjuku, beaucoup plus intĂ©ressants et riches en dĂ©couvertes.Â
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Les couleurs de lâautomne ne sont plus trĂšs loin mais la pluie est bien lĂ .
Les journĂ©es sâenchaĂźnent mais ne se ressemblent pas. Ces derniers jours, je nâai pas visitĂ© de nouveaux endroits mais jâai plutĂŽt passĂ© mes journĂ©es Ă Ă©crire, toujours dans un endroit diffĂ©rent. Jâavance vraiment un Ă gros rythme en ce moment, ce qui explique du coup que jâai moins de temps Ă consacrer au blog et Ă lâexploration de Tokyo et ses alentours.Â

Les arbres nâont pas encore les couleurs escomptĂ©es Ă Tokyo, mais ce nâest plus quâune question de jours avant que les couleurs de lâautomne soient bien installĂ©es. Certains arbres ont dĂ©jĂ changĂ©. Je suis ces changements avec beaucoup dâattention car câest un moment important de lâannĂ©e au Japon, la nature y Ă©tant particuliĂšrement magnifique. Il nâest dâailleurs pas impossible que jâaille faire un tour prochainement dans la campagne proche de Tokyo pour en profiter.

Le parc Inokashira reste lâun des mes endroits prĂ©fĂ©rĂ©s Ă Tokyo jusquâĂ prĂ©sent. DĂ©jĂ parce que lâun de ses cafĂ©s est mon spot dâĂ©criture favoris, mais aussi parce quâil est vraiment agrĂ©able de sây promener, quelque soit lâheure de la journĂ©e et de la nuit. Je commence Ă le connaĂźtre sur le bout des doigts, bien quâil me reste encore Ă faire le petit Zoo du parc et surtout le MusĂ©e Ghibli.

Mais pour le visiter, il faut prendre son mal en patience. En effet, les ventes de tickets se font par internet une fois par mois et sont valables pour les deux mois suivants. Cela part trĂšs trĂšs vite. Autant dire quâil faut planifier et bloquer sa journĂ©e longtemps avant. Mais visiblement, ça vaut vraiment le coup dâĆil car chaque piĂšce, chaque dĂ©tail du MusĂ©e a Ă©tĂ© entiĂšrement imaginĂ© par Miyazaki lui-mĂȘme. Je compte bien le visiter, mĂȘme si ça ne sera peut-ĂȘtre pas pour tout de suite. En attendant, je retourne Ă lâĂ©criture !
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Le jour dâaprĂšs
Câest le vent qui frappe contre les carreaux qui me rĂ©veille. Il est puissant. Je jette un Ćil par la fenĂȘtre. Le gros du typhon est passĂ© dans la nuit comme en tĂ©moigne le ciel complĂštement dĂ©gagĂ©. Mais les vents nâont pas cessĂ©, bien au contraire. Au moins, on est au sec. Les pluies torrentielles de la veille sont loin. On est dimanche et le plus dur est passĂ©.
PS : les photos qui suivent ont été prises il y a quelques jours dans le parc Inokashira. Tous les dessins ont été réalisés par des écoliers du quartier et exposés dans le parc une journée.

Encore une fois, je suis complĂštement passĂ© Ă cĂŽtĂ© dâun Ă©vĂšnement mĂ©tĂ©orologique majeur. DĂ©jĂ Ă New-York, jâai appris lâarrivĂ©e de lâouragan Sandy la veille seulement. Pour Tokyo, câest au dĂ©tour dâune conversation sur comment utiliser les autocuiseurs japonais que jâai appris la nouvelle. Jâavais un peu plus de marge pour mây prĂ©parer, mais comme Ă mon habitude, lâinformation ne sâest rappelĂ©e Ă ma mĂ©moire quâĂ quelques heures du moment le plus fort du typhon.
La soirĂ©e Halloween de vendredi Ă©tait gĂ©niale mais mouvementĂ©e. Nous sommes rentrĂ©s vers 7h du matin, aprĂšs une session karaokĂ© particuliĂšrement Ă©pique. La pluie Ă©tait dĂ©jĂ impressionnante, mais jâĂ©tais dĂ©jĂ rĂ©solu Ă ce moment-lĂ Ă ne plus bouger du week-end. Dormir, voilĂ la premiĂšre Ă©tape.

Lâalarme incendie sâest dĂ©clenchĂ©e vers 12h. Dans la panique, tout le monde est sorti de sa chambre. Vu les tĂȘtes de chacun, je nâĂ©tais pas le seul Ă avoir bien arrosĂ© ma soirĂ©e de la veille. Un rapide tour de la rĂ©sidence plus tard, il Ă©tait clair que câĂ©tait une fausse alerte et, effectivement, au bout de quelques minutes, lâalarme sâest coupĂ©e. Retour au lit.
Lâalarme encore. Le silence nâa durĂ© que cinq minutes Ă peine. Je me relĂšve, inquiet dâavoir manquĂ© le vrai problĂšme et jâoublie que jâhabite au Japon. Le choc Ă la tĂȘte est violent. Je viens de me cogner contre ces foutues cadres de portes, trop bas pour moi (trop bas pour toute personne qui dĂ©passe 1m70 en vĂ©ritĂ©). Jâai mal et cette foutue alarme mâexplose les tympans. A peine sortie dans le couloir que lâalarme se coupe dĂ©jĂ . Avant de reprendre de plus belle quelques secondes plus tard.
Ce cirque va durer une bonne trentaine de minutes jusquâĂ lâarrivĂ©e du manager de la rĂ©sidence et dâun groupe de policiers et pompiers. Visiblement, je ne peux mâinstaller dans un pays sans recevoir inopinĂ©ment la visite des forces de police locales chez moi. Au Canada, câĂ©tait bien sĂ»r pour des circonstances trĂšs diffĂ©rentes. Leur approche avait Ă©tĂ© plus radicale aussi, manquant de peu de dĂ©foncer les portes. Jâai appris Ă mes dĂ©pens quâun colocataire psychotique peu tĂŽt ou tard ĂȘtre un problĂšme. Mais revenons au Japon. Câest assez original de voir des pompiers et policiers prendre la peine de se dĂ©chausser avant dâentrer. Je ne pense pas quâils prendraient cette peine en cas de vĂ©ritables incidents bien sĂ»r, mais voir ce genre de comportement est toujours anodin. Il leur faut deux bonnes heures pour trouver la source du problĂšme. Deux bonnes heures pendant lesquels lâalarme sonne avec des interruptions totalement alĂ©atoires. Deux bonnes heures pendant lesquels chaque piĂšce de la maison est inspectĂ©e. Finalement, le problĂšme venait de lâeau. Ce foutu typhon, de part ces pluies dĂ©mentielles, a provoquĂ© une fuite dâeau assez importante qui a perturbĂ© les capteurs de lâalarme. Câest donc aprĂšs de nombreuses excuses et courbettes (ils nây Ă©taient pour rien Ă la base) que tout ce groupe a quittĂ© la rĂ©sidence, me permettant enfin de retrouver le sommeil.

Je nâai pas pu me rendormir. Pire, je constate que je nâai plus rien Ă bouffer. Il est 16h et le typhon est proche. Je nâai plus de Kitkat au thĂ© vert. MĂȘme plus de pĂątes. Plus le choix, je dĂ©cide dâaffronter le vent et la pluie pour faire quelques achats au supermarchĂ© du coin, situĂ© Ă une quinzaine de minutes de marche. Une Ă©ternitĂ©. Le vent devrait gagner en intensitĂ© dans la soirĂ©e, mais Ă lâheure actuelle câest gĂ©rable. Le problĂšme, câest cette pluie infernale. Pour aller plus vite, jâai cru bon de prendre des raccourcis Ă travers des petits chemins. Mauvaise idĂ©e. Jâai dĂ» sauter par-dessus des immenses flaques dâeau, quand je ne devais pas me rĂ©soudre Ă marcher dedans. On est loin de lâouragan Sandy qui a frappĂ© New-York en 2012. Jây Ă©tais et je mâen rappellerai toute ma vie. Les gens qui se ruent dans les magasins pour acheter des bidons dâeau potable et des conserves par palette entiĂšre, ça marque. Au supermarchĂ© de Mitaka, je remarque immĂ©diatement que ce nâest pas du tout le cas. Tout le monde a lâair dĂ©tendu.
Câest donc complĂštement trempĂ© de la tĂȘte aux pieds (surtout les pieds) que je reviens dans ma rĂ©sidence une heure plus tard. Fuckinâ Typhoon...
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Errance nocturne Ă Shibuya
18h. La pluie, toujours la pluie. La douche est sĂ©vĂšre Ă la sortie de la gare JR de Shibuya. Cela n'empĂȘche pas les flots de touristes de traĂźner aux alentours de la statue d'hachiko, ce point de rendez-vous emblĂ©matique du quartier. Les parapluies sont nombreux. Tant mieux pour eux, tant pis pour moi. Les Ă©couteurs en place, le premier titre âSanâ du nouvel album dâOrelsan rĂ©sonne dans ma tĂȘte. Ce sera ma bande son pour lâaventure de ce soir.

18h20. Les touristes sont moins nombreux dans les artĂšres parallĂšles de Shibuya. Je tombe sur un temple dissimulĂ© entre deux Love HĂŽtel. âBasiqueâ frappe. Ce morceau, Ă premiĂšre vue totalement inoffensif est en fait un monstre dâefficacitĂ©. Orelsan est Ă son apogĂ©e. J'ai faim.


18h50. Je fais une pause dans un restaurant de sushi. Tout est à l'unité ici, entre 1 et 3⏠la piÚce. L'addition monte vite, mais généralement chaque piÚce est plus consistante et de meilleur qualité que ce que l'on trouve en France. Celui-ci est loin d'atteindre le niveau de celui déniché à Asakusa, mais il fait l'affaire. La pluie a cessé dehors.

19h15. Le flow de Dizzie Rascal sur le titre âZoneâ place la barre trĂšs haute. Ă force de dĂ©ambuler au hasard, je me suis perdu dans les rues abritant les Love HĂŽtel. L'ambiance est trĂšs particuliĂšre, les passants sont peu nombreux et garde le silence. Il n'y a pas d'agitation aux alentours. Je suis pourtant Ă moins d'une centaine de mĂštres du coeur de Shibuya. Les lumiĂšres tranchent avec l'obscuritĂ©.

20h30. Shibuya de nuit est probablement ce qui se rapproche le plus des rues sombres et envoutantes du Los Angeles futuriste oĂč Ă©volue Rick Deckard, le hĂ©ro de Blade Runner. La pluie renforce encore cette atmosphĂšre si particuliĂšre. Elle m'oblige aussi Ă nettoyer rĂ©guliĂšrement l'objectif de mon appareil.Je me surprend Ă faire une pause pour Ă©couter plus attentivement âLa pluieâ, la fameuse collaboration avec Stromae.

21h. Le train qui me ramĂšne Ă Mitaka est bondĂ©, comme Ă chaque fois. Ici, les heures de pointes sont un enfer, car les gens n'hĂ©sitent pas Ă se faire une place dans des wagons plein Ă craquer. Difficile d'imaginer les consĂ©quences d'un malaise dans de telles conditions. MĂȘme Ă Paris, les gens prĂ©fĂšrent attendre le prochain mĂ©tro. Pas ici.

21h20. Lâalbum est tellement bon. Le dernier titre âNotes pour trop tardâ a une rĂ©sonance particuliĂšre dans mes oreilles. Mon tĂ©lĂ©phone vibre et me sort de ma torpeur. Un message de Daisuke. Mon nouveau complice. Il me propose de le rejoindre dans un Izakaya situĂ© juste en face de la gare d'Inokashira-koen. Je suis trempĂ© et fatiguĂ©, c'est une mauvaise idĂ©e. J'accepte Ă©videmment.


23h20. La soirĂ©e sâachĂšve. La sobriĂ©tĂ© du dĂ©but de soirĂ©e nâest plus. Encore des rencontres et des discussions intĂ©ressantes ce soir. Jâai toujours besoin dâaide pour comprendre et communiquer. Mais je commence Ă saisir quelques mots ici et lĂ et mĂȘme parfois, les idĂ©es. Mâexprimer est trĂšs compliquĂ©. âSi tâas lâimpression que personne te comprend, câest que personne te comprendââŠ
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Visite du quartier de Asakusa
Jâai craquĂ©. Mon vieux compact Sony, bien quâencore en bon Ă©tat, nâĂ©tait plus suffisant. AchetĂ© Ă Toronto en 2012, on peut dire quâil a fait son temps. Jâai finalement optĂ© pour lâEOS M100, le nouvel hybride de Canon. Afin de tester ce nouvel appareil, je suis allĂ© faire un tour du cĂŽtĂ© dâAsakusa, un district emblĂ©matique de Tokyo.


Asakusa est avant tout connu pour son temple SensĆ-ji et lâallĂ©e commerçante Nakamise-dĆri qui y mĂšne. Câest Ă©galement un quartier trĂšs populaire et traditionnel, mais vĂ©ritablement envahi par les hordes de touristes. Câest la premiĂšre fois depuis que je suis Ă Tokyo que le japonais nâest plus la langue dominante. Ici, jâai dâavantage eu affaire Ă des chinois, anglais, allemands et français. Câest vraiment perturbant ! Mais quâimporte, car le temple SensĆ-ji est vraiment magnifique, de jours comme de nuit.



Explorer les alentours est vraiment plaisant, les touristes se concentrant dans les rues principales et le temple. Il y a de vrais trĂ©sors, notamment un petit restaurant de sushi tenu par un ancien sumo dans lequel jâai dĂ©gustĂ© les meilleurs sushis de toute ma vie (jusquâĂ prĂ©sent en tout cas !). Jâai Ă©galement testĂ© les glaces au matcha (poudre trĂšs fine de thĂ© vert) dont je nâai pas un excellent souvenir. On ne peut pas tout aimer !



Pour lâinstant, je suis trĂšs satisfait de mon nouveau jouet. Jâai dĂ©jĂ prĂ©vu de faire de nouveaux tests, en pleine nuit cette fois, dans le quartier de Shibuya. Ce sera pour la prochaine fois !

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Les premiĂšres fois, la discipline
Quasiment deux semaines que je suis arrivĂ© au Japon. Deux semaines qui ont Ă©tĂ© bien remplies, notamment par des premiĂšres fois : le premier choc culturel, premiĂšre panique nocturne, premiĂšres Ă©preuves, premiĂšre excursion dans la nature, premiĂšres dĂ©couvertes culinaires, premiĂšres rencontres, premier karaokĂ©, premier izakaya, premiĂšre cuite, etc... Au cours de ces derniers jours passĂ©s Ă Tokyo, jâai vraiment rĂ©alisĂ© que je nâĂ©tais plus en France. Pas simplement pour des vacances, mais pour une longue pĂ©riode. Je vis dĂ©sormais au Japon, voilĂ ma nouvelle rĂ©alitĂ©.

Jâai dĂ©jĂ Ă©voquĂ© ici la nĂ©cessitĂ© dâapprendre la langue. Câest difficile. PlutĂŽt que dâapprendre bĂȘtement des phrases toutes faĂźtes, ce qui est tout Ă fait suffisant pour un court voyage, jâai choisi de partir de la base. Et la base en Japonais, câest lâĂ©criture. Parler est une chose essentielle pour communiquer, mais savoir lire et Ă©crire sont deux aspects indispensables. Et en japonais, savoir lire, mĂȘme sans comprendre le sens, est dĂ©jĂ une Ă©preuve. Ce nâest pas comme pour les autres langues dâorigine latine. On peut trĂšs bien lire de lâanglais ou de lâespagnol sans le comprendre, sans lâavoir Ă©tudier. Parce quâon reconnaĂźt les lettres, on peut deviner les sons, mĂȘme grossiĂšrement. Le japonais est une autre paire de manche.
Depuis hier, en plus du fait dâapprendre quelques mots chaque jour, jâai dĂ©cidĂ© de passer au minimum deux heures par jours Ă Ă©crire, réécrire encore et encore les mĂȘmes symboles. Il nây a pas de secret, jâai dĂ©jĂ essayĂ© de mĂ©moriser en lisant simplement Ă rĂ©pĂ©tition, mais ça nâa pas marchĂ©. Autant retourner Ă quelque chose de plus basique, de plus enfantin et scolaire. Je remplis donc les pages de mon carnet. Ce matin, je remarque dĂ©jĂ des premiers rĂ©sultats encourageant. Certains sont dĂ©jĂ rentrĂ©s. Pas beaucoup bien sĂ»r, une petite dizaine tout au plus, mais au moins je progresse. Et câest plus que nĂ©cessaire.

NĂ©cessaire car ce temps investi, câest une tranche importante de mes journĂ©es. Car il sâajoute Ă celui passĂ© Ă Ă©crire, Ă©crire des articles pour ce blog et surtout Ă©crire sur mes diffĂ©rents projets de scĂ©nario. Ainsi, je passe en moyenne deux bonnes heures par jour Ă Ă©crire. Si vous avez suivi, on est dĂ©jĂ grosso modo Ă quatre bonnes heures par jours qui sont investis dans quelque chose qui nâaura pas de rĂ©sultat immĂ©diat mais Ă long terme. DâoĂč la difficultĂ© Ă continuer et surtout garder ce rythme, cette discipline. Lâabsence de rĂ©sultat ou de plaisir immĂ©diat est souvent fatale. Ăvidemment, il est plus plaisant de passer ce temps Ă regarder un film, une sĂ©rie ou Ă visiter une ville. Alors je me force.

Mais une bonne partie de ma journĂ©e est Ă©galement libre. Je me balade. Je dĂ©couvre encore certains quartiers de Tokyo. Cette ville est immense, pleine de secrets Ă chaque coin de rue. Elle rappelle Paris ou New-York, en diffĂ©rent bien sĂ»r. Je rĂ©flĂ©chis sĂ©rieusement Ă lâidĂ©e dâacquĂ©rir un nouvel appareil photo. Mon compact Sony achetĂ© au Canada nâest plus tout jeune et il a ses limites. ProblĂšmes sous certaines luminositĂ©s, notamment la nuit. Je ne suis pas vraiment photographe, mais jâapprĂ©cie les beaux clichĂ©s. Et des beaux clichĂ©s, jâaurai de bonnes occasions dâen prendre dâici quelques semaines, quand les couleurs de lâautomne vont inonder Tokyo et ses alentours. Câest lâun des deux temps forts au Japon, avec les floraisons dâAvril. Je suis impatient dâen profiter et dâexplorer la campagne proche de Tokyo. Jâai dĂ©jĂ fait des recherches et repĂ©rĂ© quelques endroits. Autant vous en faire profiter dans de bonnes conditions.

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Japan Foodporn #1
Parce que ce voyage est aussi lâoccasion de profiter de la richesse de la cuisine japonaise, je vous propose ces quelques clichĂ©s des repas pris au cours de cette premiĂšre semaine. Bon appĂ©tit !







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Soirée dans un Izakaya
Il est 20h. Je quitte ma chambre et rejoint Arthur dans la salle commune de la guesthouse. Plusieurs personnes sont dĂ©jĂ lĂ , mais impossible de me rappeler des noms de chacun (encore un problĂšme Ă rĂ©soudre assez rapidement). Mon entrĂ©e est remarquĂ©e. Sans doute Ă cause de la bouteille de Whisky Suntori que jâai dans les mains. Nous discutons, nous buvons, nous Ă©laborons un plan de soirĂ©e. Arthur veut me faire dĂ©couvrir un Izakaya. Curieux, jâaccepte et me lĂšve, prĂȘt Ă partir. Il mâinvite Ă me rasoir. Il est trop tĂŽt. Nous buvons, nous discutons.
22h30. Bill Murray serait fier. Le Suntori Time est fini, comme la bouteille. Arthur donne son feu vert. Il nây a plus rien Ă boire, il est lâheure de passer Ă la suite. Nous nous mettons en route vers Kichijoji, Ă une quinzaine de minutes de marche. En chemin, nous passons par le parc Inokashira et je tombe sur un distributeur sur lequel je remarque la tĂȘte de Tommy Lee Jones qui participe Ă la campagne promotionnelle dâune marque de cafĂ© glacĂ©. Jâaime bien le cafĂ© glacĂ©. Nous arrivons dans le centre animĂ© de Kichijoji. Nous nous faufilons dans des petites rues. Arthur mâemmĂšne vers son Izakaya prĂ©fĂ©rĂ©. Celui oĂč il a passĂ© ses meilleures soirĂ©es.

Lâendroit est minuscule. En fait, comme tous les Izakaya, il nây a que quelques places, moins dâune dizaine, ce qui favorise les Ă©changes entre les clients et avec le patron, seul maĂźtre Ă bord. Nous prenons donc place. Le maĂźtre des lieux du soir est anodin. Il me rappelle le propriĂ©taire de Gizmo dans Gremlins.


Arthur se charge de commander un premier sakĂ©, servi chaud. De cette façon, lâalcool est beaucoup moins agressif pour le palais. Câest quasiment comme de lâeau. Câest un piĂšge bien sĂ»r. Nous commandons Ă©galement de la nourriture. Il parle japonais et peut dĂ©chiffrer lâĂ©criture qui est encore pour moi un vrai mystĂšre. Sans parler japonais, je pense quâil est trĂšs difficile dâaccĂ©der Ă ce genre dâendroit et dâen profiter pleinement. Il faut que je mâamĂ©liore.

La tĂ©lĂ©vision de lâĂ©tablissement attire mon attention. Les programmes sont complĂštement dĂ©calĂ©s. Je vois en lâespace de quelques minutes un bison attaquer un lapin, un danseur Ă©trange et des hommes dĂ©guisĂ©s en chien encercler un troupeau de moutons. Je ne suis mĂȘme pas sĂ»r que qui que ce soit soir puisse comprendre.Â

Les autres clients sont intriguĂ©s par notre prĂ©sence et nâhĂ©sitent pas Ă nous questionner, en japonais pour la plupart et dans un anglais timide pour certains. Une bonne chose pour moi. Je peux dialoguer sans trop de problĂšmes. Lâambiance est incomparable. La nourriture est excellente. Nous avons droit Ă du saumon grillĂ©, des salades Ă©tranges et mĂȘme des haricots.Â

Il est dĂ©jĂ 3h du matin. Le sakĂ© a remplacĂ© un breuvage plus fort encore. Le maĂźtre des lieux nous fait tester une composition que je ne connais pas : du thĂ© vert mĂ©langĂ© Ă de lâalcool de riz. Câest traitre car le mĂ©lange est inĂ©gal : le thĂ© ne reprĂ©sente que 20% du verre alors que lâalcool Ă 50° prend le reste. Finir ce verre est la plus grosse Ă©preuve de la soirĂ©e. Nous dĂ©cidons de changer dâIzakaya, histoire de rencontrer dâautres japonais et surtout dâĂ©chapper Ă une nouvelle tournĂ©e.

Quelques mĂštres plus loin, câest dans un autre Ă©tablissement que nous trouvons refuge. Le maĂźtre ici, câest cette fille aux cheveux rouges. Elle nous accueille avec le sourire et nous invite Ă nous assoir. Nous Ă©changeons avec un japonais mais mon attention est attirĂ©e vers deux japonaises particuliĂšrement Ă©mĂ©chĂ©es. Personne ne les ennuie ici. Câest dĂ©jĂ un constat qui mâa frappĂ© en me baladant dans les parcs le soir. Ici, on peut vraiment profiter des choses, sans craindre de se faire agresser. Le Japon est un pays trĂšs sĂ»r. Lorsque lâune dâelle manque de sâeffondrer, je fais un geste pour la retenir. Elle mâoffre un sachet de bonbon au citron. On discute deux minutes, puis elle retourne prĂšs de son amie.

Il est 5h. LâĂ©tablissement ferme. Nous repartons Ă travers le parc. Lâaube est proche. Les derniers fĂȘtards croisent les premiers joggeurs. Il fait bon de vivre au Japon.Â
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Business plan et passage Ă Akihabara
Rester un an au Japon implique dâavoir beaucoup dâargent. Câest un pays relativement cher, surtout au niveau des transports (ici le tarif se calcule en fonction du nombre de station et des compagnies qui se partagent les mĂ©tro/train/tram de Tokyo) et du logement (comparable Ă Paris). Pour la nourriture au contraire, il nâest pas rare de payer moins de 10⏠dans un restaurant pour un repas complet et variĂ©, boisson comprise, et des solutions trĂšs Ă©conomiques existent (le bol de riz bien sĂ»r !). Quoi quâil en soit, si je ne compte pas trop entamer mes rĂ©serves, il faut tĂŽt ou tard que je travaille si je veux rester au Japon une annĂ©e complĂšte.
Pour le boulot, je peux assez facilement trouver un job alimentaire dans la restauration pour faire la plonge voir, quand mon niveau de japonais ne sera plus dans les abysses, comme commis de cuisine. Mais ce voyage au Japon, câest une aventure atypique. Il fallait donc y joindre un boulot atypique, pour moi en tout cas. Jâai donc lâintention dâenseigner le français en tant que professeur particulier. Pour que cette activitĂ© soit viable financiĂšrement, il faut que je parvienne Ă donner au minimum douze heures de cours par semaine (sans compter bien sĂ»r le temps de prĂ©paration de chaque cours et des trajets en transports en commun). Je sais dĂ©jĂ que le premier mois de travail ne sera pas rentable, car il me faut acquĂ©rir une base dâĂ©tudiants rĂ©guliers pour pouvoir effectivement donner ces fameuses heures toutes les semaines. Mais avant de mettre Ă exĂ©cution mon business plan, il fallait absolument que jâobtienne un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone afin dâĂȘtre directement joignable par mes futurs Ă©lĂšves. Pour ce faire, jâavais besoin de ma carte de rĂ©sident fraĂźchement acquise auprĂšs de lâadministration de mon quartier et ensuite de trouver un magasin avec un staff parlant anglais et disposant dâun large choix dâoffres.

Direction donc le quartier dâAkihabara, le paradis de lâĂ©lectronique et des univers geek. Si vous avez dĂ©jĂ regardĂ© ne serait-ce quâun seul reportage sur le Japon Ă la TV, vous avez forcĂ©ment aperçu des images de ce quartier si emblĂ©matique. Câest ici que lâon trouve la plus grosse concentration de boutiques high-tech du Japon et de magasins relatifs aux mangas et animĂ©s japonais.
Câest une zone assez fascinante de Tokyo. Lâaspect le plus mĂ©diatisĂ© du quartier est bien sĂ»r son cĂŽtĂ© geek. Jeux vidĂ©o et mangas sont Ă lâhonneur ici. Il y a tellement de choix dans tous les domaines que lâon se perd assez facilement dans les sections entiĂšrement dĂ©diĂ©es aux univers de One Piece, Dragon Ball, Naruto ou encore Evangelion. Câest dâailleurs assez hallucinant de constater quâaprĂšs toutes ces annĂ©es, One Piece est toujours en position dominante ici. Impossible de trouver une seule boutique oĂč une partie importante nâest pas entiĂšrement dĂ©diĂ©e au manga dâEichiro Oda.

Je suis tombĂ© sur des boutiques de figurines sur plusieurs Ă©tages contenant de vĂ©ritables merveilles, mais je nâai malheureusement pas pu prendre de photo, les vendeurs veillant au grain. Jâai Ă©tĂ© assez surpris de voir que les prix nâĂ©taient pas si exorbitants que cela, surtout le court actuel du Yen japonais. Toutes les rĂ©fĂ©rences que jâai comparĂ©es avec Amazon Ă©taient au moins 20% moins cher Ă Akihabara. Jâai dĂ» rĂ©sister Ă lâenvie de tout acheter et de toute façon, jâavais une mission plus importante.
Câest donc dans lâimmense immeuble Yodobashi Akiba de Akihabara que jâai pu enfin souscrire Ă un abonnement tĂ©lĂ©phonique japonais. Pour vous donner une idĂ©e par rapport Ă la France, je suis dĂ©sormais engagĂ© sur un an et pour environ 20 euros par mois, je dispose de 9 GB de data pour internet et dâun numĂ©ro japonais. Oui, câest tout. Pour ce qui est des appels et des sms, câest Ă la minute et Ă lâunitĂ©. Cela peut paraĂźtre exorbitant et ça lâest, mais il faut savoir quâau Japon, les forfaits les plus intĂ©ressants ont un engagement de deux ans (comme il nây a pas si longtemps en France) et sont donc fermĂ©s Ă la plupart des Ă©trangers sur le territoire avec un visa temporaire comme moi. Mais ce nâest pas si grave car nous sommes au Japon et ici les appels et les sms sont quasiment inutiles. En effet, lâĂ©crasante majoritĂ© des japonais utilise Line, un service de messagerie et dâappel similaire Ă Whatsapp et qui passe donc par internet. Autant dire que je nâaurai pas souvent besoin dâappeler via le tĂ©lĂ©phone ou dâenvoyer des sms, mĂȘme pour joindre mes Ă©lĂšves.

Les jours Ă venir seront dĂ©diĂ©s Ă la recherche dâĂ©lĂšves et Ă lâapprentissage intensif du japonais. Il faut que je sois prĂȘt rapidement car jâai deux grands projets pour les mois Ă venir qui impliquent de pouvoir me dĂ©brouiller complĂštement seul et sans recourir Ă lâanglais. Jâaurai lâoccasion de vous reparler de ces projets trĂšs bientĂŽt mais cela promet encore de grands moments car nous plongerons dans des endroits inexplorĂ©s par le commun des mortels (plus gĂ©nĂ©ralement par les touristes !).
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Welcome to Mitaka, Tokyo
Câest officiel, jâai une adresse. Je ne mâen sors pas trop mal. Je termine Ă peine ma premiĂšre semaine au Japon aprĂšs tout. Je vais enfin pouvoir avoir un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone Ă moi, ouvrir un compte bancaire et commencer Ă chercher des Ă©lĂšves pour donner des cours particuliers de français. Des jours trĂšs chargĂ©s mâattendent, notamment car il faut absolument que jâamĂ©liore mon japonais rapidement. Mais pour lâheure, je savoure les instants passĂ©s dans la guesthouse et dans ce quartier de Tokyo.

Jâhabite Ă 5 minutes Ă pieds de la gare Inokashira-Koen, une petite station collĂ©e au fameux parc Inokashira. A peine mes affaires dĂ©posĂ©es dans ma chambre et « rangĂ©es », comme la maison semble vide, je dĂ©cide de partir explorer les alentours. Le soleil ne va pas tarder Ă se coucher (Ă Tokyo, en cette pĂ©riode de lâannĂ©e, il fait nuit Ă partir de 17h30). Les rues sont trĂšs Ă©troites, si Ă©troites que la plupart des rues sont Ă sens unique et que trĂšs peu de voitures occidentales pourraient sây glisser. Les voitures japonaises qui y sont utilisĂ©s sont Ă lâimage des rues. Câest un quartier populaire et paisible. Il doit y avoir une Ă©cole pas loin, parce que je crois de nombreux collĂ©giens en uniforme qui rentrent chez eux et me lancent quelques regards curieux. Si dans le centre de Tokyo les Ă©trangers sont lĂ©gions, jâimagine quâil est plus rare dâen croiser dans ce genre de quartier. Il fait encore chaud mais un petit vent se glisse dans ce dĂ©dale de maisons. MalgrĂ© le cĂŽtĂ© labyrinthique et lâĂ©troitesse des rues, on sây sent bien. Câest un quartier Ă taille humaine. Peu de voiture, beaucoup de piĂ©tons et de cyclistes. Les petits commerces sont nombreux, notamment prĂšs de la gare et du parc. Je repĂšre quelques bars et restaurants dans lesquels je mâincrusterai quand je serai en mesure dâavoir une conversation simple en japonais. Je nâai pas envie dâavoir cette image dâĂ©tranger qui ne sâintĂ©resse pas Ă la langue dans ce quartier.

Je fais un arrĂȘt dans lâun des supermarchĂ©s du coin. Je veux faire quelques provisions et trouver un plat pour le soir. Je suis vite perdu dans les rayons, mais je suis curieux donc je sĂ©lectionne plusieurs choses que je veux tester. A la caisse, jâinterroge la jeune femme sur la façon dont je dois prĂ©parer lâun des sachets de viandes que jâai achetĂ© (jâavais, deux minutes plus tĂŽt, regarder sur mon tĂ©lĂ©phone comment dire « fris », « à la poĂȘle » et « au four », en espĂ©rant que ce soit lâun de ceux-lĂ Ă©videmment). Je sens quâil y a un malaise. Elle me regarde bizarrement. Je rĂ©pĂšte, pensant quâil sâagit dâun problĂšme de prononciation. DĂ©sespĂ©rĂ©, je lui montre sur mon tĂ©lĂ©phone. Elle esquisse un sourire et me montre une petite Ă©tiquette sur le sachet. Je ne lâavais pas remarquĂ©, pourtant cette Ă©tiquette aurait pu mâĂ©viter ce moment : le sachet contient de la nourriture pour chien, comme en tĂ©moigne lâĂ©tiquette reprĂ©sentant un petit chien.

Je rentre Ă la guesthouse. Jâentends des voix, quelque part dans la maison. Avant de partir dans les rues de Mitaka, jâai pris la peine dâaccrocher un petit message sur le tableau afin de me prĂ©senter. Je monte dans ma chambre pour ranger mes acquisitions et je redescends avec mon plat cuisinĂ©. Je mâinstalle donc dans la salle commune, encore vide. Jâen profite pour manger et Ă©crire. Des bruits de pas. Le festival peut commencer.

Je rencontre KĂ©vin, le français bossant dans lâimport de foies gras ; Shun, la corĂ©enne de 50 ans qui trouve mignon mon petit message sur le tableau ; Tania, une Ă©tudiante française ; Marcus, un nĂ©o-zĂ©landais qui travaille pour une ONG en tant quâinterprĂšte ; etc... La liste sâallonge toute la soirĂ©e, si bien que je suis obligĂ© dâinventer des prĂ©noms pour cet article faute de me rappeler des vrais. La plupart ont entre 20 et 30 ans. Ce soir-lĂ , je nâai pas parlĂ© français, jâai conversĂ© en anglais et appris quelques trucs en japonais. Car tous ceux qui sont ici sont lĂ depuis plusieurs mois et parviennent Ă converser dans cette langue, Ă diffĂ©rents niveaux. Je retrouve une ambiance et une atmosphĂšre incomparable. Tout le monde est lĂ pour Ă©changer. La vie dâĂ©tranger dans un pays difficile Ă apprĂ©hender. Je participe et Ă©coute toutes les conversations, prenant des notes dans ma tĂȘte. Câest probablement avec eux que je vais passer les prochains mois. Câest avec eux que je vivrais rĂ©ellement au Japon. Eux encore qui me permettront de progresser.
Mon tĂ©lĂ©phone vibre. Câest Yosyua. Je suis toujours incapable de prononcer correctement son nom. Depuis la soirĂ©e passĂ©e dans un bar Ă Tokyo quelques jours plus tĂŽt, nous restons en contact. Je suis invitĂ© Ă un karaokĂ© avec ses amis vendredi. Mon premier karaokĂ© au Japon. VoilĂ qui promet une belle soirĂ©e...
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Dernier jour Ă Osaka et retour Ă Poudlard !
AprĂšs les dĂ©boires de la veille dans la forĂȘt de Minoh, cette derniĂšre journĂ©e sonne comme une belle promesse. Le programme est simple : prendre du bon temps et dĂ©couvrir le parc Universal Studios dâOsaka. Ayant dĂ©jĂ visitĂ© celui dâOrlando aux Ătats-Unis, je sais dĂ©jĂ que ma journĂ©e sera agrĂ©able et sans doute pleine de surprises puisque le parc dâOsaka est encore diffĂ©rent de celui que je connais.
Comme dâhabitude, je me lĂšve tĂŽt. Une grosse journĂ©e ensoleillĂ©e sâannonce, je nâoublie donc pas les prĂ©cieuses bouteilles dâeau. Câest lundi, le parc devrait ĂȘtre plutĂŽt calme juste aprĂšs le week-end habituellement chargĂ©. Câest une certitude et, jusquâĂ ce que jâarrive Ă la station qui mĂšne au parc, jây crois. Et puis câest le choc. La foule est compacte. LâentrĂ©e du parc est bondĂ©e, si bien quâil est quasi-impossible de circuler et ce, malgrĂ© lâorganisation de files dâattente bien dessinĂ©es Ă la japonaise. Je ne comprends pas, alors je fais une recherche sur mon tĂ©lĂ©phone. Tout sâexplique. Ce lundi 9 octobre est fĂ©riĂ© au Japon : câest le Taiiku no Hi (äœèČăźæ„), la JournĂ©e de la SantĂ© et du Sport et visiblement, je suis bien le seul Ă lâignorer. Il fait si chaud parmi la foule.


Une idĂ©e me traverse lâesprit : si, comme aux Ătats-Unis, les attractions disposent de files « Single Rider » (pour personne seule donc), je serai en mesure dâĂ©viter le plus gros de lâattente voir la totalitĂ©. Un rapide coup dâĆil au plan distribuĂ© Ă la caisse me permet de vĂ©rifier quâeffectivement Universal Studios dâOsaka propose ce type de file dâattente, au moins pour les principales attractions. Pas de panique donc. Sauf que... je remarque immĂ©diatement que celle qui mâintĂ©resse le plus nâen dispose pas. A peine les portiques dâentrĂ©e passĂ©s, sans perdre de temps, je file immĂ©diatement vers la zone thĂ©matique qui mâintĂ©resse.Â


Je nâai quâĂ faire quelques pas au milieu de ces sapins pour ressentir quelque chose. Les thĂšmes de la bande originale de la saga Harry Potter rĂ©sonnent. Quelques mĂštres plus loin, je pĂ©nĂštre dans la reconstitution Ă taille rĂ©elle du village de PrĂ©-au-Lard, si emblĂ©matique avec ses boutiques dont les toits sont recouverts de neige. Tout y est. Cette version du village spĂ©cialement revisitĂ©e pour les parcs Universal Studios est en fait un mixte entre le PrĂ©-au-Lard que lâon connaĂźt, avec le pub des Trois Balais ou encore la confiserie Honeydukes, et du Chemin de Traverse, duquel on retrouve la boutique de baguette dâOlivander et celle de Fleury & Bott notamment. Le charme opĂšre. Plus loin, le ChĂąteau de Poudlard apparaĂźt et dĂ©jĂ lâexcitation Ă lâidĂ©e de refaire lâattraction quâil cache est lĂ . Je dĂ©chante trĂšs vite. Il me faut trois longues heures pour arriver au bout de la file dâattente. Trois heures.

Harry Potter & The Forbidden Journey est, selon moi, la meilleure attraction que jâai jamais faĂźtes dans un parc dâattraction, quel quâil soit. Il est trĂšs difficile de dĂ©crire exactement en quoi consiste lâattraction et les vidĂ©os visibles sur internet ne peuvent retranscrire les sensations et lâexpĂ©rience du fait de lâobscuritĂ©. En gros, il sâagit dâun train fantĂŽme, les « wagons » Ă©tant fixĂ©s sur un bras robotique qui vous emmĂšne Ă travers une aventure autour du chĂąteau de Poudlard. On alterne, sans transition, les passages en dĂ©cors rĂ©els et en sĂ©quences cinĂ©matographiques projetĂ©s sur des Ă©crans paraboliques qui se « collent » aux wagons et les englobent entiĂšrement. Bien sĂ»r, le mĂ©canisme est totalement cachĂ©. Câest une expĂ©rience totalement dingue.

En sortant, je ne suis bien Ă©videmment pas déçu. Jâai cependant eu beaucoup de mal avec les doublages japonais. Je prĂ©vois dĂ©jĂ dây retourner en fin de journĂ©e, quand il y aura moins de monde dans le parc. Hors de question de se retaper les trois heures de queue.

Le reste de la journĂ©e est cool. La plupart des attractions proposent des files « single rider », si bien que je ne fais pas la queue bien longtemps, alors que le temps moyen est de 2h30 un peu partout. Je redĂ©couvre avec plaisir les attractions inspirĂ©es de Jurrasic Park et des Dents de la Mer. Lâambiance est toujours au rendez-vous. La surprise vient de la zone Jurrasic Park qui offre une attraction qui nâexistait pas Ă Orlando lors de mon passage : un roller coaster suspendu. ConcrĂštement, les siĂšges sont totalement inclinĂ©s et collĂ©s aux rails situĂ©s en lâair, si bien que lâon se retrouve face au vide tout au long du trajet. Câest atypique et perturbant. Je nâhĂ©site pas, jâadore les roller coaster. LâexpĂ©rience est perturbante, surtout au dĂ©but lors de la montĂ©e en douceur. Le vide et la hauteur impressionnent. JâapprĂ©hende surtout la premiĂšre chute... Quelques minutes plus tard, je ressors complĂštement conquis. LâapprĂ©hension du dĂ©but a trĂšs vite disparu. Dans cette position si originale, les sensations ont Ă©tĂ© inimaginables.

La journĂ©e touche bientĂŽt Ă sa fin. Mon appareil photo est tombĂ© en rade de batterie Ă la mi-journĂ©e. Jâai oubliĂ© que ça se rechargeait. Les seuls points noires de la journĂ©e sont Ă©videmment le monde en ce jour fĂ©riĂ© (mais les files « single rider mâont permis dâĂ©viter le pire) et le fait que le spectacle inspirĂ© du film Water World soit annulĂ© pour la journĂ©e (je lâavais dĂ©jĂ manquĂ© Ă Orlando).
Je rentre Ă lâhĂŽtel. Pour cette derniĂšre nuit Ă Osaka, je dĂ©cide de passer quelques heures dans le Sento de lâhĂŽtel pour en profiter un maximum. Les Sento sont des bains ouverts oĂč lâon peut se relaxer. La spĂ©cificitĂ©, câest que tout vĂȘtement, maillot de bain compris, est interdit. Vous ne pouvez pas non plus y pĂ©nĂ©trer avec votre serviette autour de la taille, il faut tout laisser au vestiaire. LâexpĂ©rience est trĂšs perturbante, surtout au dĂ©but. Au Japon pourtant, câest une pratique trĂšs courante et ce, depuis lâenfance. En effet, jâai souvent vu des trĂšs jeunes enfants accompagnĂ©s de leurs parents faire trempette. La grande majoritĂ© des Sento ne sont pas mixte, homme et femme ayant chacun une section rĂ©servĂ©e. Personnellement, jâai Ă©tĂ© complĂštement conquis par ces bains. Je ne suis pas le seul bien sĂ»r, jâai eu le plaisir dây discuter avec un canadien de passage, mais la grande majoritĂ© des occidentaux qui sĂ©journaient dans lâhĂŽtel ne sây sont jamais rendus. 99% des personnes croisĂ©es dedans Ă©taient japonaises et je peux tout Ă fait comprendre pourquoi.

Il existe, en plus des Sento qui sont gĂ©nĂ©ralement publique, un autre type de bain, spĂ©cifique au Japon. Ce sont les Onsen, dont la particularitĂ© est que lâeau bouillante des bassins provient directement de source chaude dâorigine volcanique. Je nâai pas encore lâoccasion dâessayer mais il paraĂźt que câest le summum de la dĂ©tente. On en trouve gĂ©nĂ©ralement dans des Ryokaan, sorte dâauberge traditionnelle de luxe, et dans les campagnes.
Je termine cet article dans le Shinkansen qui me ramĂšne Ă Tokyo. Aujourdâhui, je signe mon contrat pour la chambre dans la guesthouse qui va mâaccueillir pour les mois Ă venir. Les prochains jours, sauf changement de derniĂšre minute (pas impossible), je vais commencer Ă rechercher des Ă©tudiants pour donner des cours particulier de français (le job que je compte exercer pour financer cette annĂ©e) et bien sĂ»r continuer de dĂ©couvrir Tokyo. Je nây suis finalement pas rester longtemps et je nâen ai explorĂ© quâune petite partie. Ăa ne fait mĂȘme pas une semaine que je suis au Japon aprĂšs tout. Lâaventure ne fait que commencer !
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CâĂ©tait le mauvais chemin...
Pour ce deuxiĂšme jour Ă Osaka, jâavais un programme plutĂŽt bien ficelĂ©. Visiter Minoh et les trĂ©sors de la forĂȘt qui lâentoure, revenir Ă Osaka pour visiter son chĂąteau et son centre-ville oĂč je comptais finir la journĂ©e. Bien sĂ»r, ça ne sâest pas exactement passĂ© comme je lâavais prĂ©vu. Pas du tout mĂȘme ! La journĂ©e commençait pourtant si bien...
Lâalarme du tĂ©lĂ©phone sonne Ă 6h du matin, comme programmĂ©e. Le rĂ©veil nâest pas trop difficile. 30 minutes plus tard, le petit-dĂ©jeuner englouti, je quitte lâhĂŽtel en direction de la station de Yodoyabashi. Il nâest mĂȘme pas 7h et je suis dĂ©jĂ en route. Je suis en avance sur mon programme, une premiĂšre depuis mon arrivĂ©e au Japon. En revanche, il fait dĂ©jĂ chaud. Deux correspondances plus tard, jâarrive enfin Ă la gare de Minoh (Minoo-shi), une ville situĂ©e Ă une quinzaine de kilomĂštres au nord dâOsaka.


Minoh a beaucoup de charme, mais je ne mâattarde pas, jâaurai normalement un peu de temps au retour pour la dĂ©couvrir. Une longue marche mâattend Ă travers la forĂȘt pour rejoindre mes deux objectifs : la cascade de Minoh reconnue comme lâune des plus belles du Japon et le temple Katsuo-ji vieux de prĂšs de 1200 ans. DâaprĂšs la petite carte dĂ©gotĂ©e sur le net, il va me falloir 1h20 pour rejoindre le temple (la cascade se situe Ă mi-chemin, Ă environ 40 minutes de marche de Minoh). Il faut avancer. Il nây a pas beaucoup de monde pour lâinstant, mais je sais que la frĂ©quentation des lieux va exploser en fin de matinĂ©e et je veux absolument Ă©viter la foule pour profiter au maximum du charme de cette nature. La pente est douce et le sol en bĂ©ton, lâascension est pour lâinstant facile. Heureusement dâailleurs, car je nâai aucun Ă©quipement particulier. Je nâavais pas prĂ©vu la chaleur. Il est 8h et il fait dĂ©jĂ 28°C. Dans quelques heures, ce sera difficilement supportable. Heureusement, jâai pris la peine dâemmener deux portions dâonigiri (sorte de grosses boulettes de riz enveloppĂ©e dans une algue) et deux bouteilles dâeau. Je ne mâinquiĂšte pas pour le ravitaillement. Je suis encore dans la zone habitĂ©e, mais dĂ©jĂ le panorama est superbe et tranquille. Un petit temple borde le chemin.


Jâavance plutĂŽt bien. Je ne suis plus trĂšs loin de la cascade. Il est quasiment 9h. Je lâentends. Le chemin est un peu plus compliquĂ© Ă apprĂ©hender. La pente sâest considĂ©rablement raidie. Je croise plusieurs passants, visiblement ravis du spectacle qui mâattend. Le chemin tourne et je la vois.


Le spectacle est dĂ©jĂ incroyable et je nâose imaginer ce quâil peut offrir dĂ©but novembre (feuilles dâautomne) et Ă la mi-avril (floraison des arbres). Jây reviendrai peut-ĂȘtre durant lâun de ces temps forts. Je fais une pause. Les visiteurs sont dĂ©sormais plus nombreux. En revanche, aucun signe des singes, censĂ©s habiter cette forĂȘt et se prĂȘter au flot des flashs des touristes. Je me prĂ©pare Ă repartir. Je trouve le chemin qui continue et remarque que peu de personnes dĂ©passent lâĂ©tape de la cascade. Je ne comprends pas pourquoi, le temple Ă©tant au moins aussi Ă©blouissant que la cascade de Minoh dâaprĂšs ce que jâai vu sur le net. Peu importe, je me mets en route. Il faut grimper. La pente est rude et en terre, mais ça ne dure pas plus dâune vingtaine de minutes. Le chemin devient bitume Ă nouveau et longe dĂ©sormais une route. Quelques voitures passent. La transition me surprend, mais je continue en suivant un petit groupe de personnes ĂągĂ©es. Le rĂ©seau de mon tĂ©lĂ©phone fonctionne par intermittence.

Le chemin sâĂ©carte de la route. Le petit groupe qui mâescortait a dĂ©cidĂ© de faire une pause. Je les laisse derriĂšre. Je suis dans la forĂȘt, il nây aura plus que de la terre. La chaleur est forte et lâombre des arbres ne suffit pas Ă mâĂ©pargner. LâhumiditĂ© nâarrange rien. Un embranchement. Le panneau Ă cĂŽtĂ© ne mâaide pas vraiment. Je suis toujours une chĂšvre en japonais. Je dĂ©cide de prendre celui qui me semble le plus large, le mieux dessinĂ©.
Il est 10h30. Cela fait plus dâune heure que je suis seul dans la forĂȘt. Le chemin sâest considĂ©rablement rĂ©trĂ©cit et devient trĂšs difficile. La nature partout. Toujours aucun signe des singes. Pas la moindre indication. Jâaurai dĂ©jĂ dĂ» atteindre le temple. Impossible quâil sâagisse de la bonne voie, je dĂ©cide de rebrousser chemin. Dans le doute, je vĂ©rifie mon tĂ©lĂ©phone. Du rĂ©seau Ă nouveau. Un rapide coup dâĆil Ă Google Map me confirme que je suis allĂ© dans la mauvaise direction. Pire, jâai perdu beaucoup de temps. Trois heures, câest normalement le temps nĂ©cessaire pour voir la cascade et le temple et revenir Ă la ville. Dans la rĂ©alitĂ©, je suis Ă prĂšs de 3km de la ville Ă vol dâoiseau, en pleine forĂȘt. Jâai chaud, mais lâeau nâest pas un problĂšme. Un peu plus tĂŽt sur le chemin, un robinet reliĂ© Ă une source naturelle mâa permis de remplir mes bouteilles.

Il est 12h quand je retrouve la ville de Minoh. La descente a Ă©tĂ© plus rapide que prĂ©vue, mais lâessentiel est ailleurs. Je nâai pas eu le courage de prendre le vrai chemin une fois Ă lâembranchement qui mâa tant coĂ»tĂ©. Rejoindre le temple Katsuo-ji mâaurait pris encore du temps et de lâĂ©nergie. Jây ai renoncĂ© pour cette fois. Je suis sĂ»r de revenir un jour pour prendre ma revanche. Dans le train qui me ramĂšne Ă Osaka, je rĂ©alise, du fait de la climatisation qui circule, que je suis complĂštement trempĂ©. Les objectifs de la journĂ©e sont compromis. Je suis crevĂ© et puant.Â

Je dĂ©cide quand mĂȘme de continuer selon mon plan initial. Je visite malgrĂ© tout le parc du ChĂąteau dâOsaka. LâĂ©difice est vraiment fidĂšle Ă sa rĂ©putation. SituĂ© au cĆur de la ville au milieu dâun immense parc, la forteresse japonaise a une allure folle. La fatigue me rattrape. Je ne vais pas plus loin et dĂ©cide de rentrer. Je passe devant un petit temple qui borde une des murailles du parc.

Il est bientĂŽt 15h30 quand je dĂ©barque dans le hall de lâhĂŽtel, complĂštement lessivĂ©. Ce mauvais chemin pris plus tĂŽt dans la forĂȘt a eu raison de moi. Dans mon Ă©tat, je sais que la journĂ©e est dĂ©jĂ finie. Le souvenir de la cascade de Minoh, de lâaventure solitaire dans la forĂȘt et lâimage du ChĂąteau dâOsaka resteront. Le reste aussi.
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