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Retour sur les premiers éléments après le crash du vol SU1492 d’Aeroflot à l’aéroport Moscou-Cheremetievo.

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À l’occasion d’une séance de dédicaces de son livre “Les leçons du pouvoir”, François Hollande a répondu à quelques questions pour Radio Pulsar.

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Avec Jean-François Cerisier de l'Université de Poitiers et Jean-Michel Perron du Réseau Canopé, nous avons discuté pédagogie et innovation avec l'édition 2018 du Créathon C2E.

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ASSISES DU JOURNALISME | Reportage de Nathan Leclerc sur les différents ateliers lors des Assises. Nathan s’est demandé si “le journalisme est utile ?”

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Le puzzle politique de l’après-présidentielle

    On dit souvent que les élections législatives, qui auront lieu cette année les dimanches 11 et 18 juin, constituent le troisième tour de l'élection présidentielle. Elles revêtent cette année un caractère particulier : Emmanuel Macron, le nouveau Président de la République, réussira-t-il à obtenir une majorité stable au Parlement ? Quid des partis traditionnels, menacés d'éclatement ? Décryptage des enjeux à gauche.

• Si un parti politique symbolise ce risque de dislocation interne, c'est bien le Parti Socialiste (PS). Fragilisé par le faible taux de popularité de François Hollande et divisé entre une orientation sociale-libérale, jusqu’à présent incarnée par Manuel Valls et proche de la ligne d'Emmanuel Macron, et une autre plus traditionnelle, celle des frondeurs et de Benoît Hamon, le PS a été largement battu dès le premier tour. "Le parti d'Epinay est mort et bien mort" d'après le propre aveu de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS a déclaré le 02 mai sur RFI qu'il "est clair qu'il faudra une reconstruction voire une refondation" du principal parti de gauche.

Des figures et élus du PS, parmi lesquelles Anne Hidalgo et Martine Aubry, ont annoncé dans une tribune la création d'un nouveau mouvement politique. Signée par près de 200 politiques, artistes ou intellectuels, elle décrit Dès Demain comme "un grand mouvement d’innovation pour une démocratie européenne, écologique et sociale". Objectif ? Chercher des solutions et influencer les décisions autour de quatre "grands défis auxquels est confrontée l’humanité" : la lutte contre le changement climatique et les inégalités, la démocratie et le vivre-ensemble. Mais difficile de savoir quel sera le rôle exact de ce mouvement qui attire au-delà du parti socialiste.

Ce n'est pas la création d'un courant, d'un parti. Il s'agit de fédérer autour de valeurs communes, de travailler sur le temps long, de se fonder sur la société civile.

- Déclaration de l'entourage d'Anne Hidalgo à l'AFP

De son côté, Benoît Hamon, invité ce mercredi matin de la matinale de France Inter a déploré l'enterrement de ses idées par le bureau national du PS. Beaucoup des propositions du candidat à l'élection présidentielle ont, en effet, disparu du programme de son parti pour les législatives. Il a également annoncé le lancement d'un mouvement "large" et "transpartisan" dès le 1er juillet.

C'est un mouvement qui est un mouvement transpartisan, que je lancerai et qui se nourrira du travail des intellectuels, de cette innovation citoyenne et démocratique que nous avons mis en œuvre lors de la campagne présidentielle. Je pense qu'il faut que la gauche se régénère, qu'il y ait des lieux dans lesquels elle travaille, elle vive.

- Benoît Hamon sur France Inter, le 10/05/2017

• Emmanuel Macron planche sur la liste des 577 candidats qui représenteront son mouvement aux prochaines élections législatives. Pour le moment, ils ne sont que 428 à avoir été investis. Chaque citoyen peut y prétendre, il suffit de remplir un formulaire en ligne. Cinq critères sont retenus : "le renouvellement", "la parité stricte", "la probité", "la pluralité politique" et "l'accord avec le projet". L'étude des 15 000 dossiers déjà reçus par la commission d'investiture se poursuit.

En cas d'échec, le leader de La République en Marche ! pourra-t-il compter sur le soutien du PS pour former une coalition à l'Assemblée Nationale ? Rien n'est certain, son ancien adversaire Benoît Hamon ayant déclarer se situer dans l'opposition.

• Plus à gauche, l'entente fragile conclue avant la présidentielle entre Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise (LFI), et le Parti Communiste Français (PCF) semble avoir vécue. Le projet d'alliance pour les législatives a échoué et il y aura donc deux candidats différents (un pour LFI et un autre pour le PCF) dans la majorité des circonscriptions. Le mouvement de Jean-Luc M��lenchon a toutefois accepté de soutenir une dizaine de candidatures communistes. "J'ai entendu Jean-Luc Mélenchon présenter ça comme un geste magnifique, merci Monseigneur" a raillé Pierre Laurent, secrétaire général du PCF. Benoît Hamon n'avait pas exclu une alliance avec Jean-Luc Mélenchon, multipliant même les appels du pied à ce propos. Mais la réponse formulée par son ancien concurrent à l'élection présidentielle est très claire :

Si Benoît Hamon quitte le Parti Socialiste avec ses amis, demain matin je le rencontre. Mais il ne veut pas, ces gens-là n'ont aucun principe.

- Jean-Luc Mélenchon dans Le Figaro, le 11/05/2017

Enfin, Lutte Ouvrière, le parti de Nathalie Arthaud, sera représenté dans 553 circonscriptions.

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Le prix du journalisme radio des Médias Francophones Publics 2016

    Changement de nom pour les Radios Francophones Publiques qui deviennent les Médias Francophones Publics. France Télévisions, TV5 Monde et France Médias Monde rejoignent Radio France, Radio Canada, la Radio-Télévision Suisse et la Radio-Télévision Belge Francophone dans cette association chargée d’assurer une meilleure collaboration entre ces médias. Organisé chaque année, le prix du journalisme couronne le reportage radio sélectionné par un jury d’auditeurs (composé de 20 français, 20 belges, 20 suisses, 20 canadiens et 20 francophones d’autres pays). La dotation pour ce prix s’élève à 3 000€.

À LIRE EN + : Les reportages et ma sélection de l’édition 2015

Voici à présent une présentation des reportages, dans l’ordre de ma sélection personnelle. Un choix compliqué, trois reportages ayant la même thématique.

1- RTS : Exils, la route des migrants vécue de l’intérieur Reportage de Nicolas Schiau et Cyril Delemer Un reportage entièrement réalisé à l’aide d’un téléphone portable, plus de 6600 kilomètres parcourus entre la Syrie et la France, une immersion de  trois semaines pour recueillir les doutes et leurs de six jeunes syriens originaires de Racca, une ville aux mains de l’État-Islamique.

Ce reportage est arrivé en tête des votes du jury d’auditeurs.

2- RFI : Rêves d’Europe à Lesbos Reportage d’Anastasia Becchio 

La reporter de Radio France Internationale s’est rendue au début de l’année 2016 sur l’île de Lesbos où arrivent de nombreux réfugiés. Ils s’y enregistrent auprès d’un centre d’accueil de Frontex, l’autorité européenne en charge des frontières extérieure, et de la police grecque. Elle fait la rencontre de bénévoles d’une association espagnole, qui vient en aide aux migrants.

3- Radio Canada : L’AVC, comme un tsunami dans ma tête Reportage de Michel Labrecque Michel Labrecque, reporter à Radio-Canada est victime d’un Accident Vasculaire Cérébrale au début de l’année 2015 alors qu’il ne souffrait d’aucun symptôme précurseur. Six mois plus tard, guéri et sans séquelles, il peut retourner travailler. Il entreprend alors de raconter son expérience et d’expliquer les effets de l’AVC.

LIEN EXTERNE : Les reportages en compétition, sur le site de France Inter 

4- Radio France : 12 jours dans la vie d’un migrant Reportage d’Omar Ouahmane

Depuis la frontière qui sépare la Syrie et la Turquie jusqu’en Autriche, le reporter de Radio France a suivi une famille syrienne pendant 12 jours à la fin de l’année 2015. Deux parents et deux enfants qui ont tout quitté, espérant trouver une vie meilleure en Europe. Pour cela, il a fallu vaincre les périls du voyage et surmonter les peurs.

5- RTBF : Pour le meilleur et pour le pire Reportage de Charlotte Legrand et Julien Bader

En Belgique, un nouveau tribunal a été créé. En charge de la famille, il traite les affaires de divorces et de séparations ainsi que les conflits qui peuvent en découler (gardes, pensions, violences...). Déjà surchargés, ils simplifient le processus d’instruction de ces affaires.

publié le 04 décembre 2016 image : RFI

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La diplomatie au secours de l’urgence climatique

    C’est le titre de la conférence que Laurent Fabius, actuellement président du conseil constitutionnel, a donné à Poitiers le lundi 10 octobre. C’est donc en tant qu’ancien ministre des affaires étrangères, une fonction qu’il a occupé presque quatre ans sous le mandat de François Hollande, et Président de la COP21 qu’il s’est exprimé. Une Conférence des Parties d’emblée qualifiée de “succès”.

Les échanges de la COP21 se base notamment sur des analyses du GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, qui considère le phénomène de réchauffement climatique comme "incontestable" et recommande donc de limiter l’augmentation de la température à 1,5 degrés, 2 degrés au maximum, jusqu’en 2100. Les conséquences d’une augmentation supérieure seraient “apocalyptiques” d’après Laurent Fabius, qui cite pêle-mêle famines, guerres, migrations, aggravation des phénomènes météorologiques, inondation des zones côtières et effets néfastes sur l'agriculture.

Le Président de la COP21 a cité plusieurs facteurs pour expliquer la réussite de l’accord. Une évolution de la pensée dans "la planète scientifique" avec une prise de conscience collective de l'existence du réchauffement à l'échelle planétaire et de la responsabilité de l'Homme. Une évolution également perceptible dans la "planète politique" : la Chine par exemple, à l’origine de l’émission de 25% des gaz à effet de serre, a appuyé l'accord. Ne pouvant nier scientifiquement l’existence de ce phénomène, le gouvernement chinois a donc décidé d’agir et peut ainsi se créditer en partie de la responsabilité de la réussite de l’accord. L’air étant irrespirable dans certaines villes chinoises, c’est également un choix économique et social. Il a néanmoins fallu s’adapter à certaines spécificités. Si le Président des États-Unis, Barack Obama, semblait plutôt favorable à l’accord, le Sénat républicain risquait de le rejeter. C’est pourquoi il fallait que le texte soit formulé de manière à ce que son adoption par le Sénat ne soit pas nécessaire. Enfin, la planète “sociétale” a également joué un rôle important dans la réussite des négociations grâce notamment à la pression de l’opinion publique, relayée par des personnalités, et l’inquiétude des entreprises pour leur développement.

Laurent Fabius a également évoqué les difficultés qui auraient pu empêcher l’accord d’aboutir. La première version de l’accord a été rédigé par la convention des Nations Unies pour le climat avant d’être soumis à toutes les parties, il existe ainsi 1600 points de désaccord au début de la conférence ce qui n’a pas empêché de réunir simultanément 154 chefs d’État lors du lancement, ce qui constitue un record, nous explique l’ancien ministre des affaires étrangères. Des désaccords et erreurs de traduction ont subsisté jusqu’à la fin de la COP21, expliquant l’annonce de sa signature avec un léger retard. En l’état actuel, l’accord ne permettrait de limiter l’augmentation de la température qu’à 3 degrés, soit au minimum un degré de trop, d’ici 2100 pour une entrée en vigueur en 2020. Il faut “agir plus vite” a martelé Laurent Fabius, qui explique de certains des engagements de pays en développement sont conditionnés à des financements et transferts de technologies. L’adoption l'Union Européenne n’était possible que si tous les pays l'avait auparavant adopté nationalement ce qui semblait compliqué qu’il ne précisait pas quantitativement les efforts à effectuer au sein des pays de l’Union, le parlement européen a exceptionnellement accepté de le ratifier par avance.

Laurent Fabius a expliqué l’échec de l’accord de Copenhague sur le climat (2009) par un manque de travail préparatoire et un désintérêt des gouvernants et du public.

Enfin, durant quelques minutes, Laurent Fabius a répondu à quelques questions du public. Interrogé tout d’abord sur la France, il a estimé que notre pays poursuivait “parcours positif” en matière de développement durable. Concernant l’utilisation de l’énergie atomique, il a rappelé que l'accord ne porte pas sur le nucléaire et ne porte aucun jugement sur l’utilisation de ce procédé. Il fixe des objectifs en tant que résultats mais pas en tant que “moyens”. L’accord n’est pas contraignant, le seul moyen de garantir son application est l’exercice d’une pression publique et politique. Enfin, impossible d’éviter le sujet, Laurent Fabius a été questionné sur la Syrie. Évoquant une “abomination” sans jamais citer ni le régime de Bachar Al-Assad ni l’intervention russe  et ne pouvant sortir de son devoir de réserve, il a simplement rappelé que la France avait proposé un accord informel aux pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU qui stipulait qu’en cas de crimes de masse, le droit de véto ne devait pas être appliqué.

17/10/2016

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RSF : Les combats du journalisme

    Depuis 1994, le 3 mai est célébrée comme la Journée mondiale de la liberté de la presse suite à une décision de l’Assemblée générale des Nations Unies survenue à la fin du mois de décembre 1993. C’est aussi l’occasion pour l’UNESCO de décerné le Prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano. La lauréate du prix 2016 est une journaliste d’investigation azerbaidjanaise, Khadija Ismayilova. Actuellement emprisonnée, elle avait participé à l’enquête de Cash Investigation “Mon président est en voyage d’affaires” à la fin de l’année 2015.

EN SAVOIR + : - sur la Journée mondiale de la liberté de la presse : site des Nations Unies - sur le Prix mondial de la liberté de la presse : site de l’UNESCO - (re)voir le reportage Cash Investigation : site de FranceTVinfo

Quatre journalistes décorés par la Mairie de Paris

À la veille de cette journée internationale, Reporters Sans Frontières organisait, en partenariat avec la Mairie de Paris, une grande soirée “Les combats du journalisme” au Théâtre du Rond-Point à Paris. L’équipe de Charlie Hebdo était dans la salle, un message fort, un peu plus d’un an après l’attentat dont a été victime le journal. À cette occasion, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a remis à quatre journalistes en danger la médaille de la ville : un geste symbolique pour rappeler l’engagement de la Capitale en faveur de la liberté de la presse. Paris dispose, par exemple, d’une Maison des Journalistes qui accueille des journalistes exilés et les accompagne dans leur reconstruction personnelle et professionnelle. Les quatre journalistes décorés sont :

le célèbre directeur de publication du quotidien turc Cumhuriyet, Can Dündar, dont le procès est en cours, accusé d’”espionnage” pour avoir dévoilé au grand public, avec l’aide de son chef de bureau à Ankara, les livraisons d’armes organisées par les autorités turcs à des islamistes syriens ; la journaliste iranienne Narges Mohammadi condamnée à six ans de prison ferme et ne bénéficiant pas de soins médicaux suffisants, porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’Homme et collaboratrice de la Prix Nobel de la paix 2003, Shirin Ebadi ; le journaliste burundais Antoine Kaburahe qui dirige le dernier média indépendant du Burundi, l’hebdomadaire privé Iwacu, actuellement en exil en Belgique ; et le journaliste Lotfullah Najafizadeh, directeur de la chaîne de télévision afghane Tolo News, une des seules sources d’informations fiables en Afghanistan, qui a été la cible d’un attentat-suicide en janvier 2016

EN SAVOIR + : - sur ces journalistes en lisant l’article de Reporters Sans Frontières - sur ces journalistes en lisant l’article de France 24

“Le journalisme est mort en Turquie” - Kadri Gürsel, journaliste turc

Reporters Sans Frontières milite aux côtés d’autres associations et institutions pour la création d’un représentant spécial auprès du secrétaire général des Nations Unies à la protection des journalistes. En dix ans, l’association a recensé le décès de près de 800 journalistes dans l’exercice de leur fonction.

Journalisme d’investigation : plus fort à plusieurs

“Le nouveau journaliste, c’est celui ou celle qui se dit ‘je ne peux pas tout faire tout(e) seul(e)’” - Will Fitzgibbon, reporter permanent à l’ICIJ

La remise des médailles a été précédée par un débat-conférence. Élise Lucet, Paul Morreira, Jérôme Fenoglio et Will Fitzgibbon échangeaient sur le journalisme d’investigation et les récentes révélations sur l’évasion fiscale : le scandale des Panama Papers.

À France Télévisions, Élise Lucet explique que seuls Delphine Ernotte (directrice du groupe), Michel Field (directeur de l’information du groupe) et Vincent Meslet (directeur de France 2) étaient informés de l’enquête menée par l’équipe de Cash Investigation. Le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fenoglio, a expliqué que journalistes travaillant sur cette affaire, une dizaine, avait été isolés du reste de la rédaction. Ils étaient unanimes pour dire que la collaboration entre les médias internationaux et la participation de l’ICIJ (consortium international des journalistes d’investigation) avaient été productives.

Ils ont cependant déploré l’adoption par la commission européenne de la directive Secret des Affaires. Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, l’utilisation par des journalistes de documents issus d’une entreprise pourra être interdite.

Une nouvelle forme de censure est apparue, la précarisation des médias ou des journalistes. Les sanctions pécuniaires sont évidemment un problème, notamment en France où les groupes de presse écrite et le service public sont lourdement endettés. Face à eux, les multinationales peuvent acheter les services de grands avocats.

Néanmoins, ils restent optimistes pour le futur notamment car Internet rend plus facile le partage puis la publication de leaks et qu’ils semblent y avoir un regain d’intérêt pour le journalisme d’investigation dans le Monde. 

“Il est important d’apporter la vérité à la connaissance du public” - Élise Lucet, journaliste à France 2

France : 45ème/180 au classement mondial de la liberté de la presse     La situation de la presse en France est en dégradation année après année. Si le cadre législatif garantit liberté et protection, les principaux médias francophones sont possédés par des groupes “dont les propriétaires ont d’autres intérêts, qui souvent pèsent beaucoup plus que leur attachement au journalisme” explique RSF. L’association craint des conflits d’intérêts menaçant la liberté éditoriale. L’association dénonce l’hostilité de la population envers les journalistes et des violences lors de manifestations.

EN SAVOIR + : - sur la situation de la presse en France sur le site de Reporters Sans Frontières

avril 2016 carte : Reporters Sans Frontières

[nathanleclerc]

« Panama Papers » : une enquête internationale sur l’évasion fiscale

   Dimanche 03 avril, 20 heures. Le Monde poste l’information en une de son site internet. Une vingtaine de minutes plus tard, le JT de France 2 diffuse un extrait inédit du Cash Investigation dont la diffusion est prévue le mardi suivant. Ces deux annonces concernent la même affaire : celle des Panama Papers.

 Société offshore ou société écran : société créée légalement par une entreprise établie dans un pays où la fiscalité est importante afin de “transférer” une partie voire la totalité des bénéfices à cette société établie dans un paradis fiscal par des montages financiers complexes. La juridiction dans laquelle est implantée la société offshore présente souvent d’autres avantages comme le secret bancaire ou le secret professionnel permettant l’anonymat de des dirigeants réels des sociétés offshore. En théorie, me propriétaire de la société offshore doit déclarer les revenus que lui procure cette société à l’administration fiscale de son pays de résidence.

D’une source anonyme aux médias internationaux

En France, l’affaire des Panama Papers a été révélée par le journal Le Monde et les journalistes de Premières Lignes qui produisent le magazine Cash Investigation pour France 2. Mais au total, ce sont plus de 380 journalistes du monde entier qui profitent des 11,5 millions de documents envoyés par un anonyme aux journalistes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Tout commence en juin 2015 quand un lanceur d’alerte, se présentant sous le pseudonyme de John Doe, contacte les journalistes allemands avec lesquels il n’échangera que par messagerie cryptée. Trop peu nombreux pour traiter les millions de documents, ils décident de demander l’aide du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ) permettant ainsi aux médias du monde entier, comme la BBC, The Guardian, Radio Canada ou encore l’ORF (la radiodiffusion autrichienne), d’accéder aux documents. Mais aucun d’entre-eux ne connaîtra l’identité réelle de John Doe.

d’après Les Échos, Le Monde, Le Figaro et Francetv info

A (RE)VOIR : Cash Investigation : Paradis fiscaux, le casse du siècle, diffusé mardi 05 avril à 20h55 sur France 2 sur francetvinfo.fr

A LIRE :  Panama Papers dans "Cash Investigation" : une aventure journalistique incroyable, tribune de Benoît Bringer, journaliste à Cash Investigation dans Le Plus du Nouvel Obs

Un cabinet déjà impliqué dans le scandale Pétrobras

En 1977, Ramon Fonseca Mora et Juergen Mossack font fusionner leurs deux cabinets de conseils et créaient Mossack Fonseca qu’ils installent les îles Vierges britanniques. Selon l’ICIJ, plus de 113 000 sociétés y ont été créées par le cabinet. En 2011, ils font revenir leurs activités au Panama lorsque, sous la pression internationale, les îles Vierges britanniques abandonnent le système des actions au porteur anonyme. Le Panama s’avère être un bon choix, puisque là-bas les revenus provenant de l’étranger ne sont pas taxés et le secret bancaire est tout simplement inviolable. Le cabinet possède également des activités dans une île du Pacifique, Niue, considérée comme un paradis fiscal par la France et dans l’archipel d’Anguilla (Caraïbes), considéré comme un paradis fiscal par l’Union Européeene.

Ramon Fonseca a obtenu un diplôme de droit au Panama avant de poursuivre ses études à la London School of Economics. Juergen Mossack, a émigré d’Allemagne vers le Panama avec sa famille où il a également fait des études de droit.

Mossack Fonseca a été accusé de blanchiment d’argent dans le scandale brésilien Petrobras, entraînant l’abandon temporaire par Ramon Fonseca Mora de son poste de conseiller du président panaméen Juan Carlos Varela un mois avant la révélation des Panama Papers. Il affirme avoir pris ce congé afin de « défendre (son) honneur ».

d’après Radio Canada, Le Point et Le Monde

Des citoyens du monde entier concernés

D’après les recherches menées par les journalistes, de très nombreux personnages politiques de premier plan ont fait appel au cabinet Mossack Fonseca afin de créer des sociétés offshore. C’est le cas du premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson : suite à ces révélations, des milliers d’islandais ont manifesté pour réclamer sa démission. Il aurait créé une société écran dans les Îles Vierges britanniques en 2007 qu’il a ensuite revendu à son épouse pour un dollar symbolique en 2009. Élu député, il n’a jamais mentionné l’existence de cette société alors que la loi l’y obligeait. D’autres hommes politiques sont concernés, comme le montre l’application développée par l’ICIJ.

Les noms de nombreux sportifs sont également évoqués, notamment ceux de Gianni Infantino, nouveau président de la FIFA, Michel Platini, ancien président de l’UEFA, Lionel Messi, footballeur et quadruple Ballon d’Or, ou encore Nico Rosberg, pilote de Formule 1. Enfin, les hommes d’affaires ne sont pas épargnés. Le franco-israélien Patrick Drahi serait ainsi concerné par le scandale.

d’après France 24 et une liste provisoire publiée sur Wikipédia

Complication diplomatique avec le Panama

Suite aux révélations, la France a annoncé sa volonté de réinscrire le Panama sur la liste noire des paradis fiscaux « avec toutes les conséquences que ceci aura pour ceux qui auront des transactions » avec lui, a expliqué Michel Sapin, le Ministre français de l’économie et des finances. Sa réinscription effective devrait intervenir dans les prochains jours d’après le secrétaire d’État au budget, Christian Eckert.

« Au Panama, il existe une loi qui prévoit des mesures de rétorsion contre les pays qui incluraient le Panama sur les listes grises », a expliqué le directeur de cabinet de la présidence panaméenne, Alvaro Aleman. Lors de la conférence de presse, il a cependant affirmé que son gouvernement acceptait de coopérer dans les enquêtes sur les Panama Papers.

Suite à la signature d’une convention entre la France et le Panama, ce dernier avait été retiré de la liste des territoires non-coopératifs en matière d’évasion fiscale début 2012. Sa coopération était cependant jugée “pas satisfaisante” et le pays faisait l’objet d’une surveillance particulière de Bercy.

Le Quai d’Orsay ne semble pas très inquiet par les menaces panaméennes. Selon un diplomate français, « le Panama n'a pas forcément intérêt à provoquer une escalade. Il ne sortira pas vainqueur d'un éventuel bras de fer. »

d’après France Inter et 20 Minutes

écrit entre le 03 et 06 avril, publié le 06 avril 2016, modifié le 07 avril - image : ICIJ

[nathanleclerc]

Attentats de Paris : l’hommage des poitevins aux victimes

    Le 13 Novembre, 130 personnes trouvaient la mort lors de l’attentat le plus meurtrier sur le sol français depuis la Seconde Guerre Mondiale. Dès le lendemain, de nombreux français sont descendus dans la rue pour se rassembler. À Poitiers, entre 3 000 et 5 000 personnes se sont réunies devant l’hôtel de ville de Poitiers pour témoigner de leur émotion et de leur soutien.

La mobilisation restait cependant inférieure à celle rencontrée lors des attentats de janvier. On dénombrait alors 15 000 personnes le dimanche 11 janvier.

Plusieurs vagues d’applaudissements entrecoupées de longs moments de silence ont pu se faire entendre. La Marseillaise a également retentit. Sur la mairie, les drapeaux ont mis en berne.

Les étudiants et les lycéens étaient 2 000, le 16 novembre, devant la mairie et la préfecture. Ils se sont réunis à midi afin d’y effectuer une minute de silence, comme en janvier. 

13/12/2015

[nathanleclerc]

Le prix du journalisme des Radios Francophones Publiques 2015

    Comme chaque année, les auditeurs des radios francophones publiques (Radio France, Radio Canada, Radio-Télévision Suisse et Radio-Télévision Belge Francophone) sont invités à décerner le prix du journalisme à l’un des quatre reportages en lice. Il fallait pour cela s’inscrire sur Internet afin d’être sélectionné dans le jury composé de 100 auditeurs (25 français, 25 belges, 25 suisses et 25 canadiens) du 16 au 30 novembre. Il doit être représentatif de la population, avec des “ représentants de tous les âges et de toutes les régions françaises” explique le site de France Inter, qui diffuse l’émission en France. Le reportage gagnant bénéficie d’une dotation de 2 000€. Le choix des rédactions s’est porté sur un reportage de la RTS, récompensé 1 000€. 

A LIRE EN + : Le reportage “choix des rédactions” sur le site de la RTS 

Voici une présentation des reportages, dans l’ordre de ma sélection personnelle. 

1- RTS : Théo Padnos, survivant des geôles d'Al Quaida Reportage de Philippe Revaz Tristement d’actualité, cet entretien avec Théo Padnos, journaliste étasunien retenu en otage en Syrie pendant 2 ans, se révèle être aussi émouvant qu’intriguant. Enlevé en automne 2012, Théo Padnos a ensuite était livré à Al-Nosra, la branche armée d’Al-Qaïda dans le pays, par ses ravisseurs. Après trois mois d’isolements et d’insultes, commence la torture : “C’était de la torture light.. ils ont des degrés, et moi je [ne] suis pas monté dans l’échelle de la torture” précise-t-il. Il a été libéré en août 2014 alors que Daesh exécutait James Foley, le premier otage américain tué par l’organisation terroriste suite à l’intervention de la coalition en Irak et en Syrie. Il a rencontré les proches du défunt, un moment “de grande émotion”, tout en se disant que c’est ses proche à lui qu’on aurait pu réunir. Pour autant, ils dialoguent encore avec certains de ses ravisseurs avec la volonté, dit-il, de comprendre pourquoi on l’a torturé. Il devrait publier un livre très prochainement. 2- RTBF : Cuba, les ruées vers l’or Reportage de Julien Joffredo et Nicolas Poloczek 

Le réchauffement des liens entre les États-Unis et Cuba après 50 ans d’embargo représente beaucoup d’espoir pour les cubains, notamment pour le développement du tourisme. Ils sont d’ailleurs déjà nombreux à venir sur l’île : canadiens, européens et américains, et ce, alors que le gouvernement des États-Unis n’a pas encore levé l’interdiction de se rendre à Cuba. Ils ont tous un souhait commun, voir Cuba dans son authenticité. Et c’est en ça que le reportage est intéressant : il est une photographie de Cuba, un témoignage de la vie qui s’y déroule avant d’éventuels bouleversement.

A LIRE EN + : Les reportages sur le site de France Inter 

3- Radio Canada : Se faire belle pour rencontrer la mort Reportage de Ginette Lamarche Kathleen Mahony est bénévole depuis trente ans à l’unité des Soins Palliatifs de l’hôpital Notre Dame de Montréal, gérée par la fondation PalliAmi. Elle offre à ces malades qui ne sortiront plus de l’hôpital un moment de générosité qui les soulage. Souvent seuls, les patients peuvent trouver auprès d’elle une oreille attentive. Un reportage émouvant sur ces personnes auxquelles on ne pense pas assez. Un reportage qui fait également débat alors que le Québec vient d’adopter une loi sur l’aide médicale à mourir.   4- Radio France : EnjoyPhoenix, youtubeuse star Reportage de Anne Lamotte

Marie Lopez, que les adolescents reconnaîtront plutôt sous le pseudonyme d’EnjoyPhoenix, a été suivie par une reporter de France Info pendant l’une de ses séances de dédicaces dans un centre commercial à La Défense. Cela fait quatre ans que Marie réalise des vidéos qu’elle poste sur Youtube, des vidéos suivies par un million cinq cent mille abonnés. A 20 ans, elle a décidé de raconter sa jeunesse dans un livre, EnjoyMarie. Un véritable succès qui s’est déjà vendu à deux cent mille exemplaires. Elle parle notamment du harcèlement qu’elle a subi dans ses années de lycée, un calvaire qui la rapproche de ses fans.

Mise à jour 07/12 : C’est le reportage de Radio Canada, Se faire belle pour rencontrer la mort, qui a séduit le jury.

06/12/2015

[nathanleclerc]

Réfugiés :  « Le droit d’asile est l’âme de la France » pour François Hollande, qui a annoncé l’accueil de 24 000 migrants

    Lundi 07 Septembre, en conférence de presse à l’Elysée, François Hollande annonçait que la France s’engageait à accueillir 24 000 migrants sur deux ans sur les 120 000 actuellement réfugiés en Italie, en Grèce et en Hongrie. Conjointement avec Angela Merkel, le Président de la République a proposé la mise en place d’un  mécanisme « permanent et obligatoire » de répartition des migrants tout en réclamant un contrôle plus strict aux frontières pour distinguer  « ceux qui relèvent du droit d’asile de ceux qui doivent être raccompagnés ». « S’il n’y a pas de politique européenne, ce mécanisme explosera et ce sera la fin de l’espace Schengen, le retour aux frontières nationales » prévient-il.

Accueil des réfugiés : pour Poitiers, c‘est oui

Les collectivités sont donc en première ligne pour accueillir du mieux possible ces 24 000 personnes. Alain Claeys, le député-maire PS de la ville, a déclaré « déterminer les capacités d’accueil » avec les bailleurs sociaux et l’adjoint à l’urbanisme et « [compter] sur l’implication du Toit du Monde ». Aux côtés des 621 autres maires prêts à accueillir des migrants dans leurs villes, il a participé à la réunion proposée samedi 12 septembre par le ministère de l’intérieur et Manuel Valls. Bernard Cazeneuve a annoncé le versement d’une indemnité de 1000 euros par place d’hébergement créée dans les communes.

D’autres aides sont également proposées aux bailleurs qui acceptent de louer à des associations. Les effectifs des Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) vont être augmentés alors que de nouvelles places sont déjà être ouvertes dans les centre d’accueil.

Parmi les partis de l’opposition, les réactions sont partagées. Jacqueline Daigre des Républicains « approuve pleinement l’initiative humanitaire du maire ». « Ce peuple [...] a trop souffert » selon elle. Au contraire, le Front National par l’intermédiaire d’Alain Verdin « s’oppose à ce que le maire parle au nom du FN d’imposer aux Pictaviens d’accueillir de migrants ». La priorité devrait être donnée aux chômeurs, agriculteurs et retraités d’après lui. Osons Poitiers reconnaît qu’ « il est difficile de se prononcer devant le niveau actuel d’information » mais ne trouve pas en Poitiers une manifestation particulière « de tendresse, ni de solidarité à l’égard » des migrants. Quant à l’UDI, qui est favorable à l’accueil de réfugiés, cela « doit être compatible avec les capacités de la ville », il faut « [éviter] de créer un ghetto, pour faciliter leur intégration ».

14 septembre 2015 informations : La Nouvelle République (n°21562), Le Monde et France 24 photographie : AFP via France 24

[nathanleclerc]

Russie : 20 ans de prison pour un réalisateur ukrainien 

    Cet homme, un réalisateur ukrainien nommé Oleg Sentsov, a été condamné mardi dernier à 20 ans de prison. Un tribunal militaire russe l’a en effet déclaré coupable de terrorisme. Lui et son co-accusé, Alexandre Koltchenko, condamné à 10 ans de prison, comparaissaient également pour deux autres chefs d’accusations : “organisation d’un groupe terroriste” et “trafic d’armes”. Il est à l’origine du film auto-financé Gamer qui raconte l’histoire d’un adolescent ukrainien participant à des compétitions de jeux-vidéo et confronté à une vie quotidienne compliquée. Le film fait le tour des festivals européens et est primé au festival international du film de Rotterdam en 2012. Mais avant d’avoir pu terminé son second long-métrage Rhino, Oleg Sentsov rejoint le mouvement proeuropéen “Euromaïdan”et lutte activement contre l’annexion de la Crimée par la Russie. 

Ils ont été déclarés coupable sur la base des aveux de deux complices présumés appartenant à un groupe nationaliste : le Pravyi Sektor, secteur droit. L’organisation ukrainienne a pourtant démenti en faire parti. Ils sont accusés d’avoir tenté d’incendier les locaux de deux partis politiques et d’avoir songer à faire exposer la statue de Lénine à Simferopol, la capitale de la République de Crimée. Un des deux témoins a expliqué avoir formulé ces aveux sous la torture. Sur Twitter, le président ukrainien, Petro Porochenko a déclaré : “Tiens bon Oleg, le temps viendra où ceux qui t’ont condamné se retrouveront sur le banc des accusés !”.

L’union européenne a déclaré que le verdict “violait le droit international”, les États-Unis ont dénoncé une erreur judiciaire et l’ONG Amnesty International a comparé cette décision de justice aux “procès staliniens”.

26/08/2015 informations : France 24, BFM TV, Le Monde photographie : Agence France Presse

[nathanleclerc]

Attaque terroriste dans le Nord de la France : 3 blessées

    On a appris dans en fin d’après-midi qu’un homme en possession d’une arme automatique type kalachnikov et 9 chargeurs, d’un Colt 45 ainsi qu’une arme blanche a tenté d’attaqué les passagers d’un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. D’autres armes et des munitions ont été retrouvés dans ses bagages. Il est d’origine marocaine et serait âgé de 26 ans. Il faisait l’objet d’une fiche de renseignement dite fiche “S” le désignant comme proche des mouvances terroristes.

Le drame a donc été évité par deux militaires (un britannique et un américain ou deux américains selon les sources) qui, alertés par le bruit de la culasse d’une arme en train d’être chargée, se sont interposés. Un a été blessé par un coup de feu et l’autre à l’arme blanche. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré qu’une victime était « très grièvement blessée, son pronostic vital [étant] engagé » et une deuxième «moins grièvement atteinte ».

On compte également parmi les blessés l’acteur français Jean-Hugues Anglade que l’on voit évacué par les pompiers ci-dessus.. Il aurait été légèrement blessé en brisant la vitre du signal d’alarme du train.

Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est rendu sur place. François Hollande « [a] fait part de sa solidarité aux personnes blessées, ainsi qu'à leurs proches » . L’enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris.

Mise à jour 22/08 : On en sait plus sur le suspect : il s’agit d’Ayoub El Khazzani, son ADN a été identifié par les services espagnols. Il venait de s’installer à Bruxelles après un séjour d’un an en Espagne. Soupçonné d’être proche des mouvements islamistes, il se serait rendu en Syrie selon El Pais. Un étudiant franco-américain, Anthony Sadler, âgé de 23 ans a immobilisé l’homme avec l’aide de deux amis, les deux militaires américains qui étaient en permission.

Dans un communiqué de presse, relayé par Médiapart, Manuel Valls annonce la création d’un « numéro national de signalement des situations anormales, auquel répondront des personnels [de la SNCF] spécialement formés pour évaluer la nature de la menace et déclencher les actions utiles ».

Mise à jour 23/08 : Le déroulement des faits est désormais plus clairement établit : L’homme serait monté à bord du Thalys en gare de Bruxelles pour s’installer dans la voiture 11 située à une extrémité du train, qui transporte 554 personnes. Il se rend ensuite dans les toilettes de la voiture pour préparer ses armes : une kalachnikov, un pistolet automatique, une arme de ping, un cutter et neuf chargeurs. Un français de 28 ans patiente devant la porte des toilettes. Lorsque Ayoub El Khazzani ressort, armée et torse nu, il se jette sur l’assaillant qui tire plusieurs coups de feu. Un agent de SNCF court donner l’alerte en voiture 11, qui ferme la marche. Pendant ce temps, l’homme s’est débarrassé du français et a pénétré dans la voiture 12. Un professeur à la Sorbonne âgé de 51 ans, Mark Moogalian, parvient à kui arracher sa kalachnikov et se met à fuir. L’attaquant se sait de son pistolet Luger et tire. Mark est gravement touché. Les passagers tentent de se cacher. L’agresseur se dirige maintenant vers la voiture 13. Mais son arme s’est enrayée ou est déchargée : il retourne en voiture 12. Trois américains, Alek Skarlatos et Spencer Stone qui sont militaires et leur ami et Anthony Salder , âgés de 22 et 23 ans se mettent à l’abris. Un employé de la compagnie passe devant eux en courant, affolé. Ils se décident alors à intervenir. Dans la bataille, Spencer est blessé, il reçoit plusieurs coups de cutter. Un passager britannique, Chris Norman, 62 ans, vient leur prêtter maint forte bientôt suivi par un cheminot en repos. Un employé apporte un uniforme Thalys pour ligoter le suspect. Alek part à la recherche d’un éventuel complice. Spencer s’occupe des blessues de l’assaillant, inconscient et gravement blessé. La femme de Mark Moogalian, paniquée, cherche un médecin. Un employé s’enferme dans le fourgon, un espace isolé qui s’ouvre avec une clef spéciale, pour donner l’alerte. Il suit la procédure. D’autes passagers, qui ne comprennent pas ce qui se passe, cherche à s’y réfugier. C’est notamment le cas de l’acteur Jean-Hugues Anglade. Finalement, il brise une vitre pour tirer le signal d’alarme mais s’entaille le doigt. Le train arrive finalement en gare d’Arras où les services de police et les secours sont déjà là.

Mise à jour 24/08 :  Les trois américains et le britannique Chris Norman ont été décorés de la légion d’honneur ce jour par le président de la République. Deux cheminots, Mark Moogalian qui est toujours hospitalisé et un français souhaitant rester anonyme (sûrement celui qui attendait devant les toilettes seront décorer prochainement.

publié le 21/08/2015, mis à jour régulièrement | informations : France 24, iTélé, FranceTVinfo, La Voix du Nord - photo : AFP via FranceTVinfo, La Voix du Nord, AFP

[nathanleclerc]

Vol MH370, la progression de l’enquête

  Trois semaines après la découverte du premier débris, un dispositif hypersustentateur, sur le littoral de l’île française de la Réunion dans l’océan indien, voici les dernières informations transmises par les enquêteurs.

La délégation malaisienne,  ne s’est finalement pas rendu à la  Réunion comme annoncé précédemment mais directement à Paris. Elle a été reçue le lundi 03 août à 14h30 au Palais de Justice de Paris, la justice française ayant ouvert une enquête.

Boeing a également envoyé une équipe “technique” à Toulouse. Elle a rejoins les enquêteurs français, malaisiens, chinois et américains pour procéder à l’authentification du débris, un flaperon, retrouvé le 29 juillet sur le littoral est de la Réunion. Il avait quitté l’île vendredi par un vol régulier d’Air France pour finalement arrivé à Toulouse (voir photo) le 31 juillet. Dans le même temps, la morceau de valise retrouvé le lendemain a été expertisé ans un laboratoire de la région parisienne.

Le ministère malaisien des Transports a confirmé que le fragment d’aile provient bien d’un triple 7, « ça a été vérifié par les autorités françaises avec le constructeur Boeing, le NTSB [National Transportation Safety Board, l’équivalent du BEA] américain et l’équipe malaisienne ». Finalement, le mercredi 05 août, c’est le ministre en personne qui a annoncé officiellement que le débris provenait du vol MH370.  « C’est avec un coeur très lourd que je dois vous dire qu’une équipe internationale d’experts a conclu que le débris trouvé sur l’île de la Réunion provient effectivement du vol MH370  » a t-il déclaré en direct à la télévision. 

Suite à cette annonce, la préfecture de la Réunion avait lancé une vaste campagne de recherches à partir du 07 août. Elle s’est achevée 10 jours plus tard sans apporter de nouveaux éléments. La police, la gendarmerie et l’armée avait mobilisé un avion, des hélicoptères, une vedette et d’importants moyens sur la côté. Les Réunionnais ont d’ailleurs activement participé aux recherches terrestres (voir photo). Si plusieurs objets ont été confiés à la Gendarmerie des Transports Aériens, aucun ne semblent avoir un réel lien avec le crash.

Maurice et les Maldives également mobilisés

    "La police mauricienne déploiera tous les moyens aériens et maritimes dont elle dispose pour retrouver d'éventuels débris du Boeing 777 de Malaysia Airlines dans la région cotière de l'île", avait annoncé le Premier ministre suppléant mauricien, Xavier-Luc Duval.

Du côté de Maurice, les autorités ont retrouvé une valise et une bouteille de “Cactus” (une boisson consommée en Malaisie). Aux Maldives, ce sont des “objets suspects” d’après Réunion 1ère qui ont été retrouvés.

Les familles vont se rendre à la Réunion

    Entre l’attente et la confusion autour de la découverte de débris, les familles des victimes envisagent de se rendre à la Réunion pour obtenir plus d’informations et rechercher par elles-même des objets provenant du vol MH370. Elles estiment être abusées par les autorisés et notamment le gouvernement malaisien.

écrit le 04/08/2015 et mis à jour le 17/08/2015 | photos : AFP et Réunion 1ère, informations : France Télévisions, France 24 et Le Monde

[nathanleclerc]

Vol MH370, un vol effectué par un Boeing 777-200ER

   L’appareil effectuant le vol MH370 était de fabrication américaine, il s’agissait en effet d’un avion de la firme Boeing, un B777-200ER. Le 200-ER est la deuxième version du triple sept mise sur le marché, d’où ER signifie Extended Range soit autonomie prolongée. Ainsi le B777-200ER peut emporter plus de kérosène et décoller une avec charge maximale supérieure au B777-200. Il peut effectuer des vols d’une distance maximal de 14 300 kilomètres. C’est en février 1997 que le B777-200ER a effectué pour la première fois un vol commercial pour la compagnie britannique British Airlines. C’est aujourd’hui la version du triple sept la plus produite. Le 08 mars, c’est le B777 immatriculé 9M-MRO qui réalisait le vol. Il a été livré en mai 2002 à la compagnie, seule propriétaire de l’appareil. Il était équipé de deux réacteurs Rolls-Royce Trent 892 et comptabilisait presque 53 500 heures de vol.

A LIRE : les détails de l’enquête dans cet article

Le débris retrouvé est très probablement un volet « de même type » que ceux des Boeing 777 selon une source proche de l’enquête reprise par Francetv info.

Un numéro de série est inscrit sur le fragment, numéroté “657 BB”. Malgré tout, Boeing reste prudent. Voici la réponse de l’entreprise aux questions des journalistes du Journal de l’Île : « Boeing reste déterminé à soutenir l’enquête sur le MH370 et les recherches de l’appareil. Nous continuons à partager notre expertise et nos analyses techniques. Notre objectif, avec l’ensemble de l’industrie aéronautique mondiale, reste non seulement de retrouver l’avion mais aussi de déterminer ce qui est arrivé et pourquoi. Conformément au protocole international régissant les enquêtes d’accident d’avion, toute demande d’information liée à une enquête en cours doit être adressée à l’autorité responsable de l’enquête. »

écrit le 31/07/2015 | photo : Le Nouvel Obs, photo : AFP, photo : clicanoo.re

[nathanleclerc]

Vol MH370, une nouvelle piste relance l’enquête

    Dans la nuit du 07 au 08 mars 2014, un avion de la compagnie malaisienne Malaysia Airlines a disparu des écrans radars dans l’espace aérien surplombant le golfe de Thaïlande. Depuis, aucune trace de l’appareil et de ses 239 passagers. La découverte d’un débris et d’une valise sur le littoral est de l’île de la Réunion relance l’enquête.

LIEN EXTERNE : Le morceau d'avion retrouvé à Saint-André passionne la presse mondiale sur Réunion 1ère

Que s’est-il passé en mars 2014 ?    Il est 01h19, le 08 mars 2014. Le Boeing 777 qui effectue le vol MH370 à destination de Pékin pour le compte de la Malaysia Airlines a décollé de l'aéroport de Kualu Lumpur il y a 38 minutes. L'appareil quitte l'espace aérien malaisien et les pilotes adressent leur dernière communication à destination du contrôle aérien  « Bonne Nuit, Malaysia 370 ». Deux minutes plus tard, l’appareil disparaît des écrans des contrôleurs. Finalement, le recoupement de signaux satellites permettront plus tard d’identifier plusieurs itinéraires possibles et une zone d’écrasement potentielle.

Quels objets ont été retrouvés ?    Le 29 juillet, c’est un débris appartenant probablement à une aile qui est retrouvée. D’après Réunion 1ère, il mesure environ 3 mètres sur 1,50 de large. S’il appartient bien à un gros-porteur, il s’agirait d’un dispositif hypersustentateur (plus couramment appelé “volet” ou “flaperon”) qui se déploie sur l’aile pour augmenter la portance de l’appareil et éviter qu’il décroche à basse vitesse.

Le fragment est recouvert de coquillages mais pas d’algues, ce qui pourrait aider à sa datation. En effet, selon le spécialiste de la sécurité aérienne Xavier Tytelman, les coquillages apparaissent au bout de la première année. Concernant les algues, le processus nécessite plus de temps, «de deux, trois, quatre [ou] cinq ans » a-t-il précisé en direct sur Réunion 1ère.

Le second débris retrouvé est une valise, très abîmée. Même si au vu de son état il est peu probable qu’elle apporte de nouveaux éléments, elle est actuellement analysée par les enquêteurs.

Comment les débris ont-il pu flotter jusqu’à la Réunion ?     Jérôme Vialard, directeur de recherche au laboratoire d’océanographie et du climat de Jussieu-Paris, a expliqué à Francetv info que le fragment d’aile et la valise avaient très bien pu parcourir 5 600 kilomètres. Le courant équatorial aurait pu les emmener directement du lieu de l’accident jusqu’au littoral de l’île française selon lui.

LIEN EXTERNE : L’entretien complet sur Francetv Info

Qui est en charge de l’enquête ?     Un communiqué de la préfecture de la Réunion diffusé par Réunion 1ère explique que si c’est le parquet de Saint Denis qui a engagé en premier une enquête, « une procédure de renseignement judiciaire confiée à la brigade de gendarmerie des transports aériens » indique l’avis de l’instance locale, c’est finalement le pôle d’instruction du tribunal de grande instance de Paris qui est désormais en charge de mener l’enquête. Le Bureau d’Enquête et d’Analyses, la seule instance compétente en matière d’accident aérien sur le territoire français a également été saisi afin d’identifier clairement le débris et coordonner si nécessaire l’enquête internationale en collaboration avec les experts malaisiens et australiens. Samedi, le débris d’avion devrait être rapatrié en métropole où il sera expertisé à la Direction générale de l’armement à Balma, près de Toulouse. Dato Sri Liow Tiong Lai, le ministre malaisien des transports, a annoncé lors d’un Conseil de Sécurité de l’ONU qu’il « [allait] envoyé une équipe pour enquêter » sur l’île française.

A LIRE : Les théories des experts sur la disparation de l’appareil dans les émissions à la télévision dans cet article

Une affaire sensible ?     La journaliste Nathalie Rougeau, interrogée par France 3, a déclaré qu’il était « difficile d'avoir des éléments tant cette affaire est jugée sensible ».

30/07/2015, mis à jour le 31/07/2015 | carte : francetv info, schéma : the guardian, photo : réunion 1ère, photo : clicanoo.re