Carnet d'un voyageur immobile.
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FEW 8 Immortal Rye

FEW Spirits, fondée par Paul Hletko et basée à Evanston, Illinois, est reconnue pour son approche "grain-to-glass" , maîtrisant chaque étape de la production, de la sélection des céréales à la mise en bouteille. La distillerie puise son inspiration dans l’histoire de Chicago et de l’ère de la Prohibition, apportant une touche de modernité à la tradition.
Le FEW Immortal Rye est une prouesse d’innovation. Il est élaboré à partir de leur Straight Rye Whiskey primé, dont la recette se compose de 70% de seigle, 20% de maïs et 10% d’orge maltée. Ce qui le rend vraiment "immortel", c’est la méthode de réduction : au lieu d’utiliser de l’eau, FEW réduit son whiskey à 46.5% ABV (93 proof) avec un thé Oolong "8 Immortals" infusé à froid, provenant du célèbre fournisseur de thé The Tea Spot de Denver. C’est une technique novatrice, et FEW est considérée comme la première distillerie à l’appliquer de cette manière.
Ce processus singulier crée un whiskey qui non seulement conserve le caractère épicé et vibrant du seigle, mais y ajoute une couche de complexité et de délicatesse rarement rencontrée dans un rye. Le nom "8 Immortals" fait référence à un groupe de figures taoïstes de la mythologie chinoise, associées à la santé et la prospérité, ce qui ajoute une dimension symbolique à cette bouteille.
Le FEW Immortal Rye a été salué par la critique, remportant notamment une médaille d’or aux Whiskies of the World Awards en 2024 dans la catégorie "Flavored Whiskey", et une médaille d’or au Beverage Tasting Institute en 2020. Préparez-vous à une expérience de dégustation hors du commun !
Notes de Dégustation :
Nez : Au premier abord, le nez offre un mélange intrigant d’arômes classiques de rye et de notes plus inattendues. On retrouve des céréales grillées, du poivre blanc, une touche de cannelle et de muscade, typiques du seigle. Cependant, rapidement se développent des nuances plus délicates et fruitées : des notes de pêche mûre, de miel et de fruits exotiques comme le fruit du dragon. Une subtile touche herbacée et un voile balsamique peuvent également être perçus, apportant une belle complexité. Il est doux, pas particulièrement piquant.
Bouche : En bouche, le FEW Immortal Rye est chaleureux et harmonieux. Les épices du seigle reviennent avec une intensité accrue, notamment le gingembre et une légère pointe de chili. Cela est magnifiquement équilibré par des saveurs de fruits cuits (poires, pommes, pêches) et de marmelade d’orange amère. Des notes de noix (noix de cajou, amandes, cacahuètes grillées) apportent une profondeur, tandis que le miel d’érable et un fond légèrement terreux, presque végétal, provenant du thé, complètent le profil. La texture est agréable, ni trop sèche ni trop sucrée, avec une fraîcheur acidulée qui équilibre la richesse.
Finale : La finale est d’une longueur moyenne, dominée par les notes de noix, une touche de café, les épices résiduelles, et les agrumes (orange). Les notes herbacées et légèrement balsamiques persistent, laissant une impression unique et "civilisée" pour un rye. C’est une finale propre et intrigante, où l’influence du thé est subtile mais perceptible, ajoutant une dimension umami et une délicatesse qui le distingue.
Conclusion : Le FEW Immortal Rye Whiskey est un whiskey intrigant et délicat. Il ne ressemble à aucun autre rye sur le marché. C’est une expression qui plaira aux amateurs de whiskey en quête de complexité et de saveurs peu communes. Il peut être apprécié pur, avec un glaçon, ou comme base pour des cocktails sophistiqués comme un Old Fashioned, où son caractère unique pourra s’exprimer pleinement. C’est un voyage gustatif qui allie la force du rye américain à la subtilité et l’élégance du thé Oolong.
Note : ⭐⭐⭐⭐
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On imagine le croyant comme ayant la vue claire, la certitude fixe, éblouissante, inébranlable ; alors que la foi est une certitude obscure qui compense l’obscurité par un acte de volonté, ou plutôt un acte d’amour.
— Jean Guiton, Sagesse
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La faim du sens

A l'encontre de ce qu'on dit parfois, l'Église a manqué rarement de charité. Au XIXe siècle en particulier, son embourgeoisement ne l'a pas empêchée d'être sensible à la misère et d'y porter remède autrement qu'en vœux pieux.
Chaque chrétien, bien sûr, a été à un moment ou à un autre coupable de lâcheté, détournant le regard de son prochain en difficulté. Mais les mystérieuses compensations de la grâce ont fait que l'incurie des uns était souvent rachetée par la sollicitude des autres …
Plutôt que de charité, l'Église a manqué d'intelligence, de réflexion, de culture. Elle a renoncé à penser ce qu'elle vivait, aveuglement qui a conduit sa charité à entretenir le mal au lieu de le guérir.
Il n'est pas sûr que la situation ait beaucoup changé. Soucieux de comprendre leur temps, les chrétiens ont certes mieux dégagé les voies d'un engagement efficace. Si au XIXe les causes de la détresse ouvrière leur échappaient, celles du dénuement du tiers monde trouvent aujourd'hui en eux de vigilants analystes. Mais ils restent aussi démunis devant une autre faim que l'époque moderne a vu naître et qui, après s'être nourrie de faux-semblants ruineux, atteint maintenant son maximum : la faim du sens.
Ce n'est pas un hasard si les deux faims révèlent la même carence dans l'Église. Ici et là, il s'agit d'un identique angélisme :.mépris de la terre, dédain de l'incarnation, ignorance de l'histoire. L'éternel est opposé au temporel. La grâce se veut hostile à la nature. La foi se déclare étrangère à l'intelligence.
Il faut se rappeler l'effarante définition qu'on donnait il n'y a pas si longtemps du mystère : une vérité qu'on ne. doit pas chercher à comprendre. Le dogme était présenté comme un ensemble de formules d'autant plus adorables qu'elles étaient hermétiques.
Cette inintelligibilité de la foi, fruit d'une paresse de la raison, constitue un scandale aussi grand que l'incompréhension de la misère du monde. Un amour de Dieu que ne structure pas la réflexion est aussi vulnérable qu'un amour de l'homme pétri d'intentions aveugles.
Il ne s'agit pas d'aménager les abords de la foi de manière à en faciliter l'accès, comme si à un certain moment le croyant devait lâcher prise pour plonger dans l'absurde. On ne saurait envisager non plus une foi totalement rationalisée, ce qui conduirait à une absurdité non moins évidente, quoique plus subtile.
Dieu n'est pas réductible à sa créature, mais il lui est ouvert. Il déborde infiniment toute investigation, mais convie inlassablement à la quête. Dans l'homme lui-même, que serait un amour qui ne souhaiterait pas mieux connaître pour mieux aimer ?
Loin d'effaroucher Dieu, les chrétiens satisferont son attente s'ils acceptent à nouveau de confesser leur foi avec toutes les ressources de la raison et s'ils avancent dans l'abîme de la sagesse suprême avec la même confiante humilité que le fils prodigue rentrant à là maison du père.
Ils répondront du même coup à l'attente d'un monde orphelin, anxieux de savoir ce qui fait battre leur cœur de misère et de gloire.
Crédit photo - Creative common
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Incroyable indigence des objections au sacerdoce des femmes ! “Le Christ n’a choisi que des hommes”. Poussez cette sorte de logique jusqu’au bout et vous n’ordonnez que des Juifs !
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Glenmorangie Signet
Découverte récente, à la Table des Templiers, d’un pur chef d’œuvre : le Glenmorangie Signet. Single des Highlands élaboré à partir d’une orge baptisée « chocolate malt » par l’expert maison Bill Lumsden. Une version non filtrée à froid qui justifie ses 46% et qui résulte de l’assemblage de fûts de bourbon de premier remplissage, de quelques fûts neufs et de fûts de sherry oloroso.
On compte environ 175,00 € la bouteille. Oui, je sais, mais quand on aime…
Couleur : cuivre.
Nez : fruit riche ; miel, marmelade d’orange, érable, sherry, chêne doux ; épices.
Corps : soyeux.
Bouche : fruits et épices bien marqués ; chocolat noir, vanille et touche de cuir.
Finale : assez longue ; vanille et gingembre.
Note : ⭐⭐⭐⭐
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Assemblée générale extraordinaire
Louvain-la-Neuve, le 27 mai 2025 Objet : Convocation à l’Assemblée Extraordinaire de la Fraternité des Guetteurs. Chers membres, Chers frères et sœurs, Conformément à l’article 39 des Constitutions, nous avons l’honneur et la joie de vous convier à l’Assemblée extraordinaire de notre sodalité, qui se tiendra : Le dimanche, 29 juin 2025 à 13.00 (accueil à partir de 12.00) au siège social de la…
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Mater Dolorosa

📚 « Mater Dolorosa » de Jurica Pavičić paru en 2024 aux Éditions Agullo
Véritable plongée dans les tréfonds de l’âme humaine ce roman noir offre un portrait sans concession de la Croatie contemporaine.
L’intrigue s’ouvre sur la découverte du corps d’une adolescente dans une usine désaffectée de Split. L’enquête est confiée au jeune inspecteur Zvone, mais Pavičić, avec une finesse remarquable, ne se contente pas de nous livrer une simple investigation. Il tisse en parallèle le destin d’une famille dont la vie bascule lorsque le fils, Mario, se retrouve impliqué. Le récit choral nous offre alors trois perspectives poignantes : celle de Zvone, le flic intègre ; celle de Katja, la mère prête à tout pour protéger son enfant ; et celle d’Ines, la sœur tiraillée entre loyauté familiale et quête de vérité.
« Mater dolorosa » excelle à dépeindre les dilemmes moraux, la complexité des liens familiaux face à l’impensable. Au-delà du suspense, c’est une fresque sociale puissante qui se dessine, explorant les fractures d’une société croate en pleine mutation, encore hantée par son passé récent. Pavičić interroge avec une justesse bouleversante : jusqu’où irions-nous pour ceux que nous aimons ? Quelles sont les conséquences de nos silences et de nos sacrifices ?
Avec une écriture à la fois précise et empreinte d’une mélancolie poignante, l’auteur croate transcende les codes du genre. Il nous offre un roman noir, certes, mais surtout un drame psychologique d’une intensité rare, porté par des personnages d’une humanité désarmante.
Si vous êtes prêts pour une lecture exigeante, qui vous remuera et vous habitera longtemps après la dernière page, « Mater dolorosa » est un incontournable. Une œuvre qui confirme le talent de Jurica Pavičić comme une voix majeure de la littérature européenne contemporaine. À découvrir absolument !
Note : ⭐⭐⭐⭐
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The Star of Bethlehem
Artist: Edward Burne-Jones (English, 1833-1898)
Medium: Watercolor
Date: ca. 1885–1890
Collection: Birmingham Museum & Art Gallery, Birmingham, United Kingdom
Description
The Star of Bethlehem is a painting in watercolour by Sir Edward Burne-Jones depicting the Adoration of the Magi with an angel holding the star of Bethlehem. It was commissioned by the Corporation of the City of Birmingham for its new Museum and Art Gallery in 1887, two years after Burne-Jones was elected Honorary President of the Royal Birmingham Society of Artists. At 101 ⅛ × 152 inches, The Star of Bethlehem was the largest watercolour of the 19th century. It was completed in 1890 and was first exhibited in 1891.
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Cette parole d’un prêtre m’accompagne vers l’Office, ce matin : “Fraternellement unis dans un même chantier d’Église à naître…” Alors sur mon petit chantier à moi, silencieux et obscur, qui est de partout et de nulle part, j’ai retrouvé l’entrain des beaux jours. Je ne peux manier ni la pelle ni la pioche, et je ne sais pas faire de plan, mais je puis au moins apporter un peu d’eau et désaltérer ceux qui travaillent plus que moi.
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"The Spirit" est une méditation musicale sur des textes anciens. Les mélodies ont été créées en utilisant une instrumentation "naturelle" comprenant : voix, filtres analogiques, violon et flûte. La langue dans laquelle les textes sont chantés est la même que celle dans laquelle ils furent rédigés il y a deux ou trois mille ans, bien que la prononciation exacte des mots d’origine reste mystérieuse et ait varié au cours de l’histoire.
"Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours."
— Psaume 22(23)
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Scènes de la Passion, huile sur bois, XVIe siècle, Cathédrale Saint-Aubain, Namur, Belgique. Provenance : ancienne Abbaye de Marche-les-Dames (Inv. 276).
Ce panneau représente plusieurs épisodes de la Passion : la retraite aux jardins des oliviers, la flagellation, le Christ tourné en dérision et le portement de croix.
La religieuse qui a commandé le tableau s’est fait représenter dans l’angle de la scène du portement. Elle espère ainsi participer symboliquement à l’histoire sainte pour le salut de son âme et le pardon de ses péchés. Par sa présence, elle se rappelle aussi à la mémoire des spectateurs du tableau, qui pourront l’honorer dans leurs prières.
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La joie n’est pas facile à trouver parce qu’elle ne parle que comme les rochers et les pâturages, avec des mots qui sont davantage dans l’oreille de celui qui écoute que dans la bouche de celui qui parle.
— Jacques Fierens, Le Décolleté, Rive-Dieu n°7
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Exorcisme contre Satan et les anges rebelles
Ce “Petit Exorcisme”, composée par S.S. Léon XIII et publié sur son ordre, fût tronqué sous le pape Pie XI avant d’être définitivement supprimé du Rituel romain en 1985. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi jugea en effet dangereux que les laïcs s’adressent directement à Satan en le récitant, y compris le psaume 67. Il reste cependant d’usage au sein de la Fraternité des Guetteurs sous sa…
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Shira Choir interprète Im Hashem Lo Yivneh Bayis, une composition de Shlomo Yehuda Rechnitz sur deux versets des psaumes 126(127) et 120(121), à l’occasion de la Bar Mitzvah d’un des fils de Shraga Gold, le fondateur du groupe, à Williamsburg.
Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes.
Qu’il ne dorme pas, ton gardien. Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël.
— Psaumes 126(127), 1 & 120(121), 4 (Traduction liturgique de la Bible)
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Les chrétiens et l’islam

Je suis frappé de l’évidente simplicité de l’islam ne proclamant qu’un dogme : l’unicité et la transcendance radicale de Dieu. De son universalisme également puisque l’islam reconnaît et absorbe les révélations antérieures, la juive certes, mais aussi la chrétienne. Je n’éprouve donc nulle peine à concevoir que tant d’homme succombent à la fascination de cette simplicité théologique, qui allie l’intuition de la radicale séparation d’un Dieu qui ne se laisse ni penser, ni imaginer, ni représenter d’avec l’humanité, tout en maintenant avec force sa proximité, telle du reste qu’Allah fonde et soutient le réel, l’existence n’étant, pour nombre de mystiques musulmans, que le reflet et comme l’ombre portée de l’Essence.
D’où provient alors ma secrète résistance à cette lumière impitoyable rendant à la divinité sa pleine majesté et la plénitude de son mystère ? Non certes, comme d’autres, du divorce évident entre la hauteur de cette théologie, sa largeur également, et l’état social autant qu’économique des pays islamiques. Ni la difficulté de l’islam à se réconcilier avec la modernité ni même la condition faite à la femme, pas davantage le conservatisme et le ritualisme de ces communautés ne fondent mon secret refus.
Non, ce qui en moi résiste à la fascination intellectuelle, c’est l’irrationnelle certitude que Mahomet s’est mépris sur ce que, dans notre foi, il a pris pour du polythéisme, je veux dire le mystère trinitaire. Dieu en trois personnes. Les primitives Églises ont buté contre cet obstacle. Si j’écris ces lignes, c’est dans l’espoir de lire dans mon cœur ces obscures raisons qui me retiennent, contre l’évidence, dans la maison chrétienne… L’humanité pressent, appelle l’existence de Dieu. Conscients de leurs limites, les hommes refusent, dans le même mouvement spontané, à imaginer cet être qui fonde l’être. N’est-ce pas blasphémer que seulement l’invoquer ? Renoncer à rien connaître de lui, s’incliner devant son mystère : ceux-là même qui se proclament incroyants admettent cette humilité. Si Dieu existe, il a mieux à faire que de se mêler de nos boiteuses destinées. L’état du monde témoigne du reste assez de son indifférence . Un Dieu s’il en faut un , mais étranger à la création, retranché dans son mystère.
Ce que me suggère à moi le mystère trinitaire c’est, au contraire, l’implication de Dieu dans la trame même de notre destin singulier ; ce scandale, la souffrance, l’injustice et la mort, seul un scandale plus vertigineux parvient à l’abolir, la passion et la mort de Dieu. C’est cela, chrétiens, que ces croix dressées aux carrefours de nos routes, élevées au dessus de nos villages et de nos villes, voudraient nous rappeler. Dans sa simplicité, l’islam affirme que c’est insulter Dieu que de lui conférer une apparence humaine. Et c’est bien ainsi que tant de nos saints l’ont compris : insulte il y a et scandale. Mais c’est Dieu lui-même qui profère l’insulte et qui, suscitant un scandale plus terrible que le scandale d’une agonie d’enfant, retourne toute la dialectique du mal. Par et dans la passion du Fils crucifié, c’est la toute puissance du Père que nous découvrons, éclairés que nous sommes par l’Esprit qui les unifie et nous réunit.
Mais ce serait tout ignorer du christianisme cependant que de réduire sa théologie à un polythéisme ternaire. Ce qui s’opère sur cette colline du Golgotha, dans la sueur d’angoisse d’un Dieu immergé et comme noyé dans une création contaminée, c’est véritablement le salut du monde. Dans cette nouvelle alliance , la promesse s’accomplit : le mal se trouve non pas aboli mais transcendé. Il change brutalement de signe : il disait le désespoir et se voit contraint de crier l’espérance. Chaque goutte du sang de l’innocence magnifie les souillures d’une humanité soudain délivrée d’elle-même.
Aussi le chrétien célèbre-t-il, au matin de Pâques, bien davantage que la résurrection du Fils : il fête en Christ ressuscité l’exaltation de toute chair réconciliée avec elle-même par le sang du Crucifié. Dès lors, ce n’est pas tant une divergence théologique qui me tient éloigné de l’islam. Ou si théologie il y a, elle embrasse l’univers en son entier, depuis l’enfant soudanais que, cloué dans mon fauteuil, je regarde mourir d’inanition jusqu’à cette vieille paysanne chinoise dont les rides expriment l’extrême lassitude. Je vois bien que l’islam dit le sens avec une économie de moyens proprement admirable. Mais il se tait sur l’absurdité où, justement, s’enracine la quête chrétienne.
La foi, répétons-nous depuis deux millénaires, n’est rien sans la charité. Je dirais, moi : c’est dans et par la charité que la foi se manifeste chez un chrétien. Adhérer au Christ Sauveur, c’est non pas se soumettre à la volonté divine, c’est participer, en communiant dans le mystère trinitaire, à l’œuvre du salut. Tout comme l’amour de Dieu se révèle dans la passion du Fils, la foi du chrétien se démontre dans le mouvement de la charité. Dans la chair mutilée de Dieu coulé dans un corps d’homme, la promesse s’accomplit, et c’est aussi dans le regard du prochain, lequel éveille à la foi, que le chrétien trouve à s’accomplir. Parallélisme rigoureux entre, d’une part, la circulation interne du mystère divin et le mouvement de la foi qui, d’un cœur à l’autre, illumine l’esprit. Je n’ignore certes pas que l’islam prône l’aumône, ordonne la justice. J’affirme seulement qu’il s’agit pour un chrétien conséquent, d’une exigence autrement pressante. Il ne lui suffit pas, en effet, pour se sentir quitte, d’agir selon la justice, ni même de venir en aide aux nécessiteux. Il lui est expressément demandé de s’abîmer dans son prochain comme le Christ s’est abîmer dans l’humaine condition, jusqu’à la mort. De l’aimer, ce prochain, comme il s’aime lui-même…
Qu’on veuille bien m’entendre : je ne prétends pas me livrer à un apologie du christianisme, je ne tente pas de démontrer sa supériorité ni sur l’islam ni sur aucune religion. Je demeure persuadé, au contraire, que des hindous, des bouddhistes vivent une expérience spirituelle plus authentique et plus profonde que la mienne. Non, ce que je tente d’élucider, ce sont les motifs de ma fidélité. Et j’éprouve d’autant plus de tristesse à me les avouer qu’ils jettent une terrible lumière sur moi-même. Car c’est peu dire que je ne vis pas dans la charité — et combien de chrétiens y vivent ? —, il me semble même que c’est proprement invivable. Non que cet échec m’accable, loin de là, car l’essentiel demeure, je parle de l’exigence.
C’est ici, sans doute, que je trouve le point le plus ferme de ma fidélité. Je sens : tout mon corps, par chacune de ses terminaisons nerveuses, éprouve que la mort de Jésus a fait éclater en mille morceaux un monde fini, qui s’ouvre depuis sur l’éternité. Il n’y a plus de distance : tout communique avec tout, tout se rejoint, de l’atome aux systèmes cosmiques les plus éloignés. Planter un arbre, cueillir une fleur, échanger une caresse, panser une plaie : nous demeurons dans un monde consacré. L’histoire prend un sens autre que celui qu’y lisent les (derniers) marxistes, car notre salut s’y inscrit. Les morts mêmes participent de ce mystère et pas un enfant n’exhale, à l’autre bout de la planète, son dernier soupir sans que les cieux retentissent d’une clameur de colère. Dans et par le sang du Christ, nous sommes devenus solidaires et proches, enfantés en esprit une seconde fois.
Si la simplicité irréfutable de l’islam ne me séduit pas, c’est peut-être qu’elle m’apparaît trop simple pour un monde devenu trop complexe. Il est trop tard, je pense, pour s’arrêter, fût-ce pour adorer Dieu. L’heure avance, l’aube rosit l’horizon : il s’agit de proposer au-delà de la fatigue. Se soumettre ? L’humanité a eu des millénaires pour s’incliner : Dieu gémit aujourd’hui dans le prochain blessé. C’est aussi pourquoi je plains ces chrétiens craintifs qui rêvent de revenir en arrière. Comme si la chrétienté, depuis deux siècles, n’avait pas assez vécu à l’arrière ! Mais de quoi ou de qui devrions-nous avoir peur, quand nous détenons l’arme la plus formidable qui soit : la liberté de l’homme ? Quand nous sommes sollicités de partout, appelés à chaque heure, à chaque minute à manifester notre foi ? Nous en sommes à vouloir restaurer une loi morte, à promulguer de nouveaux codes, alors qu’on espère de nous que nous montrions notre amour ! La crise , dites-vous, le chômage, l’inflation… Un peu de décence, mes amis ! C’est d’une autre crise qu’il s’agit, autrement décisive, et qui dure depuis les commencements du monde. Il s’agit de la crise, autant dire du pour quoi nous vivons. Il n’y a rien, ne vous en déplaise, à restaurer. Il y a tout à inventer. Car c’est cela l’exigence de la foi chrétienne : l’invite pressante à partir toujours plus loin. A laisser les dogmes et les rites aux impotents. Le contraire de la soumission, ce que signifie, très précisément, islam.
Crédit photo : Muslims at prayer, galerie Flickr de Vince Millett – Creative Common.
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Jean-Michel Folon, L'homme au parapluie de pluie, 1996, Fondation Folon, La Hulpe, Belgique.
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