“How do you know but ev’ry Bird that cuts the airy way, Is an immense world of delight, clos’d by your senses five ?” William Blake
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Que d'années à se défaire du pli, à se délester des chimères, à se décrasser des niaiseries, à rompre le cercle étouffant de la faute et du rachat, à prendre le large loin de ces tenaces mais si touchantes impostures auxquelles butent les furieux élans de l'enfance façonnée dans la cruelle chasteté et le miel du respect, et qui doit tenir sa langue en attendant que vienne l'heure où la rebellion fusera au grand jour comme germe une plante après un long hiver.
LOUIS-RENE DES FORÊTS in "Ostinato", éditions Gallimard 2000,
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Mon sang
Le bouillon de mon sang dans lequel je patauge, Est mon chantre, ma laine, mes femmes. Il est sans croûtes. Il s'enchante, il s’épand. Il m’emplit de vitres, de granits, de tessons. Il me déchire. Je vis dans les éclats.
Dans la toux, dans l’atroce, dans la transe, Il construit mes châteaux. Dans les toiles, dans les trames, dans les tâches, Il les illumine.
Henri Michaux (in Plume, 1930)
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“QU'EST-IL ARRIVÉ ? La pierre est sortie de la montagne. Qui s'est éveillé ? Toi et moi? Langue, langue. Étoile-sœur. Terre-voisine. Plus pauvre. Ouverte. Natale. Où ça allait ? Vers du sonne-encore. Avec la pierre, avec nous deux. Cœur et cœur. Trouvé trop lourd. Devenir plus lourd? Être plus léger.”
— Paul Celan (1920-1er mai 1970) - in La rose de personne.
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''N'avons cru qu'en la terre, multiple et profonde, magma bruyant et saccadé. Allons mourir cieux contre mondes, entrechoqués, avant que ne se fixe une trêve, aux quatre coins de langue figée.''
- Jean-Pierre Espil (la terre mange son cerveau)
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« Je passe la plus grande partie de la nuit sur le pont Les étoiles familières de nos latitudes penchent penchent sur le ciel L'étoile Polaire descend de plus en plus sur l'horizon nord Orion — ma constellation — est au zénith La Voie Lactée comme une fente lumineuse s'élargit chaque nuit Le Chariot est une petite brume Le sud est de plus en plus noir devant nous Et j'attends avec impatience l'apparition de la Croix du Sud à l'est Pour me faire patienter Vénus a doublé de grandeur et quintuplé d'éclat comme la lune elle fait une traînée sur la mer Cette nuit j'ai vu tomber un bolide »
Nuits étoilées, Blaise Cendrars
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« La nature et sa mythologie, pourquoi y renoncer ? Au nom de quel tabou me serait-il interdit de trouver et d'imposer les symboles de l'éclosion, de la germination. Au nom de quelles tables, de quelles éthiques, m'abstenir de peindre les signes certains de la vie : ce qui est fécondé et ce qui est dévoré ; de magnifier, parallèlement, le mouvement le plus humble et le geste le plus rare, la violence et l'exquisité, et de donner au quotidien le reflet de l'insolite ? D'autre part, sans rejeter la face nocturne de l'existence, et les fantasmes de nos désirs, savoir me contenter de la parcelle la plus fortuite de l'instant ; qu'il me suffise d'un frisson d'aile, d'un air de pervenche, d'un vol d'écume pour qu'en moi-même s'ouvre le monde. »
—André Masson, Le plaisir de peindre, 1950
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“Rappelez-vous qu'un soir nous vécûmes ensemble L'heure unique où les dieux accordent, un instant, À la tête qui penche, à l'épaule qui tremble, L'esprit pur de la vie en fuite avec le temps. Rappelez-vous qu'un soir, couchés sur notre couche, En caressant nos doigts frémissants de s'unir, Nous avons échangé de la bouche à la bouche La perle impérissable où dort le Souvenir.”
— Pierre Louÿs
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“Je croyais à tous les enchantements.” - Rimbaud
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“On dirait que le ciel, en cette solitude, Se contemple dans l'onde, et que ces monts, là-bas, Écoutent, recueillis, dans leur grave attitude, Un mystère divin que l'homme n'entend pas.”
— Charles Baudelaire, “Incompatibilité” (extrait), Les fleurs du mal
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