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Merida

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Nous sommes allés voir des cenotes près de Merida, et celle de Noh-Mozon était vraiment magique. Au bout d’un chemin caillouteux, un grand puits au milieu de la forêt, et lorsqu’on s’approche... quelle merveille! 

Celle ci peut être explorée en plongée, elle est assez profonde et on passe sous la terre dans des galeries. Nous nous sommes contentés de rester en surface, mais déjà, l’expérience était unique en son genre. Peu fréquentée car plus difficile d’accès que les cenotes près de Tulum, se baigner dans l’eau fraîche (25° oui, c’est frais!) fait du bien car le soleil tape fort dans la région.

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Caye Caulker - Belize

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Caye Caulker - Raies, lamantin & Cat fish Sharks

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Belize: Caye Caulker

Tous ceux qui sont allés au Mexique m’avaient recommandé de passer au Bélize, spécialement Caye Caulker, pour chiller et plonger. Après un passage de frontière à Chetumal, un taxi, un bus, un bateau, nous arrivons enfin, après 6h de trajet fatigant. Quelle chaleur ici aussi. Il faut qu’on trouve un endroit où dormir, mais pas comme à Bacalar, cette fois on va prendre le temps. Passant d’un extrême à l’autre, nous choisissons cette fois d’aller dans l’hôtel le plus classe de l’Ile. J’aime en voyage lorsqu’on change d’ambiance, d’endroit, on transporte ses affaires, on se pose où on a envie quand on en a envie, on découvre, on observe. Absence de contrainte et totale liberté d’aller où l’on veut comme on veut quand on veut. 

“Caye Caulker, tu verras, c’est Tortuga” m’avait dit Julie mon amie voyageuse. Et c’est vrai. Des pirates, on en rencontre quelques uns, des buveurs de rhum, des qui nous proposent des space cookies, des vieux briscards comme Nenja qui ira nous chercher des coquillages au fond de l’eau pour nous les faire manger sur le bateau, les pieds dans l’eau on voit passer des raies, des crabes, on croise des hippocampes, des bébés barracudas, des chats peu farouches, des pélicans.

J’ai nagé avec un lamantin, vu des cat-fish sharks et des raies par dizaines, juste en snorkeling, et ce matin, alors que je faisais l’étoile de mer dans l’eau en regardant les oiseaux dans le ciel, je me disais que j’étais vraiment bien à ce moment là, à Caye Caulker / Tortuga. 

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Nous avons fait une halte d’une journée à Bacalar, juste parce qu’aller directement au Bélize aurait été trop long. Bacalar et sa lagune aux 7 nuances de bleus. Mais sinon? Je sais pas trop en fait. On va dire que c’était une journée de transition.

Une chambre prise à la hâte chez l’habitant, petite, moche, sombre et inconfortable, je ne sais même pas encore pourquoi j’ai dit “OK on prend”, je sais même pas pourquoi personne n’a dit “Hey mais ça va pas on va pas dormir dans cette taule quand même!?!” non, ça paraissait ok pour nous trois, faut dire qu’on a eu des chambres pires que ça pendant tous ces voyages, alors des fois, oui, on s’en fout. Il y a des jours comme ça, où on est juste crevé, plus vraiment exigeant, et on n’a pas envie de courir toute la ville pour trouver quelque chose. En un mois de voyage, il y a parfois des ratés.

Les sacs posés, j’ai voulu déposer des vêtements à la laverie, mais il n’était pas possible de les récupérer le lendemain. Tant pis ça attendra encore un peu, on est plus à un jour près de tee-shirt déjà porté hein. Nous sommes allés voir la fameuse lagune, mais au lieu de chercher une terrasse de bar pour être peinards, nous sommes rentrés dans une espèce de base de loisirs où des milliers de gens se baignaient, mangeaient partout, ça braillait dans tous les sens, et pour couronner le tout, un Rémi Brica local nous cassait les oreilles avec son synthé et ses chansons paillardo-latinos. Mais pourquoi étions-nous là? Au bout de 10 minutes où on en pouvait plus, j’ai dit “On ne mettrait même pas les pieds dans un truc pareil en France, et surtout pas un dimanche après-midi, alors pourquoi on le fait ici? Barrons-nous.”

On a pris un taxi pour aller dans un bar près de la lagune, sauf qu’arrivés là bas, le bar était fermé. Heureusement, il y en avait un autre à côté, qui était cool, avec de la bonne musique et des hamacs pour ne rien faire dedans tout le reste de l’après-midi. Ce que nous avons fait. Edji a réussi à perdre une de ses lentilles dans la lagune, du coup il est resté borgne tout le reste de la journée. Heureusement il y avait de bons tacos à manger. Plus tard nous allions rentrer à pieds, la maison était à 3 ou 4 kilomètres, quand une camionnette s’est arrêtée et le chauffeur nous a dit de grimper à l’arrière, il nous conduisait dans le centre. La pauvre camionnette était fatiguée, nous avons cru qu’elle allait rendre l’âme sur la route, mais finalement, elle a tenu jusqu’au bout. Bilan de la journée: pas si pourrie finalement. La preuve, le soir, y'avait même  “Sharknado 5″ à la télé. En fait j’ai même pas pu le voir, j’étais si fatiguée que je me suis endormie tôt. Toute façon j'avais pas vu le 3 et le 4. Après j'ai été malade toute la nuit à cause la clim, pas de bol. Alors, Bacalar? Définitivement pas le meilleur souvenir, mais oui, sa lagune est pas mal du tout.

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Ruines de Muyil et réserve de Sian Ka’an

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Tulum - ruines du temple Maya

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Cenote Dos Ojos

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Tulum: cenote et temple Maya

Une des raisons principales pour laquelle je voulais aller au Mexique, était pour d��couvrir à quoi ressemblent les cenotes. Depuis que j'avais vu l'article d'une plongeuse qui en parlait dans son blog, il y a quelques années, je voulais à tout prix voir de près ces fameuses grottes et trous d'eau, si nombreux dans le Yucatan. Il paraît que les cenotes se sont formées après qu'une météorite se soit écrasée ici. Ce serait aussi cette même météorite qui serait responsable de l'extinction des dinosaures. Depuis, la région est un vrai gruyère, des cenotes sont découvertes régulièrement et dans certaines, on peut  plonger en bouteille. L'eau est à 25 degrés, ce qui est froid, donc la combinaison intégrale de 5 mm n'est pas superflue. Difficile à enfiler, mais indispensable pour rester 45 minutes sous l'eau.  La Cenote Dos Ojos est la première que je vois. L'eau douce est transparente, bleue turquoise, d'une clarté incroyable, et c'est très particulier de nager dans une eau sans courant, où il y a très peu de vie animale et végétale. La plongée se fait méditative, à la lampe torche, très lentement. Nous nageons entre 3 et 10 mètres de profondeur, dans des grottes, entourés de stalactites et de stalagmites, la vision que l'on a dans l'eau, quand on regarde la surface, d'en bas, me donne toujours cette impression d'être dans un rêve où tout serait à l'envers. De l'autre côté du miroir en quelque sorte. J'adore cette sensation qui perturbe complètement les sens. L'après-midi, nous allons voir les restes d'un temple Maya. La particularité de celui qui se trouve à Tulum est qu'il donne sur la mer. Quelques édifices sont encore en place, la vue sur l'horizon est sublime. Le site n'est pas très grand et la chaleur écrasante, quelques gros lézards traversent parfois les chemins, le vent rafraîchissant lorsqu'on s'approche de la falaise, et on imagine les hommes qui vivaient ici à l'époque, se demander qui étaient ces inconnus qui arrivaient par bateau et surtout, que venaient ils faire ici ?

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Mexique

Un an sans partir en voyage, c'est beaucoup trop long. Cette année, je change de continent, et après 12 ans d'exploration du continent asiatique, direction l'Amérique centrale, le Mexique (Yucatan) en faisant un petit tour par le Belize. De Cancun nous ne verrons rien car à peine débarqués de l'avion, direction Playa del Carmen puis l'île de Cozumel dès le lendemain pour plonger un peu et se remettre tranquillement du décalage horaire. Les fonds marins sont beaux, clairs, je n'ai jamais eu une telle visibilité sous l'eau. Il fait si chaud en haut qu'on est beaucoup mieux en bas.

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Manille Il y aurait eu encore beaucoup à voir aux Philippines, mais peut-être une autre fois et pendant une autre saison, car le pays est très étendu et l’été n’est pas vraiment la meilleure période pour l’apprécier. De retour à Manille, nous passons la soirée avec mon amie de toujours, Laureline (on se connait depuis que nous avons 14 ans, donc ça fait bien presque toujours non?) et Vincent. Ils débutent leurs vacances au moment où nous partons, j’adore les retrouvailles au bout du monde! De Manille, je n’ai pas vraiment grand chose à dire, si ce n’est que la ville est sale, embouteillée, pas toujours très safe, sans charme et sans grand intérêt. Même le quartier du vieux Manille est moche et il n’y a vraiment pas de quoi s’attarder plus d’une journée ici. C’est de loin la capitale asiatique qui m’a le moins plue. De ce voyage, j’ai aimé les gens de ce pays, un peu moins leur cuisine par contre. Les philippins sont incroyablement sympathiques et avenants, on parle facilement avec n’importe qui. J’ai aussi rencontré différentes voyageuses françaises à Coron, et nous avons passé de bons moment à échanger sur le bateau pendant nos journées plongée. Certaines juste en vacances, d’autres parties pour 2 ans et demi de voyage, une autre qui s’apprêtait à rentrer avant de repartir encore, et puis aussi un jeune étudiant - plongeur hors pair - vivant à Cebu depuis quelques mois pour son stage, et qui faisait le tour des sites de plongée avant de revenir en France. J’aurais aimé avoir le temps d’aller à Mindoro, Panglao ou explorer Luzon, mais l’archipel est si grand qu’il est impossible de tout faire en une fois. Quatre semaines à vivre autre chose, loin de l’ambiance actuelle plombante de la France, ça fait du bien de prendre le large. Demain je rentre, je repars la semaine prochaine, beaucoup moins loin, pour vivre une toute autre expérience, mais qui risque d’être intense. J’ai aussi une petite idée de ma prochaine destination d’ici quelques mois, mais pour l’heure, rien de concret. L’important pour moi est d’avoir des projets à court ou moyen terme et de me donner les moyens de les réaliser. Le long terme, je n’y pense jamais, car je pense être incapable, encore plus à présent, de me projeter au-delà d’un an, alors... La suite plus tard…

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Siquijor

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Siquijor - San Antonio

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Siquijor l’île mystérieuse

A deux heures de bateau de Dumaguete la poussiéreuse et bruyante, se trouve Siquijor la mystique île aux sorciers. Plus de magie noire aujourd’hui, mais on dit que l’île est habitée par de nombreux esprits. Aujourd’hui, Siquijor est réputée pour ses guérisseurs et ses chamanes qui vivent dans les hauteurs, au milieu de l’île. A peine arrivés, j’aime déjà l’atmosphère de cet endroit. Enfin du calme, la nature, la mer. Quand nous arrivons dans notre hôtel sans coq à l’horizon et dans la sublime et unique chambre double exposition qui donne sur la plage, je l’aime encore plus, mais pas question pour autant de trainer là toute la journée, nous voulons plonger un peu et puis aussi aller voir un de ces fameux guérisseurs. Une voyageuse rencontrée à Coron m’avait parlé de son expérience ici et m’avait dit « Bien sûr, il faut y croire un peu, sinon ça ne marche pas, mais ça vaut le coup d’essayer » ça tombe bien, je suis en ce moment en quête d’expériences nouvelles. Après une journée plongée avec une fois de plus le bateau et les sites pour nous seuls (un très joli marine park et une tortue dormant sous un rocher) la deuxième fut consacrée à la quête d’un de ces fameux guérisseurs. Je demandai à plusieurs personnes s’ils pouvaient m’indiquer quelqu’un, mais on m’a juste dit que c’était « dans la montagne et ensuite il faut demander. » Ce qu’on a donc fait.

Alors que l’on monte, l’air se rafraichit, les routes sont un peu plus ombragées vers San Antonio. Nous nous arrêtons pour voir une église délabrée (mais qui fonctionne toujours le dimanche) des enfants jouent sur le terrain de basket à côté puis comme on ne sait pas où aller, je demande à une dame qui passe si elle connait peut m’indiquer l’adresse d’un guérisseur, elle me dit oui et nous indique comment y aller. Arrivés chez Annie, il y a en effet un panneau qui indique que c’est bien ici, nous sommes dubitatifs. « C’est ça la maison de guérisseur?» Bon. On a dit qu’on y croyait alors on va au bout. L’endroit fait bar/maison/épicerie, il y a des enfants qui courent dans tous les coins et des hommes qui jouent aux cartes dehors. Annie nous fait rentrer dans une pièce sombre derrière son comptoir et nous fait assoir à côté d’un autel rempli d’images et d’icônes religieuses avec au milieu, une « Donation Box ». Pas de tarif fixe donc. Je lui dis que j’ai très mal au poignet depuis 2 mois, ce qui m’empêche de faire certains mouvements, est ce qu’elle peut faire quelque chose? Visiblement oui. Elle tourne autour de moi, me met de l’huile de noix de coco dans le cou et dans le dos, je suis couverte de gras et mon tee-shirt est ruiné, mais je prends la chose très au sérieux et je reste concentrée. Elle récite des choses que je ne comprends pas en faisant des signes de croix, en mon for intérieur je me dis que si grâce à Jésus je suis guérie de ma tendinite, il va falloir que j’aille à Lourdes quand je rentre. Elle me masse ensuite longuement en faisant quelques incantations, pendant qu’une fillette de 2 ans tourne autour de moi en criant, armée d’un pistolet en plastique. Annie continue le massage et crie de temps en temps aux enfants d’aller jouer ailleurs ou parle aux gens dehors. Niveau concentration c’est moyen pour l’ambiance, mais je suis quand même à fond. Au bout de 10 minutes, elle me demande si ça va mieux, je dis «un peu mais pas vraiment » alors elle continue, puis elle se lève et revient avec ce que je crois être une chauve-souris crevée et un bout de tissu qu’elle m’enroule autour du poignet. En réalité ce n’est pas une chauve-souris morte mais un bout de gingembre que je dois garder « jusqu’à ce qu’il sèche ». Ensuite elle me couvre avec un drap et allume sous la chaise un petit pot rempli de charbon incandescent. Ça fume de partout. Cette pratique sert à éloigner les mauvais esprits et à me protéger contre eux. Je laisse 300 Pesos dans la boite et nous partons. Expérience guérisseur sur l’île aux sorciers: done.

J’ai dormi avec mon bout de gingembre sur le poignet, j’en ai mis plein le lit, et puis le lendemain je l’ai enlevé parce que ça partait trop en miettes. Que dois-je penser de tout ça? J’aimerais me dire que cette médecine chamanique fonctionne et que ces gens ont des dons, j’étais plutôt bien disposée d’ailleurs et j’y allais plutôt sérieusement en espérant que ça marche. Le fait est que j’ai toujours mal, que je ne me sens pas mieux ni moins bien, mais au moins, j’aurais essayé. Pas de miracle donc. Peut-être qu’Annie est aussi guérisseuse que moi danseuse de flamenco, peut-être que je ne suis pas réceptive,  peut-être que je suis trop mécréante pour ça, peut-être aussi que c’est juste du folklore local et que ces gens ne soignent rien du tout. En tout cas, l’expérience ne coûtait pas grand chose et valait le coup d’être tentée.

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Dumaguete (partons vite fait)

Tout n’est pas forcément génial dans un voyage, parfois on arrive dans des endroits où ça ne colle pas, à peine arrivé, et on ne le sent déjà pas, et ensuite, tout s’enchaine mal. Ce sont des choses qui arrivent. Nous sommes venus ici pour plonger sur l’île d’Apo, soit disant un très bon spot. Certes, il devait l’être il y a 10 ans, mais à présent, il n’y a semble-t-il plus grand chose à voir d’impressionnant. Plus de raies, de tortues, de requins, j’imagine que c’est comme partout, il sont partis et/ou ont été chassés comme c’est le cas dans beaucoup d’endroits. L’océan est décimé petit à petit, et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Très mauvaise expérience avec l’école de plongée Harolds Mansion, qui malheureusement truste le marché parce que cette adressée est citée dans les guides de voyage, mais n’est pas à la hauteur des prestations qu’elle promet. Problèmes d’organisation, un mauvais équipage, et pire que ça, du matériel très défectueux, deux accidents, des dive master qui ne respectent pas les consignes de sécurité basiques et une mauvaise foi de leur part quand 20 personnes leur ont fait remarquer que la journée s’était assez mal passée et que nous n’avons effectué que 2 plongées sur 3. Tout ça s’est terminé vainement dans le dive shop, avec des flics, des clients mécontents qui demandaient un remboursement partiel - excepté le couple de taiwanais qui eux se fichaient de l’argent mais voulaient juste des excuses - des employés bornés et une bonne envie de mettre le feu à l’endroit, mais on se contentera de mettre des avis sur Trip Advisor et d’écrire quelques mails à la fédération SSI, puisque c’est le seul pouvoir que nous ayons.

Le lendemain, pas question de retourner plonger avec eux, avec Séb, on s’est dit qu’on allait se promener en moto dans les environs pour visiter la nature. Pas de chance, il semble que ce soit le seul endroit du pays où on demande un permis de conduire, parce que la police s’amuse à contrôler les touristes et à confisquer les motos et distribue des amendes si on a pas de permis. Le casque ils s’en foutent, mais le permis, non. Et on a même pas voulu prendre le risque d’essayer car on s’est dit que c’était un coup à cumuler encore un mauvais plan et on avait pas envie. Tant pis. On ne visitera pas les alentours. Mais alors on est coincé toute la journée dans cette horrible ville bruyante et poussiéreuse? Allons acheter un truc à boire avant de réfléchir ce qu’on va faire aujourd’hui. Ha dommage, nous ne rentrerons pas non plus dans le magasin, car il faut laisser toutes ses affaires à l’entrée et qu’on a pas envie de confier nos sacs à n’importe qui. La journée semblait mal engagée, alors j’ai dit à Séb “Et si on allait au cinéma voir “Suicide Squad”? On sera au frais et au calme.”

Au frais on l’a été. Au calme, un peu moins. Mais c’était drôle quand même. Les gens sont bon public ici, et ils viennent pour parler et adorent commenter ce qu’ils voient en se bourrant de gâteaux et en faisant beaucoup de bruit. De plus, la salle était pleine de gamines qui hurlaient comme si on leur arrachait les ovaires à chaque apparition de Jared Leto. Heureusement qu’on ne le voit pas beaucoup dans ce film, j’imagine même pas une séance de “Requiem for a dream”. En même temps elles sont encore beaucoup trop jeunes pour ça les pauvres. Comme le cinéma ça ne coûte pas grand chose et que c’est cool, on s’est dit qu’on allait remettre ça le soir, avec un film tellement nul que je l’aurais même pas téléchargé, mais il n’y avait que ça. Et pour aller avec le film, on s’est fait un bon dîner de junk food immonde, mais franchement, entre la cuisine philippine et la junk food, je sais pas quelle est la pire des deux, alors foutus pour foutus autant se gaver de hamburgers Jollibee, cette chaine de fast-food locale qui veut concurrencer le non moins immangeable Mac Do, et qui propose à la fois des hamburgers, du poulet frit, des spaghetti bolognaise, des frites et du riz avec des steaks sauce aux champignons. Je ne cherche même pas à comprendre la gastronomie  d’ici, j’ai sûrement un siècle de retard ou alors je ne suis pas encore prête pour ça.

Donc le film s’appelle “The Shallows”, et c’est l’histoire de Blake Lively - la blonde de Gossip Girl - qui fait du surf et se fait traquer par un requin qui veut lui faire la peau. Du coup, elle est coincée sur un petit rocher à 200 mètres du bord et ne sait pas comment elle va faire pour rejoindre la plage. Résumé comme ça, on dirait que c’est nul. Mais la vérité, c’est que le film entier est tout minable. Comme c’était le soir et que cette fois, il n’y avait pas Jared Leto, on pensait que la salle allait être plus calme, mais en fait pas du tout. C’était même bien pire qu’un spectacle de Guignol: les gens - des adultes - qui font “HOOOOOO!!!!” “BAAAAAAAAAAHHH!!! “ (là c’est quand elle se recoud la cuisse avec ses boucles d’oreille et son collier) et surtout “NON N’Y VA PAS IL EST LÀ!!!” ou encore “ATTENTION LE REQUIN IL EST LÀ DERRIÈRE TOI!!!”  Ici on a 2 spectacles pour le prix d’un: sur l’écran et dans la salle. Marrant, mais fatigant. Toute façon je suis pas d’humeur avec cette ville, on l’aura compris.

Demain, on s’en va sur Siquijor, c’est une île avec des sorciers, des guérisseurs, des grottes, des plages et des cocotiers. Il est bien entendu impossible et même impensable que ce soit pire ou pareil qu’ici. De toutes façons, une île qui possède des cocotiers dessus ne peut pas être foncièrement mauvaise, nous le savons tous.

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Vu: - Deux tortues sur un site où on ne pensait pas en voir du tout. - Un avion abandonné, ce qui a fait dire à une amie que: “Les gens jettent vraiment n'importe quoi ! ” - Des bancs de sardines, serrées comme dans les boîtes où elles finiront - Des poissons clowns qui défendent leur maison tels des chiens de garde, empêchant les intrus d'approcher. Ces petits poissons sont drôlement courageux. “Le monde de Nemo”, c'était pas de la fiction finalement.