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Mein Kampf et la loi
La loi allemande interdit la publication d’écrits nazis. Et depuis 1945, la Bavière, détentrice des droits, refusait toute réimpression du livre en Allemagne, hormis dans le cadre de travaux universitaires. A l’étranger, seuls les éditeurs propriétaires des droits avant 1945 peuvent éditer le livre (les Nouvelles éditions latines en France). En 1979, la ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) engage une action en justice contre les Nouvelles éditions latines pour « incitation à la haine raciale ». Mais la Cour d’appel de Paris, dans l’arrêt du 11 juillet 1979, a estimé que le livre était « un document historique indispensable pour la connaissance de l’époque contemporaine » . Par conséquent, la vente de l’ouvrage reste autorisée dans la mesure où celui-ci est accompagné d’un avertissement d’une dizaine de pages.Outre le format papier, Mein Kampf est aussi largement accessible sur internet. Ainsi une nouvelle édition permettrait de contenir les traductions pirates disponibles en France comme à l’étranger.
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Mauvaise période
Il est vrai que la situation actuelle n’est pas forcément la plus propice à une réédition de Mein Kampf dans une Europe en pleine crise migratoire, qui doit faire face à la montée du terrorisme, des vagues de racisme, de nationalisme, d’antisémitisme et d’islamophobie. Mein Kampf est loin d’être un livre anodin et éditer de nouveau cet ouvrage peut être perçu par certains comme une réhabilitation néfaste de l’idéologie nazie dans ce contexte particulier. Néanmoins, la réédition critique et commentée allemande, publiée par l’Institut d’Histoire contemporaine de Munich (Ifz)  se veut plus instructive que propagandiste auprès du public, tout comme la future parution française.
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Les avis au sein de la communauté juive sont partagés. On a vu apparaître des protestations chez les associations juives allemandes contre la nouvelle édition commentée mais le président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, Josef Schuster, a quant à lui affirmé qu’ « il n’y a rien à objecter si une édition scientifique est mise à disposition pour la recherche et l’enseignement ».
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Dans la mesure où le livre serait dûment présenté et annoté, pourquoi pas – ce sera toujours mieux que les éditions pirates, ou en libre circulation sur des sites révisionnistes. De toute façon, rien de pire que ce que l’on interdit : on attise et on double le désir. Une maison d’édition le fera probablement avec l’aide d’un institut de recherche ou d’un ministère
Stéphane Barsacq, directeur littéraire aux éditions Albin Michel.
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Voici une vidéo du New York Times mettant en avant des témoignages de différentes personnes sur la réédition de Mein Kampf.
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Elle est absolument nécessaire et était demandée par les historiens depuis longtemps. Le livre d’Hitler ne sera pas un best-seller mais un mythe s’est constitué sur sa dangerosité. C’est ce mythe qu’il faut briser.
Sven Felix Kellerhoff, journaliste et historien allemand 
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Mein Kampf dans le monde
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La vente du pamphlet original reste interdite dans certains pays notamment l’Allemagne, l’Autriche, la France, la Russie ou encore les Pays-Bas bien qu’il circule librement dans d’autres parties du monde comme en Europe de l’Est, dans le monde arabe ou en Amérique du Sud. On trouve aussi une version à destination de la jeunesse sous forme de manga au Japon. En 2013, une version numérique de Mein Kampf a été mise en vente à moins d‘1€ sur les sites américain et anglais d’Amazon et il est devenu l’un des 20 livres les plus vendus de la section “Politique et Philosophie” seulement un an après sa mise en vente. L’ouvrage n’a pourtant pas fait l’objet d’une promotion importante. La maison d’édition Elite Minds, « [a] préféré le laisser se diffuser parmi les lecteurs qui y voyaient un intérêt historique et académique ». Par ailleurs, dans certains pays comme la France, la publicité de ce genre d’ouvrage est réglementée. La présence du livre en vitrine est d’ailleurs interdite.
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Les choix éditoriaux de cette nouvelle édition
Certaines personnes ont une approche différente et choisissent de s’auto-éditer pour signifier clairement que la réédition de Mein Kampf n’est pas une question d’argent. C’est le cas de la nouvelle version allemande, Hitler, Mein Kampf : Eine kritische Edition, par l’Institut d’Histoire contemporaine de Munich.
« Nous avons pris le parti d’auto-éditer ce livre, ce que nous ne faisons pas habituellement, afin d’envoyer un signal politique. Personne ne doit gagner de l’argent avec, et nous n’en gagnerons pas. »
- Simone Paulmilch, porte parole de l’IfZ .
De même, les éditions Fayard ont annoncé qu’elles reverseraient les bénéfices des ventes à une association.
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Un intérêt historique...
Mein Kampf a fait l’objet de très peu d’études. Le rééditer donnerait, ainsi, la possibilité de le placer au centre de recherches historiques permettant de le contextualiser et de s’intéresser à sa « nature symbolique », selon Nicolas Patin, notamment son histoire éditoriale et  la façon dont il a été diffusé. Mein Kampf était, par exemple, distribué aux jeunes mariés et aux membres du parti mais aussi étudié aux jeunesses hitlériennes.
Les idées développées par Adolf Hitler comme le pangermanisme, l’eugénisme et le nationalisme mais aussi la façon dont il a d’expliquer tous les maux de l’Allemagne par la lecture raciale permettaient d’annoncer certains points du programme nazi tel que l’expansionnisme par exemple. Cependant, selon de nombreux historiens, l’ouvrage ne peut être considéré comme la feuille de route du parti. En effet, Adolf Hitler ne mentionne pas la créations des camps d’extermination par exemple, la Shoah n’étant décidée que durant la Seconde guerre mondiale.
« Mein Kampf demeure un texte tabou, un texte qui fait peur. C’est le dernier grand tabou du nazisme. Je comprends cet émoi, car un livre, c’est une manière pour une idée de continuer à exister. Les films et les images de l’époque nazie sont complètement datés, mais il n’y a rien de plus vivant qu’un livre. Voilà ce qui explique la sidération qui surgit au moment où le livre tombe dans le domaine public. Au fond, ce passé n’est pas totalement passé. »
- Antoine Vitkine, auteur de Mein Kampf, histoire d’un livre.
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Courte interview de Johann Chapoutot, historien français et spécialiste du nazisme.
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Une autre polémique
Il y a déjà eu de nombreux documentaires (notamment par Antoine Vitkine), des films, des livres d’Histoire sur Hitler qui ont été offert à la population. Leur point commun à tous est de s’inscrire dans une démarche de dénonciation du comportement du Führer. Ils ont tous su  prendre de la distance pour analyser ses idées, son comportement et condamner ses actes. La différence avec Mein Kampf est que le narrateur n’est pas une personne extérieure cette fois mais bien Hitler. On est plongé dans sa tête et dans son idéologie. Il y a un parallèle à faire avec le livre de Timur Vermes Er ist Wieder da (Il est de retour), publié en 2011 en Allemagne et qui a lui aussi causé une polémique.
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Ce roman imagine le retour d’Hitler à notre époque et sa vision de la société allemande. Le lien avec Mein Kampf est que le lecteur est placé directement dans la peau et dans la tête du Führer, grâce ici à l’utilisation de la première personne. Beaucoup se sont dit choqués à la sortie du livre mais les gens ont-ils vraiment besoin d’un intermédiaire pour faire la part des choses ? Ont-ils vraiment besoin qu’ont les aide à juger objectivement ? Er ist Wieder da s’est très bien vendu en Allemagne (1,4 millions d’exemplaires). Il a été traduit en 17 langues et a même été adapté au cinéma en octobre dernier. Alors, aujourd’hui, presque un siècle après la première publication de Mein Kampf, le peuple serait-il encore si peu capable de se protéger que la simple lecture de ce livre soit une menace ? De nombreux historiens qui ont lu Mein Kampf affirment d’ailleurs que ce n’est en rien une merveille de littérature mais plutôt un gros pavé assez indigeste.
Peut-être que l’idée qu’on se fait du livre est finalement plus dangereuse que le livre lui-même...
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Jean-Luc Mélenchon s’insurge...
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En apprenant la réédition française de Mein Kampf par SA maison d’édition Jean-Luc Mélenchon s’est très vivement indigné de cette décision. Le politicien qui déclare « Editer c’est diffuser » n’est pas d’accord avec l’idée que Mein Kampf, dont l’idéologie est totalement opposée à celle de Mélenchon, soit réédité par la même maison d’édition qui publie ses livres. Afin d’exprimer clairement son opinion il a d’ailleurs écrit une lettre à son éditrice titrée « Non ! Pas « Mein Kampf » quand il y a déjà Le Pen ! » et l’a ensuite rendue publique sur son blog pour afficher sa position.
Le politicien expose tous ses arguments avec une grande ferveur : réhabilitation d’Hitler et de ses crimes, devoir de défense des victimes, inutilité de donner l’accès à n’importe qui… Il finit même sa lettre en demandant clairement l’abandon du projet de réédition.
« Je crois qu’une maison d’édition est davantage qu’un commerce de la lecture. La vertu, la brûlante exigence pour l’esprit de se sentir responsable de tout et d’abord des autres, la célébration des enseignements humains fondamentaux doivent commander à ceux qui ont l’honneur d’être les « pousse à penser » de leur lecteurs. Mais je tiens à vous faire part de mon opposition personnelle, politique et philosophique à ce projet. Je vous demande donc solennellement de renoncer à cette publication. »
Mélenchon ne semble pas avoir gagné son combat puisque les éditions Fayard ne se sont pas rétracté et ont confirmé la sortie d’une réédition pour 2017. Le politicien ira-t-il jusqu’à changer d’éditeur pour marquer sa position ?
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Des tribunes en faveur de la réédition
En 2011, dans une tribune parue sur Le Monde, un groupe d’avocats et de professeurs soulignait déjà l’importance de rééditer Mein Kampf pour l’analyser et l’expliquer. Il proposait trois axes d’action : l’apposition d’un avertissement sur le texte comme le modèle français, l’intégration d’une signalétique particulière sur les versions numériques et la publication d’éditions scientifiques. Sous l’impulsion de Philippe Coen, il demandait aussi la création d'un Observatoire de la prévention de la haine.
Leur but était de démystifier le texte afin d’en faire un objet d’histoire et de prévention pour l'avenir.
En 2016, dans une interview accordée au quotidien Sud Ouest, Nicolas Patin insiste sur l’intérêt d’une nouvelle traduction de l’oeuvre originale :
« À l'époque de cette version française, en 1934, on essayait d'écrire avec un bon français, en faisant de jolies phrases, quitte à s'éloigner du sens originel du texte. Il faut se souvenir qu'Hitler était auto-didacte - il n'est quasiment pas allé à l'école - et s'il n'était pas bête, il n'écrit pas de manière raffinée. Certains mots sont choisis mais son vocabulaire, dans l'ensemble, est très basique. Il y a donc des contresens dans le texte en français ».
Concernant les 3 700 notes explicatives de la version allemande, nous ne savons pas encore si elles seront traduites intégralement en français ou si Fayard écrira ses propres notes qui devraient être, selon l’historien, à la fois « bibliographiques  »  et « notionnelles  ».
Ainsi, pour lui, «la question n'est pas de le publier mais de bien le publier  ».
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Photo: Matthias Schrader/AP/SIPA
Bien que controversée, cette nouvelle édition est un succès. Tirée, dans un premiers temps, à 4 000 exemplaires, 15 000 ont été commandés par les libraires dés le premier jour de la mise en vente. Selon le classement de l'hebdomadaire Der Spiegel paru samedi 16 avril 2016, Hitler, Mein Kampf - Eine kritische Edition est le premier essai le plus vendu en Allemagne. Trois mois après sa parution, l’ouvrage côtoie encore le haut du classement.
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Une initiative contre l’antisémitisme
L’Association Projet Aladin, dont le vice-président est Serge Klarsfeld, est une initiative de rapprochement des cultures juive et musulmane engagée en 2009. Ce projet est lancé sur la base de l’importance du négationnisme au Moyen-Orient et du « vide d”information » concernant la Shoah. En effet, le génocide perpétré par l’Allemagne nazie est un véritable tabou dans le monde arabe même si l’on observe une importante diffusion de Mein Kampf dans ces pays. Le Projet Aladin a pour objectif de diffuser la connaissance.  Dans ce but, il crée un site internet multilingue, où l’on trouve diverses informations à propos de la religion juive mais aussi musulmane (Un guide du Judaïsme pour les non-Juifs, Un guide de l’Islam pour les non-Musulmans par exemple). Il traduit aussi en arabe et en persan des témoignages majeurs de la Shoah : Le journal d’Anne Frank, Si c’est un homme de Primo Levi, Je suis le dernier Juif - Treblinka (1942-1943) de Chil Rajchman disponibles gratuitement sur la bibliothèque numérique de l’association. Outre les livres, des films et documentaires portant sur ce thème sont également traduits dans les langues des populations visées.
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Mein Kampf à l’école
Mein Kampf demeure un sujet de division en Allemagne. En effet, la polémique tourne aujourd’hui autour de l’entrée éventuelle du pamphlet dans les programmes scolaires. Ce projet, plaidé par Johanna Wanka, ministre fédérale de l’éducation nationale, soutenue par la Fédération allemande des enseignants, concernerait l’enseignement du livre par des professeurs, formés à cet effet, aux jeunes âgés de plus de 16 ans afin « [de les] immuniser contre le populisme extrémiste » selon Josef Kraus, président de la fédération. Ernst Dieter Rossmann, responsable de l’éducation au parti social-démocrate (SPD), estime qu’étudier le processus de la propagande nazie, à travers Mein Kampf, fait partie d’une éducation moderne.
Les adversaires de cette initiative, à l’instar d’Udo Beckmann, président du Verband Bildung und Erziehung, l’un des plus grands syndicats d’enseignants d’Allemagne, ne considèrent pas le brûlot comme un instrument pédagogique et s’indignent face à l’éventualité d’une lecture obligatoire.
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