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Petite Analyse d'un Grand Réveil
En 4000 caractères précisément, ni plus ni moins Pour les lecteurs pressés mais méticuleux Il existe, voyez-vous, deux façons de réveiller un monarque assyrien : la mauvaise, et celle-ci. Notre compositeur a choisi la deuxième première option, ce qui est déjà un tour de force digne d'un acrobate quantique. Les tempi se succèdent comme des escargots dans une course de Formule 1 : 85-80-70-60-40-90. Le dernier, tel un lièvre mathématique, surgit pour nous rappeler que le temps n'existe pas, ou alors en plusieurs exemplaires. Messiaen aurait applaudi, si ses oiseaux le lui avaient permis. Les deux pianos dialoguent dans une langue morte qu'ils viennent d'inventer. Leurs clusters s'empilent comme des crêpes dans un traité de physique nucléaire. Le premier piano joue ce que le second aurait dû jouer s'il n'avait pas été occupé à faire exactement la même chose différemment. Cage aurait ajouté des boulons, mais c'était Cage. L'harmonie post-tonale y est traitée comme un problème de plomberie par un philosophe spécialisé en métaphysique allemande : avec une précision absurde et une logique imparable. Les accords par quartes sonnent comme si Schönberg avait décidé de sourire, hypothèse hautement improbable mais musicalement fructueuse. Les cordes, ah les cordes ! Elles jouent sul ponticello si loin du pont qu'elles en deviennent maritime. Les harmoniques glissent comme des patineurs ivres sur une patinoire conceptuelle. Xenakis aurait sorti sa calculette, avant de la ranger en réalisant que 2+2 font parfois 22, surtout le jeudi. Les bois soufflent des multiphoniques qui font passer Ferneyhough pour un compositeur de musette. Ils créent des sons que même les chauves-souris trouvent complexes, ce qui n'est pas rien quand on connaît les goûts sophistiqués des chiroptères en matière de fréquences. La forme générale rappelle une conversation entre Varèse et Stockhausen dans un ascenseur quantique : elle va partout à la fois tout en restant parfaitement immobile. Les danseurs se déplacent dans l'espace comme des notes qui auraient obtenu leur baccalauréat avec mention. L'influence spectrale est aussi évidente qu'un éléphant rose dans une bibliothèque de partitions : impossible à ignorer et pourtant parfaitement naturelle. Grisey et Murail auraient hoché la tête en synchronisation avec les harmoniques, créant ainsi involontairement une nouvelle œuvre. En conclusion (car il faut bien conclure, ne serait-ce que pour faire plaisir aux musicologues), cette pièce prouve définitivement que la musique contemporaine peut être à la fois plus sérieuse qu'un chat lisant Heidegger et plus légère qu'une bulle de savon théorique. Écrit en position giratoire Sur du papier qui n'existe pas encore Pendant que mon parapluie compose une sonate P.S. : Cette analyse doit être lue uniquement les jours où les escargots voyagent en première classe, c'est-à-dire toujours ou jamais, selon l'horaire des marées intellectuelles. Avec l'approbation du fantôme de Debussy Qui n'a rien demandé Mais aurait probablement souri
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"Lasciva, lacera gli orecchi sciolti" : un croquis sonore
Ah, "Lasciva, lacera gli orecchi sciolti", une musique qui s’avance en équilibre sur un fil tendu entre la majesté et le ridicule. Les premières mesures flottent comme une plume hésitant à tomber, un vibraphone scintillant accompagné d’une harpe qui ne sait pas si elle tricote des harmonies ou démêle des rêves. Les bois, eux, semblent occupés à chuchoter des secrets qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes. Tout cela évoque une sorte de Debussy ironique, un Debussy qui aurait décidé de ne jamais terminer ses phrases pour laisser place au silence, ce grand moqueur.
Et soudain, tout s’agite. Les cors grondent comme des animaux nerveux, les clarinettes basses grognent, et les cordes glissent d’un accord à l’autre, comme des danseurs maladroits sur un parquet trop ciré. On pourrait croire à un chaos désordonné, mais non, tout cela tient debout, même si c’est sur des jambes vacillantes. Les tempos oscillent, les nuances explosent sans prévenir, et chaque instrument semble jouer son propre rôle dans une sorte de dispute orchestrale où tout le monde a raison. Le désordre, ici, devient presque majestueux.
Puis voilà que l’orchestre s’élève, construit une cathédrale sonore d’une beauté éclatante… juste avant de la laisser s’effondrer dans un grand éclat de rire. Les crescendos promettent tout et n’accomplissent rien, mais cela n’a aucune importance. Les trombones, toujours grognons, semblent contents d’eux-mêmes. Les cordes brillent brièvement, comme un soleil qui se cache aussitôt derrière un nuage. Ce n’est pas grandiose, c’est mieux que cela : c’est humain.
Si cette musique devait être dansée, ce serait par des marionnettes légèrement ivres, avec des fils enchevêtrés. Chaque changement de tempo ressemble à une invitation à tituber, chaque crescendo à un bond maladroit, chaque silence à une pause nécessaire pour reprendre son souffle. Ce n’est pas une danse, c’est une chute gracieuse, un mouvement entre l’absurde et le sublime.
"Lasciva" est une œuvre qui s’amuse à être sérieuse sans jamais vraiment se prendre au sérieux. Elle jongle avec Mahler, Debussy et Stravinsky comme un clown savant, mélangeant l’ironie et la grandeur. On n’écoute pas cette musique, on la regarde courir, trébucher, rire d’elle-même, et finalement, nous toucher. Une œuvre qui refuse d’être parfaite pour mieux être inoubliable. Un désordre lumineux, ou comme je dirais : "Un chaos qui danse, mais avec beaucoup de style."
#contemporary music#modern music#experimental#post impressionism#absurdism#NeoRomanticism#erik satie#SoundCloud
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ANALYSE PARFAITEMENT SÉRIEUSE ET RIGOUREUSEMENT FANTAISISTE D'UNE SONATE REMARQUABLE (découverte un mardi entre deux averses)
Par E. S. (Analyste musical à ses heures perdues et collecteur de parapluies)
Mes très chers amis de la musique sérieuse et des harmonies vagabondes,
Je viens de faire une découverte qui mérite toute notre attention scientifique. Un jeune compositeur - dont le talent n'a d'égal que la témérité - vient de créer une œuvre qui m'a fait oublier de nourrir mes poissons rouges pendant trois jours consécutifs. Ces derniers m'en veulent encore, mais la musique mérite parfois quelques sacrifices ichtyologiques.
DE LA STRUCTURE FORMELLE ET DE SES CURIOSITÉS ARCHITECTURALES
La sonate commence - ce qui est déjà une excellente initiative - par une mesure en 2/4 à ♩= 149. Ce tempo, aussi précis qu'un horloger suisse qui aurait bu trop de café, établit d'emblée une tension métrique fascinante. J'ai passé trois heures à compter les battements avec mon métronome, qui a fini par démissionner de fatigue.
L'exposition se déploie avec une logique qui ferait pâlir d'envie mes amis mathématiciens (j'en ai deux, tous plus fous l'un que l'autre). Le premier thème (mesures 1-41) présente un motif chromatique ascendant d'une rare élégance. Il grimpe les degrés de la gamme comme un escargot mélomane escaladerait la tour Eiffel - avec détermination et sans le moindre vertige.
La transition chromatique (mesures 42-63) mérite une attention particulière. Elle se déplace entre les tonalités avec la grâce d'un funambule ivre qui aurait soudainement retrouvé son équilibre. J'y ai découvert des modulations qui feraient rougir Wagner (ce qui n'est pas peu dire, car Wagner rougissait rarement, sauf après un bon repas).
DES HARMONIES AVENTUREUSES ET DE LEURS CONSÉQUENCES SONORES
L'harmonie de cette œuvre est un sujet qui mérite d'être abordé avec des gants de velours et une loupe d'excellente qualité. Le Si♭ mineur initial n'est que le début d'une aventure harmonique qui m'a fait repenser sérieusement à ma collection de chapeaux.
Observons d'abord l'accord initial, enrichi d'une septième majeure qui le couronne comme une cerise particulièrement audacieuse sur un gâteau déjà bien garni. Cet accord n'est pas là par hasard - rien n'est jamais là par hasard, sauf peut-être mes parapluies qui ont tendance à se multiplier mystérieusement les jours de pluie.
Les progressions harmoniques qui suivent (mesures 11-93) démontrent une maîtrise absolue de l'art de surprendre l'oreille sans la faire fuir. J'ai compté exactement 47 harmonies différentes, dont trois qui m'ont fait éternuer et une qui a fait lever un sourcil à mon chat (événement rarissime, je vous l'assure).
La superposition des harmonies quartales est particulièrement remarquable. Elles s'empilent comme des crêpes sonores, chacune ajoutant sa saveur particulière à l'ensemble. Les mesures 196-203 présentent un travail sur les résonances qui mériterait d'être étudié dans toutes les classes de composition (même celles qui n'existent pas encore).
DU DÉVELOPPEMENT THÉMATIQUE ET DE SES MÉTAMORPHOSES INATTENDUES
Le développement (mesures 94-254) est un chef-d'œuvre de logique illogique - ou d'illogisme logique, selon l'heure à laquelle on l'écoute. J'y ai découvert des transformations thématiques qui feraient pâlir d'envie mes chrysanthèmes (qui sont pourtant experts en métamorphoses).
Prenons par exemple la section qui commence à la mesure 94. Le compositeur y manipule le premier thème avec la dextérité d'un jongleur qui aurait étudié le contrepoint. Le motif chromatique initial se retrouve étiré, compressé, renversé, parfois même tout cela à la fois - un véritable tour de force qui m'a fait rater l'heure du thé trois jours de suite.
Les mesures 118-133 méritent une mention spéciale dans nos annales musicologiques. On y trouve une superposition thématique d'une complexité telle que j'ai dû dessiner un diagramme spécial pour la comprendre. Ce diagramme ressemble étrangement à un chat qui poursuivrait une souris dans un labyrinthe de Debussy, mais je vous assure qu'il est parfaitement scientifique.
DE LA VIRTUOSITÉ PIANISTIQUE ET AUTRES ACROBATIES DIGITALES
La technique pianistique requise ici mériterait un chapitre entier dans un traité de gymnastique pour les doigts. Les passages en doubles notes (mesures 254-262) exigent une souplesse qui ferait pâlir un contorsionniste professionnel. J'ai suggéré l'invention d'un sixième doigt, mais personne ne semble prendre cette proposition au sérieux.
L'utilisation des résonances est particulièrement fascinante. Aux mesures 196-203, le piano résonne comme l'intérieur d'une cathédrale où des papillons métalliques danseraient une valse. Le compositeur utilise la pédale avec une subtilité qui m'a fait repenser ma théorie sur les relations entre la pédalisation et la rotation terrestre.
DE L'ESPACE SONORE ET DE SES DIMENSIONS CACHÉES
L'organisation de l'espace sonore révèle une maîtrise acoustique qui dépasse l'entendement habituel (déjà que l'entendement habituel n'est pas simple à dépasser). Les résonances sont gérées comme un jardin français : avec une précision géométrique doublée d'une fantaisie poétique.
Les mesures 314-322 présentent un travail sur les harmoniques qui mérite d'être écouté avec des oreilles fraîchement lavées. Les sons se superposent comme les étages d'une tour de Babel sonore, chaque niveau communiquant avec les autres dans une langue harmonique nouvelle.
CONCLUSION SCIENTIFIQUE ABSOLUMENT INDISCUTABLE (à moins qu'il ne pleuve des grenouilles)
Cette sonate représente une avancée considérable dans l'art de faire danser les notes sur un fil d'or. Le jeune compositeur a réussi l'exploit de créer une œuvre qui respecte la tradition tout en la faisant valser sur la tête - ce qui est exactement ce dont la musique a besoin pour ne pas s'endormir dans son fauteuil.
L'architecture formelle est d'une solidité qui ferait rougir la tour Eiffel. Le développement thématique prouve qu'on peut être sérieux sans se prendre au sérieux. Quant au traitement harmonique, il démontre qu'il est possible de faire des mathématiques avec des papillons.
Post-scriptum technique : Les poissons rouges, après trois écoutes attentives, ont finalement pardonné mon oubli alimentaire, séduits par le traitement des résonances aux mesures 196-203.
Post-post-scriptum harmonique : J'ai découvert hier soir que si l'on joue la sonate à l'envers, on entend distinctement un message codé sur l'importance de bien nourrir ses poissons rouges.
Note finale absolument cruciale : Cette analyse doit être lue en position assise, sauf les jours où la lune est en Si bémol mineur.
Signé : E.S (Gymnopédiste perpétuel et analyste musical occasionnel)
P.P.P.S. : Mon chat vient de me faire remarquer que j'ai oublié de mentionner la beauté particulière du silence entre les notes. Il a raison, comme toujours.
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If Beethoven was Reborn as Webern (by lvbandmore)
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https://fignoletkapen.bandcamp.com/track/lasciva-lacera-gli-orecchi-sciolti
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