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🎬 Episode 1 : Die Hard - Piège de cristal 💥
POP-CORN #1
Barbara - janv 2020
La pop culture est par essence le divertissement facile, qui est appréciée par le plus grand nombre. Elle est parfois abordée avec dédain, presque avec mépris. Mais ce n'est pas parce qu'une oeuvre est facilement accessible qu'elle perd de sa valeur.
👉 Je vous présente donc POP-CORN, la newsletter qui redonne ses lettres de noblesse à la culture populaire. Parce qu’il n’y a pas que Télérama dans la vie, y’a la bière et le pop-corn aussi.
Et ça, ça fait plaisir.
🍿Aujourd'hui nous parlerons des films d'action et plus précisément du premier Die Hard. Je m'en tiendrai à la trilogie originale qui comporte :
➡️ Piège de cristal (Die Hard), sorti en 1988.
➡️ 58 min pour vivre en 1990 (Die Hard 2 : Die Harder)
➡️ Une journée en Enfer (Die Hard with a Vengeance) en 1995.
💡 POURQUOI ÇA FONCTIONNE ?
En 1988, le monde découvre John McLane (incarné par l'acteur Bruce Willis). Lieutenant de police new-yorkais aux méthodes atypiques, il est beau, intelligent, fort et plein d'humour. Bref McLane c'est vous, mais en beaucoup mieux.
C'est une des plus grandes forces de la pop culture des années 80. Nos héros sont comme nous. Ils ont juste un léger twist : plus d'audace, de charisme et une vie bien plus compliquée.
Nous sommes le soda, ils sont la dose de whisky 🥃.
En 88, les films de super-héros ne sont pas encore à la mode.
On peut compter sur les doigts d’une main le nombre de blockbusters à ce sujet entre 1980 et 1990, quand l’année 2017 à elle seule en compte plus de 10.
Parce qu’à cette époque, la priorité est au héros ordinaire et non aux supers pouvoirs.
Si vous n’avez pas vu le film et que vous souhaitez un résumé plus que complet, je vous renvoie vers cet article.
👎 Vous pouvez d’ailleurs lire dans la section Accueil “ Piège de cristal reçoit à sa sortie un accueil mitigé de la presse française. [...] Positif, Télérama, Les Échos et L'Événement du jeudi retiennent d'abord son côté « primaire » sinon « bête », en l'affublant tous d'un timide 2/5.”
Télérama.
🗣 Malgré l’avis de la presse française à sa sortie, il est indéniable que Piège de cristal est une réussite. La réalisation est bonne, les scènes d'action sont efficaces et Bruce Willis incarne à la perfection son personnage. Cerise sur le gâteau, preuve incontestable d’un grand succès commercial : le "Yippee Ki Yay, motherfucker". LA réplique culte du plus célèbre flic de New-York rentre dans le langage courant.
30 ans après, elle reste indémodable.
Ou pas. Il faudrait que je vérifie auprès de mon neveu.
Bien qu’à la réalisation se trouve le maître du genre : John McTiernan, qui venait juste de terminer Predator, Die Hard n’était pas pressenti pour être un succès.
💡 LE CASTING.
Le casting par exemple était un pari risqué. Il n’y avait aucun acteur connu du public, ou du moins bankable pour un film d’action.
Le plus célèbre est bien Bruce Willis, mais à l’époque il n’apparaissait que dans des séries comme Clair de Lune ou dans la comédie romantique Boires et Déboires. Autant vous dire que Die Hard est pour lui l’opportunité de toute une vie.
💪 Le scénario a bien été proposé au grands noms du film d’action, comme Mel Gibson, déjà maître de la comédie policière grâce à l’Arme Fatale. Mais lui, comme les autres, refuse. La faute au script qu’ils ne trouvent pas très engageant.
🎭 Alan Rickman quant à lui, faisait partie de la troupe de la Royal Shakespeare Company. Nous sommes bien loin de Hollywood. Lorsqu’il est casté pour le rôle de Hans Gruber il a déjà plus de 40 ans. Il envisage d’abord de refuser, n’étant pas emballé par l’idée de jouer dans un film d’action. Il décide finalement d’accepter la proposition uniquement s’il peut apporter sa touche au personnage.
Avec la permission du producteur Joel Silver, le personnage de Gruber est totalement réinventé. Rickman ne veut pas être l’archétype du méchant des années 80, il veut porter un costume. Hans est atypique, il est méticuleux, soigné et tout en retenue. Hans devient un des meilleurs méchants de blockbusters 🦹♂️.
Pourtant il en faut plus pour entrer au Panthéon des blockbusters.
✒️ C’est là que le scénariste Steven E. de Souza entre en jeu. Il faut de l’humour pour que la sauce prenne alors De Souza nous délivre un héros avec de l’autodérision, des situations rocambolesques, que ce soit pour McLane ou pour Gruber. Le personnage de Bruce Willis devient un mélange réussi de Rambo et Peter Sellers dans les films de la Panthère Rose. Musclé, figure d’autorité mais maladroit et poissard.
Parce qu’il est imparfait, John McLane s'adresse à l'Amérique toute entière.
💡 LA MINUTE "CRIMINALITÉ À NEW-YORK.
🇺🇸 Enfin Die Hard s’inscrit dans une politique et une économie particulière. En 88, New-York a le taux de criminalité le plus haut des Etats-Unis et ce depuis les années 70. La politique de la Big Apple, jusqu'au milieu des années 80, fut de réduire la police de proximité pour concentrer son budget sur la lutte contre le grand banditisme.
Comme les résultats sont désastreux, en 1985, la ville changea son fusil d'épaule et s'attaqua aux petits poissons comme aux grands. Le mot d'ordre : plus de police de quartier, plus de sécurité dans les rues !
Die Hard est un excellent film d'action. John McLane n'est pas juste un personnage de fiction, il est le flic que l'on attend, dont on a besoin.
C'est aussi le film d'une époque qui répond à un problème systémique : la criminalité aux USA.
Pensez-y la prochaine fois que vous bouderez un film d’action. Je le répète pour les inattentifs : Y’a pas que Télérama dans la vie, y’a la bière et le pop-corn aussi 🍿 !
Barbara
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