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« L’écriture, c’est le coeur qui éclate en silence. »
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schizophrenic-writer · 2 months ago
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Un jappement de bonheur|Yeonbin
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✦ Fandom : Tomorrow x Together ✦ Personnages : Soobin et Yeonjun ✦ Genres : Romance, slice of life, fluff, comfort ✦ Nombre de mots : 1,8k ✦ TW : / ✦ Résumé : Yeonjun a toujours aimé les chiens. Soobin le sait, il l’a vu dans ses gestes, dans ses silences rêveurs entre deux confidences. Alors, un jour, il décide de lui offrir bien plus qu’un simple cadeau : une petite chienne crème, timide et tremblante, trouvée dans un refuge. ✦ Note de l'autrice : Cette scène toute douce m’est venue après avoir regardé l’épisode 149 de TO DO (oui, celui rempli de mignonneries). J'ai eu envie d’imaginer un moment tendre et doux entre Soobin et Yeonjun.
S’il y a bien une chose que Soobin a pu constater au fil des années, c’est que Yeonjun adore les chiens. Pas juste un amour passager, pas un simple “ils sont mignons” balancé entre deux cafés. Non, c’est une affection profonde, presque enfantine et dans sa sincérité la plus pure. C’est dans les petits gestes que Soobin l’a remarqué; ce sourire automatique, un peu trop grand, chaque fois qu’un chiot passe près d’eux en promenade, ce réflexe de s’accroupir pour tendre la main, même quand l’animal est déjà loin ou encore ces vidéos de chiens enregistrées dans ses favoris, au milieu de playlists absurdes ou de chorégraphies oubliées. Et puis, il y a les mots. Les “j’aimerais tellement en avoir un” lâchés avec une légèreté apparente, mais toujours suivis d’un petit silence, comme s’il osait à peine y croire. Les “un jour peut-être” soufflés contre l’oreiller, tard dans la nuit, quand leurs jambes sont emmêlées et que le monde est trop calme pour mentir. Soobin les a tous retenus. Il a observé, il a attendu. Pas parce qu’il doutait, juste parce qu’il voulait que ce soit parfait, que ce ne soit pas une idée folle sur un coup de tête, mais une vraie décision. Un vrai cadeau. 
Alors il a regardé les annonces, visité deux refuges, le visage caché sous une casquette et un masque, de peur d’être reconnu. Il a hésité entre un chiot aux oreilles tombantes et une boule de poils plus turbulente, jusqu’à ce qu’il tombe sur elle — une petite chienne crème, minuscule, tremblante dans un coin du box, avec des yeux comme des gouttes de thé noir. Pas la plus vive, pas la plus jolie selon certains critères, mais elle l’a regardé droit dans l’âme. Il a su, à ce moment-là, que c’était elle.
Maintenant, il est là, devant leur porte, le cœur battant à tout rompre, la caisse contre son torse. Dedans, la chienne dort à moitié, roulée sur elle-même, une couverture douce sous ses pattes. Elle a gémi un peu en voiture, puis s’est calmée quand Soobin lui a chantonné quelque chose sans vraiment y faire gaffe. Il n’a pas prévenu Yeonjun. Il voulait que ce soit une vraie surprise, une explosion de joie, peut-être un peu de larmes — il ne serait pas contre, pour être honnête. Mais maintenant que le moment est là, un doute ridicule s’immisce dans son esprit et ses doigts tremblent légèrement quand il attrape la poignée de la porte. Et si Yeonjun ne l’aimait pas ? Et si c’était trop ? Et si c’était lui, Soobin, qui avait mal compris tous ces signaux ?
Il ferme les yeux un instant. Inspire. Expire. Il sait que Yeonjun est dans le salon, il l’a entendu rire tout à l’heure au téléphone. Un de ces rires qui plie un peu l’univers autour de lui, parce qu’il est impossible à ignorer. Soobin l’imagine, jambes croisées sur le canapé, un plaid sur les genoux, la tête penchée, concentré sur un drama ou une vidéo de chiens mignons sur son téléphone. Non, il ne se trompe pas. Il sait que ce qu’il s’apprête à faire va compter. Il n’a pas souvent l’occasion de surprendre Yeonjun — vraiment surprendre. Il est plutôt du genre à lui laisser des petits post-its pour lui déclarer tout son amour, à lui faire le café le matin ou à le masser tendrement après une dure journée d'entraînements. Discret, attentif. Mais là, c’est différent. C’est grand, c’est eux.
Soobin baisse les yeux vers la caisse la petite boule crème s’est redressée. Deux yeux ronds le fixent, comme si elle savait exactement ce qui se jouait. Il lui adresse un sourire rassurant et glisse un doigt entre les barreaux. Elle le lèche une fois, rapide, curieuse et il prend ce geste pour un signal. Il pousse doucement la porte, celle-ci se refermant doucement derrière lui, dans un clac discret. Pas un bruit dans l’entrée, juste l’écho sourd de ses propres pas sur le parquet. La caisse pèse un peu dans ses bras, pas par le poids — elle ne pèse rien, cette petite chose, mais par tout ce qu’elle représente. Il inspire, bloque presque sa respiration. Et avance.
Depuis le salon, la voix de Yeonjun s’élève, claire, un peu chantante. Il parle à quelqu’un — sûrement l’un des membres, en vocal. Soobin n’entend que des murmures incompréhensibles, suivi d’un éclat de rire, puis d’un silence. Il traverse le couloir, ses doigts se refermant un peu plus autour de la caisse, puis arrive dans le salon. Yeonjun est là, exactement comme il l’avait imaginé — jambes repliées sur le canapé, sweat trop large, cheveux un peu en bataille. Il tourne la tête, distrait d’abord, puis ses yeux se figent. Yeonjun se lève lentement, son regard passant de Soobin à la caisse, puis de la caisse à Soobin, sans comprendre tout à fait. Il s’approche finalement, les sourcils froncés, pas certain de saisir ce qui est en train de se jouer dans la pièce.
— Qu’est-ce que…
Soobin s’accroupit doucement, pose la caisse au sol et ouvre le loquet sans prononcer le moindre mot. Quelques secondes s’écoulent avant que la petite chienne ne sorte. D’abord, une truffe hésitante, puis deux pattes, puis son corps tout entier, délicat, un peu maladroit sur le tapis. Elle secoue légèrement la tête, relève les yeux… et fixe Yeonjun.
Le silence qui suit est presque sacré.
Yeonjun reste figé, bouche entrouverte, comme si son cerveau essayait de remettre les pièces ensemble. Puis un bruit s’échappe de sa gorge, un tout petit “oh” et il s’écroule à genoux. La chienne s’avance, hésitante, puis pousse son museau contre sa main. Il ne bouge pas, de peur de l’effrayer, mais elle se frotte déjà doucement contre ses doigts. Il n’en faut pas plus à Yeonjun pour fondre. Pas de larmes bruyantes, pas de cris. Juste ce tremblement léger dans ses épaules, cette respiration coupée, ce regard qu’il lève vers Soobin, les yeux brillants, comme s’il n’arrivait pas à croire que c’est réel.
— ‘Bin… Elle est…
Sa voix est à peine plus audible qu’un souffle.
Soobin sourit, doucement, son cœur tambourinant dans sa poitrine.
— À toi. À nous, si tu veux, mais surtout à toi.
Yeonjun secoue la tête, incrédule. Il regarde le chiot, qui a déjà posé ses pattes sur ses genoux, puis Soobin encore, comme s’il avait besoin d’une confirmation physique. Ce dernier s’approche, s’agenouille à côté de lui et pose une main sur sa cuisse, légère.
— Je me suis dit que… que ça faisait longtemps que tu en rêvais. Et quand je l’ai rencontrée,  elle m’a regardé comme si elle savait déjà que tu l’attendais.
Yeonjun ne dit rien, il renifle un peu, caresse le museau du chiot qui commence déjà à lui lécher les doigts. Son rire est tremblant, presque étranglé.
— Tu vas me faire pleurer, idiot…
Soobin fronce les sourcils, amusé.
— Tu pleures déjà.
Yeonjun rit à travers ses larmes. Il passe alors un bras autour des épaules de Soobin pour l’attirer contre lui. La chienne se glisse entre eux, joyeusement perdue dans cette étreinte désordonnée.
— Je t’aime, souffle Yeonjun, son front contre la tempe de Soobin.
Soobin, quant à lui, ferme les yeux un instant, conscient qu’il n’a pas besoin de plus pour sentir son cœur virevolter de joie. 
Le soleil décline lentement à travers les vitres du salon, dessinant des lueurs dorées sur le sol. Yeonjun est toujours par terre, en tailleur, et le chiot — leur chiot, tourne en rond autour de lui, reniflant tout, chaque recoin, chaque bout de tapis comme si le monde entier venait de naître autour de lui. Soobin est allé chercher une gamelle d’eau, un vieux plaid plié en deux et une peluche qu’il avait prise au hasard en animalerie, en espérant que ça fasse l’affaire. Il revient dans le salon, les bras chargés, et Yeonjun le regarde avec un sourire immense, les joues encore un peu humides.
— Tu avais vraiment tout préparé.
— Tu me connais, répond-t-il, un peu embarrassé. Je voulais que tout soit parfait.
Il pose les affaires au sol, tend la peluche à Yeonjun, qui l’agite doucement sous le nez du chiot. Celui-ci l’attrape aussitôt entre ses dents minuscules et court maladroitement dans un coin du tapis, l’air fière comme un général en conquête. Ils la regardent tous les deux sans rien dire pendant un moment avant que Soobin ne finisse par briser le silence.
— Tu lui as déjà trouvé un nom ?
Yeonjun tourne la tête vers lui, une main sur sa joue, pensif.
— Hm… Pas encore. Elle me fait penser à…
Il s’interrompt, regarde le chiot courir après sa propre queue, avant de tomber maladroitement dessus dans un couinement.
— … à un beignet.
Soobin éclate de rire.
— Un beignet ?
— Elle est toute ronde, toute douce… Regarde-la !
Soobin observe et il doit bien reconnaître que le surnom n’est pas si farfelu que ça.
— Tu veux qu’on l’appelle Donut ?
Yeonjun grimace.
— Trop évident. Je veux quelque chose de plus original…
Il fronce le nez, puis claque des doigts.
— Hoppang !
Soobin arque un sourcil.
Le chiot relève la tête à ce moment précis, la langue pendante et les oreilles toutes droites, comme si elle avait compris. Soobin se fige une seconde, puis éclate à nouveau de rire.
— Je crois qu’elle valide.
Il se penche pour lui gratouiller le ventre.
— T’entends ça ? Tu t’appelles Hoppang, maintenant.
Yeonjun les rejoint, le sourire doux, les yeux brillants.
— Bienvenue à la maison, Hoppang. T’as intérêt à bien t’entendre avec appa Soobin, ok ?
Soobin le regarde, bouche entrouverte.
— Attends… appa Soobin ?
Yeonjun se redresse, les mains sur les hanches.
— On l’élève ensemble, non ?
Il lui lance un clin d’œil taquin avant de poursuivre
— Et tu fais une figure paternelle plutôt crédible.
Soobin secoue la tête, ses joues se teintant de rouge.
Hoppang pousse un petit jappement, puis grimpe maladroitement sur le plaid avant de se rouler en boule et de fermer les yeux. Et d’un coup, tout redevient calme. 
Yeonjun baisse la voix, presque instinctivement.
— Merci.
Soobin le regarde, silencieux. Il pourrait répondre “de rien”, ou plaisanter, mais il voit la sincérité dans les yeux de son compagnon, ce genre de reconnaissance silencieuse qui ne demande pas de retour alors il hoche doucement la tête. Yeonjun passe un bras autour de lui et s’appuie contre son épaule.
— Tu penses qu’elle va dormir avec nous ce soir ?
— Elle ne va pas nous laisser le choix, murmure Soobin, en regardant la petite chose déjà profondément endormie sur leur plaid.
Puis il imagine déjà la suite : les réveils nocturnes, les accidents, les jouets mâchouillés, les promenades à l’aube et tout ce qu’élever cette petite créature allait signifier. Malgré tout, il ne voudrait changer ce futur pour rien au monde.
Yeonjun soupire doucement contre lui, le faisant sortir de ses pensées.
— C’est le plus beau cadeau que j’ai jamais eu.
Soobin sourit. 
— Et te voir aussi heureux est le mien.
Entre eux, il y avait maintenant un petit battement de vie supplémentaire, un souffle de joie qui rendait l’avenir un peu plus doux.
❥ Les histoires ne s’achèvent jamais vraiment, elles restent suspendues entre les pages et les cœurs qui les lisent… Merci d’avoir voyagé avec moi ღ © schizophrenic-writer 2025.
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schizophrenic-writer · 5 months ago
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Le dernier arrêt|Ni-ki
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✦ Fandom : Enhypen ✦ Personnages : Ni-ki et narratrice ✦ Genres : Horreur, surnaturel, thriller psychologique ✦ Nombre de mots : 2k ✦ TW : Angoisse, isolement, réalité altérée, perte d’un être cher ✦ Résumé : Une jeune femme prend le métro comme à son habitude lorsque soudain, un arrêt brutal plonge le wagon dans le noir. Lorsqu’elle retrouve la lumière, tous les passagers ont disparu. En sortant, elle découvre une ville étrange, floue et irréelle. Elle y retrouve Ni-ki, un ami proche, mais quelque chose en lui semble différent, mélancolique. ✦ Note de l'autrice : L'idée de cette histoire m'est venue un jour où le métro que je prends habituellement a eu un arrêt d'urgence, plongeant les passagers dans l'obscurité totale pendant quelques instants. Ce moment suspendu, à la fois angoissant et fascinant, m'a rappelé une légende urbaine japonaise autour d’une station de métro fantôme : Kisaragi Station.
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Le métro gronde sous terre, ses vibrations secouant doucement les passagers qui s’accrochent aux barres métalliques. J’ai mes écouteurs sur les oreilles, la musique couvrant le son mécanique du train. C’est mon quotidien, une routine invariable, où chaque station est un point fixe, une habitude rassurante. Les lumières artificielles défilent à travers les fenêtres, projetant leur lueur blafarde sur les visages fatigués. Une autre journée qui commence, sans surprise, sans éclat. Mais soudain, tout bascule. Un choc brutal me projette presque en avant. Le métro s’arrête, si brusquement que les passagers autour de moi émettent des exclamations de surprise, certains tombent, s’accrochent aux sièges. Puis, sans prévenir, les lumières se mettent à clignoter furieusement avant de s’éteindre complètement. Le noir m’enveloppe. J’entends des cris, des murmures paniqués. Une voix étouffée quelque part appelle quelqu’un, mais le son est comme aspiré par l’obscurité. Le silence tombe, lourd, oppressant, et mon cœur s’accélère, battant la chamade dans ce néant.
Quand les lumières se rallument, tout est différent. Autour de moi, il n’y a plus personne. Le wagon est vide. Je me redresse lentement, mes mains tremblantes agrippées à la barre devant moi. Les sièges désertés, les fenêtres plongées dans un noir d’encre... Je me sens soudain très petite dans cet espace immense et déshumanisé. Je fais quelques pas, mes chaussures crissant légèrement sur le sol.
— Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Mais aucune réponse ne vient, juste le bourdonnement léger des lampes au-dessus de ma tête. Je me dirige vers les portes, poussée par une curiosité irrésistible et une peur que je ne peux pas ignorer. Celle-ci s’ouvre automatiquement devant moi et je me retrouve dans une station qui m’est inconnue.
L’autre côté est un monde que je ne connais pas. Ou du moins, pas tout à fait. La ville est là, mais elle semble floue, comme une peinture à moitié effacée. Les rues sont vides, les bâtiments s’élèvent, grandioses et menaçants, leurs contours ondulant légèrement, comme dans un rêve. Le ciel est d’un gris étrange, un mélange d’aube et de crépuscule, sans soleil, sans lune. Une lumière diffuse éclaire tout, sans jamais vraiment chasser les ombres. Les murs des bâtiments sont ornés de motifs étranges, et l’écho de mes pas résonne comme une mélodie oubliée. L’atmosphère est chargée d’une énergie singulière, une sensation à la fois familière et terrifiante. Je scrute l’horizon, espérant voir un signe, quelque chose qui m’expliquerait où je suis. Je devrais avoir peur. Tout dans ce moment me crie de faire demi-tour, d’attendre que la réalité se réinstalle. Mais il y a quelque chose d’irrésistible dans cette lumière, une curiosité qui me pousse à avancer. Je marche, le cœur battant, cherchant un signe, quelque chose de familier. Et puis, je le vois. Assis sur un banc, au bout d’une ruelle étroite. Il semble tellement réel, et pourtant, il y a quelque chose d’étrange en lui. Ses yeux, d’habitude pétillants de vie, sont maintenant sombres, presque insondables.
— Ni-ki ! j’appelle, en courant vers lui.
Il tourne la tête, et son regard se pose sur moi, mais je ne vois pas la chaleur et l’amitié que j’ai toujours connues. Il y a une distance, une sorte de mélancolie dans son expression. Je m’arrête devant lui, haletante, et il me regarde de ses grands yeux sombres, une expression douce, mais indéchiffrable sur le visage.
— Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Est-ce que je suis en train de rêver ? je demande, tentant
de reprendre mon souffle.
Il hausse les épaules, un léger sourire aux lèvres. Il s’avance, et je sens mon cœur se serrer. Il a toujours été celui qui m’apportait du réconfort, celui qui me faisait rire. Mais maintenant, il semble comme un étranger, perdu dans une réalité qui m’échappe.
— Viens, suis-moi.
Sa main se tend dans ma direction et j’hésite, quelques secondes, avant de lier nos doigts entre eux.
Nous marchons ensemble, et le monde autour de nous change au gré de nos pas. Des scènes de notre vie se dessinent, flottant comme des souvenirs projetés. Je vois la forêt où nous avons marché, un jour d’été, le soleil perçant à travers les branches, sa main tendue vers moi pour m’aider à franchir un ruisseau. Je revois cette soirée dans mon appartement, des pizzas sur la table, nos rires résonnant contre les murs alors que nous nous moquions des personnages d’une série stupide. Des simples moments de bonheur.
—Tu te souviens de ça ? je demande, pointant du doigt l’image de nous deux, assis sur le
canapé, riant aux éclats.
Il acquiesce, ses yeux rivés sur le souvenir, une amertume que je ne comprends pas dans son regard.
— Oui, murmure-t-il, c’était une excellente soirée.
Sa voix est douce, mais il y a quelque chose de triste, une profondeur qui me fait frissonner. Les souvenirs continuent de se matérialiser autour de nous, flous mais si vivants, et je suis happée par cette sensation étrange, cette nostalgie qui m’envahit de plus en plus. Pourquoi tout me donne l’impression que chaque seconde peut être la dernière ? Je lève les yeux vers lui, le cherchant du regard comme pour trouver un sens à tout ça, mais il l’évite soigneusement. Une certaine peur commence à naître dans mon esprit, comme si je sentais au fond de moi qu’il y a quelque chose que je devrais comprendre, une vérité enfouie derrière ce calme irréel.
— Pourquoi est-ce que tout semble si…
Je cherche le mot, mais il m’échappe.
— Pourquoi suis-je ici, Ni-ki ?
Il détourne les yeux, et le décor change à nouveau. Nous sommes sur un toit, le vent soufflant et emportant avec lui les feuilles mortes qui virevoltent autour de nous. Je me souviens de ce jour – nous avions passé l’après-midi sur ce toit, à parler de nos rêves, de nos secrets, à regarder la ville s’étendre à nos pieds. Mais ici, dans ce monde étrange, tout semble amplifié. Les couleurs sont plus vives, les émotions plus intenses, presque douloureuses.
— Parfois, dit-il, sa voix portée par le vent, il y a des choses qu’il faut accepter, même si
on ne les comprend pas tout de suite.
Je fronce les sourcils, cherchant à saisir ce qu’il essaie de me dire. Il me regarde alors, ses yeux brillants d’une tristesse indéchiffrable, et il tend la main.
— Viens.
Je la saisis, et une chaleur douce m’envahit. Nous dansons, là, au milieu de ce toit fantomatique, sans musique, juste le bruissement des feuilles dans les arbres et le battement irrégulier de mon cœur. Ses bras m’entourent, et je ferme les yeux, laissant la chaleur de sa présence m’envelopper, un instant hors du temps. Ses doigts finissent par se resserrer un peu autour des miens, sa main froide pressant contre la mienne. C’est si étrange, ce contraste. Lui qui, habituellement, est toujours plein d’énergie, là, il semble s’effacer, comme une ombre. Il relève la tête, son visage prenant une expression douce mais empreinte de ce trouble insaisissable.
— Je suis content que tu sois là.
Ses paroles me troublent profondément. Il y a quelque chose dans sa voix, une forme de résignation qui me fait comprendre qu’il y a plus que ce qu’il laisse paraître. Nous reprenons notre route, et je remarque que nos souvenirs s’estompent peu à peu, remplacés par des fragments de paysages incertains, de ruelles silencieuses et de lieux inconnus. À chaque pas, l’atmosphère semble se faire plus lourde, plus oppressante, comme si le temps lui-même ralentissait. Il me regarde cette fois avec une intensité qui me fige, avant de murmurer, presque trop bas pour que je l’entende :
— Il est temps.
Mes doigts se serrent instinctivement autour de sa main, refusant de lâcher prise, refusant de croire qu’il puisse y avoir quelque chose d’inéluctable ici. Puis, je le sens se détacher, doucement, comme un rêve qui s’évanouit au réveil. J’ouvre les yeux en sursaut dans le métro, la lumière crue des néons m'aveuglant un instant. Le brouhaha du train, les grincements des rails, tout semble étrangement familier. Je prends une grande inspiration et réalise que ma main est posée sur celle de Ni-ki, assis à côté de moi, un sourire tranquille sur le visage. Je me tourne pour l’observer alors qu’il me semble perdu dans ses pensées, sa tête se balançant au rythme de la musique qu’il écoute. Sa présence devrait me rassurer, mais pourtant, un sentiment, pesant, continue de courir dans mon esprit. Je sais que ce n’était qu’un rêve, mais il reste en moi comme une brume tenace, une sensation qui refuse de disparaître. Ses doigts, sous ma main, sont tièdes, bien réels cette fois, mais je n’arrive pas à chasser la trace de cette froideur qui s’était imprimée dans ma mémoire. Il pivote enfin la tête dans ma direction, son casque dorénavant autour de son cou, et m’adresse un sourire amusé.
— Ça va ? me demande-t-il sans doute à cause de mon regard insistant, on dirait que t’as
vu un fantôme.
— Oui… enfin, non. Ce n’est rien. J’ai juste fait un rêve étrange. je termine en secouant la tête, tentant de rire pour dissiper le malaise qui commence à s’installer.
Ni-ki se penche vers moi, et je peux lire l’amusement dans ses iris foncés.
— Du genre ? T’as rêvé de moi, c’est ça ?
Sa voix prend une intonation malicieuse, et je vois son sourire s’étirer.
— Allez, avoue. Tu te languis de moi jusque dans tes rêves maintenant ?
Je sens mes joues s’échauffer et je secoue vivement la tête pour le faire cesser.
— Ce… n’est pas ce que tu crois, je balbutie, tentant de minimiser. C’était différent.
Il écarquille légèrement les yeux, feignant une expression d’incrédulité exagérée.
— Oh, différent comment ? Genre, romantique ? Tragique ?
Son visage s’approche du mien, l’air faussement sérieux.
— Ou bien, était-ce un rêve où tu me déclares ton amour éternel avant de t’enfuir dans le
coucher de soleil ?
Je me mordille la lèvre, cherchant quoi répondre, mes mains moites de gêne.
— Rien de tout ça, d’accord ? C’était…
Je cherche à détourner la conversation, mais il éclate de rire, ravi de ma réaction, et me pince gentiment l’épaule.
— Relax, dit-il en riant, ses doigts toujours entremêlés aux miens. Je te taquine.
Un sourire naît malgré moi, même si je détourne un peu les yeux pour échapper à son regard perçant. Sa main serre la mienne avec chaleur, et je sens mon cœur se calmer, même si quelque chose continue de me hanter.
La voix du conducteur annonce notre prochaine station, puis soudain, un flash de lumière intense envahit le wagon. Un bruit assourdissant secoue le métro, un grondement puissant qui résonne dans mes os. Le train tremble, et tout se passe en une fraction de seconde. J’entends des cris, je sens le sol se dérober sous mes pieds, et tout autour de moi se transforme en un chaos terrifiant. Le souffle d’une explosion ébranle la rame, le monde autour de nous devenant un tourbillon de poussière et de débris, et je perds pied, me sentant aspirée par un vide abyssal. Dans le tumulte, je m’accroche désespérément à la main de Ni-ki, le seul repère, le seul ancrage que j’ai dans ce monde qui s’effondre autour de moi. Je tente de murmurer son nom, mais ma voix se brise dans le bruit assourdissant. Alors que le train s’immobilise enfin, le silence s’installe progressivement, lourd et oppressant. Autour de nous, des débris jonchent le sol, et la lumière faiblit. Dans ce calme étrange, je ressens la chaleur de sa main… ou plutôt, je sens cette chaleur s’éteindre. Je tourne lentement la tête vers lui, mon cœur s’arrêtant presque en voyant son visage, calme, paisible. Il me regarde sans me regarder, ses yeux empreints de cette même mélancolie qui m’avait troublée plus tôt. Et là, je comprends. Ma gorge se serre alors que je ressens l’absence de chaleur à travers son épiderme, cette sensation glaciale qui remonte le long de mon bras.
— Ni-ki… je murmure, une larme roulant sur ma joue.
Mais il ne répond pas. Ses yeux restant fixés sur moi, empreints d'une tendresse infinie, comme un dernier adieu silencieux.
❥ Les histoires ne s’achèvent jamais vraiment, elles restent suspendues entre les pages et les cœurs qui les lisent… Merci d’avoir voyagé avec moi ღ © schizophrenic-writer 2025.
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schizophrenic-writer · 5 months ago
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Bienvenue dans mon petit coin d'écriture ~ ★
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Moi, c’est Adeline, 28 ans, passionnée par l’écriture depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Après des années à cacher mes histoires dans des tiroirs poussiéreux (littéralement ou non, on ne dira pas), j’ai enfin décidé de sauter le pas et de partager mes fanfictions ici. Pourquoi maintenant ? À cause de deux amies qui m’ont gentiment poussées (ou harcelées, tout dépend du point de vue) à sortir mes textes du secret.
Multistan assumée, j’écris principalement sur Xdinary Heroes, mais tu trouveras aussi quelques textes sur Tomorrow x Together, Enhypen et tant d'autres encore.
Ce que tu trouveras ici : ✦ Slow-burn, angst, fluff, des amitiés ambiguës, de la romance intense, de la dystopie ou du fantastique… ✦ Des récits où l’émotion prime ✦ Des personnages qui se cherchent dans un monde parfois trop grand ✦ Si tu aimes les récits où l’émotion prend le dessus et où la musique de nos groupes préférés résonne en arrière-plan, alors bienvenue ! J’espère que mes histoires te feront vibrer autant que j’aime les écrire.
N’hésite pas à liker, commenter ou juste profiter de la lecture. C’est parti pour une nouvelle aventure !
© schizophrenic-writer 2025. Tous les textes publiés sur ce blog sont ma propriété exclusive. Toute reproduction, distribution ou utilisation non autorisée est strictement interdite. Merci ♡
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