simbelmyneswriting
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A writing blog, really, to dump things here in French or in English.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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she gave me a rose
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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I never asked.
They said you will have to be strong and tough. (otherwise you will not survive what comes next) They said you're too much They said you have to restrict. They said you have such a beautiful face. They said at least you have humour. They said this colour doesn't suit you. They said they don't go over this size here. They said to look into maternity's clothes. They said it's fine if you drown. It's fine if you fall asleep during class. At least you're trying. They said Do you swallow ? People like you always do, right ? They said Have you tried keto ? Vegan ? Dunkan ? Whole 30 ? They said Have you thought about bariatric ? They said Have you tried metamphetamines ? They said Have you tried to stop being such a disgusting trashbag ? They said Do you want to die at 25 ? They said people like you can't be femme. They said Do you want to be a burden on society ? They said they couldn't take one more kilo or they'll be a whale. They said they wonder how you survive on so little, they could never ! (And it's so sad that you're still you, despite all that) They said they want to be friends. They said it's the gluten. They said Hey my friend want your number. They said you're ugly. They said the harness doesn't fit, you have to leave, sorry. They said the elliptical is only for 90kg max. They said you must be lying. They said you lack willpower. They said it's just CICO. They said you have to love yourself. They said real men love curves. They said they only dated people at a healthy weight. They said you have to be unapologectic. They said you're fatphobic if you want to change. They said assume you're a butch. They said it's promoting disgusting unhealthiness if you don't. They said it's fine if you're always the butt of the joke. They said you have to be thankfull. They said it's in your DNA. They said it's the GMO. They said it's your fault. They said love yourself. They said be neutral. They said it's the sugar. They said Have you tried fasting ? They said a 72-hours fast helps kickstart the burn. They said no fat, no butch. They said you should love yourself. They said you're overthinking. They said it's the fat. They said you should be mindful. They said that you look so much better now. They said it's a pity, you looked better before. They said see ? I knew you could do it. They said you're so hypocritical. They said there are more important problems in the world. They said I'm too priviledged to complain. They said I should cook from scratch. They said at least you're alive. They said it will come when it will come.
But I never asked.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 16 - Je suis en vie
Je suis en vie. Toi plus (mais maman n’oublie pas la rose blanche, chaque année). Toi ? Je ne sais pas - je n’ai jamais su, vu comment tu as disparu de ma vie. Elle aussi, mais j’étais trop jeune pour comprendre et l’autre était déjà partie depuis longtemps, pour une contrée sans retour qui s’appelle démence. Et puis ma sœur, aussi, mais j’étais encore un bébé. Et puis toi, qui m’annonce que tu as failli ne pas continuer et je n’ai pas fait les liens. Je n’ai pas réfléchis. Et j’ai failli te perdre. Mais je suis là maintenant.
Je ne pensais pas survivre pourtant. J’avais des anniversaires comme autant de date limite de consommation. 20 ans. 25 ans. (pas le club des 27, étrangement) 30 ans. Et 33 ans cette année, pourtant. L’âge du Christ (la bonne blague). Je suis en vie. Toujours là. Gros cafard horrible, mais toujours là. Parfois, je me demande s’ils n’avaient pas tort : tu cherches juste l’attention. Moi ça me semblait vrai, si vrai, pourtant. Un abîme si profond, si gluant, qu’il était plus simple d’en finir. Et j’étais si lâche de ne pas aller jusqu’au bout. Pourtant je suis toujours là. Je suis en vie.
Je suis en vie putain ! J’ai triomphé ! Je suis toujours là, malgré les emmerdes, malgré les traumatismes ! Toujours là ! Un putain de cafard et tu sais quoi ? Fière de l’être ! Je suis toujours là ! Et je vais continuer à avancer ! Un pied devant l’autre ! Construire mon petit chez moi et ma petite vie parce que je le mérite !
Je Suis En Vie ! (et toi aussi. Et lui aussi. Et elle aussi. Et eux aussi. Et vous aussi) (et je suis fière de nous)
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Voici les sujets du 1er au 15 août 2023 📚✨ Deux sujets par jour, choisissez celui qui vous inspire le plus pour écrire votre texte.
À vos stylos ! 
Vivantes / Après la fin du monde
Apprivoiser / Ce que cache un masque
Bleu lagon / Le cheval doré
Puzzle / Sous la canopée
Vibration / Souvenirs d'autres vies
Papillon / Chat GPT
Volutes / Tomber, encore
Monstres / Noir et blanc
Démolition / Coyotes et renards
Humanité / Le musicien fantôme
Voyance / La vie d'un pigeon
Forêt / Sur le devant de la scène
Tourbillons / La lumière sous la porte
Changement / Crieront-ils mon nom ?
Le corps / Six mois dormir
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Et voici les sujets d'écriture du 16 au 30 août 2023 ! Deux sujets par jour ; choisissez celui qui vous inspire le plus pour écrire votre texte.
Bonne continuation ✨
16 août - Vélo / Je suis en vie 17 août - Marécage / Dur à cuire 18 - Sieste / Oui mon capitaine 19 - Vulgaire / Mot-valise 20 - Alignement / Les ailes d'Icare 21 - Camille / Quand le chat n'est pas là 22 - Whisky / Le soleil me fuit 23 - Anamorphose / Avis de tempête 24 - Jamais / Celle qui a volé la lune 25 - Corbeaux / « Au fond de chaque mot, j’assiste à une naissance. » A. Bosquet 26 - Dix-sept / Tout au milieu des étoiles 27 - Soleil / Repartir de zéro 28 - Un œil fermé / Il reste des batailles à mener 29 - Café / Dernières fois 30 - Au revoir / Écrire
Consignes | Sujets d’écriture des années précédentes | Instagram
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 15 - Six mois dormir
Six mois dormir ? (le rêve) Si moi dormir ? (pas assez) Six Moi, dormir ? (illogique et impossible)
Mais, dormir six mois. S’enfoncer, telle Perséphone, aux Enfers pour six mois et attendre le printemps pour refleurir le monde. Entrer dans un cocon et en ressortir neuve, fraîche. Un nouveau moi, plus léger, plus brillant, plus doux. De nouvelles idées, une nouvelle éthique de travail, une nouvelle voie, un nouveau future…
Le rêve !
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jours 14 - Crieront-ils mon nom ?
Crieront-ils mon nom, se demanda Opaline, lorsque la comète s’écrasera sur le sol, son impact anéantissant toute vie proche sur des kilomètres. L’onde de choc détruira des milliers de bâtiments et de vies - mais est-ce qu’ils croiront toujours que cette guerre était sainte et juste ? Est-ce qu’ils penseront que cela en valait toujours la peine ?
Crieront-ils mon nom, se demanda Opaline, lorsque les dragons, rendus fous par le Désastre Blême, se jetteront sur eux et incinéreront ce qu’il reste de survivants ? Lorsque le monde ne sera plus que cendres et poussières ? Est-ce qu’ils réaliseront, enfin, que nous avions été bernés par plus fins que nous ? Que tout cela n’était que prétexte à la fin du monde ?
Crieront-ils mon nom, se demanda Opaline, lorsqu’ils réaliseront que je ne suis pas avec eux ? Est-ce que ce sera de rage ? De désarroi ? Est-ce qu’ils penseront que je les ai abandonnés ? Est-ce qu’ils comprendront qu’il fallait sauver la Citadelle ? La préserver ? Qu’il fallait tout tenter, même si les chances de réussite étaient infimes ?
“Celadon ? Est-ce que tu penses qu’ils crieront nos noms ?”, demanda-t-elle faiblement à celle qui la tenait dans ses bras. “Probablement pas”, lui répondit cette dernière, en réajustant la mourante dans ses bras. Opaline se tu, ses yeux plongés dans l’observation du visage de son amante, qu’elle tentait de graver à jamais dans son esprit. Le poison n’était pas douloureux, mais Opaline sentait l’engourdissement gagner ses entrailles. La mort approchait.
“Je suis désolée, Opaline…” “Nous avons fait de notre mieux… Serre-moi fort, comme après la première nuit, s’il te plaît…” Et Celadon acquiesça, puis s’allongea sur le sol froid en tenant Opaline contre elle, tendrement. Il n’y avait rien d’autre à faire que grappiller quelques instants ensemble et espérer que la fin du monde soit rapide. “Je t’aime, petite opale.” “Je t’aime, Celadon…”
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 13 - Lumière sous la porte
Un plan parfait. C’est un plan parfait. J’avais préparé mon coussin et ma couverture d’avance. J’avais bougé le fauteuil pour faire face à la porte du salon - et je tiens à dire qu’il était très lourd mais que je suis très forte pour mon âge, ça oui ! J’ai même mis la petite chaise, de quand j’étais bébé, à côté pour me faire une table. J’ai même caché des biscuits et une bouteille d’eau sous le vieux fauteuil ! Donc j’étais super-prête !
Et mon plan se déroule à merveille ! On est tous allé dormir et puis quand j’ai entendu que ça ronflait, je suis descendue avec Monsieur Tchoum - c’est mon chien en peluche - et puis j’ai enjambé Tommy - c’est mon vrai chien - et puis j’ai été dans le bureau et j’ai fermé la porte. Mon plan est parfait, car, vous voyez, si la porte elle est fermée, on me voit pas, hein. Mais moi je vois la lumière sous la porte. Et comme papa il a installé des lampes que tu claques dans tes mains pour allumer, ben il va pas avoir le choix. Pour aller chercher les en-cas à l’autre bout du salon, il va devoir allumer. Et moi je vais le voir, hein, sous la porte. Et puis je vais l’entendre… Mais j’espère que Tommy va pas lui faire peur en aboyant, mais bon, comme il m’a vu passé, il pensera que c’est moi je crois ?
Bon donc je m’installe dans le fauteuil du bureau, avec ma couverture, mon coussin, mes biscuits et ma bouteille d’eau - non, Tommy tu peux pas avoir le chocolat c’est dangereux pour les chiens et puis maman t’a donné un snack avant dodo - et j’ai même pas eu peur du noir ! Bon, aussi parce que la lumière de la rue est très forte et donc elle passe sous le rideau. Bon, donc je suis installée et maintenant j’attends. Et quand je verrai la lumière sous la porte… Ah oui si tu veux, tu peux venir dans le fauteuil avec moi, oui, Tommy…
Et quand je verrai la lumière sous la porte…
Oups, j’ai pas mis ma main devant la bouche.
Je dois rester concentrée.
Oh c’est long, hein…
Mais rester concentrée sur la lumière sous la porte…
Donc je dois….
… Rester éveillée…
… Parce que je veux voir…
“Ma chérie ? Saint-Nicolas est passé !”
Et zut !
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 12 - Sur le devant de la scène
Ses souvenirs s’effaçaient de plus en plus vite, maintenant - depuis qu’elle était partie, en vrai. Il n’en avait jamais eu beaucoup, c’est un fait, puisqu’après la mort de leur père, elle s’était retirée de la vie sociale - et lui aussi, du coup. Mais chaque tour de manivelle en sa présence lui avait permis d’engranger ces moments, ces souvenirs éphémères, le temps d’une chanson. Il se les remémoraient parfois, lorsque la manivelle était tournée, avant que la musique ne commence.
Il se souvenait de ces salons dorés où ils étaient admirés, lui jouant de son instrument et elle dansant sur son petit piédestal. Il se souvenait de leur père, vieil homme aux yeux brillant de joie. Il se souvenait de l’époque où il étaient sur les devants de la scène, chaque soir dans un nouveau salon, chaque semaine dans une nouvelle ville. Bien sûr, il n’avait aucun souvenir du début, il savait juste qu’un jour, il avait ouvert les yeux et il avait vu. Il avait retenu. Il avait vécu les choses.
Et puis leur père était mort. Et sa sœur avait dû tout prendre en main, se transformer en véritable être humain et finauder le monde. Heureusement, leur père lui avait tout appris - car ce n’était pas le musicien silencieux qui aurait pu l’aider, après tout, sa bouche n’était que sculptée. Seuls ses yeux bougeaient dans son visage. Elle avait beaucoup travaillé pour les mettre à l’abri du besoin, mais cela n’avait pas été évident pour un assemblage conscient de bois, de porcelaine, de fer et de cuir. Et puis le monde évoluait si vite, aussi…
Elle n’avait pas eu le choix, au final. Il devenait difficile de le transporter sans éveiller la curiosité et sans trop de dommages au mécanisme ancien. Il savait qu’elle n’avait pas eu d’autre solution que de le donner à un musée. Elle avait fabriqué un nouveau mensonge, avait changé sa perruque, s’était déguisée et maquillée - bien plus facile sur une peau de silicone que sur la porcelaine ancienne - et s’était excusée pendant des heures. Il comprenait, bien entendu. Il ne lui en voulait pas non plus.
Dans un certain sens, ce n’était pas si mal, cette retraite au musée. Il était de nouveau sur le devant de la scène, une fois par semaine, émerveillant petits et grands comme avant. Le reste du temps, il était surveillé, entretenu - ou du moins, il supposait, vu qu’il était de moins en moins conscient. Même lors que les curateurs faisaient tourner la manivelle, il avait du mal à saisir les détails de la salle, se concentrant plutôt sur ses souvenirs. Il supposait que c’était cela, vieillir.
Du coin de l’œil, alors que les dernières notes résonnaient dans la salle du musée, il concentra son esprit vacillant sur la petit fille aux longs cheveux bruns, qui avait la bouche grande ouverte de surprise et d’émerveillement. Elle ressemblait un peu à Roseanna, même si toutes les petites filles aux longs cheveux bruns n’étaient pas des Roseanna - qui n’avait de plus jamais été une petite fille - mais enfin, il se remontait le moral comme il pouvait, n’est-ce-pas ? Il avait bien compris que, bientôt, il ne se souviendrait plus de rien.
Et alors que le mécanisme ralentissait lentement, Orpheon souri à la petite fille, son visage se figeant dans un clin d’œil malicieux.
Jusqu’à la prochaine représentation.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 11 - La vie d’un pigeon
Ah. Évidemment. Ça parade, ça parade, ça s’installe et puis ça mange. Se goinfre, même, devant nos yeux affamés. Et ça rigole de nos efforts pour grappiller des miettes. Ah oui, ça a bon dos, hein. Ça nous insulte même. Rats volants. Voilà comment ça nous appelle. Je trouve cela honteux, nous qui apportons une touche pittoresque et joyeuse au centre-ville ! Oh bien sûr, il y a les moineaux, qui sont bien plus petits et donc plus mignons - juste parce que je suis un pigeon ne veut pas dire que je suis insensible à l’esthétique et aveugle aux préférences. Bien sûr que ça a l’air tout doux et tout rond et tout choupinet, un moineau. On a envie de lui donner des bouts de pain trop gros pour le voir s’affairer à le manger. Mais moi je pense et je le dis tout haut, que les pigeons sont beaux ET drôles ! Oui m’sieurs-dames ! Nos reflets métallisés brillent dans les rayons du soleil et nous faisons rire les enfants ! C’est tout aussi important que d’être mignon, je trouve.
En tout cas, nous sommes bien plus polis que les mouettes. Nous tournicotons autour des bancs, espérant que nos petites danses et attitudes nous remplissent l’estomac. Mais peut-être que la solution est là, en réalité… Utiliser la force pour, enfin, prendre ce qui nous est dû ! Alors bien entendu, nous n’avons pas la violence quasi-démoniaque d’une mouette, mais nous avons le nombre… Oui… C’est cela ! L’union fait la force ! Pigeons de tous les quartiers, unissons-nous ! Le Grand Soir viendra ! A nous de saisir les moyens de la production boulangère ! Tous ensemble ! Personne ne pourra nous arrêter, une armée grise et bleue se répandant sur la ville !
A nous le pain sans limite ! Les grains à tous les recoins ! La dominat - oh quoi ? Oh ! Une boulette de mie ! A moi
A moi !!!
A MOIII !!!
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jours 10 - Le musicien fantôme
Roseanna relâcha la manivelle après l’avoir actionnée pendant plusieurs minutes et Orpheon s’éveilla. C’était la réalisation de son père qu’elle appréciait le plus, l’ami proche avec qui elle avait tant dansé devant les gens du beau monde, ces gens qui s’arrachaient les créations de son père à prix d’or.
Il ne restait plus rien de ces créations, elle avait vendu tout ce qu’elle avait pu et donné le resté aux musées - dons anonymes pour préserver le génie et la mémoire de son tendre père. Elle n’avait gardé qu’Orpheon, en tout cas jusqu’à maintenant, une montre portant l’effigie de son père et la seule photo existante d’eux trois - Theophilius, le Musicien Fantôme et Roseanna. Elle avait uniquement gardé la réparation des montres et automates anciens, en plus des modifications nécessaires à son état - expérience du bateau de Thésée à elle seule, était-elle toujours le Magnum Opus de Theophilius Lutz? Sa petite fille chérie, l’étoile de son ciel comme il aimait à l’appeler ? Ou bien était-elle une création toujours changeante, toujours en construction, proche du processus que les humains de chair appelaient “évoluer” ? Est-ce qu’il aurait apprécié toutes ces modifications ?
“Tu es. C’est assez.”, lui dit La Voix, autre présence constante dans sa vie depuis qu’elle avait ouvert ses yeux de nacre et de saphir sur le monde. “Je sais, je sais…”, répondit l’automate tout haut alors qu’elle observait Orpheon, au rythme du rouleau à picots dictant ses mouvements et la musique sortant de l’instrument. Cela devenait difficile de le déplacer, mais l’idée de le revendre rendait l’automate presque malade. Il serait tellement mieux dans un musée, peut-être celui de Neufchâtel ? Ou bien dans la Maison de Robert-Houdin, à Blois ? Lyon et La Rochelle pourraient aussi convenir, c’était un fait… Mais l’idée la déprimait grandement. C’était le seul automate que Theophilius et Roseline, sa femme, avaient créé ensemble. Sept mois plus tard, cette dernière décédait en tentant de donner naissance à leur enfant. Dix ans plus tard, après avoir étudié les travaux de Vaucanson, Jaquet-Droz et Merlin, Roseanna était née.
Ou plus exactement, elle avait pris vie après plusieurs tours de manivelle, tout comme Orpheon. Elle n’avait alors aucune conscience, aucune liberté, une danseuse sur son piédestal, accompagnée du Musicien Fantôme dans les grands salons et les palais luxueux de toute l’Europe. Magnifique duo que leur créateur considérait comme ses enfants, une petite excentricité bien vite pardonnée au génie qu’il était. Mais, en effet, ses premiers mois de vie avaient été vides d’âme, une mécanique complexe effectuant des tâches simples et répétitives et ce, jusqu’à ce cadeau d’un prince bavarois : un cœur de cristal tenant confortablement dans la paume de la main. Theophilius avait alors retravaillé le mécanisme interne de la jeune danseuse pour y inclure le joyau, car rien n’était trop beau pour La Danseuse Fantôme, sa belle et gracieuse enfant.
Et tout avait changé.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 9 - Démolition
Démolir les murs
Casser les portants
Détruire, détruire, détruire
Éclater les meurtrières
Exploser les escaliers
Détruire, détruire, détruire
Arracher le papier
Briser les vitres
Détruire, détruire, détruire
Ouvrir, ouvrir, ouvrir
Faire entrer le soleil
Faire résonner les rires
Ouvrir, ouvrir, ouvrir
J’ai cassé ma tour d’ivoire
Viendras-tu m’y voir ?
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jours 8 - Monstres
Ils grignotent mon esprit comme un petit beurre. Un coin, puis l’autre, puis le troisième et enfin le quatrième, avant de ronger le reste du pourtour. Ronger, encore et encore, les restes de confiance, de joie, les souvenirs heureux et en faire une pâte informe et grise. Ils sont toujours là, bruit blanc noyant tout le reste d’un son strident de haine et d’envie. Chorus grec mélancolique et pourtant teinté d’amertume, ressassant échecs, remords et regrets comme la mer ramène le bois flotté sur le rivage. Mes monstres intérieurs, mes ombres multiples que je refoule du bout des doigts au fond de l’armoire. Amis de longue date qui jamais ne m’oublient, jamais ne m’abandonnent. Triturant ma matière grise de leurs longs doigts morts et pourtant si tranchants, terreau fertile pour les graines du doute et ses fleurs délétères.
(je voudrais du désherbant)
(contre mes monstres intérieurs)
(tuer les racines à la javel)
(brûler le terreau fertile, saler la terre)
Mais serais-je toujours la même
Sans mes monstres intérieurs ?
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 7 -  Tomber, encore
Tomber, encore. Se relever, toujours. Avancer, aussitôt. Espérer, parfois. Apprendre, régulièrement. Désespérer, souvent. S’arrêter, quelque fois. Abandonner, jamais.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 6 - Papillon
Papillon bleu Comme mes yeux sur ton corps
Papillon jaune Comme ta robe sur le sol
Papillon blanc Comme le lit sous nos corps
Papillon noir Comme l’apex de tes cuisses
Papillon rouge Comme nos lèvres enlacées
Papillon rose Comme ta chair sous mes doigts affamés
Papillon évanescent Comme nos corps emmêles dans notre désir
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 5 - souvenirs d’autres vies
J’étais archéologue en plein cagnard, les genoux dans la terre et le dos cassé, le pinceau et la truelle en main.
J’étais capitaine de péniche marchande, les mains rêches et abîmées par le travail, les yeux sur la prochaine écluse.
J’étais artificière, reliant des kilomètres de câbles aux tables de lancement, le jeans tâché de boue et les ongles noirs de terre.
J’étais débardeuse à cheval, l’odeur de la forêt collée à ma peau et le bruit des chaînes et des sabots dans les oreilles.
J’étais maquilleuse effets-spéciaux, du faux-sang et du latex dans les cheveux, les bras couverts de nuances de teint.
J’étais médecin-légiste, mettant ma rigueur et la science au service d’une justice que j’imaginais équitable.
J’étais boulangère, l’aurore comme compagne, de la farine dans le cou et l’odeur du pain chaud dans les narines.
J’étais thanatopractrice, offrant mes talents au service des familles en deuil et avec le silence comme musique d’adieu.
J’étais tellement de choses, dans ces autres vies que j’ai laissé passer comme des trains sur les quais.
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simbelmyneswriting · 2 years ago
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Jour 4 - Canopée
Canopée : L’étage supérieur de la forêt, celui qui reçoit directement le soleil. C’est en tout cas ce qu’en disent les dictionnaires. Et c’est vrai, n’est-ce-pas ? La canopée reçoit toute cette inondation de soleil et de lumière et la filtre en milliers de stries dorées sur le sol. Cela n’est pas très scientifique, ni précis comme explication, mais c’est néanmoins vrai. Et cela rend le monde un peu plus poétique, à mes yeux - tu ne trouves pas, toi ? Lorsque l’on s’allonge sur l’herbe - enfin dans mon jardin, tu sais bien, c’est plutôt de la mousse - avec nos bouteilles d’eau au sirop et que l’on regarde les nuages et les heures passer, à l’envers sur la terre ? Lorsque l’on se raconte nos vies et nos espoirs sous cette rivière verte et jaune ? Moi je trouve que si.
Tu reviens quand, dis, sous la canopée de mon jardin ?
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