#Ah! ma Renée ...💜

[fleuromanie]

Mirage de la mer sous la lune, ô l'Amour! / Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître / Et pour mentir et pour mourir et pour renaître, / Toi qui crains le regard juste et sage du jour! // Toi qu'on nourrit de songe et de mélancolie, / Inexplicable autant que le souffle du vent / Et toujours inégal, injuste trop souvent, / Je te crains à l'égal de ta soeur la folie!

Renée Vivien, “Amour”, dans Dans un coin de violettes, 1910

[fleuromanie]

Impérieusement je prendrai mon essor / Cette nuit: je fuirai vers les espaces d'or.

Renée Vivien, “Au pays des miracles”.

[fleuromanie]

Elles portent l'Ennui comme lourd diadème, / Et leurs bouches sans joie ont méprisé le fard... / L'Automne aux doigts trempés de cinabre et de nard / Agonise sous les funèbres chrysanthèmes...

Renée Vivien, "Jardin au gré des saisons”.

[fleuromanie]

Fleur des mauvais jardins au vénéneux sommeil, / Les servantes de l'Ombre et les Magiciennes, / Dont les nocturnes yeux redoutent le soleil, / Respirent âprement tes langueurs léthéennes.

Renée Vivien, “Pavot noir”, dans Poèmes retrouvés.

[fleuromanie]

Oh! la beauté funèbre aux visages des Mortes! / Elles glissent, ainsi qu'un rayon nébuleux, / Sous leurs voiles légers, laissant au seuil des portes / D'irréelles lueurs de clairs de lune bleus.

Renée Vivien, “Les Revenants”, dans Evocations. 

[fleuromanie]

Fane-toi, beau jardin! Elle ne m'aime plus!

Renée Vivien, “Malédiction sur un jardin”, dans Sillages. 

[fleuromanie]

Le ciel clair de minuit, sous mes paupières closes, / Rayonne encor... Je suis ivre de tant de roses / Plus rouge que le vin.

Renée Vivien, “Les roses sont entrées”, dans Flambeaux éteints.

[fleuromanie]

O femmes! j'ai chanté dans l'espoir de vous plaire.

Renée Vivien, “Voici ce que je chanterai”, dans Flambeaux éteints.

[fleuromanie]

Vous fûtes la douceur de mes heures mauvaises, / Le baume oriental qui trompe les malaise

Renée Vivien, “Voici ce que je chanterai”, dans Flambeaux éteints. 

[fleuromanie]

Et le monde a toujours été cruel aux femmes. / Nous le savons, le monde est cruel pour les femmes.

Renée Vivien, “Nous irons vers les Poètes”, dans A l’heure des mains jointes.

[fleuromanie]

Funèbre comme moi, comme moi froide et sombre, / Redis avec ma voix sans écho, ma voix d'ombre, / Que la mort seule est douce au fond de tes canaux!

Renée Vivien, “Supplication”, dans A l’heure des mains jointes.

[fleuromanie]

En ce jour de deuil, j’ai une pensée émue pour ma tendre Renée Vivien. Il y a 110 ans, le 18 novembre 1909, elle s’éteignait après une lente et fulgurante agonie. J’espère que de là où elle est, elle peut ressentir l’amour que lui portent certaines âmes, sensibles à son histoire et à sa poésie. Oui, “parmi le désordre charmant de [leurs] cheveux épars, de [leurs] robes défaites”, certaines “belles jeunes femmes” songent à vous quotidiennement, Pauline. (”Vous pour qui j’écrivis”, dans A l’heure des mains jointes)


“En écoutant gémir la terre infortunée / Je sens trop, vers le soir cette horreur d’être née.” (”Dura lex, sed lex”, dans Haillons.)


“Ne jamais plus se tourmenter ni s’enflammer. / Surtout, ne plus aimer! Ô Dieux! Ne plus aimer!” (”Souhait familier”, dans Haillons)


“Chère, la mort aux mains ouvertes et prodigues / Accueille indulgemment le poids de nos fatigues.” (”Explicit liber generis caecorum”, dans La Vénus aux aveugles)

[fleuromanie]

Elle vécut donc, mais plus brisée et chargée de maux, les jambes tout affaiblies. Ceux qui l'ont vue passer en cette dernière année de sa vie gardent le souvenir d'une apparition décharnée et presque transparente, d'un fantôme en deuil.

André Germain, Renée Vivien, Georges Crès et Cie, 1917

[fleuromanie]

Son culte joignait la Mort à la Beauté, ses offrandes se partageaient avec justice entre les deux divinités que les Hommes n'ont point coutume de réunir.

André Germain, Renée Vivien, Georges Crès et Cie, 1917

[fleuromanie]

Je pleure de sentir mon coeur entre vos mains.

Renée Vivien, “Elle passa”, dans Sillages.

[fleuromanie]

Entre tes seins blêmit une perle bizarre. / Tu rêves, et ta main curieuse s'égare / Sur les algues de soie et les fleurs de satin.

Renée Vivien, “A la Florentine”, dans La Vénus des aveugles.