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#Aréopagite
andrewrossiter1 · 8 months
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A la recherche de Jésus
Prédication par Andrew Rossiter au temple de La Force le 4 février 2024 Job 7.1-7, Marc 1.29-39
A la recherche de Jésus
Marc nous dit que tout le monde est content quand Jésus arrive (bref presque tout le monde!). Avec lui les choses changent. La belle-mère de Simon est guérie. Les infirmes sont remis. Les démons sont chassés. Les vies sont transformées. C’est vrai pour des gens de Capharnaüm au temps de Jésus et c’est aussi vrai aujourd’hui. Il vient chez nous aussi sûrement qu’il est allé chez Simon et André. Nous connaissons tous des personnes chez qui Jésus est allé.
Je pense à cet homme alcoholic qui après des années d’addiction et des cures de désintoxication dans les meilleurs cliniques du monde, était au bout de son chemin… et il a prié. Il n’a plus touché de l’alcohol depuis. Chaque jour il commence sa journée à genou, se plaçant devant Dieu. Cet homme s’appelle Eric Clapton le célèbre guitariste et chanteur.
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J’ai rencontré des hommes et femmes qui ont été appelés à devenir pasteur. Est-ce que vous avez eu l’expérience d’un calme et d’une sérénité en sentant la présence de Jésus très particulièrement? Ces moments de grâce nous permettent de continuer malgré les difficultés et les soucis. Je me rappelle en Afrique d’une jeune maman qui a tout essayé pour guérir sa petite fille de 6 ans. Elle l’a amené chez les médecins et les hôpitaux et personne pouvait dire pourquoi sa fille était malade. Nous avons pris l’engagement de prier pour elle et pour la fille. Et quelques mois plus tard la maman nous a annoncé la bonne nouvelle que sa fille allait bien. Je ne prétende pas que ce soient nos prières qui l’ont soignée, qu’elles soient plus efficace que la science médicale, ou que Dieu est intervenu directement dans les molécules de cette fille. Je ne sais pas. Et dans mon ignorance je remercie Dieu tout simplement.
Cela arrive. Ces expériences sont réelles. Jésus est présent et actif dans nos vies et dans le monde. C'est exactement pour cela, comme nous le dit Marc, que les gens font la queue devant la porte de Jésus. La foi est un peu plus facile dans ces moments-là. Jésus est réel. Sa présence est ressentie. Les résultats sont visibles. Tout va bien.
Mais qu’en est-il des moments, et même des périodes, de cauchemars dans nos vies. Notre chemin semble bouché, ou nous ne voyons pas où aller. Dans ce temps notre vie nous semble dure, fermée et nous n’avons aucune perspective sur notre avenir. C’est à ce moment que la foi est bien plus difficile à vivre et notre vie de prière devient stérile. C’est dans ces moments que tout semble ténébreux et nous ne voyons pas Jésus, ou si nous le voyons nous ne savons pas ce qu’il peut faire pour nous. Nous ne croyons pas en son efficacité. Certains vont abandonner la foi, la vie de l’Église et vont reléguer Jésus à des histoires juste bonnes pour les enfants. Renier la foi, ne chercher plus le sens de la vie, ce sont les options bien plus faciles que de continuer à croire dans les périodes sombres.
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Et Marc nous dit que cela arrivera. Que là où nous étions bien dans sa présence, autour de la table avec lui, Jésus va se lever et il va partir tôt le matin. Quand il fait encore nuit ,il va trouver un endroit désert à l’écart de tout le monde, y compris nous. Jésus ne s’échappe pas ou s’enfuit mais il plonge dans la prière, la sienne et la nôtre. Il ne s'agit plus de ce qui se passe autour de nous ou pour nous, mais de ce qui se passe en nous.
Quelle que soit le désespoir de notre situation, Jésus ne nous quitte jamais. Il se retire, mais cela ne signifie pas qu'il est absent. Son retrait est en réalité une invitation à nous de nous déplacer vers un nouveau lieu, un lieu désert. Il nous appelle à quitter le confort de la maison pour entrer dans la vulnérabilité du désert. Là où il n'y a que la prière. Là, nous sommes seuls avec celui qui est «le Seul».
Ces lieux sont réels pour beaucoup d’entre nous. Pour certains c’est l’acceptation de la vieillesse et la diminution des nos facultés. Nous ne pouvons plus faire ce que nous avions su faire avant. Il faut demander de l’aide. Pour d’autres, c’est vivre sa vie seul, faire face jour après jour de la solitude, là où avant nous avons connu la maison pleine: de conjoint, enfants, invités. Une maison de rires, de joies et de peines, le tout partagé autour de la table ou chuchoté juste avant de se coucher. Ou encore il y en a qui luttent chaque jour pour survivre contre la famine, la pauvreté et la mendicité. Ce sont des lieux désertiques où nous n’avons plus d’espoir. Job le décrit si bien: «Depuis des mois ma vie est futile. Je connais seulement les nuits de souffrance. Dès que je me couche, je me dis: ‘Si seulement c’était le jour.’ Ma vie a passé plus vite que la navette du tisserand. Elle va bientôt s’arrêter quand le fil de l’espoir sera rompu.»
Nous n’habitons pas ces lieux par choix. Et si possible nous les évitons. Ce sont les lieux vides de sens et souvent nous nous trouvons face à nous-mêmes, aux pensées noirs et nous nous posons des questions sur ce que nous avons fait et dit. Nous commençons à reconnaître que nos succès, nos possessions et nos réalisations ne comptent finalement pas pour grand-chose. Dans le désert, nous devons admettre que nous ne contrôlons rien. Mais bizarrement c'est aussi l'endroit où notre guérison la plus profonde peut se produire.
Cependant il y a un prix à payer pour aller dans le désert. Nous devons échanger la sécurité de la maison contre le risque du désert. La prière de l'abandon de soi ne demande pas tant que les circonstances soient changées, mais que nous soyons changés. Le mystic Denys l’Aréopagite du 6è siècle écrit: 
«Tels encore, si, montés dans un navire, nous tenions pour nous aider un câble fixé à quelque rocher, nous ne ferions pas mouvoir le rocher, mais bien plutôt nous irions à lui, et le navire avec nous». (Livre de Noms Divins)
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Le désert rend ce changement possible. Car c’est ici que Jésus nous attend et ainsi ces lieux inhospitaliers, où nous n’irons pas seul, deviennent sacrés par sa présence. Jésus nous attire de plus en plus profondément dans le cœur de Dieu. Ironiquement, cela se produit dans l'endroit même que nous pensions être stérile, vide et désolé.
Jésus quittera ce lieu désert pour s’embarquer dans son ministère de annoncer la Bonne Nouvelle, de guérir et de consolider autour de lui le groupe d’hommes et de femmes qui vont le suivre.
«Tout le monde te cherche», dit Simon et André. Mais ils étaient les seuls à le trouver. Peut-être ils étaient les seuls à s’aventurer dans le désert. Et les autres, où l’ont-ils cherché. Dans la sécurité de la ville? Le confort des lieux habituels? Faisaient-ils la queue à la porte de l’Église? Et moi, irai-je jusqu’à dans les endroits aussi rudes pour le trouver? Aurai-je le courage d’aller dans les endroits que je pense stériles, vides et désolés, pour trouver Jésus en train de prier?
Je me pose bien la question.
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