#Frédéric Bonpart

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Le Dieu Saturne (Jean-Charles Fitoussi, 2004)

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VIF-ARGENT

FILM. «Vif-Argent»

Réalisation : Stéphane Batut. Scénario : Stéphane Batut, Christine Dory et Frédéric Videau. Musique : Benoît de Villeneuve et Gaspar Claus. Principaux acteurs : Thimotée Robart, Judith Chemla, Djolof Mbengue, Saadia Bentaïeb, Jacques Nolot, Marie-José Kilolo Maputu, Cecilia Mangini, Antoine Chappey, Frédéric Bonpart, Bernard Mazzinghi et Babakar Ba. Durée : 1h46.

Beau et énigmatique, ce film, qui vient d’obtenir le prestigieux Prix Jean-Vigo, raconte une histoire fort originale. Et étrange. Très étrange. Un subtil mélange de réel et de fantastique. < Le film, traversé par la fragilité de la condition humaine, évoque l’idée d’un monde après la mort pour mieux montrer la vie telle que nous la partageons tous >, explique le réalisateur et coscénariste, Stéphane Batut. Dans le film, dont l’action se déroule pour l’essentiel à Paris et plus précisément dans le quartier des Buttes-Chaumont (où Batut habite), Juste, le principal personnage, est un mort renvoyé chez les vivants, depuis l’au-delà, vers lequel il est chargé d’accompagner des personnes venant de décéder. Nous avons apprécié dans ce film, en particulier, un étonnant plan en plongée d’une foule de passants, dont certains, manifestement, sont des sortes de morts-vivants, comme Juste. Ce dernier est suivi par une psychothérapeute - en fait, une représentante de l’au-delà - à laquelle Juste confie avoir «peur d’être encore en vie», tout en désirant revenir à la vie «normale».

«Dégage ! Tu me fait peur. Ne t’approche pas de moi !»

Un jour, Juste rencontre une jeune femme, Agathe, bien vivante elle, qui lui confie qu’il ressemble beaucoup à un garçon qu’elle a aimé et qui a disparu après leur première et dernière nuit d’amour. Juste lui dit qu’il ne l’a jamais vue auparavant. Cependant, quelque temps plus tard, Juste et Agathe deviennent amants. Toutefois, la cohabitation entre un mort-vivant et une vivante n’est pas des plus simples, d’autant que, par moments, Juste devient tout simplement invisible aux yeux d’Agathe ! Un jour, assis en face de sa «psy», Juste disparaît comme par enchantement. Et redevient pleinement vivant. Comme le lui dit un de ses amis : cette fois, tu est revenu «pour de bon» ! Juste rend visite à son père, qui trouve tout à fait normal de revoir son fils décédé, car, en vérité, il ne parvient pas à faire le deuil de son fils. < Tu me manques affreusement >, lui dit-il. Juste rencontre à nouveau Agathe, à laquelle il essaie d’expliquer qu’il n’est plus un mort-vivant. Qu’il est, à nouveau, totalement vivant. Mais elle le repousse. < Dégage ! >, lui crie-t-elle. < Tu me fais peur. Ne t’approche pas de moi ! > Désespéré, Juste fait une tentative de suicide dans un canal parisien. Mais il est sauvé par les pompiers. À sa «psy», mystérieusement présente sur les lieux, Juste demande : «Je suis de l’Autre Côté ?». Oui, apparemment, il semble bien que, cette fois, il soit mort définitivement... Juste retourne là où il est mort la première fois, au parc des Buttes-Chaumont, où Agathe lui apparaît. < Dis-moi que je ne rêve pas >, lui demande-t-il. < Je suis avec toi même si je rêve >, lui répond-elle. < Ce que l’on vit n’existe pas vraiment, lui dit aussi Agathe. Ce qui est réel, c’est ce que je ressens pour toi. > < C’est l’idée, commente Batut, que l’on peut convoquer des morts en pensée. >

LE R��ALISATEUR : Stéphane Batut, né en 1968, ancien élève du département cinéma de l’université Paris VIII et professionnel du «casting» de film depuis une vingtaine d’années, a réalisé - avant «Vif-Argent», son premier long métrage de fiction - plusieurs courts métrages, ainsi que des films documentaires.