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madamejesaistout · 8 years
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On en reprendrait bien un vers.
Poésie ? – Fabrice Luchini 28 septembre 2016, Théâtre Montparnasse
Dans le confort du théâtre à taille humaine de Montparnasse, nous nous installons presque comme à la maison. Sur scène, un bureau, une chaise, un fauteuil, de grands tapis. Un salon dont la lampe est déjà allumée, comme si nous étions invités à attendre que notre hôte nous reçoive. Tiens, pour patienter, nous avons même une bouteille de whisky et quelques verres en cristal. Je vous sers ?
Fabrice Luchini entre, s’assoit.
C’est un feu d’artifice linguistique. Pour le « mec lambda » qui débarque du boulot, dont la femme l’a traîné au théâtre, c’est « hallucinant », il est perdu, le pauvre. Avec son public, Luchini discute. Il essaye de faire passer son message, en professeur patient. Il tente de donner goût aux mots, car d’après lui, l’éducation de la langue, c’est « hallucinant ». Et je suis plutôt d’accord.
L’éveil au langage, à l’orthographe, devrait aussi passer la phonétique, sa première composante. Réapprendre aux élèves à dire un texte plutôt qu’à le réciter. Mâcher les phrases, se les approprier pour en déguster toutes les saveurs. Et pour nous partager cette nécessité, en esthète généreux, il nous fait goûter ce à quoi les poètes s’essayent, s’escriment, à leur génie ingénu. De longue minutes, le comédien-poète s’arrête. Il est l’heure du Bateau ivre. Il est l’heure de Rimbaud.
Devant nous, il a « cueilli quelques croquis » avec l’émerveillement d’une première lecture, répétant plusieurs fois chaque syllabe, appuyant les mots, entrant dans leur sens profond, pénétrant leur son. Il donne aux lettres une densité pleine de mystère, une musique enivrante, aux cadences un rythme presque mystique. Il laisse le temps aux vers de se dérouler dans l’air et nous fait admirer à travers ces volutes, les talents de « voyance » de Baudelaire, Céline, Molière…
Envoutés, nous rions facilement aux acrobaties de ce personnage charismatique qui n’hésite pas à jouer plusieurs fois la même scène de Labiche quand il sent que la salle est à deux doigts du fou rire. « La scène est à Chatou. » scande-t-il, avant de héler les spectateurs qui toussent, puis d’embrayer à ce propos sur un passage de Céline. « [C’est lui qui] a inventé le jazz dans la poésie ! », nous n’oublierons pas.
Entre deux références littéraires, il glisse quelques piques politiques et se sert à plusieurs reprises de son parcours personnel pour nous faire réfléchir. Il cite Claudel, souvent. J’ai à peine le temps d’intégrer celle de Jouvet (« une vocation, c’est un miracle qu’il faut faire avec soi-même ») que c’est le bouquet final. Luchini nous réserve sa spéciale.
Nous avons le droit à La Cigale et la Fourmi, intégralement en verlan. Le sourire jusqu’aux deux oreilles, absolument ravie d’entendre ce classique de la littérature française remis au goût du jour avec tant de talent, je jubile. Pour autant, le choix de cette fable ne me semble pas anodin. Après le spectacle de Olivier Sauton, dans lequel le personnage Luchini explique la même fable à son disciple, je fais le lien avec l’importance que Luchini porte au travail. Le pouvoir de l’humour au service des idées… Cette leçon vaut bien un mage-fro, sans doute.
Les lumières s’allument et nous nous levons pour applaudir un comédien, un poète, un metteur en scène et un philosophe. J’ai l’impression d’avoir la tête pleine de choses à penser et à digérer. Et pourtant, je ne sais pas vous, mais j’en reprendrais bien un vers.
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Afin de faire taire les mauvaises langues qui lui reprochent son manque d'ouverture et sa programmation fermée aux découvertes, PureFM va mettre sur pied un concours de jeunes talents dont le vainqueur se verra confier la composition d'un nouveau jingle de 4 secondes annonçant les coupures publicitaires. "Le gagnant aura ainsi la garantie de devenir le groupe le plus diffusé de l'histoire de PureFm loin devant Indochine et Placebo  en même pas un an." Rudy Léonet "Si l'opération est un succès, on envisage de faire la même chose pour Classic 21, mais en réservant le concours uniquement à des groupes de reprise et Machiavel" Marc Ysaye
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madamejesaistout · 8 years
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Une tortue était… (Du talent de certains obsédés textuels)
Fabrice Luchini et moi – Olivier Sauton 31 octobre 2015, Théâtre de l’Archipel
Presque un an après cette belle découverte, c’est un exercice amusant (mais encore pertinent ?) de s’essayer à sa critique.
Il apparaît sur scène plein de délicatesse et de talent, comme si c’était vrai. Avec Luchini et moi, Olivier Sauton propose un spectacle touchant et humain dans lequel il incarne le rôle d’un jeune comédien ambitieux et celui de Fabrice Luchini, son idôle.
Au milieu de la nuit, dans les rues de Paris, nous assistons à la rencontre entre ces deux personnages dont la relation stéréotypée du maître et de l’apprenti sert le jeu pour notre plus grand plaisir. Nous retrouvons avec joie le caractère du premier et rions des maladresses du second en réfléchissant, un peu inquiets, à notre propre rapport à littérature…
De Jean de la Fontaine à Céline, en passant par Musset, Rabelais, Molière et Proust, entre autres, Olivier Sauton nous régale d’extraits choisis avec soin, endossant tantôt le jeu de son professeur, tantôt celui de son élève. Avec une belle énergie, il décortique certains mécanismes linguistiques, s’amuse des mimiques de Luchini en s’attardant sur certains vers (« Une tortue était… »), et nous captive au détour d’un rire en déroulant l’air de rien, la Cigale et la Fourmi par ci, une célèbre tirade (acte I, scène 1) du Misanthrope par là.
L’ensemble est ponctué de citations brillantes et de réflexions générales sur notre société. En première ligne, l’usage de la langue et son importance dans la communication : « s’il y a des malentendus, c’est parce qu’il y a des mals-dits », « apprends à parler, à t’exprimer, et tu te feras écouter, et tu feras ressentir », « si tu parles faux, comment veux-tu qu’on t’écoute vrai ? » (un petit clin d’œil à nos amis politiciens !). Juste derrière, une ode au(x) texte(s), et au travail en général : « un génie, c’est quelqu’un qui a du talent comme tout le monde, mais qui travaille comme personne ». L’obstination de son personnage à poursuivre son rêve de devenir comédien est un exemple ravigorant dans cette époque morose. Il nous rappelle qu’avec de la volonté et des efforts, nous pouvons rendre de la grâce à cette époque « vulgaire », et trouver notre place dans ce monde de fous.
L’imitation très juste de Luchini va jusqu’à plusieurs plaisanterie un peu lourdes et non nécessaires sur les femmes (la Pamela blonde et son string, roulée « comme un vers de Baudelaire » associée au mot « pute », c’est drôle, mais peut-être un peu limite). Dommage, car la qualité géniale de ces comédiens n’a pas besoin de surfer sur cet humour douteux pour faire rire une salle. Heureusement que Duras vient à la rescousse avec son légendaire « les femmes jouissent d’abord par l’oreille » !
L’hommage de Sauton à Jean-Laurent Cochet semble mérité : ces deux heures sont passées trop vite, et nous avons matière à penser sur les plans culturel, sociétal et humain. Au dos de son texte qu’il signe à la sortie de la salle, cette phrase du personnage Luchini : « C’est en ayant peur de passer pour un con qu’on le devient ».
La pudeur de notre ignorance n’a qu’à bien se tenir. Dehors, sur le trottoir, je me sens légère, comme un peu… ivre.
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madamejesaistout · 9 years
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Tu dois changer ta vie !
Lille, 7 novembre 2015 – Tripostal
Inspirée du livre de Peter Sloterdijk, l'exposition « Tu dois changer ta vie ! » est une injonction à agir. Il est moins question de montrer, d'inspirer ou de provoquer que de pousser chacun de nous à devenir actif, à trouver un chemin dans lequel nous pourrons nous révéler et devenir acteur simultanément de notre vie et de la Vie. Autour de thèmes variés, composants inévitables de notre quotidien, comme les nouvelles technologies, l'écologie ou la science, nous sommes entraînés à jouer, expérimenter et faire des choix. Une seconde jeunesse !
Dès l'entrée de l'exposition, le visiteur doit faire un choix : deux parcours sont proposés. Deux chemins associés chacun à une couleur pour décider par quel angle on veut aborder le sujet. Puis, d'expérience en expérience, il semble que nous retrouvions une petite part de cet émerveillement d'enfant : chercher le fonctionnement de tel ou tel objet, vouloir toucher, caresser, tirer, tordre, goûter, mordre, courir au milieu de la piscine à ballons de Martin Creed, entendre leur crissement, en éclater quelques uns par maladresse, sursauter, rire. Nous nous reconnectons à nos émotions les plus enfantines et les plus instinctives.
Après deux fascinants noirs de Pierre Soulages, plus loin, je reste fascinée par une salle sombre dans laquelle plusieurs petits faisceaux lumineux se baladent sur les murs, le plafond et le sol. Sur des tables, une douzaine de casques audio. Chacun diffuse une fréquence bien particulière, présentée sur une tablette à côté. On nous invite à écouter chacune de longues secondes, et d'expérimenter les propriétés qu'on leur attribue. De la conscience profonde à la méditation, en passant par la transe chamanique et la relaxation, chaque fréquence, beaucoup de l'ordre du dixième de Hz, suscite un état d'esprit singulier qu'il nous est rare d'atteindre si rapidement, à un tel niveau de conscience. Les sons à peine audibles posent la question de l'impact des ondes sur la matière, et plus largement, sur le corps et l'esprit. Je reste plusieurs minutes avec les 0,33 Hz de la deep consciousness. Pourrait-on imaginer un monde où la prise de conscience ne dépend pas seulement d'une richesse ou d'une lacune d'éducation ?
Nous plongeons ensuite dans les sous-sols du Tripostal pour rester dubitatives face à une vidéo mise en scène de 30 min de réactions en chaîne. De subtils jeux d'équilibre, de réactions chimiques et d'énergie cinétique, orchestrés au millimètre près, entraînent de multiples balancements, oscillations, chutes, allumages, rotations, bouillonnements, souffles et mouvements en tout genre. Les objets très triviaux qui servent de support (chaises, bouteille en plastique, seau, pneu...) sont animés par des sources a priori invisibles : réactions chimiques, étincelles, propulsions. Le mouvement est initié par l'infiniment petit, et nous laisse à penser que la réflexion mène à l'infiniment grand.
C'est en sortant de l'exposition, en passant de l'obscurité de la cave au timide soleil de novembre que nos cerveaux commencent à digérer tout ce que nous avons vu. Quels sont les rouages de nos décisions ? Quelles sont les conséquences de nos actes ?
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madamejesaistout · 9 years
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Séoul, vite, vite !
Lille, 7 novembre 2015 - Tripostal
L'homme n'a pas fini de s'interroger sur la modernisation et la façon dont il veut accompagner le progrès. Renaissance, un ensemble de manifestations, événements, expos, concerts, expériences sonores et visuelles, questionne l'époque dynamique dans laquelle nous vivons : d'une vitalité nouvelle, le XXIe siècle semble en effet faire la part belle aux échanges artistiques, technologiques et intellectuels tout en vivant de grandes métamorphoses. 5 villes effervescentes sont mises à l'honneur et leurs artistes permettent d'explorer différentes facettes de ce monde agité.
L'exposition Séoul, vite, vite ! présentée au Tripostal, gravite autour de l'intensité artistique des plasticiens de la dense métropole, des quartiers de Gangnam à celui de Samcheong-dong, représentatifs de l'énergie nouvelle qui habite les Coréens. On entre notamment par une salle aux airs de brocante où se côtoient une foule d'objets aux tons criardes, ordonnés par taille ou soigneusement alignés. Au mur, des mitraillettes roses, sur des étagères, des choux en plastique. Je pense aux multiples sollicitations et stimulations, visuelles ou auditives, qui caractérisent notre quotidien. J'ai envie de fermer les yeux, ou de tout voir en même temps, c'est le mal du siècle : tout est là, à notre portée, mais nous ne savons pas par où commencer, ni comment appréhender cette source infinie d'inspiration et d'informations. Alors nous choisissons l'immobilisme, le découragement, nous préférons fermer les yeux.
Plus loin, de curieux êtres mécaniques s'animent dans la pénombre : la technologie a permis de donner vie au non-vivant, et nous restons facilement plusieurs minutes à attendre que ces grands tentacules d'acier s'articulent doucement. Les nageoires argentées luisent autour des axes et des rouages lubrifiées. Il n'y a aucun bruit, sinon celui des petits moteurs de chaque machine, comme autant de cœurs futuristes.
En haut, un coin DVD-bang permet de tester cette pratique répandue à Séoul. Comme des voyeurs tolérés, nous nous installons dans les grands canapés en face d'un écran. Et nous tirons un rideau à défaut de fermer la porte de la pièce (bang en coréen). Des vies défilent, des gens, des mouvements, et je m'accroche à celui d'un ballon rouge pris au piège dans les herbes au bord du fleuve Han. Je ne peux m'empêcher de penser au Ballon rouge d'Albert Lamorisse.
L'installation de miroirs de l'artiste Lee Bul sur toute la surface d'une salle et en petit labyrinthe nous fascine et nous inquiète. Notre reflet est partout, nous apparaissons sous tous les angles, impossible de se cacher. L'anxiété de paraître en conflit avec celle d'être ? L'omniprésence de l'image ? Notre image qui nous échappe et ne nous appartient plus ?
La Corée du Sud cherche à se distinguer de la Chine en intégrant une dimension écologique à ces grands changements et Jungki Beak rend subtilement compte de cette préoccupation : il propose une série de photographies imprimées sur du papier de tournesol, utilisé par les biologistes pour révéler l'acidité d'un liquide. Son encre ? L'eau du fleuve Han. Une belle façon de dénoncer l'impact de l'homme et de ses activités sur son environnement.
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La RTBF est heureuse d'annoncer que c'est à nouveau un candidat de The Voice qui représentera la Belgique francophone à l'Eurovision. "Une participation à l'Eurovision a l'avantage de briser les rêves de carrière du lauréat rapidement sans pour autant jeter la faute sur la RTBF, car il faut bien avouer que nous n'avons aucun poid sur le marché musical en comparaison à des acteurs comme NRJ, RTL ou Radio Nostalgie." Jean Paul Philippot
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La RTBF a tenu à rassurer les personnes craignant la disparition de la culture sur ses canaux en rappellant que dorénavant la RTBF DJ Experience sera considérée comme une émission culturelle. Il est d'ores et déjà acquis que l'edition 2015 s'étalera sur 3 jours.
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Le festival de Dour envisage de faire payer les groupes qui se produisent entre 12h00 et 16h00. "On a entendu que le Super Bowl allait vendre sa mi-temps aux artistes les plus offrants. Pour beaucoup, Dour est un peu le Super Bowl des premières expériences. On s'est donc dit qu'on allait faire la même chose. En plus, beaucoup de clubs anglo-saxons adoptent déjà ce genre de politique." Alex Stevens
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Dans une volonté de mieux coller à la réalité du secteur, le grand prix du Concours Circuit 2015 sera un contrat d'auto-production et un abonnement Internet pour se chercher des dates de concert tout seul comme un grand.
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En 2015, le Conseil de la Musique a promis d'enfin donner le seul conseil valable de son existence: "Ne vous lancez pas dans la musique!"
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Selon un parlementaire wallon apparenté au CDH, le festival de Dour changera de nom afin de se donner une image plus positive et engagée vers l'avenir. Le festival du Pour a été retenu pour l'instant, mais d'autres propositions devraient suivre au fur et à mesure que les stagiaires arrivent pour commencer à travailler sur l'édition 2015.
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Selon quelques personnes, Madame Moustache continuerait à organiser des concerts dans l'indifférence générale depuis 2 ans.
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L'Atelier 210 envisage d'abandonner la programmation de concerts. Le cours de l'action a directement pris 25% "C'est ce qu'on attendait depuis leur entrée au bourse" a déclaré un actionnaire.
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Revenons aux sources sûres, Recyclart va ouvrir une boulangerie communautaire et se concentrer sur la location de vitrines vu que ce sont objectivement les seuls trucs qu'ils ont bien fait depuis le départ du précédent coordinateur.
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Toujours au rayons des rumeurs, l'Os à Moelle fermerait ses portes pour devenir une boucherie, le Magasin 4 envisagerait sa reconversion en grossiste en textiles à 4 euros et le nouveau contrat-programme du Botanique introduirait la fonction de programmateur.
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Il s'agirait d'une rumeur peu crédible, mais toujours est-il qu'on nous rapporte que le Vk* travaillerait avec le département de physique quantique de la VUB pour mettre au point un système de téléportation entre la Bourse et sa salle afin que les spectateurs peureux ne rechignent plus à s'y rendre.
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