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#lc497
fallenrazziel · 4 years
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Les Chroniques de Livaï #497 ~ ON NE DOIT PAS COMPTER SUR UN MIRACLE (juin 846) Jacoberto Arlelt
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je ne pensais pas voir le soleil se lever. Mais finalement, nous sommes toujours là. Nous avons filé le long du fleuve sans incident, passant au nez et à la barbe des titans endormis. Agrippé au bastingage, je scrute la rive autant que mes vieux yeux me le permettent.
Nous avons atteint le port d'une grande ville. Si mes souvenirs ne me trompent pas, il s'agit de Valburga, une des plus importantes agglomérations du Mur Maria. Je comprends pourquoi nos protecteurs ont choisi cet endroit. C'est idéal pour permette une halte à la fois aux troupes à pied et dans les ferries. De hauts bâtiments sont disposés un peu partout, et servent de perchoir aux soldats sur le qui-vive.
Je suis étonné de constater que beaucoup de constructions sont encore debout. Valburga n'est pas sur la trajectoire des titans qui attaquent le Mur Rose, je suppose. Le capitaine Zacharias ordonne de stopper notre embarcation et nous nous immobilisons bientôt à quai. Nous n'avons que peu de chance d'être attaqués ici ; les élites ont déjà débarrassé la zone des quelques titans qui y traînaient. Mais Zacharias semble peu rassuré et reste là, le nez au vent, guettant l'approche d'autres monstres. Peut-il réellement sentir leur approche ?
On commence à s'agiter sur le pont. Beaucoup d'entre nous voudraient descendre afin de se dégourdir les jambes. Nous avons voyagé en très grand nombre, avec peu d'espace, et la vue de la terre ferme si proche en échauffe plus d'un. Mais je me doute que c'est trop espérer ; descendre ici mettrait nombre de gens en danger. Et comme je m'y attendais, le capitaine calme les civils en leur ordonnant de rester à bord.
Une femme à l'air sévère se met alors à grommeler près de moi, se plaignant des conditions du voyage. Allons, madame, un peu de décence ! C'est déjà un miracle que nous soyons arrivés jusque ici. Ces soldats savent ce qu'ils font et nous devons les laisser faire leur travail correctement. Nous ne devons pas les embarrasser, ni les gêner, alors le mieux est d'obéir. Elle me jette un regard en coin, à peine intéressée par mes paroles, puis s'éloigne afin de chercher quelqu'un à qui poser des questions.
Ah, cette pauvre jeunesse est devenue incapable d'apprécier les choses simples, comme être en vie par exemple. Il leur faut tout le confort sinon ils se vexent. C'est à peine s'ils réalisent que nos ennemis mortels se trouvent tout autour de nous, prêts à nous gober. La sécurité relative des bateaux leur fait perdre le sens des réalités.
Les explorateurs tournoient au-dessus de nos têtes, entre les mâts, prêts à accueillir le premier titan qui se risquerait dans les parages. J'en vois un, sur la rive est, qui semble se tâter pour y aller... Ils n'ont pas tous peur de l'eau, paraît-il... Il n'est pas très grand, il se noiera peut-être. Mais le fond du fleuve doit être haut car il ne coule pas au moment où il se jette dans le bain. Il patauge en agitant les bras, ce qui en fait d'office une cible facile. Un de nos vaillants protecteurs n'a plus qu'à attendre une ouverture pour fondre sur sa nuque sans défense. Voilà, cela n'a duré qu'un instant. Les prochains subiront le même sort.
Je suis plus inquiet pour nos camarades à terre. Les militaires ont déjà commencé à les rassembler par grands groupes près des bâtiments les plus larges, formant autour de ces refuges des lignes de défense bien organisées. Je suis subjugué par l'ingéniosité de leur plan de bataille. Malgré le très grand nombre des réfugiés, les soldats parviennent à les parquer dans des zones restreintes ; les chevaux et les humains prennent alors le temps de se reposer, de boire et de manger, tandis que les soldats s'organisent en roulement pour faire face aux éventuels titans qui viendraient dans les parages.
J'aperçois une grande tour plus à l'est, autour de laquelle vole sans arrêt une nuée d'explorateurs. Je pense que c'est là-bas que le major Erwin a installé ses quartiers, cela va et vient constamment. Ils doivent mettre au point la deuxième partie du voyage. Je fouille alors ma mémoire pour tenter de nous situer. J'ai tant arpenté le Royaume toutes ces années que mes notions de géographie ne devraient pas me faire défaut.
Voyons... Nous n'avons pas encore fait la moitié du chemin. De Valburga, le reste du trajet devrait nous prendre environ une journée entière, à la vitesse où nous allons. Nous avons transporté assez de vivres pour tenir jusque là, mais je doute que le second tronçon de notre périple soit aussi... "paisible" que le premier. Mon flair de vieux fugitif me l'indique trop bien... Je suppose que le nez du capitaine l'a senti aussi.
Je me dirige vers lui et le tire par la manche. Je ne sais pas vraiment comment m'adresser à lui, alors je m'y prends comme cela me vient. Jeune homme, allez-vous aider vos camarades à terre ou bien restez-vous avec nous ? Car ici, le danger semble écarté. Eux, par contre, ont du souci à se faire. Il plisse les yeux, renifle très fort, et indique du doigt une poignée de titans qui se précipitent sur la ville, depuis l'ouest. Vous devriez y aller. Je ne sais pas quels ordres vous avez, mais un seul de vos subordonnés suffira pour nous protéger en cas de besoin.
Il baisse les yeux sur moi et me glisse un sourire en coin. Puis il me demande si je suis un gradé à la retraite, pour avoir un tel sens de l'urgence militaire. Oh, non, pas du tout, mais je suis assez vieux pour savoir que l'adaptation est la meilleure arme de l'homme ! Si nous nous retrouvons en danger immédiat, nous disposons de fumigènes pour vous prévenir. Allez donc faire un rapport à votre major, je suis sûr qu'il est impatient d'avoir de vos nouvelles !
Zacharias hoche la tête, pose un pied sur le bastingage et attend qu'un titan se présente à portée. Justement en voilà un. Il me repousse en arrière, allume les gaz et se projette vers sa cible, dont il sectionne la nuque d'un seul coup, sans aucun geste inutile. Et bien ! Le caporal Livaï ne semble pas le seul capable de prouesses surhumaines ! Le capitaine enchaîne avec un autre géant, qui s'abat à plat ventre dans un jet de sang, et continue ainsi en direction de la tour de commandement, laissant dans son sillage un amas de cadavres fumants qui ne tardent pas à disparaître.
Je me prends à espérer de nouveau. Mon petit Armin, nous pouvons peut-être le faire ! Avec de tels phénomènes à nos côtés... Maria est à portée ! Ils sont les seuls à pouvoir nous ramener chez nous ! S'ils pouvaient aussi me ramener vers toi !...
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