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#retour du refoulé
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Tirés des Écrits, ces morceaux choisis de "La science et la vérité" permettent de saisir les fondements de l’éthique de la psychanalyse, la vraie (qui ne se confond pas avec les prises de position de ceux qui instrumentalisent le nom de Lacan, s’en faisant les représentants de commerce et les employés de bureau auprès d’autres lieutenants du discours dominant)...
•L'inconscient
L’inconscient est un concept forgé sur la trace de ce qui opère pour constituer le sujet.
L’inconscient n’est pas une espèce définissant dans la réalité psychique le cercle de ce qui n’a pas l’attribut (ou la vertu) de la conscience. 830
Pour la science, le cogito marque au contraire la rupture avec toute assurance conditionnée dans l’intuition. 831
Si j’ai dit que l’inconscient est le discours de l’Autre avec un grand A, c’est pour indiquer l’au-delà où se noue la reconnaissance du désir au désir de reconnaissance.
Autrement dit cet autre est l’Autre qu’invoque même mon mensonge pour garant de la vérité dans laquelle il subsiste.
À quoi s’observe que c’est avec l’apparition du langage qu’émerge la dimension de la vérité. 524
Le sujet, le sujet cartésien, est le présupposé de l’inconscient, nous l’avons démontré en son lieu.
L’Autre est la dimension exigée de ce que la parole s’affirme en vérité.
L’inconscient est entre eux leur coupure en acte. (La rétroaction du signifiant en son efficace.) 839
•La Vérité
Quoi qu’il en soit, notre double référence au sujet absolu de Hegel et au sujet aboli de la science donne l’éclairage nécessaire à formuler à sa vraie mesure le dramatisme de Freud : rentrée de la vérité dans le champ de la science, du même pas où elle s’impose dans le champ de sa praxis : refoulée, elle y fait retour. p799
Dire que le sujet sur quoi nous opérons en psychanalyse ne peut être que le sujet de la science peut passer pour paradoxe [..] De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables [..] L’erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable.
La position du psychanalyste ne laisse pas d’échappatoire puisqu’elle exclut la tendresse de la belle âme. 858-859
Oui ou non, ce que vous faites, a-t-il le sens d’affirmer que la vérité de la souffrance névrotique, c’est d’avoir la vérité comme cause? 870
Seule la psychanalyse est en mesure d’imposer à la pensée cette primauté en démontrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fût-ce des moins réflexives, pour effectuer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus : pour se manifester en lui par cette intrusion aliénante dont la notion de symptôme en analyse prend un sens émergent : le sens du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant.
Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits. 467
•Le refoulement originaire
Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c’est là qu’il s’appréhende, et ce d’autant plus forcément qu’avant que du seul fait que ça s’adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu’il devient [identification], il n’était absolument rien. 835
On comprendra dès lors que notre usage de la phénoménologie de Hegel ne comportait aucune allégeance au système, mais prêchait d’exemple à contrer les évidences de l’identification. 837
Prêter ma voix à supporter ces mots intolérables "Moi, la vérité, je parle..." passe l’allégorie. Cela veut dire tout simplement tout ce qu’il y a à dire de la vérité, de la seule, à savoir qu’il n’y a pas de métalangage (affirmation faite pour situer tout le logico-positivisme), que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vérité se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a pas d’autre moyen pour ce faire.
C’est même pourquoi l’inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structuré comme un langage, et pourquoi, moi, quand j’enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vérité parler.
Ce manque du vrai sur le vrai, qui nécessite toutes les chutes que constitue le métalangage en ce qu’il a de faux-semblant, et de logique, c’est là proprement la place de l’Uverdrängung, du refoulement originaire attirant à lui tous les autres. 867-868
Le manque dont il s’agit est bien ce que nous avons déjà formulé : qu’il n’y ait pas d’Autre de l’Autre. 818
Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. 819
Le désir est ce qui se manifeste dans l’intervalle que creuse la demande en deçà d’elle-même, pour autant que le sujet en articulant la chaîne signifiante, amène au jour le manque à être avec l’appel d’en recevoir le complément de l’Autre, si l’Autre, lieu de la parole, est aussi le lieu de ce manque.
Ce qui est ainsi donné à l’Autre de combler et qui est proprement ce qu’il n’a pas, puisque à lui aussi l’être manque, est ce qui s’appelle l’amour, mais c’est aussi la haine et l’ignorance. 627
Si le désir est la métonymie du manque à être, le Moi est la métonymie du désir. 640
C’est cette image qui se fixe, moi idéal, du point où le sujet s’arrête comme idéal du moi. Le moi est dès lors fonction de maîtrise, jeu de prestance, rivalité constituée. 809
Dans la folie, quelle qu’en soit la nature, il nous faut reconnaître, d’une part, la liberté négative d’une parole qui a renoncé à se faire reconnaître, soit ce que nous appelons obstacle au transfert, et, d’autre part, la formation singulière d’un délire qui, - fabulatoire, fantastique ou cosmologique -, interprétatif, revendicateur ou idéaliste -, objective le sujet dans un discours sans dialectique. 280
•La religion
Dans la religion, la mise en jeu précédente, celle de la vérité comme cause, par le sujet, le sujet religieux s’entend, est prise dans une opération complètement différente.
L’analyse à partir du sujet de la science conduit nécessairement à y faire apparaître les mécanismes que nous connaissons de la névrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portée dépassant toute critique traditionnelle. Prétendre y calibrer la religion, ne saurait être inadéquat.
Si l’on peut partir de remarques comme celle-ci : que la fonction qu’y joue la révélation se traduit comme une dénégation de la vérité comme cause, à savoir qu’elle dénie ce qui fonde le sujet à s’y tenir pour partie prenante, - alors il y a peu de chance de donner à ce qu’on appelle l’histoire des religions des limites quelconques, c’est-à-dire quelque rigueur.
Disons que le religieux laisse à Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe là son propre accès à la vérité. Aussi est-il amené à remettre à Dieu la cause de son désir, ce qui est proprement l’objet du sacrifice. Sa demande est soumise au désir supposé d’un Dieu qu’il faut dès lors séduire. Le jeu de l’amour entre par là.
Le religieux installe ainsi la vérité en un statut de culpabilité. Il en résulte une méfiance à l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les Pères de l’Eglise, qu’ils se démontrent plus dominants en matière de raison.
La vérité y est renvoyée à des fins qu’on appelle eschatologiques, c’est-à-dire qu’elle n’apparaît que comme cause finale, au sens où elle est reportée à un jugement de fin du monde.
D’où le relent d’obscurantisme qui s’en reporte sur tout usage scientifique de la finalité.
J’ai marqué au passage combien nous avons à apprendre sur la structure de la relation du sujet à la vérité comme cause dans la littérature des Pères, voire dans les premières décisions conciliaires. Le rationalisme qui organise la pensée théologique n’est nullement, comme la platitude se l’imagine, affaire de fantaisie.
S’il y a fantasme, c’est au sens le plus rigoureux d’institution d’un réel qui couvre la vérité. 872-873
•La science
Pour ce qui est de la science [..] je l’aborderai par la remarque étrange que la fécondité prodigieuse de notre science est à interroger dans sa relation à cet aspect dont la science se soutiendrait : que la vérité comme cause, elle n’en voudrait-rien-savoir.
On reconnaît là la formule que je donne de la Verwerfung ou forclusion, - laquelle viendrait ici s’adjoindre en une série fermée à la Verdrängung, refoulement, à la Verneinung, dénégation, dont vous avez reconnu au passage la fonction dans la magie et la religion. 874
Certes me faudra-t-il indiquer que l’incidence de la vérité comme cause dans la science est à reconnaître sous l’aspect de la cause formelle. 875
Ai-je besoin de dire que dans la science, à l’opposé de la magie et de la religion, le savoir se communique?
Mais il faut insister que ce n’est pas seulement parce que c’est l’usage, mais que la forme logique donnée à ce savoir inclut le mode de communication comme suturant le sujet qu’il implique. 876
•Les sciences de l'homme
Une physique est concevable qui rende compte de tout au monde, y compris de sa part animée. Un sujet ne s’y impose que de ce qu’il y ait dans ce monde des signifiants qui ne veulent rien dire et qui sont à déchiffrer. 840
Il n’y a pas de science de l’homme, ce qu’il nous faut entendre au même ton qu’il n’y a pas de petites économies. Il n’y a pas de science de l’homme, parce que l’homme de la science n’existe pas, mais seulement son sujet.
On sait ma répugnance de toujours pour l’appellation de sciences humaines, qui me semble être l’appel même de la servitude. 859
La dénégation inhérente à la psychologie en cet endroit serait, à suivre Hegel, plutôt à porter au compte de la Loi du coeur et du délire de présomption [..]
La psychologie est véhicule d’idéaux : la psyché n’y représente plus que le parrainage qui la fait qualifier d’académique. L’idéal est serf de la société.
Un certain progrès de la nôtre illustre la chose, quand la psychologie ne fournit pas seulement aux voies, mais défère aux voeux de l’étude de marché. 832
La psychanalyse alors y subvient à fournir une astrologie plus décente que celle à quoi notre société continue de sacrifier en sourdine. 833
•La pulsion
La pulsion, telle qu’elle est construite par Freud, à partir de l’expérience de l’inconscient, interdit à la pensée psychologisante ce recours à l’instinct où elle masque son ignorance par la supposition d’une morale dans la nature.
La pulsion, on ne le rappellera jamais assez à l’obstination du psychologue qui, dans son ensemble et per se, est au service de l’exploitation technocratique, la pulsion freudienne n’a rien à faire avec l’instinct (aucune des expressions de Freud ne permet la confusion).
La Libido n’est pas l’instinct sexuel. Sa réduction, à la limite, au désir mâle, indiquée par Freud, suffirait à nous en avertir. 851
Qu’on nous laisse rire si l’on impute à ces propos de détourner le sens de l’oeuvre de Freud des assises biologiques qu’il lui eût souhaitées vers les références culturelles dont elle est parcourue. 321
Mais Freud nous révèle que c’est grâce au Nom-du-Père que l’homme ne reste pas attaché au service sexuel de la mère, que l’agression contre le Père est au principe de la Loi et que la Loi est au service du désir qu’elle institue par l’interdiction de l’inceste.
Car l’inconscient montre que le désir est accroché à l’interdit, que la crise de l’Oedipe est déterminante pour la maturation sexuelle elle-même.
Le psychologue a aussitôt détourné cette découverte à contre-sens pour en tirer une morale de la gratification maternelle, une psychothérapie qui infantilise l’adulte, sans que l’enfant en soit mieux reconnu. 852
•L'analyste
On ne saurait ici que remarquer qu’à ce libertin près qu’était le grand comique du siècle du génie, on n’y a pas, non plus qu’au siècle des lumières, attenté au privilège du médecin, non moins religieux pourtant que d’autres.
L’analyste peut-il s’abriter de cette antique investiture, quand laïcisée, elle va à la socialisation qui ne pourra éviter ni l’eugénisme, ni la ségrégation politique de l’anomalie? 854
Car, nous l’avons dit sans entrer dans le ressort du transfert, c’est le désir de l’analyste qui au dernier terme opère dans la psychanalyse. 854
Les psychanalystes font partie du concept de l’inconscient, puisqu’ils en constituent l’adresse. 834
Qu’y renonce donc plutôt celui qui ne peut rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque. Car comment pourrait-il faire de son être l’axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l’engage avec ces vies dans un mouvement symbolique.321
Méthode de vérité et de démystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle une ambition démesurée à appliquer ses principes à sa propre corporation. 241
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DERNIÈRES NOUVELLES : Les lits médicaux sont arrivés et les élites sont terrifiées ! 🤔
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Ce n’est pas juste une autre rumeur cela se produit en ce moment même, juste sous votre nez. Les forces de Trump remplacent secrètement les équipements hospitaliers obsolètes par des lits médicaux, la technologie de guérison la plus avancée jamais connue par l'homme. Ce ne sont pas seulement des lits d’hôpitaux : ce sont des machines miracles, capables de guérir n’importe quelle maladie, d’inverser le vieillissement et même de libérer des souvenirs refoulés. C’est une technologie qu’ils nous ont cachée pendant des décennies, réservée uniquement à l’élite. Mais Trump change la donne. L’État profond est dans le chaos et les grandes sociétés pharmaceutiques sont en panique. Pourquoi? Parce que tout votre empire, construit pour vous garder malade, est sur le point de s’effondrer. Les Med Beds marquent la fin du complexe médico-industriel tel que nous le connaissons. Imaginez un monde où le cancer, les maladies cardiaques et la démence seraient éradiqués en quelques minutes. Ce n’est pas un avenir lointain ; C’est ici, et l’armée de Trump y parvient. À l’heure actuelle, les équipes militaires se déplacent avec une précision chirurgicale, installant des lits médicaux à travers le pays sous le couvert de la nuit. Des hôpitaux, des cliniques et même des entrepôts abandonnés sont en cours de rénovation. Les grands médias ne vous le diront pas parce qu'ils sont achetés et payés, mais des initiés divulguent la vérité : les lits médicaux sont déjà opérationnels dans des lieux secrets, effectuant des tests sur des individus sélectionnés. C'est plus grand que tout ce que nous avons jamais vu auparavant. Ces lits médicaux ne visent pas seulement la guérison physique : ils peuvent réveiller nos esprits, révéler des traumatismes refoulés et libérer notre véritable potentiel. Les élites nous ont gardés dans l’ignorance pendant trop longtemps, nous nourrissant de mensonges, de poison et de distractions sans fin. Mais avec Med Beds, tout cela est sur le point de changer. La décision de Trump fait partie d’un plan plus vaste : GESARA, le retour à l’étalon-or, l’effondrement du système fiduciaire. L’État profond nous donne tout ce qu’il peut pour garder le contrôle, mais il est trop tard. La révolution est là et on ne peut l’arrêter. Se préparer. Les lits médicaux se répandent à travers le pays, cachés à la vue de tous, et la vieille garde ne peut rien faire pour les arrêter. L’aube d’une nouvelle ère est à nos portes, et Trump mène la charge. Êtes-vous prêt à vous libérer ? Le moment est venu. La vérité arrive, et elle arrive vite. Non vérifié. À vous de vous faire vôtre propre opinion
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mauvais--sang · 6 months
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« La mise au travail collective, exigée par l’agriculture et le commerce, impose à chaque être humain une redistribution de son espace et de son temps. C’en est fini du nomadisme et de la gratuité des jours et des nuits. Les heures consacrées aux activités de production refoulent la satisfaction des pulsions naturelles dans une sorte de parenthèse occupée par le repos réparateur et située dans une marge temporelle où la productivité ne domine pas : la nuit, la fête, les lieux secrets, l’imaginaire, le rêve. Telle est la séparation fondamentale: le travail nécessaire jette l’interdit sur les désirs, qui ne connaissent d’autre loi que leur jouissance, et les condamne à se satisfaire dans la honte de l’inutilité, dans l’occulte, à la sauvette et au revers de la vie qu’ils drainent initialement.
Avec l’intrusion du travail, le corps perd sa totalité sensuelle, il se scinde en deux principes: la tête, élément dirigeant, dont la pensée contrôle et réprime l’énergie libidinale, et le corps, élément dirigé, réduit à une musculature lucrative, à la main servile.
J’appelle “perspective inversée”, ou “perspective marchande”, l’état de choses où la jouissance est réprimée comme force hostile au travail et à sa civilisation, où la vie se racornit en survie, où les plaisirs, frappés par l’interdit, ne s’affirment jamais que déchirés en une blessure mortelle. Une civilisation où la gratuité de la vie, traitée comme un mal absolu, est refoulée dans la nuit du négatif, chargée d’angoisse et de culpabilité, et débusquée dans un défoulement où elle paie tribut à la mort. La nécessité de sacrifier la quête de la jouissance gratuite à l’obligation sociale de travailler a imprimé, il y a quelque dix mille ans, un mouvement d’inversion globale à l’évolution de la vie humaine telle qu’elle se dégageait lentement de la nature, à la façon de l’enfant se développant dans le ventre maternel. Nous le savons d’autant mieux qu’en chaque naissance se révèle aujourd’hui à la conscience la distorsion qui s’empare identiquement de l’enfant pour l’étirer jusqu’à la mort dans une existence qui est la négation de toute existence humaine.
Aucune illusion céleste ou terrestre ne peut désormais le dissimuler: la voie artificiellement tracée à l’humanité, c’est la vie séparée de soi, devenue étrangère à elle-même et condamnée – elle qui ne peut exister quelque part sans affirmer sa volonté d’être partout – à s’objectiver dans un monde de choses jusqu’à la perfection de l’objet inerte, jusqu’au cadavre, modèle social achevé de l’homme enfin confondu avec la marchandise qu’il produit.
Comment la malédiction où le désir se punit de n’être pas rentable n’aurait-elle pas tiré de l’étrangeté où chacun devient étranger à soi-même l’image d’un Dieu de terreur et de consolation, d’un Dieu qu’il faut payer et qui paie en retour? Il n’y a pas de Dieu dont le pouvoir ne soit assis sur la négociation de la vie, sur l’inversion des plaisirs, sur l’ignoble et épuisant travail du refoulement et du défoulement. »
— Raoul Vaneigem, Le Mouvement du Libre-Esprit : généralités et témoignages sur les affleurements de la vie à la surface du Moyen Âge, de la Renaissance et, incidemment, de notre époque, 2005
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mmepastel · 1 year
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Je viens de finir ce bijou. Immense livre, d’une immense beauté et d’une tristesse incommensurable.
Il y a une intrigue qui lie deux amies, dont la narratrice, mais les événements racontés sont mêlés au flux et reflux du souvenir (longtemps refoulé dans le pays et néanmoins transmis aux personnages) du massacre de 30 000 coréens identifiés comme communistes en 1948, sur l’île de Jeju, au sud de la Corée, lors d’une rébellion. Il m’a fallu faire quelques recherches pour avoir connaissance de ce fait, et comprendre qu’avant la division en 1948 précisément du pays en deux, puis la guerre de Corée qui démarra en 1950, le pays uni était colonisé par le Japon. A l’issue de la guerre mondiale, le Japon est écarté par les États-Unis et les soviétiques. Mais avec la guerre froide, les deux puissances se partagèrent le pays, malgré la rébellion des coréens, le nord aux russes et le sud aux américains, suscitant un climat de violence qui conduisit aux faits évoqués dans le livre.
Ce sont ces morts oubliés, ceux de l’île de Jeju qui sont ici rappelés, presque convoqués. Le pays avait jeté un voile (blanc ?) sur cet épisode sanglant, d’une violence inouïe. La prose poétique de Han Kang réveille ces souvenirs et mélange comme dans un rêve douloureux le témoignage de son amie (dont les parents ont vécu, enfants, l’horreur), bloquée à Séoul par une hospitalisation inattendue, et le voyage de la narratrice de Séoul jusqu’à l’île de Jeju pour aller sauver l’oiseau de son amie, laissé brusquement seul suite à son accident.
En lisant, on se sent dans une nuit quasi totale, dans le noir donc, et pourtant l’omniprésence de la neige qui tombe abondamment apporte un contrepoint blanc. On navigue dans ce clair-obscur quasi sensuel, entre « toucher », et « vue(s) » parfois de l’ordre de l’hallucination. La narratrice marche dans la neige, confond étendue neigeuse et mer, rêve et réalité, voix de son amie, voix de la mère de son amie. Tout se lie dans un réseau subtil et délicat, pourtant très puissant émotionnellement, car cohérent. Elle se dépêche pour sauver le perroquet, avance dans la nuit, manque de mourir de froid.
La nature même de la neige est évoquée, à la fois scientifiquement et poétiquement, comme un assemblage de cristaux et de poussière, comme si la neige symbolisait la permanence des choses : chaque flocon porte un bout du passé qui n’en finit pas de se mêler au ciel. Elle symbolise cet impossible adieu aux êtres disparus, leur éternel retour dans les pensées ou au cœur même de la nature de l’île. La neige symbolise aussi la mort, car, la mère de l’amie, petite, a retrouvé son village et une partie de sa famille tuée, ensevelies sous la neige, et celle-ci ne fondait pas sur les visages, car ils étaient froids, sans vie.
Voici deux des nombreuses images marquantes de ce livre terrifiant et superbe. Un livre qui est comme un tombeau impossible, lorsque la douleur vous pousse au bord du fantastique.
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ondessiderales · 2 months
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Faire barrage
« Le refoulement (traduit de l'allemand : die Verdrängung) est en psychanalyse un mécanisme de défense qui consiste pour un individu à repousser dans l'inconscient les représentations liées à ses pulsions.
Le refoulement est « un processus supposé par moi et je l'ai considéré prouvé par l'existence indéniable de la résistance » écrivait Freud dans son livre Cinq leçons sur la psychanalyse. Pour la psychanalyse, le refoulement est vu comme un mode de défense privilégié contre les pulsions. Le refoulement est l'opération par laquelle le sujet repousse et maintient à distance du conscient des représentations considérées comme désagréables, car inconciliables avec le Moi. Il ne faut pas confondre :
répression : un désir vient de l'inconscient, passe dans la conscience et est renvoyé dans l'inconscient ;
refoulement : un désir essaie d'accéder à la conscience et est renvoyé dans l'inconscient sans avoir pu y accéder.
La pulsion est un concept limite entre le psychique et le somatique ; elle prend pied dans le corporel mais se lie à des représentations. La pulsion ne saurait être refoulée, au sens où le désir demeure quoi que le sujet pense de son désir. Le refoulement est un mécanisme de défense, mais il n'annihile pas la pulsion — le sujet ne fait que s'en défendre et refuser de se la représenter. L'affect ne saurait, lui non plus, se voir refoulé. Il est expression qualitative d'une énergie, donc la transformation d'une somme (l'énergie pulsionnelle) en qualité — ce pour quoi l'affect se comprend comme plus large que le concept d'émotion. Le refoulement touche donc la représentation : impressions, souvenirs, concepts. En particulier, la sexualité infantile est refoulée, tant les désirs « pervers » que les souvenirs liés à cette sexualité infantile. Ces représentations n'évolueront pas avec le reste de la personnalité, mais demeureront telles quelles. »
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« Ce terme de refoulement a été utilisé pour expliquer un fait constaté : la résistance. S'il y a le phénomène visible de la résistance c'est parce que le résistant ne veut pas voir ce qu'il se cache. Il préfère donc la dissimulation ou le déni, signe qu'il y contribue. Il y a une force d'oubli : le refoulement. Le terme « refoulement » n’est donc pas le nom d’un fait constaté mais celui d’un principe causal hypothétique expliquant un phénomène constaté (la résistance). Se pose alors la question de la nature de ce principe causal. Selon les positions épistémologiques, certains y verront une réalité alors que d'autres y verront une fiction imaginaire (une fiction sensée tant qu'elle permet de fonder une théorie explicative, un principe heuristique, cohérent et en phase avec l'observation). »
« Jusqu’à présent la psychanalyse discerne dans ces formations inconscientes un savoir énigmatique, constitué par un matériel littéral, en lui-même dépourvu de signification, savoir qui ne se livre pas facilement, et qui reste donc à décrypter par le travail de libre association de l’analyse. Lors du retour du refoulé, l’inconscient s’extériorise comme une saillie incongrue dans le discours conscient. Il fait effraction dans notre parole ou notre comportement sur le mode de l’énigme, il se répète contre notre volonté, nous intrigue et nous questionne. Ce savoir obscur qui surgit dans les « formations » de l’inconscient, véritables créations de nature langagière, est un savoir « véhiculé non pas tant par des mots que par ce que j’appelle des signifiants » selon Lacan.
« L’inconscient est structuré comme un langage » selon Lacan, et obéit à ce que Freud nomme le processus primaire de pensée — les mécanismes en œuvre ici étant la condensation et le déplacement — renvoyant à la métaphore et à la métonymie. Le langage de l’inconscient s’écrit donc dans la parole ou le comportement sous la forme d’une écriture codée à déchiffrer, à dénouer (selon l'étymologie du mot analyse) comme des « hiéroglyphes ». Avec le concept de signifiant, Lacan fait apparaître que l’inconscient est de l’ordre du langage et que son déploiement est de l’ordre du jeu de lettres : l’inconscient sait introduire une lettre supplémentaire ou la retirer ; il sait organiser des déplacements de césure et faire ainsi émerger une signification différente ; il sait jouer sur l’homophonie, sur l’orthographe différente de mots ou de séquences qui ont le même son et qui se prêtent à la dislocation selon le jeu de « lalangue » (nom donné par Lacan au langage de l’inconscient), où l’inconscient du sujet cherche à se faire entendre par « des mots, traités telles des choses, qui valent par leur tissage et leurs connexions littérales comme dans la Poésie. »
« La parole est un don du langage, et le langage n’est pas immatériel. Il est corps subtil, mais il est corps » précise encore Lacan. « L’hystérie se déchiffre comme des hiéroglyphes, les rêves aussi, et tout ce qui paraît hermétique peut être éclairé par celui qui sait écouter, interrompre, ponctuer, répondre, lire. Ce qui est enchevêtré, criant ou obscur, l’exégèse le résout. » Il s’agit de comprendre le jeu de fragments de signifiants à la lettre près. Les équivoques peuvent alors être dissoutes, les artifices absous par la « délivrance du sens emprisonné ». Le vœu du psychanalyste est « délivrez moi du sens » grâce à l’association libre de mots d’où émergent des liens subtils entre leurs signifiants littéraux. « Résoudre, dissoudre, absoudre » : il s’agit donc, dans la cure psychanalytique, d’une libération du sujet par un autre sujet déjà libéré, le psychanalyste. « Évidemment, si je n’aime pas ma propre liberté, je n’aimerai pas non plus celle de l’autre. Il le sentira, m’en voudra, me trompera, feindra, s’éternisera, sans prendre la porte de son destin qui lui est pourtant largement ouverte. » La cure psychanalytique libère d'un savoir traumatisant, qui a été refoulé dans l’inconscient. »
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arabiancultures · 4 months
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Un nouveau roman palestinien est sorti depuis le 1er mai chez les Editions Cambourakis : "Etoiles sur Jéricho" par Liana Badr.
"Nous, les exilés, ne sommes-nous pas refoulés aux limites de l'univers, loin de son centre ? Sommes-nous pareils à ces étoiles qui vont s'écraser aux confins de la galaxie ? La mémoire est-elle un trou noir qui nous engloutit dans des ténèbres formidables où s'abolit toute vie ?" 
Née dans une Palestine déjà meurtrie par les guerres, la narratrice a très tôt dû quitter son pays, traversant de multiples frontières au fil de départs précipités. Traquant dans ses souvenirs les empreintes de sa terre, elle s'efforce de restituer par petites touches kaléidoscopiques cette expérience du déplacement, avec ses sensations pour seuls bagages. Au Liban, en Jordanie, en Syrie ou encore en Égypte, les femmes forment autour d'elle une constellation rassurante, compagnes cruciales de son exil. Leurs destins sont les guides du cheminement d'une narratrice prise entre le désir de revoir la Palestine et l'impossibilité de ce retour, tandis que se dessinent en arrière-plan les tensions qui traversent tout le Moyen-Orient, mais également le sort des exilés dans le monde entier.
Prix : 11 euros en poche
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yespat49 · 6 months
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La terreur en question
Par Gérard Leclerc Le retour du refoulé de la tragédie algérienne, qui marqua si fort l’adolescence de ma génération, commence heureusement à sortir du cadre d’un réquisitoire unilatéral contre l’armée française. Que notre armée ait à se confronter avec la mémoire de cette terrible épreuve, je serai le dernier à le récuser. Il ne saurait être question de nier les crimes qui furent commis par les…
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omagazineparis · 8 months
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Portrait de Shaërazade Estèbe, fondatrice de la Team Fourmis
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Shaërazade Estèbe, entrepreneuse et maman à plein temps, est également la fondatrice de la Team Fourmis, un club féminin qui se développe à Lyon. C’est dans son parcours qu’elle a puisé l’envie de fonder un club qui briserait l’esprit de compétition entre les femmes, et qui prônerait la solidarité dans un but bienveillant, celui d’aider les femmes à initier leurs projets en développant leur réseau professionnel et amical. Aujourd’hui le club a déjà réuni plus de mille femmes dont une centaine déjà adhérente. Ô MAGAZINE. Tout commence en 2017 lorsque vous ressentez le besoin de sortir du salariat. Mais avant cela ? Shaërazade Estèbe. J’ai ressenti très tôt l’envie d’entreprendre. À l'âge de seize ans lors de mes premiers jobs étudiants, je m’amusais déjà à me projeter dans les souliers de mes boss pour savoir ce que je ferais si j’étais à leur place. Je me disais : un jour je lancerai ma boite ! C’est un schéma que je reproduisais à chaque nouveau job ce qui est rapidement devenu frustrant. Après ma licence en marketing, j’ai immédiatement intégré le monde du salariat de manière officielle. J’étais un véritable couteau suisse, j’incarnais tous les rôles, animée par l’envie d’être sur tous les fronts. Mes boss me faisaient confiance et me laissaient gérer aussi bien l’administratif que l’événementiel, les formations, les réunions, les recrutements.  "J’enchaînais les expériences dans le salariat, toujours avec cette même sensation. Celle de ne jamais aller au bout de mes rêves." Je me suis donc nourrie de mes expériences professionnelles en suivant toujours le même fil conducteur : la féminité. En intégrant des sociétés axées sur les femmes, je me rendais compte progressivement que nous les femmes, avions toutes les mêmes complexes et freins. Sans le savoir, cela allait participer plus tard à l’élaboration de mon projet. J’enchaînais les expériences dans le salariat, toujours avec cette même sensation. Celle de ne jamais aller au bout de mes rêves. J’avais pourtant des centaines d’idées de projets d’entrepreneuriat qui me dévoraient. Je me noyais dans mes pensées limitantes, convaincue que je ne pourrais jamais le faire. Ce n’est qu’au retour de mon congé maternité; qui a été un immense séisme; que j’ai ressenti un véritable bouleversement dans ma vie. La maternité a réveillé en moi tous mes désirs les plus refoulés. J’avais beau m’investir dans mon travail, mon corps refusait de continuer le salariat. Il s’est mis à me dire stop de façon violente. Les crises de larmes et l'anxiété se sont arrêtés lorsque j’ai enfin appris à l’écouter. Je me suis alors intéressée à moi-même et à ce que je voulais vraiment. J’ai entamé un coaching, et j’ai levé tous mes freins. J'ai pris conscience que si quelque chose nous passionne alors nous pouvons en vivre. Ma raison d’être n’était pas dans le salariat, elle était ailleurs. Je voulais fédérer, générer de la joie et accompagner les autres femmes vers la réussite. Dans une démarche de visualisation, je me suis mise à imaginer des femmes heureuses se rassembler. En Juillet 2017, j’ai rassemblé pour la première fois une vingtaine de femmes. J'ai alors mis en place le premier événement Team Fourmis. La machine était lancée. « Team Fourmis organise des événements, dans des lieux cosy et originaux et autour de thématiques variées ; networking, ateliers développement personnel, afterwork, brunchs dominicaux.» Ô MAGAZINE. Pourquoi avoir donné ce nom: Team Fourmis ?  SE. Lors de mon travail d’introspection je me suis mise à lire énormément. Au détour d’une lecture, j’ai appris de nombreuses choses intéressantes sur les fourmis. Il faut savoir que les fourmis étaient présentes sur terre à la même période que les dinosaures. Petites mais robustes, elles sont toujours présentes aujourd’hui. Même en chute libre, elles sont ultra résistantes et ne peuvent pas mourir. Vigoureuses, elles peuvent porter jusqu’à mille fois leur poids, et solidaires, elles ont la capacité de travailler ensemble. Elles sont incroyables ! J’ai tout de suite ressenti un sentiment particulier. Et lors d'un weekend entre copines , il s’est confirmé. Nous avions réservé une soirée dans une discothèque dont le thème était les fourmis. C’est en voyant plusieurs personnes déguisées en fourmis que j’ai réellement saisi la synchronicité. Ce soir là, chacune de nous est repartie avec un tatouage éphémère représentant une fourmi. C’est ainsi que la Team Fourmis est officiellement née. https://youtu.be/57lXcB1CB2A « La société nous dit qu’en tant que femme, le rôle de maman est inné. Elle nous challenge nettement plus en tant qu’entrepreneuse. » Ô MAGAZINE. Être femme, mère, et entrepreneuse comment tout gérer ?  SE. J’ai toujours su que je voulais être maman, c’était une évidence. Je ne me suis jamais posée de questions, c’était un fait ancré en moi, je n’avais aucune appréhension. En revanche, mon rêve d’entreprendre était beaucoup plus présent dans mes questionnements. Avec le recul, je comprends que la société nous dit qu’en tant que femme, le rôle de maman est inné. Inconsciemment je me disais que j’allais forcement m’en sortir dans la maternité. Néanmoins, la société nous challenge nettement plus en tant qu’entrepreneuse. Partant de cette insinuation, j’étais persuadée que faire les deux serait un défi sérieux. J’ai repris mon activité salariale juste après la fin de mon congé maternité. Neuf mois plus tard, je quittais mon emploi pour me lancer à temps plein sur mon projet. Jonglant avec mon rôle de maman, je savais qu’il serait difficile de tout faire. Ce que je n’avais pas envisagé, c’est la pression que je ressentirai face à l’incompréhension de certaines personnes. Souvent, je ne me sentais pas légitime en tant qu’entrepreneuse. Certaines personnes que je rencontrais ne prenaient pas mon projet au sérieux, même si elles étaient rares. Que ce soit en tant qu’entrepreneuse ou mère, on ne me permettait pas de me positionner sans culpabilité. J’ai compris que ce conflit intérieur qui naissait en moi venait des standards féminins, qu’on nous impose, je me posais mes propres freins. Il a fallu que je m’en détache. « Notre mission : créer du lien entre femmes, nous soutenir et nous inspirer mutuellement ! Ici : zéro jugement – zéro compétition entre femmes » Ô MAGAZINE. Bienveillance et solidarité, des valeurs humaines nécessaires pour entreprendre ?  SE. Dès l’école primaire, j'ai subi du harcèlement de la part d'autres filles qui se moquaient de mes différences. Je ne comprenais pas cette méchanceté qui prenaient place entre filles, et que je percevais nettement moins entre garçons. Cet enfer a perduré jusqu’au BTS. Jusqu'à ce que l’une de mes enseignantes me dise : « Aujourd’hui tu es une adulte, c’est à toi de t’en sortir ». J’ai donc puisé ma force dans cette difficulté. En me demandant toujours pourquoi certaines femmes se jugent entre elles. Alors qu'elles devraient s’encenser. Ce projet répondait a un besoin profond. Celui de créer mon monde idéal, où il ne régnerait aucune jalousie ni compétition. Où les femmes ne seraient animées que par l’envie et la détermination. J’ai compris qu’en tant que femme, nous devions travailler deux fois plus pour y arriver. Avec bienveillance et solidarité, la route est plus facile. Aujourd’hui je n’ai pas la prétention de vouloir changer le monde. À mon niveau, je souhaite néanmoins faire comme le colibri et propager la sororité. Ô MAGAZINE. Quelles perspectives/projets pour la Team Fourmis ?  SE. Mon premier projet de créer un club féminin bienveillant et solidaire est réalisé. Je souhaite désormais pouvoir pérenniser ce cercle de femmes et le positionner comme un média. En proposant de la visibilité à des annonceurs sur les divers supports de la Team Fourmis. En améliorant la qualité les événements que j’organise, je souhaite surtout pouvoir donner encore plus à toutes les fourmis adhérentes. Ma priorité étant de continuer les partenariats avec des marques véhiculant les mêmes valeurs que la Team Fourmis, que j’espère pouvoir à terme, développer dans d’autres villes. "Avec bienveillance et solidarité, la route est plus facile." Ô MAGAZINE. Quelques conseils à donner aux femmes qui ont peur de se lancer dans l’entrepreneuriat ? SE. Faites les choses avec le cœur et avec passion. Entreprendre, c’est d’abord se faire plaisir et faire quelque chose qui a du sens pour nous. C'est toujours bénéfique de travailler sur soi, il existe des solutions pour lever ses freins et ses pensées limitantes. En comprenant d’où ils viennent, on se réalise. Entreprendre c’est aussi apprendre à se connaître et suivre ses intuitions. C'est s’assumer pleinement, se sentir légitime et prendre confiance en soi. Il est essentiel de bien s’entourer pour se constituer un réseau. Je conseillerais donc à ces futures entrepreneuses d’adhérer de toute urgence à la Team Fourmis. À lire aussi : Comment réussir à concilier vie de famille et travail ? Read the full article
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jefrozyul · 8 months
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Après les contes... la télé-réalité
Qui peut croire qu'on est rendu à lui donner encore de l'attention? La drag queen Barbada de Barbade est parmi les candidats de la nouvelle saison de Big Brother Célébrités et dites-vous que je n'ai pas eu de belles impressions sur ce choix de candidature. Drag Race Canada s'est une autre porte.
2023, l'année où Barbada fut découverte. C'est à Sainte-Catherine, en banlieue de Montréal, que la sauce a prit et s'en est devenu de l'agacement.
La drag queen est devenu la vedette communautaire de toute une province endormie. Comparé à la Rita Baga compétitrice, aucune autre drag queen n'a su se démarquer à part pour leur humour haineux comme Mona de Grenoble ou leur heure du conte comme Barbada de Barbade.
Bell Média aurait-il pu misé sur une autre personnalité publique à la place de Barbada? Moi abonné à un groupe Facebook consacré à l'émission de télé-réalité, la majorité décide de crasser du sucre sur Bastos car il n'est pas du coin.
Bref, j'ai passé une mauvaise première de Big Brother Célébrité en voyant sa face de nouveau.
Visibilité
Critiquer peut faire taire mais peut être aussi l'inverse soit donner de la visibilité et nous en contribuerons au lieu d'ignorer. C'est pourtant difficile de nos jours avec nos émotions refoulées sur les réseaux sociaux.
Le fait que les heures du conte soient devenus la risée de ceux et celles qu'on prétend de la droite est malheureusement le résultat de la visibilité de Barbada de Barbade donc les médias en ont prit le relai. Voir qu'on peut être responsable de mettre la lumière sur une personnalité publique.
Voilà l'un des problèmes de notre société soit la démocratisation de l'attention sans limite. Alors que les générations précédentes savaient ignorer et bien de nos jours, ce savoir est presque d'une autre époque.
Regardez ce qui s'est passé avec la famille Kardashian, on critiquait et à un moment donné on a fini par l'ignorer mais qui parle encore massivement de cette famille de nos jours.
Appropriation du vedettariat
On nous miroite que de nos jours qu'on devient facilement vedette mais qui n'est plus instantané qu'auparavant.
Nous sommes au point de non retour d'un vedettariat qui prône la mixité sociale soit les vedettes qui vivent d'un vrai travail et celles qui en sont venu par la paresse.
Attention aux "veudettes" comme je les appelle désormais, ils aiment les projeteurs et font tout pour l'être sous les feux même parfois pour des choses minables. Être veudette est l'équivalant d'être un imposteur avec une pincée de mensonge. Si Barbada était connu de la communauté LGBTQ+ de Montréal, elle est maintenant qu'un objet de propagande du Canada de Trudeau.
Conclusion, soyez de prudence lorsque les médias vous dressent un quelconque individu comme se fut le cas pour Barbada de Barbade.
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segolenemoteleyecrits · 9 months
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. KOKOROBAE . 2015
Mots et pierres contiennent un langage qui suit une syntaxe de failles et de ruptures. La biotite se détache en lambeaux de feuillets de Biot. Les oligloclases demandent un peu de casse. Et le zircon, un silicate de jargon. Autant de minerai pour un centon sédimentaire : ce langage déstabilisant de la fragmentation n’offre pas de solution globale évidente. Les certitudes du discours didactique sont rabattues sur l’érosion du principe poétique.
KOKOROBAE (extension du coeur)
— Beatriz, Beatriz Elena, Beatriz Elena Viterbo, Beatriz chérie, Beatriz à jamais perdue. Les choses concernent notre existence. C’est ce concernement qui est source d’émotion. Il y a quelque part une charnière, un seuil ou une phase, une limite en deçà ou au delà. Tout — le soleil, les vagues — a une volonté propre rudimentaire. Bientôt les choses de la nature deviennent un Tu auquel je peux m’adresser. Un retour du refoulé prend place, et le paysage se remplit de ses dieux à nouveaux. Sachez. Toute chose est à son lieu, et elle le distribue autour d’elle. À main droite du poteau routinier (En venant, bien sûr, du Nord Nord-Ouest). Un squelette s’ennuie. — Couleur ? Blanc céleste — qui donne à l’enclos aux brebis allure d’ossuaire. Il existe une distinction fondamentale entre d’une part, l’environnement brut et d’autre part le milieu tel qu’il s’est élaboré dans sa relation évolutionnaire et historique avec le sujet. Il faut rejeter en puissance un anthropocentrisme radical : celui-ci vide la nature de tout sens, et de toute valeur. Quelques centaines de milliers de petits visiteurs venus de l’espace interstellaire débarquent sur Terre toutes les vingt-quatre heures. Il faut les protocoles de la science pour en faire des abstractions : de purs objets, autant que possible. Aragonite, gypsum, halite, pyrite, olivenite, dolomite. Mais la réalité concrète, c’est autre chose. Il chante les phénomènes du monde. Quiconque veut s’en tenir à la conviction que les êtres vivants ne sont que des machines, abandonne l’espoir de ne jamais entrevoir leurs milieux. — Maintenant tu vois : je me rappelle mieux que ce que j’ai senti, l’autre jour, au bord de la mer, quand je tenais ce galet. C’était une espèce d’écœurement douçâtre. Que c’était désagréable ! Et cela venait du galet dans mes mains. Oui, c’est cela, c’est bien cela : une sorte de nausée dans les mains. Lever de soleil sur maquette. L’eau scintille, paillettes sur maquette. Comme si une couche de magnésie se détachait en surface. J’écoute l’eau qui tombe en mouvement perpétuel. Et dans ce rythme infini, tout est figé dans l’absolu. Le processus est théoriquement infini, et il serait virtuellement possible qu’un seul atome produise des clones de lui-même en nombre infini, et qu’ainsi il remplisse l’univers entier, d’où simultanément tout le temps se sera écoulé en un ultime retour au zéro macroscopique. — L’univers changera mais pas toi Béatriz. Mélancolique vanité ; en de certaines occasions, je le sais, ma vaine passion l’avait exaspérée ; morte, je pouvais me consacrer à sa mémoire, sans espoir mais aussi sans humiliation. Chair imaginée entre vernis et plâtre dans des salles de musées obscures, je regarde le passé. J’observe les fruits de l’évolution imperceptible que rien ne semble perturber. Des mesures vertigineuses, des témoins, des indices. Quand j’ouvris les yeux je vis le lieu où se trouvent, sans se confondre, tous les lieux de l’Univers, vus de tous les angles. Note : Ce senton sédimentaire a été composé d'après les oeuvres suivantes : La Nausée de Jean-Paul Sartre, L'Aleph de Jorge Luis Borges, Mondes animaux et monde humain suivi de La théorie de la signification de Jakob von Uexküll, The sea and its wonders de Cyril Hall, Poétique de la Terre et Mésologie d'Augustin Berque, Dépositions smithsoniennes & Sujet à un film de Clark Coolidge --------- Publication : Sur la Page, abandonnés, vol.2 aux Éditions Extensibles, en complément d'une exposition Au Lieu à Paris, en 2018 https://www.leseditionsextensibles.com/
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La subversion freudienne fut d’avoir rouvert la jonction entre vérité et savoir, l’inconscient étant ce savoir insu du sujet d’où provient toute véritable révolution, à savoir celle de la vérité qui, refoulée du champ de la science, fait retour sur le sujet lui-même.
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semena--mertvykh · 1 year
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manifesto I
Je souris parce que, à l'aune de cette réalité hors du temps qui était devenue la mienne, mes sentiments non payés de retour pour Sexy me rendaient aussi heureuse, tout au fond ; je crois même que j'en étais fière.
C'est une fierté nouvelle pour moi, qui n'a rien à voir avec un prurit narcissique - même si çà m'amusait, cette idée qu'en plus, çà me changeait des histoires en carton que j'avais enquillées pendant des années avant de me retirer du marché sentimental.
Il est beau et homosexuel : c'est une défaite qui avait plus de sens et de panache que bien des victoires prévisibles qui m'ont divertie entre 20 et 40 ans, et c'est autre chose que tous ces terrassants castings de la Vache-qui-rit qui m'ont incitée à décrocher sur la fin (il est marié/il est trop vieux/il est vraiment trop con).
Aucune honte de découvrir sur le tard sa "différence"
=> la honte elle venait de notre différence sociale, pas de son orientation sexuelle ; ce qui prouve bien que le véritable ennemi, le maître qui est partout chez lui, c'est l'argent - mais çà, je le sais depuis Rage Against the Machine et Know Your Enemy.
J'imagine en plus que je ne suis pas la première mouche à tomber (le combo sexy / beau / intelligent / accompli / en plus il a l'air super gentil / je suis sûre qu'il a une grosse b... / je vais l'aider à exprimer son hétérosexualité refoulée  
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=> on doit pouvoir monter une délégation olympique à nous toutes)
Peut-être ç'avait à voir avec l'idée de se sentir enfin en accord avec soi-même. Comme d'être à l'Université : jubilation frénétique du condamné auquel on vient d'offrir une seconde chance. Pas tant une histoire de se sentir à sa place ; plutôt l'idée de faire et de ressentir ce qu'on a vraiment envie, sans rien en attendre : juste découvrir qu'on est aussi des êtres d'amour. Le vrai luxe, quoi.
Parce que la vie, quand on est pauvre, c'est çà en vrai ; un truc étroit, monocorde, déprimant, sans perspectives. Un endroit sombre et étriqué où il ne se passe jamais rien d'amusant. Un placard à balais. Pas la lutte à mort de la misère, mais comme disait Céline, contre l'horreur d'être pauvre il faut tout tenter - c'est pour çà que le "Voyage" a pris une telle importance pour moi et qu'il m'accompagne depuis si longtemps.
Je crois aussi que des gens comme Sexy, ou Prof Musicien, n'ont aucune idée de ce que c'est que cette vie-là, ce sentiment que j'avais eu en regardant les Gilets jaunes tout péter sur les Champs-Élysées : l'impression d'être débordée au piquet de grève/barbecue du dimanche par les collègues chahuteurs, qui viennent de trouver une nouvelle technique encore plus con pour mettre le feu aux palettes ; et que ces types, je les comprenais sans même qu'ils aient besoin de parler, parce que leur vie, je la connais par cœur - tout péter pour qu'il se passe ENFIN UN PEU QUELQUE CHOSE.
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J'ai toujours pensé en écoutant Do it again que cette chanson racontait ma vie ; çà se passe dans un Far West intemporel et çà fait peut-être plus rêver que le rond-point à la sortie de Mâcon, mais c'est juste un contexte ; l'essentiel - le hasard, la trahison, la vengeance, le désir, la solitude, la mort, la violence, le jeu - c'est notre vie à nous, à ces couillons-là et à moi. Je suis comme eux, avec peut-être l'instruction en plus. Çà change tout et çà ne change rien.
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pdj-france · 1 year
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Une infirmière britannique a été reconnue coupable vendredi du meurtre de sept nouveau-nés et d'avoir tenté d'en tuer six autres dans l'unité néonatale de l'hôpital où elle travaillait, devenant ainsi le tueur d'enfants le plus prolifique du Royaume-Uni.Lucy Letby, 33 ans, était jugée depuis octobre de l'année dernière, accusée d'avoir injecté de l'air à ses jeunes victimes malades ou prématurées, dus avoir suralimentées avec du lait ou dus avoir empoisonnées avec de l'insuline.Les familles des victimes ont affirmé dans une déclaration commune lue devant le tribunal de la Couronne de Manchester, dans le nord de l'Angleterre, que "justice a été rendue".Mais ils ont mis en garde : "Cette justice n'enlèvera rien à l'extrême douleur, à la colère et à la détresse que nous avons tous subies".Les jurés, dont certains étaient en larmes après leur relaxe, ont délibéré pendant 22 jours, rendant leurs premières décisions de culpabilité le 8 août, qui n'ont pu être communiquées que vendredi en raison d'une décision de justice.Letby a refoulé ses larmes sur le banc des accusés après la lecture des premiers verdicts. Elle n'était pas au tribunal vendredi pour entendre les décisions finales des jurés.Ils l'ont finalement acquittée de deux chefs d'accusation et n'ont pas pu prendre de décision sur six autres. Les procureurs ont demandé 28 jours pour déterminer s'il convient de demander un nouveau procès pour ces accusations.- 'Trahison' -Letby sera condamnée lundi et aurait dit à ses avocats qu'elle ne se présenterait pas au tribunal pour connaître son sort, mais qu'elle risque de ne jamais être délivrée de prison.L'infirmière a été arrêtée à la suite d'une série de décès dans l'unité néonatale de l'hôpital Countess of Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, entre juin 2015 et juin 2016.Décrite par l'accusation en tant qu'une femme "calculatrice" qui utilisait des techniques de mise à mort qui "ne laissaient pas beaucoup de traces", Letby avait nié à multiples reprises avoir fait du mal aux enfants."Maintes et maintes fois, elle a fait du mal à des bébés, dans un environnement qui aurait dû être sûr pour eux et leurs familles", a affirmé la procureure principale Pascale Jones, qualifiant les meurtres de "trahison totale de la confiance placée en elle".Le tribunal a été informé que des collègues avaient fait part duurs inquiétudes après avoir remarqué que Letby était en poste quand chacun des bébés s'est renversé, certains des nouveau-nés ayant été attaqués juste au moment où leurs parents quittaient leurs lits.L'accusation a affirmé que Letby avait "incité" ses collègues à croire que la série de décès n'était "qu'une série de malchance".- 'Jouer à Dieu' -Les dernières victimes de Letby étaient deux garçons triplés, appelés au tribunal les bébés O et P.L'enfant O est décédé peu de temps après le retour de Letby de vacances à Ibiza en juin 2016, tandis que l'enfant P est décédé un jour après son frère.Letby aurait aussi tenté de tuer le troisième triplet, l'enfant Q, mais le jury n'a pas été en mesure de rendre un verdict sur l'accusation.Les procureurs ont affirmé qu'à ce moment-là, Letby était "complètement incontrôlable", ajoutant qu'"elle jouait en fait à Dieu".Letby a été arrêté et libéré deux fois. Pendant sa troisième arrestation en 2020, elle a été officiellement inculpée et placée en garde à vue.Pendant perquisitions à son domicile, la police a trouvé des papiers d'hôpital et une note manuscrite sur laquelle Letby avait écrit: "Je suis diabolique, j'ai fait ça."Letby a ensuite tenté d'expliquer la note en disant qu'elle l'avait écrite après avoir été affectée à des tâches de bureau après le décès des deux triplés.L'avocat de la défense, Ben Myers, a affirmé au tribunal que Letby était "travailleuse, en profondeur engagée" et "adorait son travail".Letby a aussi suggéré qu'un "gang" de quatre médecins expérimentés l'avait blâmée pour couvrir les défaillances de l'hôpital.Lorsqu'elle a témoigné au procès, elle a appuyé le fait
qu'elle "avait toujours voulu travailler avec des enfants" et a affirmé qu'il était "dévastateur" de découvrir qu'elle était responsable des décès.- Enquête policière -La police enquête sur l'ensemble du mandat de Letby à la comtesse de Chester et au Liverpool Women's Hospital où elle a aussi travaillé auparavant, passant au crible plus de 4 000 admissions en unité néonatale entre 2012 et 2016.Nigel Scawn, directeur médical de la comtesse de Chester, a affirmé que l'affaire avait eu un "impact profond" sur les patients de l'hôpital, mais que des "changements significatifs" avaient été apportés depuis que Letby y travaillait.Entre-temps, le gouvernement a annoncé une enquête indépendante sur le cas de Letby et examinera comment les préoccupations des cliniciens ont été traitées par la direction de l'hôpital.Le secrétaire britannique à la Santé, Steve Barclay, a affirmé que cela aiderait les parents et les familles des victimes à « obtenir les réponses dont ils ont besoin » et « aiderait… à identifier où et comment les normes de sécurité des patients n'ont pas été respectées ».Son cas a ravivé les souvenirs de deux des infâmes meurtriers médicaux britanniques, le docteur Harold Shipman et l'infirmière Beverley Allitt.Shipman, un médecin généraliste, s'est pendu en prison en 2004, quatre ans après avoir été reconnu coupable du meurtre de 15 de ses patients.Une enquête publique ultérieure a conclu qu'il avait tué environ 250 patients avec des injections mortelles de morphine entre 1971 et 1998.Allitt – une infirmière surnommée «l'ange de le décès» – a été emprisonnée à vie en 1993 après avoir été reconnue coupable du meurtre de quatre jeunes enfants dont elle avait la garde, de la tentative d'assassinat de trois autres et d'autres infractions.(Cette histoire n'a pas été éditée par le personnel de News18 et est publiée à partir d'un flux d'agence de presse syndiqué - AFP)
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mmepastel · 5 months
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Holy shit.
Quel drôle de lecture. Je suis passée par divers états tout au long des quelques 600 pages de ce pavé qui est définitivement lourd. J’ai mis environ 200 pages à comprendre qui était qui, puis 200 de plus à être happée par le suspense, puis les 200 dernières à être complètement piégée. A la fin, un peu contrariée car une incertitude m’embêtait, mais je ne pouvais pas relire le roman pour être sûre ! Donc bref. Un peu d’énervement, de l’ennui parfois, de la perplexité, puis un vrai engouement.
Dans ce village fictif au bord de la frontière austro-hongroise, il y a tout de même pas mal de monde, et en plus l’autrice navigue des années 30 à la fin des années 80 (89, très exactement, en lien avec la destruction du mur de Berlin).
Bref, c’est une lecture exigeante, et le sujet n’est pas léger. Le roman évoque ce que la Seconde Guerre Mondiale a fait à l’Autriche, qui s’est en plus complexifié à l’Est du pays, notamment à la frontière austro-hongroise, avec l’invasion des Soviétiques juste après. Certains ont changé de rôles et d’idéologies comme on change de costume. Un nazillon peut se retrouver chef de la police nommé par les communistes. Cocasse ? Oui. Mais aussi terriblement gerbant.
Ce qui intéresse particulièrement l’autrice, c’est la couche de silence qui a recouvert les esprits. Chacun, rudement éprouvé, et encore on parle de ceux qui ont survécu, a vite cherché à retrouver une tranquillité, à tout prix. Peu importe les mensonges, les demis vérités, les rumeurs, on s’est mis progressivement à tout étouffer, tout refouler. Mais quand un squelette est déterré, un jour d’été de 1989, c’est tout un passé qui resurgit, dans lequel il n’est pas aisé de démêler le vrai du faux, le rôle de chacun à tel ou tel moment. Mensonge par omission, par réflexe de survie, par lâcheté, par honte, sans doute un peu tout ça. Et avec la volonté de quelques jeunes, du village ou d’ailleurs, désirant réparer par exemple le cimetière juif, le puzzle se reforme, péniblement.
Il y a quelque chose de laborieux dans ce livre. Il y a de l’humour, de l’ironie principalement, mais le style est parfois lourd, ou alors c’est un problème de traduction, mais je me suis parfois retrouvée à relire certaines phrases, les trouvant étranges, bancales, confuses. Le travail de recherches de ceux qui veulent la vérité est tout autant laborieux, parfois avec un brin de malice de l’autrice qui laisse le lecteur en savoir davantage que certains de ses personnages… mais ce lecteur doit être drôlement concentré… j’ai un peu peiné.
Pourtant, mon impression est positive et je me retrouve franchement admirative du travail de construction de la romancière. J’imagine sa difficulté pour rendre compte de ces temps troubles et complexes, ces consciences torturées, rendre compte aussi du processus énigmatique de la mémoire, qui oublie pour parfois pour survivre, parfois pour prospérer.
A un moment, il y a d’ailleurs un magnifique et terrifiant « retour du refoulé »… un masque au moins tombe à grand fracas, mais même dans ce cas là, les résistances autour continuent de se dresser… c’est dur de regarder les choses, surtout les plus immondes, en face, on est envahi alors d’une odeur fantôme de putréfaction insoutenable, mais les odeurs du souvenir, on ne peut pas les réduire au silence…
Un livre impressionnant, que je n’oublierai pas de sitôt.
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thierrylidolff · 1 year
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Cl CONSTITUTIONNEL : « REFOULÉ AUTORITAIRE »
ARTICLE Réforme des retraites : « La bienveillance du Conseil constitutionnel est le retour du refoulé autoritaire issu des origines de la Vᵉ République » Alexandre Viala professeur de droit constitutionnel LE MONDE 18 avril 2023 La lecture strictement juridique de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel est le reflet de son histoire, estime Alexandre Viala, professeur de droit…
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trottoir-s · 2 years
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un architecte bruxellois, britannique, qui loue des chambres...
L’architecte doit-il continuer à exister? Et si, ma génération et celle qui se forme dans la décennie serait le dernier crue? Il nous sera sans doute plus possible de batir du neuf, dès lors que la communauté considère que tout doit être patrimoine. La communauté d’architecte se divise ainsi comme l’ensemble de la population en deux camps, l’arriére et le devant: le moderne est aussi présent chez les architectes donc. Il existe une diffusion géographique précise dans l’architecte et dans le territoire. Longtemps renié la campagne devient le nouvel eldorado de l’architecte, la ville est pleine a craquer d’architecte. A vrai dire le dernier segment refoulé de la proffession c’est le péri-urbain, ici encore peu s’y sont intéréssé. Que faire de la “moche franche”? Personne chez nous ne sait ou se prétend savoir. Halte au solutionnisme...
Comme toute autre proffession les matériaux coutent désormais deux fois plus cher que l’année derniére, on constate une inflation du prix d’une maison neuve de +-30% participant à ce qu’on appel la popérisation de la société. Et dans un même temps ont est les constructeurs (de clef de voutes) des effets polarisant des grande métropoles. En même temps que donc écraser les pauvres par l’inflation on gentrifie les quartiers !
La théorie architecturale semble morte, enfin.. elle n’a plus rien à dire, elle a fait le tour de la question: les formes les plus complexes ont été atteinte et c’est grand retour à la rationnalité, pauvreté du geste qui prime, alors que dire sur la forme: la neutralité, le banale, le néant. C’est ce que l’on peut appeler les architectes dans le boudoir, les architectes qui jouent du violons; Ce sont ceux qui parlent d’esthétique, de langage et de signe.
C’est ce gars au fond de lui schizophréne et rongé par l’anxiété qu’il aura tout sa vie refoulée, lui comme tout les auteurs du crime, n’y peuvent rien. Ne peuvent rien faire. Il sait mais il ferme les yeux? Non, c’est qu’il juge que le pessimisme l’aurait conduit tout droit au oubliettes, lieux où sa créativité ne serait se coroller. La drogue, 
C’est sa naïveté qui prévaut sur la recherche d’autre, ils se branlent sur les revues d’art deco et se branle sur ses diverses métaphores formel. Il publie sa propre monographie tout en se paluchant sur celle de son voisins. Personne ne le lit, mais lui s’en fou.
Pire, c’est le moment de l’arrêt de la construction, le tout est patrimoine, la démographie c’est stabilisé, il n’y a tout simplement plus besoin de construire. Au contraire il sera nécéssaire de détruire. La proffession sera morte en même temps que l’économie s’arrêtera de croitre.
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